Nabuchodonosor, avec des guerres de succession qui vont faire qu'en 539, Cyrus, perse, va
attaquer Babylone, pratiquement sans rencontrer aucune résistance et s'empare de cette ville en
y restaurant un certain nombre de cultes. Cyrus, présenté comme le Messie, va inaugurer une
politique très tolérante : les perses ont pour renommée d'avoir toujours mené une politique de
respect des identités nationales et des dieux locaux. Il promulgue un édit qui nous est rapporté
dans le livre d'Esdras (6, 3-5 . 1, 2-4) qui prévoit le retour des Juifs dans leur patrie et la
reconstruction du Temple ainsi que la restitution de tous les ustensiles qui ont été emportés par
Nabuchodonosor.
2/ 538 : le retour des exilés
Esdras 1-6 brosse l'histoire de ce retour avec la construction du Temple. Tout ça a l'air
grandiose. On commence la reconstruction du Temple sans accepter l'aide de ceux qui étaient
restés. Ces gens restés sur place ont à leur tête le gouverneur de Samarie. Pendant l'exil, c'est
Samarie qui a pris le pouvoir. D'où tant de ressentiments qui sont restés jusqu'à Jésus et au-delà à
l'égard des Samaritains : ressentiments plus politiques. Lorsque ces 50 000 exilés reviennent, Es 4 :
ceux qui sont restés sur place portent plainte avec, à leur tête, le gouverneur de Samarie.
Cette présentation se heurte à beaucoup de difficultés. Dans les faits, on pense que, loin
d'être un retour triomphal, le retour des exilés va se heurter à bien des difficultés. D'abord, c'est
vraisemblablement un tout petit groupe qui va quitter Babylone, beaucoup ayant préféré rester.
L'arrivée va être l'occasion de bien des déceptions (cf. 3ème Isaïe). Il ne reste presque rien de la
terre : Jérusalem et ses environs immédiats, des propriétés qui ont été redistribuées, des
étrangers qui ont profité de l'exil pour s'installer, des habitants de Judée qui ont abandonné leur
Dieu pour revenir au syncrétisme d'antan, des dirigeants samaritains qui craignent de voir leurs
terres confisquées, une ville en ruine. Tout est à reconstruire. Le tout donne une vision plus que
pauvre. Là où Esdras évoque 50 000, on pense aujourd'hui à quelques milliers, tout au plus.
Jérusalem n'est plus qu'un village. Les prêtres encadrent ces déportés en insistant sur les valeurs
du culte, de la circoncision et du sabbat. Le peuple va se reconstruire autour de ça. Hypothèses du
chant du serviteur souffrant : le serviteur comme peuple : le petit reste qui porte la destinée du
peuple. Il n'en n'est pas moins vrai que, même si les conditions sont épouvantables, on
commencera par reconstruire le Temple ce qui fait que, de l'avis de certains, il y aura plusieurs
phases : étant trop pauvres, on y renoncera pour recommencer une nouvelle fois. La dédicace
aurait été célébrée en février/mars de l'an 315 (Es 6, 15). On a une communauté regroupée autour
du Temple dirigée par des prêtres.
3/ Néhémie et Esdras
Ces deux hommes vont jouer un rôle très important. Néhémie est un gouverneur qui arrive
à Jérusalem vers 445. Il est envoyé par le roi perse. Il exercera sa fonction de gouverneur pendant
à peu près douze ans. C'est lui qui, malgré les pressions des peuples voisins, va s'attaquer à la