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5) Les rôles complexes et variés des femmes dans l’EVRDT et dans la lutte contre l’EVRDT devraient être
reconnus. Les efforts de prise en compte de la voix des femmes et de promotion de leur rôle dans la lutte
contre l’EVRDT ne devraient pas se limiter à des stéréotypes sexistes tels que ceux cataloguant les
femmes comme des victimes ou comme des mères. De même, les efforts pour renforcer le rôle des
femmes dans la lutte contre l’EVRDT ne devraient pas être associés à d’autres aspects de la promotion
des droits des femmes et des jeunes filles ou mener à une vision idéalisée des femmes dans ce contexte.
Les femmes peuvent également être des sympathisants, des incitateurs et des auteurs d’actes de
terrorisme, ainsi que des acteurs clés dans le secteur de la sécurité et les autres institutions d’état
impliquées dans la lutte contre l’EVRDT.
6) Les organisations de femmes contribuent déjà de multiples façons à la lutte contre l’EVRDT, par
exemple par le biais d’activités en relation avec la consolidation de la paix, la promotion de la résistance
et de la cohésion sociale, et la protection des droits des femmes. Parallèlement, les gouvernements
devraient renforcer l’identification, en étroite collaboration avec les organisations de femmes, des
facteurs qui font que dans certains cas il est contre-productif ou peut-être même dangereux de
catégoriser de telles activités comme faisant partie de la lutte contre l’EVRDT.
7) Les gouvernements devraient adopter des réponses et des stratégies de lutte contre l’EVRDT qui soient
basées sur des preuves et qui reflètent également les recherches sur le rôle du genre dans la
radicalisation et le recrutement terroristes, et sur l’impact des initiatives destinées à impliquer les
femmes dans la lutte contre l’EVRDT.
8) Les gouvernements devraient établir des systèmes de points de repère et des processus de sélection
cohérents destinés à passer au crible les partenaires et les bénéficiaires de subventions pour la lutte
contre l’EVRDT afin de s’assurer qu’ils partagent des valeurs, y compris concernant la cohésion sociale
et la tolérance, qui ne soient pas hostiles aux droits des femmes.
9) Des hommes devraient prendre part au renforcement du rôle des femmes et de l’approche intégrée de
l’égalité entre femmes et hommes dans la lutte contre l’EVRDT, y compris en soulignant le rôle des
pères dans le soutien apporté concernant l’éducation et la responsabilisation de leurs filles, par exemple.
II. Renforcer le sentiment d’appropriation et les partenariats locaux avec les
organisations de femmes
10) Les gouvernements devraient veiller à ce que la collaboration avec les associations de femmes soit
basée sur une compréhension très aboutie de la culture, de la religion et du rôle des genres à l’intérieur
d’une communauté, et qui soit exempte de tout stéréotype et de toute conséquence négative pour les
femmes impliquées.
11) Les gouvernements devraient nouer des partenariats locaux et renforcer l’appropriation des efforts pour
lutter contre l’EVRDT. Ce faisant, ils devraient privilégier la collaboration avec les petites organisations
locales de femmes, telles que celles situées en dehors des centres urbains, plutôt qu’avec des structures
aux leaders de communauté autoproclamés ou avec seulement de grandes organisations bien établies.
Cela peut impliquer la coopération avec des organisations de coordination afin d’identifier des
partenaires locaux et d’entrer en contact avec eux.
12) Les gouvernements devraient établir des partenariats véritables avec les organisations de femmes, tirant
parti des pratiques des femmes au niveau local pour lutter contre l’EVRDT, sans saper le sentiment
d’appropriation locale. Les gouvernements devraient garder à l’esprit et écarter les risques de réaction
violente des communautés et/ou de discrédit des partenaires de la société civile dans l’hypothèse où les
programmes seraient perçus comme dirigés depuis l’extérieur.