Chiron et les Centaures
L’astrologie doit faire partie du patrimoine culturel de l’humanité
Benoît de Meester
Benoît de Meester
Comme l’enseignait déjà au XIIe siècle la première dame connue des lettres françaises, qui se
nomme elle-même, dans le Prologue de ses Lais, Marie de France, il ne convient pas, lorsque l’on
détient un savoir, de le laisser sous le boisseau. Longtemps, j’ai craint, pour ma part, que Benoît de
Meester, qui œuvre depuis trois décennies à des recherches passionnantes sur Chiron et les Centaures,
n’oublie ce devoir de transmission, qui est pourtant tellement ancré dans l’esprit chironien.
Heureusement, il n’en est rien, et Benoît de Meester nous livre aujourd’hui à la fois une synthèse de ce
qu’il a appris des Centaures et des analyses très fouillées concernant son pays d’abord, la Belgique,
mais aussi la France et le monde, et tout particulièrement des analyses applicables à la question du
nucléaire.
Ayant fait connaissance de Benoît de Meester à l’automne de 1996, année du périhélie de Chiron,
et, personnellement, année du Chiron sur sa position dans mon thème de naissance, je suis heureux
d’accueillir sur ce site ces études sur « Chiron et les Centaures » qui, j’en suis persuadé, marqueront
d’une pierre blanche la recherche - qui se développe parmi plusieurs astrologues répartis dans le
monde entier - consacrée à un sujet qui bouscule peut-être certaines étoitesses d’esprit mais qui est en
pleine résonance avec les explorations du système solaire menées par les astronomes contemporains.
Benoît de Meester commence par nous donner son interprétation personnelle de Chiron et des
Centaures, qui se fonde à la fois sur une lecture attentive de la mythologie et sur un suivi très
minutieux des événements en rapport avec les cycles de Chiron et Pholus (parfois Nessus) en relation
avec les planètes lentes (surtout avec les trois trans-saturniennes (Uranus, Neptune et Pluton).
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Cette étude synthétique initiale est suivie d’autres études qui appliquent cette méthode à divers
domaines particuliers : les destinées de la Belgique, de la France, de divers pays dans le monde ; enfin,
une étude tout à fait originale et passionnante sur la question du nucléaire. Etant donné que ces études
analytiques s’appuient sur de nombreux tableaux, nous avons été conduit à les présenter sous la forme
de documents au format PDF. Pour y accéder, il suffit au lecteur de cliquer sur l’icône de ces
documents en bas de page.
Et maintenant, donnons la parole à Benoît de Meester.
Charles Ridoux
Amfroipret, le 30 avril 2012
LA MYTHOLOGIE DES CENTAURES, CLEF DE L’ASTROLOGIE
TRANSGÉNÉRATIONNELLE
Donnez-moi un Centaure, je vous révélerai l’Astrologie
Les astrologues n’ont pas attendu la publication de Aïe, mes Aïeux d’Anne Ancelin
Schützenberger, le livre qui déclencha l’intérêt et la passion pour les études transgénérationnelles.
Déjà en 1900, Choisnard publiait chez Chacornac ses Influences Astrales et, quelques années plus tard,
en 1919, chez le même éditeur, La Loi d’Hérédité astrale. La répétition des aspects planétaires au sein
d’une même famille venait d’être mise en évidence. D’autres études faites par des statisticiens, comme
les Gauquelin, et plus récemment par Didier Castille, vont mettre en évidence les positions planétaires
pour certaines professions, de même que les répétitions des positions solaires de naissances dans les
familles. Ces études seront résumées par André Barbault dans « Astralité de la parenté » (n° 114 de la
revue L’Astrologue). D’autres recherches étaient faites aux États-Unis par Erin Sullivan dans Dynasty.
The Astrology of Family Dynamics. En France, le Congrès astrologique Sep hermès de mars 2003 a
pour sujet : Filiations et Transmissions familiales en astrologie et en psychologie. Plus d’un siècle de
recherches ont mis en évidence des mythologies bibliques omniprésentes. Ces mythologies bibliques
servent de cadre exclusif de référence. La mythologie gréco-latine, qui sert traditionnellement de cadre
de référence aux astrologues, est quasi absente. Parfois, le mythe des Atrides, un conflit familial se
répétant sur plusieurs générations mais se terminant bien, sert d’exemple aux astrologues. Son utilité
est toute relative, les astres portant les noms des Atrides sont inexistants, donc la transposition du
modèle en astrologie est impossible.
La découverte de Chiron, puis des autres Centaures, change complètement la donne.
L’étude de la mythologie des Centaures permet d’apporter un regard neuf sur les répétitions
familiales. En astronomie, les Centaures sont des astres minuscules, généralement de moins de 200 km
de long, dont l’orbite se situe entre Jupiter et Neptune. Le premier, Chiron (astéroïde 2060), a été
découvert le 1er novembre 1977. André Barbault (peut-être avez-vous remarqué que la Centaurée ou
Fleur de Centaure porte le nom de « Barbaut »), un astrologue contemporain de renommée
internationale, nous rappelle, dans son monumental traité Les Astres et l’Histoire :
On ne peut que sourire d’une connaissance qui reçoit ses directives de la mythologie… et
pourtant, après s’être penché sur la vérification de ses correspondances (et après tout, c’est
par là qu’il fallait commencer), c’est nous qui devenons assez rêveurs.
En astrologie, les Centaures ont fait l’objet de nombreuses publications. Les auteurs s’intéressent
tous à l’interprétation de la position de l’astre en Signes et en Maisons, aux aspects des Centaures avec
les autres planètes. Les astrologues oublient qu’il y a lieu de rechercher et de prouver en priorité la
fonction propre remplie par chacun de ces nouveaux astres. Mélanie Reinhart, une spécialiste de
Chiron et des Centaures, signale qu’ils se situent au seuil du domaine ancestral et de la vie prénatale1.
1 LEWIS James. R, The Astrology Book. The Encyclopedia of Heavanly Influences, Visible Ink Press, 2003. Mélanie Reinhart
tient la rubrique des Centaures (p. 131-138) et celle de Chiron (p. 152-156).
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Elle est toute proche de la vérité, toutefois elle ne donne ni l’origine de ses sources ni d’exemple
concret. D’autres auteurs parlent du domaine de la réincarnation. Ce type d’astrologie, dont le sujet est
passionnant, doit être abordé avec la plus extrême prudence. Les preuves les plus élémentaires
manquent à ce jour dans littérature occidentale de l’astrologie karmique. De plus, les héros de la
mythologie qui ont vécu plusieurs vies sont Tirésias et Dionysos, qui ne sont pas des Centaures.
Catherine Castagnier préfère mélanger les genres ; elle utilise le mot karmique pour désigner des
scories de mémoires ancestrales2. En astrologie tibétaine, il existe un cycle d’espérance de vie
karmique de cinquante ans, période équivalente à la révolution de Chiron3. Le rappel de la mythologie
des Centaures et la vérification de sa correspondance en astrologie est d’une importance primordiale.
Les mythologies grecque et romaine sont incomplètes. Une œuvre majeure d’Hésiode, Les
enseignements de Chiron, a disparu. Pour compléter et améliorer la compréhension de la mythologie
classique, l’apport de la mythologie indienne, plus particulièrement celle des Gandharvas - les
musiciens célestes - , et celle de la tradition juive, ont été de la plus grande utilité.
La mythologie classique nous apprend qu’Uranus, fondateur de la dynastie des Olympiens, a été
détrôné par son fils Saturne, qui sera déposé par Jupiter. Les autres dieux olympiens se révolteront
contre Jupiter, qui sera détrône à son tour, apportant la première répétition d’échecs. La guérison
viendra de Briarée, un des trois Hécatonchires, fils d’Uranus, qui de ses cent bras parviendra à dénouer
les cent nœuds qui entravaient Jupiter. Briarée sera vainqueur des dieux révoltés de l’Olympe. Jupiter
récupèrera son trône. Briarée signifie « fort »4. Briarée aux cent bras signifie donc « le fort aux cent
bras ». Cette expression a le même sens que « Centaure Chiron ». Centaure signifiant « qui a la force
de cent » et Chiron ayant le sens de « main ». Le « fort aux cent bras » est identique à celui qui a « la
force de cent mains ». En assimilant la puissance de Chiron à celle de Briarée, Chiron devient plus
puissant que tous les dieux de l’Olympe réunis, hormis Jupiter.
Jupiter est un cadet. Il est le dernier des fils de Saturne et de Rhéa. En détrônant son père Saturne,
Jupiter spolie aussi son frère aîné Neptune de son droit d’aînesse. Neptune, surnommé par Hésiode
« l’Ébranleur », va tenter de reprendre ses droits en s’unissant avec les autres dieux pour renverser
Jupiter. Il va finalement échouer. Ce conflit aîné-cadet explique la raison des révolutions en astrologie
mondiale lors de la conjonction de Neptune à Jupiter. On pourrait traduire cette conjonction de
Neptune à Jupiter par : les marées humaines (Neptune) ébranlent le pouvoir de Jupiter. Cette situation
est particulièrement intéressante pour l’étude transgénérationnelle des familles, et surtout des conflits
fraternels. Une autre mythologie neptunienne est aussi intéressante : Neptune veut à tout prix
récupérer un pouvoir terrestre ; il va tenter d’envahir Athènes ; il envoie son arme - c’est-à-dire la
Vague (tsunami) - contre la ville d’Athènes, mais il échouera. Toutefois, il obtient en compensation
que la transmission du nom se fasse par les mâles (système patriarcal), alors qu’à Athènes la
transmission du nom se faisait par les femmes (système matriarcal)5.
Les dieux de l’Olympe nous apportent un autre exemple de transmission d’une qualification
personnelle à un membre de la famille. Chiron, fils de Saturne et de la nymphe Philyra, dont le nom
signifie « tilleul », avait été blessé par une flèche empoisonnée tirée par Hercule. Ne pouvant se guérir
malgré ses connaissances des herbes médicinales, Chiron choisit de mourir et de céder à Prométhée
son immortalité. Chiron avait une fille de son épouse Chariklo. Il cède dont une qualité (son
immortalité) non pas à sa descendance directe, mais à un membre collatéral de sa famille. Cette qualité
se transmettra à perpétuité (le sens de l’immortalité). Prométhée est le fils de Japet, un Titan, frère de
Saturne. En astronomie, Prométhée (astéroïde 1809) et Japet sont deux satellites de Saturne. En
astrologie, ils se situent au même degré de Saturne. L’exaltation de Saturne en Verseau lui est donnée
par la présence de Prométhée.
2 CASTAGNIER Catherine, Chiron en Maisons, Editions Decoopman, 2008, p. 142.
3 LEWIS James. R, The Astrology Book. The Encyclopedia of Heavanly Influences, Visible Ink Press, 2003. Michael Erlewine
tient la rubrique Tibetan Astrology (p. 661-683).
4 GRAVES Robert, Les Mythes grecs, La Pochothèque, Fayard, 1967, p. 1139.
5 Ibid., p. 1141.
4
Chiron est une comète géante. Lors de son passage au périhélie, elle perd des particules qui sont
visibles sous la forme de queue cométaire. Une partie de ces particules est récupérée par le couple
Saturne/Prométhée lorsque celui-ci traverse l’orbite de Chiron. Uranus ne traverse jamais l’orbite de
Chiron. Il ne récupère donc pas les particules fondamentales de Chiron. Le mythe de Prométhée est
essentiellement un mythe saturnien.
5
Charles Kowal est né le 8 novembre 1940, avec un parallèle de Chiron à Saturne. C’est avec le
même aspect et le même degré de déclinaison qu’il a découvert Chiron. Le sigle de Chiron est un O
(pour « objet ») surmonté d’un K (pour « Kowal »), soutenu par une hampe, c’est-à-dire l’objet de
Kowal. Les autres Centaures ont pour sigle un O surmonté de leur lettre initiale. Ce système de
notation, très élégant, est celui de l’école allemande de Robert Von Heeren. Il existe d’autres systèmes
de notation de Pholus : Dieter Koch a choisi le Phy grec, la hampe centrale terminée de part et d’autre
par deux pointes de flèches. L’Américain Zane B. Stein propose un M aux jambes écartées, le milieu
du M surmonté d’une hampe terminée au sommet par un O : la forme d’une Centaure est bien
suggérée. Chiron est présent deux fois dans le ciel : sous la forme de l’astéroïde 2060 et sous la forme
de la constellation du Sagittaire.
Chiron est né des amours de Saturne, métamorphosé pour la circonstance en cheval, et de la
nymphe Philyra, elle-même fille d’Oceanos et de Téthys (astéroïde 17). Oceanos est un des quatre
Titans, il est le frère de Saturne. Chiron est né des amours incestueuses d’un oncle avec sa nièce. La
mythologie nous rapporte que Philyra rejeta son enfant, car il était né tel un monstre. Chiron sera élevé
par Apollon et Artémis. On peut se demander si le rejet de Chiron par sa mère n’est pas dû aussi au
fait qu’il soit né d’une union incestueuse, donc monstrueuse. Il y a lieu de faire le rapprochement entre
le numéro d’astéroïde de Chiron (2060), abandonné par sa mère, avec le numéro 26, qui est celui de
l’astéroïde Proserpine, qui a été ravie à sa mère Déméter par Pluton. Pluton est le frère de Déméter/
Cérès. En enlevant sa nièce, Pluton commet le même inceste que son père Saturne.
Les thèmes des personnes abandonnées par leur mère ont été étudiés par l’astrologue Catherine
Gestas6. Il ne faut pas oublier que, avant d’être abandonné par sa mère, Chiron est avant tout bâtard de
Saturne, et le demi-frère de Neptune, de Pluton et de Jupiter.
6 GESTAS Catherine, Chiron, le guérisseur blessé, Fédération astrologique belge, 2009.
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