1
Rapport
d’activité
COSTIC
Études et recherches
Formation
Diffusion des
connaissances
2
Le COSTIC s’efforce de conserver au
fil du temps une ligne directrice claire
qui guide l’ensemble de ses actions :
décrypter les évolutions technologiques et
réglementaires au service de la pratique
quotidienne des entreprises. Cet ancrage
est d’autant plus important aujourd’hui
que les professionnels sont désormais
confrontés à une exigence de résultats
et non plus seulement de moyens. Le lien
étroit et historique entre le COSTIC et les
entreprises s’exprime à travers les trois
composantes de son activité : les études
et recherches, la formation et la diffusion
des connaissances. Cette année, face
à la perplexité des professionnels, ce
lien a notamment permis de traduire, de
manière pragmatique et sans dramatiser,
la nouvelle exigence réglementaire de
formation amiante qui s’applique depuis
le 1er janvier 2012
(voir en page 10).
2011 a également vu la consécration
de notre collaboration avec l’Insa de
Strasbourg en matière de formation
d’ingénieurs. 50 ans après ses débuts,
elle reste d’une originalité extraordinaire
grâce à l’esprit visionnaire d’une poignée
d’hommes à l’époque. Aujourd’hui, le
rapprochement de l’entreprise et de
l’enseignement s’impose comme une
nécessaire évidence…
Enfin, l’ancrage dans la réalité se
traduit également à travers les
télésuivis d’équipements, voire même
de bâtiments entiers, dont le COSTIC
s’est fait une véritable spécialité depuis
quelques années. Ces « opérations
vérité » permettent de ne jamais perdre
de vue le résultat et de confronter sans
relâche la manière dont la pratique des
équipements techniques coïncide avec
la théorie.
Gérard Schocher
Président du COSTIC
édito
Insa-Costic : 50 ans d’une collaboration visionnaire
49 élèves effectuent leur 5e année au COSTIC en 2011-2012. La promotion Galilée de l’INSA de
Strasbourg fait le plein pour fêter les 50 ans d’une collaboration toujours visionnaire : depuis un
demi-siècle, elle rapproche l’enseignement et l’entreprise. Armand Erb, responsable de la spécialité
« Génie climatique et énergétique » et de la plate-forme Climatherm à l’INSA de Strasbourg, et
coordonnateur de la formation avec le COSTIC, prendra sa retraite à la fin de l’année scolaire 2012.
Un hommage lui a été rendu en janvier à Saint-Rémy-lès-Chevreuse, en présence de la promotion
Galilée et de nombreux professionnels parmi lesquels le président du COSTIC, Gérard Schocher, le
président de l’UECF, Jean-François Marty et le directeur de l’Insa de Strasbourg, Marc Renner.
L’année 2011 a été particulièrement riche d’événements dans le
cadre de notre mission d’accompagnement des professionnels
des corps d’état techniques du bâtiment pour concevoir, mettre
en œuvre et maintenir des installations performantes. Nous
sommes notamment fiers d’avoir été choisis pour piloter la
rédaction de Recommandations professionnelles Grenelle
Environnement concernant les équipements techniques. Ce
choix valide notre modèle de fonctionnement. Depuis toujours, les ingénieurs et techniciens
qui assurent nos travaux d’études et recherches sont aussi les formateurs de nos stages de
formation. Ainsi, les nouvelles connaissances sont rapidement synthétisées et transmises
aux professionnels pour être utilisées. C’est aussi un bon moyen pour nos experts de rester à
l’écoute des entreprises, au contact de la réalité des équipements du bâtiment.
Nos orientations pour les prochaines années sont claires. En rapport avec les évolutions
technologiques ou réglementaires, nous nous efforçons de développer nos moyens techniques
de formation. Nous avons prévu de nouvelles plates-formes sur la micro-cogénération, les
pompes à chaleur à haute température ou les chauffe-eau thermodynamiques… Nous allons
également mettre en place une formation à l’eau chaude sanitaire solaire, avec un dispositif
capable de simuler le fonctionnement d’un immeuble d’habitation.
En parallèle, nous cherchons à développer des outils pratiques et efficaces. À travers un
logiciel de calcul des consommations et de suivi des économies d’énergie après travaux,
nous avons notamment décidé de mettre prochainement à la disposition des professionnels
la « méthode COSTIC », développée et enrichie au fil des ans, synthèse de notre savoir-faire.
Elle donne des résultats fiables et précis, proches de la réalité. C’est une des forces du COSTIC.
Nous ne doutons pas qu’elle sera utile aux entreprises pour relever le défi de la performance
énergétique.
Armel Jégou
Directeur général
Au contact de la réalité
des équipements
3
Le COSTIC pilote l’écriture de recommandations professionnelles
Le programme Règles de l’art Grenelle Environnement (Rage) a été mis en place pour lever les freins
à la mise en œuvre de solutions récentes et performantes pour tous les corps d’état du bâtiment,
en particulier en rénovation. Objectifs : améliorer l’efficacité énergétique tout en encadrant la qualité
des installations et des constructions. Il s’agit essentiellement d’établir des recommandations
professionnelles que les assurances se sont engagées à reconnaître dès leur parution. Leur diffusion
sera gratuite. Le programme vise aussi à établir des référentiels de formation et des méthodes
d’évaluation. Le travail a commencé en 2011 et doit se terminer en 2013. Son financement est assuré
dans le cadre des Certificats d’économie d’énergie (CEE). Chargé de sa mise en œuvre, l’Agence
qualité construction (AQC) a mis en place un Comité d’orientation présidé par Alain Maugard. Ce
comité a confié au COSTIC la responsabilité de piloter l’écriture des règles concernant les équipements
techniques du bâtiment.
Ces actions mobilisent non seulement les ressources du COSTIC mais aussi celles de différents
partenaires ou experts. Pour 2011, en partenariat avec les organisations professionnelles, le COSTIC a
défini des priorités. Globalement, le programme portera sur un ensemble de fonctions, de technologies
et de matériels : les pompes à chaleur, la production d’eau chaude sanitaire, la ventilation, le bois-
énergie, les systèmes solaires combinés ou la Gestion technique du bâtiment (GTB)...
Naissance du COSTIC.
Premiers logiciels de calcul
diffusés aux entreprises.
Installation d’un hall d’essais
à Saint-Rémy-lès-Chevreuse
(Yvelines).
Formation continue certifiée ISO
9001/2000
Première action de formation
continue.
Trois nouveaux partenariats avec
des écoles d’ingénieurs (Hubert
Curien à Bourges, École des Mines
d’Alès, EPMI de Cergy-Pontoise).
Début du partenariat avec l’INSA
de Strasbourg pour la formation
d’ingénieurs.
Programme Règles de l’art Grenelle
Environnement (Rage). Le COSTIC
pilote l’écriture de règles pour
les équipements techniques du
bâtiment (2011-2013).
Directeur général Armel Jégou
Directeur adjoint, en charge de la formation Serge Haouizée
Directeur technique Cédric Beaumont
Directeur technique adjoint Marie-Hélène Huzé
Responsable administratif et financier Laurent Gonnard
Au contact de la réalité
des équipements
Activité 2011
Plus de 100 ans
d’expérience
58% 5%
3%
9%
24%
Formation professionnelle continue
Formation première
Publications et diffusions
Autres
Avec des produits d’exploitation de 4,884 millions
d’euros, l’activité a enregistré une baisse de 11 %
en 2011 liée à la conjoncture économique.
La formation comprend la formation
professionnelle continue d’une part, et les
formations initiales d’ingénieurs en partenariat
avec 4 écoles d’autre part.
millions d’euros
4,9
1906
1958
1960
1962
1968
2006
2011
2010
Etudes et recherches, prestations techniques
4
Ventilation : un métier à part entière !
Des fiches pour
l’autocontrôle de la qualité
Une dimension concrète
Un avenir pour la
ventilation naturelle assistée
La ventilation double-flux
a-t-elle des limites ?
Études et recherches
Avec des bâtiments de plus en plus étanches à
l’air, en neuf comme rénovation, la ventilation joue
un rôle de premier plan dans la performance
énergétique, le confort et la qualité de l’air intérieur.
C’est pourquoi l’Union des entreprises de génie cli-
matique et énergétique de France (UECF) souhaite
professionnaliser ce métier qui nécessite des com-
pétences très spécifiques. La maîtrise de la qualité
des installations est l’un des enjeux principaux. À la
demande de l’UECF et avec le soutien de la Direc-
tion de l’habitat, de l’urbanisme et des paysages
(DHUP) du ministère du Logement, le COSTIC a
donc réalisé des fiches d’autocontrôle sur chantier
dans l’habitat individuel (simple flux, double flux et
ventilation naturelle). Elles sont conçues pour être
des outils pratiques à utiliser par les entreprises au
quotidien. Ces fiches comportent aussi des renvois
vers un guide plus exhaustif que le COSTIC va pu-
blier en 2012. Une extension de l’autocontrôle à l’ha-
bitat collectif et au tertiaire est déjà programmée.
Des appellations comme les Professionnels du Gaz
ou des qualifications comme celles de Qualit’ENR
s’appuient sur l’autocontrôle pour améliorer petit à
petit le niveau des prestations d’installation.
2012 constitue la dernière ligne droite avant l’application pleine et entière de la
nouvelle réglementation thermique concernant les bâtiments neufs. De ce fait, cette
réglementation accapare beaucoup d’efforts, d’attentions et de communications.
Mais elle est aussi l’objet de certains amalgames. Comme le rappellent souvent
ses propres défenseurs, le calcul réglementaire ne se substitue pas aux calculs
de conception et de dimensionnement. Ce n’est pas non plus une évaluation de
ce que sera la consommation réelle. En complément de l’approche réglementaire,
les travaux du COSTIC se positionnent sur une dimension plus concrète : comment
mettre en œuvre et entretenir les nouveaux systèmes qui apparaissent ? Quelles
sont leurs performances réelles ? Quelle est leur fiabilité ?
Récemment encore, nous avons renforcé cette compréhension en travaillant sur le diagnostic des bâtiments
existants, les contrats de performance énergétique ou la garantie de performance. Le COSTIC apporte plus
que jamais ce regard original, impartial et objectif. Et la soixantaine de suivis instrumentés de bâtiments et
d’installations en cours, toutes techniques confondues, renforce encore cette légitimité. Les travaux menés en
2011 par l’équipe d’ingénieurs ont par exemple permis de mieux évaluer la réalité du confort d’été ou de la
qualité de l’air dans les nouveaux bâtiments, la pertinence de différents systèmes de ventilation, de nouvelles
technologies... Ce décodage se décline ensuite en pratiques et outils au service des entreprises afin de réaliser
des installations vraiment performantes. N’est-ce pas finalement le véritable objectif de la réglementation ?
Cédric Beaumont
Directeur technique
Avec les exigences de performance énergétique,
on assiste à un renouveau de la ventilation natu-
relle. Mais il existe assez peu de données objec-
tives disponibles pour caractériser l’efficacité de
ces systèmes et la réalité des débits d’air extrait.
Deux études ont permis en 2011 de progresser.
>
>
>
La première dresse un panorama et un bilan de la
ventilation naturelle. Elle s’appuie sur des exemples
d’installations anciennes et montre notamment leur
difficulté à garantir les débits réglementaires. Mais
cette étude souligne aussi l’intérêt énergétique et
les nouvelles possibilités offertes par la ventilation
naturelle assistée mécaniquement, avec ou sans
asservissement. Cette conclusion est d’ailleurs
confirmée par une deuxième étude réalisée grâce
aux nouveaux moyens d’essais du COSTIC. Ceux-
ci permettent dorénavant de caractériser le fonc-
tionnement de différents systèmes de ventilation
naturelle assistée. Une première série d’essais avait
déjà permis de qualifier un système associé à des
bouches d’extraction autoréglables. À la demande
de la DHUP du ministère du Logement, un système
de ventilation naturelle hybride avec ses bouches
d’extraction hygroréglables a été étudié l’an dernier.
Résultat : fonctionnement correct, avec une bonne
stabilité et une bonne homogénéité des débits d’air
extrait entre les différents niveaux d’un bâtiment
(une des difficultés). La réponse des bouches
d’extraction aux variations d’humidité est égale-
ment satisfaisante. En 2012 et après cette première
phase d’étude sur banc d’essais, les recherches se
poursuivent avec l’analyse du fonctionnement de
deux systèmes différents en situation réelle.
La ventilation double flux a également fait l’objet
de deux nouvelles recherches à Saint-Rémy-lès-
Chevreuse. L’interrogation est la suivante : dans un
habitat BBC, la ventilation double flux permet-elle
de lutter efficacement contre les risques d’incon-
fort d’été dans les pièces les plus exposées ? Deux
solutions : soit par surventilation nocturne grâce
à l’utilisation du by-pass d’une ventilation double
5
Chauffage et eau chaude sanitaire : des évolutions à prévoir
Comment va évoluer la
boucle à eau chaude ?
Pacte ECS : 5 projets pour
réinventer l’eau chaude
Études et recherches
La performance énergétique des bâtiments
basse consommation, l’évolution des matériaux
et des techniques de mise en œuvre ou l’émer-
gence de nouveaux types d’émetteurs changent
considérablement les conditions de fonctionne-
ment de la traditionnelle boucle à eau chaude.
La Fédération française du bâtiment (FFB) et
GDF-Suez ont chargé le COSTIC d’étudier ses pers-
pectives d’évolution. Dans un premier volet, l’étude
passe en revue les nouveaux matériaux, leur
mise en œuvre et les nouveaux types d’émetteurs.
Le deuxième volet consiste à déterminer comment
En part relative, l’eau chaude sanitaire va devenir
l’un des principaux postes de dépense énergé-
tique d’un bâtiment. Dans ce domaine, le COSTIC
coordonne un important travail de recherche :
le Programme d’actions concertées en techno-
logies de l’énergie sur l’eau chaude sanitaire
(Pacte ECS). Son objectif consiste à faire émer-
ger rapidement des solutions consommant
moins de 15 kWhep/m².an pour les logements.
Celles-ci doivent en plus garantir une durée de vie
de l’équipement supérieure à 15 ans et permettre
un temps de retour inférieur à la moitié de cette
durée de vie… En clair, par rapport à un chauffe-
eau électrique actuel, elles doivent permettre un
gain d’exploitation de 180 euros TTC par an, pour
un coût fourni posé maximal de 2 000 euros TTC
et un temps de retour inférieur à 7 ans ! Cinq pro-
jets ont été sélectionnés. Le COSTIC a notamment
fourni des systèmes de référence pour permettre
de comparer les résultats des différentes équipes
et travaille sur l’évolution des besoins d’eau
chaude sanitaire. À suivre…
>
>
flux statique, soit par rafraîchissement à l’aide d’un
système thermodynamique. Une première étude
montre que le mode de surventilation nocturne
ne parvient à lutter efficacement contre l’incon-
fort que s’il est associé à des protections solaires
extérieures. Ces dernières limitent les apports ther-
miques. De leur côté, les appareils thermodyna-
miques assurent ce confort sans recourir à des pro-
tections solaires. Mais, à la surprise des ingénieurs,
ces systèmes se caractérisent par des différences
de température très élevées entre le soufflage et
l’ambiance (10 à 17°C !). Le COSTIC estime donc
qu’il conviendrait de prolonger l’étude en évaluant
les risques d’inconfort liés à cet écart de tempéra-
ture et à son influence sur la circulation effective de
l’air… En parallèle, un outil d’évaluation de l’intérêt
énergétique d’un système de ventilation double flux
en logement collectif par rapport à une ventilation
simple flux a été développé. Il a d’abord défini des
indicateurs de performance des différents compo-
sants et des caractéristiques du réseau aéraulique.
Grâce à leur modélisation, le programme calcule
en définitive le gain thermique, la consommation
électrique supplémentaire en ventilation et l’écono-
mie en énergie primaire d’une installation et peut
comparer l’intérêt de différentes configurations
(centralisée, semi-centralisée ou décentralisée).
Résultat : un système semi-centralisé génère da-
vantage d’économie qu’un système décentralisé
ou centralisé. Mais attention : cette hiérarchie peut
être bousculée par l’usage de produits de perfor-
mance globale différente d’un système à l’autre.
En énergie primaire, l’intérêt est d’autant plus grand
avec un chauffage par radiateurs électriques. Dans
un climat méditerranéen, la pertinence d’un sys-
tème double flux n’est pas démontrée… Cet outil
pourrait permettre à l’avenir des calculs de retour sur
investissement. Il devra au préalable être confronté à
des systèmes réels pour évaluer sa pertinence.
remédier aux risques d’embouage, d’entartrage,
de déséquilibres, etc. que fait planer la baisse des
débits hydrauliques consécutive à la diminution
des besoins thermiques. Il est nécessaire de main-
tenir une vitesse minimale de circulation de 0,2 à
0,35 m/s. Pour y parvenir, différentes solutions se
présentent comme la diminution des diamètres de
tubes, la distribution monotube, les trains de débits
et même les solutions curatives. Le troisième volet
pointe les possibilités d’évolution des robinets ther-
mostatiques de radiateurs, plus que jamais néces-
saires. Des améliorations sont possibles comme
la mesure de température déportée ou le réglage
de consigne par afficheur électronique. Enn, de
nouveaux concepts émergent aussi comme
des vannes électroniques avec thermostats
d’ambiance ou l’utilisation d’un micro-circula-
teur par émetteur.
Une majorité des 176 bâtiments à basse consommation recensés par le COSTIC est équipée
d’une boucle à eau chaude.
40%
5%
Chaud. gaz
cond.
176 sites BBC
Boucle à eau chaude
Chaudières
bois Réseau de
chaleur PAC
air/eau PAC
eau/eau PAC
sol/air PAC
air/air Poêle à
bois Électrique
direct Autre Inconnu
10%
15%
20%
25%
30%
35%
5 dB(A)
maxi
Bruit résiduel Bruit ambiant
3 dB(A)
maxi
Bruit résiduel Bruit ambiant
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