
Direction du patrimoine écologique et du développement durable
Consultation sur le plan de développement durable du Québec Février 2005 5
La fabrication de ciment et de béton requiert l’exploitation de ressources naturelles non
renouvelables, telles le calcaire, le schiste, le gypse, les agrégats que l’on puise dans nos
carrières. De plus, la fabrication du ciment requiert de très hautes températures pour
activer les réactions chimiques nécessaires au procédé. Ce besoin énergétique très
important est satisfait principalement par du charbon, une autre ressource non renouvelable
qui provient de l’extérieur du Québec.
Le plan d’action concret pour le développement durable qui a été mis en oeuvre chez
Ciment St-Laurent repose sur les dix points suivants :
1. Nous développons l’utilisation de combustibles de remplacement qui, autrement
seraient incinérés ou enfouis, sans bénéfice pour la société.
Ces combustibles, dont les pneus usés, les boues de station d’épuration et les sciures
et copeaux de bois permettent de réduire la demande en combustibles fossiles tels le
charbon et réduisent donc la dépendance du Québec envers l’importation de
combustibles provenant de l’étranger. L’utilisation de combustibles de remplacement
permet de réduire nos émissions, en particulier les gaz à effet de serre. Cette action
répond parfaitement au Principe 12 (PRODUCTION ET CONSOMMATION
RESPONSABLE) et au Principe 4 (EFFICACITÉ ÉCONOMIQUE) du plan de
développement durable du Québec. Par exemple, grâce à un investissement de plus de
6 millions de dollars, l’usine de Joliette a réussi à réduire sa dépendance envers les
combustibles non renouvelables de plus de 31% en 2004.
Les cimenteries offrent une alternative de choix pour la valorisation énergétique de
certains sous-produits et résidus qui peuvent être utilisés comme matières premières et
combustibles alternatifs. Les gaz dans le four à ciment sont à forte teneur en chaux, ce
qui neutralise les acides libérés pendant la combustion et réduit efficacement les
émissions dans l’atmosphère. Les composantes organiques sont entièrement
consumées par la chaleur intense (1750o C) et la longue durée de séjour dans nos
fours. Quant aux composantes minérales et aux métaux lourds, ils sont en quasi-totalité
intégrés de façon insoluble dans le ciment. De nombreuses analyses effectuées par des
experts indépendants ont démontré que le fait d’utiliser des combustibles alternatifs a
une incidence minime sur les émissions aux cheminées - qui demeurent conformes à la
réglementation - et n’altère aucunement la qualité du produit.
Des efforts majeurs pour l’amélioration de l’efficacité énergétique ont été déployés par
l’industrie du ciment entre 1974 et 1990. Par la suite, des résultats appréciables ont été
obtenus entre 1990 et 2000 et aujourd’hui, il reste peu d’options à l’industrie pour
accroître son rendement énergétique. Par exemple, dans les années 90, Ciment St-
Laurent a fermé ou remplacé plusieurs fours qui étaient moins performants en faveur
d’installations plus modernes. D’autres investissements majeurs sont aujourd’hui
proposés afin de réduire encore davantage nos émissions. Par contre, en ce qui
concerne nos installations existantes, les améliorations encore possibles se feront par
l’utilisation de combustibles de substitution dans le procédé. Cette pratique favorise le
développement d’une industrie solide et prospère de récupération et de recyclage des
matières conformément aux principes essentiels dictés par la hiérarchie des 3 RV
(réduction, réutilisation, recyclage et valorisation).