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INTRODUCTION
En 1987, le Président des Açores, Mota Maral, cherche à définir l’extrême
périphéricité caractérisant les régions insulaires des États membres. Il emploie alors le
terme « ultrapériphéricité »1, pour désigner ces collectivités lointaines, outre-mer, liées
au centre : les régions ultrapériphériques (RUP).
Au sein de l’Union européenne, la Martinique a un statut de région
ultrapériphérique, tel que mentionné dans l’article 299§2 du Traité d’Amsterdam. Les
RUP rassemblent les départements-régions d’outre-mer français (DOM), les Canaries
et les îles portugaises des Açores et de Madère. La France a la particularité d’être le seul
pays membre à avoir, selon le droit communautaire, des RUP et des Pays et Territoires
d’outre-mer (PTOM). Les RUP sont intégrées au marché intérieur européen, et ont un
cadre juridique semblable à la France dite métropolitaine. Les PTOM (Nouvelle-
Calédonie, Groenland, Aruba, Anilles Néerlandaises) sont associés à la Communauté,
jouissant de plus d’autonomie, mais n’ont pas les avantages liés au statut membre de
l’Union.2
En Martinique, les problématiques sur l’Union européenne restent trop peu
abordées, et beaucoup de locaux disent « n’avoir de l’Europe que l’euro ». La distance a
fait son travail… Par manque d’informations ou par défaut de précisions, les actions de
l’Union sur l’île sont moins connues par la population. Les acteurs politiques ou
économiques sont plus au fait des questions européennes. Dans l’Union européenne, la
Martinique est un petit bout de territoire insulaire considéré comme spécifique, mais
également bien lointain. Cette analyse permet d’apporter un regard extérieur à ce sujet :
c’est se centrer sur l’île en sortant du cadre français où elle est traditionnellement
évoquée. Il s’agit de se pencher sur une île européenne, tout à fait unique, qui gagne à
être mieux reconnue. Pour cela, il faut essayer de la comprendre, d’en saisir les
richesses et les difficultés, pour ensuite réfléchir sur son avenir à partir d’un contexte
actuel particulier. En effet, dans la conjoncture économique actuelle, si l’Union
européenne reste une zone de stabilité, certains États membres sont en proie à des
difficultés économiques, tandis que d’autres, comme la France, doivent faire face à une
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1 Jacques ZILLER, « L’Union européenne et l’outre-mer », Pouvoirs, n° 113, no 2, 1 Septembre 2005,
p. 125-136.
2 Ibid.