Emmanuel KANT (1785) Fondements de la métaphysique des mœurs

Emmanuel KANT (1785)
Fondements de la
métaphysique des mœurs
Traduit de l’Allemand en français par Victor Delbos (1862-1916)
à partir de l’édition de 1792.
Un document produit en version numérique par Philippe Folliot,
professeur de philosophie au Lycée Ango de Dieppe en Normandie
Site web: http://www.philotra.com
Dans le cadre de la collection: "Les classiques des sciences sociales"
Site web: http://www.uqac.uquebec.ca/zone30/Classiques_des_sciences_sociales/index.html
Une collection développée par Jean-Marie Tremblay,
professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi
en collaboration avec la Bibliothèque
Paul-Émile-Boulet de l'Université du Québec à Chicoutimi
Site web: http://bibliotheque.uqac.uquebec.ca/index.htm
Emmanuel Kant (1792), Fondements de la métaphysique des mœurs 2
Cette édition électronique a été réalisée par Philippe Folliot,
professeur de philosophie sur la côte normande en France à partir
de :
Emmanuel KANT (1785)
Fondements de la métaphysique des mœurs
Traduit de l’Allemand en français par Victor Delbos (1862-1916)
à partir de l’édition de 1792.
Texte disponible en version html sur le site web de M. Philippe
Folliot qui a généreusement accepté de diffuser son travail de
numérisation et de traduction sur le site web Les Classiques des
sciences sociales. Un gros merci pour cette belle collaboration
entre cousins :
http://perso.club-internet.fr/folliot.philippe/fondem.htm
Polices de caractères utilisée :
Pour le texte: Times, 12 points.
Pour les citations : Times 10 points.
Pour les notes de bas de page : Times, 10 points.
Édition électronique réalisée avec le traitement de textes Microsoft
Word 2001 pour Macintosh.
Mise en page sur papier format
LETTRE (US letter), 8.5’’ x 11’’)
Édition complétée le 6 juin 2002 à Chicoutimi, Québec.
Emmanuel Kant (1792), Fondements de la métaphysique des mœurs 3
Table des matières
Préface d’Emmanuel Kant
Première section : Passage de la connaissance rationnelle commune de la moralité à
la connaissance philosophique
Deuxième section : Passage de la philosophie morale populaire à la métaphysique
des mœurs
L'autonomie de la volonté comme principe suprême de la moralité
L'hétéronomie de la volonté comme source de tous les principes illégitimes de
la moralité
Classification de tous les principes de la moralité qui peuvent résulter du
concept fondamental de l'hétéronomie, tel que nous l'avons défini.
Troisième section : Passage de la métaphysique des mœurs à la critique de la raison
pure pratique
Le concept de la liberté est la clef de l'explication de l'autonomie de la
volonté.
La liberté doit être supposée comme propriété de la volonté de tous les êtres
raisonnables.
De l'intérêt qui s'attache aux idées de la moralité.
Comment un impératif catégorique est-il possible ?
De la limite extrême de toute philosophie pratique.
Remarque finale.
Emmanuel Kant (1792), Fondements de la métaphysique des mœurs 4
EMMANUEL KANT
FONDEMENTS DE LA MÉTAPHYSIQUE DES MŒURS
Traduction de Victor Delbos (1862-1916)
à partir du texte allemand édité en 1792
(Grundlegung zur Metaphysik der Sitten)
Emmanuel Kant (1792), Fondements de la métaphysique des mœurs 5
Préface
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L'ancienne philosophie grecque se divisait en trois sciences : la PHYSIQUE,
l'ÉTHIQUE et la LOGIQUE. Cette division est parfaitement conforme à la nature des
choses et l'on n'a guère d'autre perfectionnement à y apporter que celui qui consiste à
y ajouter le principe sur lequel elle se fonde, afin que de cette façon on s'assure d'une
part qu'elle est complète, que d'autre part l'on puisse déterminer exactement les
subdivisions nécessaires.
Toute connaissance rationnelle ou bien est matérielle et se rapporte à quelque
objet, ou bien est formelle et ne s'occupe que de la forme de l'entendement et de la
raison en eux-mêmes et des règles universelles de la pensée en général sans acception
d'objets. La philosophie formelle s'appelle LOGIQUE, tandis que la philosophie
matérielle, celle qui a affaire à des objets déterminés et aux lois auxquelles ils sont
soumis, se divise à son tour en deux. Car ces lois sont ou des lois de la nature ou des
lois de la liberté. La science de la première s'appelle PHYSIQUE, celle de la seconde
s'appelle ÉTHIQUE : celle-là est encore nommée Philosophie naturelle, celle-ci
Philosophie morale,
La Logique ne peut avoir de partie empirique, c’est-à-dire de partie où les lois
universelles et nécessaires de la pensée s'appuieraient sur des principes qui seraient
tirés de l'expérience : car autrement dit elle ne serait pas une logique, c'est-à-dire un
canon pour l'entendement et la raison qui vaut pour toute pensée et qui doit être
démontré. Au contraire, la Philosophie naturelle aussi bien que la Philosophie morale
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