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Les scientifiques ont ainsi montré qu’à l’échelle du millier d’années, les glaciers tropicaux du nord et du
sud de l’équateur ont évolué de la même manière. Le recul global de plusieurs kilomètres depuis 20 000
ans a notamment été interrompu par une pause ou une ré-avancée de quelques centaines d'années au
début de l’ACR, puis par des épisodes glaciaires d’ampleur de plus en plus faible à la fin du YD, au début
de l’Holocène (il y a environ 10 000 ans) et au petit âge glaciaire (13e-19e siècles).
Un modèle climatique a ensuite été utilisé pour comprendre l’origine de ces fluctuations. Il montre que les
variations de température, et non de précipitations, sont responsables des principales fluctuations des
glaciers lors de l’ACR et du YD. Ces variations de température locales sont elles-mêmes attribuées à
l’augmentation globale du taux de CO2, combinée aux changements d’intensité de courants océaniques
qui redistribuent la chaleur et homogénéisent les températures entre les pôles et les tropiques.
Ces recherches montrent que les glaciers tropicaux ont une dynamique propre (différente de celle des
glaciers alpins, plus étudiés), qui intègre des influences climatiques des deux hémisphères (et non
majoritairement de l’hémisphère nord, comme c’est le cas pour les glaciers alpins). Or, ces glaciers
revêtent une importance cruciale pour les populations des Andes, qui en dépendent pour l’eau potable et
l’électricité. Alors que les glaciers tropicaux des Andes ont déjà perdu 30 à 50 % de leur surface depuis 4
décennies, il importe donc de bien comprendre comment ils répondent aux variations climatiques. La
connaissance tirée de ces glaciers permettra de mieux appréhender les impacts régionaux d’un
changement climatique global sous influence du taux croissant de CO2 dans l’atmosphère et de la
redistribution de l’énergie par les océans.
(1) Liste des laboratoires français impliqués :
Laboratoire de Géographie Physique : Environnements Quaternaires et Actuels – LGP (CNRS / Université Paris 1 / UPEC),
Laboratoire de glaciologie et géophysique de l'environnement – LGGE (CNRS / UJF),
Centre européen de recherche et d'enseignement de géosciences de l'environnement – CEREGE (CNRS / AMU / IRD / Collège de France),
Centre de recherches pétrographiques et géochimiques – CRPG (CNRS / Université de Lorraine),
Laboratoire d’Océanographie et du Climat: Expérimentations et Approches Numériques – LOCEAN (CNRS / IRD / UPMC / MNHN), à l’Institut
Pierre-Simon Laplace (IPSL),
Laboratoire d'étude des Transferts en Hydrologie et Environnement – LTHE (CNRS / IRD / Grenoble-INP / UJF).
(2) Le rayonnement cosmique est composé de particules (protons, particules alpha) de haute énergie provenant de l’espace qui interagissent
avec l’atmosphère où elles développent des cascades de particules secondaires également énergétiques dont une faible proportion interagit avec
la croûte terrestre.
Bibliographie
A major advance of tropical Andean glaciers during the Antarctic Cold Reversal, V. Jomelli, V.
Favier, M. Vuille, R. Braucher, L. Martin, P-H. Blard, C. Colose, D. Brunstein, F. He, M. Khodri, D. Bourlès,
L. Leanni, V. Rinterknecht, D. Grancher, B. Francou, J.L. Ceballos, H. Fonseca, Z. Liu, B. Otto-Bliesner,
Nature, 24 août 2014.
Contacts
Chercheur
l Vincent Jomelli l T 04 67 83 95 41 / 06 42 01 03 27 l vincent.jomel[email protected] Chercheur
l Vincent Favier l T 04 76 82 42 68 / 06 32 68 12 54 l [email protected]s.ujf-grenoble.fr