R A P P O R T A N N U E L MINISTÈRE DE L'ÉCONOMIE ET DES FINANCES MINISTÈRE DU COMMERCE EXTÉRIEUR 2 0 1 2 r a p p o r t a n n u e l 2 0 1 2 Sommaire Préface4 La direction en quelques mots 6 Les événements marquants 8 Les chiffres clés 10 1. Renforcer les mécanismes de solidarité en Europe et dans le monde 2. Renouer avec la croissance et l’emploi et restaurer notre compétitivité 3. La DG Trésor, une direction qui se modernise 11 35 71 Annexes79 Organigramme de la direction générale du Trésor Cartographie du réseau international Glossaire Quelques publications parues en 2012 Préface L’activité de la direction générale du Trésor en 2012 aura été largement conditionnée par une actualité politique et économique dense, au plan national comme international. Le changement de gouvernement, à l’issue des élections présidentielles puis législatives en mai et juin, a fortement mobilisé la direction dans le contexte d’un environnement difficile, notamment en Europe. A cette occasion, la direction générale du Trésor a présenté aux nouveaux ministres un état des perspectives économiques nationales, européennes, internationales, afin de contribuer à les informer sur quelques-uns des sujets qui ont mobilisé le Gouvernement dès son arrivée : la crise de la zone euro ; la stratégie de finances publiques ; la compétitivité ; l’emploi ; le soutien à l’export ; la gouvernance internationale ; la gestion de dossiers financiers, notamment bancaires, particulièrement complexes. Sur tous ces sujets, où il a fallu arrêter des décisions rapides, et définir des orientations pour l’avenir, la direction générale a formulé des diagnostics, des propositions et participé à la mise en œuvre des orientations retenues par le Gouvernement. Trois priorités ont concentré toutes les compétences et les énergies de la direction : la refondation de l’Europe, la reconstruction de notre compétitivité, la défense de notre vision de la mondialisation. En Europe, le règlement global de la crise de la zone euro et la gouvernance économique ont fait de grands progrès. Des décisions ont permis une stabilisation nette, grâce à la mise en place définitive du Mécanisme européen de stabilité, aux engagements pris par les gouvernements et à la relance de l’agenda de croissance au Conseil européen de juin, ainsi qu’à l’intervention déterminée de la BCE. En Grèce en particulier, où une stratégie adaptée a été bâtie par l’UE et le FMI, au terme de débats difficiles et d’une étroite coopération franco-allemande, une trajectoire soutenable a été dessinée. Dans notre pays, alors que le Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance était traduit dans une loi organique d’encadrement des finances publiques, et que l’Etat réalisait des emprunts à des taux historiquement bas, un programme de stimulation de la compétitivité de notre économie était engagé, à travers notamment l’élaboration du Pacte national pour la croissance, la compétitivité et l’emploi ; trentecinq mesures concrètes pour soutenir nos entreprises, parmi lesquelles le Crédit 4 d’impôt pour la compétitivité et l’emploi, la Banque publique d’investissement, la rénovation des financements et des processus d’appui à l’export. Le projet de loi de séparation et de régulation des activités bancaires était par ailleurs préparé, pour séparer les activités utiles au financement de l’économie des activités spéculatives et renforcer la résilience de notre système financier. Au niveau international, le relais de la présidence du G20 a été passé par la France au Mexique. Le G20 mexicain aura permis le doublement des ressources du FMI, la fixation d’orientations en matière de régulation du shadow banking et des indices financiers, ainsi qu’une institutionnalisation du Conseil de stabilité financière. Forte de l’expérience acquise à l’occasion de sa présidence, la France a pesé pour que le G20 donne l’impulsion d’une mondialisation mieux régulée. Tout au long de l’année, la direction générale du Trésor a cherché à concilier gestion de l’urgence et inscription dans un horizon de long terme. En investissant sur des problématiques de fond, dans un esprit résolument bâtisseur, elle s’est attachée, sous l’autorité des ministres, à construire et à porter une stratégie de réforme favorable à la croissance et porteuse de justice sociale pour notre pays, celle d’une intégration solidaire en Europe, celle d’une gouvernance équilibrée dans le monde. Pour enrichir ses analyses, confronter les points de vue, participer à la pédagogie indispensable sur les grands enjeux du moment, la direction générale du Trésor s’est ouverte au monde académique, aux entreprises, à ses partenaires institutionnels comme au « grand public », auxquels elle a proposé séminaires de réflexion, échanges sur ses positions et publications de ses travaux. Ainsi, en 2012, les économistes, les juristes et les diplomates que sont les collaborateurs de la direction, ont mis toute leur détermination, leur créativité, leur réactivité et leur motivation collective à répondre à ces enjeux, en gardant toujours à l’esprit les valeurs qui les rassemblent au sein de la direction : ouverture, loyauté, engagement et esprit d’équipe. La même détermination nous animera en 2013. Ramon Fernandez Directeur général du Trésor 5 La direction en quelques mots… Nos missions • L’élaboration des prévisions économiques et le conseil sur les politiques économiques et les politiques publiques dans les domaines financier, social et sectoriel ; • La régulation du financement de l’économie, et des institutions intervenant en matière d’assurance, de banque et d’investissement sur les marchés financiers ; • Les négociations financières et commerciales bilatérales et multilatérales, et l’aide au développement ; • Le soutien à l’export et à l’investissement à l’étranger des entreprises. • La direction générale du Trésor gère la trésorerie et la dette de l’Etat à travers l’Agence France Trésor (AFT). Notre gouvernance A la tête de la direction, un directeur général, Ramon Fernandez. Il est secondé par une directrice générale adjointe et chef économiste, Claire Waysand. Le directeur général anime le comité de direction qui rassemble les chefs de service de la direction. Les femmes et les hommes de la DG Trésor La DG Trésor comptait au 31 décembre 2012 1520 agents, dont 725 en administration centrale, 690 dans 117 pays étrangers au sein des 133 services économiques des ambassades de France et représentations françaises auprès des institutions européennes et internationales, ainsi que 105 agents dans les directions régionales des Entreprises, de la Concurrence, de la Consommation, du Travail et de l’Emploi (Direccte). 6 La direction présente la singularité de compter des personnels provenant d’une très grande diversité de corps administratifs et techniques, plus de 20. Avec 93 nationalités différentes, c’est aussi cette diversité qui caractérise le réseau international où 15% des équipes sont de nationalité étrangère. La direction générale du Trésor est au service des ministres pour leur proposer et conduire, sous leur autorité, la politique économique française, et la défendre en Europe et dans le monde. Nos valeurs Elles doivent motiver les actions des collaborateurs de la direction, guider le comportement qui est attendu de tous. Elles qualifient la direction générale du Trésor et donne un sens à sa réputation. Elles servent de repère dans le mode de gestion des dossiers. Elles doivent permettre d’avoir une vision commune de ce que sont les femmes et les hommes travaillant à la DG Trésor. L’ouverture : c’est la conscience de la diversité des intérêts au sein de la société, à laquelle la DG Trésor doit être attentive, et la volonté de trouver l’équilibre optimal dans la recherche de l’intérêt général. C’est aussi la diversité des agents qui composent la direction et la conscience de la force qui en découle. La loyauté : elle doit guider toutes les actions de la DG Trésor. Loyauté vis-àvis des citoyens qui conduit à mettre audessus de tout la recherche de l’intérêt général ; loyauté vis-à-vis des autorités politiques qui implique de tout mettre en œuvre pour répondre aux directives données ; loyauté vis-à-vis de soi-même qui engage à faire des propositions impartiales résultant d’une réflexion rigoureuse. L’engagement : c’est la volonté de mettre ses forces au service de l’intérêt général ; c’est rechercher la modernisation de l’économie ; c’est la volonté de proposer des solutions durables pour le bien de la collectivité et des générations futures. L’esprit d’équipe : parce que quel que soit son poste, son grade, sa fonction, chacun a une contribution à apporter. Ce n’est pas la juxtaposition des compétences qui rend l’ensemble efficient, mais le mélange, l’interaction et le fait de tendre vers un idéal commun, en jouant collectif. 7 Événements marquants Janvier Mars Mai Juin Juillet 10 janvier Le directeur général du Trésor devient membre du comité directeur (Steering committee) du Conseil de stabilité financière (FSB), dans le cadre de la réforme de la gouvernance du FSB 9 mars Lancement de l’assurance prospection premier pas 2 mai Approche générale sur la directive et le règlement CRD4/CRR adoptée au Conseil Ecofin 18 et 19 juin Sommet du G20 de Los Cabos au Mexique. Accord sur une augmentation des ressources du FMI de près de 460 Md$ 2 juillet Dépôt au Parlement du 2e projet de loi de finances rectificative pour 2012 26 janvier Décret d’achèvement de la réforme du statut des intermédiaires en opérations de banque et en services de paiement (IOBSP) 14 mars L’Eurogroupe valide formellement le deuxième programme d’assistance en faveur de la Grèce 25 juin Signature des conventions de délégation de service public Ubifrance (Jordanie, Pérou, Venezuela, Nigeria, Maroc) 11 juillet Conférence nationale de l’industrie Février 8 février Dépôt au Parlement du 1er projet de loi de finances rectificative pour 2012 Présentation de la politique d’assurance-crédit pour 2012 par la direction générale du Trésor 15 au 17 février Réunion plénière du Gafi à Paris : adoption des nouveaux standards de lutte contre le blanchiment, le financement du terrorisme et de la prolifération. Ils permettent de renforcer l’efficacité du Gafi dans sa mission de protection de l’intégrité du système financier contre les activités illicites 13 mars Signature de la convention cadre relative au volontariat international en entreprise Avril 11 avril Audition des ministres sur le programme de stabilité devant la Commission des finances de l’Assemblée nationale 20-22 avril Réunions de printemps du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale à Washington 8 mai Publication du décret n°2012-691 qui modifie le régime des investissements étrangers soumis à autorisation préalable et permet de clore un précontentieux lancé par la Commission européenne en 2006 17 mai Cérémonie de passation de pouvoirs entre François Baroin et Pierre Moscovici 24 et 25 mai Forum Amérique latine en coopération avec l’OCDE et l’AFD 29 juin Le Club de Paris accorde une annulation quasi totale de dette à la République de Côte d’Ivoire 28 et 29 juin Le Conseil européen adopte un « Pacte pour la croissance et l’emploi » pour relancer l’activité dans l’UE. Il inclut notamment une augmentation de capital de la BEI et une phase pilote de l’initiative « project bonds » En marge de ces réunions, les ministres des pays membres du Gafi ont renouvelé le mandat du groupe pour huit années supplémentaires, afin de continuer à protéger l’intégrité du système financier international © Ministères (SG – A. Salesse) 8 9 et 10 juillet Grande Conférence Sociale 12 juillet Séminaire gouvernemental sur le financement de la transition écologique Août Août et septembre Organisation d’une consultation publique sur la rémunération des dirigeants d’entreprise et la gouvernance d’entreprise 22 août Entrée en vigueur de l’adhésion de la Russie à l’Organisation mondiale du commerce Septembre Octobre Novembre Décembre 14 et 15 septembre Conférence environnementale 5 octobre Colloque à Bercy à l’occasion du 40e anniversaire des accords monétaires de la Zone franc, en présence de M. Ouattara, président de la République de Côte d’Ivoire 5 novembre Lancement des Assises du développement et de la solidarité internationale 4 décembre Signature du prêt français (RPE- Réserve Pays émergents) pour la réalisation du projet de tramway de Cuenca à l’occasion du déplacement de Nicole Bricq en Equateur 19 septembre Dépôt au Parlement du projet de loi organique relative à la programmation et à la gouvernance des finances publiques 26 septembre Installation du Haut conseil pour le financement de la protection sociale 28 septembre Dépôt au Parlement du projet de loi de finances pour 2013 et du projet de loi de programmation des finances publiques 2012-2017 10 octobre Dépôt à l’Assemblée nationale du projet de loi de financement de la sécurité sociale 12 octobre Assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale à Tokyo 19 octobre Signature par les partenaires sociaux de l’accord national interprofessionnel sur le contrat de génération 25 octobre Le Club de Paris accorde une annulation quasi totale de dette à la République de Guinée dans le cadre de l’initiative renforcée en faveur des pays pauvres très endettés 6 novembre Pacte national pour la croissance, la compétitivité et l’emploi 8 novembre Annonce de la recapitalisation de Dexia et de la modification de la garantie de refinancement de l’établissement 29 novembre Accord des ministres européens du Commerce extérieur pour le lancement de négociations en vue d’un accord de libre-échange avec le Japon 30 novembre Entretiens du Trésor 3e édition 10 et 11 décembre Conférence nationale contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale 12 décembre Approche générale sur le mécanisme de supervision bancaire intégré adoptée au Conseil Ecofin 19 décembre Rapport du Conseil d’orientation des retraites sur les projections financières Dépôt du projet de loi de séparation et de régulation bancaire Vote du projet de loi relatif à la création de la Banque publique d’investissement 21 décembre Rapport d’évaluation du FMI sur la stabilité du système financier français (Financial Sector Assessment Program FSAP) 29 décembre Autorisation de l’octroi de la garantie de l’État à la Banque PSA FInance (article 85) dans la loi de finances rectificative pour 2012 Autorisation de l’octroi de la garantie de l’État au groupe Crédit immobilier de France (article 108) dans la loi de finances initiale pour 2013 9 Chiffres clés 2012 La DG Trésor assure la tutelle ou le secrétariat de L’Agence France Trésor a émis pour 25 entités. 178 Md€ de titres à moyen et long terme nets des rachats. Le CIRI est intervenu auprès de 60 entreprises en difficulté représentant près de 78 000 emplois. 291 textes ont été publiés au Journal officiel (dont 11 avis, 6 décisions, 199 arrêtés, 68 décrets, 2 ordonnances et 5 lois). 1 216 réponses aux questions écrites des parlementaires ont été rédigées. 554 questions ont été posées à la DG Trésor dans le cadre de l’examen du PLF par les assemblées parlementaires. Les parlementaires ont adressé 221 courriers aux ministres. 20 textes ont été négociés au niveau européen afin de renforcer les sanctions dans le cadre du Groupe d’action financière (GAFI). 1 330 demandes d’agrément ont été délivrées dans ce cadre, pour un montant de 3,6 Md€. Les services économiques ont produit 45 études comparatives internationales représentant une charge de travail de 2 631 jours/agent. L’encours des créances de la France sur les Etats étrangers s’élevait à 36,85 Md€ au 31 décembre 2012. 6,94 Md€ de dettes et 2,28 Md€ d’annulations. La DG Trésor a géré 3,75 Md€ d’aide économique et financière au développement. Le Club de Paris a traité La France a accordé un nouveau prêt bilatéral au Fonds monétaire international 31,4 Md€. Ce prêt est porté par la Banque de France. 268 M€ ont été financés par la RPE dans les pays émergents. 26 nouvelles études ont été financées dans le cadre du Fasep-Études pour un coût de 15,3 M€. Le réseau « Ubifrance et les missions économiques » a organisé 19 332 de accompagnements d’entreprises. 233 promesses de garanties ont été accordées par la Coface pour le compte de l’Etat, pour un montant de 11,6 Md€. 10,1 Md€ de contrats ont été conclus par les entreprises françaises ayant bénéficié d’une assurance-crédit. 1 178 demandes d’assurance prospection premier pas ont été acceptées pour les PME. 8 500 PME et ETI ont bénéficié d’une assurance prospection. 10 1 Renforcer les mécanismes de solidarité en Europe et dans le monde © Parlement européen 2012 aura été une fois de plus une année riche en événements pour l’Europe et pour la zone euro en particulier, la crise de la zone euro n’ayant pas cessé de dicter l’agenda des Européens. La crise a nécessité de mettre en place un deuxième programme d’assistance pour la Grèce et un programme de recapitalisation bancaire par le Mécanisme européen de stabilité pour l’Espagne ; elle a impliqué une nouvelle adaptation du cadre réglementaire de la coordination des politiques budgétaires ; elle a conduit les chefs d’Etat et de gouvernement à adopter des mesures destinées à favoriser la croissance en Europe. Elle a eu pour résultat de mobiliser les Européens autour de projets destinés à mettre en place une union économique et monétaire, en commençant par le projet d’union bancaire tout en les incitant à accélérer la mise en place d’une régulation financière toujours plus efficace. La DG Trésor a été au cœur de tous ces combats, que ce soit aux avant-postes pour lancer les initiatives et formuler les propositions, ou sur la ligne de front pour préparer les négociations toujours difficiles lorsqu’il est question de décisions mettant en jeu la solidarité européenne et la stabilité financière de la zone euro. 11 Construire une Europe plus sûre et plus solidaire Sécuriser le système financier et se prémunir des risques systémiques Accroître la solidarité internationale 12 L’intégrité de la zone euro, protection essentielle pour ses membres E n Europe, 2012 a indéniablement été une année charnière, où de grandes inquiétudes, notamment sur les risques de sortie de la Grèce de la zone euro, ont permis la prise d’initiatives pour avancer vers un règlement global de la crise et écarter le risque systémique. Les Etats membres et la BCE ont démontré leur volonté politique de prendre toutes les décisions nécessaires à la pérennité de la zone euro. Le Sommet de la zone euro de juin 2012 adossé au Conseil européen qui a complété, à l’initiative de la France, le Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance par un Pacte pour la croissance et l’emploi, a notamment marqué une étape décisive en décidant d’autoriser le Mécanisme européen de stabilité (MES) à recapitaliser directement des banques de la zone euro lorsqu’un mécanisme de supervision bancaire unique (MSU) sera en place sous l’égide de la BCE et de l’ABE. Ce mécanisme constitue la première étape de l’instauration d’une réelle Union bancaire, qui devra reposer sur trois piliers : une supervision bancaire intégrée, un mécanisme de résolution bancaire et un mécanisme de garantie des dépôts. Les autres Etats membres en difficulté ont fait preuve d’un engagement sans faille dans la correction de leurs déséquilibres, avec le soutien de la communauté internationale : l’Irlande et le Portugal assurent une mise en œuvre exemplaire de leurs programmes. L’Espagne, qui a fait appel à la solidarité européenne pour secourir son secteur bancaire, est également engagée sur la voie de réformes profondes destinées à rétablir sa compétitivité. Enfin, des négociations ont été engagées avec Chypre sur les modalités de financement d’un programme. Au total, combinée avec la réforme profonde de la gouvernance en matière de finances publiques et de politique économique et les actions décisives de la BCE, l’action des Etats membres et des institutions européennes a permis en 2012 de franchir des étapes très importantes dans la mise en œuvre d’une politique cohérente et ambitieuse de résolution de crise en zone euro, ce qui s’est traduit par une baisse généralisée des taux d’intérêt. La France a joué un rôle moteur dans ces efforts. La DG Trésor a été au cœur de toutes ces négociations, en apportant son appui au ministre au sein de l’Eurogroupe et du Conseil Ecofin, et en contribuant activement aux travaux préparatoires. Pierre Moscovici, ministre de l’Economie et des Finances et Ramon Fernandez, directeur général du Trésor arrivant le 26 novembre 2012 à la réunion de l’Eurogroupe © Conseil de l’Union européenne La Grèce a, de nouveau, été au centre de toutes les attentions. L’année s’est ouverte sur le succès de l’opération de restructuration de sa dette obligataire et l’adoption par les partenaires européens et le Fonds monétaire international (FMI) d’un nouveau programme d’assistance financière. Les incertitudes des politiques au printemps ont néanmoins entretenu les spéculations sur l’avenir de la Grèce au sein de la zone euro. Face à cette menace, le nouveau gouvernement grec, issu des élections de juin, a montré une forte détermination à redresser le pays et à mettre en œuvre les réformes attendues par ses partenaires. Cette détermination a été saluée par l’accord obtenu en fin d’année sur la poursuite du programme, qui a permis d’apaiser les craintes. La mise en place du dispositif d’assurancecrédit de court terme pour les exportations vers la Grèce Compte tenu du contexte économique et financier grec, de l’insuffisance de l’offre de couverture d’assurance privée pour les exportations vers ce pays et de l’expiration des dispositifs publics de soutien à l’assurance-crédit à l’export créés en 2009, la DG Trésor a mis en place, comme une majorité de pays de l’Union européenne et en accord avec la Commission européenne, un dispositif public temporaire d’assurance-crédit à court terme sur la Grèce. Confié à la Coface, agissant dans ce cadre pour le compte de l’Etat, ce mécanisme intervient en appui du marché privé. Il permet de garantir les exportations vers la Grèce dont la part française est d’au moins 40% et dont la durée de paiement est inférieure à deux ans. Il permet de soutenir les relations commerciales entre les entreprises françaises et leurs partenaires grecs (la France est le sixième fournisseur de la Grèce). Renforcer les mécanismes de solidarité en Europe et dans le monde / Construire une Europe plus sûre et plus solidaire 13 Les bases de la nouvelle gouvernance économique et budgétaire européenne L ’année 2012 a été marquée par la poursuite de la réforme de la gouvernance budgétaire en Europe­et dans la zone euro. Cette gouvernance budgétaire avait déjà été significativement renforcée par l’ensemble de textes législatifs sur la gouvernance économique de l’Union européenne adopté en 2011 (le « six pack »). La DG Trésor a été au cœur des discussions sur l’élaboration de deux projets de règlements et d’un traité intergouvernemental visant à tirer les leçons de la crise de la zone euro en créant les conditions nécessaires pour éviter à l’avenir l’accumulation de déséquilibres et assurer des finances publiques nationales saines ainsi que leur contrôle efficace par les institutions européennes. Le Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG) renforce la discipline budgétaire et la convergence économique entre les États membres. La négociation de ce traité avait été engagée par le Conseil européen du 9 décembre 2011. La DG Trésor a contribué à l’élaboration de la position française et la signature du Traité est intervenue le 2 mars 2012 par les chefs d’État et de gouvernement de 25 États membres. Le TSCG prévoit notamment la mise en place au niveau national d’une règle d’équilibre des finances publiques ainsi que l’existence d’organismes indépendants nationaux en charge de contrôler le respect de cette règle. Il prévoit aussi une coordination ex-ante des projets de réformes économiques importantes, qui pourraient avoir un impact sur les Etats membres partenaires. Complété à la demande de la France par un Pacte européen pour la croissance et l’emploi au Conseil européen de juin, il a été ratifié par la France le 11 octobre 2012, après un vote favorable du Parlement. Le TSCG est entré en vigueur le 1er janvier 2013. La DG Trésor a, par ailleurs, contribué au cours de l’année 2012 à l’élaboration de la loi organique du 17 décembre 2012, relative à la programmation et à la gouvernance des finances publiques. Celle-ci a notamment introduit en droit interne les règles néces- 14 Signature du Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance le 2 mars 2012 par les chefs d’État et de gouvernement de 25 États membres. © Conseil de l’Union européenne saires au respect du Traité et de deux projets de règlements (le « two pack »). En particulier, elle crée le Haut Conseil des finances publiques (voir page 37). Ces deux projets de règlements proposés par la Commission en novembre 2011 portent, l’un sur la surveillance renforcée des Etats membres de la zone euro, et l’autre sur le régime de surveillance qui s’applique spécifiquement aux Etats membres de la zone euro en difficulté, c’est-à-dire essentiellement ceux qui bénéficient d’une assistance financière et sont soumis à un programme d’ajustement macroéconomique. Plus précisément : le premier règlement prévoit un examen ex-ante des projets de budgets nationaux par la Commission afin de garantir le respect des recommandations européennes, un suivi renforcé des politiques budgétaires des États membres en procédure pour déficit public excessif et l’élaboration indépendante des prévisions macroéconomiques sur lesquelles sont fondés les projets de lois financières et les programmes de stabilité ; le second règlement codifie les règles applicables aux programmes d’assistance financière et d’ajustement macroéconomique, notamment le déroulement de la préparation des programmes et de la surveillance de leur mise en œuvre. La DG Trésor a joué un rôle moteur tout au long de l’année 2012 dans la négociation de ces projets de règlements, qui ont été définitivement adoptés au premier trimestre de l’année 2013. La feuille de route vers l’Union économique et monétaire A u Conseil européen des 28 et 29 juin 2012, les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne (UE) ont confié à Herman Van Rompuy, président du Conseil européen, le soin de proposer, après des consultations larges, une feuille de route vers une véritable Union économique et monétaire (genuine economic and monetary union). Il s’agissait d’inscrire le projet européen dans une perspective ambitieuse de long terme, en tirant les leçons de la crise. Le bilan de la crise de la zone euro La crise de la zone euro a révélé ses défaillances structurelles. La perte des instruments de l’ajustement externe que sont la politique de change et la politique monétaire limite les moyens dont disposent les Etats pour faire face à un choc économique ou une baisse de compétitivité. Or, la zone euro ne dispose pas des instruments qui, dans les zones monétaires, permettent de compenser cette perte, en particulier une forte mobilité des travailleurs ou l’existence de transferts budgétaires automatiques entre les Etats. Par ailleurs, le cadre de gouvernance économique et budgétaire s’est avéré insuffisant pour prévenir la constitution de situations insoutenables dans certains Etats, en particulier les phénomènes de bulle alimentés par un endettement public et privé massif dans l’environnement de liquidité abondante des années 2000. Enfin, alors que le système bancaire de la zone euro était fortement intégré, la supervision demeurait largement du ressort national et, partant, ce sont les Etats qui devaient jouer le rôle de prêteur en dernier ressort en cas de faillite bancaire, ce qui a conduit à la spirale de contagion entre risques bancaires et risques souverains en zone euro. Une coordination et une intégration accrue des politiques économiques et budgétaires sont ainsi apparues nécessaires. Ceci s’est traduit par un renforcement considérable du Pacte de stabilité et de croissance au travers du « six-pack » et du TSCG, ainsi que par l’ajout d’une procédure de surveillance des déséquilibres macroéconomiques. Concrètement, ce cadre donne lieu à un examen précis des politiques budgétaires et des réformes économiques engagées au niveau national dans le cadre du « semestre européen », qui se traduit par l’adoption de recommandations du Conseil aux Etats membres à la fin du mois de juin. Si un Etat ne corrige pas ses déséquilibres Conseil européen du 28 juin 2012 François Hollande et Herman Van Rompuy, président du Conseil européen © Conseil de l’Union européenne budgétaires ou macroéconomiques en conformité avec le cadre européen, il est passible de sanctions financières. Parallèlement, une plus forte solidarité entre les Etats membres de la zone euro est apparue indispensable pour assurer la stabilité de l’Union économique et monétaire (UEM), ce qu’illustrent les différents plans d’assistance financière et la mise en place d’un « parefeu » permettant d’apporter un soutien financier à un Etat en difficulté (Fonds européen de stabilité financière, Mécanisme européen de stabilité). Au plan institutionnel, les Etats de la zone euro se sont dotés d’outils spécifiques au sein de l’UE : mise en place des sommets de la zone euro ; attribution d’un rôle croissant à l’Eurogroupe ; adoption du nouvel article 136 du Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (TFUE) autorisant les Etats de la zone euro à se doter de législations communes propres dans les domaines de gouvernance économique et budgétaire. Ces évolutions ont soulevé des questions nouvelles : comment renforcer la légitimité démocratique du système européen, dont les décisions sont devenues manifestement déterminantes pour les Etats membres au travers de la crise ? Comment assurer un fonctionnement efficace de la zone euro au sein de l’UE à 27 et du Marché Intérieur ? L’intégration solidaire au cœur du débat Le Président de la République a défendu dans ce débat en juin 2012 le projet d’intégration solidaire, selon lequel chaque pas en direction d’une coordination accrue des politiques nationales doit s’accompagner d’une solidarité plus forte entre Etats membres. Renforcer les mécanismes de solidarité en Europe et dans le monde / Construire une Europe plus sûre et plus solidaire 15 La DG Trésor a été fortement impliquée, en lien notamment avec la direction de l’Union européenne du ministère des Affaires étrangères et le secrétariat général aux Affaires européennes, dans l’élaboration de la position française puis dans les travaux européens menés dans le domaine financier. La DG Trésor a notamment travaillé au projet d’institution d’une capacité budgétaire propre pour la zone euro, qui assurerait une fonction de stabilisation contra cyclique, et à l’introduction d’une dimension sociale dans les instruments d’action mobilisés au sein de la zone euro. Elle a expertisé, en bénéficiant notamment de l’expertise de l’Agence France Trésor, différentes solutions d’émission de dette commune aux membres de la zone euro (eurobills, eurobonds, fonds de rédemption). Le Conseil européen a débattu à deux reprises, en octobre et en décembre 2012, des idées avancées par les Etats membres, la Commission européenne et par la mission Van Rompuy. En décembre, il a demandé que soient conduits d’ici sa réunion de juin 2013 des travaux spécifiques sur la dimension sociale de l’Union économique et monétaire et sur le projet de contractualisation des réformes économiques entre le niveau national et le niveau européen. La DG Trésor participe à ces travaux préparatoires. L’européanisation de la supervision bancaire, première étape vers l’Union bancaire L a crise de la dette souveraine au sein de la zone euro a mis en lumière la nécessité d’établir une Union bancaire afin de rompre le cercle vicieux entre risques bancaire et souverain, et de mettre fin au processus de fragmentation des marchés financiers au sein du marché intérieur, qui compromet la croissance. A terme, l’Union bancaire devrait reposer sur trois piliers : une supervision bancaire intégrée, un mécanisme commun de résolution bancaire, ainsi qu’un mécanisme commun de garantie des dépôts. Le Sommet de la zone euro du 29 juin 2012 a, à cet égard, marqué une étape décisive vers la mise en place d’une telle Union bancaire. Les chefs d’Etat et de gouvernement de la zone euro ont en effet décidé d’autoriser le Mécanisme européen de stabilité (MES) à recapitaliser directement des banques de la zone euro après qu’un Mécanisme de supervision bancaire unique (MSU) aura été établi. La DG Trésor a participé, au nom de la France, au groupe de travail de haut-niveau créé au sein du Conseil afin de négocier la proposition législative de la Commission européenne consistant à confier à la Banque centrale européenne (BCE) le contrôle prudentiel de tous les établissements de crédit de la zone 16 Conseil européen du 13 décembre 2012 José Manuel Barroso, président de la Commission européenne et Herman Van Rompuy, président du Conseil européen © Conseil de l’Union européenne euro et des autres Etats membres qui décideraient de s’associer au MSU. Elle a ainsi contribué à préparer l’accord qui a été obtenu le 12 décembre 2012 au Conseil Ecofin puis au Conseil européen sur les modalités de mise en place du MSU. Ce mécanisme devrait couvrir tous les établissements de crédit, la BCE étant directement responsable de la supervision des banques importantes (environ 130 groupes bancaires dont la plupart des banques françaises) et exerçant un contrôle étroit de la supervision des banques de moindre importance par les autorités nationales. Un Conseil de supervision sera créé au sein de la BCE, sous l’autorité du Conseil des Gouverneurs. Son rôle a été fortement encadré afin de préserver l’indépendance des organes chargés de la conduite de la politique monétaire, distincte des tâches de contrôle prudentiel. Ainsi, un Conseil de supervision, rassemblant l’ensemble des autorités nationales compétentes, sera mis en place au sein de la BCE afin d’exercer les missions de contrôle prudentiel confiées à la BCE. Un panel de médiation, composé de représentants du Conseil de supervision et du Conseil des Gouverneurs, aura pour mission de trancher les éventuels désaccords entre les deux instances. Le MSU devrait entrer en vigueur dès 2013, avec une mise en œuvre progressive afin d’être un principe pleinement opérationnel au 1er mars 2014. Résolution bancaire Le débat sur la mise en place d’un régime de prévention et de gestion des crises bancaires (résolution bancaire) a progressé en 2012 aux niveaux international et national (voir aussi page 46 le projet de loi de séparation et de régulation des activités bancaires). Il s’agit de doter les pouvoirs publics de nouveaux outils puissants et d’éviter le recours aux ressources publiques en cas de défaillance d’un établissement bancaire. La Commission européenne a présenté en juin 2012 un projet de directive européenne, qui reprend les recommandations du G20 dans ce domaine adoptées en octobre 2011. Ce projet propose de mettre en place de nouveaux outils qui pourront être utilisés par l’Autorité de résolution que chaque Etat membre devra créer. Il prévoit aussi de mettre en place une meilleure coordination entre les autorités des différents Etats membres. Il comporte enfin des propositions sur le financement de la résolution, avec l’objectif d’une plus grande implication du secteur privé afin de limiter le recours aux fonds publics et d’une meilleure répartition des coûts entre les Etats. Les négociations sur ce projet ont commencé au Conseil (où la France est représentée par la DG Trésor et l’ACP) et au Parlement européen. Le Conseil européen de décembre 2012 a demandé qu’un accord soit trouvé sur ce projet d’ici la mi-2013. Renforcer les mécanismes de solidarité en Europe et dans le monde / Construire une Europe plus sûre et plus solidaire 17 Construire une Europe plus sûre et plus solidaire Sécuriser le système financier et se prémunir des risques systémiques Accroître la solidarité internationale 18 Des avancées notables dans l’élaboration des textes européens L a crise financière a mis en lumière la nécessité de renforcer le système financier et de se prémunir des risques dits systémiques en évitant la défaillance en chaîne des différents acteurs, banques et assureurs. La DG Trésor a représenté la France lors des négociations sur l’ensemble de ces textes. Dans le domaine bancaire : transposer les accords de Bâle III La Commission européenne a publié en juillet 2011 un projet de directive et de règlement européens transposant la réforme de Bâle III au sein de l’Union européenne. En 2012, la négociation du projet de directive et de règlement CRD4/CRR (Capital Requirements Directive et Capital Requirements Regulation) a franchi une étape importante avec l’adoption de l’approche générale du Conseil par l’Ecofin en mai. Depuis, les débats avec le Parlement européen et la Commission européenne ont été menés dans un premier temps par la présidence danoise, puis par la présidence chypriote. Dans ce cadre, les représentants permanents des Etats membres se sont régulièrement réunis afin de définir une position commune sur les différentes propositions du Parlement, en particulier celles portant sur l’encadrement de certaines rémunérations variables. Les projets de règlement et de directive seront définitivement adoptés à l’issue du premier semestre 2013. Dans le domaine de l’assurance : adapter la réglementation pour intégrer le risque La dynamique européenne dans la négociation sur la réforme réglementaire européenne du monde de l’assurance (Solvabilité II) n’a pas été celle espérée en début d’année 2012. © Parlement européen Son objectif est notamment de mieux adapter les fonds propres exigés des organismes d’assurance et de réassurance aux risques que celles-ci encourent dans leur activité et dans leur allocation d’actifs. Il s’agit aussi d’améliorer et d’homogénéiser certains aspects de leur gouvernance et de leur reporting. Le Parlement, la Commission et le Conseil européens ont échoué à s’entendre à l’été 2012 sur la directive Omnibus II qui rectifie Solvabilité II et plus particulièrement sur le paquet de mesures contra-cycliques qui sont envisagées pour réduire la volatilité du bilan des assureurs au titre de leurs engagements longs. A l’initiative des autorités françaises notamment, soucieuses des conséquences de cette réforme prudentielle sur le financement de l’économie, le lancement d’une étude d’impact a été décidé pour examiner les effets de différents scénarios sur l’application de ces dispositifs avant leur calibrage final. Et aussi La poursuite de l’agenda de renforcement de la régulation financière conduit dans le cadre du G20 et au niveau de l’Union européenne depuis plus de quatre ans sous l’impulsion de Michel Barnier a aussi permis en 2012 de faire des progrès significatifs sur un certain nombre de chantiers, notamment la mise en place d’une réglementation sur les agences de notation, le renforcement de la gouvernance des entreprises et de la transparence sur les marchés financiers, la lutte contre les manipulations de marché et les délits d’initiés ou encore l’amélioration de la résilience du système financier – en particulier des infrastructures de marché. Renforcer les mécanismes de solidarité en Europe et dans le monde / Sécuriser le système financier et se prémunir des risques systémiques 19 Agences de notation Le Conseil et le Parlement européens sont parvenus le 27 novembre 2012 à un accord sur la révision du règlement sur les agences de notation, publié début 2013. Cette révision enrichit la législation européenne qui avait été adoptée en 2009, à la suite de la crise des « subprimes », pour renforcer les obligations en matière de gouvernance et de prévention des conflits d’intérêt pesant sur les agences, puis complétée en 2011 pour donner un pouvoir de supervision directe à l’Autorité européenne des marchés financiers. L’entrée en vigueur courant 2013 de la nouvelle législation permettra notamment de mieux encadrer les notations souveraines, de mettre en place un régime européen de responsabilité civile des agences, de réduire la dépendance réglementaire aux notations, d’augmenter la transparence des méthodologies et de renforcer l’indépendance des agences. Transparence Faisant suite à la publication par la Commission européenne de sa proposition législative à l’automne 2011, le Conseil a agréé en 2012 son approche générale sur la révision de la directive transparence. Le texte renforce la prévention des prises de contrôle rampantes, en renforçant les obligations déclaratives sur les produits dérivés complexes, sur le modèle du régime adopté en France au printemps 2012. Il allège les charges administratives pesant sur les sociétés cotées, en allongeant le délai de remise des rapports semestriels de deux à trois mois après la clôture des comptes et en prévoyant que les régulateurs ne pourront exiger de rapports trimestriels que sous certaines conditions. Les discussions avec la Commission et le Parlement européens auront lieu courant 2013 pour parvenir à un texte définitif. sion en juillet 2012 à la suite du scandale du Libor pour étendre le champ d’interdiction et de pénalisation à la manipulation des indices de référence. La DG Trésor représente la France dans la négociation du règlement (MAR) tandis que le ministère de la Justice supervise la négociation de la directive (MAD) relative aux sanctions pénales. Sécurité et fiabilité du système financier : améliorer le règlement des opérations sur titres Le 7 mars 2012, la Commission a adopté une proposition de règlement qui introduit une obligation de dématérialisation pour la plupart des titres, des périodes de règlement harmonisées pour la plupart des transactions concernant ces titres, un renforcement de la discipline de règlement ainsi que des règles communes applicables aux dépositaires centraux. Les dépositaires centraux de titres (DCT) sont des infrastructures d’importance systémique pour les marchés de titres modernes. Ils offrent des services essentiels qui assurent au minimum l’enregistrement des titres lors de l’émission, leur conservation centrale et enfin leur livraison contre espèces en cas de transaction sur les marchés financiers. La proposition de règlement est un élément important du programme de la Commission en vue d’améliorer la sécurité et la fiabilité du système financier. Elle constituera, au même titre que le règlement sur les « dérivés OTC, les contreparties centrales et les dépositaires centraux » qui est entré en vigueur le 4 juillet 2012 et la révision de la directive sur les marchés d’instruments financiers un cadre cohérent dans lequel toutes les infrastructures de traitement de titres d’importance systémique seront soumis à des règles européennes communes. Régulation des entreprises Opérations d’initiés et manipulations de marché : renforcer les sanctions Une proposition de règlement adoptée en 2011 par la Commission visait à adapter la réglementation de l’Union européenne aux nouvelles technologies et réalités du marché. Elle a notamment élargi son champ d’application aux instruments financiers négociés uniquement sur les nouvelles plates-formes et ceux négociés de gré à gré. Elle a également précisé que l’interdiction porte sur les abus de marché qui se produisent sur tous les marchés de matières premières et d’instruments dérivés qui y sont liés, et renforce les pouvoirs d’investigation et de sanction des autorités de régulation. Ces deux propositions ont été modifiées par la Commis- 20 Sont actuellement en discussion à Bruxelles deux volets importants du programme de travail défini par Michel Barnier, commissaire en charge du Marché intérieur et des Services, en matière de : - réforme des directives comptables, qui vise une plus grande qualité et comparabilité au sein de l’UE des obligations comptables des entreprises ; le texte en discussion inclut également un chapitre visant spécifiquement à améliorer l’information sur les industries extractives et forestières, en rendant obligatoire la communication par les entreprises de ces secteurs des versements qu’elles ont effectués aux autorités publiques des pays dont elles exploitent les ressources naturelles ; - réforme de l’audit, qui vise à améliorer tant la qualité des audits que l’indépendance des auditeurs et la concurrence sur ce marché. L’accompagnement des établissements financiers en difficulté L a DG Trésor s’est fortement mobilisée en 2012 pour faire face aux difficultés individuelles de plusieurs établissements bancaires, en particulier le Crédit immobilier de France et Banque PSA Finance pour lesquels le Parlement a autorisé le Gouvernement à accorder des garanties à titre onéreux. La DG Trésor a également contribué, en lien avec l’Agence des participations de l’Etat, à la préparation du plan définitif de sauvetage de Dexia. Ces trois dossiers ont donné lieu à des échanges très approfondis avec la Commission européenne. Banque PSA Finance Le refinancement de Banque PSA Finance (BPF), qui s’opère principalement sur les marchés, a été rendu difficile courant 2012 par la dégradation de sa notation par les agences. Cette dégradation était une conséquence directe de la dégradation de la notation de sa maison mère (PSA) à la suite des difficultés rencontrées par la division automobile. Or, l’activité de BPF qui finance les acquisitions de véhicules Peugeot et Citroën, est indispensable au rétablissement de l’activité automobile du groupe. Dans ce contexte, PSA a sollicité son pool bancaire et l’Etat pour l’aider à assurer le refinancement de sa filiale bancaire. La DG Trésor a préparé l’article de loi introduit dans le projet de loi de finances rectificative pour 2012 autorisant le Ministre de l’Economie et des Finances à accorder la garantie de l’Etat sur les émissions de Banque PSA Finance pour un montant total de 7 Md€ au cours de la période 2013-2016. Elle a également pris en charge l’information de la Commission européenne à partir du mois d’octobre 2012 et préparé la notification par les autorités françaises, début janvier 2013, d’une demande d’aide au sauvetage afin de permettre à BPF d’émettre avec la garantie de l’Etat à partir du 1er semestre 2013. Dexia Faisant suite au premier plan de sauvetage de 2008, les trois États français, belge et luxembourgeois se sont accordés, le 8 novembre 2012, sur le plan de résolution définitif de Dexia. Celui-ci prévoit, notamment, une augmentation de capital de Dexia SA de 5,5 Md€, souscrite à hauteur de 47% par la France, ainsi qu’une nouvelle garantie de refinancement conjointe plafonnée à 85 Md€. © Dexia La Commission européenne a approuvé le plan de sauvetage le 28 décembre 2012, et l’intégralité de l’augmentation de capital, autorisée dans la loi de finances pour 2013, a pu intervenir le 31 décembre 2012. Le démantèlement de la banque devrait se poursuivre en 2013, avec, en particulier, le rachat par l’État français, la Caisse des dépôts et consignations et La Banque Postale, de Dexia Municipal Agency, par l’intermédiaire de la Société de financement local (SFIL), établissement de crédit public ayant vocation à refinancer les prêts octroyés par La Banque Postale aux collectivités locales et aux hôpitaux, activité antérieurement assurée par Dexia. Crédit Immobilier de France (CIF) Suite à la menace de dégradation du Crédit Immobilier de France, placé sous revue avec perspective négative par Moody’s en février 2012, la DG Trésor a engagé un dialogue avec la direction de la banque afin de l’encourager à rechercher un adossement. Après la dégradation du Crédit Immobilier de France par l’agence Moody’s, qui impliquait un risque de défaut à brève échéance, et faute d’une solution alternative, le Ministre de l’Économie et des Finances a annoncé la volonté de l’Etat d’accorder au groupe sa garantie, sous réserve de l’autorisation de cette opération par la Commission européenne. La DG Trésor a préparé l’article introduit dans le projet de loi de finances pour 2013 autorisant le Ministre de l’Économie et des Finances à accorder la garantie de l’Etat sur les émissions du CIF pour un montant total de 16 Md€ ainsi que sur certaines expositions internes au groupe CIF pour un montant de 12 Md€. Elle a obtenu de la Commission européenne son autorisation à l’octroi de cette garantie, accordée le 28 février 2013. Un plan définitif prévoyant une mise en liquidation ordonnée devra être présenté à la Commission européenne au plus tard fin août 2013. Renforcer les mécanismes de solidarité en Europe et dans le monde / Sécuriser le système financier et se prémunir des risques systémiques 21 © Parlement européen Le service économique et financier de la Représentation permanente de la France auprès des institutions européennes à Bruxelles Le service a pour mission de promouvoir et défendre les positions françaises, auprès des institutions européennes (Commission, Parlement européen, Banque européenne d’investissement, délégations des autres Etats membres de l’UE, etc.), sur tous les sujets économiques, budgétaires, fiscaux et financiers, en lien avec la DG Trésor. En retour, il veille à informer au mieux les autorités françaises sur l’état des réflexions et négociations européennes en cours. Le service accompagne et conseille les différents experts des ministères et autres institutions publiques (Banque de France, INSEE, AMF) lors des réunions de travail à la Commission ou au Conseil de l’UE et assure un relais permanent tout au long du processus de négociations de la réglementation. 22 Le service est placé sous la double autorité du représentant permanent de la France auprès de l’UE et du directeur général du Trésor. Les conseillers se partagent les portefeuilles suivants : la fiscalité (fiscalité directe et indirecte, dont la taxe sur les transactions financières), les aides de l’Etat et de la concurrence, les affaires budgétaires (budget annuel de l’UE, cadre financier pluriannuel, statut de la fonction publique européenne), les marchés financiers, le secteur bancaire et les assurances, la coordination du Conseil des ministres des finances (Ecofin), l’UEM et une partie de l’assistance financière extérieure de l’UE. Parmi les derniers dossiers suivis par le service figurent l’Union bancaire (mise en place du Mécanisme de supervision unique, son premier pilier), la directive sur la défaillance et la résolution des banques, la gouvernance économique, le cadre financier pluriannuel, la réforme du statut de la fonction publique européenne, ou encore la modernisation du contrôle des aides d’Etat. © Ola Ericson/imagebank.sweden © Ola Ericson/Imagebank.sweden Le modèle nordique de résolution des crises : quelles leçons tirer aujourd’hui de la crise des années 1990 en Suède ? La Suède a connu au début des années 1990 une grave crise avec faillites bancaires, recul important du PIB, envolée de la dette publique, perte du AAA et niveau de chômage inconnu depuis les années 1930. Cette crise s’est inscrite dans un contexte de dérapage prixsalaires tout au long des années 1970 et 1980, corrigé par des dévaluations régulières. La dérégulation du crédit au cours des années 1980, mal maîtrisée, a conduit à un emballement du crédit et à une surchauffe. Déclenchée par le relèvement des taux d’intérêt au tournant des années 1990, la crise a d’abord été immobilière et bancaire, puis économique et monétaire. Face à cette crise, les autorités suédoises ont agi sur deux fronts. Outre un traitement immédiat de la crise bancaire et un pilotage macroéconomique destiné à restaurer les grands équilibres, la Suède a engagé un vaste ensemble de réformes structurelles couvrant la gouvernance des finances publiques, la libéralisation de l’économie, la réforme de l’État-providence (retraites, en particulier), mais aussi la réorientation du pays vers un modèle de croissance davantage assis sur les exportations. Les autorités suédoises, après avoir laissé le déficit se dégrader au plus fort de la crise, entament des efforts de consolidation budgétaire, dès fin 1992, avant d’amplifier la réduction des déficits une fois la reprise engagée. Le choix de réformer d’un même élan un vaste ensemble de domaines a permis d’assurer la durabilité des effets positifs initiaux. Enfin, le mode d’élaboration et d’adoption des réformes a assuré leur appropriation par un large ensemble d’acteurs, contribuant, ainsi, à les rendre durables. Vingt ans après cette crise, la Suède présente de bonnes performances macroéconomiques, ce qui n’exclut pas certaines difficultés. Il paraît difficile d’en faire un modèle, d’autant qu’ont joué des facteurs non reproductibles comme la dépréciation initiale de la couronne (-23 % par rapport à l’ECU) ou l’essor du commerce mondial au même moment. L’expérience suédoise est néanmoins riche d’enseignement, notamment sur la méthode retenue. Renforcer les mécanismes de solidarité en Europe et dans le monde / Construire une Europe plus sûre et plus solidaire 23 Construire une Europe plus sûre et plus solidaire Sécuriser le système financier et se prémunir des risques systémiques Accroître la solidarité internationale Une action coordonnée face à la crise L a DG Trésor a été active au sein des instances de dialogue international - G7, G8 et G20 -, participant aux efforts mis en œuvre pour apporter une réponse coordonnée à la crise, soutenir une croissance forte, durable et équilibrée, assurer une régulation adaptée des acteurs et produits financiers, lutter contre la volatilité des prix des matières premières et coordonner les efforts en faveur du développement. La DG Trésor a ainsi préparé des éléments de position sur des décisions importantes, comme l’augmentation des ressources du FMI, le renforcement du Conseil de Stabilité Financière, la régulation des produits de dérivés échangés de gré à gré ou encore le renouvellement de l’engagement à ne pas prendre de mesures protectionnistes. Après une année de présidence française du G20 très active en 2011, les équipes ont à nouveau été fortement mobilisées pour préparer les nombreuses réunions tenues au niveau du directeur général et du ministre ainsi que le Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de Los Cabos sous la présidence mexicaine en juin. Les services économiques à l’étranger ont participé à la préparation des travaux en informant en amont sur les positions des différents pays membres du G20 et en relayant les positions françaises. Au-delà de la préparation des réunions, les services ont participé aux travaux techniques menés dans les groupes de travail du G20 afin de préparer les documents et les communiqués des réunions ministérielles et du Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de Los Cabos. La DG Trésor a également veillé à maintenir le rôle moteur de la France au sein de ce forum en rédigeant des notes informelles à destination de la future présidence russe sur la régulation financière, la coordination des politiques économiques et le fonctionnement des marchés de l’énergie et de matières premières. Enfin, la France exerçant avec l’Afrique du Sud la co-présidence du groupe d’étude du G20 sur le financement de la lutte contre le changement climatique, les équipes ont été particulièrement mobilisées sur cette question. © Présidence mexicaine du G20 L’augmentation des ressources du FMI face à une situation économique mondiale fragile et aux risques continuant de peser sur l’activité Le G20 a décidé en avril 2012 d’accroître les ressources du Fonds monétaire international (FMI), pour un montant total de 461 Md$. Cette hausse, à laquelle la France contribue pour plus de 9%, porte la capacité totale de prêt du FMI de 700 Md$ à 1 100 Md$. Elle met ainsi l’institution mieux en mesure de répondre à d’éventuelles nouvelles demandes d’assistance financière de la part d’États mis en difficulté par la poursuite de la crise. Aux côtés de l’accroissement des moyens des fonds de secours européens et de la création du Mécanisme européen de stabilité (MES), cette augmentation de la capacité d’action du FMI contribue ainsi au renforcement des « pare-feu » mondiaux, destiné à ramener la confiance sur les marchés mondiaux et à accompagner la sortie de crise. Cette mesure constitue également l’aboutissement du projet de renforcement des moyens du FMI lancé en 2011 par la présidence française du G20. Elle a été fortement portée par la France. Les ressources supplémentaires dont disposera le Fonds consistent en des lignes de crédit bilatérales accordées au FMI par 39 de ses États membres, dont la plupart des membres de la zone euro ainsi que les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du sud). Pierre Moscovici, ministre de l’Economie et des Finances a signé l’accord de prêt français, d’un montant de 31,4 Md$, avec Christine Lagarde, directrice générale du Fonds, le 12 octobre 2012 à Tokyo, en marge des Assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale. Comme les précédents prêts au FMI, il sera porté par la Banque de France. Ce prêt, autorisé par le Parlement dans la loi de finances rectificative du 14 mars 2012, est conclu pour une durée de 2 ans, renouvelable deux fois pour un an, soit une durée totale maximale de 4 ans. Renforcer les mécanismes de solidarité en Europe et dans le monde / Accroître la solidarité internationale 25 Lors de la présidence américaine du G8, la DG Trésor a veillé à ce que les travaux portent sur les priorités françaises : l’Afrique, la sécurité alimentaire et le climat. Elle a en outre contribué à préparer les analyses et le message porté par le Président de la République sur la situation économique lors du Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de Camp David en juin. La DG Trésor a aussi participé aux travaux de la filière finance du Partenariat de Deauville, préparé les réunions des ministres des Finances, et animé un sousgroupe de travail sur l’accès aux capitaux par le secteur privé des pays du Partenariat. Les pays membres du G7 ont continué à se réunir ponctuellement pour discuter des sujets économiques et financiers. Le financement de la reconstruction et du développement L a France a œuvré aux niveaux européen et international afin de mobiliser des ressources nouvelles pour financer le développement d’une part, mettre en cohérence la politique commerciale de l’UE avec les objectifs de développement des pays les plus pauvres d’autre part. La Taxe sur les transactions financières : adoptée par la France en mars 2012, elle devrait s’étendre sur un champ élargi à d’autres Etats membres de l’Union européenne Depuis plusieurs années, la France s’est engagée en faveur de l’institution d’une taxe internationale sur les transactions financières (TTF). Au sommet du G20 de Cannes des 3 et 4 novembre 2011, un groupe de pays, dont la France, a décidé de mettre en œuvre cette taxe pour soutenir, entre autres, le développement. Dans son allocution lors de la conférence Rio+20 du 22 juin 2012, le Président de la République en a défendu le principe. Ces engagements ont ensuite été réitérés à la tribune de l’Assemblée générale des Nations Unies en septembre 2012. La France s’inscrit dans une démarche graduelle en deux temps : elle a adopté le 14 mars 2012 une TTF, comprenant une taxe sur les actions, une taxe sur la négociation à haute fréquence et une taxe sur les instruments de couverture de défaillance (ou Credit Default Swap - CDS) souverains nus. Le projet de loi de finances pour 2013 prévoit l’affectation de 10% des recettes de la TTF à partir du 1er janvier 2013 au Fonds de solidarité pour le développement, géré par l’Agence française de développement. La program- 26 Pont Faidherbe - Sénégal © AFD - Jean-Christophe Pécresse mation des dépenses permises par la TTF doit être ciblée sur deux grandes problématiques : d’une part, l’environnement et la lutte contre le changement climatique, à travers le financement du Fonds vert et de l’Initiative pour l’eau et l’assainissement en milieu rural ; d’autre part la santé et la lutte contre les pandémies. Sur le plan géographique, les actions financées par la TTF traduiront l’importance accordée par la France au Sahel, notamment en 2013. Au-delà, une TTF européenne devrait être mise en place dans le cadre d’une coopération renforcée rassemblant 11 Etats membres (France, Allemagne, Italie, Espagne, Belgique, Portugal, Grèce, Autriche, Slovénie, Slovaquie, Estonie). La Commission européenne avait proposé en septembre 2011 une TTF pour l’ensemble de l’Union mais, devant l’opposition résolue de certains Etats membres (Royaume-Uni, Suède, République tchèque notamment), il a été décidé, à l’initiative de la France et de l’Allemagne, de choisir en 2012 le format d’une coopération renforcée. Les 11 Etats participants partagent une vision qui se veut à la fois ambitieuse et pragmatique. C’est le sens de la décision prise par le conseil Ecofin le 22 novembre 2012, premier exemple de coopération renforcée en matière fiscale qu’il s’agit désormais de mettre en œuvre en 2013. Le surprofit des ventes d’or : un bénéfice exceptionnel de plus de 2 milliards au profit des pays à faible revenu En 2012, la mobilisation de la direction générale du Trésor a contribué à renforcer et à pérenniser le soutien du Fonds monétaire international (FMI) à ses pays membres à faible revenu. La DG Trésor a joué un rôle clé dans la décision prise par le conseil d’administration du FMI le 28 septembre 2012 visant à redistribuer au Fonds fiduciaire pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance (FRPC) le reliquat des bénéfices exceptionnels des ventes d’or effectuées par le Fonds en 2009-2010 (1,75 milliards de DTS, environ 2,1 Md€). Cette décision fait suite à une décision similaire prise en 2009 et devenue effective en octobre 2012 d’affecter au FRPC environ 800 millions d’euros également issus des bénéfices exceptionnels des ventes d’or. Le FRPC est le mécanisme du FMI pour soutenir les pays à faible revenu, en leur fournissant une assistance financière concessionnelle. Depuis la création de ce fonds, la France en est le deuxième contributeur et le transfert récemment décidé augmentera la contribution française de plus de 90 millions d’euros. L’engagement de Pierre Moscovici a, en outre, permis de mobiliser la communauté internationale. En écrivant en septembre 2012, conjointement avec son homologue britannique, George Osborne, aux membres du Comité monétaire et financier international (CMFI) pour manifester l’engagement de la France et du RoyaumeUni en faveur des pays à faible revenu dans cette période difficile pour l’économie mondiale, la France a pu rallier l’actionnariat du FMI à cette décision. Le FRPC, dont les ressources sont majoritairement dirigées vers les pays d’Afrique sub-saharienne, sera, ainsi, en mesure de poursuivre à un niveau élevé son soutien aux pays les plus pauvres. La réforme du Système des Préférences Généralisées : des droits de douane réduits à l’entrée dans l’Union européenne pour les pays en développement Adopté par le Parlement européen le 25 octobre 2012 et applicable dès le 1er janvier 2014, le nouveau règlement relatif au Système des Préférences Généralisées (SPG) permet aux pays en développement de bénéfi- cier de droits de douane réduits à l’entrée dans l’Union européenne. Les Pays les Moins Avancés (PMA) peuvent exporter vers l’UE sans droit ni quota grâce au régime « Tout Sauf les Armes » (TSA) ; les pays en développement bénéficient d’une réduction des droits de douane, voire de droits à taux à zéro pour certains produits. Le nouveau SPG répond aux objectifs défendus par la France, qui a été à l’initiative du sens donné à cette réforme européenne : grâce à la fermeté de la position française portée par Nicole Bricq, ministre du Commerce extérieur, le nouveau système permet l’exclusion des grandes économies émergentes et la réduction de la liste des produits bénéficiant de préférences tarifaires pour un pays donné. La réforme concentre ainsi les préférences commerciales unilatérales accordées par l’UE au bénéfice des pays qui en ont le plus besoin ; c’est aussi la première fois que l’Union européenne acte le principe d’une différenciation entre pays en développement pour l’accès à des préférences commerciales de l’Union européenne. De même, le nouveau mécanisme permettra d’exclure les produits provenant de pays devenus trop compétitifs dans certains secteurs industriels. Ainsi le projet de règlement exclut les pays à revenu intermédiaire supérieur, tels que définis par la Banque mondiale, ce qui réduit de façon importante le nombre de pays bénéficiaires qui passera à 90 pays, contre 176 précédemment, excluant de fait les pays émergents et permettant ainsi de favoriser les exportations des pays les moins avancés. Par ailleurs, le SPG+, qui prévoit des concessions supplémentaires en échange du respect des normes sociales et environnementales et de bonne gouvernance, est également réformé avec un contrôle plus effectif de la mise en œuvre de ces normes, comme demandé par la France. Compte tenu de ces avancées majeures et du levier ainsi créé pour les futures négociations commerciales bilatérales avec les grands émergents, la France a soutenu cette réforme qui va dans le sens d’un renforcement de la politique commerciale de l’Union européenne en faveur du développement. Renforcer les mécanismes de solidarité en Europe et dans le monde / Accroître la solidarité internationale 27 Des initiatives ciblées L a France participe pleinement à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) en favorisant l’augmentation de l’effort en matière d’aide au développement et en participant au rétablissement de la stabilité macroéconomique et à la création des conditions de la croissance des pays en développement. La France, important créancier public bilatéral des pays en développement, contribue au rétablissement d’un niveau d’endettement soutenable pour les pays pauvres et en développement. La DG Trésor préside le Club de Paris, un groupe informel de 19 créanciers publics dont le rôle est de trouver des solutions coordonnées et durables aux difficultés de paiement de pays endettés. La dette de la Côte d’Ivoire a été traitée au Club de Paris suite à l’atteinte du « point d’achèvement » de l’initiative pays pauvres très endettés (PPTE) Les 25 et 26 juin 2012, les Conseils d’administration de la Banque mondiale et du FMI ont déclaré atteint par la Côte d’Ivoire le « point d’achèvement » de l’initiative pays pauvres très endettés (PPTE). Cette initiative a été lancée en 1996 par le FMI et la Banque mondiale et mise en œuvre par les institutions financières internationales ainsi que par les partenaires bilatéraux des pays débiteurs concernés. Elle a pour objectif de ramener la charge d’endettement des pays pauvres à un niveau soutenable. L’atteinte par la Côte d’Ivoire du point d’achèvement de l’initiative PPTE a ouvert la voie à un traitement final de sa dette auprès des créanciers du Club de Paris. La négociation entre le Club de Paris et la République de Côte d’Ivoire, représentée par Charles Koffi Diby, ministre des Finances, a eu lieu le 29 juin 2012. Le stock de dette publique extérieure dû par la Côte d’Ivoire au Club de Paris et traité le jour de la négociation atteignait 5,05 Md€. La négociation a conduit le Club de Paris à accorder à la Côte d’Ivoire une annulation de 99,5% de ce stock, soit 5,02 Md€. 28 Signature de la première tranche du C2D entre la France et la Côte d’Ivoire, le 1er décembre 2012. De gauche à droite : Pierre Moscovici, Nialé Kaba, ministre déléguée auprès du Premier ministre ivoirien, chargée de l’Économie et des Finances et Pascal Canfin, ministre délégué chargé du Développement ©Primature de la Côte d’Ivoire La France, premier pays créancier de la Côte d’Ivoire au Club de Paris, a accordé une annulation de 3,2 Md€, soit un effort de 99,4% sur le montant total de ses créances bilatérales. Cet effort comprend l’annulation de 913 M€ de créances commerciales anciennes, en vertu de l’allègement multilatéral requis par tous les créanciers du Club et de l’engagement bilatéral additionnel pris par la France en 2001 lors du Sommet de Yaoundé. Cet effort comptabilise aussi et surtout l’annulation de 2,3 Md€ de créances d’aide publique au développement (APD), dans le cadre du mécanisme de conversion de créances en annulations prévu au Contrat de Désendettement et de Développement (C2D). Cette procédure spécifiquement française permet de refinancer par dons les échéances d’APD remboursées par les États partenaires. Ces dons sont affectés à des programmes de lutte contre la pauvreté choisis d’un commun accord avec l’Etat débiteur. La signature de ce C2D de près de 3 Md€ (2,3 Md€ de stock + 0,6 Md€ d’intérêt échus), le plus important jamais négocié par la France, est intervenue en décembre 2012. Ce contrat contribuera de manière significative au développement du pays, et lui permettra de se rapprocher considérablement de son objectif à moyen-terme, à savoir devenir un véritable « pays émergent » et un pôle économique de la région. Il permet également à la France et à la Côte d’Ivoire de maintenir d’étroites relations de travail. La participation au « Groupe des Amis du Peuple Syrien » en faveur d’une transition politique dans le pays Une large mobilisation pour répondre à des besoins de financements accrus en zone Méditerranée Depuis l’été 2012, la crise syrienne a été marquée notamment par l’intensification des combats dans tout le pays, mais aussi par les efforts d’unification de l’opposition au régime qui ont abouti le 11 novembre à la formation d’une coalition nationale. Celle-ci a été aussitôt reconnue comme représentant légitime de la Syrie par la France, suivie rapidement par l’ensemble des pays engagés en faveur d’une transition politique dans le pays (plus d’une centaine à ce jour), qui fédèrent le « Groupe des Amis du Peuple Syrien ». Comme en 2011, les pays de la Méditerranée ont connu une croissance ralentie en 2012, du fait d’une conjugaison de facteurs conjoncturels (instabilité politique, recul du tourisme, chute des investissements directs étrangers à la suite des printemps arabes ), de faiblesses structurelles internes (économies de rentes, faible initiative privée, manque d’infrastructures, faible intégration régionale) et d’un environnement extérieur défavorable (crise de la zone euro, renchérissement du coût des matières premières). Dans ce cadre, la DG Trésor est active au sein de deux instances : un groupe « Sanctions », lancé à l’initiative de la France, qui vise à étendre à un grand nombre de partenaires l’application de mesures restrictives à l’égard de Damas, et un groupe « Reconstruction », porté par l’Allemagne et les Emirats Arabes Unis depuis mars 2012, qui vise à élaborer une feuille de route économique pour la Syrie dans la perspective d’une chute du régime. Il s’agit ainsi de préparer le travail de reconstruction du pays avec des représentants de l’opposition syrienne, autant que d’unifier cette opposition autour d’une perspective crédible de rebond économique. Dans ce contexte, les besoins de financement de ces pays se sont fortement accrus, conséquence du creusement des déficits budgétaires estimés par le FMI entre 5 et 12 Md$ selon les pays en 2012. Les travaux du groupe « Reconstruction » s’articulent autour de 4 « paniers » : mesures d’impact immédiat, coordination des bailleurs, réformes économiques et mobilisation du secteur privé. La DG Trésor peut s’appuyer dans cet exercice sur la diversité de ses compétences, qui couvrent l’ensemble des sujets abordés. La dernière réunion du groupe « Reconstruction », qui s’est tenue en novembre 2012 à Istanbul, a permis de discuter de la nature des besoins économiques de la Syrie, en présence de représentants des comités locaux de la « zone libérée » d’Alep. Bien que les efforts de reconstruction doivent nécessairement s’inscrire dans une perspective de long terme, ces premiers échanges permettent d’engager une réflexion sur les modalités selon lesquelles la France pourra y apporter son concours. En raison des liens privilégiés de la France avec les pays du pourtour méditerranéen, la DG Trésor s’est fortement mobilisée en permettant des financements bilatéraux à hauteur d’1 Md€ au seul titre de l’année 2012, tant via des prêts concessionnels de l’AFD (870 M€) que par la « Réserve pays émergents » (68 M€ en Jordanie dans le secteur de l’eau). Cela s’inscrit dans la lignée du soutien français annoncé en 2011 de 2,7 Md€ aux pays en transition sur 2011-2013. Par ailleurs, la DG Trésor a maintenu pleinement ouvert le mécanisme du crédit export dans la zone, l’encours de la Coface atteignant 3,5 Md€ à fin 2012. La DG Trésor s’est également mobilisée aux niveaux européen et multilatéral de façon à faire bénéficier les pays méditerranéens d’un soutien à la hauteur des enjeux de la zone. La Commission européenne a décaissé plus d’1,3 Md€ en 2012 via la politique de voisinage, en plus des financements de la BEI (1,7 Md€) et de la BERD (181 M€), dont le périmètre d’intervention a été étendu à la Méditerranée. La DG Trésor s’est mobilisée en faveur d’un renforcement de l’assistance européenne au pays de la zone et de l’ouverture rapide de négociations commerciales entre l’UE et les pays en transition. Le Partenariat de Deauville a déjà débouché, selon le FMI, sur des financements cumulés de 17,5 Md$ entre 2011 et 2012, en plus des interventions du FMI dans plusieurs pays (Maroc, Jordanie). La DG Trésor est particulièrement active sur le volet financier du Partenariat qui a permis en 2012 le lancement du « fonds de transition » d’assistance technique de 165 M$. Celui-ci, abondé à hauteur de 10 M€ par la DG Trésor, a d’ores et déjà permis le financement d’un premier projet en Jordanie dans le secteur de l’eau. Renforcer les mécanismes de solidarité en Europe et dans le monde / Accroître la solidarité internationale 29 © DR La politique d’aide projet La DG Trésor dispose d’outils de financement d’entreprises françaises pour des études préparatoires à des projets d’infrastructures (FASEP-Études), des petits démonstrateurs de technologies innovantes (FASEP Innovation verte) ou pour le financement de projets d’infrastructures (prêts concessionnels RPE) dans les pays émergents. Ces outils ont une double vocation d’aide au développement et de soutien à l’export et comportent des exigences en termes de part française (par exemple 70% de biens et services français dans le cas d’un projet financé par un prêt RPE). La DG Trésor a initié en 2012 une démarche d’aide à la structuration d’une nouvelle filière à l’export. Afin d’élargir la diffusion des outils de financement à de nouvelles entreprises, de mobiliser la filière solaire à l’international et de sélectionner les meilleurs projets, un appel à projets solaires FASEP (5 M€) et RPE (100 M€) a été lancé fin 2011. Fin janvier 2012, 27 dossiers avaient été déposés dans ce cadre. L’instruction des dossiers a mobilisé un Comité ad hoc, regroupant des spécialistes de l’Ademe, de la DGCIS, de l’AFD, de la DGEC afin d’apprécier la qualité technique des projets et d’assurer la cohérence avec les autres soutiens accordés à la filière. 8 projets FASEP, dont 4 FASEP-Études et 4 FASEP Innovation verte, ont été sélectionnés en 2012 grâce à cette procédure : les technologies photovoltaïques classiques, photovoltaïques à haute concentration (comme la technologie 1024 Soleils d’Héliotrop qui permet un facteur de concentration du soleil 1024 fois plus important que pour une cellule photovoltaïque classique), à moyenne concentration (technologie de Soitec ou Axiosun), ou la technologie solaire thermodynamique sont toutes soutenues directement (porteurs de projet bénéficiaires directs des FASEP) ou indirectement (entreprises partenaires des projets). Les pays bénéficiaires sont la Tunisie, le Mexique, le Brésil et l’Ukraine. Cet appel à projets a permis de sensibiliser et de mobiliser de nouvelles entreprises (70 % des dossiers présentés et 50 % des projets accordés à ce jour concernent des primo-bénéficiaires). Sa réussite a conduit la DG Trésor à décider de renouveler cette démarche sectorielle pour soutenir les filières françaises à l’export dans les pays émergents, en complément de la politique d’aide-projet géographique. 30 © Total L’amélioration des retombées des ressources des industries extractives en Afrique subsaharienne Le ministre de l’Économie et des Finances a annoncé à l’occasion de la réunion des ministres des Finances de la Zone franc, le 5 octobre 2012, le renforcement de l’aide au développement française dans le domaine des industries extractives, au-delà de la participation de la France à l’Initiative de transparence des industries extractives (ITIE). C’est un enjeu critique pour le continent africain : il est urgent d’atténuer l’asymétrie d’expertise entre certains Etats africains et les entreprises exploitant leurs ressources naturelles, en renforçant les capacités techniques et juridiques de ces Etats, pour permettre non seulement leur développement économique plus rapide, mais aussi une plus grande justice sociale et le respect de l’environnement. Ainsi, le ministère de l’Économie et des Finances et la Banque mondiale ont préparé le lancement d’une Facilité pour l’exploitation équitable des ressources naturelles en Afrique. Cette Facilité ciblera l’ensemble de la filière extractive (pétrole, gaz, secteur minier) dans les pays africains et pourra procurer aux Etats une assistance technique depuis l’élaboration du cadre juridique jusqu’à la vérification des retombées et de la soutenabilité sociale et environnementale au niveau local. Cette approche « verticale » de la filière extractive est particulièrement innovante, et contribuera à mettre les ressources extractives au service d’une croissance durable de l’économie réelle. La France y contribuera à hauteur de 10 M$. La Facilité sera complémentaire de la Facilité africaine de soutien juridique (FASJ), hébergée par la Banque africaine de développement, qui finance des actions de conseil juridique au profit des Etats africains dans tous domaines d’activité. La France a contribué - en anticipant son adhésion prochaine à la FASJ - à hauteur de 5 M$. Des événements phares dans le domaine du développement ont jalonné l’année 2012 E n 2012, la DG Trésor a participé à l’organisation d’évènements de portée internationale qui ont fait vivre le débat sur les questions de développement. Les Assises du développement et de la solidarité internationale De novembre 2012 à mars 2013, la DG Trésor s’est fortement impliquée dans la préparation des Assises du développement et de la solidarité internationale. Ce processus, piloté par le ministre chargé du Développement, a permis une large concertation avec la communauté du développement (ONG, élus, syndicats, secteur privé, chercheurs, collectivités territoriales, etc.) sur la rénovation de la politique française de développement et de solidarité internationale. Le nouvel agenda du développement pour l’après 2015, les questions de transparence et d’efficacité de notre aide ou celles liées à la cohérence des politiques publiques en faveur du développement sont autant de chantiers sur lesquels la DG Trésor est mobilisée. Le Forum économique sur l’Amérique latine et les Caraïbes La quatrième édition du Forum économique sur l’Amérique latine et les Caraïbes organisée par la DG Trésor, la Banque interaméricaine de développement et l’OCDE, s’est tenue à Bercy le 25 mai 2012. Ce forum de haut niveau est l’un des rares au monde permettant à 500 personnes, spécialistes ou pas, d’accéder gratuitement aux problématiques de la région à travers ses acteurs. Cette édition a bénéficié de la présence de la Présidente du Costa Rica, de l’ancienne Présidente du Chili et de sept ministres des Finances des deux côtés de l’Atlantique. Elle a permis des échanges sur les perspectives macroéconomiques de la région, les politiques stimulant la productivité ou favorisant la croissance inclusive. Métrocable de Medellin, Colombie © AFD - Diego Zamuner Cette année, le Forum a été précédé d’un séminaire - en partenariat avec l’Agence française de développement - consacré aux regards croisés sur les transformations urbaines. Il a permis à un public de professionnels d’interagir avec des maires de la région d’Antofagasta (Chili), de Cuenca (Equateur) et des dirigeants d’entreprises (Alstom, RATP Dev, Veolia). Ce séminaire s’est attaché à présenter les dynamiques nécessaires aux transformations urbaines durables de part et d’autre de l’Atlantique. La collaboration avec la Fondation pour les études et recherches sur le développement international (FERDI) Les ministres des Finances des pays de la Zone franc avaient souhaité disposer d’une étude sur les gains attendus de l’intégration économique régionale. Ce travail, financé par la DG Trésor et l’AFD, a été confié à la Fondation pour les études et recherches sur le développement international (FERDI). Le rapport a été présenté à l’occasion de la commémoration du quarantième anniversaire des accords de coopération, lors de la réunion des ministres de la Zone franc du 5 octobre 2012 à Paris. Cette étude estime le potentiel de croissance supplémentaire en Zone franc à au moins deux points de PIB par habitant par an. Sur la base des nombreuses recommandations de cette étude, les ministres de la Zone franc ont décidé d’identifier des actions concrètes aptes à renforcer l’intégration régionale dans la Zone franc, qui feront l’objet d’examens attentifs lors des prochaines réunions, en premier lieu à Dakar en avril 2013. Renforcer les mécanismes de solidarité en Europe et dans le monde / Accroître la solidarité internationale 31 5 octobre 2012 - Conférence de presse Pierre Moscovici entouré d’Anne Le Lorier, sous-gouverneur de la Banque de France et de Ramon Fernandez, directeur général du Trésor © Ministères (SG – A. Salesse) Les ministres des Finances de la Zone franc autour de Pierre Moscovici à Bercy © Ministères (SG – A. Salesse) Les quarante ans de la Zone Franc Les sanctions financières internationales Espace de solidarité et de développement, la Zone franc regroupe trois zones monétaires disposant chacune de leur banque centrale et de leur monnaie : l’Union monétaire Ouest-africaine (UMOA), l’Union monétaire d’Afrique centrale (UMAC) et l’Union des Comores. Les sanctions financières internationales sont un instrument de la politique étrangère de la France. À l’encontre de personnes physiques ou morales, elles imposent un gel des fonds et ressources économiques, ainsi que celui des transactions commerciales et financières. À l’encontre de pays, elles règlementent ou interdisent le commerce de biens et services ciblés. La France distingue : - les sanctions issues d’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU. - les sanctions européennes, outil de la politique étrangère et de sécurité commune et qui prennent la forme d’une décision. Lorsque une décision est prise dans un domaine de compétence de l’Union européenne, elle est mise en œuvre par un règlement du Conseil ou de la Commission européenne qui a force de loi dans l’ordre juridique français. - les sanctions mises en œuvre au niveau national : prises en application des articles L151-2, L562-1 ou L562-2 du code monétaire et financier sur décision soit du Premier ministre soit du ministre chargé de l’Economie et des Finances. En 2012, l’Union européenne a accru ses sanctions à l’encontre de l’Iran (embargos pétrolier, pétrochimique, gazier, régime d’autorisation préalable, désignations d’entités gelées, gel de la banque centrale) et de la Syrie (gel de la banque centrale, restrictions au financement du régime, embargo sur les biens liés à la répression interne). A l’inverse, les sanctions à l’encontre de la Libye, la Côte d’Ivoire et la Birmanie ont été progressivement levées à mesure que se normalisaient les relations avec ces pays. La Zone franc, dans sa forme actuelle, remonte aux accords de coopération monétaire, signés par la France avec chacune de ces Unions : le 23 novembre 1972 avec l’UMAC, le 4 décembre 1973 avec l’UEMOA et le 23 novembre 1979 avec les Comores. La DG Trésor a souhaité, avec la Banque de France, commémorer le quarantenaire de ces accords à l’occasion de la réunion des ministres de la Zone franc tenue le 5 octobre 2012 à Bercy. Un ambitieux programme de recherche sur l’histoire de la Zone franc, engagé depuis 2011, a ainsi débouché sur un colloque, ouvert par S.E.M. Alassane Ouattara, président de la République de Côte d’Ivoire, et en présence de grands témoins de ces 40 années de coopération monétaire. 32 Le point de contact national (PCN) pour la mise en œuvre des principes directeurs de l’OCDE pour les entreprises multinationales Le PCN français est piloté par la DG Trésor qui en assure la présidence et le secrétariat depuis sa création en 2000. 2012 a été une année particulièrement active pour le PCN : révision du règlement intérieur, tenue de cinq réunions et préparation d‘un forum annuel prévu début 2013. Le PCN a mené ses bons offices dans huit dossiers, notamment en coordination avec des PCN étrangers. Ce dynamisme a permis de clore six saisines sur huit et de publier cinq communiqués qui traitent du respect des principes directeurs relatifs à l’emploi et à la liberté syndicale ainsi qu’au travail des enfants en Ouzbékistan. Les membres du PCN (six syndicats représentatifs, MEDEF, plusieurs administrations) et les ONG plaignantes ont exprimé leur satisfaction devant ces résultats qui démontrent que le PCN offre une plateforme de dialogue efficace. La lutte contre la corruption La DG Trésor a piloté la revue de phase 3 de la politique nationale de lutte contre la corruption d’agents publics étrangers conduite par le groupe anti-corruption de l’OCDE. Les efforts de coordination interministérielle tout au long de l’année (questionnaire, visite sur place, négociation du rapport) ont permis de valoriser les efforts français, même si certains ont été jugés insuffisants. L’OCDE a déploré le faible nombre de condamnations judiciaires mais plusieurs actions de la DG Trésor ont été valorisées : la lutte anti-blanchiment, la prévention et la détection de la corruption, la sensibilisation des entreprises. La France s’est engagée à renforcer l’efficacité de la répression de la corruption transnationale. Ceci passera également par une participation toujours active aux travaux du G20 qui a adopté un nouveau plan d’action de lutte contre la corruption pour la période 2013-2014. La promotion des normes internationales de lutte contre la corruption (ONU, OCDE), le lien avec la lutte contre le blanchiment (Groupe d’action financière internationale (Gafi)/StAR), la promotion de la transparence, la protection des lanceurs d’alerte ou encore l’importance du partenariat avec le secteur privé (B20) seront à l’agenda de cette activité du G20 en 2013. La lutte contre les juridictions non coopératives Depuis le sommet du G20 à Londres en 2009, la France soutient l’inscription à l’agenda international de la lutte contre les juridictions non-coopératives dans les trois dimensions fiscale, prudentielle, et relative au blanchiment d’argent et au financement du terrorisme. L’approche française consiste à promouvoir en G20 une pression collective sur les juridictions non-coopératives, en rendant publiques les listes des Etats invités à appliquer les standards internationaux (naming and shaming). L’intérêt des ministres du G20 pour ce sujet permet notamment de renforcer les travaux des organisations internationales compétentes (l’OCDE et Forum mondial pour les travaux en matière fiscale, le Gafi en matière de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme, le Conseil de stabilité financière (CSF) en matière prudentielle). Le sujet de la transparence et de la coopération fiscale vient en outre d’être inscrit à l’agenda du G8. La DG Trésor est en charge de l’élaboration des positions du ministre sur ce sujet au G20 finances ; elle contribue à la définition des positions des autorités françaises dans les autres enceintes. Concernant plus spécifiquement la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, la direction générale conduit la délégation française au Gafi, qui comprend notamment le ministère des Affaires étrangères, l’Autorité de contrôle prudentiel et Tracfin. Le Gafi a adopté en février 2012 des standards révisés d’évaluation des dispositifs de lutte anti-blanchiment d’argent et de la lutte contre le financement du terrorisme (LAB/FT) de chaque pays. Lors des négociations la France a, en particulier, fermement défendu l’adoption de standards de transparence concernant les personnes morales et les trusts. En effet, afin d’éviter que les sociétés et constructions juridiques ne soient utilisées à des fins de blanchiment en permettant la dissimulation du bénéficiaire effectif d’une opération financière ou commerciale, la connaissance précise, par les établissements bancaires comme par les professions non financières assujetties aux obligations de lutte contre le blanchiment, des personnes physiques qui contrôlent effectivement une société-cliente, constitue un élément essentiel de la LAB/FT. Les standards du Gafi (recommandations 24 et 25) prévoient ainsi désormais que toute société créée doit enregistrer les informations la concernant au sein d’un registre accessible et/ou doit les conserver et les rendre disponibles aux autorités compétentes. S’agissant de trusts, ils doivent pouvoir donner les informations relatives à leurs bénéficiaires effectifs, sans avoir à les consigner dans un registre. Renforcer les mécanismes de solidarité en Europe et dans le monde / Construire une Europe plus sûre et plus solidaire 33 34 2 Remise du rapport « Pacte pour la compétitivité de l’industrie française » par Louis Gallois au Premier ministre, le 9 novembre 2012 © Benoit Granier/Service photo Matignon L Renouer avec la croissance et l’emploi et restaurer notre compétitivité e constat de la perte de compétitivité de l’économie française, pointé depuis quelque temps par les organisations internationales et européennes et largement documenté par la DG Trésor, est désormais connu : nos entreprises ont vu ces dernières années un déclin significatif de leurs parts de marché, en dépit d’un effort sur les marges pour faire face à des coûts de production plus élevés que chez certains de nos partenaires économiques. Tout au long de l’année 2012, la DG Trésor a ainsi étudié et présenté aux ministres en charge de l’Économie, du Commerce extérieur et du Redressement productif des propositions de mesures destinées à prendre place au sein d’un pacte productif renouvelé entre les salariés, les entreprises et les pouvoirs publics. Ces propositions ont alimenté les réflexions du Gouvernement jusqu’à la présentation, le 6 novembre 2012, du « Pacte national pour la croissance, la compétitivité et l’emploi ». 35 Fonder l’action sur un diagnostic approfondi de la situation économique Renforcer notre crédibilité budgétaire Réorienter notre système bancaire vers l’économie réelle Informer et protéger davantage les consommateurs Dynamiser nos entreprises et faciliter leur accès aux financements Restaurer une offre compétitive et l’attractivité de notre territoire Poursuivre les réformes pour davantage de croissance et de justice sociale La prévision et l’évaluation des risques L a DG Trésor élabore les prévisions macroéconomiques du ministère, notamment celles associées aux projets de loi de finances et aux programmes de stabilité, transmis au Parlement, à la Commission européenne et au Conseil de l’Union européenne. Conformément à la loi organique du 17 décembre 2012 relative à la programmation et à la gouvernance des finances publiques, le Gouvernement transmettra désormais ses prévisions macroéconomiques au Haut Conseil des finances publiques. L’avis du Haut Conseil sera rendu public et annexé aux programmes de stabilité et aux projets de lois de finances. La DG Trésor assure par ailleurs le secrétariat de la Commission économique de la nation qui réunit deux fois par an le ministre de l’Economie et des Finances et des économistes de la place de Paris pour discuter à la fois des prévisions économiques du Gouvernement mais également de thèmes économiques importants pour la France et pour ses principaux partenaires économiques. Les prévisions de court terme, fondées sur l’analyse continue des indicateurs conjoncturels liés à l’activité, permettent un suivi fin de la situation économique en cours d’année. Les prévisions de croissance chez nos principaux partenaires commerciaux, en Europe et dans le monde, contribuent à évaluer la demande étrangère qui sera adressée à l’économie française et la compétitivité relative de nos entreprises sur les marchés tiers. S’agissant de la prévision pour la France, l’analyse des comportements de demande des ménages, des entreprises et des administrations publiques complète l’exercice de prévision annuelle et pluriannuelle qui est ensuite communiquée dans les documents officiels du Gouvernement. L’année 2012 a été marquée par des craintes des deux côtés de l’Atlantique, en zone euro du fait des tensions financières et aux États-Unis en raison de la « falaise budgétaire » (fiscal cliff). Bien que les craintes d’une crise brutale se soient progressivement dissipées, les incertitudes sur l’ampleur © Parlement européen et le rythme de la reprise en France et en Europe sont restées importantes. Les différents instituts et organisations internationales ont ainsi été conduits à revoir à la baisse leurs prévisions de croissance pour l’année 2012. Dans ce contexte, la DG Trésor a été très sollicitée en matière de diagnostic et de prévision, notamment en lien avec le changement de gouvernement en mai-juin 2012. Après avoir élaboré le programme de stabilité 20122016 transmis au Parlement européen puis à la Commission européenne et au Conseil de l’Union européenne en avril, la DG Trésor a établi de nouvelles prévisions pour le débat d’orientation des finances publiques et contribué à l’analyse économique et aux chiffrages des mesures prises lors des deux projets de lois de finances rectificatives pour 2012 (février et juillet) et inclues dans le projet de loi de finances pour l’année 2013. Elle s’est ensuite investie dans la nouvelle loi de programmation des finances publiques pour la période 2013-2017. Une particularité des prévisions économiques propre à la DG Trésor est qu’elles incorporent une description fine des finances publiques, permettant de mettre en cohérence le scénario macroéconomique avec les prévisions de recettes et de dépenses des administrations publiques. Outre l’exercice de prévision, mais en lien étroit avec celui-ci, la DG Trésor réalise, pour les différentes mesures envisagées, une évaluation des impacts économiques et budgétaires. Elle s’appuie notamment pour ce faire sur le modèle Mésange. Renouer avec la croissance et l’emploi et restaurer notre compétitivité / Fonder l’action sur un diagnostic approfondi de la situation économique 37 Mésange(1) (Modèle Économétrique de Simulation et d’Analyse Générale de l’Économie) est un modèle macroéconométrique trimestriel de l’économie française L’économie française y est modélisée sous la forme d’une petite économie ouverte - l’environnement international étant supposé exogène - à trois secteurs d’activité (manufacturier, non manufacturier et non marchand). De taille moyenne (environ 500 équations), Mésange se caractérise par une dynamique keynésienne à court terme et un équilibre de long terme déterminé par des facteurs d’offre. La réestimation du modèle en 2010 a été l’occasion de développer le bloc fiscal du modèle qui comprend les principaux impôts et prélèvements. En particulier, l’impôt sur le revenu, l’impôt sur les sociétés et les transferts sociaux versés aux ménages (prestations sociales chômage et hors chômage) sont explicitement modélisés par des équations de comportement et estimées économétriquement. Avec le modèle Mésange, la DG Trésor a réalisé en 2012 un grand nombre d’évaluations de politiques économiques : impact macroéconomique du développement des gaz non conventionnels en France, allègement du coût du travail pour la Conférence Nationale de l’Industrie et, dans le cadre du rapport Gallois, mise en place du crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE) qui a donné lieu à des échanges avec l’OFCE. (1) La description du modèle et d’un large choix de variantes est disponible dans le document de travail « Le modèle Mésange, nouvelle version réestimée en base 2000 » disponible sur le site tresor.economie.gouv.fr. 38 Fonder l’action sur un diagnostic approfondi de la situation économique Renforcer notre crédibilité budgétaire Réorienter notre système bancaire vers l’économie réelle Informer et protéger davantage les consommateurs Dynamiser nos entreprises et faciliter leur accès aux financements Restaurer une offre compétitive et l’attractivité de notre territoire Poursuivre les réformes pour davantage de croissance et de justice sociale Renforcer les mécanismes de solidarité en Europe et dans le monde / Construire une Europe plus sûre et plus solidaire Un nouveau cadre budgétaire pour atteindre l’équilibre des finances publiques Au cours de l’année 2012, la France a pris des mesures visant à réduire fortement le déficit public structurel (2012-2013). © Assemblée nationale Au-delà de 2013, le Gouvernement s’est engagé sur le retour à un équilibre structurel des comptes publics à l’horizon 2016-2017, sous la forme d’une loi de programmation pluriannuelle des finances publiques votée par le Parlement fin décembre 2012. La loi de programmation des finances publiques prend en compte les nouvelles exigences de la loi organique du 17 décembre 2012 relative à la programmation et à la gouvernance des finances publiques. Cette dernière inscrit en droit français les dispositions issues du Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance en Europe (TSCG). disposer d’un organisme indépendant chargé de produire ou d’avaliser les prévisions macroéconomiques sous-jacentes aux prévisions budgétaires. Une règle de solde structurel, couvrant l’ensemble des administrations publiques, cohérente avec le Pacte de stabilité et de croissance au niveau européen, est ainsi mise en place au niveau national : il s’agit de se donner une trajectoire de solde structurel vers une cible permettant d’atteindre les objectifs des finances publiques, tout en laissant jouer les stabilisateurs automatiques. La DG Trésor a contribué, en collaboration avec la direction du Budget et la direction de la Sécurité sociale, à la réflexion sur cette réforme de la gouvernance des finances publiques de grande importance. La loi organique prévoit notamment la création, pour le 1er mars 2013, du Haut Conseil des finances publiques qui sera en charge de rendre un avis public indépendant sur les prévisions économiques du Gouvernement élaborées par la DG Trésor. Celles-ci servent de base aux programmes de stabilité, aux projets de lois de finances, aux projets de lois de financement de la sécurité sociale, aux projets de lois de finances rectificatives et aux lois de programmation des finances publiques. Cet avis sera joint aux documents transmis au Parlement. Le Haut Conseil des finances publiques se prononcera également sur la cohérence des articles liminaires des projets de lois financières avec la trajectoire pluriannuelle de finances publiques de la loi de programmation. Ces articles liminaires, introduits par la loi organique, permettront de soumettre au vote du Parlement les prévisions de soldes publics effectifs et structurels de l’ensemble des administrations publiques. Cela permet d’éviter l’adoption de politiques budgétaires restrictives en phase basse du cycle économique qui pénalisent la croissance et, à l’inverse, permet de poursuivre l’amélioration de la position structurelle des finances publiques dans les phases de croissance. Le TSCG prévoit également la création d’un organisme indépendant chargé de la surveillance de cette règle et de son mécanisme de correction, garantissant un retour à la trajectoire définie initialement en cas de déviation. La loi organique a également anticipé l’obligation, inscrite dans un règlement européen adopté début 2013 sur le renforcement de la surveillance budgétaire, de 40 La consolidation des finances publiques : un équilibre entre un effort de maitrise des dépenses et des réformes des prélèvements obligatoires Sous ces deux angles, la DG Trésor a contribué à éclairer les choix du Gouvernement. La maitrise de la dépense peut passer, tout d’abord, par des règles budgétaires qui permettent de fixer des plafonds pluriannuels. La DG Trésor participe à la réflexion sur ces règles budgétaires, aux niveaux national et européen. Une fois les règles en place, il convient de veiller à leur application : si les dépenses de l’Etat sont « surveillées » par la direction du Budget, la DG Trésor suit la dépense des autres administrations publiques pour l’évaluer et aider à son pilotage. La DG Trésor présente ainsi ses analyses au comité d’alerte des Objectifs nationaux des dépenses d’assurance maladie (Ondam) au côté d’autres directions. En amont, la fixation de plafonds de dépenses nécessite de connaître l’effort nécessaire pour atteindre les objectifs globaux de finances publiques. Pour cela, les prévisions de finances publiques réalisées par la DG Trésor permettent de fournir au Gouvernement la base sur laquelle définir les efforts à effectuer, en dépense notamment. Ce travail de prévision est réalisé à divers horizons : pour l’année suivante dans le cadre du projet de loi de finances, à moyen terme dans le cadre du programme de stabilité et de la loi de programmation des finances publiques, et enfin à long terme dans le cadre des travaux réalisés pour le Conseil d’orientation des retraites. A long terme toujours, et, au niveau européen, ce travail de prévision prend la forme d’une participation active au groupe de travail sur les dépenses de vieillissement et la soutenabilité qui se réunit à Bruxelles. Ce dernier publie tous les trois ans un rapport présentant des projections de dépenses liées au vieillissement de la population pour tous les pays européens selon des méthodes harmonisées. Le dernier rapport a été publié en 2012, fruit de trois ans de travail. Il montre que la France est relativement bien positionnée par rapport aux autres pays pour ce qui concerne la hausse attendue des dépenses liées au vieillissement (retraites et prise en charge de la dépendance mais aussi santé, éducation et chômage). Les représentants de la DG © Parlement européen Trésor à ce groupe ont contribué aux réflexions sur le cadre macroéconomique sous-tendant ces projections et sur les méthodes à retenir. Les prévisions de dépenses de retraites ont été réalisées par la DG Trésor en lien avec le secrétariat général du Conseil d’orientation des retraites. Enfin, lorsque des mesures touchant aux dépenses publiques sont envisagées, la DG Trésor apporte son expertise en matière d’analyse économique et de chiffrage. C’est, par exemple, le cas pour ce qui concerne les prestations sociales (mesure sur les carrières longues décidée en 2012 ou mesures d’économies sur l’assurance maladie par exemple) ou sur les infrastructures (analyse socio-économique de la rentabilité de projets d’investissement). La DG Trésor a aussi participé aux réflexions sur les pistes générales d’économies, et a contribué, fin 2012, aux réflexions qui ont conduit au lancement par le Gouvernement du programme de modernisation de l’action publique. Les mesures fiscales La DG Trésor a activement participé à l’élaboration du projet de loi de finances pour 2013 qui prévoyait 20 Md€ de hausses de prélèvements obligatoires également réparties entre les ménages et les entreprises. Les études les plus récentes et les plus approfondies – notamment celles du FMI – montrent que les consolidations qui reposent principalement sur une hausse des recettes à court terme par rapport à une réduction des dépenses sont les moins coûteuses pour l’activité et l’emploi. Au début de l’ajustement, les hausses de prélèvements, ciblées autant que possible sur les agents économiques ayant des capacités contributives importantes, ont donc été privilégiées. La DG Trésor a en particulier évalué les effets distributifs de ces mesures, tant sur les ménages que sur les entreprises. Renouer avec la croissance et l’emploi et restaurer notre compétitivité / Renforcer notre crédibilité budgétaire 41 Côté ménages, la création d’une tranche à 45 % pour l’impôt sur le revenu, la baisse du plafond du quotient familial, et la révision du barème de l’ISF mettent à contribution les contribuables les plus aisés, tandis que, pour les moins aisés, la revalorisation de la décote fait plus que compenser l’effet du gel du barème de l’impôt sur le revenu. L’effet sur la demande de ces hausses d’impôt différenciées est plus limité que l’aurait été celui d’une hausse générale car les ménages les plus aisés consomment moins, en proportion de leurs revenus, que les autres catégories de ménages. La réforme de la fiscalité pour 2013 a conduit, par ailleurs, à harmoniser la fiscalité pesant sur les revenus du travail avec celle des revenus du capital. Pour ce qui concerne la fiscalité des entreprises, les efforts de réformes sont passés en priorité par la réduction de dispositifs dérogatoires les moins efficaces et dont bénéficiaient les plus grandes entreprises. Cela a conduit à élargir l’assiette de l’impôt sur les sociétés, tout en diminuant l’écart de taux implicite de taxation entre petites et grandes entreprises : du fait notamment d’une utilisation accrue des règles d’assiette, les grandes entreprises avaient, en effet, un taux d’imposition inférieur aux autres. Les mesures prises dans la loi de finances (notamment le plafonnement de la déductibilité des charges financières et la limitation du report des déficits) accroitront la neutralité de l’impôt et permettront de réduire cet écart. 42 La notation de la France Les agences de notation, institutions commerciales évaluant la qualité de crédit des émetteurs de dette, analysent les données publiques disponibles et ont des échanges avec l’Agence France Trésor (AFT) et d’autres services du ministère de l’Economie et des Finances. En janvier 2012, Standard & Poor’s a dégradé la note de la France d’un cran : de « AAA » à « AA+» avec mise sous perspective « négative », en se fondant sur une analyse des risques centrée sur les problèmes de cohésion de la zone euro. Le 23 novembre 2012, l’agence a confirmé cette note et sa perspective, en soulignant, toutefois, les perspectives favorables ouvertes par les diverses réformes engagées en cours d’année. De son côté, Moody’s a confirmé le 13 février 2012 le « AAA » de la France et placé à « négative » sa perspective, puis a dégradé la France le 19 novembre 2012 d’un cran à « AA1 » avec une perspective « négative », en invoquant notamment des risques pesant sur la perspective de croissance de la France et des incertitudes sur la prévisibilité de sa résilience à de futurs chocs en zone euro. Après avoir placé sous perspective négative le 16 décembre 2011 la note « AAA » de la France, Fitch a confirmé le 14 décembre 2012 cette notation et maintenu la perspective « négative », saluant en particulier le Pacte national de compétitivité annoncé par le Gouvernement. Enfin, l’agence canadienne DBRS avait maintenu le 7 juin 2012 le « AAA » de la France avec perspective « stable ». Ces décisions n’ont pas eu de conséquences notables sur les coûts de financement de l’Etat et n’ont pas empêché l’achat de dette française par des investisseurs variés, l’année 2012 ayant été marquée par des coûts de financement historiquement bas. Les marchés semblaient avoir anticipé l’une puis l’autre dégradation ; de nombreux investisseurs conduisent également leur propre analyse interne dont les notations par les agences ne sont qu’un des facteurs pris en compte. De nombreux investisseurs, qui se basent sur leur propre analyse de la qualité de crédit, ont ainsi indiqué à l’AFT qu’ils ne partageaient pas la vision des agences. La gestion de la dette et de la trésorerie de l’Etat au mieux des intérêts du contribuable et dans les meilleures conditions de sécurité Une mission cruciale exercée par l’Agence France Trésor dans une année encore marquée par de fortes tensions financières et des évolutions majeures en zone euro. Une année 2012 marquée par des coûts de financement historiquement bas. L’Agence France Trésor pourvoit aux besoins de trésorerie de l’État et détermine chaque année le programme d’émissions de dette à moyen et long terme, OAT (obligations assimilables du Trésor) et BTAN (bons du Trésor à intérêts annuels) qui sert à couvrir les amortissements de dette à moyen et long terme ainsi que le déficit prévisionnel de l’État. Principal point de contact du ministère de l’Economie et des Finances avec les marchés financiers, l’AFT a poursuivi sa mission auprès des investisseurs pour expliquer la politique économique française et permettre la poursuite d’une politique d’émission de dette active et sûre. L’AFT a réalisé en 2012 des émissions de moyen et long termes de 201,5 Md€ bruts dont il faut soustraire 23,5 Md€ de rachats de titres venant à maturité en 2013 et 2014, rachats effectués pour lisser le profil de remboursement, soit 178 Md€ d’émissions nettes (en diminution par rapport aux 184 Md€ de 2011). L’exécution du programme d’émission a pu être réalisée avec des coûts de financement historiquement bas lors des adjudications de BTF* (bons du Trésor à taux fixe), d’OAT et de BTAN. La combinaison d’évènements tout le long de l’année 2012 - tels que les différentes interventions de la Banque centrale européenne visant à soutenir le système bancaire, le renforcement de la cohésion de la gouvernance en zone euro, le regain d’appétit des investisseurs pour une dette souveraine de qualité de crédit maximale et de rendement plus attractif que d’autres – a nourri la détente des taux français. En juillet 2012, les taux des BTF de maturité 3, 6 et 12 mois ont été négatifs jusqu’à fin 2012. Par ailleurs toutes les nouvelles obligations de référence à 2, 5, 10, 15 et 20 ans émises par l’AFT ont eu la particularité d’offrir des coupons en baisse par rapport aux précédentes obligations de La salle des marchés de l’Agence France Trésor © Ministère (SG – A. Salesse) référence. L’écart de taux à 10 ans entre la France et l’Allemagne, qui s’élevait à 190 points de base au plus fort des tensions de marché en zone euro fin 2011, s’établissait à la fin 2012 autour de 60 points de base. Au total, le coût de financement annuel à moyen et long termes a atteint un niveau record de 1,86 % contre 2,53 % et 2,80 % respectivement enregistrés en 2010 en 2011 et une moyenne historique de 4,15 % sur la période 1998-2007. Le coût de financement annuel à court terme a également touché un plus bas record de 0,08 %, à comparer à 0,45 % en 2010, 0,81 % en 2011 et une moyenne de 3,10 % sur la période 1998-2007. Cette situation a permis d’enregistrer une baisse importante de la charge de la dette par rapport aux prévisions de la loi de finances initiale (46,3 Md€ contre 48,8 Md€ prévu). L’AFT est accompagnée par vingt banques spécialistes en valeurs du Trésor (SVT) dont les missions, fixées dans une charte sont, notamment, d’assurer le bon déroulement des émissions primaires, une bonne liquidité du marché secondaire des valeurs du Trésor et leur promotion auprès des investisseurs. Le Ministre de l’Économie et des Finances, sur recommandation du Directeur général du Trésor et d’un comité de sélection, a reconduit pour la période 2012-2015 les vingt SVT : quatre français, sept nord-américains, huit européens et un japonais. La gestion de la trésorerie de l’Etat en 2012 a été marquée par la poursuite de la réduction de l’encours de la dette à court terme. La dette courte, qui avait atteint un niveau de 18,7 % de la dette négociable totale fin 2009, représente aujourd’hui 12 % de la dette négociable totale. Cette réduction a été rendue possible notamment par la poursuite active de la mutualisation des trésoreries publiques qui a concerné 7 Md€ supplémentaires en 2012, et plus de 18 Md€ depuis 2010. Renouer avec la croissance et l’emploi et restaurer notre compétitivité / Renforcer notre crédibilité budgétaire 43 La production de comptes de l’Etat réguliers, de qualité et sincères Dans le cadre de la mission de certification des comptes de l’Etat confiée à la Cour des comptes, la DG Trésor est largement sollicitée. En 2012, compte tenu de la sensibilité entourant plusieurs sujets (Dexia, CDC, recensement des garanties de l’Etat, Grèce…), de nombreux échanges ont eu lieu pour affiner les éléments de réponse apportés à la Cour des comptes, tant sur le fond que sur la forme. Pour la certification des comptes 2011, obtenue en mai 2012, cette mobilisation s’est traduite par 50 réunions, plus de 80 questions formulées par la Cour des comptes, environ 120 demandes reprises sous une trentaine d’observations d’audit adressées par la Cour. L’importante charge de travail requise par les travaux de la Cour et les délais stricts exigés pour établir les comptes de l’Etat nécessitent une maîtrise totale des procédures, une organisation sans faille et une grande réactivité dans le traitement des réponses aux demandes de la Cour. 44 Le recensement des garanties accordées par l’État Compte tenu des contraintes budgétaires croissantes et des effets de la crise financière, l’intervention de l’État auprès d’acteurs économiques prend de plus en plus souvent la forme de garanties. Ainsi, la dette garantie s’élève à 124 Md€ en 2011. Si les garanties présentent un effet de levier important, elles sont néanmoins porteuses de risques financiers. La loi organique relative aux lois de finances (LOLF) a constitué une avancée notable en subordonnant l’octroi d’une garantie de l’État à une autorisation législative expresse en loi de finances. De même, la publication d’une information financière dans l’annexe du compte général de l’État a permis de préciser le montant des encours de garanties et de présenter les principaux dispositifs de garantie actifs, en mentionnant notamment le champ de la garantie et son plafond. Pour autant, l’exhaustivité du recensement des garanties et l’exactitude de leur évaluation continuent de faire l’objet d’incertitudes pour le certificateur. Elles ont donné lieu, dans le cadre du processus de certification des comptes de l’État, à la formulation d’observations d’audit récurrentes de la part de la Cour des comptes, qui se sont traduites dans l’une des réserves sur les comptes de l’exercice 2011. Aussi, la DG Trésor s’est engagée en 2012, en liaison avec les autres administrations concernées, à mettre en place un outil unique de recensement des garanties accordées par l’État et à formaliser un guide de procédures dédié. Cet outil, dénommé TIGRE (Tableau d’Inventaire des Garanties Recensées de l’État), est en cours de mise en place. Piloté par le secrétariat général de la DG, il est alimenté par les différentes entités métier gérant des garanties, mais également par les autres ministères en charge de suivre ces sujets au moyen d’une enquête menée annuellement. Quant au projet de guide de procédures, il fait l’objet d’échanges avec nos partenaires et devrait être achevé courant 2013. Fonder l’action sur un diagnostic approfondi de la situation économique Renforcer notre crédibilité budgétaire Réorienter notre système bancaire vers l’économie réelle Informer et protéger davantage les consommateurs Dynamiser nos entreprises et faciliter leur accès aux financements Restaurer une offre compétitive et l’attractivité de notre territoire Poursuivre les réformes pour davantage de croissance et de justice sociale Le projet de loi de séparation et de régulation des activités bancaires Présenté par le ministre de l’Economie et des Finances le 19 décembre 2012 au terme d’une large concertation et en anticipation de plusieurs réglementations européennes, le texte tire les leçons de cinq années de crise financière en remédiant aux carences des dispositifs de régulation et de supervision. Il comporte un large éventail de mesures afin de mieux réguler le secteur financier et préserver son rôle essentiel dans le financement de l’économie. La stabilité financière et les ressources publiques seront également mieux protégées, réduisant notamment le risque pour l’Etat de devoir se porter au secours d’une banque tombant en faillite. Le projet de loi vise tout d’abord à mettre en œuvre l’engagement du Président de la République de séparer les activités utiles au financement de l’économie des activités spéculatives. Il instaure à cette fin un strict cantonnement, au sein d’une filiale spécifique, des activités dites de « trading pour compte propre », c’est-à-dire les activités des banques ne pouvant pas être rattachées au service du client. Cette filiale ne pourra bénéficier d’un soutien de la part du groupe bancaire qui la détient que dans des limites très strictes et ne pourra pas recevoir de dépôts. En complément de ces mesures, le projet de loi instaure un régime de résolution des crises bancaires et dote la France d’une large palette d’instruments et d’un régime parmi les plus avancés dans ce domaine. La crise récente a en effet montré la nécessité de mesures spécifiques pour prévenir et gérer de manière ordonnée les défaillances d’établissements bancaires. Le projet de loi prévoit que l’Autorité de contrôle prudentiel (ACP) devient l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR). Elle disposera de nombreux outils nouveaux pour prévenir et gérer les crises bancaires. Elle pourra notamment décider d’imputer les pertes de l’établissement sur les actionnaires et les créanciers juniors et faire appel au Fonds de garantie des dépôts, dont les missions sont renforcées afin d’en faire le fonds de résolution français (il devient le fonds de garantie des dépôts et de résolution). 46 Le projet de loi prévoit également de faire du Comité de régulation financière et du risque systémique, renommé Haut conseil de stabilité financière, l’autorité macro-prudentielle pour la France. Ce Conseil sera doté de pouvoirs lui permettant de prévenir efficacement l’apparition de menaces sur la stabilité financière. A cette fin, il pourra par exemple fixer des exigences en capital supplémentaire applicables aux établissements financiers de manière à prévenir l’émergence de « bulles » de crédit. Le texte comporte par ailleurs diverses dispositions d’ordre financier. Il renforce notamment les pouvoirs de l’Autorité des marchés financiers et de l’Autorité de contrôle prudentiel, adapte la législation française au règlement européen sur les produits dérivés négociés de gré à gré et instaure un référentiel de Place pour les organismes de placement collectifs en valeurs mobilières (OPCVM). Il contient également des mesures nécessaires au redressement de Groupama. Enfin, le projet de loi comporte des mesures de protection des consommateurs en matière bancaire (plafonnement des commissions d’intervention, « accessibilité bancaire ») et assurantielle (assurance des emprunteurs et égalité entre les hommes et les femmes). L’examen par le FMI de la stabilité du système financier français Au cours de l’année 2012, le secteur financier français a fait l’objet d’une évaluation en profondeur par le FMI à travers le FSAP (Financial Sector Assessment Program). L’importance de ce programme, qui s’inscrit dans le cadre des dispositions relatives à l’article IV des statuts du FMI, a été renforcée en 2010 ; il constitue désormais un élément essentiel de la surveillance bilatérale du FMI (initié sur une base volontaire, le FSAP est désormais devenu obligatoire pour 25 pays-membres, dont la France, considérés comme systémiques). Cette évaluation, qui pour la France a fait suite à un premier exercice conclu en 2005, s’est articulée autour de deux axes : un premier volet a visé à évaluer la conformité des pratiques de supervision bancaire française aux standards et normes internationaux, tant du point de vue de la régulation des banques et sociétés d’assurance, que de la supervision des activités de marché et des systèmes de paiement ; un second volet, plus prospectif, a été l’occasion pour le FMI d’effectuer des études poussées sur le marché de l’immobilier en France et sur le secteur bancaire national (à travers la réalisation de stress tests et d’une analyse de l’évolution du business model des banques françaises). Le rapport, publié en décembre 2012 par le FMI, salue la grande qualité des pratiques de supervision française, tout en pointant quelques lacunes, dont la plupart font désormais l’objet de travaux visant à les corriger (notamment par des dispositions introduites dans le projet de loi de séparation et de régulation des activités bancaires). Renouer avec la croissance et l’emploi et restaurer notre compétitivité / Réorienter notre système bancaire vers l’économie réelle 47 Fonder l’action sur un diagnostic approfondi de la situation économique Renforcer notre crédibilité budgétaire Réorienter notre système bancaire vers l’économie réelle Informer et protéger davantage les consommateurs Dynamiser nos entreprises et faciliter leur accès aux financements Restaurer une offre compétitive et l’attractivité de notre territoire Poursuivre les réformes pour davantage de croissance et de justice sociale Des avancées notables Information sur les produits d’investissement La Commission a présenté en juillet 2012 une proposition de règlement sur les documents d’informations clés relatifs aux produits d’investissement. © Fotolia Cette proposition vise à uniformiser les règles d’information précontractuelle applicables aux produits d’investissements commercialisés auprès d’investisseurs particuliers. Le document s’appliquerait à tous les produits « packagés », qui tout en revêtant diverses formes juridiques (OPCVM, assurance-vie, valeurs mobilières structurées, dépôts à terme structurés), présentent pour les investisseurs des caractéristiques comparables. (Organisme pour la tenue du registre des intermédiaires) et accessible gratuitement en ligne. Il permettra de retrouver les informations essentielles sur les professionnels de l’intermédiation. Tarifs et prestations Protection des investisseurs de détail La Commission a présenté en juillet 2012 un projet de directive sur les fonctions de dépositaires, les politiques de rémunération et les sanctions. Ce projet a principalement pour objectif d’harmoniser au niveau européen les responsabilités des dépositaires d’OPCVM coordonnés concernant la conservation des instruments financiers. Ce projet contient des avancées non négligeables renforçant la protection des investisseurs de détail : obligation de ségrégation des actifs de chaque OPCVM dans les livres du dépositaire ; restrictions des conditions de délégation des missions du dépositaire ; restriction des entités éligibles en tant que dépositaires d’OPCVM ; responsabilité stricte du dépositaire en cas de perte des actifs conservés. Assurance Information des consommateurs Afin d’améliorer l’information à destination des consommateurs, la DG Trésor a entrepris au cours de l’année 2012 la mise en place d’un registre unique recensant les intermédiaires du secteur de l’assurance, de la banque et de la finance. Ce fichier unique sera ouvert début 2013. Sa gestion sera confiée à l’ORIAS Un arrêté du 18 décembre 2012 a mis en conformité le droit français avec l’arrêt « Test-Achats » de la Cour de Justice de l’Union européenne, rendu le 1er mars 2011, qui a déclaré invalide à compter du 21 décembre 2012 toute différenciation, en fonction du sexe, en matière de tarifs et de prestations d’assurance. La rédaction de la transposition de ce texte a été menée par la DG Trésor en 2012, en lien avec les administrations publiques et l’ensemble des fédérations professionnelles concernées. L’arrêté de mise en conformité prévoit l’application de la non différenciation aux « nouveaux contrats », conclus postérieurement au 20 décembre 2012, et précise qu’il demeurera possible d’appliquer après le 20 décembre des différenciations, pour les contrats souscrits avant cette date, ou renouvelés par tacite reconduction après cette date. Une modification des textes législatifs autorisant les différenciations par arrêtés ministériels a été insérée dans le projet de loi de séparation et de régulation des activités bancaires pour assurer une mise en conformité complète du droit français avec le nouveau principe. Produits et marchés d’assurance S’agissant des produits et marchés d’assurance, un projet de loi portant réforme du régime d’indemnisation des catastrophes naturelles a été déposé au Renouer avec la croissance et l’emploi et restaurer notre compétitivité / Informer et protéger davantage les consommateurs 49 Parlement en avril 2012 : il vise au renforcement de la transparence et de l’équité du régime ainsi que l’incitation aux comportements responsables en matière de prévention. Par ailleurs, la réforme du financement de la revalorisation des rentes a été menée à son terme. La charge de la revalorisation annuelle de l’inflation des rentes perçues en particulier par les victimes d’accidents de la route avait été transférée au Fonds de garantie des assurances obligatoires de dommages (FGAO) sans affectation de ressources correspondantes. Cela mettait en danger la viabilité financière du Fonds et sa mission première d’indemnisation des victimes de conducteurs non assurés. Cette charge est dorénavant transférée aux assureurs pour tous les accidents survenus à compter du 1er janvier 2013. Enfin, en lien avec la direction de la Sécurité sociale et la direction du Budget a été insérée dans la loi de financement de la sécurité sociale une rationalisation du dispositif d’indemnisation des victimes du virus de l’Hépatite C (VHC) transmis par transfusion. Le dispositif mis en place sécurise les conditions juridiques dans lesquelles l’Office national d’indemnisation des accidents médicaux (ONIAM) peut exercer une action directe contre les assureurs des anciens centres de transfusion sanguine lui permettant de bénéficier des garanties prévues par les contrats d’assurance souscrits par ces derniers ; il simplifie le dispositif actuel d’indemnisation des victimes du VHC et organise un schéma financier au cas où des assureurs se dégageraient conventionnellement de leurs obligations par le versement d’un solde de tout compte. Benoît Hamon, ministre délégué auprès du ministre de l’Economie et des Finances, chargé de l’Economie sociale et solidaire et de la Consommation à Bercy le 4 octobre 2012 © Ministères (SG – A. Salesse) Projet de loi consommation La DG Trésor a contribué à l’élaboration du projet de loi de consommation. Ce projet vise à améliorer et adapter le droit de la consommation aux nouvelles règles et à la jurisprudence communautaires, ainsi qu’à garantir l’effectivité de la règle de droit et l’efficacité de l’action régulatrice de l’autorité administrative chargée de la protection des consommateurs. Il introduit en droit français une procédure d’action de groupe. Il comporte un ensemble de mesures destinées à améliorer l’information des consommateurs et à renforcer leurs droits contractuels. La DG Trésor a apporté son expertise en particulier sur la procédure d’action de groupe et sur les mesures en matière de crédit et d’assurance. 50 Fonder l’action sur un diagnostic approfondi de la situation économique Renforcer notre crédibilité budgétaire Réorienter notre système bancaire vers l’économie réelle Informer et protéger davantage les consommateurs Dynamiser nos entreprises et faciliter leur accès aux financements Restaurer une offre compétitive et l’attractivité de notre territoire Poursuivre les réformes pour davantage de croissance et de justice sociale Renforcer les mécanismes de solidarité en Europe et dans le monde / Construire une Europe plus sûre et plus solidaire Le Pacte pour la croissance, la compétitivité et l’emploi A la suite de la remise au Premier ministre le 5 novembre du rapport de Louis Gallois, intitulé « Pacte pour la compétitivité de l’industrie française », le Gouvernement s’est réuni en séminaire le 6 novembre 2012. A l’issue de ce séminaire, le Premier ministre a présenté le Pacte national pour la croissance, la compétitivité et l’emploi. Articulé autour de 8 leviers de compétitivité et 35 mesures concrètes, le Pacte national s’appuie sur une stratégie de maîtrise du déficit public et définit une politique en faveur de la compétitivité. L’Etat veut redonner aux entreprises les moyens de leur compétitivité. La mesure phare, le Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi, doit leur permettre d’embaucher, d’investir et de gagner des parts de marché. Le Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) a fait l’objet d’études d’impact et d’échanges fournis, y compris avec d’autres économistes, notamment l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). Ce crédit d’impôt vise à améliorer rapidement la compétitivité-coût des entreprises en allégeant le coût du travail : son montant est proportionnel à la masse salariale brute versée par les entreprises (équivalent à 4 % en 2013, puis à 6 % à compter de 2014), une fois exclus les salariés dont la rémunération est supérieure à 2,5 fois le Smic. Le CICE entraîne ainsi à partir de 2014 une baisse du coût du travail de 3% en moyenne dans les entreprises concernées par la mesure et de plus de 4% en moyenne pour les salariés rémunérés en dessous de 2,5 Smic. Son coût pour l’État, estimé à 20 Md€ en régime de croisière, sera compensé pour moitié par la réduction des dépenses publiques et pour moitié par une hausse de la fiscalité (TVA et fiscalité environnementale). Le CICE étant assis sur la masse salariale des entreprises à partir de 2013, celles-ci devraient intégrer au moins partiellement dès cette date la baisse du coût du travail et ajuster leur comportement 52 Campagne d’information sur le CICE Ministère de l’Économie et des Finances/Service d’Information du Gouvernement en conséquence. Les entreprises qui en ont besoin peuvent également utiliser cette créance future sur l’État, pour faciliter l’obtention auprès de leur banque d’avances de trésorerie, en anticipation de leur CICE qui se constitue sur toute l’année. La Banque publique d’investissement (BPI) a mis en place un dispositif spécifique permettant de faciliter ces opérations de mobilisation de créance pour les Très petites entreprises (TPE) et les Petites et moyennes entreprises (PME). En complément des mesures visant au redressement rapide de la compétitivité-coût de nos entreprises, le Pacte du 6 novembre 2012 met l’accent sur la nécessité de renforcer la compétitivité hors coût, qui est déterminante à long terme. La pérennisation des mesures de soutien à l’innovation, la réforme du système de transfert de la recherche, mais aussi l’amélioration des compétences et la simplification de l’environnement réglementaire sont autant de mesures qui faciliteront pour les entreprises la transformation des innovations en produits et services nouveaux et en chiffre d’affaires supplémentaire. Faciliter l’accès à des financements performants et de proximité des TPE, des PME et des entreprises de taille intermédiaire (ETI) constitue un des 8 leviers du Pacte national pour la croissance, la compétitivité et l’emploi. Les PME et les ETI connaissent en effet de multiples contraintes en matière de financement, limitant notamment leur capacité à intervenir sur les marchés internationaux. En 2012, la DG Trésor a activement contribué à la création d’outils d’intervention publics pour les entreprises. La création de la Banque publique d’investissement A partir de juillet 2012, la DG Trésor a piloté avec l’Agence des participations de l’Etat (APE) et la direction générale de la Compétitivité et des Services (DGCIS) les travaux de préfiguration et de constitution de la Banque publique d’investissement (BPI), groupe public au service de l’accompagnement, du développement et du financement des PME et des ETI. Pierre Moscovici à Bercy le 17 octobre 2012 pour le lancement de la Banque publique d’investissement © Ministères (SG - P.Bagein) Ce projet majeur vise à constituer un groupe public intégré, disposant d’une filiale de financement et d’une filiale d’investissement. Le volet export de la BPI Tout en préservant l’autonomie des chaînes d’engagement en financement et en investissement, la BPI permettra de rationaliser les dispositifs existants et de mutualiser les moyens publics affectés au développement des entreprises. La BPI disposera aussi de pôles régionaux dédiés au soutien à l’export constitués d’une équipe de développeurs à l’international, qui auront vocation à détecter, accompagner et suivre dans la durée les entreprises disposant d’un potentiel à l’exportation. Le nouvel ensemble, dont l’Etat détiendra le capital à parité avec la Caisse des dépôts et consignations (CDC), rassemblera notamment les entités du groupe Oséo, le Fonds stratégique d’investissement (FSI) et les sociétés de gestion CDC Entreprises et FSI Régions. Sur le modèle de ses ingénieurs d’affaires, des agents d’Ubifrance prendront leur place aux côtés des agents de la BPI chargés des financements, des fonds propres, des prêts et de l’innovation, dans ce qui constituera la porte d’entrée unique pour l’international, simplifiant ainsi les démarches des entreprises. Dans un calendrier très contraint, la DG Trésor a élaboré le projet de loi constituant le cadre juridique du nouvel ensemble. Le projet de loi relatif à la création de la BPI a été présenté en Conseil des ministres le 17 octobre 2012. La loi a été promulguée le 31 décembre 2012, permettant l’organisation d’un premier conseil d’administration de la société faîtière dès le 21 février 2013. En outre, la BPI devrait garantir un élargissement de l’accès au financement au bénéfice des PME et des ETI en permettant une meilleure articulation des dispositifs publics actuels de soutien financier à l’export : Oséo, Coface, Ubifrance. L’organisation de la BPI permettra un ancrage régional renforcé. Les actuelles directions régionales d’Oséo constitueront en effet l’ossature du réseau régional de la BPI qui rassemblera des représentants des activités financement et investissement. Chaque région sera aussi associée à la stratégie de la BPI sur son territoire au sein du comité régional d’orientation présidé par le président du conseil régional. Pour encadrer cette coopération, des accords de partenariat seront signés, en 2013, entre la BPI et les opérateurs de l’Etat déjà chargés de soutenir les entreprises à l’export (Ubifrance et Coface). Renouer avec la croissance et l’emploi et restaurer notre compétitivité / Dynamiser nos entreprises et faciliter leur accès aux financements 53 La réforme de la fiscalité de l’épargne au service de la croissance Dans le cadre de la mission confiée par le Premier ministre aux parlementaires Karine Berger et Dominique Lefebvre en octobre 2012, la DG Trésor a participé, avec la direction de la Législation fiscale, aux réflexions menées sur l’épargne financière et sur son rôle dans le financement de l’économie. La mission s’inscrit dans la continuité de la réforme engagée lors de la loi de finances pour 2013 avec l’alignement de la fiscalité d’une partie des revenus du capital sur celle des revenus du travail et dans le contexte général de redressement des finances publiques. Elle a pour objectif d’identifier les allocations peu efficaces de l’épargne financière pour le financement de l’économie, et de proposer des pistes de réforme permettant de combler ces lacunes. Il s’agit de mieux répondre aux besoins de financement de long terme de l’économie, notamment en fonds propres et pour les PME, en élargissant la réflexion aux produits à fiscalité préférentielle (assurance-vie, PEA). Cette réforme s’inscrit par ailleurs dans un contexte de renforcement de la réglementation financière, et pourrait répondre à un objectif d’adaptation de la règlementation des produits à fiscalité préférentielle à ce nouveau contexte. Le rapport de synthèse de ces travaux a été publié début avril 2013. Concernant l’épargne réglementée, la DG Trésor a conçu et mis en œuvre en 2012 deux réformes structurelles et le relèvement des plafonds du livret de développement durable et du livret A. La première a consisté à introduire un contrôle de la multi-détention du livret A à compter du 1er janvier 2013 : désormais, avant toute ouverture d’un livret A, la banque concernée doit s’assurer auprès de l’administration fiscale que le client n’en détient pas déjà un ; cette procédure vise à réduire les situations de détentions multiples de livrets A en infraction avec la loi. 54 © Pascal Dolemieux - Agence Metis La seconde a introduit une souplesse dans les flux financiers entre les établissements bancaires collecteurs de l’épargne réglementée et le fonds d’épargne géré par la Caisse des dépôts : depuis l’entrée en vigueur de cette réforme en août 2012, les établissements de crédit qui le souhaitent peuvent centraliser les dépôts collectés ou appeler les financements nécessaires auprès du fonds d’épargne en cas de décollecte dans les dix jours ; cette évolution permet d’améliorer la situation de liquidité des établissements bancaires. Au-delà de ces réformes, et en anticipation d’une réflexion plus large sur l’évolution de l’épargne réglementée, la DG Trésor a, conformément aux engagements du Président de la République, mis en œuvre le doublement du plafond du livret de développement durable (LDD) au 1er octobre 2012 (plafond porté à 12 000 €) et le relèvement du plafond du livret A au 1er octobre 2012 et au 1er janvier 2013 (plafond porté successivement à 19 125 € et à 22 950 €), pour les personnes physiques. Ces relèvements de plafond permettent notamment d’assurer le financement du logement social, conformément à la mission prioritaire confiée par la loi au fonds d’épargne et aux objectifs ambitieux du Gouvernement en termes de construction de logements. Le soutien aux entreprises en difficulté Le Comité Interministériel de Restructuration Industrielle (CIRI) a pour mission d’aider les entreprises en difficulté à élaborer et mettre en œuvre des solutions permettant d’assurer leur pérennité et leur développement. Le CIRI est compétent pour les entreprises de plus de 400 salariés. Les entreprises de moins de 400 salariés relèvent des Commissaires au redressement productif en lien avec les Comités départementaux d’examen des problèmes de financement des entreprises (CODEFI), placés sous l’autorité des préfets. L’équipe du CIRI © Ministères (SG – A. Seux) Créé en1982 pour faire face aux restructurations industrielles, le CIRI soutient depuis lors les entreprises en difficulté, dans un cadre amiable, en toute confidentialité. Plus que jamais, le CIRI demeure une structure souple, réactive, au service de la pérennité des entreprises, assurant un rôle de coordination et de pivot dans leurs négociations avec leurs partenaires financiers et industriels. La gouvernance d’entreprise Dès l’été 2012, le Gouvernement a lancé une réflexion sur la gouvernance des entreprises et l’encadrement des rémunérations de leurs dirigeants. Ces travaux doivent déboucher sur un projet de loi. Dans ce cadre, la DG Trésor a procédé en août et septembre à une consultation publique autour de questions ouvertes sur les grands sujets pouvant être intégrés à la réforme : mise en place d’un vote des actionnaires sur les rémunérations des dirigeants, encadrement de certains éléments de rémunérations, cumul des mandats d’administrateur, etc. Cette consultation a rencontré un grand intérêt et la DG a analysé plus de 60 réponses en provenance de représentants des entreprises, de syndicats, d’associations d’actionnaires, de juristes... En outre, la DG Trésor a présenté les principaux enjeux de cette réforme devant la mission d’information mise en place par la Commission des lois de l’Assemblée nationale. Le projet de loi élaboré par la DG Trésor sur la base des orientations adoptées par le Gouvernement devrait être présenté en Conseil des ministres puis déposé au Parlement au cours du premier semestre 2013. Arnaud Montebourg à Bercy le 19 septembre 2012 © Ministères (SG – D.H. Simon) Les 30 ans du CIRI Le CIRI a fêté ses 30 ans le 19 septembre 2012 à Bercy lors d’un colloque qui avait comme objectif de dresser un bilan de l’accompagnement par l’État des entreprises en difficulté, et clôturé par le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg. Tables rondes et témoignages de chefs d’entreprises et de professionnels du retournement d’entreprises en difficulté ont été l’occasion de revenir sur les évolutions de la politique industrielle de l’Etat et du cadre juridique de traitement des difficultés des entreprises depuis 30 ans. Le rapport d’activité du CIRI pour 2011, remis aux participants à cette occasion, a été complété d’un dossier spécial : 1982-2012, les 30 ans du CIRI. Renouer avec la croissance et l’emploi et restaurer notre compétitivité / Dynamiser nos entreprises et faciliter leur accès aux financements 55 Fonder l’action sur un diagnostic approfondi de la situation économique Renforcer notre crédibilité budgétaire Réorienter notre système bancaire vers l’économie réelle Informer et protéger davantage les consommateurs Dynamiser nos entreprises et faciliter leur accès aux financements Restaurer une offre compétitive et l’attractivité de notre territoire Poursuivre les réformes pour davantage de croissance et de justice sociale Une approche ciblée vers les marchés géographiques et les secteurs les plus porteurs à l’export Faisant suite à une demande de la ministre du Commerce extérieur, la DG Trésor a mené, en lien avec Ubifrance, une étude sur les couples pays-secteurs les plus porteurs pour le commerce extérieur. Elle combine, avec une dimension prospective, une approche quantitative, afin d’évaluer la demande mondiale, de quantifier la croissance attendue des importations par pays et par secteur et de mesurer la performance de la France pour chacun d’eux et une approche qualitative, qui a confronté les données statistiques aux réalités locales dans les 47 pays définis comme les plus porteurs d’ici 2022 par la première phase. D’un point de vue géographique, l’étude a montré que les pays développés, au premier rang desquels l’Union européenne, restent les principaux acteurs du commerce mondial, même si leur poids dans les importations mondiales décroit (de 70 à 64% entre 2012 et 2022). Si la part des pays émergents est moindre (de 30 à 36% sur la même période), ils offriront toutefois la moitié du potentiel d’importations supplémentaires sur les 10 prochaines années en raison d’une forte croissance économique. D’un point de vue sectoriel, l’étude a mis en avant que les secteurs les plus porteurs pour l’offre française sont l’agroalimentaire, les machines, les produits pharmaceutiques, les dispositifs médicaux, la chimie, l’énergie, l’aéronautique, les transports ferroviaires, les Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC), la ville durable, les énergies renouvelables et le luxe. Nicole Bricq à Bercy le 3 décembre 2012 © Ministères (SG-P.Vedrune) Quatre thématiques porteuses ont pu ainsi être définies par la DG Trésor : agriculture et agroalimentaire ; santé et bien-être ; ville et mobilité ; NTIC et services à haute valeur ajoutée. Le directeur général du Trésor a présenté les résultats de cette étude lors d’une conférence organisée, le 3 décembre 2012, par la Ministre du Commerce extérieur, qui a choisi de concentrer ses efforts et son action de mobilisation, de structuration et de promotion de l’offre française autour des besoins « mieux se nourrir », « mieux se soigner », « mieux communiquer », « mieux vivre en ville ». La DG Trésor et ses services à l’étranger sont mobilisés sur la mise en œuvre de cette stratégie : ciblage des déplacements ministériels sur les pays prioritaires, veille économique, participation aux groupes de travail export des Comités stratégiques de filières pilotés par la DGCIS, adéquation des mesures annoncées dans le Pacte national pour la croissance, la compétitivité et l’emploi avec les priorités géographiques et sectorielles, etc. Renouer avec la croissance et l’emploi et restaurer notre compétitivité / Restaurer une offre compétitive et l’attractivité de notre territoire 57 Des dispositifs de financement export, en phase avec les meilleures pratiques étrangères La politique de soutien financier public aux exportations menée pendant la crise de manière contra-cyclique et à instruments constants a atteint ses limites du fait de changements structurels affectant les financements bancaires et de la plus forte compétitivité des instruments publics dont bénéficient les concurrents étrangers de nos exportateurs. Dans ce contexte, la DG Trésor a proposé en juin 2012 un plan d’amélioration de la compétitivité du financement de nos exportations. Sur la base de ces propositions, un premier volet de réformes a été adopté par la loi de finances rectificative pour 2012 (article 84), conformément au Pacte national pour la croissance, la compétitivité et l’emploi. Il comporte les trois mesures suivantes : - la mise en place d’une garantie rehaussée de refinancement, qui créera un nouvel accès à la liquidité pour les banques et offrira des ressources plus compétitives aux clients de nos exportateurs. Cette garantie permettra le refinancement de crédits-exports par des investisseurs (entreprises d’assurance, autres établissements de crédit…) qui ne souhaitent pas prendre de risque sur l’entité ayant accordé un crédit-export ou sur un acheteur étranger. Pour ces investisseurs, le risque de défaut de la banque sera couvert par la Coface agissant pour le compte de l’État de façon inconditionnelle et à première demande ; - l’instauration d’une garantie de change sur la valeur résiduelle des aéronefs qui permettra de développer les financements d’avions en euros (en couvrant le risque de change sur la revente des actifs en cas de sinistre) et ainsi de diversifier les sources de financement des clients des exportateurs aéronautiques français. En échange d’une prime d’assurance, la Coface s’engagera à indemniser la différence eurodollar sur la revente de l’actif enregistrée par la banque en cas de sinistre. De cette façon, les établissements de crédit et les investisseurs auront moins de difficultés à financer en euros des actifs du secteur aéronautique dont les marchés d’occasion fonctionnent en dollars ; - l’extension à ATR, Eurocopter et Superjet de la garantie inconditionnelle à première demande 58 © DR portant sur 100% du montant financé pour l’achat d’aéronefs qui est aujourd’hui cantonnée à Airbus. Une telle mesure permettra de mettre ATR, Eurocopter et Superjet sur un pied d’égalité avec leurs concurrents en optimisant les coûts de financement de leurs livraisons, le risque pour l’Etat étant, au moins en partie, compensé par une sureté sur l’actif. Ces exportateurs n’avaient, jusqu’à cette loi, accès qu’au régime commun d’assurance-crédit, qui consiste en une assurance portant sur seulement 95% du montant financé. Par ailleurs, le Pacte national pour la croissance prévoit la mise en place d’un dispositif de refinancement public des crédits-export, qui est actuellement à l’étude par la DG Trésor, et qui vise à répondre, dans le respect du droit communautaire, aux schémas équivalents dont peuvent bénéficier les concurrents étrangers, notamment allemands. D’autres chantiers engagés au cours de l’année 2012 par la DG Trésor ont vocation à se concrétiser en 2013 : - la mobilisation de nouvelles sources de financement de nos exportations (possibilité pour les entreprises d’assurance d’accorder des crédits-export, éligibilité des crédits-export au marché obligataire allemand des Pfandbriefe, garantie d’émissions obligataires en préfinancement des livraisons d’aéronefs) ; - l’octroi de soutiens publics aux ventes réalisées en France lorsqu’elles sont en concurrence avec des offres bénéficiant de soutiens financiers publics étrangers ; - l’extension du dispositif temporaire de garantie publique de court terme (durée inférieure à deux ans) pour les exportations à destination de la Grèce (voir aussi page13). L’accompagnement des entreprises à l’export Seules 117 000 entreprises sur un total de 3 millions sont exportatrices, et 70% des entreprises nouvellement exportatrices stoppent leur activité à l’export après un an d’activité. C’est pourquoi, le Pacte pour la croissance, la compétitivité et l’emploi a fixé à 1000 le nombre d’ETI et PME de croissance devant faire l’objet d’un accompagnement personnalisé à l’export dans le cadre de la BPI. Ce volet a été préparé par la DG Trésor. Pour mettre en œuvre cette disposition, la DG Trésor coordonne les actions de la BPI, d’Ubifrance, de la Coface et de l’Association des Régions de France (ARF) en vue de définir les prestations qui seront offertes dans le cadre de cet accompagnement personnalisé à l’export, et de fixer les modalités d’évaluation du nouveau dispositif. Parallèlement, la DG Trésor procède à l’opération relativement complexe - d’identification des entreprises qui bénéficieront du soutien personnalisé, en croisant plusieurs critères susceptibles de définir leur potentiel exportateur (taille, secteur, caractère innovant, localisation régionale, indépendance vis-à-vis d’un grand groupe, etc.). Le Pacte précise aussi qu’il faut « Développer le nombre de Volontaires Internationaux en Entreprise (VIE) de 25% en trois ans et en démocratiser l’accès pour les PME et ETI et pour des profils plus diversifiés de diplômés ». Afin de mettre en œuvre cette mesure, la DG Trésor a présenté à la ministre du Commerce extérieur un plan d’action en six points : lever les contraintes administratives rencontrées par les VIE dans les pays de résidence ; sécuriser le régime social des VIE ; éviter la double imposition fiscale des VIE ; démocratiser l’accès du VIE aux moins diplômés (« VIE Pro ») ; rendre le dispositif VIE plus facilement accessible aux PME et ETI ; articuler le contrat VIE et le contrat de génération. Le Pacte met, en outre, en avant l’opportunité pour les entreprises de se structurer en filières, au travers notamment de la signature de nouveaux contrats Etat-filière d’ici l’été 2013. Ces contrats, dont le contenu est discuté au sein des Comités stratégiques Nicole Bricq à Nantes à l’occasion de l’« International Connecting Day » le 4 octobre 2012 ©Yvonnik Martin L’Alexandre / DR ©ymla44 de filière (CSF), pilotés par le Conseil national de l’industrie, devront comporter des engagements en matière d’export (relations entre les grands groupes et les PME, mutualisation des achats, etc.). La DG Trésor participe activement aux groupes de travail consacrés à l’export au sein des CSF, notamment dans les quatre grands secteurs d’activité prioritaires retenus par la ministre (agroalimentaire, santé, numérique, ville respectueuse de l’environnement). En parallèle du Pacte, l’Etat et les Régions ont consacré, dans une déclaration commune du 12 septembre 2012 le rôle des Régions en matière de développement économique de leur territoire, notamment à l’international. L’engagement a été pris de faire progresser de 10 000 en trois ans le nombre de PME et ETI exportatrices. La future loi sur la décentralisation pourrait consacrer ces orientations en prévoyant, par exemple, la mise en place de plans régionaux pour l’internationalisation des entreprises (PRIE), et la création de plateformes régionales d’accueil des PME. La structuration des filières d’excellence à l’export : l’exemple du nucléaire Le renforcement de la gouvernance et des moyens des comités de filières de la Conférence Nationale de l’Industrie est une des propositions du rapport Gallois sur la compétitivité. L’étude publiée par la DG Trésor en octobre 2012, qui identifie les couples pays/secteurs à fort potentiel à l’international, s’inscrit dans cette volonté de concentrer l’action de l’Etat sur des filières. De ce point de vue, les actions menées pour structurer la filière nucléaire à l’export constituent des exemples Renouer avec la croissance et l’emploi et restaurer notre compétitivité / Restaurer une offre compétitive et l’attractivité de notre territoire 59 intéressants, qui mobilisent l’ensemble des acteurs : - Les services de l’Etat d’une part : un Conseil de Politique Nucléaire (CPN), présidé par la Présidence de la République, a été recréé dès avril 2008 (le premier CPN ayant été lancé en 1975). Il définit les grandes orientations de la politique nucléaire et veille à leur mise en œuvre, notamment en matière d’exportation. Plus récemment (septembre 2012), un Comité Export Nucléaire a été créé et placé sous la présidence du Premier ministre afin de traiter les dossiers Export au cas par cas. Outre ces deux organes de pilotage, l’Etat dispose depuis 2010 du Secrétariat interministériel du nucléaire à l’international (SINI), qui travaille conjointement avec la Commission interministérielle d’appui aux contrats internationaux (CIACI) à la définition et à la mise en œuvre des actions d’accompagnement institutionnel. - Les entreprises elles-mêmes d’autre part. La filière nucléaire s’est organisée, sous l’impulsion du CPN. Un Comité Stratégique de Filière Nucléaire – qui réunit l’ensemble des acteurs de la filière - a été créé en février 2011. Un groupe de travail Export a, aussi, été créé, qui a identifié trois principaux axes d’amélioration du positionnement de l’offre à l’international : la mise en place d’un Observatoire, lieu d’échange destiné à relayer les informations publiques utiles à la filière ; la promotion de la filière française, qui devrait rapidement mener à la création d’un « GIFAS du nucléaire », le GIFEN ; le renforcement des leviers de l’offre française, à commencer par la formation, la normalisation et le soutien aux PME. La DG Trésor est étroitement associée au travail de ces instances de pilotage stratégique. La mobilisation des financements européens au service de la croissance Le « Pacte pour la croissance et l’emploi » a été adopté par le Conseil européen des 28 et 29 juin 2012 à l’initiative de la France. La DG Trésor a joué un rôle de chef de file dans la négociation et la mise en œuvre des mesures adoptées, tant dans la négociation des textes communautaires que par son rôle de représentation de la France au Conseil d’administration de la Banque européenne d’investissement (BEI). La DG Trésor se mobilise pour informer l’ensemble des ministères concernés sur le contenu précis et les règles particulières applicables à ces nouveaux financements. Le Pacte prévoit un effort de financement de 120 milliards d’euros au service de la croissance qui s’articule ainsi : - 60 Md€ de prêts supplémentaires de la BEI grâce à une augmentation du capital versé de 10 milliards d’euros ; - 55 Md€ de reprogrammation de fonds structurels non encore utilisés ; - plus de 4,5 Md€ de projets d’investissements dont le financement sur le marché serait permis par la phase pilote de l’initiative « obligations de projet » (project bonds) qui bénéficie de 230 M€ issus du budget communautaire. 60 Conseil européen du 28 juin 2012 © Conseil de l’Union européenne Les mesures de financement du Pacte pour la croissance et l’emploi sont entrées en phase de mise en œuvre : la reprogrammation des fonds structurels a été engagée, le règlement créant la phase pilote des obligations de projet a été adopté en juillet 2012 et l’augmentation de capital de la BEI est entrée en vigueur le 31 décembre 2012. Cette augmentation de capital va permettre la mise en œuvre par la BEI de financements supplémentaires de 20 Md€ par an de 2013 à 2015. A cette fin, les Etats membres ont approuvé au Conseil d’administration du 18 décembre 2012 le plan opérationnel de la Banque pour 2013-2015. Ce plan réaffirme par ailleurs le rôle central que l’institution joue dans la mise en œuvre de la phase pilote des obligations de projet et renforce les moyens d’intervention du Fonds européen d’investissement (capital-risque) dont, aux côtés de la Commission européenne, la BEI est le principal actionnaire. Ces mesures auront un impact important en France. Ainsi, après un dialogue avec le Ministre de l’Economie et des Finances, gouverneur de la BEI, le Président de la BEI a déclaré devant la commission des finances de l’Assemblée nationale que l’augmentation d’activité devrait se traduire par un total des financements de la BEI en France d’environ 7 Md€ par an, soit une hausse de 50% par rapport à 2012, pour chacune des trois années concernées. Afin d’optimiser l’impact du Pacte L’attractivité du territoire français La France s’est maintenue, en 2011, comme l’une des premières destinations des investissements directs étrangers (IDE). Avec 41 Md$ d’IDE entrants, elle est la 11ème destination mondiale (comme en 2009), et la 3ème destination européenne, derrière la Belgique (89 Md$) et le Royaume-Uni (54 Md$), mais devant l’Allemagne (40 Md$). L’ouverture de la France s’est renforcée en une décennie : les stocks d’IDE représentent 35 % du PIB en 2011, contre 29 % en 2000. européen pour la croissance et l’emploi en France, un travail interministériel a été conduit depuis l’été pour sensibiliser les porteurs de projets. De nombreux contacts ont eu lieu notamment avec la Commission européenne, la BEI, les investisseurs institutionnels publics et privés. Plus de 20 000 sociétés étrangères y sont aujourd’hui implantées. Ces résultats sont d’autant plus appréciables que l’environnement économique international est dégradé et très concurrentiel. Le renforcement de l’attractivité de la France constitue l’un des axes prioritaires du Pacte national pour la croissance, la compétitivité et l’emploi du 6 novembre 2012. Il a en effet été décidé de créer un crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi ayant pour objet d’alléger le coût du travail de 20 Md€ pour l’ensemble des entreprises, et d’améliorer l’accès des entreprises au financement et à l’innovation à travers la BPI, deux chantiers qui mobilisent pleinement la DG Trésor. L’approfondissement du dialogue bilatéral avec les grands émergents La DG Trésor a poursuivi en 2012 la modernisation du dialogue économique et financier avec les pays émergents. L’objectif recherché est tout d’abord d’élargir le champ de ces dialogues, traditionnellement centrés sur des questions commerciales, vers les questions de régulation économique et financière, prenant acte des responsabilités prises par le monde émergent au niveau mondial au travers notamment du G20. Dans le même temps, les dialogues politiques et administratifs demeurent un outil efficace de soutien aux entreprises hors d’Europe, lorsqu’ils sont organisés à bon niveau. En 2012, la DG Trésor a, dans cet esprit, travaillé sur la modernisation de notre dialogue avec, par exemple, la Chine, l’Algérie et le Brésil. Elle a ainsi participé à la définition du volet économique du nouveau partenariat stratégique franco-brésilien, qui a donné lieu à la signature d’une déclaration conjointe par le Président de la République et son homologue brésilienne, Dilma Rousseff, le 11 décembre 2012. Ce partenariat prévoit notamment la création d’un Forum économique France-Brésil, qui se tiendra, dès 2013, sous la présidence des ministres des finances des deux pays, et qui évoquera les perspectives des entreprises, les coopérations économiques ainsi que l’ensemble des questions économiques, commerciales et financières d’intérêt commun. Jean-Marc Ayrault, Premier ministre, a reçu Dmitri Medvedev, président du Gouvernement de la Fédération de Russie, à l’occasion du XVIIe séminaire intergouvernemental franco-russe © Yves Malenfer/Service photo/Matignon En Algérie, la visite du Président de la République, en décembre 2012, a permis de relancer le dialogue économique bilatéral. Plusieurs accords, préparés par la DG Trésor, ont ainsi pu être signés tels qu’un mémorandum de coopération financière et une déclaration conjointe sur le partenariat industriel et productif. En outre, un comité mixte économique franco-algérien a été créé afin d’assurer un suivi régulier de l’ensemble de la relation économique bilatérale. Une stratégie de co-localisation industrielle entre la France et l’Algérie, basée sur un partage de la chaîne de valeur, est actuellement à l’étude. Renouer avec la croissance et l’emploi et restaurer notre compétitivité / Restaurer une offre compétitive et l’attractivité de notre territoire 61 En Chine, la DG Trésor travaille sur la mise en place d’un dialogue économique et financier de haut niveau, en parallèle des structures déjà existantes (dialogue stratégique tenu au niveau de la Présidence de la République et de la Commission mixte présidée par les ministres du Commerce extérieur). Cette nouvelle structure de dialogue devrait aborder l’ensemble des questions du spectre économique, financier et industriel. Il convient enfin de noter la reprise ou l’intensification, en 2012, de notre dialogue économique avec des pays tels que la Turquie (tenue du 3e Comité mixte économique et commercial à Paris le 20 novembre 2012), l’Afrique du Sud (tenue du Forum de dialogue économique à Pretoria le 22 novembre) et le Venezuela (tenue de la 3e Commission bilatérale à Caracas le 24 novembre). Une politique commerciale équilibrée Marquée par une certaine atonie des négociations commerciales multilatérales à l’Organisation mondiale du commerce, l’année 2012 a en revanche été marquée par une actualité fournie en matière d’accords commerciaux bilatéraux, qui font l’objet d’une priorité forte de l’Union européenne ces dernières années. La DG Trésor, chargée du suivi de ces négociations en lien avec les autres administrations concernées, a continué à faire entendre la voix de la France au sein des instances européennes et à orienter notre politique commerciale commune en faveur des intérêts de l’économie française. Les négociations d’accords de libre-échange : une forte actualité en 2012 La négociation par l’UE d’accords de libre-échange peut apporter une contribution à la croissance et à la création d’emploi, si elle se fixe pour objectif une logique de réciprocité, d’établissement d’une concurrence loyale et de libéralisation équilibrée. La DG Trésor poursuit un travail de sensibilisation auprès de la Commission européenne afin que l’UE place les intérêts offensifs des exportateurs français au centre de ses préoccupations, sans négliger un traitement approprié de certaines sensibilités. Les priorités de notre démarche concernent la suppression des entraves au commerce, l’obtention de conditions d’investissement appropriées, la protection de la propriété intellectuelle et une plus grande ouverture des marchés publics des pays tiers. L’année 2012 a été marquée par les événements suivants : - le Conseil a autorisé le 29 novembre 2012 la Commission à lancer les négociations d’un accord de libreéchange avec le Japon. La DG Trésor a mobilisé sa capacité d’influence pour obtenir, dans le mandat de négociation, que la négociation soit menée dans un 62 Pascal Lamy, directeur général de l’Organisation mondiale du commerce, Karel De Gucht, commissaire européen chargé du commerce et Angel Gurria, secrétaire général de l’OCDE, lors du lancement à Paris de la base de données OCDE-OMC sur le commerce en valeur ajoutée. © OCDE - Michael Dean esprit de réciprocité : exigence d’un parallélisme strict et effectif entre les barrières non-tarifaires japonaises et les barrières tarifaires européennes, accès transparent et non-discriminatoire aux marchés publics ferroviaires, traitement protecteur du secteur automobile. - les négociations avec le Canada, lancées en 2009, ont fortement progressé en 2012. Elles n’aboutiront, cependant, qu’en 2013 pour ce qui concerne notamment le traitement des produits sensibles agricoles et des services audiovisuels. - la finalisation des négociations avec Singapour en décembre 2012 couronne la stratégie de l’Union européenne visant à approfondir ses relations commerciales avec les pays de l’Asie du sud-est. Après avoir ouvert des négociations avec la Malaisie en janvier 2011, la Commission a entamé en septembre 2012 des négociations avec le Vietnam. L’année 2012 a également permis d’avancer vers la négociation d’un accord de libre-échange avec les Etats-Unis. La remise du rapport intermédiaire du groupe de travail de haut niveau sur la croissance et l’emploi a été saluée par un communiqué conjoint des présidents Obama, Barroso et Von Rompuy en marge du G20 de Los Cabos en juin 2012. Alors que cette négociation comporte un certain nombre de risques qui font l’objet d’une grande vigilance (préférences collectives en matière agricole, question de la diversité culturelle, marchés publics), la DG Trésor, consciente de ces difficultés, a cherché également à identifier les intérêts offensifs de la France dans le cadre de cet accord commercial transatlantique, notamment en matière de barrières non tarifaires et de convergence réglementaire. Un tel accord présenterait, en effet, de réelles opportunités, aussi bien d’un point de vue économique (gains par l’intégration des économies) que géopolitique (rôle d’entraînement mondial en matière de convergence réglementaire et de standards industriels). tiers. Celui-ci a été adopté au collège des commissaires du 21 mars 2012 et discuté en première lecture dans les groupes de travail du Conseil en 2012, grâce notamment à la mobilisation des autorités françaises et de la Direction générale. L’objectif du projet de règlement n’est pas de fermer le marché européen mais, à l’inverse, d’ouvrir les marchés des États-tiers en restaurant le pouvoir de négociation de l’UE face à ses partenaires commerciaux. Le Conseil européen du 16 septembre 2010 avait reconnu le principe de réciprocité dans les échanges internationaux. Cette notion vise d’abord à garantir des résultats équilibrés dans les négociations commerciales, fondés sur des concessions symétriques et le principe du bénéfice mutuel entre l’UE et les pays tiers, ainsi que sur le respect des règles d’un commerce international loyal. Aux côtés de la ministre du Commerce extérieur, la DG Trésor promeut sans relâche cette approche auprès de la Commission européenne et du Conseil. Le dispositif proposé par la Commission s’appuie sur deux piliers. D’une part, une autorité adjudicatrice pourrait demander à la Commission l’autorisation d’exclure d’un appel d’offre de plus de 5 millions d’euros une offre issue d’un pays dont les marchés publics du même secteur sont fermés aux entreprises européennes. D’autre part, la Commission, après enquête sur l’ouverture effective des marchés publics de pays tiers puis négociation infructueuse pour ouvrir les marchés fermés, pourrait demander au Conseil l’autorisation d’exclure des marchés publics européens, dans un secteur précis, les offres issues du pays fermé. Le projet de règlement renforcerait également la surveillance des offres anormalement basses. Les discussions sont difficiles et se poursuivront en 2013. De nombreux Etats membres demeurent sceptiques voire opposés au projet de texte, mais la direction générale a mené tout au long de l’année, à tous les niveaux, des actions de sensibilisation et de soutien à ce projet, en appui à la ministre du Commerce extérieur. Ce principe trouve plus particulièrement sa concrétisation en matière de marchés publics, avec le projet de règlement relatif à l’accès des produits et services originaires de l’Union aux marchés publics des pays Au-delà des marchés publics, la Direction générale du Trésor continuera à soutenir le principe de réciprocité et fera des propositions pour l’élargir à d’autres dimensions du commerce international. La réciprocité dans le commerce international à la croisée des chemins Renouer avec la croissance et l’emploi et restaurer notre compétitivité / Restaurer une offre compétitive et l’attractivité de notre territoire 63 Fonder l’action sur un diagnostic approfondi de la situation économique Renforcer notre crédibilité budgétaire Réorienter notre système bancaire vers l’économie réelle Informer et protéger davantage les consommateurs Dynamiser nos entreprises et faciliter leur accès aux financements Restaurer une offre compétitive et l’attractivité de notre territoire Poursuivre les réformes pour davantage de croissance et de justice sociale La préparation des grands rendez-vous L’année 2012 a été jalonnée de grands rendez-vous économiques, sociaux et environnementaux sur lesquels la DG Trésor a apporté son conseil et son expertise. Elle a contribué à éclairer la réflexion gouvernementale sur les dossiers porteurs d’un enjeu important. Les grandes conférences Claire Waysand, Pierre Moscovici, Ramon Fernandez © Ministères (SG - P.Vedrune) La Conférence nationale contre la pauvreté La direction générale du Trésor a participé à la préparation de la Conférence nationale contre la pauvreté, organisée par le Gouvernement les 10 et 11 décembre 2012. A la demande de Bertrand Fragonard, en charge du groupe de travail « Accès aux droits, aux minima et tarifs sociaux et à l’intervention sociale », la direction générale a été chargée d’évaluer le coût et les effets redistributifs de deux grandes familles de scénarios d’aide en direction des ménages modestes. La première famille de scénarios a consisté en une revalorisation générale du montant forfaitaire du revenu de solidarité active (RSA), la seconde en une revalorisation ciblée du RSA. A la suite de cette conférence, le Premier Ministre a annoncé, dans le cadre du plan pluriannuel contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale, avoir retenu une augmentation de 10 % du montant forfaitaire du RSA. La Grande conférence sociale La DG Trésor a contribué à alimenter la réflexion du Gouvernement et des partenaires sociaux lors de la Grande conférence sociale de juillet. La table ronde « assurer des systèmes de rémunérations justes et efficaces » était présidée par Pierre Moscovici. La direction générale du Trésor était en première ligne, avec les présentations de Claire Waysand, directrice générale adjointe concernant le Smic et l’épargne salariale, et la préparation de nombreux documents du fond de dossier. La Conférence environnementale L’expertise de la DG Trésor a notamment été sollicitée sur différentes pistes de mesures que la Conférence des 14 et 15 septembre 2012 a inscrites dans la « Feuille de route pour la transition écologique ». La direction est étroitement associée aux travaux de mise en œuvre de cette feuille de route depuis septembre 2012, en particulier sur le renforcement de la fiscalité écologique, qui fait l’objet d’un Comité ad hoc présidé par l’économiste spécialiste du climat Christian de Perthuis. Le Comité pour la fiscalité écologique (CFE), installé le 18 novembre 2012 par les ministres de l’Economie et de l’Ecologie, associe l’ensemble des parties prenantes (syndicats de salariés, Parlementaires, collectivités locales, entreprises, ONG, universitaires) représentés au Conseil national pour la Transition énergétique (CNTE). Il a pour mission de formuler des avis sur le renforcement de la fiscalité environnementale, en cohérence avec le plan national pour la compétitivité, la croissance et l’emploi qui prévoit au moins 3 Md€ de nouvelles recettes issues de la fiscalité écologique d’ici à 2016 pour financer le crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE). La direction générale est régulièrement sollicitée pour fournir des évaluations sur l’impact anticipé des différentes pistes de réforme fiscale examinées par le Comité dans le domaine de l’énergie et du climat, de la biodiversité et de l’artificialisation des sols, de la protection de la ressource en eau, de la qualité de l’air et des déchets. Faisant suite aux orientations fixées par le Président de la République pour faire de la France la nation de l’excellence environnementale, le Gouvernement a voulu que s’ouvre un grand débat national sur la transition énergétique (DNTE) qui se déroulera dans toute la France jusqu’en juillet 2013 et conduira à un projet de loi de programmation à l’automne 2013. La direction générale du Trésor participe aux différents groupes de travail mis en place dans le cadre de ce débat, notamment sur l’efficacité et la sobriété énergétiques, les scénarios de mix énergétique à moyen-long terme, les énergies renouvelables, les coûts et le financement de la transition énergétique. Sur ce dernier sujet, la direction prend une part active à l’élaboration du Livre Blanc sur le finance- Renouer avec la croissance et l’emploi et restaurer notre compétitivité / Poursuivre les réformes pour davantage de croissance et de justice sociale 65 ment de la transition écologique dont le pilotage revient conjointement au ministre de l’Ecologie et au ministre de l’Economie. Elle a organisé avec le Commissariat général au Développement Durable (CGDD) un séminaire sur ce thème le jeudi 12 juillet 2012 à Bercy, avec la participation de plusieurs experts de haut niveau et de représentants des entreprises, industrielles et financières. ayant commencé à travailler tôt. La direction générale du Trésor a participé à la réflexion commune sur ce sujet avec les ministères sociaux et leurs services, pour calibrer un dispositif adéquat, et un financement adapté. Ce travail a été réalisé dans des délais courts : le décret a été publié le 2 juillet 2012. Le logement Les négociations climatiques internationales La direction générale du Trésor participe au sein de la délégation française aux négociations climatiques internationales. Elle était présente à la 18e Conférence des Parties à la Convention-cadre de l’ONU sur les changements climatiques qui s’est tenue à Doha (Qatar) du 26 novembre au 8 décembre 2012. La DG Trésor est en particulier chargée du suivi des questions liées à l’avenir du Protocole de Kyoto, qui a été prolongé à Doha par une 2e période d’engagement de 2013 à 2020, et des financements internationaux en faveur du climat. La réflexion sur les sujets sociaux Le Smic Les questions relatives au salaire minimum ont également été un enjeu important pour la direction générale du Trésor. D’une part, comme chaque année, elle a alimenté les travaux du groupe d’experts sur l’évolution du Smic en produisant des études spécifiques sur l’évolution du revenu disponible des ménages rémunérés au Smic horaire, le niveau de vie des salariés rémunérés au voisinage du Smic et la conjoncture du marché du travail. Le rapport du groupe a été co-rédigé par le bureau « Marché du travail et politiques de l’emploi ». Ce document a été présenté à la Commission nationale de la négociation collective (CNNC) le 17 décembre présidée par le ministre du Travail. Par ailleurs, lors de la Grande conférence sociale début juillet, le Premier ministre a annoncé la modernisation de la règle d’indexation du Smic. Dans cette perspective, la direction générale a contribué à la réflexion du Gouvernement et des partenaires sociaux dans le cadre de la sous-commission « salaire » de la CNNC. Ce travail a débouché sur un décret présenté le 6 février 2013 au Conseil des ministres. Ce texte fait évoluer sensiblement les indicateurs retenus pour l’indexation. Ces règles d’indexation n’avaient pas été revues depuis la mise en place du Smic en 1970. Les retraites Afin d’assurer une plus grande équité entre assurés, le Président de la République a souhaité aménager le dispositif de départ anticipé à la retraite pour les assurés 66 La DG Trésor a accompagné la réflexion du Gouvernement en matière de politique du logement, dans un contexte d’évolution du débat économique vers une plus grande prise en compte des contraintes d’offre de foncier. La DG Trésor a produit des analyses économiques sur la régulation du marché de l’immobilier et des relations entre les différents acteurs qui ont permis d’éclairer les décisions politiques. A titre d’exemple, des travaux ont été menés sur les relations entre bailleurs et locataires ou sur l’importance des coûts de transaction lors de la cession de biens immobiliers (droits de mutation à titre onéreux, frais d’agence, etc.). Dans le cadre de la préparation de la loi de finances pour 2013, les analyses de la DG Trésor ont porté sur la mise en place d’une fiscalité incitative à la libération du foncier, ayant pour finalité d’augmenter l’offre de logements et de relancer la construction. Les analyses de la DG Trésor ont également été utiles à la préparation de la loi relative à la mobilisation du foncier public en faveur du logement et au renforcement des obligations de production de logement social qui a pour objectif d’augmenter l’offre de logements en facilitant la cession du patrimoine foncier public. En matière d’analyse de dispositifs de soutien à la demande, la DG Trésor a participé au calibrage du nouveau dispositif d’incitation à l’investissement locatif ainsi qu’au recentrage du dispositif de prêt à taux zéro et à son renforcement pour les accédants les plus modestes. Elle a également alimenté le débat relatif à l’encadrement temporaire des loyers. La modernisation de l’action publique Le Premier ministre a réuni en décembre 2012 le premier CIMAP (Comité interministériel de la modernisation de l’action publique), qui a arrêté plusieurs orientations pour une action publique plus efficace, dans le respect de nos engagements de finances publiques. Ces orientations ont été traduites à Bercy dans un programme ministériel de modernisation et de simplification (PMMS), à l’élaboration duquel la direction générale du Trésor a été largement associée. Ce programme sera mis en œuvre au cours de l’année 2013. Le soutien aux secteurs stratégiques de l’industrie française et la préparation de l’avenir Pour répondre à une demande du ministre du Redressement productif, et en lien avec la direction générale de la compétitivité, de l’industrie et des services (DGCIS), les équipes de la DG Trésor ont élaboré un dossier de propositions pour contribuer au redressement de l’industrie française. Trois facteurs ont contribué à la baisse continue du poids de l’industrie manufacturière dans l’économie française : les gains de productivité relativement plus élevés que dans les autres secteurs ; l’externalisation de certaines tâches au secteur des services aux entreprises ; et les effets de la concurrence internationale, dont la contribution aux destructions d’emplois est croissante depuis les années 2000. Les difficultés de l’industrie française face à la concurrence internationale, y compris intra-européenne, s’expliquent notamment par une progression plus rapide des coûts de production, à la fois des coûts salariaux et des coûts des consommations intermédiaires (énergie, immobilier, services scientifiques, techniques ou financiers…). Cette hausse des coûts a contraint les entreprises à concéder des efforts de marges importants, qui ont à leur tour pesé sur la capacité d’investissement et les dépenses en faveur de l’innovation, contribuant à détériorer leur compétitivité hors-prix et à retarder la modernisation de leur outil de production. En complément du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) qui vise à redonner rapidement des marges aux entreprises, la DG Trésor et la DGCIS ont proposé aux ministres des mesures structurelles visant à renforcer la compétitivité hors-prix des entreprises dans une perspective de long terme. Notamment, il importe de préserver un cadre favorable de soutien public à la R&D et l’innovation, de mieux former et orienter la main d’œuvre hautement qualifiée dont l’industrie a besoin, et de stimuler les démarches de différenciation, par le marketing, le design, l’excellence opérationnelle, etc. permettant une montée en gamme des produits industriels. En outre, la simplification et la stabilisation de l’environnement fiscal, juridique et réglementaire des entreprises, à tous les stades de leur développement, apparaissent comme des facteurs de compétitivité primordiaux pour favoriser l’investissement et la création d’emplois. © France Télécom La politique énergétique La proposition de loi du député François Brottes visant à préparer la transition vers un système énergétique sobre, déposée le 6 septembre 2012, a été adoptée en lecture définitive à l’Assemblée nationale le 11 mars 2013. Elle prévoit principalement la mise en place d’un bonus-malus sur les consommations résidentielles d’énergies de réseau, l’extension de la couverture des tarifs sociaux de l’électricité et du gaz ainsi que des assouplissements de la réglementation sur l’installation des parcs éoliens. La DG Trésor a notamment fourni des analyses sur la tarification progressive ainsi que sur différents scénarios d’extension de la couverture des tarifs sociaux de l’électricité et du gaz afin que, conformément aux annonces du Président de la République, 4 millions de ménages en situation de précarité énergétique bénéficient de ces tarifs sociaux de l’énergie. Un arrêté a ainsi été pris en novembre 2012 afin d’étendre la couverture des tarifs sociaux aux ménages éligibles à l’ACS (aide à l’acquisition d’une complémentaire santé), en plus des ménages éligibles à la CMUC (couverture maladie universelle complémentaire), soit un relèvement de 35% des plafonds de revenus pour l’éligibilité. La loi Brottes permettra quant à elle d’étendre les tarifs sociaux de l’électricité aux consommateurs éligibles des fournisseurs alternatifs et d’accroître le champ d’éligibilité via l’introduction d’un critère fiscal. Le bonus-malus automobile A l’occasion du plan de soutien au secteur automobile présenté par le Gouvernement le 25 juillet 2012, il a été décidé de renforcer le bonus-malus écologique, afin d’accélérer le développement des véhicules thermiques peu émetteurs de CO2, et des véhicules hybrides et électriques. La DG Trésor a participé à la définition du nouveau barème, en veillant à assurer Renouer avec la croissance et l’emploi et restaurer notre compétitivité / Poursuivre les réformes pour davantage de croissance et de justice sociale 67 l’équilibre budgétaire du dispositif entre les bonus versés et les recettes de malus, et en estimant l’impact du dispositif sur les ventes des constructeurs automobiles français et étrangers. Au 1er août 2012, le bonus pour un véhicule électrique est ainsi passé de 5 000 à 7 000 euros, et celui pour un véhicule hybride de 2 000 à 4 000 euros. Les bonus relatifs aux véhicules thermiques faiblement polluants ont été augmentés de 100 ou de 150 euros selon les cas. Ce barème a été reconduit pour l’année 2013. Par ailleurs, la loi de finances pour 2013 a durci les malus applicables à l’achat de véhicules les plus polluants, portant notamment le malus jusqu’à 6 000 euros pour les véhicules émettant plus de 200 gCO2/km. Le secteur des télécommunications Il a été marqué en 2012 par l’arrivée d’un quatrième opérateur mobile, qui a fortement stimulé la concurrence sur le marché des services mobiles et a modifié les positions des entreprises. La DG Trésor a analysé tout au long de l’année 2012 les conséquences de cette entrée en termes de gains de pouvoir d’achat pour les ménages et de compétitivité-prix pour les entreprises consommatrices de services de communications mobiles. Elle s’est également intéressée aux conséquences de cette entrée sur la situation du secteur, notamment en termes d’investissement et d’emploi, comme sur le reste de l’économie. Elle a alimenté les réflexions sur les mesures de régulation à même d’améliorer le fonctionnement du marché des services mobiles, comme le subventionnement des terminaux mobiles ou la situation des opérateurs de réseau virtuel. Le secteur des télécommunications est également confronté à d’importants investissements, dans le très haut débit fixe, avec le déploiement de la fibre optique, et le très haut débit mobile (la 4G). La DG Trésor a participé aux réflexions sur les incitations à donner aux acteurs afin de renforcer la dynamique d’investissement du secteur, qui s’est accélérée depuis le début de l’année 2012. A la demande de la ministre déléguée auprès du ministre du Redressement productif, chargée des PME, de l’innovation et de l’économie numérique, la DG Trésor a notamment analysé les conséquences d’une ouverture à la 4G de nouvelles bandes de fréquences radioélectriques sur le marché des services mobiles, en collaboration avec la direction générale de la Compétitivité, de l’industrie et des services (DGCIS), et a contribué aux exercices de valorisation du patrimoine immatériel de l’État. La DG Trésor a ainsi été auditionnée par la Commission des Participations et des Transferts dans le cadre de son avis « relatif à l’évaluation des fréquences hertziennes dans la bande 1800 MHz dans le cadre de l’introduction de la neutralité technologique ». Concernant le déploiement du très haut débit fixe, la DG Trésor a contribué à la réflexion sur l’opportunité économique de l’investissement public dans le déploiement d’infrastructures de réseau en fibre optique sur le territoire. Le développement de l’économie numérique Les technologies de l’information et de la communication, qui représentent plus de 4% de l’économie française, ont des répercussions majeures sur l’ensemble de l’économie, sur les utilisateurs ainsi que pour l’administration. Ce secteur marqué par de puissants effets de réseaux, qui regroupent les utilisateurs vers une poignée de plateformes, et par une dynamique d’innovation très rapide, nécessite une régulation adaptée. La DG Trésor fournit des analyses sur la régulation de l’économie numérique et de ses relations avec d’autres secteurs connexes (presse en ligne, culture, fournisseurs d’accès à internet). Elle a ainsi contribué à la réflexion sur des sujets tels que la fiscalité du numérique ou la neutralité de l’Internet. Fleur Pellerin, ministre déléguée auprès du ministre du Redressement productif, chargée des PME, de l’Innovation et de l’Économie numérique © Ministères (SG – D.H. Simon) 68 Le secteur de l’économie numérique bénéficie massivement des dispositifs de soutien de l’État aux entreprises, notamment les dispositifs du crédit impôt recherche (CIR) et d’aide aux projets des jeunes entreprises innovantes (JEI). La DG Trésor suit les évaluations portant sur l’efficacité des différents dispositifs afin d’optimiser les modalités du soutien public aux entreprises du numérique. L’innovation L’innovation est une des clefs de la prospérité économique, en particulier l’innovation technologique qui permet le progrès technique et améliore la productivité de l’économie. En France, les dépenses de R&D représentent 2,3% du PIB, ce qui place notre pays au-dessus de la moyenne de l’Union européenne mais bien en-deçà de pays comme l’Allemagne (2,8%), les Etats-Unis (2,9%), le Japon (3,3%), la Suède (3,4%) ou la Corée du Sud (3,7%). La R&D exécutée par les entreprises, en particulier celle des PME, a pris du retard par rapport à celle de leurs concurrents au cours de la dernière décennie, les liens entre recherche publique et privée sont insuffisants et les innovations technologiques trouvent difficilement leur chemin jusqu’aux marchés. La DG Trésor apporte au ministre de l’Economie son analyse économique sur les mesures à mettre en place ou à consolider pour améliorer le système d’innovation français. Au vu des premiers éléments d’évaluation, le Gouvernement a décidé, dans le cadre du « Pacte national pour la croissance, la compétitivité et l’emploi », de stabiliser le crédit d’impôt en faveur de la recherche (CIR) et le statut fiscal des jeunes entreprises innovantes (JEI). Par ailleurs, la loi de finances pour 2013 a étendu le bénéfice du CIR pour les PME : désormais, leurs dépenses de prototypes peuvent bénéficier du crédit d’impôt jusqu’à un plafond de 400 000 euros. En interaction constante avec le ministère chargé de la recherche, la DG Trésor analyse régulièrement l’évolution de ces dispositifs et suit particulièrement les travaux visant à évaluer leur efficacité. Les actifs carbone En 2012, la direction générale du Trésor, responsable par délégation du ministre de l’Economie du compte de commerce 913 « gestion des actifs carbone », a participé à la conduite de plusieurs opérations de l’Etat sur les marchés du carbone. Elle a piloté, en lien avec la direction générale de l’Energie et du climat du ministère de l’Ecologie, l’acquisition de quotas d’émission de gaz à effet de serre pour compléter la réserve pour les nouveaux entrants (RNE), qui s’est avérée insuffisante par rapport aux besoins des industriels français. Elle a également, en étroite coopération avec l’Agence France Trésor, mis en place le cadre juridique, financier et opérationnel nécessaire pour que la France puisse percevoir dès 2012 les recettes des premières ventes aux enchères de quotas carbone réalisées au niveau européen. La France a fait partie du premier cercle des pays « qualifiés » pour participer aux adjudications. La direction générale du Trésor a enfin participé à l’élaboration de l’ordonnance n°2012-827 du 28 juin 2012, dont l’un des volets porte sur la transposition des règles communautaires de surveillance du marché primaire des quotas de CO2. La France est l’un des premiers pays de l’Union européenne qui a mis en place un cadre de régulation national renforcé pour les transactions sur le marché du carbone et pour les ventes aux enchères de quotas. La DG Trésor contribue également aux réflexions sur le financement de l’innovation (Oséo Innovation, aides au capital-risque…), sur le développement d’écosystèmes de recherche collaborative (pôles de compétitivité, instituts Carnot…) et sur la valorisation de la recherche au travers de la propriété intellectuelle ou dans le cadre du programme d’investissement d’avenir. Par ailleurs, la DG Trésor administre, pour le compte du ministre de l’Economie, le fonds France Brevets créé en 2011 pour faciliter la commercialisation des brevets et qui a pris un bel essor en 2012. Renouer avec la croissance et l’emploi et restaurer notre compétitivité / Poursuivre les réformes pour davantage de croissance et de justice sociale 69 70 3 La DG Trésor, une direction qui se modernise L’équipe de direction de la DG Trésor La DG Trésor a poursuivi en 2012 la mise en œuvre de son projet de modernisation, avec pour objectif d’améliorer la qualité du service rendu, grâce à un renforcement de la culture managériale, à une gestion plus qualitative et individualisée des ressources humaines et à l’amélioration des conditions de travail des agents. Elle a continué de s’ouvrir sur le monde extérieur afin de partager et d’enrichir sa réflexion sur les enjeux économiques du moment. 71 La DG Trésor comptait, au 31 décembre 2012, 1520 agents. Parmi eux, la catégorie A+ représente 25% de l’ensemble, la catégorie A, 24,9 %, la catégorie B, 13,6 %, la catégorie C, 10,7 %. Les volontaires internationaux en administration représentaient 6,3 % de l’effectif total et les agents de droits locaux, 19,5 %. attachés d’administration, inspecteurs des finances publiques, fonctionnaires issus d’autres ministères ou des grands corps de l’Etat, enseignants, anciens officiers, contractuels de droit public… Diversité de métiers : au sein de la direction générale du Trésor, 35 métiers sont représentés, répartis au sein de 12 familles professionnelles. La diversité des ressources humaines Diversité de nationalités : avec 93 nationalités différentes, 15% des équipes sont de nationalité étrangère. Elle apparait tant dans les métiers exercés que dans les statuts et les nationalités des agents qui la composent : Diversité de corps (2) : les agents de la DG Trésor relèvent de plus de 20 corps de la fonction publique ou statuts administratifs différents, ce qui reflète la diversité des compétences requises et des métiers exercés : administrateurs, conseillers et attachés économiques, (2) En France, la fonction publique d’Etat, c’est-à-dire l’ensemble des fonctionnaires travaillant dans les administrations et organismes publics à caractère administratif de l’Etat, est divisée en corps correspondant à des statuts, attributions et grilles de remunération précis. Périmètre : administration centrale, réseaux régional et international 31 décembre 2012 25 % 19 20 % 18 15 % 9 Agents de droit local TItulaires C 2 Titulaires B Attachés économiques Attachés d’administration Ingénieurs Administrateurs INSEE Administrateurs civils Emplois de direction Contractuels Ministres conseillers pour les affaires économiques Conseillers économiques 72 2 1 0 0% 6 Divers 3 3 2 Attachés statisticiens 5% 7 6 5 9 Volontaires internationaux 8 Inspecteurs DGFiP et DGDDI 10 % La poursuite des chantiers de rénovation RH L’évaluation à 180° et 360° La prise en compte de la parentalité Pour la deuxième année consécutive, la DG Trésor a réalisé une campagne d’appréciation des capacités managériales de l’encadrement supérieur, à 180° en administration centrale et à 360° pour les chefs de service économique à l’étranger. Un des axes du projet de transformation de la DG Trésor initié en 2010 concerne la qualité de vie au travail. La prise en compte de la parentalité en fait partie, dans la mesure où environ un tiers des agents de la DG Trésor sont parents de jeunes enfants. C’est pour tenter d’apporter des réponses à cette problématique que la direction générale a élaboré un guide de la parentalité, à partir des réflexions et contributions du groupe de travail sur la conciliation de la vie professionnelle et de vie personnelle, associant des femmes et des hommes des différents services de la direction, et animé par le secrétaire général. Ces campagnes, qui ont vocation à être reconduites chaque année, constituent un élément important du plan de modernisation des ressources humaines, priorité de la direction générale. Elles ont suscité un vif intérêt des agents, à Paris comme l’étranger, comme en témoigne le taux élevé de réponses aux questionnaires (près de 70% en moyenne). L’adhésion est également forte de la part des évalués, qui peuvent utiliser les résultats pour améliorer au quotidien leurs pratiques managériales. En se déclarant, pour plus de 80% d’entre eux, « désireux de travailler à nouveau, à l’avenir avec l’évalué », les agents de la direction générale du Trésor font part d’une appréciation de leurs managers globalement très positive. Un plan d’actions spécifique en faveur des agents de catégorie B et C Ce plan se trouve au cœur des engagements du projet de transformation. Il est l’aboutissement d’un travail de plus de deux ans qui a permis notamment d’identifier les attentes des agents de catégories B et C. Pour répondre à ces attentes, le plan d’action s’articule autour de deux axes majeurs. Tout d’abord, le développement des compétences des agents en favorisant un meilleur accès à la formation. Ensuite un enrichissement des parcours professionnels avec un encouragement à la mobilité, notamment au sein de la direction. L’évolution professionnelle de chacun suppose également un accompagnement et une plus grande préparation de tous les agents qui postulent aux concours et aux examens professionnels. La DG Trésor a déjà initié des démarches en ce sens en mettant en place des réunions de présentation des services de la DG Trésor et des jurys internes de préparation. Ce guide rassemble toutes les informations pratiques dont les parents, actuels ou futurs, sont susceptibles d’avoir besoin au moment de l’arrivée de l’enfant, et à chaque moment où ses parents doivent être près de lui : démarches à accomplir, aides à solliciter, droits et garanties pour préserver un déroulement de carrière serein. Une première « journée des enfants » de la direction a été organisée en mai 2012. Les membres de la direction étaient invités à venir travailler accompagnés de leurs enfants afin que ceux-ci découvrent l’environnement professionnel de leurs parents. La place des femmes Depuis 2010, la DG Trésor a fait du renforcement de la place des femmes un élément fort de sa politique RH, à travers des actions favorisant l’équilibre vie professionnelle/vie privée et le déroulement de carrière. Plusieurs initiatives ont alimenté cette dynamique, notamment l’amélioration de la gestion du congé maternité. La DG Trésor a parallèlement pris des engagements volontaristes pour renforcer de la place des femmes dans l’encadrement supérieur, qui est passée de 14 à 26 % entre 2009 et 2012 en administration centrale. Pour se préparer à la mise en œuvre de la politique interministérielle en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes, la DG Trésor prépare, pour 2013, une série de mesures visant à engager sur la durée une action positive, forte et ciblée pour développer le vivier féminin éligible aux emplois supérieurs et dirigeants de l’Etat. La DG Trésor, une direction qui se modernise 73 La charte des relations avec les cabinets ministériels Le directeur général a signé avec le directeur de cabinet du ministre de l’Économie et des Finances, et le directeur de cabinet de la ministre du Commerce extérieur, deux « chartes des relations » qui définissent les modalités de travail commun. Par ce document, les cabinets et la direction s’engagent mutuellement sur des délais, des formes, des circuits à respecter dans la passation des commandes et la communication des produits attendus. L’ouverture vers l’extérieur L’organisation de grandes manifestations visant à une meilleure compréhension des enjeux Les Entretiens du Trésor sont consacrés à des sujets d’actualité couverts par les services de la direction générale et ils ont pour objectif d’en informer un large public. Cet évènement fait intervenir des experts français et étrangers reconnus, issus des institutions économiques et financières, des grandes entreprises, et du monde de la recherche. La première édition a été lancée en 2010 sur le thème des relations Europe-Chine, en 2011 sur le système monétaire international, et en 2012 sur la croissance et l’intégration solidaire en Europe. La diversité du public et son nombre croissant attestent chaque année le succès de cette manifestation. La 5e Conférence Annuelle des Entrepreneurs Elle s’est tenue à Bercy le 12 novembre 2012 sur le thème « La troisième révolution industrielle et les entrepreneurs ». Elle s’est inscrite dans le cadre des Journées de l’Entrepreneur et de la « Global Entrepreneurship Week », rendez-vous annuel des entrepreneurs, en France et dans 126 pays, qui se sont tenues du 12 au 18 novembre 2012. Les thématiques suivantes ont été abordées : cultiver un écosystème entrepreneurial et un terreau favorable permettant aux entrepreneurs français de grandir ; les banques en France jouent-elles le jeu vis-à-vis des PME et comment innovent-elles dans ce nouvel environnement pour financer les entrepreneurs et l’économie réelle y compris en haut de bilan ; analyse sur des écosystèmes entrepreneuriaux et la croissance des PME les plus performantes ; entrepreneuriat et création d’emplois, vision de long terme ? repenser la salle de classe et y faire prospérer la culture d’entrepreneur ; les places de marché en France qui marchent, 74 Christine Lagarde, directrice générale du FMI et Mario Draghi, président de la BCE lors des Entretiens du Trésor à Bercy, le 30 novembre 2012 © Ministères (SG - P. Védrune) pour financer la croissance des PME les plus dynamiques, cotées et non cotées et quel rôle doit jouer la BPI demain avec les acteurs du marché. La DG Trésor, qui l’a co-organisée avec la DGCIS, a activement participé à cette conférence où sont intervenus les ministres de Bercy ainsi que d’autres personnalités. Les relations avec le monde académique Afin de partager et d’enrichir sa réflexion, la DG Trésor entretient un dialogue permanent avec les économistes. Le « séminaire Fourgeaud » (du nom de son créateur en 1970) est le séminaire d’économie généraliste de la direction générale du Trésor. Avec neuf séminaires en moyenne par an, il donne lieu à des partenariats sur environ un mois et demi avec une quarantaine de contributeurs par an, parmi lesquels une majorité d’intervenants extérieurs, dont de nombreux chercheurs, invités à y présenter ou discuter des travaux d’économie appliquée. En 2012, les thèmes suivants ont été abordés : efficacité de l’aide au développement ; performances comparées des travailleurs jeunes et âgés ; effets de diffusion du Smic ; analyse conjoncturelle ; politiques climatiques ; jeunes, emploi et crises ; Chine, commerce extérieur et croissance ; disparités salariales ; système de remboursement et financement de l’assurance maladie. Ces séances ont bénéficié d’une audience nombreuse et très ouverte (les deux tiers des participants sont extérieurs à la direction générale du Trésor) attestant le rayonnement du séminaire. Le « séminaire Nasse » (du nom de l’ancien directeur de la Prévision et vice-président du Conseil de la concurrence Philippe Nasse), consiste à présenter les points de vue d’un économiste et d’un juriste sur un sujet d’intérêt commun autour de la concurrence. Co-organisé avec l’Autorité de la concurrence, il prend la suite des séminaires consacrés aux questions de concurrence au sein de la direction de la Prévision depuis la fin des années 1980. Les présentations des deux intervenants sont en général suivies d’un commentaire de cas ou d’avis de l’Autorité de la concurrence en rapport avec le thème de la séance, ainsi que d’un débat avec la salle. Les séminaires Philippe Nasse sont organisés trois fois par an au ministère de l’Économie et des Finances. Les séminaires de l’année 2012 ont porté sur l’articulation entre la politique industrielle et la politique de la concurrence, le secteur ferroviaire et les marchés dits « bifaces ». Le but du « séminaire Politiques de l’emploi, interactions de l’économique et du juridique » est de permettre la confrontation objective des points de vue entre économistes et juristes (à l’instar du séminaire Nasse consacré aux politiques de concurrence) et, plus largement, entre les acteurs intéressés par la réflexion sur les politiques d’emploi, universitaires comme praticiens. Ce séminaire est supervisé par un comité de pilotage réunissant une quinzaine de personnalités : institutionnels, experts et praticiens de renommée internationale, juristes ou économistes. Il est ouvert à tous les publics intéressés aux politiques de l’emploi (institutionnels, économistes, juristes, sociologues, avocats, élus, membres de la société civile). La DG Trésor est en outre institutionnellement présente dans les organisations suivantes : l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) ; le Centre de recherche français dans le domaine de l’économie internationale (CEPII) et le commerce mondial ; le think tank Bruegel à Bruxelles ; l’Association pour le développement de la recherche en économie et statistiques (ADRES) ; la Fondation Banque de France ; le Centre pour la recherche économique et ses applications (CEPREMAP) ; le « Centre for International Research on Economic Tendency Surveys » (CIRET) ; l’Association d’économie financière. Enfin, à travers ses publications (Documents de travail, Trésor-Eco, Économie et Prévision), la DG Trésor offre une plateforme d’échanges avec les économistes appartenant au monde académique et, au-delà, avec tous ceux qui s’intéressent à l’économie. Le réseau international Le réseau international de la direction générale du Trésor a connu plusieurs réformes successives, qui ont profondément modifié à la fois son format et la nature de ses missions. Il comptait au 31 décembre 2012 environ 690 agents répartis sur 133 sites : - 26 services économiques régionaux (SER), qui ont compétence sur un ensemble de pays, mais peuvent également ne couvrir qu’un seul pays, considéré comme particulièrement important (Etats-Unis, Algérie, Brésil, Maroc, Turquie par exemple) ; - 5 représentations ou délégations permanentes auprès de l’Union européenne, de l’OMC, de l’OCDE et de l’ONU ; - 71 services économiques (SE) ; - 16 délégués du chef de service régional soit dans des villes, autres que la capitale du pays considéré, L’équipe du service économique de Jakarta importantes au plan économique (Shanghai, Sao Paulo, Houston, Istanbul, etc.), soit dans des capitales où une présence paraît justifiée sans pour autant qu’il soit né- La DG Trésor, une direction qui se modernise 75 cessaire de disposer d’un service de plein exercice (par exemple Oulan Bator pour aider nos entreprises à profiter de l’essor de la Mongolie, Nicosie pour la préparation et le suivi de la présidence chypriote du Conseil de l’Union européenne, etc.) ; - 10 correspondants du chef de service économique (par exemple en Estonie, en Ouzbékistan, au Laos). Les partenaires à l’étranger Les services économiques de la direction générale du Trésor exercent désormais une compétence d’attribution, centrée sur des fonctions régaliennes. Dans ce cadre, ils contribuent notamment à la mise en œuvre de la stratégie pour le commerce international de la France, présentée par Nicole Bricq en décembre 2012. Ils interviennent, dans le soutien aux grands contrats, les questions d’accès au marché, les négociations commerciales internationales, et la coordination des acteurs concernés dans leur pays de résidence. Ubifrance qui a pour mission de favoriser le développement des entreprises françaises sur les marchés extérieurs en réalisant ou coordonnant toutes actions d’information, de formation, de promotion, de coopération technique, industrielle et commerciale et de volontariat international est fort d’un réseau de plus de 1 300 collaborateurs, est présent à travers le monde via un réseau en propre de 75 bureaux dans 56 pays, un dispositif de couverture régionale et l’établissement de partenariats avec des opérateurs locaux dans le cadre de délégations de service public dans six pays à ce jour. Plus des deux tiers des collaborateurs de l’agence exercent leurs fonctions à l’étranger, offrant ainsi aux entreprises françaises une force dédiée d’assistance à la vente et au développement international. Par ailleurs, Ubifrance sera présent au sein de la Banque publique d’investissement en région, à travers ses développeurs d’affaires, afin d’offrir un accompagnement sur-mesure et dans la durée aux PME et ETI françaises. Les services économiques contribuent aux prises de décisions politiques par les études de parangonnage qu’ils réalisent. 45 études comparatives internationales ont ainsi été finalisées en 2012 sur des sujets variés, s’inscrivant dans le cœur de métier de la direction générale (ex : crédit inter-entreprises, agences de notation, financement des mutuelles et des coopératives dans l’Union européenne, métaux stratégiques, tarification sociale de l’électricité et du gaz). La direction générale du Trésor nourrit l’expertise de son réseau international en accueillant des spécialistes issus d’autres ministères. Cet accueil est organisé dans le cadre de conventions conclues avec nos partenaires. Ainsi la convention du 31 octobre 2011 signée avec le ministère chargé de l’Agriculture ou celle du 9 juillet 2010 avec le ministère chargé du Développement durable prévoient l’affectation de 24 conseillers pour les affaires agricoles au sein de 18 services économiques régionaux et d’une vingtaine d’experts dans les divers domaines de compétences regroupés sous la bannière du développement durable (énergie, transports, écologie, etc.). Les services économiques accueillent également quatre conseillers en propriété intellectuelle issus de l’Institut national de la propriété industrielle (INPI), dans le cadre d’une convention conclue en 2004 et en cours de révision. Ces experts sont placés auprès des services économiques régionaux renforçant ainsi leur vocation de ressource de compétences pour leur zone d’intervention. Avec l’administration centrale de la DG Trésor et ses partenaires à l’étranger, le réseau international est totalement mobilisé au service de la diplomatie économique que le Président de la République a appelée de ses vœux. 76 La direction générale du Trésor articule l’exercice de ses compétences régaliennes à l’étranger et la cartographie de ses implantations avec ses opérateurs, Ubifrance, l’Agence française pour les investissements internationaux (AFII) et l’Agence française de développement (AFD). L’AFII a pour mission de favoriser l’attractivité de la France et son image auprès des investisseurs étrangers. S’appuyant sur 155 agents et un réseau international (22 bureaux à l’étranger), national et territorial, l’AFII assure une mission de promotion, de prospection et d’accueil des investissements internationaux en France. Le contrat d’objectifs et de performance 2012-2014, signé le 23 septembre 2011, prévoit des objectifs quantitatifs précis (détection de 1 000 projets d’investissements et accompagnement de 300 investissements) et met l’accent sur les orientations qualitatives de l’agence : l’implantation de projets étrangers porteurs de valeur ajoutée et d’emplois. Une convention de collaboration entre le réseau des services économiques de la direction générale du Trésor et le réseau des agences de l’Agence française de développement (AFD) a été préparée au cours de l’année 2012 et signée au tout début de l’année 2013, à l’occasion de la semaine du réseau de l’AFD. Cette convention, issue d’une volonté partagée par les deux directeurs généraux d’améliorer les synergies entre la DG Trésor et l’AFD, pose le principe d’un échange de services réciproques dans certains des pays où l’une des deux structures n’est pas implantée. Les pays concernés à ce jour sont le Mali, le Niger, le Tchad, les Comores et le Mozambique, couverts par l’AFD pour le compte de la DG Trésor ainsi que, réciproquement, l’Arménie, l’Azerbaïdjan, la Géorgie, le Kazakhstan, l’Ouzbékistan, le Bangladesh et la Birmanie, cou- verts par le réseau de la DG Trésor pour le compte de l’AFD. La convention permettra ainsi de répondre à un double objectif : d’une part accompagner la restructuration du réseau de la DG Trésor en Afrique et d’autre part faciliter l’implantation de l’AFD sur ses nouvelles géographies, en particulier dans la CEI et en Asie. Plus largement, il s’agit d’une initiative originale de mutualisation de l’expertise et des savoir-faire des deux structures, dans une logique de meilleure complémentarité de leur réseau. Après être resté fermé pendant cinq ans, le Service économique de Rangoun a ouvert ses portes le 3 septembre 2012 Depuis l’été 2011, les autorités birmanes se sont engagées de manière résolue sur la voie des réformes politiques et économiques. Les visites de personnalités politiques européennes - dont le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé en janvier 2012 - et américaines, ainsi que le retour des institutions financières internationales (FMI, Banque mondiale) marquent le souhait de la communauté internationale d’accompagner cette dynamique positive. La suspension progressive des sanctions américaines et de celles imposées par l’Union européenne a permis de reprendre des relations économiques avec ce pays. Pays le plus prospère d’Asie du Sud-Est dans les années soixante, la Birmanie est aujourd’hui classée dans la catégorie des pays les moins avancés, avec un PIB/habitant de 850$. Elle dispose pourtant d’atouts considérables, grâce à des matières premières abondantes, un marché de 60 millions de consommateurs, un potentiel touristique inégalé dans la région et une intégration régionale forte (appartenance à l’ASEAN, liens étroits avec la Chine et l’Inde). Même si les défis sont considérables, les perspectives sont encourageantes. Les réformes engagées, en particulier l’instauration d’un nouveau régime de change, vont favoriser une plus grande ouverture commerciale et financière et accélérer les échanges avec l’extérieur tandis que le traitement des arriérés de la dette, grâce à l’accord obtenu en Club de Paris, va permettre une reprise rapide des financements internationaux et bilatéraux. Pleinement consciente de ces enjeux, la France a été le premier pays occidental à (ré)ouvrir un service économique. Déjà, l’intérêt manifesté par les entreprises françaises est significatif et prometteur, d’autant que les © Samuel Delepierre financements Fasep et Coface (assurance-crédit) sont désormais ouverts sur la Birmanie. Les entreprises françaises pourront également s’appuyer sur Ubifrance qui doit ouvrir prochainement un bureau à Rangoun. Enfin, l’aide financière sous forme de dons de l’AFD va permettre de soutenir notre coopération bilatérale dans les secteurs de l’agriculture, de la santé et de l’eau. L’ensemble de ce dispositif devrait contribuer au renforcement de la présence économique française en Birmanie. La DG Trésor, une direction qui se modernise 77 Le réseau régional La DG Trésor est présente dans les 22 régions métropolitaines au sein des Direccte (Directions Régionales des Entreprises, de la Concurrence, de la Consommation, du Travail et de l’Emploi). Elle est également présente en outremer, à la Réunion et en Guadeloupe, ce dernier bureau étant également compétent pour la Martinique et la Guyane. Un peu moins d’une centaine d’agents de la DG y sont affectés, en majorité sur des fonctions en rapport avec l’activité « commerce extérieur ». D’une part, ils tiennent les ministres informés de la situation du commerce extérieur dans leur région de résidence et coopèrent avec les partenaires de l’export en région (conseil régional, chambres consulaires, etc.) pour optimiser le dispositif d’appui aux entreprises exportatrices. D’autre part ils apportent à leurs collègues des Direccte, qui sont au contact quotidien des entreprises, leur expertise des marchés internationaux. 78 Les cadres supérieurs assurent par ailleurs une fonction de conseiller international du directeur de la Direccte et du Préfet de région. Ce réseau relaie dans les territoires les objectifs affichés par la ministre du Commerce extérieur d’accroissement de 10 000 à l’horizon de 3 ans du nombre d’exportateurs pérennes et d’augmentation de 25% sur la même période du nombre de VIE. Il contribue à l’évolution, souhaitée par la ministre, de prise en charge par les conseils régionaux du pilotage de la politique d’appui des entreprises à l’export. Dans ce cadre, ceux-ci ont souscrit en particulier, via l’Association des Régions de France (ARF) qui les représente auprès de l’Etat, l’engagement d’élaborer dans chacun de leurs territoires un PRIE (plan régional d’internationalisation des entreprises) d’ici mi-2013. Annexes 79 Organigramme de la direction générale du Trésor APE Agence des participations de l’État AFT D. Azema N. DA AA. R. Fernandez A. Fayolle M. Atig Directrice générale Chef économ MAPPP Transports et Audiovisuel Mission d’appui aux partenariats public-privé S Lepage DB Directeur gén Agence France Trésor C. Waysand F. Bergère Conseillers auprès du DG Énergie C. Cheremetinski P. Hunsinger (Affaires internationales) Services, Aéronautique, Défense H. Gasztowtt (Affaires juridiques) DC Pôle publications économiques H. Erkel-Rousse R. Baudoin (Affaires régionales) A. Milsan Chef de cabinet du DG et de la DGA A. Imbert Y. Charpentier (Afrique) SPMAE Service des Politiques macroéconomiques et des affaires européennes SPP S. Guéné EUROPE SD Affaires européennes S. Gaudin EUROPE1 Diagnostic et prévisions France Union Économique et Monétaire A. Daubaire A. Baclet PREV2 M. Houdebine C. Hagege R. Lassus PREV1 EUROPE2 MACRO SD Politiques macroéconomiques A. Epaulard MACRO1 FIPU SD Finances publiques A. Deruennes FIPU1 E. Jessua W. Roos N. Ferrari MACRO2 J. Bardaji F. Mangin B. Nefussi FIPU2 A. Terracol SD Politiques sectorielles E. Massé POLSEC1 Y. Pouezat O. Vazeille C. Valigny F. Arnaud POLSOC4 Institutions et évaluation des politiques sociales et de l’emploi F. Jacquet-Saillard C. Bavagnoli BANCFIN1 P. Fery POLSEC2 B. Delozier Retraites et redistribution SD Banques et financements d’intérêt général Affaires bancaires Activités tertiaires et concurrence POLSOC3 BANCFIN Politique industrielle, recherche et innovation Santé et comptes sociaux (1) La Mission de contrôle des activités financières (MCAF) et l’Agence du patrimoine immatériel de l’Etat (APIE) sont rattachées à la DG Trésor. (L’APIE est rattachée conjointement à la DGFIP). (2) L’APE est un service à compétence nationale rattaché conjointement au ministre de l’Économie et des Finances et au ministre du Redressement Productif. L’unité de gestion des moyens et des personnels de l’Agence des participations de l’État avec ceux de la direction générale du Trésor est maintenue. (3) A compter du 27 mai 2013 (*) Par intérim 80 POLSOC2 POLSEC Études fiscales EUROPE3 A. Marmottant E. Bretin POLSOC1 Marché du travail et politiques de l’emploi Coordination et stratégie européenne Relations bilatérales et instruments financiers SD Politiques sociales et emploi Synthèse des finances publiques Diagnostic et prévisions International Analyse conjoncturelle POLSOC Politique économique France Politiques économiques et risques internationaux PREV3 Ser Mission Coopération internationale Unité franco-allemande SD Diagnostic et prévisions SFE Service des Politiques publiques R. Lassus PREV S. Rompteau POLSEC3 Économie des réseaux N. Riedinger POLSEC4 Environnement et agriculture J. Celestin-Urbain BANCFIN2 Départements et collectivités d’outre-mer C. Rozan BANCFIN3 Financement du logement et d’activités d’intérêt général Th. Revial BANCFIN4 Services bancaires et moyens de paiement M. Cesana néral SG IGDG T. Courbe, secrétaire général, DRH A-H. Roignan secrétaire générale adjointe Inspection générale de la direction générale e adjointe miste P. Mourlevat Pôle commerce extérieur Ressources humaines du réseau Affaires budgétaires et comptables Informatique et systèmes d’information Stratégie, études et pilotage F. Ployart J.-E. Maury A. Blanc-Jeanjean O. Ginepro C. Mahé (*) Mission Suivi personnalisé des parcours professionnels Services économiques 122 implantations dans 108pays H. Piquet SAMD N. FINENT1 SD Assurances E. Lacresse ASSUR1 Épargne et marché financier Marchés et produits d’assurance M. Coupet A. Blondy-Touret FINENT2 Financement et développement des entreprises S. Raspiller FINENT3 Stabilité financière, comptabilité et gouvernance des entreprises Ch. Sarrazin ASSUR2 Entreprises et intermédiaires d’assurance O. Jonglez Service des Affaires bilatérales et de l’internationalisation des entreprises R. Bello Cl. Leroy-Themeze MULTIFIN SD Affaires financières multilatérales et développement A. Buissé MULTIFIN1 Endettement, financement international et secrétariat du Club de Paris C. L’Angevin MULTIFIN2 MULTICOM SD Politique commerciale et investissement E. Oudot de Dainville MULTICOM1 FININTER SD Financement international des entreprises E. David FININTER1 Politique commerciale, OMC et accords commerciaux de l’UE Crédits-export et garanties à l’international A. Pontvianne G. Mannoury La Cour MULTICOM2 FININTER2 BILAT SD Relations économiques bilatérales M-C. Tardieu-Smith BILAT1 Méditerranée et Afrique australe N. Trimbour BILAT2 Afrique subsaharienne et AFD Politique agricole extérieure, commerce et développement Aide-projet Turquie, Balkans, CEI et Moyen-Orient F. Choblet C. Monné S. Goldstein Ch. Gianella MULTIFIN3 MULTICOM3 Aide au développement et institutions multilatérales de développement Investissements, F. Glanois B. Walckenaer MULTIFIN4 Système financier international et préparation des sommets Ch. Bories lutte contre la criminalité financière et sanctions FININTER3 Affaires aéronautiques, militaires, et navales D. Le Fers FININTER4 BILAT3 Asie et Océanie F. Klein BILAT4 UBIFRANCE, AFII et partenaires de l’exportation Amériques Ch. Luprich J.-M. André Mai 2013 ASSUR SABINE Unité d’évaluation des activités de développement J. Boissinot SD Financement des entreprises et marché financier F. Bothy-Chesneau A. Requin (3) Pôle Analyse économique du secteur financier FINENT Pôle Communication Service des Affaires multilatérales et du développement D. d’Amarzit STEP DSI Ressources humaines et services C. Darmaillacq vice du Financement de l’économie BUDGET RH2 RH1 SE Secrétariat général 81 Cartographie du réseau international de la DG Trésor 82 83 Glossaire ABE Association bancaire pour l’euro ACP Autorité de contrôle prudentiel ACPR Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (nouvelle dénomination de l’ACP prévue par le projet de loi de séparation et de régulation des activités bancaires) AFD Agence française de développement Afii Agence française pour les investissements internationaux. Elle est chargée de la promotion, de la prospection et de l’accueil des investissements internationaux en France. AFT Agence France Trésor AMF Autorité des marchés financiers APD Aide publique au développement APE Agence des participations de l’Etat ARF Association des Régions de France ASEAN Association of Southeast Asian Nations ou Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE) BCE Banque centrale européenne BERD La Banque européenne pour la reconstruction et le développement a été créée en 1991. Elle est le principal investisseur dans sa région d’opérations, qui s’étend de l’Europe centrale et de l’Ouest des Balkans à l’Asie centrale. Elle aide les pays de cette région à réussir la transition vers l’économie de marché. En 2011, la Banque a jeté les bases d’un élargissement de ses opérations à la région située au Sud et à l’Est du bassin méditerranéen (région SEMED). Le capital de la Banque est fourni par 64 pays et deux organisations intergouvernementales : la Banque européenne d’investissement et l’Union européenne. BEI Fondée en 1958, année d’entrée en vigueur du Traité de Rome, la Banque européenne d’investissement est l’institution financière des États membres de l’Union européenne et contribue à la réalisation des grands objectifs de l’UE. Le volume de ses opérations en fait la première institution financière multilatérale. Plus de 90 % de son activité est centrée sur l’Europe, mais elle est également chargée du volet financier des politiques extérieures et de développement de l’UE. BPI Banque publique d’investissement BRI Banque des règlements internationaux BRICS Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du sud BTAN Bons du Trésor à intérêts annuels. Ce sont des valeurs assimilables du Trésor d’une durée de vie initiale de deux ou cinq ans, émises par voie d’adjudication le troisième jeudi du mois, sauf en août et en décembre. BTF Bons du Trésor à taux fixe et à intérêt précompté. Ce sont des valeurs assimilables du Trésor de maturité initiale inférieure à un an. Ils sont émis tous les lundis. CDC Caisse des dépôts et consignations CDS Credit default swap. Il s’agit d’une assurance contre le risque de défaut, c’est-à-dire le risque de non-remboursement total ou partiel, temporaire ou définitif d’un crédit. CICE Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi CIF Crédit Immobilier de France CIMAP Comité interministériel de la modernisation de l’action publique CIR Crédit d’impôt recherche CIRI Comité Interministériel de Restructuration Industrielle 84 Comité de Bâle / Accords de Bâle / Bâle III Au sein de la BRI, le Comité de Bâle réunit les régulateurs internationaux. Les accords de Bâle définissent et proposent des exigences prudentielles applicables aux banques. C2D Contrat de Désendettement et de Développement CMFI Comité monétaire et financier international CODEFI Comités départementaux d’examen des problèmes de financement des entreprises Conférence de Rio / Rio+20 « Rio+20 » est le nom abrégé de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable qui s’est tenue à Rio de Janeiro, au Brésil en juin 2012. Vingt ans après le Sommet de la Terre de Rio, en 1992, « Rio+20 » avait pour but de façonner de nouvelles politiques visant à promouvoir la prospérité mondiale et la protection de l’environnement. CSF / FSB Conseil de stabilité financière ou, en anglais, Financial Stability Board Il regroupe : - Allemagne, Afrique du Sud, Arabie Saoudite, Argentine, Australie, Brésil, Canada, Chine, Corée du Sud, Espagne, États-Unis, France, Hong-Kong, Inde, Indonésie, Italie, Japon, Mexique, Pays-Bas, Royaume-Uni, Russie, Singapour, Suisse, Turquie ; - six institutions financières régionales et internationales (Fonds monétaire international, Banque mondiale, Organisation de coopération et de développement économiques, Banque des règlements internationaux, Banque centrale européenne, Commission européenne) ; - six normalisateurs techniques internationaux (Comité de Bâle, Association internationale des contrôleurs d’assurance, Comité sur le système financier mondial, Comité sur les systèmes de paiement et de règlement, Comité international de normalisation comptable, Organisation internationale des commissions de valeurs). CPN Conseil de politique nucléaire CRD 4 (Capital Requirements Directive) 4e directive sur les fonds propres réglementaires des banques, elle transpose les accords dits de « Bâle III » dans la législation européenne. CRR (Capital Requirements Regulation) Règlement sur les fonds propres réglementaires des banques qui complète la CRD4 pour la partie non législative de la transposition en droit européen des Accords de « Bâle III ». CSF Comités stratégiques de filière DCT Les dépositaires centraux de titres sont des infrastructures d’importance systémique pour les marchés de titres modernes. DGCIS Direction générale de la compétitivité, de l’industrie et des services DGEC Direction générale de l’énergie et du climat Direccte Direction régionale des Entreprises, de la Concurrence, de la Consommation, du Travail et de l’Emploi DTS Droit de tirage spécial (devise de réserve émise par le FMI et utilisée exclusivement entre le FMI et les pays) Ecofin Il s’agit du Conseil des affaires économiques et financières de l’Union européenne. Il traite notamment de la coordination et de la surveillance des politiques économiques dans le cadre de la mise en œuvre du Pacte de stabilité et de croissance : • suivi des réformes structurelles, à travers la mise en œuvre de la stratégie Europe 2020 (anciennement, la stratégie de Lisbonne) ; • Union économique et monétaire (UEM) et Euro (questions juridiques, pratiques, internationales), notamment le suivi de la crise économique et financière ; • fiscalité ; • marchés financiers et réglementation financière ; • relations économiques et financières avec les pays tiers ; • adoption du budget de l’Union, conjointement avec le Parlement européen, sur proposition de la Commission. ECU European Currency Unit ou Unité de compte européenne ETI Entreprise de taille intermédiaire EURIBOR Euro Inter Bank Offered Rate, indice de référence des marchés interbancaires en euro 85 Eurogroupe L’Eurogroupe est constitué des États membres de l’Union européenne ayant adopté l’euro comme monnaie unique. Il se réunit avant chaque Ecofin. Ses missions consistent essentiellement en une concertation entre les États membres tant en matière de conjoncture économique que sur la position de la zone euro sur la scène extérieure. FASJ La Facilité Africaine de Soutien Juridique est une organisation internationale qui vise à assurer aux pays membres une meilleure protection juridique de leurs intérêts économiques et financiers. Elle facilite l’accès des pays africains aux cabinets d’avocats spécialisés ou aux conseillers juridiques, notamment dans la gestion de leur dette, la défense contre des fonds vautours et la finalisation d’accords commerciaux équitables dans le secteur des industries extractives. FASEP Fonds d’études et d’aide au secteur privé. C’est l’instrument de don à l’aide projet du ministère de l’Économie et des Finances. FERDI Fondation pour les études et recherches sur le développement international FESF Fonds européen de stabilité financière FGAO Fonds de garantie des assurances obligatoires de dommages FMI Fonds monétaire international Forum mondial Le Forum mondial est une enceinte multilatérale au sein de laquelle des travaux sur la transparence et l’échange de renseignements à des fins fiscales sont réalisés par les membres et non-membres de l’OCDE. L’objectif principal du Forum mondial est le développement de normes de transparence et d’échange de renseignements en matière fiscale. En 2000, l’OCDE a publié une liste de paradis fiscaux et en 2002, une série de standards a été adoptée afin de pouvoir réglementer l’adhésion des États au Forum mondial tout juste créé. Depuis 2006, il produit une évaluation annuelle du cadre légal et administratif pour la transparence et l’échange d’informations dans plus de 80 juridictions. Lors du G20 de Londres en 2009, le Forum mondial a publié une liste des paradis fiscaux et a reçu le mandat du G20 de rénover ses procédures pour mener des évaluations plus approfondies. Ce Forum rénové a adopté des nouveaux standards et a commencé ses nouvelles évaluations en 2010. FRPC Fonds fiduciaire pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance FSAP inancial sector assessment program, programme d’évaluation par le FMI de la qualité de la supervision financière F d’un pays. FSI Fonds stratégique d’investissement Gafi Le groupe d’action financière (Gafi) est un organisme intergouvernemental créé en 1989 par les membres du G7. Il vise à répondre à la mondialisation du blanchiment de capitaux qui prend appui sur les technologies les plus récentes, favorables à la circulation accélérée et donc à l’opacification des flux. G7 En 1974, suite au premier choc pétrolier, une série de réunions à cinq - G5 informel - (États-Unis, Japon, France, Allemagne de l’Ouest et Royaume-Uni) est organisée à Washington. Le G5 est remplacé par un G6 avec l’ajout de l’Italie lors d’un premier sommet au château de Rambouillet en 1975, convoqué à l’initiative du Président français Valéry Giscard d’Estaing. Les six chefs d’État fondateurs du groupe s’engagent alors à se réunir annuellement, avec une présidence tournante, afin de traiter de questions économiques et financières de façon informelle. Le G6 devient rapidement le G7 avec, en 1976, l’ajout du Canada. G8 En 1997, les membres du G7 ont invité la Russie à se joindre au groupe pour tenir compte des importants changements économiques et démocratiques connus par ce pays au cours des années précédentes. Avec l’affirmation du G20 sur la scène internationale, le rôle du G8 est amené à évoluer en veillant à ce que soit préservée l’originalité de ce forum, qui permet des discussions directes et informelles entre les chefs d’État et de gouvernement des économies les plus avancées. G20 Le G20 a été créé en décembre 1999 en réponse aux crises financières qui ont frappé les pays émergents à la fin des années 1990. Il s’agissait à l’origine de réunir une fois par an de façon informelle les ministres des Finances et gouverneurs de banque centrale des pays industrialisés et des pays émergents pour faciliter la concertation internationale en matière économique. Le G20 s’est transformé fin 2008, sous l’impulsion de la France, en instance de pilotage économique, réunissant au plus haut niveau les chefs d’État et de gouvernement du G20 et les dirigeants d’institutions multilatérales. Il est composé des membres du G7 (Allemagne, Canada, États-Unis, France, Italie, Japon, Royaume-Uni) ; de l’Australie ; de 11 pays émergents (Afrique du Sud, Arabie Saoudite, Argentine, Brésil, Chine, Corée du Sud, Inde, Indonésie, Mexique, Russie, Turquie) ; de l’Union européenne. 86 IDE Investissements directs étrangers INSEE Institut national de la statistique et des études économiques ITIE Initiative pour la transparence des industries extractives - a été lancée en 2002 avec le soutien du G8. Il s’agit d’une initiative multilatérale volontaire de transparence en vertu de laquelle les Etats qui y adhèrent s’engagent à publier les sommes qu’ils perçoivent des entreprises extractives opérant sur leur sol. L’objectif de cette initiative est de renforcer la transparence afin de mieux lutter contre la corruption et d’améliorer la gouvernance au sein des pays producteurs, en particulier les pays émergents et en développement. L’ITIE, repose dans chaque pays adhérent sur des structures tripartites associant l’administration, la société civile et les entreprises elle comprend aujourd’hui une trentaine de pays producteurs. ISF Impôt sur la fortune LIBOR London Inter Bank Offered Rate, indice de référence des marchés interbancaires LDD Livret de développement durable LOLF Loi organique relative aux lois de finances MEDEF Mouvement des entreprises de France MES Mécanisme européen de stabilité MESF Mécanisme européen de stabilité financière Mésange Modèle Économétrique de Simulation et d’ANalyse Générale de l’Économie. Il s’agit d’un modèle macroéconométrique trimestriel de l’économie française. MSU Mécanisme de supervision bancaire unique NTIC Nouvelles technologies de l’information et de la communication OAT Obligations assimilables du Trésor. Elles sont émises pour une durée allant de 7 ans à 50 ans, placées habituellement par voie d’adjudication le premier jeudi du mois, sauf en août et en décembre. OCDE Organisation de coopération et de développement économiques OFCE Observatoire français des conjonctures économiques OMC Organisation mondiale du commerce OMD Les Objectifs du Millénaire pour le Développement au nombre de huit ont été adoptés en 2000 à New York par les États membres de l’ONU et les grandes organisations internationales, qui ont convenu de les atteindre pour 2015. Ils consistent à : réduire l’extrême pauvreté et la faim, assurer l’éducation primaire pour tous, promouvoir l’égalité et l’autonomisation des femmes, réduire la mortalité infantile, améliorer la santé maternelle, combattre les maladies, assurer un environnement humain durable, mettre en place un partenariat mondial pour le développement. Omnibus La directive Omnibus II, qui amende et complète la directive cadre Solvabilité II, intègre notamment les modifications apportées par le Traité de Lisbonne et la création de l’EIOPA (acronyme anglais pour Autorité Européenne des Assurances et des Pensions Professionnelles). ONDAM Objectifs nationaux des dépenses d’Assurance maladie ONG Organisation non gouvernementale ONIAM Office national d’indemnisation des accidents médicaux ONU Organisation des Nations Unies OPCVM Organisme de placements collectifs en valeurs mobilières ORIAS Organisme pour le registre des intermédiaires en assurance OTC Désignation des marchés de gré à gré (« over the counter ») sur lesquels s’échangent des produits financiers non standardisés. Partenariat de Deauville Lancé en 2011 par le G8 lors de son sommet de Deauville pour soutenir les pays arabes en transition (Tunisie, Égypte, Maroc, Jordanie et Libye), il vise à assurer le maintien de la stabilité macroéconomique et à accompagner les gouvernements sur le chemin de la transition économique. 87 PCN Point de contact national (pour la mise en œuvre des principes directeurs de l’OCDE pour les entreprises multinationales) PEA Plan d’épargne en actions PIB Produit intérieur brut PRIE Plans régionaux pour l’internationalisation des entreprises PMA Pays les moins avancés PME Petites et moyennes entreprises Point d’achèvement Voir PPTE PPTE L’initiative « Pays Pauvres Très Endettés » est une action coordonnée de l’ensemble des acteurs financiers internationaux, y compris des institutions multilatérales, afin de ramener la dette extérieure des pays concernés à un niveau soutenable. L’éligibilité et les progrès réalisés dans le cadre de l’initiative sont évalués par le FMI et la Banque mondiale. Ainsi, les conseils d’administration du FMI et de la Banque Mondiale décident si un pays remplit les conditions pour bénéficier d’un allègement de dette au titre de l’initiative, étape dite du « point de décision », et la communauté internationale s’engage à fournir une annulation de dette suffisante, à une date précise appelé « point d’achèvement », pour permettre au pays d’atteindre un niveau d’endettement soutenable. R&D Recherche et développement RPE Réserve pays émergents : instrument de prêt de l’aide projet du ministère de l’Économie qui apporte un soutien à une vingtaine de pays émergents, sous forme de prêts concessionnels avec garantie souveraine. RSA Revenu de solidarité active SMIC Salaire minimum interprofessionnel de croissance Solvabilité II La directive Solvabilité II (adoptée en 2009 par le Conseil et le Parlement européens) va refondre le cadre prudentiel du secteur de l’assurance en se substituant en 2014 au régime Solvabilité I, issu de directives des années 70. Tout en maintenant un niveau élevé de protection des assurés, Solvabilité II vise à moderniser les exigences prudentielles et à harmoniser le cadre européen de l’assurance. SPG Système des Préférences Généralisées. Il permet aux pays en développement de bénéficier de droits de douane réduits à l’entrée dans l’Union européenne. Subprime Type de prêts immobiliers développé sur le marché américain avant la crise, les prêts subprime étaient destinés à une population d’emprunteurs plus risqués. SVT Les Spécialistes en Valeurs du Trésor (SVT) sont des établissement financiers agréés par la DG Trésor, qui conseillent l’Agence France Trésor pour l’ensemble de ses activités sur les marchés. Ils assistent l’AFT sur sa politique d’émission et de gestion de la dette, et plus généralement sur toute question intéressant le bon fonctionnement des marchés de taux. TFF Taxe sur les transactions financières TFUE Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne TIGRE Tableau d’Inventaire des Garanties Recensées de l’État TPE Très petites entreprises TSCG Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance qui renforce la discipline budgétaire et la convergence économique entre les États membres. Il est entré en vigueur le 1er janvier 2013. UE Union européenne UEM Union économique et monétaire UMAC Union monétaire d’Afrique centrale UMOA Union monétaire Ouest-africaine L’Union monétaire d’Afrique centrale, l’Union monétaire Ouest-africaine et l’Union des Comores constituent les trois zones monétaires de la Zone franc. VIA Volontaire internationaux en administration VIE Volontaires internationaux en entreprise 88 Publications parues en 2012 Toutes les publications de la DG Trésor sont disponibles en ligne sur son site : www.tresor.economie.gouv.fr/publications-periodiques Trésor-Eco • N°107 : « Chômage partiel, activité partielle, Kurzarbeit : quelles différences entre les dispositifs publics français et allemand ? », par Perrine Fréhaut (Novembre) • N°106 : « Les autorités monétaires doivent-elles réagir aux variations du prix du pétrole ? », par Violaine Faubert (Octobre) • N°105 : « Quelles leçons tirer aujourd’hui de la crise des années 1990 en Suède ? », par Guillaume Chabert et Laurent Clavel (Septembre) • N°104 : « La situation économique mondiale à l’été 2012 : un redémarrage fragile », par Sylvain Baillehache et Pierre Lissot (Juillet) • N°103 : « La mondialisation financière affecte-t-elle le processus d’ajustement extérieur des économies ? », par Arthur Sode et Léonardo Puppetto (Juin) • N°102 : « Le financement de l’innovation par Oséo », par Benoît Masquin et Doryanne Huber (Mai) • N°101 : « L’or est-il encore une valeur refuge ? », par Violaine Faubert (Mai) • N°100 : « L’impact du séisme au Japon sur l’économie mondiale », par Raul Sampognaro et Michaël Sicsic (Avril) • N°99 : « Le niveau de vie des salariés au Smic », par Adélaïde Favrat et Delphine Prady (Mars) • N°98 : « Spécialisation à l’exportation de la France et de quatre grands pays de l’Union Européenne entre 1990 et 2009 », par Martin Fortes (Février) • N°97 : « Les allègements de cotisations sociales patronales sur les bas salaires en France de 1993 à 2009 », par Cyril Nouveau et Benoît Ourliac (Janvier) Les Trésor-Eco sont également disponibles en version anglaise dans la collection « Trésor-Economics ». Documents de travail • N°4 : « Évaluation de modifications du système de remboursement des soins, enseignements de la maquette ISIS », par Grégoire de Lagasnerie (Décembre) • N°3 : « Ajustement extérieur et effets de valorisation », par Léonardo Puppetto, Arthur Sode (Octobre) • N°2 : « Comparaison France-Allemagne des systèmes de protection sociale », par Pierre-Édouard Batard, Grégoire de Lagasnerie, Adélaïde Favrat, Perrine Fréhaut, Charlotte Geay, Guy Lalanne, Anaïs le Gouguec, Marie Magnien, Delphine Prady, Laurence Rambert, Emmanuel Saillard, Kahina Yazidi (Août) • N°1 : « Le secteur de l’audiovisuel », par Thibault Decruyenaere (Juillet) 89 Les Cahiers de l’évaluation N°6 : « Les Cahiers de l’évaluation » Juillet 2012 La notation extra-financière Economie et Prévision N° 195-196 Septembre 2012 Productions éditoriales périodiques du réseau international Quelques titres : • Horizon ASEAN Service économique régional de Singapour [email protected] • Washington Wall Street Watch Service économique régional de Washington [email protected] • Lettre économique d’Algérie Service économique régional d’Alger [email protected] • Lettre économique Japon, Corée, Australie et Nouvelle-Zélande Service économique régional de Tokyo [email protected] • Lettre mensuelle Etats d’Europe centrale et balte Service économique régional de Varsovie varsovie@ dgtresor.gouv.fr • B de BRICS Service économique régional de Brasilia [email protected] 90 91 Conception - rédaction : DG Trésor Conception graphique : Studio graphique SG Sircom Imprimé en France par Saci Print Le rapport annuel est aussi disponible en français et en anglais sur http://www.tresor.economie.gouv.fr contact : [email protected] 92