Durablement(S)
du Social au Sociétal Numéro 6 2011
LES PRINCIPAUX RÉSULTATS DE NOTRE GRANDE
ENQUÊTE SUR LES CCAS ET LAIDE ALIMENTAIRE P. 21
ENQUÊTE : les CCAS passent à table
Getty/Helen Yin
Avis de tristesse : décès de Michel GIRAUD p. 4
L’Actu de DS Org. Une 2ème Chance, mode d’emploi. Par Hinda
Siby, Coordinatrice région Île de France Centre Fondation 2ème
Chance. P. 5
Les collectivités dans la nasse Par Pierre MONGIN,
Consultant de la Fonction Publique Territoriale p. 6
Réaffirmer les priorités sociales du Développement
Durable. Par Marie CHERON, Chargée de Mission
« Territoire » Association 4D p.7
SFR et Emmaüs Défi : un partenariat innovant pour agir
contre la pauvreté à Paris. Par Antonella DESNEUX
Directrice de la citoyenneté et de l’innovation sociétale de
SFR et Charles-Edouard VINCENT - Directeur de Emmaüs
Défi p. 9
Bougez vers l’emploi. Par Dominique Retoux -
Responsable Développement La Manufacture Durable du
Groupe SOS p.11
Combattre la faim de LOMME. Par Didier DELMOTTE, Directeur
général de la SOGEMIN p.13
Par Jean-Michel LECUYER, Responsable du financement des
entreprises solidaires de France Active p. 15
DOSSIER : la finance solidaire
Les CCAS et le Développement Durable
DS Org.
2
Patrick KANNER
Président de l’UNCCAS (Union nationale des Centres Communaux
d’Action Sociale) et Vice-président d’ELISAN (European Local
Inclusion & Social Action Network). Président de DS Org.
Adjoint au Maire de Lille. Président du Conseil général du Nord.
Les textes publiés n’engagent que leurs auteurs. Contact : Christèle CALMIER. [email protected]. 01 70 61 22 70/06 30 05 12 38
L’aide alimentaire a longtemps éet reste plus
que jamais la première des actions portées par le
service public de proximité. Selon le recensement
mené par l’UNCCAS1en 2010 auprès de son
réseau, 96 % des adhérents engagés dans le
champ de la lutte contre les exclusions mènent en
effet une action dans ce domaine, soit près de
2600 Centres communaux d’action sociale (CCAS)
et Centres intercommunaux d’action sociale
(CIAS)2.
Leurs modalités d’intervention en matière d’aide
alimentaire prennent des formes multiples : colis
alimentaires, chèques d’accompagnement
personnalisé, gestion d’épiceries ou de
restaurants sociaux, soutien aux associations
caritatives présentes sur le territoire de la
commune, coordination des partenariats locaux,
etc. Cette diversité souligne toute la capacité
d’adaptation des CCAS/CIAS aux besoins de leurs
usagers et aux configurations locales.
Afin d’avoir une vue d’ensemble, et dans le détail,
de cette action protéiforme des CCAS/CIAS,
l’UNCCAS, avec le soutien de la Direction générale
de la cohésion sociale (DGCS), a réalisé une étude
approfondie auprès de son réseau. Un groupe de
travail composé d’élus et de techniciens de quinze
CCAS/CIAS3a été réuni à plusieurs reprises en
2010. Dans ce prolongement, notre Union a lancé
en janvier 2011 une grande enquête sur les
modalités d’action des CCAS/CIAS en matière
d’aide alimentaire4, dont les résultats sont
présentés ici.
Le champ de l’aide alimentaire a été décliné en
quatre grands types d’intervention :l’octroi
d’aides directes à la personne (en nature ou
espèces), la gestion de structures (épiceries ou
restaurants sociaux), le soutien aux autres acteurs
de l’aide alimentaire et la coordination des
différentes actions et acteurs sur un même
territoire.
Plusieurs faits marquants apparaissent à l’issue de
ce travail. Le premier est la confirmation de
l’implication massive du réseau des CCAS/CIAS
dans ce domaine, tous types d’adhérents
confondus, que ces derniers interviennent sur une
petite commune ou au contraire dans une
agglomération de plusieurs centaines de milliers
d’habitants, chacun à la mesure de ses moyens.
Autre élément clé dans un paysage territorial
aujourd’hui en pleine mutation : l’importance des
actions liées aux partenariats et au soutien
apporté aux autres acteurs de l’aide alimentaire.
Malheureusement, cette enquête témoigne enfin
de la progression constante des demandes d’aides
alimentaires adressées aux CCAS/CIAS. Dans un
contexte général d’extension de la précarité, ces
résultats plaident en faveur de la mobilisation et
de la coordination de l’ensemble des acteurs
sensibles au maintien du lien social dans notre
pays.
1 -L’UNCCAS fédère 3860 CCAS et CIAS (chiffre de septembre 2011).
2 - Voir Panorama UNCCAS 2011.
3 - Composition du groupe de travail : les CCAS de
Bordeaux,Vernouillet, Pau,Viry Chatillon, Cherbourg, Niort,
Limoges, Antibes, Besançon,Villiers le Bel, Le Havre, Illkirch
Graffenstaden, le CIAS du Pays de Vendôme, la DGCS.
4 - 1045 réponses collectées.
EditO
Par Daniel Zielinski
Délégué Général UNCCAS
Durablement(S) est une publication de DS Org., le pilier du développement social durable de l’UNCCAS. Directeur de la publication : Daniel Zielinski. Rédac. Chef/Conception : Christèle Calmier. Crédit photos pages 21 et 22
Getty/Paul Burns
La France a faim…
La France est gourmande. Elle est fière, à juste
titre, de sa cuisine. Elle a fait de la nourriture
une œuvre d’art, allant jusqu’à vouloir la
consacrer au patrimoine de l’UNESCO.
La diversité de la gastronomie et des produits
de notre territoire ne doit pas nous faire oublier
l’incompréhensible réalité : de plus en plus de
familles en France n’arrivent pas à se nourrir à
leur faim.
Chaque année nous publions, avec le concours
de la Gazette Santé Sociale, notre baromètre
sur l’impact de la crise ressentie par nos
concitoyens usagers des Centres Communaux
d’Action Sociale. Chaque année, nous
désespérons des résultats.
Nous avons également voulu vérifier auprès de
nos CCAS/CIAS quels étaient les dispositifs
employés sur l’aide alimentaire. Non que nous
manquions de nourriture en France. Les grandes
famines sont bien loin de nous, notre terre est
riche, pacifiée et les conditions climatiques
appropriées contrairement à la corne de
l’Afrique.
Simplement le circuit de distribution de
nourriture et les moyens de se nourrir- ne
parvient pas jusqu’à tous ceux qui ont faim. Il
parait que c’est l’apanage des pays riches
D’un côté les messages de santé public incitant
à manger « 5 fruits et légumes par jour » de
l’autre les files toujours plus longues devant les
restaurants du cœur ou le Secours populaire.
D’un côté la nourriture qu’on jette à la poubelle,
de l’autre les familles voir les employés des
magasins-qui les fouillent1noter que Le
recours au glanage intervient généralement
après avoir tend’autres solutions pour
résoudre le problème de l’alimentation comme
le recours à l’aide alimentaire).
Et toujours autant heureusement-d’acteurs
publics ou associatifs engagés, de bénévoles et
de permanents qui ne comptent pas leurs
heures à servir dans le froid.
Le Programme européen d'aide aux plus
démunis (PEAD) pourrait être lui amputé de 400
millions d'euros, soit 75%de son montant en
2012. Par ailleurs, ne pourrait-on chiffrer le
coût d’un revenu suffisant pour se nourrir ?
Pas d’emploi, pas de nourriture et pas de toit, il
y a comme un malaise aux pays de tous les
droits. Un parfum d’indignité, un parfum
d’indignez-vous
1http://www.cerphi.org/wp-content/uploads/2011/05/synthese-glaneurs-2.pdf
Siège social : Villa Souchet, 105 avenue Gambetta, 75020 Paris. 3
Getty/BidiBoo
Avis de tristesse
C’est avec beaucoup de tristesse que nous avons
appris la disparition d’un des membres les plus actifs
de DS Org. Actif, Michel Giraud le fut toute sa vie :
Conseiller général du canton du Perreux-sur-Marne
(Val-de-Marne) de 1967 à 1985 ;
Président de l'Association des maires de France de
1983 à 1992 ;
Sénateur du Val-de-Marne de 1977 à 1988 ;
Député du Val-de-Marne de 1988 à 1993
Président du Conseil régional d'Île-de-France de 1976
à 1988 et de 1992 à 1998 ;
Ministre du Travail dans le gouvernement d'Édouard
Balladur de 1993 à 1995.
Nous retiendrons plus particulièrement son mandat
de Maire et de Président du Centre Communal
d’Action Social du Perreux-sur-Marne (Val-de-Marne)
de 1971 à1992 .
Créateur du chèque emploi-service, Michel Giraud est
également connu pour avoir créé la Fondation de la
deuxième chance (un livre « Rebondir » rassemble les
témoignages issus de ses rencontres avec des
personnes en difficulté). L’UNCCAS et DS org. ont
signé une convention avec la Fondation en octobre
2010 il y a tout juste un an
Voici sa dernière tribune
Si,de l’école àla retraite, la vie est souvent un vaste
champ de compétitions de toutes natures, il est un
domaine qui a vocation à faire exception : celui de la
solidarité, ferment de cohésion sociale. Là, la
compétition n’a pas sa place. La seule bonne règle est
celle des complémentarités, des synergies utiles, en
particulier lorsqu’il s’agit d’aider des accidentés de la
vie à se protéger ou à rebondir.
Pour ceux-ci, tout commence, en général, par un
licenciement qui éjecte la personne du monde du
travail. Pour peu que le chômage se prolonge et il se
prolonge souvent les problèmes s’accumulent.La fin
des droits arrive vite, l’endettement s’aggrave.Il faut
abandonner le logement, trouver un hébergement
provisoire. Il arrive que le couple se disloque, le pépin
de santé est fréquent.
En amont de cette spirale, le Centre Communal
d’Action Sociale représente le relais de proximité le
mieux adapté pour prévenir, conseiller, orienter.
Lorsqu’hélas, la spirale des épreuves a ouvert la
trappe de la précarité, le Centre Communal d’Action
Sociale est naturellement le premier havre d’écoute,
de réconfort, de soutien.
La fondation de la 2éme Chance, née en 1998,
reconnue d’utilité publique, a pour vocation d’aider
financièrement et d’accompagner, profes-
sionnellement et humainement, celles et ceux qui,
confrontés à une situation de précarité, ont la volon
de rebondir à partir d’un projet leur projet de
création ou reprise de petite activité économique ou
de formation de reconversion qualifiante. Tel est le
sens de ses « coups de pouce 2ème chance » instruits
par ses 65 sites relais, répartis sur l’ensemble du
territoire national et animés par près de 2000
bénévoles.
En fait, la Fondation s’attache à éclairer et favoriser le
passage généralement étroitentre l’échec et
l’assistanat.
Des relations de partenariat se sont naturellement
nouées entre certains CCAS et certains sites-relais de
la Fondation. Tout justifiait donc que nous allions plus
loin.
Ainsi en va-t-il sormais dans le cadre de la
convention nationale que je me réjouis d’avoir signée
avec le Président Patrick KANNER, le 7 Octobre
dernier, lors du 63ème congrès de l’UNCCAS, à Dijon.
Michel Giraud
Directeur général de la Fondation de la 2ème Chance
4
L’actu de DS Org. : Décès de Michel GIRAUD 82 ans - 271011
Une 2ème Chance
Mode d’emploi. Par Hinda Siby
Coordinatrice Ile-de-France / Centre Fondation de la 2ème Chance
5
Créée en juin 1998 à l'initiative de Vincent Bolloré, la
Fondation de la 2ème Chance a pour objet
d'accompagner des personnes ayant traversé de lourdes
épreuves de vie, aujourd'hui en situation de grande
précarité, mais ayant un projet d’insertion (formation
qualifiante ou création d’activité) pour rebondir.
Le coup de pouce 2ème Chance comporte deux volets
indissociables :
un volet d’aide financière, sous forme d’une dotation
ajustée en fonction des besoins de réalisation du projet,
plafonnée à 5 000 pour les projets de formation et
8000 pour les projets de création/reprise
d’entreprise.
un volet de parrainage,c’est-à-dire d’ac-
compagnement de proximité, jusqu’à réalisation
complète du projet.
La procédure comporte :
Une phase d’instruction de 2 à 3 mois
Un premier regard est apporté au siège de la Fondation
afin de veiller à la bonne conformité du projet avec les
critères d'éligibilité.
Si ce dernier est conforme, il est envoyé en Instruction.
Des bénévoles rencontrent alors le candidat sur le site
relais le plus proche de son domicile.
Un Avis est alors donné par le Comité d'Agrément
régional sur la base du travail des instructeurs.
Les Décisions finales sont prises par le Conseil
d'Administration, lors d'une assemblée bimestrielle. Si
accord de financement est approuvé, le candidat entre
dans la phase de parrainage.
La phase de parrainage
L’équipe de parrainage accompagne le lauréat sur le plan
technique, professionnel, social, humain et moral si
nécessaire jusqu’à réalisation du projet.
Chaque mois, elle transmet à la Fondation un compte-
rendu sur l’avancement du projet, les difficultés
éventuelles.
Quels sont les critères de prise en considération de la
Fondation ?
Les dossiers de candidatures pour l’obtention d’un
« coup de pouce » de la Fondation de la 2ème Chance
doivent mettre en relief quatre éléments essentiels :
a. Une trajectoire de vie difficile. On parle d’« accident
de vie ». L’expertise du référent insertion est ici
importante pour détecter et décrire les difficultés
passées qui ont engendré la situation actuelle.
b. Une situation actuelle délicate. On parle de
« précarité ».
c. Un projet réaliste. On parle de «faisabilité du projet
».
d. Des démarches préalables auprès de financeurs
potentiels. On parle de «cofinancements ».
Toutes les demandes de financements sont adressées au
siège et gérées par le responsable de la région
correspondante :
Tour Bolloré
31-32 Quai de Dion Bouton
92811 Puteaux cedex
REGION - COORDINATEUR - CONTACT
Grand Ouest
Patricia MONFORT
Tel : 01 46 96 43 14
Mail : p.monfort@bollore.net
Ile de France Centre
Hinda SIBY
Tel : 01 46 96 31 36
Mail : h.siby@bollore.net
Nord et Est
Emmanuelle DOUCET
Tel : 01 46 96 42 72
Sud Ouest
Laureliane CASTAGNO
Tel : 01 46 96 49 09
Mail : l.castagno@bollore.net
Sud Est
Alphonse M’POTO
Tel : 01 46 96 43 31
Mail : a.mpoto@bollore.net
Le dossier est téléchargeable sur le site de la Fondation :
www.deuxiemechance.org
L’actu de DS Org.
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