Rapport au Parlement
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permettant de constater une relation plus complexe qu’on ne l’a pensé jusqu’ici entre habitats et
sépultures.
Les découvertes de cimetières à inhumation de la Tène* restent peu nombreuses, mais
élargissent considérablement l’information sur certaines pratiques originales, avec la découverte de
restes de cercueils monoxyles à Courtenay (Loiret). Les enclos quadrangulaires, jusqu’ici peu connus,
commencent aussi à être documentés, pour une période que l’on pouvait s’attendre à être tardive
(Tène III à Sublaines en Indre-et-Loire).
Dans le domaine de l’habitat, presque tous les types d’implantation connus dans les régions
alentour ont vu leur existence confirmée : petites unités agricoles (un bâtiment, quelques annexes
fossoyées ou sur poteaux), aires d’ensilage apparemment isolées ou bien distinctes d’habitat,
agglomérations plus importantes, mais généralement de taille réduite, avec subdivision de l’espace au
moyen de fossés et palissades (Pannes et Vienne-en-Val dans le Loiret, Sublaines dans l’Indre-et-
Loire, Villebarou dans le Loir-et-Cher), grands ensembles organisés alentour de bâtiments de ferme,
mais aux annexes nombreuses ou dispersées, parfois à caractère artisanal, comme sur le site de Port-
Sec Sud à Bourges (Cher), dont la fouille s’étend sur plus de 4 hectares. Ceci vaut pour toutes les
périodes, mais tout particulièrement pour la fin du Bronze final*, et celle du premier âge du Fer*.
Le mobilier céramique mis au jour permet de compléter le tableau typologique de manière
substantielle, par le biais d’ensembles issus de dépotoirs volumineux, sur la période du Bronze
ancien*, du Bronze final III* à Villebarou (Loir-et-Cher) et Sublaines (Indre-et-Loire), du Hallstatt
final* et de la Tène I* (Dadonville, Loiret). Les corpus mis au jour montrent que la région ligérienne
ne se différencie des régions voisines, notamment au Nord et à l’Est, ce qui permet d’aborder les
questions chrono-culturelles.
L’ANTIQUITE
Les sites étudiés de 2002 à 2005 représentent plus de quinze fouilles préventives et
concernent en grande majorité des occupations rurales, domaines agricoles et dépendances de villae*.
Ces opérations ont permis de mieux connaître les habitats, les activités agricoles et artisanales des Ier et
IIe siècles.
A Parcay-Meslay (Indre-et-Loire), la fouille d’un établissement agricole a permis d’étudier
les filiations de la période gauloise - un enclos et des bâtiments sur poteaux attribués à la Tène C2* - à
la période gallo-romaine*. Durant celle-ci, le site poursuit son évolution jusqu’au milieu du IIe siècle,
avec l’extension de l’enclos et la construction progressive des bâtiments en dur de la pars urbana* de
la villa*. La fouille d’un secteur de l’agglomération antique de Chanceaux-sur-Choisille (Indre-et-
Loire), sur une surface de plusieurs hectares, face à un sanctuaire et à un balnéaire déjà connus, montre
la mise en place au milieu du Ier siècle apr. J.-C. des quartiers d’habitat composés de petites unités,
séparées par des ruelles, leur occupation puis leur abandon au début du IIe siècle. A Esvres-sur-Indre
(Indre-et-Loire), la fouille d’un site antique a révélé une construction qui est sans doute la base d’un
temple gallo-romain sur podium.
A Mignières (Eure-et-Loir), un réseau parcellaire du Haut-Empire* s’organisant autour d’un
bâtiment isolé a été fouillé. A Montierchaume (Indre), des bâtiments gallo-romains à vocation agricole
en dur et sur poteaux et une mare ont été découverts. A Moutiers-en-Beauce (Eure-et-Loir), une
occupation gallo-romaine constituée d’un enclos, de plusieurs bâtiments d’habitation avec caves a été
étudiée. L’exploitation agricole est occupée aux IIe-IIIe siècle apr. J.-C. Elle comporte également une
activité d’extraction de calcaire. A Chartres (Eure-et-Loir), la fouille du Pôle Synéo a mis en évidence
un bûcher funéraire antique. Il permet de supposer la proximité d’une nécropole rurale.