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rétablir simultanément l’équilibre interne et externe. Aux objectifs de plein emploi et de
stabilité des prix, se rajoute celui de l’équilibre des paiements internationaux. Dans une petite
économie ouverte, lorsque le taux de change varie suite à un choc microéconomique, le
niveau intérieur des prix est modifié. Comme le secteur des biens échangeables est important
par rapport à celui du secteur abrité, l’objectif de stabilité des prix n’est pas respecté. De plus,
le rôle de la monnaie comme unité de compte et comme réserve de valeur se voit diminué.
L’accroissement du niveau des prix du secteur de biens échangeables, résultant de la
dépréciation du taux de change, est ainsi corrigé par une baisse des prix du secteur abrité.
Pour ce faire, la contraction de la demande intérieure est nécessaire engendrant par la même
un accroissement du niveau de chômage et un retour à l’équilibre externe. Toutes choses
égales par ailleurs, lorsque la taille du secteur abrité est importante par rapport à celle du
secteur de biens échangeables, le retour à la stabilité des prix et à l’équilibre externe requiert
un niveau de chômage moins important que le cas cité supra.
Le domaine d’une ZMO selon le critère de McKinnon est définit par le degré
d’ouverture de l’économie. Pour ce faire, l’auteur considère le rapport des biens échangeables
aux biens non-échangeables. L’originalité de cette approche tient à ce qu’elle s’articule en
terme d’une allocation optimale des ressources. La parité des pouvoirs d’achat n’est vérifiée
que pour le secteur exposé à la concurrence. Cet argument suppose élevés, les échanges entre
les petites zones monétaires. En d’autres termes, l’intégration économique est un préalable à
l’intégration monétaire.
L’examen des échanges des pays en développement dénote, une intensité commerciale
plus forte avec les pays développés. Dans une union monétaire composée uniquement de
PED, les déséquilibres des balances de paiements seront plus importants à l’intérieur de la
zone qu’avec l’extérieur. Une telle situation ne peut être soutenable en longue période.
D’autre part, les déviations du taux de change diffèrent entre les PED et s’accompagnent
souvent de mesures protectionnistes. Or, l’intégration économique qui signifierait la
suppression des barrières tarifaires, profiterait ainsi aux pays dont la monnaie est la moins
surévaluée ou la plus sous-évaluée par rapport aux autres pays de la zone. Une longue période
de transition doit s’écouler, afin de favoriser le démantèlement des barrières tarifaires.
L’hypothèse de parité des pouvoirs d’achat sur le secteur exposé peut paraître
également contestable. Au delà de l’aspect empirique qui ne semble pas donner crédit à cette
hypothèse, le niveau des prix relatifs du secteur exposé tend à s’élever avec le niveau de
développement [Lafay, 1984]. L’intensité des échanges ne suffit pas à prétendre l’unification
monétaire, puisque le niveau relativement peu élevé du taux de change permet de combler le
retard de spécialisation. Cet avantage tendra à disparaître avec l’adoption d’une monnaie
unique, vu que les prix tendront à converger à l’intérieur de la zone ; les déséquilibres de
paiements seront ainsi permanents.
La théorie des ZMO en général et l’argument de McKinnon en particulier, reposent sur
l’illusion monétaire et sur l’efficacité des taux de change à stabiliser la balance des paiements.
Les conditions de Marshall-Lerner (ML) sont supposées vérifiées. Il existe néanmoins un
grand scepticisme quant à la valeur des élasticités critiques à vérifier les conditions de ML
dans les pays en développement. Pour Goldberg [1999] la structure et la nature féodale des
entreprises dans les pays en transition ne facilitent pas l’ajustement de la production suite à
une variation des prix relatifs. Une large dévaluation est donc nécessaire pour stimuler la
balance commerciale. Pour Goldberg la théorie des ZMO est ainsi inappropriée pour les pays
en transition. Cet argument considère la variation du taux de change réel et néglige les
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