(i) ICPE : Responsabilité fautive de l’Etat
Dans cet arrêt, le Conseil de Etat vient préciser le régime de
responsabilité pour faute de l’Etat en matière de police des ICPE.
En l’espèce, un préfet ordonne, par arrêté, à une société de suspendre
les activités irrégulièrement exercées dans un immeuble dont elle est
propriétaire et l’invite à solliciter les autorisations nécessaires au titre
des ICPE.
Le propriétaire demande l’annulation de l’arrêté et sollicite
l’indemnisation de son préjudice pour perte de loyers. Cet arrêté est
annulé par la Cour administrative de Versailles au motif que les
dispositions de l’article L. 514-2 du Code de l’environnement
s’appliquent aux seuls exploitants des installations et non au
propriétaire.
C’est sur ce fondement que le Conseil d’Etat permet au propriétaire de
l’immeuble, irrégulièrement mis en cause, en lieu et à la place de
l’exploitant qui exploite une ICPE, de rechercher la responsabilité
fautive de l’Etat.
Toutefois, il rejette la demande du propriétaire de l’immeuble ; la
preuve du caractère certain du préjudice provoqué n’est pas apportée.
CE, 6ème et 1er s-s réunies, 1er mars 2013, requête n° 347126
(ii) Responsabilité subsidiaire du propriétaire d’un terrain
pollué
Les arrêts rendus par le Conseil d’Etat le 1er mars 2013 délimitent le
régime de responsabilité du pollueur du sol et du détenteur des
déchets.
Selon une jurisprudence constante, le propriétaire d'un terrain ayant
accueilli une ICPE peut, sous certaines conditions, être qualifié de
détenteur de déchets abandonnés à sa surface, et être obligé de
procéder à leur évacuation et à leur élimination.
Veille législative
Un projet de loi portant
différents dispositions
d’adaptation de la législation
national au droit de l’Union
européenne dans le domaine
du développement durable a
été déposé le 6 mars 2013 à
l’Assemblée nationale.
Projet de loi n° 775, déposé le
6 mars 2013
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