Edito
Un quatrième SMUR :
et alors ?
C
omme l’explique très bien le Docteur Vranckx
dans ces pages, une des missions fonda-
mentales que se doit de rencontrer le SMUR est
de pouvoir prendre en charge le maximum de pa-
tients potentiels endéans les 10 minutes de l’appel
au 112.
Conscient de ces contraintes, le C.A. de l’ASBL
CRAMU (composé de représentants des 3 institu-
tions hospitalières de Charleroi), en charge des 3
SMUR dont disposait jusqu’il y a peu cette ASBL,
s’est penché sur l’impact qu’aurait le déménage-
ment de l’Hôpital Civil de Charleroi du centre-ville
vers l’Hôpital Civil Marie Curie à Lodelinsart.
Enjeu de la réflexion : Le SMUR du centre-ville,
partagé une semaine sur deux par le CHU de Char-
leroi, et par la Clinique Notre-Dame du GHDC.
Une analyse détaillée des missions SMUR du
centre-ville nous a démontré que le nombre de
ses sorties était, sans surprise, très important,
mais entraînait, de par sa saturation, le recours,
pour 40% des appels le concernant, aux SMUR du
nord et/ou du sud. Avec, pour conséquence, un
allongement significatif des délais d’intervention.
Il nous a donc paru intéressant de profiter de
l’ouverture de l’Hôpital Civil Marie Curie pour sol-
liciter, sur base de ces chiffres, un agrément pour
un 4e SMUR basé au centre-ville. Permettant ainsi
au GHDC et au CHU de baser un SMUR 24 h/
24 sur les sites de la Clinique Notre Dame et de
L’Hôpital Civil Marie Curie, et, partant, d’optima-
liser, avec l’aide des SMUR du nord et du sud, la
couverture de la population carolorégienne.
C’est chose faite actuellement.
Un agrément provisoire nous a en effet été octroyé;
nous disposons donc depuis le 13 juin dernier, à
l’Hôpital Civil Marie Curie d’un SMUR 24h/24.
Il nous a fallu, bien évidemment, pour mener à
bien cette nouvelle mission, étoffer les équipes:
infirmier(e)s, médecins et ambulancier(e)s ont ainsi
été recrutés. Tandis qu’un cahier des charges en
vue de l’acquisition d’un véhicule SMUR supplé-
mentaire était rédigé.
Sans préjuger des bilans d’activité qui sont en
train d’être analysés par le Collège Médical du
CRAMU, l’investissement de notre C.A. dans cette
4e fonction SMUR témoigne de notre volonté d’of-
frir à la population de la ville de Charleroi l’offre
en matière d’Aide Médicale Urgente qu’elle est en
droit d’attendre, non seulement en terme de délais
d’intervention, mais également optimale en terme
de qualité .
Dr M. Daune,
Président du C.A. du CRAMU
TouTe lAcTuAliTé MédicAle
Magazine d’information à destination des prestataires de soins référents
Dr A. Aminian, Cardiologie
L’insuffisance mitrale est la seconde valvulopathie la plus fréquente en Europe chez
les patients adressés en milieu hospitalier. Cette dysfonction de la valve mitrale en-
traîne un défaut de coaptation des deux feuillets de la valve mitrale conduisant à un
reflux de sang depuis le ventricule gauche vers l’oreillette gauche durant la systole
ventriculaire.
Deux principaux mécanismes permettent de décrire l’insuffisance mitrale. Dans les
rares cas où ces deux mécanismes coexistent, l’un d’eux est prédominant.
Ta m Ta m
28
Retour expéditeur :
Service Communication
Espace Santé
Bd Zoé DRION, 1
6000 Charleroi
1 Implantation du Mitra Clip 2 Un quatrième SMUR pour la région de Charleroi 3 Nouvelle unité de réadaptation spécialisée des patholo-
gies neurologiques périphériques 4-5 CACTUS : un centre de simulation au cœur du bloc opératoire 6 La simulation pour une meilleure
prise en charge / Prix de Cooman 2015 / Le clinicien et Thomas Bayes en 2016 7 Personnalia 8 Personnalia / Journée des associations
de patients en partenariat avec la LUSS
www.chu-charleroi.be
novembre 2016
Implantation du Mitra Clip :
le service de cardiologie de Marie Curie
au cœur d’un réseau d’excellence
L’insuffisance mitrale primaire regroupe l’ensemble
des lésions anatomiques primitives affectant un
ou plusieurs composants de l’appareil valvulaire
et/ou sous-valvulaire (maladie de Barlow,
dégénérescences fibro-élastiques du patient âgé).
Ces lésions primaires aboutissent à un remodelage
du ventricule gauche entraînant sa dilatation
secondaire.
L’insuffisance mitrale secondaire est rapportée
chez des patients ayant un remodelage du
ventricule gauche induit par une cardiomyopathie
idiopathique ou ischémique. Elle est caractérisée
soit par la distension de l’anneau mitral, soit par la
modification de la géométrie du ventricule gauche
et l’altération de sa contractilité. Par conséquent,
la coaptation de la valve mitrale sera incomplète
par la traction exercée de l’appareil sous-valvulaire
sur une valve anatomiquement normale.
Au total, la dilatation du ventricule gauche est la
conséquence de l’insuffisance mitrale primaire et
elle en est la cause principale dans l’insuffisance
mitrale secondaire.
La chirurgie cardiaque à cœur ouvert reste le
traitement de référence. Malheureusement,
certains patients dont le muscle cardiaque est trop
altéré ou qui souffrent de maladies associées ne
peuvent bénéficier d’une intervention aussi lourde,
estimée trop risquée pour eux. Dans ces cas, il
est parfois possible, sous réserve d’une sélection
rigoureuse des malades, d’appliquer le principe du
double orifice mitral créé par le Mitra Clip.
La technique du Mitra Clip
Le principe du Mitra Clip (A) repose sur la création
d’un double orifice mitral en forme de 8 qui permet
de diminuer la fuite valvulaire tout en préservant
l’ouverture de la valve (B). Ce double orifice est obtenu
grâce à un clip, c‘est-à-dire une petite pince mise en
place par voie percutanée, à l’intérieur d’un cathéter
orientable introduit par la veine fémorale jusqu’aux
cavités cardiaques droites, puis gauches et jusqu’à
la valve mitrale.
Cette technique complexe nécessite une réelle
et étroite collaboration entre les cardiologues
interventionnels, les échocardiographistes et les
chirurgiens cardiaques. Ce partenariat concerne à la
fois la sélection des patients, la réalisation du geste
et le suivi.
Création des réseaux Mitra Clip
Etant donné la complexité de la procédure et l’expertise
nécessaire à sa bonne réalisation, les autorités de
santé belges ont accordé le remboursement de la
prothèse dans le cadre de réseaux interhospitaliers
d’excellence incluant un nombre suffisant de chirurgies
valvulaires. Dans ce contexte l’Hôpital Civil Marie
Curie s’est associé aux autres hôpitaux
du réseau
ULB (Erasme, Brugmann, Tivoli et Saint-Pierre), à l’UZ
Brussels et à l’Hôpital Middelheim d’Anvers pour créer
un réseau d’excellence dans la pratique du Mitra Clip.
Des équipes restreintes et hautement spécialisées
prendront dès lors en charge la totalité des patients
référés via ce réseau. Dans un premier temps, les
procédures se dérouleront à l’UZ Brussels.
L’Aide Médicale Urgente (AMU) désigne l’ensemble des
secours médicaux mis en œuvre jusqu’à l’arrivée dans
les services d’urgence hospitaliers : le centre d’appels
téléphoniques 112 (basé à Mons pour le Province du
Hainaut), les ambulances, les PIT et les SMUR. SMUR
est l’acronyme de Service Mobile d’URgence. Il désigne
un service public assuré par les hôpitaux envers la
population, celui d’amener rapidement des secours
médicaux spécialisés auprès d’un patient avant même
son arrivée à l’hôpital. Cette équipe médicale est
constituée d’un médecin urgentiste, d’un(e) infirmier(e)
urgentiste et d’un ambulancier chargé de la conduite du
VIM (véhicule d’intervention médicalisé). Le SMUR vient
donc en complément de l’ambulance envoyée par le
service 112 lorsque le préposé décèle à l’appel qu’une
fonction vitale est potentiellement en danger (suspicion
d’arrêt cardiaque, douleur thoracique, dyspnée,
inconscience, traumatisme sévère) ou, plus rarement, à
la demande des ambulanciers. A bord du VIM, l’équipe
médicale dispose de sacs d’intervention équipés
de tout le matériel médical nécessaire à la prise en
charge de patients graves, adultes ou enfants : ballons
de ventilation, matériel d’intubation endotrachéale
et techniques alternatives, respirateur de transport,
monitoring défibrillateur, perfusions intraveineuses
et intraosseuses, médicaments, pousse-seringues,
aspiration électrique, etc.
L’Hôpital Civil fut le premier hôpital de Charleroi
à disposer d’équipes SMUR, avant même que la
législation n’en définisse les critères d’agrément en
1998. Ceux-ci ont imposé la création d’une asbl
interhospitalière qui a pris forme à Charleroi sous le nom
de CRAMU (Centre Régional d’Aide Médicale Urgente),
chargée de gérer les trois fonctions SMUR auxquelles
la région carolorégienne avait droit à l’époque sur base
des critères de programmation basés essentiellement
sur le nombre d’habitants. L’organisation provinciale
de l’AMU et la répartition géographique des SMUR
relève de la compétence de la Commission d’Aide
Médicale Urgente (COAMU) provinciale, constituée
de représentants de tous les services d’ambulances,
SMUR et services d’urgences hospitaliers, sous la
présidence d’un médecin Inspecteur d’Hygiène Fédéral
(IHF). Les SMUR doivent être disposés de sorte qu’un
maximum de la population soit atteint en moins de
10 minutes. Avec la plus grosse activité en Région
wallonne et l’augmentation de la population, la mise
en œuvre d’une quatrième fonction s’imposait afin de
secourir au mieux la population.
Il y a quelques années une expérience pilote a proposé
d’apporter à l’AMU un moyen supplémentaire, le PIT
(Paramedical Intervention Team), constitué d’une
ambulance 112 à bord de laquelle se trouve un infirmier
urgentiste habilité à poser certains gestes (perfusion,
médicaments, intubation...) sur base d’ordres
permanents. L’analyse a montré que le PIT n’a diminué
en rien le nombre d’interventions SMUR. Une nouvelle
réforme se prépare afin de mieux positionner les PIT,
en particulier dans les régions où le délai d’arrivée
du SMUR est long. La réforme envisage également
d’adjoindre aux centres d’appel 112 un véritable
dispatching médical pouvant alors intégrer aux moyens
de secours la garde de médecine générale (1733).
Lorsqu’un patient est pris en charge par une
ambulance 112, avec ou sans SMUR, la loi impose
le service d’urgence agréé le plus proche comme
hôpital de destination. Il ne peut y être dérogé que si la
pathologie présentée par le patient fait déjà l’objet d’un
suivi spécialisé dans un hôpital éventuellement plus
éloigné ou si l’état du patient nécessite des soins très
spécialisés tels que chirurgie cardiaque, angioplastie
coronaire, neurochirurgie, pédiatrie et réanimation
pédiatrique, obstétrique, médecine hyperbare et centre
de grands brûlés. A l’exception de ces deux derniers
services situés respectivement à l’Hôpital André Vésale
et à l’IMTR (Loverval), le CHU de Charleroi est la seule
institution hospitalière de la région à réunir tous ces
services sur un seul site, celui de l’Hôpital Civil Marie
Curie, permettant ainsi une prise en charge optimale et
intégrée lorsque l’état du patient le requiert. L’exemple
typique de cette nécessaire coordination est celui de la
traumatologie sévère (Trauma Center).
Enfin, les SMUR constituent les éléments clés de
la réponse médicale préhospitalière en situation de
catastrophe, le premier médecin SMUR assurant le rôle
capital de Directeur des Secours Médicaux (DirMed)
chargé de prendre très tôt les décisions opérationnelles
nécessaires au bien collectif. Le CHU de Charleroi
dispose d’une expérience importante et reconnue dans
ce domaine exceptionnel.
Un quatrième SMUR
pour la région de Charleroi
Dr M. Vranckx, Chef de service des Urgences
Focus
Ta m Ta m
N° 28 novembre 2016
2
Brève
Le CHU de Charleroi
prend soin
des Zèbres!
Fr. Vanbelle
Service de Médecine du sport
Kinésithérapeute en chef et coordinateur
Le Sporting de Charleroi et le centre de Médecine
du sport de Monceau ont décidé de renforcer leur
collaboration. En ce début de saison, la direction
du club carolo avait surpris tout le monde en
remplaçant son préparateur physique, mais aussi
le kinésithérapeute qui officiait depuis plusieurs
saisons. Les remplaçants sont Frédéric Vanbelle
et Vincenzo Soranno, tous deux kinésithérapeutes
au centre « Charleroi Sport Santé » de Monceau.
Un choix logique pour la direction du Sporting
qui souhaitait optimaliser une collaboration déjà
effective puisqu’une convention lie les deux
institutions.
Du côté de l’institution hospitalière, dont la
médecine du sport est l’un des fleurons, on se
réjouit de cette étroite collaboration.
En pratique, le fait d’être deux kinés permet d’être
présents sur les deux fronts, aussi bien pour
les joueurs qui s’entraînent que pour ceux qui
nécessitent une prise en charge spécifique.
Chaque matin, le staff médical et le staff sportif
se réunissent pour décider de qui s’entraîne ou
pas. Les joueurs ne prenant pas la direction du
centre d’entraînement viennent à Monceau pour
y suivre une séance spécifique avec Dominique
Henin, préparateur physique bien connu du sport
carolo et responsable de la salle de sport du
centre. Enfin, s’il n’y a qu’un entraînement par jour,
une deuxième séance peut être organisée afin de
normaliser des déficiences mises en évidence lors
des tests de pré-saison, eux aussi réalisés dans
nos infrastructures.
Le centre « Charleroi Sport Santé » dispose d’une
salle parfaitement équipée et d’un matériel de
pointe, notamment en matière d’isocinétisme.
C’est le seul centre de rééducation en Wallonie
à disposer d’un Alter-G, un tapis anti-gravité. De
plus, le centre vient d’acquérir un bain froid de
récupération (eau à 9°), optimal pour les fins de
séances ou les décrassages d’après match.
Il va sans dire que les installations du centre de
médecine du sport n’auront plus aucun secret
pour les Zèbres cette saison !
Parmi les pathologies qui y sont spécifiquement
traitées, citons :
• le syndrome d’immobilisation prolongée ;
• les polyneuropathies ;
• les polyradiculonévrites chroniques ;
• les algoneurodystrophies ;
la neurapraxie (syndrome de compression nerveuse
tronculaire) ;
les plexopathies ;
les complications neurologiques périphériques
toxico-carentielles de l’alcoolisme chronique ;
les complications neurologiques périphériques
diabétiques ;
les neuropathies néoplasiques et
paranéoplasiques;
les neuropathies post-radiques ;
les neuropathies endocrines (dans le cadre de
l’hypothyroïdie, hyperthyroïdie, hyperlipidémie,
acromégalie…) ;
les neuropathies dans le cadre de l’insufsance
rénale ; les manifestations neurologiques d’origine
médicamenteuse (syndrome d’hypersensibilité
médicamenteuse, syndrome éosinophile,
vascularites…) ;
les manifestations neurologiques périphériques au
cours des connectivites et vascularites (polyarthrite
rhumatoïde, maladie de Horton, polymyosites et
dermatomyosites...).
Les bilans fonctionnels sont complétés par des
évaluations clinimétriques et/ou par des tests
électrophysiologiques appropriés.
Les admissions sont effectuées via transfert interne
(Hôpital Civil Marie Curie, Hôpital André Vésale),
transfert externe ou au départ des consultations de
réadaptation spécialisée du CHU de Charleroi.
Hôpital de réadaptation Léonard de Vinci
Nouvelle unité de réadaptation
spécialisée des pathologies
neurologiques périphériques
Pr A. Catano, Chef de service de Réadaptation fonctionnelle
Focus
Ta m Ta m
N° 28 novembre 2016
3
La réadaptation
neurologique à l’Hôpital
Léonard de Vinci
Située sur le site de Montigny-le-Tilleul, l’infrastructure
de l’Hôpital de Réadaptation Léonard de Vinci est
particulièrement bien adaptée à la prise en charge de
nos patients souffrant d’un handicap neurolocomoteur.
Le Service de Réadaptation neurologique comprend
95 lits répartis dans 4 unités :
Unité 13 : unité de réadaptation spécialisée en
neurologie périphérique (25 lits)
Unité 15 : unité des Traumatisés Crâniens et des
Polytraumatismes (25 lits). Cette unité dispose de 5
lits « coma » agréés en tant que Centre d’expertise.
Ces 5 lits spécialisés sont destinés aux patients
qui souffrent d’un état neurovégétatif persistant
ou d’un état pauci-relationnel. En tant que Centre
agréé par le Ministère, notre service peut dès lors
octroyer directement à ses patients les agréations
nécessaires à leur admission dans des centres MRS
agréés à cet effet.
Unité 16 : unité de la Sclérose en Plaques et du
Parkinson (20 lits)
Unité 18 : unité Accidents Vasculaires Cérébraux, de
la Spasticité et des Mouvements Anormaux (25 lits)
Les bilans fonctionnels des patients hospitalisés
sont enrichis grâce à l’activité d’un Laboratoire de
neurophysiologie clinique qui jouit d’une excellente
réputation internationale et qui entretient des contacts
réguliers avec des universités belges et étrangères.
Depuis février 2016, le service de Réadaptation neurologique comprend une qua-
trième unité d’hospitalisation. Cette nouvelle unité (LV13) dispose de 25 lits agréés
ainsi que de l’ensemble de l’infrastructure médicale et de la logistique paramé-
dicale destinées à prodiguer des soins multidisciplinaires de réadaptation aigue,
intensive et complexe.
UNE MÉTHODE BIEN ANCRÉE
AU CHU DE CHARLEROI
A l’ancien Hôpital Civil déjà, le service des Urgences
avait mis en place des formations à la réanimation
cardio-pulmonaire par la simulation.
Avec l’ouverture de l’Hôpital Civil Marie Curie, le
projet CACTUS a fait un saut technologique en
matière d’infrastructure et d’équipements. Le service
d’Anesthésie s’est fortement investi dans l’évolution
de CACTUS, désormais synonyme de simulation
haute-fidélité.
Définition
La simulation en santé consiste à utiliser un matériel
(mannequin ou simulateur procédural), de la réalité
virtuelle ou un patient standardisé pour reproduire
des situations ou des environnements de soins, dans
le but d’enseigner des procédures diagnostiques
et thérapeutiques et de répéter des processus,
des concepts médicaux ou des prises de décision
par un professionnel de santé ou une équipe de
professionnels.
Il est désormais acquis que le savoir-faire est amélioré
par la simulation, laquelle permet également d’analyser
et de modifier les comportements, en particulier en
situation de crise (1).
Les services aigus d’abord
Le centre CACTUS est équipé de trois mannequins de
haute technologie, dont un simulateur d’accouchement
et un nouveau-né. Grâce à la technologie wi-fi, ces
mannequins peuvent également être mis en situation
dans différents services, c’est-à-dire l’environnement
quotidien des équipes. CACTUS s’adresse prioritai-
rement au personnel des services pointus les plus
susceptibles d’être confrontés à des situations de
stress et d’urgence : l’anesthésie, les urgences, l’unité
de soins intensifs, le bloc opératoire, l’obstétrique, la
néonatalogie et la pédiatrie.
A côté des objectifs pédagogiques et d’amélioration
des compétences, l’entraînement par la simulation vise
à diminuer la charge émotionnelle des intervenants en
situation effective de crise. La simulation permet aussi
de se confronter à des situations dont la probabilité
d’occurrence est faible dans une carrière de spécialiste;
par exemple, certaines urgences obstétricales.
Scénarios de mise en situation
clinique sur mesure
Des spécialistes expérimentés de chacune de ces
disciplines se sont formés à la coordination de séances
de simulation, dont les différentes étapes sont :
- La rédaction du scénario : public et objectifs
(techniques et non techniques) visés ; matériel et
moyens humains nécessaires ; déroulement de la
séance ; modalités du débrieng.
- Le briefing
- La séance de simulation, durant laquelle l’instructeur
veille à ce que les apprenants soient constamment
mis en situation de résolution de problème. Cette
séance est enregistrée à l’usage du débriefing qui la
suit.
- Le débriefing, phase la plus importante et la plus
délicate de l’exercice. Au cours de celui-ci, les
participants analysent leurs gestes, leurs réactions
CACTUS :
un centre de simulation au cœur du bloc opératoire
Dr Ph. Dony, service d’Anesthésie
Situé à L’Hôpital Civil Marie Curie, le CACTUS (Centre d’Acquisition de Compétences et de Training par Utilisation de la Simu-
lation) est un nouvel outil destiné aux équipes médicales et infirmières du CHU de Charleroi. Elles peuvent y entretenir leurs
connaissances ou acquérir de nouvelles techniques grâce à la simulation. Le tout dans le but d’optimiser leurs compétences
et ainsi, la prise en charge du patient.
Le CHU de Charleroi est le premier en Europe à installer cet outil dans un environnement de soins réel, au sein même du bloc
opératoire.
Focus
Ta m Ta m
N° 28 novembre 2016
4
Ta m Ta m
N° 28 novembre 2016
5
CENTRE
D’ACQUISITION
DE COMPÉTENCES
ET DE TRAINING
PAR UTILISATION
DE LA SIMULATION
(CACTUS)
ET LES SOIGNANTS
EXTRAHOSPITA-
LIERS?
Actuellement, CACTUS s’adresse au personnel
médical et paramédical du CHU de Charleroi, ainsi
qu’aux médecins candidats spécialistes affectés à
des services aigus.
Dans un second temps, l’ensemble du personnel
du CHU de Charleroi confronté à des situations
médicales difficiles et les médecins généralistes
pourront en profiter.
Coordination générale : Mme S. Brichard
Coordination médicale : Dr Ph. Dony
Responsables de formation :
- Dr Ph. Dony (Anesthésie)
- Dr Th. Pezin (Obstétrique)
- Dr Y. Maréchal (Pédiatrie-néonatalogie)
- Dr V. Mignon, Dr M. Van Cutsem (Soins intensifs)
- Dr M. Vranckx (Urgences)
pour en tirer les enseignements nécessaires. Ce
moment de dialogue autour d’une situation concrète
doit permettre aux équipes de mieux travailler
ensemble au service du patient.
Très impliqué dans le projet CACTUS, le service
d’Anesthésie a déjà pu mettre en œuvre plusieurs
scénarios répondant à des objectifs précis et évolutifs
selon le public cible.
Pour les infirmiers de salle d’opération et les infirmiers
en contact avec les patients anesthésiés, CACTUS
constitue un espace de formation continue et
d’entraînement.
Pour les étudiants en master de spécialisation en
anesthésie, la simulation vise :
- l’acquisition des connaissances et la mise en situation
des procédures habituelles en anesthésie afin
d’exercer avec plus d’aisance les tâches de routine ;
- la découverte de l’importance de l’esprit d’équipe au
bloc opératoire en situation complexe ;
- l’apprentissage et la mise en pratique en situation
exceptionnelle ou de crise.
Ces trois piliers sont indispensables pour évoluer mais
cela impose au service de se consacrer activement à
l’apprentissage en dehors du contexte patient et de
l’activité quotidienne. CACTUS est un lieu et un temps
permettant un échange et une communication qui
fondent la psychologie de groupe en anesthésie.
La communication d’équipe renforcée
C’est en effet un autre point fort de la simulation :
quelle que soit la spécialité concernée, elle mobilise des
groupes mixtes (médecins et infirmiers), ce qui est rare
dans une formation classique, et les entraîne au travail
collaboratif : apprendre ensemble à poser les bons
gestes, apprendre à communiquer, savoir diriger une
équipe en situation de crise, respecter les ordres d’un
leader...
Failure to rescue
La prise en charge des complications est une des
clés pour éviter la perte de chance chez un patient en
périopératoire. La simulation est un des moyens pour
entrainer les équipes à des situations de « RESCUE » et
garantir l’efficacité de la chaîne de soins. Il est démontré
que la chaîne de coordination entre les équipes est
capitale.
(1)
Jean-Claude Granry et le Dr Marie-Christine Moll/État de l’art national et
international en matière de pratiques de simulation dans le domaine de la
santé/HAS. 2012My Ref N°: 943)
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