
Dossier
Région
D’abord en inscrivant la lutte
contre les ISS dans ses diérents
schémas et plans d’action comme
nous l’avons vu, mais aussi en se
posant comme une ressource
pour les autres acteurs.
Ainsi, l’ARS PACA soutient
des actions innovantes et le
développement d’une culture
commune, à travers sa mission
Recherche et développement.
Des séminaires ont été organi-
sés en 2012 et 2013 pour mettre
en lien les principales équipes
de la région en santé publique,
(nutrition, anthropologie, so-
ciologie, géographie de la santé,
sciences de gestion, psychologie
sociale de santé), qui ont permis
le nancement de recherches-
actions visant à réduire les ISS,
présentées conjointement par
un acteur de terrain et une
équipe de recherche. “Vingt-six
actions ont déjà été nancées
pour les réponses appropriées
qu’elles proposaient en fonction
des territoires. Citons le projet
4S à Nice, qui a consisté à la fois
à réaménager un quartier en
intégrant la problématique santé
(mise en place d’un parcours de
marche) et à proposer un coachi-
ng individualisé aux personnes
âgées ; ce projet, soutenu métho-
dologiquement par l’Espace par-
tagé de santé publique, a béné-
cié d’un nancement important
Priorités Santé -
n°42 Janvier / Février / Mars / Avril 2015
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de la ville de Nice. L’objectif est
l’amélioration de la qualité de vie
d’environ 4.000 seniors, de plus
de 65 ans, habitant le quartier
Saint-Roch en leur proposant des
activités physiques et sportives
tout en recréant du lien social.
Ou encore le projet Opticourses,
mené dans les quartiers Nord de
Marseille. Il a pour but d’amé-
liorer l’accès à des aliments de
bon rapport qualité nutrition-
nelle/prix pour des personnes en
situation de précarité. Il s’agit de
mettre en place et d’évaluer une
démarche interventionnelle par-
ticipative visant à inuencer fa-
vorablement les pratiques d’achat
et d’approvisionnements alimen-
taires des personnes en diculté
nancière. Ceci se fait d’une part
en partageant des bons plans,
des astuces et des connaissances
sur l’équilibre alimentaire et les
aliments bons et pas chers, dans
des ateliers animés par des diété-
ticiens, et d’autre part en rendant
ces aliments disponibles, visibles
et attractifs dans des commerces
situés dans les territoires concer-
nés”.
Action probante, Opticourses est
actuellement en cours de transfé-
rabilité sur d’autres sites. La pers-
pective, pour tout projet obtenant
des eets positifs est de s’étendre
aux territoires en ayant besoin.
Enn, l’ARS met à disposition
son expertise et les outils qu’elle
élabore pour mettre au point
des indicateurs de mesure des
inégalités sociales de santé. Par
exemple, une étude réalisée avec
les deux rectorats de la région
a pu préciser les zones où se
concentrent les enfants de 6 ans
en surpoids ou obèses. Un pro-
gramme mené dans les écoles
maternelles par les CoDES dans
le Var et des Alpes-Maritimes en
a découlé, de façon à agir au plus
tôt sur les comportements ali-
mentaires.
Des partenariats locaux
Troisième modalité d’interven-
tion : développer des projets
en partenariat avec les autres
acteurs, à l’échelle des territoires.
Dans cette direction particuliè-
rement intéressante puisqu’elle
permet des actions sur des déter-
minants sur lesquels l’ARS n’a pas
la main, plusieurs outils ont été
mis en œuvre : dénition de pro-
grammes territoriaux de santé,
mise en œuvre du Plan régional
santé environnement, avec plus
de 200 projets intersectoriels
labellisés, mobilisant des acteurs
Un projet ciblé contre le saturnisme
Dessinant les contours de politiques globales d’intervention en
termes de réduction des inégalités de santé, l’ARS se préoccupe
également d’avoir des approches thématiques, telle la lutte contre
le saturnisme.
Face au constat de présence de plomb dans des habitats indignes
et du défaut de suivi médical des populations précaires, n 2011,
une consultation enfant-environnement, permanence d’accès aux
soins de santé mère-enfant, a été mise en place à l’hôpital Nord
de Marseille, sous la responsabilité du docteur Rémi Laporte, au
service des urgences pédiatriques. Elle est menée avec divers par-
tenaires, à compétences sociales et environnementales, dont la
PMI et des associations telles Médecins du monde ou le Secours
catholique.
L’objectif en est le dépistage et la prise en charge des pathologies
environnementales pédiatriques et un accès eectif aux soins pour
les enfants. Cette consultation s’assortit de visites d’inrmiers à
domicile pour évaluer les conditions d’exposition des enfants et
des familles sur leur lieu de vie et d’un accompagnement socio-
sanitaire (éducation à la santé, ouverture de droits, aide à l’accès au
logement, au travail). “L’habitat indigne, les bidonvilles sont respon-
sables de saturnisme, de dicultés respiratoires, de trouble des com-
portements et des apprentissages, d’hépatite A et de multiples formes
d’infection liées à la saleté, au connement, à la surpopulation,
précise Rémi Laporte. Les visites à domicile et cette consultation
spécique permettent un meilleur dépistage et un meilleur ciblage
de la prise en charge, ainsi qu’un rattrapage vaccinal”. Depuis la
mise en place de cette action, les cas de saturnisme dépistés ont
explosé, prouvant l’ecacité du dispositif, lequel devrait se trouver
renforcé dans les Bouches-du-Rhône et transféré dans les autres
départements de PACA.
Les principaux déterminants sociaux de santé
D’après ierry Lang, séminaire novembre 2012, ARS PACA
Style de vie - Comportements Nutrition
Biologie
Physiologie Génétique
État de santé
Age Sexe
Soins
Réseaux
sociaux Niveau d’études
Condition de travail
Habitat
Chômage
Environnement général,
physique, chimique, socio-économique
culturel, social
Approche
transversale
Eau, Hygiène du milieu