
SOMMAIRE
Mots clés : écoquartier, mise en valeur, compostage, transférabilité, urbanisme durable, réemploi
Dans un monde où plus de la moitié de la population demeure désormais en milieu urbain, et où les
villes exercent une pression toujours plus importante sur les ressources naturelles et les écosystèmes, il
est plus que jamais essentiel de remplacer les modes traditionnels d’urbanisation par de nouvelles
pratiques axées sur le développement durable. C’est dans ce contexte qu’ont émergé les premiers
écoquartiers en Europe, puis en Amérique du Nord, au cours des dernières décennies. Le Québec accuse
un certain retard en ce qui concerne le développement de ce type de quartiers durables, notamment
axés sur une gestion plus efficiente et environnementalement responsable des matières résiduelles.
Avec l’aide des outils législatifs et politiques en vigueur, la mise en place de nouveaux écoquartiers
constitue une occasion d’optimiser la gestion des matières résiduelles dans la province, tout en assurant
un développement urbain respectueux des principes du développement durable. La mise en oeuvre de
pratiques de gestion des matières résiduelles inspirées d’exemples européens et nord-américains
faciliterait aussi le développement de nouveaux projets d’écoquartiers au Québec.
C’est dans ce contexte que s’inscrit l’objectif principal du présent essai, soit de proposer des modèles
européens et nord-américains de gestion des matières résiduelles, afin de les intégrer aux projets
d’écoquartiers actuels et futurs au Québec. Les cinq écoquartiers retenus en guise de modèles parmi les
douze analysés ont, à l’instar des autres, obtenu une performance environnementale élevée; cependant,
c’est leur application fructueuse des sphères économique et sociale du développement durable qui leur
ont permis de se démarquer, notamment en ce qui concerne le niveau d’implication citoyenne dans ces
quartiers. La transférabilité des pratiques de gestion des matières résiduelles de ces modèles, soit
Augustenborg, BedZED, EVA-Lanxmeer, Hammarby Sjöstad et Kronsberg, dans le contexte québécois a
été évaluée. Les pratiques retenues, au nombre de trois par écoquartier, semblent généralement
transférables au Québec sans que des modifications majeures ne soient nécessaires. Néanmoins,
certaines de ces pratiques, dont la tenue de réunions citoyennes de planification environnementale
analogues à celles d’EVA-Lanxmeer, nécessitent un changement de mentalité important de la part de la
population et des décideurs politiques, ce qui risque d’en compliquer ou retarder l’application. D’autres
pratiques nécessiteraient certains investissements en matière d’infrastructures ou de formation. En fin
de compte, ces pratiques et les recommandations formulées en conclusion de l’essai constituent autant
d’opportunités de développer une gestion des matières résiduelles plus efficace et durable au Québec,
en autant que la volonté politique et la participation citoyenne soient au rendez-vous.