Irrationalité et irrationalisme - Académie des sciences morales et

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L’irrationalisme
Entretiens de lAcadémie du lundi 2 mai 2011
sous la présidence de M. Jean Baechler
Irrationalité et irrationalisme
Pierre Demeulenaere
Professeur à l’Université de Paris Sorbonne.
Un « irrationalisme » en sciences sociales peut se situer à deux niveaux, soit celui de
l’analyse scientifique, soit celui de son objet, c’est à dire des comportements observés.
Au niveau de l’analyse scientifique, il consisterait à dire que la raison n’est pas
primordiale dans la connaissance, mais que celle-ci doit céder le pas à des approches non
fondées sur la raison : par exemple l’intuition, la « pensée » de type heideggérien, la
révélation religieuse dépassant la raison, l’autorité de la tradition, le discours littéraire etc. Le
principe même des « sciences » sociales, si elles se veulent précisément scientifiques, est de
se prémunir contre un tel irrationalisme, qui exclurait tout principe de pertinence discuté
rationnellement des résultats. Il existe sans doute des courants « post-modernes » en sciences
sociales qui cherchent à se débarrasser de la tutelle de la raison, et à rapprocher les sciences
sociales de la littérature ou de « discours » sur le réel. Ils sont un objet intéressant d’analyse
pour un sociologue, cherchant à expliquer comment de talles positions en viennent à être
défendues. Ce ne sera pas l’objet de cet article. Toujours est il que l’ambition scientifique
doit se référer à un ensemble de normes placées sous le contrôle de la raison, et même s’il y
ainsi une normativité intrinsèque à cette entreprise théorique (Putnam : 2004), elle ne saurait
pour autant être irrationnelle.
Un irrationalisme en sciences sociales peut aussi se situer, non au niveau de la
connaissance, mais au niveau des comportements étudiés, à partir d’une démarche de
connaissance rationnelle : il consisterait à souligner l’importance des phénomènes irrationnels
dans la vie sociale, qui peuvent eux même correspondre fondamentalement à trois choses
différentes :
-des comportements jugés irrationnels, dans leurs différentes dimensions : croyances,
décisions, adhésion à des normes.
-des normes ou des institutions jugées irrationnelles.
-des processus « irrationnels » dans le sens où, sans donner lieu à des résultats irrationnels, ils
ne sauraient dériver d’une volonté rationnelle. C’est le cas par exemple de l’émergence des
marchés suivant Hayek : leur mise en place ne saurait dériver d’un processus de décision
rationnel.
Il convient de rappeler par ailleurs ici la distinction fondamentale faite par Pareto entre
le non-logique et l’illogique : l’illogique s’oppose à une norme de rationalité, tandis que le
non-logique ne relève ni de l’un ni de l’autre. Tout ce qui n’est pas rationnel n’est donc pas
nécessairement irrationnel : une émotion n’est ainsi pas irrationnelle en soi, sauf si elle entre
en conflit avec un principe de rationalité dans la croyance ou la décision.
Parler ici d’un irrationalisme correspondrait donc aux théories cherchant à minorer le rôle
de la rationalité dans les comportements et les phénomènes sociaux. Est ce que l’appellation
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d’irrationalisme est adaptée à ce type de position ? Ce n’est peut être pas un usage courant,
mais il faut bien avoir une étiquette pour désigner les théories qui tendent à souligner la force
de l’irrationnel plutôt que celle du rationnel dans la vie sociale. Ceci appelle d’emblée
toutefois quatre remarques fondamentales.
La justification de l’idée de rationalité
1 - Il convient de souligner que le lien qui existe entre des positions rationalistes et des
positions irrationalistes est précisément la référence à l’idée de rationalité. Certains auteurs
(Homans : 1987) considèrent en effet que, parce que normative, elle n’a pas de place dans un
discours « positif » de sciences sociales qui devraient se contenter d’étudier les
comportements et les lois qui les régissent sans recourir à un concept évaluatif tel que celui
de rationalité.
2 - En conséquence, il y a nécessairement une affinité très grande entre positions
rationalistes et positions irrationalistes, puisque chacune présuppose l’autre logiquement.
3 - Dès lors, le débat doit porter essentiellement d’une part sur la définition de ce qui est
rationnel ou irrationnel et d’autre part sur la justification (normative) de ces définitions.
4 - Enfin, d’un point de vue explicatif, il importe, par delà les positions normatives, de
mettre en évidence les mécanismes explicatifs qui permettent de comprendre dans quelles
circonstances se manifestent des comportements rationnels ou irrationnels.
Revenons brièvement sur chacun de ces quatre points.
Recourir à la notion de rationalité est ce qui permet d’interpréter des comportements
comme adéquats, suivant donc certaines normes à préciser. De la même façon que le discours
scientifique doit recourir à des normes pour se déployer de manière « correcte » et
« pertinente » (ce qui correspond à des jugements de valeur), la connaissance scientifique
étant un cas particulier de comportement rationnel, de la même façon reconnaître cette
dimension de « pertinence » dans le comportement revient à une description et à une
explication adéquate de ces comportements. Le recours à cette catégorie apparaît donc comme
indispensable comme facteur explicatif déterminant des comportements. Dans la mesure
les acteurs jugent « correctement » ou non de certaines situations, rendre compte de ces
jugements implique que l’analyste dispose des principes et des normes qui permettent au
jugement de s’effectuer.
On ne peut donc définir une position irrationnelle (et donc un irrationalisme qui
soulignerait l’importance de ces comportements irrationnels) qu’à partir d’une définition de la
rationalité, ou inversement. Dès lors il y a deux niveaux distincts de la discussion :
caractériser d’abord ce que sont des comportements (ir)rationnels ; et ensuite repérer de
manière empirique quels sont les types d’attitudes effectivement rationnels ou irrationnels qui
tendent à prévaloir dans certaines situations et eu égard à certaines possibilités d’action. En
réalité aucun défenseur de l’importance des comportements rationnels dans la vie sociale n’est
supposé exclure la possibilité de comportements irrationnels, puisque la définition même de la
rationalité implique, d’abord logiquement, mais ensuite empiriquement, la possibilité de
comportements irrationnels. Il en va de même en sens inverse. Dès lors des positions
rationalistes ou irrationalistes correspondent à la mise en évidence plus ou moins forte de
l’une des deux dimensions par rapport à l’autre. De surcroît, un même comportement peut être
tantôt interprété comme rationnel ou comme irrationnel eu égard à une certaine
indétermination des définitions. Il est vrai que serait particulièrement « irrationaliste » une
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position qui chercherait le plus souvent à privilégier des interprétations irrationalistes plutôt
que des interprétations rationalistes de certains comportements.
Le sujet fondamental tient donc à la définition et à la justification de l’idée de
rationalité. Sur quelle base faut il dire qu’une action donnée est ou non un comportement
rationnel ? Si l’on se tourne vers la tradition des sciences sociales et de leur philosophie, on
pourra constater à cet égard deux choses : d’une part une certaine diversité des définitions
proposées de la notion de rationalité (et en conséquence des attitudes irrationnelles) et d’autre
part un certain manque de justification en amont de ce qui permet de caractériser un
comportement de rationnel ou non. Je reviendrai sur ce point essentiel dans un moment.
Auparavant, je répète donc qu’une position rationaliste ou irrationaliste doit, une fois
les définitions et les justifications proposées, et la mise en évidence de comportements
congruents avec ces définitions, s’interroger sur les mécanismes qui peuvent conduire des
acteurs singuliers ou des groupes d’acteurs à adopter une attitude plutôt que l’autre. Pourquoi
se montre-t-on plutôt rationnel ou plutôt irrationnel dans des circonstances données ? C’est un
sujet fondamental relativement peu exploré, notamment par la littérature psychologique qui
tend à mettre en évidence des comportements tendanciels, qui sont souvent interprétés par
ailleurs en termes d’irrationalité, mais que l’on peut aussi essayer de réinterpréter en termes
de rationalité (Bronner : 2003) . Or, si l’on parle d !irrationalité, c’est qu’une possibilité
rationnelle existe. Il s’agit donc d’essayer de déterminer pourquoi l’une plutôt que l’autre est
typiquement retenue dans certaines situations. On fera ici quelques suggestions pour aller
dans cette direction.
Il n’est évidemment pas possible dans le cadre de ce bref article de faire le bilan des
différentes théories de la rationalité disponibles dans les sciences sociales On soulignera un
certain nombre de points fondamentaux. Je partirai, pour des raisons de simplicité, de la
notion de rationalité instrumentale qui est généralement prépondérante dans les sciences
sociales. Rappelons que celle ci revient à définir comme rationnel le choix des moyens
permettant d’atteindre certaines fins. La rationalité « minimale » de l’action est généralement
associée à cette dimension instrumentale, qui implique notamment des croyances factuelles
sur les moyens disponibles pour atteindre certains buts. Cela signifie donc que la rationalité
instrumentale est orientée vers deux pôles : elle implique d’une part une disposition de l’esprit
« rationnelle » qui se règle d’autre part sur une disposition pratique, la possibilité effective
d’une manipulation des éléments du réel qui permet de produire certains effets. Ce qu’il
importe de souligner ici, est qu’il ne s’agit pas du tout d’une rationalité nécessairement
« utilitaire », puisque les buts en question ne sont pas nécessairement eux même
« utilitaires » ; il y a eu un glissement de sens associant la rationalité instrumentale à la
recherche de l’intérêt égoïste, alors que rien dans la rationalité instrumentale n’implique
directement cela (Demeulenaere, 1996). Les fins poursuivies dans le cadre d’une rationalité
instrumentale peuvent ne pas relever de l’intérêt, et ne pas être égoïstes ou utilitaires. Dès
lors on ne peut pas qualifier un comportement altruiste d’irrationnel, puisque la rationalité
instrumentale ne concerne pas directement l’égoïsme ou l’altruisme.
Ceci conduit à la deuxième remarque : convient-il d’introduire plusieurs formes de
rationalité (Boudon, 2009), et par conséquent plusieurs formes d’irrationalité prendre en
considération par un irrationalisme) ? Comme nous venons de l’indiquer, la nécessité
d’introduire le souci de l’altruisme, ou le souci général des valeurs, n’est pas en soi contraire à
la rationalité instrumentale qui implique par ailleurs nécessairement des croyances factuelles
(sur les moyens permettant d’atteindre certaines fins). Par contre il est vrai que cette idée de
rationalité instrumentale ne permet pas de traiter les normes et les valeurs autrement que
comme un moyen d’atteindre certains buts autres. Il importe donc, comme Raymond Boudon
s’y est employé, de théoriser une rationalité spécifique du choix des valeurs. Pour cela
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toutefois, il n’est pas indispensable d’introduire une forme nouvelle de rationalité, car cela
impliquerait une sorte de conflit interne à la notion de rationalité. Il nous paraît préférable de
considérer que le thème général de la rationalité peut s’applique à différents objets : les
croyances factuelles, le choix des moyens permettant d’atteindre certains buts, mais aussi les
normes qu’il est rationnel d’accepter ou de justifier dans certaines circonstances. C’est une
rationalité unifiée (en amont) qui permet de s’appliquer à différents objets en fonction de leurs
caractéristiques propres. Et de leurs contraintes spécifiques.
Pourquoi parle-t-on de rationalité ? La notion de rationalité, si elle a un sens (et nous
pensons évidemment qu’elle en a un), correspond à une exigence normative à validité
interpersonnelle, par delà les normes sociales ou culturelles variables de manière locale et
particulière, ou les décisions strictement individuelles. Il s’agit d’une exigence de la pensée,
découverte par elle-même, qui s’impose à toute personne impliquée dans des facultés
ordinaires de raisonnement lorsqu’une solution à un problème s’impose, est disponible. C’est
en effet une caractéristique de l’espère humaine (Baechler : 2002), dans sa dimension
naturelle, et qui doit être traitée comme, telle, même s’il peut y avoir ensuite, par surcroît,
une culture de la rationalité (ou une culture de l’irrationalité) qui cherche à institutionnaliser
et à favoriser, dans certaines circonstances la recherche de la rationalité, ou qui permet, de
manière cumulative, d’affiner les données concernant la caractérisation de ce qui est
rationnel.
Pour « fonder » la notion de rationalité j’ai proposé pour ma part l’idée de
« normativité intrinsèque » (Demeulenaere : 2003) liée aux caractéristiques intrinsèques de
l’action, qui appartiennent à la structure du comportement (les êtres humains n’ont pas le
choix d’avoir ou de ne pas avoir des croyances factuelles ou descriptives, il en ont
nécessairement, et ces descriptions visent la pertinence): ainsi, le principe d’une description
d’un état de fait implique, par son sens même, la pertinence de cette description, et ainsi un
effort pour parvenir à une description correcte. Les gens ont besoin d’avoir des descriptions,
et le sens même de ces descriptions est d’être correctes, sinon l’entreprise de description est
vaine. De même, vouloir atteindre un certain but, implique de rechercher les moyens adéquats
de l’atteindre (que l’on pourra ensuite refuser pour d’autres motifs). De la même façon,
chercher des normes légitimes, revient à trouver des normes qui soient acceptables par
l’ensemble des membres d’une interaction.
Dès lors il nous paraît tout à fait non conforme à l’idée que nous en avons de dire que
toute rationalité est par nature subjective (Elster : 2010): si elle est seulement subjective, ce
n’est pas de la rationalité, laquelle implique par sa revendication même une dimension de
contrainte normative intersubjective non culturellement variable. L’idée même de rationalité
correspond à la reconnaissance de contraintes supra-individuelles qui s’exercent sur la
décision ou la croyances subjectives. Certes, dans la rationalité instrumentale, les finalités de
l’action peuvent être purement subjectives, mais la dimension de rationalité correspond
précisément, dans ce cadre, au fait que, pour atteindre ces fins, il faut passer par le choix de
certains moyens.
Dans le même ordre d’idée, décrire l’action comme une structure mue par des désirs,
associée à des croyances, et contrainte par des opportunités (Hedström : 2005), est en soi
pertinent d’un point de vue très général car cela décrit la structure motivationnelle de l’action,
héritée de David Hume Il n’y a pas d’action sans motivation à agir qui peut être nommée
« désir ». . En revanche, cela ne doit pas occulter le « sens » de l’action : décrire, justifier,
s’engager, préférer ne se réduisent pas à un désir, ce sont des types d’action qui ont leurs
contraintes normatives intrinsèques. Une théorie de l’action ne se référant pas au sens
intrinsèque des actions manquerait une dimension essentielle de celle-ci, non réductible à la
structure motivationnelle, ou à un désir (Demeulenaere : 2011).
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Le mécanisme de l’irrationalité des croyances
Dans la suite de cet article, on s’intéressera seulement à la dimension du
comportement la plus simple à interpréter en terme de rationalité, celle de croyance factuelle,
soit la croyance en des états de fait donnés. Une irrationalité est elle possible en ce domaine,
et qu’est ce qui peut la provoquer ?
Il convient d’abord de distinguer la véracité de la croyance de sa rationalité. Il peut
être rationnel d’avoir une croyance fausse, si elle ne peut qu’apparaître vraie à l’acteur
compte tenu de l’information qui lui est disponible. Un exemple classique est l’évidence que
le soleil tourne autour de la terre, tant qu’il n’a pas été démontré que c’est l’opposé qui est
vrai. Il peut inversement arriver que l’on ait irrationnellement une croyance vraie (Elster :
2010), si, étant vraisemblable, elle est appuyée non pas sur un examen des données
disponibles, mais sur un désir que cette croyance soit vraie (qui se trouve être vraie par
ailleurs). Si par exemple, au XVI è siècle, une personne entreprenait de vouloir croire que la
terre tourne autour du soleil non par référence à un raisonnement lui paraissant évident, mais
par haine de l’église, il parviendrait à une croyance vraie non sur la base d’un raisonnement,
mais d’un désir. Ce serait une croyance irrationnelle vraie liée à une passion qui ne peut pas
être par elle-même justificatrice d’une croyance. La croyance est nécessairement liée, par son
exercice et son énonciation, à une compétence cognitive qui l’assume.
Une croyance est rationnelle si elle est adéquate à son objet, sur la base de
l’implication d’une procédure descriptive correcte compte tenu de l’information disponible
(qui peut donc orienter de manière pertinente vers une croyance fausse) Toute croyance
dépend donc en effet d’une l’information disponible.
Or celle-ci a deux sources possibles. Soit l’évidence directe qui est disponible pour
l’acteur (compte tenu de ses présupposés et de sa situation) ; soit l’évidence transmise par
l’intermédiaire de témoignages que l’acteur reçoit en provenance d’autres personnes, en qui il
a confiance ou non. C’est ainsi qu’une croyance fausse peut être parfaitement rationnelle, soit
parce que, compte tenu de l’information directement disponible, elle apparaît vraie, soit parce
que le témoignage sur lequel elle s’appuie semble ne pas devoir être mis en question, alors
qu’il induit en erreur. L’individu doit donc s’engager dans une appréciation de la crédibilité
de ses informateurs, qui sont susceptibles de l’induire en erreur.
L’irrationalité n’est donc certainement pas équivalente à la fausseté d’une croyance.
Dès lors où se loge l’irrationalité et comment peut –on expliquer sa manifestation?
Plusieurs variables sont impliquées :
-La croyance est vraie ou fausse, avec une certaine probabilité plus moins connue. Il
apparaît souvent qu’il y a une certaine complexité de la croyance qui la rend seulement plus
ou moins sûre tandis qu’il y a aussi de nombreux cas où les choses sont plus tranchées.
-La source de la croyance est soit l’évidence directe soit le témoignage (celui des
scientifiques, celui des journaux, celui des voisins, celui des amis etc.).
- quelle que soit l’origine de la croyance, directe ou indirecte, elle a des liens avec
d’autres croyances (par exemple des conséquences) qui sont plus ou moins présentes à l’esprit
de la personne qui adopte une croyance particulière.
Or chacun de ces éléments peut faire l’objet d’une « appréciation » positive ou
négative, susciter un désir ou une aversion, indépendamment de sa vérité.
- D’abord, une réalité quelconque, objet d’une croyance, peut être appréciée
différemment, elle peut susciter un désir ou une aversion, soit par elle même, soit par ses
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