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Louis Sutre – MAGEFI 1 - Université Montesquieu Bordeaux IV – 2011/2012
Introduction!
La macroéconomie va s’intéresser à des questions fondamentales : pourquoi
existe-t-il des phases d’expansion ou de récession ? Quelles sont les causes du
chômage ? De l’inflation ? Comment la politique économique peut agir sur ces
variables ?
La macroéconomie est intéressante car on cherche à agir sur l’économie. La
première fois que l’on a mesuré le revenu d’un pays c’était dans une optique
fiscale.
Si on regarde l’évolution du PIB on se rend compte qu’il fluctue autour d’une
tendance (trend). Quand on parle de macroéconomie on peut soit étudier les
déterminants de la croissance à long terme (théorie de la croissance) soit on va
chercher à expliquer les fluctuations autour de cette tendance (théorie du
cycle). On va se poser la question de l’origine de ces fluctuations, de leur
persistance durant plusieurs années, et de leur intérêt à les réduire. Les
classiques pensent que l’économie revient naturellement vers cette tendance et
les keynésiens pensent que ces fluctuations sont préjudiciables et que
l’intervention publique améliore le bien être social.
La question de l’étude des fluctuations économiques n’intéresse la science
économique que depuis le début du 20ème siècle avec Keynes. Au 19ème siècle
on avait identifié les cycles économiques (Juglar et Kondratiev) mais on pensait
que le comportement du marché conduisait à l’optimum économique. Dans ce
contexte les cycles étaient analysés comme les effets cumulatifs de perturbations
exogènes. Les théories les plus récentes (nouveaux classiques, années 80)
reprennent cette idée de perturbations exogènes et expliquent les fluctuations
par des chocs de productivité ou des chocs technologiques. Le tournant est la
grande dépression des années 30, cette crise provoque des millions de
chômeurs qui nécessite une analyse plus poussée de l’économie. C’est la
naissance de la macroéconomie avec les travaux de Keynes dans la théorie
générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie (1936) où il met en avant les
fluctuations de la demande globale dans l’explication des fluctuations
économiques. Dans ce cadre, une politique de gestion de la demande agrégée
peut réduire les fluctuations et éviter les périodes prolongées de récession. Il
faudra avoir les années 80 pour avoir une théorie qui propose que les
fluctuations proviennent de l’offre (théorie des cycles réels). Les nouveaux
classiques pensent que ces fluctuations reflètent le comportement des agents, et
comme le comportement des agents est optimal, ces fluctuations représentent
les fluctuations d’un équilibre.
La question de l’intervention des pouvoirs publics pour réduire les fluctuations
conjoncturelles renvoie à la question de la vitesse d’ajustement des marchés et
implicitement à la question de la neutralité de la monnaie. Si l’économie subit
un choc, si les prix s’ajustent immédiatement l’économie revient à l’équilibre.