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L’AMÉLIORATION
Dossier pédagogique
Compagnie intranquille
Texte / David Lescot
Conception / Quentin Cabocel et Axel Goepfer
Interprétation / Quentin Cabocel
Régie / Simon Cremel
Mise en scène et scénographie / Axel Goepfer
Compagnie intranquille
73 rue Carnot 54550 Pont-Saint-Vincent
06.83.78.93.25
compagnieintranquille.wordpress.com
[email protected]
SIRET : 794 894 618 00022 / NAF : 9001Z / Licence : 2-1088238
L’AMÉLIORATION / L’ÉQUIPE
La Compagnie intranquille
La Compagnie intranquille a vu le jour en 2013 au Conservatoire Régional du Grand Nancy. Elle s’est créée pour soutenir la
mise en scène d’Il ne faut jurer de rien d’Alfred de Musset. La compagnie a décidé d’emprunter son nom et sa philosophie
à l’auteur romantique; comme lui, nous croyons que toute poésie est mouvante, légèrement instable et parfaitement
intranquille.
Après cette expérience, la Compagnie intranquille décide d’orienter son travail sur l’écriture contemporaine, qui remet en
question les notions de fable, de jeu et de spectateur.
David Lescot
David Lescot est né en 1971. Il est auteur, comédien, metteur en scène et musicien. Son écriture comme son travail
scénique cherchent à mêler au théâtre des formes non-dramatiques, mélangeant écriture et improvisation, théâtre et
musique.
Sa pièce Un Homme en faillite (2007) obtient le Prix du Syndicat national de la critique de la meilleure création en langue
française. Il participe à de nombreux Festivals consacrés aux textes contemporains (dont La Mousson d'été à Pont-àMousson). Plusieurs de ses textes ont fait l'objet d'enregistrements radiophoniques. Ses pièces sont traduites et publiées
en différentes langues. Il enseigne depuis 1999 Les Arts du Spectacle à l'Université Paris X- Nanterre.
David Lescot obtient en 2008 le Prix Nouveau Talent Théâtre de la SACD. Ses textes sont publiés aux Editions Actes SudPapiers.
Quentin Cabocel
Il y a celui qui est sous vos yeux durant le temps de la représentation, le comédien. Ici, il s’agit de Quentin Cabocel. Quentin
est diplômé avec mention du Conservatoire du Grand Nancy. Il aime le clown de théâtre. Il a créé Du temps et des biscuits,
un spectacle de nuit pour un clown seul. Il a joué Molière, aussi, avec la Compagnie L’Île aux rêves. Quentin travaille
également avec l’Opéra de Nancy, pour mélanger la musique et le théâtre. De temps en temps, il explore l’univers du
cinéma, participant à des courts ou moyens métrages. Enfin -ta-tadadam!- Quentin est magicien-mentaliste.
Axel Goepfer
Il y en a un que l’on ne voit pas, mais qui est attentif, tant il craint que le spectacle ne se déroule pas comme il faudrait. C’est
le metteur en scène, Axel Goepfer. Il est passé par le Conservatoire de Nancy et par de nombreux stages (danse, masque,
pédagogie théâtrale). Il aime le clown aussi, mais les auteurs de théâtre encore, et faire des détours du côté de la danse
contemporaine ne le dérange pas vraiment. Axel s’efforce de transmettre le théâtre dans des écoles, des missions locales et
parfois à de jeunes détenus. Enfin -ta-tadadam!- Axel n’y connaît rien à la magie.
Simon Cremel
Simon est encore plus invisible que les deux autres. Tapi dans l’ombre, au fond de la salle, Simon communique secrètement
avec de savantes machines qui font venir la lumière et le son sur la scène du théâtre. C’est une autre sorte de magie, que
Simon pratique. Depuis son jeune âge, Simon a toujours été attiré par le domaine artistique. Il fût élève à l’École des BeauxArts de Nancy avant d’apprendre les arcanes de la régie de spectacle au DMA Claude Daunot de Nancy. Simon travaille
comme créateur son et lumière avec différentes compagnies de théâtre, mais encore dans le milieu de la musique.
L’AMÉLIORATION / LE SPECTACLE
Synopsis
Pascal vit dans un petit appartement. Ou plutôt dans un réduit
d’appartement, une simple chambre perdue dans le repli de la
ville. Pascal y vit, seul, par choix. Car Pascal a une idée.
Dès que le matin arrive, Pascal se plonge dans la réalisation de
son « Grand Projet », bien à l’abri des distractions du monde. C’est
un programme de vie que Pascal a nommé « La Journée
Parfaite ». Du réveil au coucher, Pascal a tout prévu, planifié,
méthodologisé, pour que cette solitude se transforme en un
épanouissement le plus complet. Faut-il faire du sport pour
développer sa force et rester jeune ? Pascal fait du sport dans sa
chambre de bonne. N’importe quel sport d’ailleurs, et ça ira très
bien. Rire est-il bon pour la santé ? Pascal rit. Tout de go. Tout en
maintenant son activité sportive, tiens, c’est encore mieux, double
emploi, deux fois plus d’effets positifs. C’est sûr, aujourd’hui
Pascal va vaincre la monotonie et la médiocrité !
Voir la bande annonce du spectacle sur internet : https://youtu.be/khhyPN35PnY
L’AMÉLIORATION / MISE EN SCENE ET DRAMATURGIE
Mise en scène
Pascal est un individu habité de solitude, qui ne trouve nulle part son équilibre. Ce qui se traduit sur scène par une
scénographie faite de lignes de fuites et d’oppositions. Un endroit dans lequel, finalement, ce solitaire, ce Pascal, est
amené à déployer les ailes de sa fantaisie pour combler le vide de son isolement
L’enseignement de l’auteur, David Lescot, est que toute solitude a besoin d’être peuplée. Il y a un lien naturel entre cet
enseignement et le théâtre. La scène, c’est le lieu de nulle part ; le personnage, c’est n’importe qui entrant dans ce nulle
part. Le théâtre, c’est le lieu où chacun vient projeter sa solitude. En fin de compte, ce qui demeure, c’est la capacité du
comédien à peupler un instant ce nulle part de personne, et à créer une assemblée dans laquelle fondre nos solitudes de
spectateur.
La mise en scène est ainsi guidée par l’intuition que cette pièce va se jouer dans le corps de Quentin avant tout. Dans la
profération, la parole du comédien. Dans la présence d’un corps solitaire au milieu d’un espace de solitude.
L’Amélioration est mon premier monologue. Mais dans le fond ça ne change pas tant que ça. Ce qu’ils étaient neuf à faire dans
L’Association, grands manipulateurs de mots, de notes et d’objets, je voudrais que le personnage de L’Amélioration y arrive seul. Qu’il
sache se multiplier, créer des effets de bruissement et de simultanéité.
David Lescot, présentation de L’Amélioration, 2004.
Dramaturgie / Grandeur et misère de Pascal
Phrase lue : « tout le malheur des hommes vient de ce qu’il ne savent pas demeurer en repos dans une chambre » : très intéressant, à essayer. Pascal, fragment 1, L’Amélioration.
En plaçant dans la bouche de son personnage un extrait des Pensées de Blaise Pascal (fragment 126 de la liasse
« Divertissement »), David Lescot fait écho au philosophe du 17e siècle. Comme lui, David Lescot avance dans un projet
anthropologique cherchant à montrer l’homme sans fard.
En l’observant de près, le projet de Blaise Pascal apparaît comme un essai de nature plus anthropologique
qu’apologétique. Le philosophe se comporte avant tout en moraliste, tel La Fontaine, et nous présente le commerce des
hommes sans en omettre ni grandeur ni misère.
L’oeuvre des Pensées se constitue de fragments à divers stade d’élaboration, allant de la phrase unique au discours sur
plusieurs pages. C’est un exemple des formes brèves dont raffolait le 17e siècle, à l’instar du regain d’intérêt pour les
fables. La forme fragmentaire des Pensées, due au décès de Blaise Pascal qui laissa l’oeuvre inachevée, a contribué à leur
succès. Ce texte bref suscitait l’intérêt par ses aphorismes; il offrait un accès rapide à l’introspection et au questionnement
métaphysique, sans avoir à en passer par de longs discours. C’est le même intérêt qui fait aujourd’hui le succès des médias
fondés sur une communication courte (Twitter, SMS) et qui sont utilisés pour exprimer en peu de mots une vérité générale.
C’est en se basant à son tour sur une écriture fragmentaire que David Lescot a voulu exprimer la vérité de son personnage.
En choisissant un extrait des Pensées issu de la liasse sur le divertissement, David Lescot indique selon quelle mesure le
spectateur doit apprécier le personnage. Notre mise en scène fait entendre ces extraits de Blaise Pascal.
Le divertissement, selon Blaise Pascal, représente le moyen par lequel l’homme cherche à oublier ce qui l’afflige, et en
particulier qu’il est mortel. Il s’agit d’une perspective pessimiste : le divertissement est vu comme une stratégie d’évitement
face à l’angoisse qui naît de l’inactivité. Mais, toujours selon le philosophe, tout divertissement s’épuise; le sentiment de
vide point irrémédiablement et une insatisfaction, un manque, succèdent invariablement au divertissement. Cependant,
« sans divertissement, il n’y a point de joie; avec le divertissement, il n’y a point de tristesse » (Pensées fragment 126-C);
même s’il est médiocre, le divertissement permet de s’échapper quelque instant de notre condition faible et mortelle.
Dans la pièce de David Lescot, l’activité perpétuelle du personnage fondée sur une volonté d’Amélioration, symbolise le
divertissement. La recherche constante de la performance et de l’efficience, l’optimisation de soi (corps, pensées et
sentiments) font de nos sociétés contemporaines des stratégies d’évitement, des divertissements face à la nature faible et
mortelle de notre condition.
Prolonger l’étude en classe
On pourra proposer aux élèves d’analyser comparativement les techniques d’écritures employées par David Lescot et
Blaise Pascal.
Tous deux recourent à la forme du dialogue (fragment 129 des Pensées, fragment 9 de L’Amélioration), dialogue qui
n’émane que d’un seul locuteur afin de renforcer l’interpellation du destinataire : le lecteur chez Blaise Pascal, le
personnage lui-même chez David Lescot.
Le texte de Blaise Pascal est ainsi imprégné de l’utilisation du « je » et du « nous », mettant l’accent sur la subjectivité de
l’énonciateur, et supposant s’adresser à la subjectivité du lecteur (ce « tu » à qui seraient destinées interrogations et
injonctions). A l’inverse, le « tu » est omniprésent dans la pièce de David Lescot, montrant par là que le personnage ne
recourt en aucun cas à sa propre subjectivité. C’est l’absence d’un « je » réflexif et sensible, qui n’interviendra qu’à la toute
fin de la pièce une fois l’échec définitivement consommé. La parole dans L’Amélioration devient un outil du divertissement
tandis qu’elle en est l’unique moyen de révélation chez Blaise Pascal.
En prolongement à cette étude on pourra aborder en classe un travail d’écriture autour d’une approche moderne du
divertissement sous la forme de l’aphorisme ou du dialogue à un seul locuteur.
Compléments possibles
Echauffement du regard : Avant la représentation, le metteur en scène peut donner quelques clés pour aborder le
spectacle.
Rencontre avec l’équipe : A l’issue de la représentation; l’équipe peut évoquer son travail et répondre aux questions.
Ateliers de pratique théâtrale : Ces ateliers permettent d’explorer le théâtre, de développer sa créativité et d’aborder sur
scène le spectacle (Tarif : 40 euros/heure).
L’AMÉLIORATION / ANALYSER LA REPRÉSENTATION
Comment aborder une représentation, comment lire un spectacle?
Prenons comme point de départ que chaque spectateur « fabrique du sens » durant la représentation. A partir d’un
ensemble d’éléments épars (textes, sentiments, lumières, décors, sons, etc.), le spectateur construit mentalement un objet
cohérent. Bien sûr, des éléments privilégies d’analyse ont été placés pour le spectateur.
L’analyse après le spectacle (ou plutôt « le partage des sens fabriqués ») se fait, selon nous, lors d’une discussion collective.
Les spectateurs échangent leur interprétation, prolongeant par la parole le temps collectif du spectacle. Le sens fabriqué
par chaque spectateur s’enrichit au contact du sens fabriqué par les autres spectateurs.
Nous vous présentons une série d’interrogations, qui se référent au questionnaire établit par Sandrine Froissart (Fiche
pratique ANRAT #01), et qui pourraient amorcées une analyse collective de la représentation.
La scénographie
1. L’espace scénique
3. L’environnement sonore
• Quelle est sa structure : circulaire, rectangulaire, carré ?
• Quels sont les éléments qui le composent ?
• Donnent-ils matière à jouer ?
• Est-il figuratif ou non ? Réel ou mental ?
• Comment et où les sources sonores sont-elles produites ?
• De quelles natures sont les sons qui composent cet
environnement (voix, son d’ambiance, musique) ?
• Quel est le rôle du son : illustrer, créer une atmosphère,
ponctuer la mise en scène ?
• Quelles sont les conséquences sur la représentation ?
2. La lumière
• Quel est son rôle : éclairer une action, isoler le personnage
ou un élément de scène, créer une atmosphère, rythmer la
représentation ?
• Y a-t-il des variations de lumières, des noirs, des ombres, des
couleurs particulières ?
4. Les costumes
• Quels sont les vêtements, masques, accessoires utilisés
pendant le spectacle?
• Que nous apprennent-ils de l’époque, de l’histoire, du milieu
dans lequel s’inscrit le spectacle ?
La performance de l’acteur
1. L’acteur et l’espace
• L’acteur occupe-t-il l’espace scénique au départ de la
représentation ? A la fin ?
• Entrée, sortie et occupation de l’espace (dynamique
scénique).
• L’acteur développe t-il différent types de jeu ? Comment les
caractériseriez-vous ?
2. L’acteur, le texte et la voix
• Quelle est la diction de l’acteur?
• Change-t-elle (rythme, amplification) ?
La mise en scène
• Quel est le parti pris général de la mise en scène : réaliste,
symbolique, stylisé ?
• Quelle est la place du texte ?
• Quelle fable est raconté par la mise en scène (rapport entre
la première est la dernière image) ?
• Quel discours sur l’homme/le monde en tirez-vous ?
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