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La cellule d’Onodi :
Classification radio-anatomique du risque chirurgical
Dr Jean-François Matern¹, Pr Matthieu Schmittbuhl², Dr Sophie Riehm¹, Pr Francis Veillon¹
¹ Service de Radiologie 1 – CHU Hautepierre, Strasbourg
² Service de Radiologie Dento-maxillo-faciale – Faculté de Chirurgie dentaire, Strasbourg
La cellule sphéno-ethmoïdale
ou cellule d’Onodi
Cellule ethmoïdale
postérieure
LA variante anatomique
de l’ethmoïde postérieur
Sinus
sphénoïdal
Photo Pr Ch Debry
Cellule ethmoïdale postérieure
envahissant l’os sphénoïde
Critères
nécessaires
à sa définition
au-dessus et en-dehors du
sinus sphénoïdal
en contact avec le nerf optique
(NO)
Stammberger HR, Kennedy DW. : the Anatomic Terminology Group. Ann Otol Rhinol Laryngol Suppl. 1995;167:7-16.
Problématiques
Il existe dans la littérature une discordance entre les prévalences anatomiques endoscopiques et
radiologiques de la cellule sphéno-ethmoïdale (SE).
Les faibles prévalences radiologiques rapportées sont liées :
- à une définition anatomique mal connue de la cellule SE,
- à une mauvaise transposition radiologique de cette définition,
- à la plus faible sensibilité de la méthode TDM classique permettant son diagnostic
Toutes les cellules SE ne partagent pas le même risque chirurgical lors des voies d’abord
endoscopiques trans-ethmoïdales ou trans-sphénoïdales.
Ce risque est fonction du degré de pneumatisation de la cellule SE et de la déhiscence osseuse des
structures neuro-vasculaires adjacentes : le NO et l’Artère Carotide Interne (ACI)
La cellule SE s’accompagne d’une bascule postérieure de la paroi antérieure du sinus sphénoïdal (SS).
Le site d’insertion postérosupérieure de cette paroi pondère également le risque chirurgical.
Lors des ostéotomies d’abord endoscopique endonasal trans-sphénoïdal, la traction sur la paroi
antérieure du sinus sphénoïdal peut léser le NO ou l’ACI, sites d’insertion de cette paroi en présence
d’une cellule SE
Objectifs de l’étude
Etablir de façon simple et reproductible la définition radiologique moderne de
la cellule SE afin que la prévalence radiologique se rapproche de la réalité
anatomique
Etablir la classification radiologique du risque chirurgical de la cellule SE
en fonction de ses rapports avec les éléments neuro-vasculaires adjacents (NO
et ACI)
Matériels et méthodes
Étude rétrospective de 150 TDM (300 côtés) consécutives du massif facial
Population : patients adultes traumatisés
Critères d’exclusion :
-Hémosinus
-Fracture de la base du crâne
-Pathologies nasosinusiennes (traumatique, inflammatoire ou tumorale)
Définition radiologique CLASSIQUE de la cellule SE
Cellule SE = 3ème cavité du sinus sphénoïdal
NO
(SS)
NO
NO
NO
3
SS
2
1
Allmond L, Murr AH. Clinical problem solving: radiology. Radiology quiz case 1: opacified Onodi cell. Arch Otolaryngol Head Neck Surg. 2002;128(5):596, 8-9.
Définition radiologique MODERNE de la cellule SE
Toute cellule ethmoïdale postérieure s’étendant au-delà
d’une ligne diagnostique reliant le bord médial des foramens optiques
Cellule ethmoïdale
postérieure
Cellule SE
Onodi Onodi +
Ligne diagnostique
Classification radiologique du risque chirurgical de la cellule SE
1) En fonction des rapports anatomiques avec le NO et/ou la boucle antérieure de l’artère carotide
interne (BaACI)
Cellules SE gauches :
Diagnostic moderne
Diagnostic classique
Coupes selon le
petit axe du CO ou
de la BaACI
Classification radiologique du risque chirurgical de la cellule SE (❉)
2) Et en fonction du site d’insertion postérosupérolatérale de la paroi antérieure du SS
NO
Optic strut (OS)
Coupes sagittales paramédianes
BaACI
Résultats
Définition radiologique MODERNE vs CLASSIQUE de la cellule SE
Par notre nouvelle définition radiologique (méthode moderne) :
- Augmentation significative de la prévalence de la cellule SE (p=.0106)
- En accord avec la prévalence réelle des études anatomiques endoscopiques
En présence d’une cellule SE, elle est bilatérale dans près de 2/3 des cas
Absence de dimorphisme sexuel
(p=.7913)
La prévalence de la cellule SE augmente avec l’âge
(entre 39 et 42 %)
Résultats
Classification radiologique du risque chirurgical de la cellule SE
1) En fonction des rapports anatomiques avec le NO et/ou la BaACI
Le type 1 est le plus fréquent mais le moins à risque chirurgical
Absence de protrusion isolée du NO
Absence de déhiscence osseuse autour de la BaACI
Résultats
Classification radiologique du risque chirurgical de la cellule SE
2) Et en fonction du site d’insertion postérosupérolatérale de la paroi antérieure du SS
Moyennes de l’angle de bascule de la paroi antérieure du sinus sphénoïdal
En présence d’une cellule SE,
L’insertion sur les éléments vasculo-nerveux de la paroi latérale du SS est systématique
L’insertion sur le canal optique (CO) se fait dans plus de 2/3 des cas
La bascule postérieure de la paroi antérieure du SS est systématique et significative
Résultats
Classification radiologique du risque chirurgical de la cellule SE
Plus le type est élevé :
Plus la moyenne de l’angle de bascule augmente
Plus l’insertion est à risque
(100 % des types 3 s’insèrent sur la BaACI)
Le type 4 réunit des types 2 et 3 : la présence d’une déhiscence osseuse SURCLASSE le type ;
il présente donc une moyenne d’angle de bascule intermédiaire aux types 2 et 3, et un site
d’insertion significatif sur le CO et la BaACI
Conclusions
Notre étude radio-anatomique permet de transposer la définition
anatomique de la cellule SE en une définition radiologique par une ligne
diagnostique simple et reproductible
Grâce à cette nouvelle définition, la prévalence radiologique de la cellule
SE se rapproche de celle des études anatomiques endoscopiques,
considérée comme sa « vraie » prévalence (entre 39 et 42 %)
Driben JS et al. The reliability of computerized tomographic detection of the Onodi (Sphenoethmoid) cell. Am J Rhinol. 1998;12(2):105-11.
Conclusions
Le risque chirurgical lié à cette variante anatomique de l’ethmoïde postérieur
se résume à ses rapports anatomiques avec les éléments vasculo-nerveux
(NO/ACI) de la paroi latérale du SS
Notre classification est la première à mettre la cellule SE au centre de ces
rapports neuro-vasculaires et à souligner le risque de l’insertion de la paroi
antérieure du SS sur le NO et la BaACI liée à la bascule postérieure de cette
paroi en présence d’une cellule SE
Le type 1 de notre classification est le plus fréquent mais le moins à
risque
Adolf Ónodi
(1857–1919)
Professeur d’ORL à l’Université de Budapest
Onodi A. Des rapports entre le nerf optique et le sinus sphénoïdal. La cellule ethmoïdale postérieure en particulier. Revue Hebd Laryng d'Otol Rhinol. 1903;25
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