
Cher confrère, Tourcoing, le 28 Août 2015
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LE DEPISTAGE DE L’INFECTION A VIH EN 2015
Le contexte du dépistage du virus de l’immunodéficience humaine (VIH) a évolué en fonction des nouvelles conditions de prise en
charge des patients et de l’évolution de la politique de dépistage. Le dépistage de l’infection à VIH est l’un des enjeux majeurs
dans le contrôle de l’épidémie en France. A ce titre, le rôle des biologistes est central.
La France est l’un des pays pratiquant un nombre élevé des tests de dépistage de l’infection à VIH. Il importe d’élaborer une
politique rendant ce dépistage coût-efficace, fondée sur une démarche volontaire, dans ces conditions éthiques et de confidentialité
assurées.
Le rôle clé du dépistage pour l’optimisation du bénéfice de la prise en charge des personnes atteintes et pour le contrôle de
l’épidémie
La population HSH (homosexuel masculin) a une incidence forte et non décroissante d’infection à VIH, qui met en exergue la
diffusion continue du virus. Un nouveau paradigme prévaut dans cette population : le traitement réduit le risque de transmission
virale ; il est devenu un outil de prévention. C’est pourquoi il faut diversifier les offres et élargir les circonstances de dépistage.
L’incitation au recours au test doit être forte : en 2011, 6100 séropositivités VIH ont été découvertes.
Diagnostic du VIH : arrêté du 28 mai 2010
Le consentement libre et éclairé du patient est requis. Le test s’effectue sur sérum ou plasma (analyse individuelle)avec un réactif
marqué CE, de type ELISA à lecture objective, de détection combinée des anticorps anti-VIH-1 et 2 et de l’antigène p24 du VIH-1,
avec un seuil minimal de l’antigène p24 du VIH-1, avec un seuil minimal de détection de l’antigène p24 du VIH-1 de 2 UI/mL. Si
le résultat est positif, il doit être confirmé par Western blot ou immunoblot réalisé a l’initiative du biologiste sur le même
échantillon sanguin, afin de différencie une infection à VIH-1 ou à VIH-2 et confirmer une séropositivité VIH-1 ou VIH-2. Cela
permet également de soupçonner une primo-infection VIH-1, voire une séropositivité VIH-2 ou de découvrir de nouveaux variants
(ex. groupe P). si le résultat de l’nalyse de confirmation est négatif ou douteux, le biologiste médical effectue, à son initiative, sur
le même échantillon sanguin, une détection de l’antigène p24 du VIH-1 (avec un réactif marqué CE et un seuil minimal de
détection de 2UI/ml) confirmée par un test neutralisation en cas de positivité. Lorsqu’il en a la possibilité, le biologiste médical
peut réaliser à la place de cette détection (notamment dans les cas douteux), une recherche d’ARN-VIH plasmatique (VIH-1 en
première attention).
« La présence des anticorps anti-VIH-1 et 2 ou de l’antigène p24 du VIH-1 chez un individu validée après réalisation d’un
diagnostic biologique dans les conditions décrites au premier alinéa sur un échantillon sanguin issu d’un second prélèvement au
moyen d’un réactif, revêtu du marquage CE, identique ou différent ».
Les tests rapides VIH ou TROD
En cas d’urgence (personne source d’un accident d’exposition au sang ou AES, partenaires d’un accident d’exposition sexuelle, au
cours d’un accouchement si le statut est inconnu ou s’il y a eu exposition depuis le dernier dépistage, pathologie aiguë évocatrice
du sida), un test rapide d’orientation diagnostique (TROD) peut être proposé, détectant l’infection à VIH-1 et 2, sur sang total,
sérum ou plasma, utilisant un réactif à lecture subjective, marqué CE.
Les TROD peuvent être utilisés par un médecin en cabinet, un médecin, un biologiste ou une sage femme dans un établissement ou
un service de santé, ou encore par un infirmier ou un technicien de laboratoire sous la responsabilité d’un médecin ou d’un
biologiste. Quel que soit le résultat, le diagnostic biologique doit être confirmé sur un autre échantillon.
Les TROD font partie des outils recommandés (selon l’arrêté du 9 novembre 2010 : conditions d’utilisation dans les LBM, les
services d’urgences, les hôpitaux, les structures associatives). Ce sont des tests de 3ème génération (anticorps VIH-1 et 2) ou de 4ème
génération (anticorps VIH-1 et 2/Ag p24). Les tests rapides sont moins sensibles que les tests ELISA pour la détection des
infections aiguës :
- tests rapides de 3ème génération : 22-33% versus ELISA : 57% ;
- tests rapides de 4ème génération : 76% versus ELISA : 88%
En outre, leur spécificité peut être plus basse en vie réelle que celle décrite par les fabricants (de 0 à 10 % de faux positifs).
Situation du dépistage en France
En 2012, 5,2 millions de tests dépistage de l’infection à VIH ont été pratiqués (Enquête LaboVIH), tests de dépistage ou tests à
finalité diagnostique : 77% ont été effectué en laboratoire privé, 16% à l’hôpital, 7% en centre de dépistage anonyme et gratuit
(CDAG).
Le taux de positifs est plus élevé dans les CDAG et de nombreux diagnostics sont tardifs (CDA≤350/mm3 voire ≤200). Le contexte
des nouveaux diagnostics est le suivant : en présence de symptômes (33%), dépistage suite à une exposition (22%), bilan (20%),
dépistage orienté (7%).
La prise en charge thérapeutique de l’infection à VIH depuis 2013
Il existe désormais de nombreux arguments en faveur du traitement précoce : la préservation du système immunitaire, la prévention
du sida et des infections opportunistes, une meilleure tolérance des molécules, avec de moindres effets secondaires et une réduction
des risques de transmission sexuelle.