Un soutien nancier solide
L’Afrique a besoin de plus en plus de nancement
d’adaptation aux impacts du changement climatique
tels que des investissements dans le stockage de
l’eau et dans des cultures résistantes au climat, ou
dans des constructions améliorées aptes à résis-
ter à des événements météorologiques extrêmes.
D’importantes opportunités existent aussi dans le
secteur énergétique africain à travers une abon-
dance de ressources énergétiques renouvelables,
notamment solaires, géothermiques et éoliennes.
Avec les Moyens de mise en œuvre (MoI) - y com-
pris les ressources nancières, le développement
et le transfert de technologies et le renforcement
des capacités - l’Afrique peut se passer de la phase
de développement polluante des pays fortement
industrialisés pour aller de l’avant vers un avenir
faible en carbone.
Cependant, au fur et à mesure que les coûts de
l’atténuation et de l’adaptation se renforcent, le
décit en matière de nancement s’aggrave. Les
derniers chiffres du PNUE suggèrent que les coûts
d’adaptation au changement climatique de l’Afrique
devraient passer à 50 milliards de dollars EU par an
d’ici 2050, même si le réchauffement climatique est
maintenue en dessous de 2 ° C.
L’accès aux et la répartition des fonds restent éga-
lement complexes et de longue haleine, et il n’est
pas souvent facile d’avoir une idée du nancement
disponible et à quel endroit. Voilà ce qui a toujours
constitué un obstacle majeur pour l’Afrique.
Divers fonds climatiques ont été mis en place pour
aider les pays en développement à réduire leurs
propres émissions de gaz à effet de serre et s’or-
ganiser par rapport aux changements climatiques
futurs. Des initiatives telles que le Fonds vert pour
le climat (GCF) ont connu des progrès, mais l’écart
de nancement reste énorme. L’Afrique veut un
engagement à pourvoir le GCF et à faire gurer les
autres fonds en bonne place de l’ordre du jour lors
de la COP21.
La gouvernance mondiale du changement climatique sert-elle l’Afrique?
Principes fondamentaux
Les COP précédentes ont fait appel
aux pays développés en tant que
pays les plus importants en termes
d’émission de carbone, pour payer
en contrepartie des dommages
climatiques. L’Afrique cherchera le
nouvel accord climatique en s’ap-
puyant sur la Responsabilité Com-
mune Mais Différenciée (RCMD) et
le Principe du Pollueur-Payeur (PPP).
Ceux-ci mettent la pression sur les
pays développés en tant qu’écono-
mies les plus polluantes pour réduire
leurs émissions, et payer la facture
pendant que les pays en développe-
ment se débattent pour faire face à
l’impact desdites émissions.
Mais ces principes demeurent forte-
ment contestés. Plusieurs interpréta-
tions légitimées par l’intérêt national
ont donné lieu à des tensions entre
les pays développés et ceux en dé-
veloppement. L’Afrique prêtera une
attention particulière sur la façon
dont le nouveau cadre prendra en
compte ces principes vitaux et de ce
fait, le nancement climatique reste
une question épineuse à l’approche
de la conférence de Paris