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HÔPITAUX UNIVERSITAIRES DE GENÈVE | RAPPORT ANNUEL 2008
Politique
Interview de Bernard Gruson,
président du comité de direction
2008 vient de s’achever. Je vous propose de jeter un regard rétrospectif sur l’année écoulée et la mise
en œuvre du plan stratégique 2006-2010. A mi-parcours, quel bilan tirez-vous?
Nous sommes en bonne voie. Ce plan stratégique vise à maintenir un système de soins performant
et à garantir la qualité de l’enseignement et de la recherche, en tenant compte des coûts de la santé.
Les Hôpitaux universitaires de Genève ont fait preuve d'initiative en lançant dès 2007 l’opération Victoria.
L’objectif de cette action est de trouver des solutions à une équation simple à poser, mais difficile
à résoudre: équilibrer nos comptes avec des dépenses supplémentaires et des recettes en baisse.
Le plan stratégique contient deux axes: les soins de proximité et les soins de référence.
Quelles sont les mesures prises en 2008 pour maintenir, voire améliorer la qualité des soins de proximité,
dispensés jour après jour à la communauté genevoise?
Dans une société en grande déstructuration, l’hôpital tend à devenir un lieu de refuge. Les conséquences
sont multiples: les urgences sont engorgées et, pour un certain nombre d’opérations, les délais d’attente
deviennent trop longs. Nous y avons remédié en prévoyant des alternatives à l’hospitalisation, en développant
l’ambulatoire en médecine et en psychiatrie. Nous avons également mis en place des programmes opératoires
plus efficients en orthopédie, pour les prothèses totales de hanche, et pour la chirurgie du sein.
Tous ces efforts exigent une organisation performante pour répondre au mieux à la demande des patients.
Qu’en est-il des soins de référence, c’est-à-dire de la médecine de pointe et de la répartition des spécialités
entre hôpitaux universitaires ?
Dans le domaine de la médecine de pointe, la coopération doit s’envisager sur le plan romand. Nous avons
poursuivi notre politique d’acquisition d’équipements de haute technologie. Comme exemples, je citerai le robot
de 2egénération Da Vinci, le caisson hyperbare qui traitera les plongeurs de toute la Suisse romande,
le laboratoire pour le diagnostic des virus rares du monde entier, un centre de thérapies cellulaires ou encore
un scanner mobile, installé dans un camion qui se déplace dans toute la Suisse romande. Avec notre partenaire
privilégié, le CHUV, nous continuerons à développer et renforcer notre statut de centre de référence
en neurochirurgie ainsi que dans diverses autres spécialités de la médecine.
A mi-parcours du plan stratégique, vous tirez donc un bilan positif. Est-ce à dire que les hôpitaux parviennent
à concilier qualité et efficience?
Oui, le bilan est extrêmement positif. Il faut souligner que les notions de «qualité» et «d’efficience» ne
sont pas antinomiques, contrairement à ce que l’on affirme souvent. Dans les meilleurs hôpitaux du monde,
les professionnels qui ont affaire à la qualité et à la sécurité des soins savent que la gestion rigoureuse,
l’allocation pertinente des ressources, la parcimonie dans l’utilisation des moyens font aussi partie du dispositif
de qualité. D’ailleurs, je tiens à remercier toutes celles et ceux qui dans notre hôpital universitaire l’ont compris
et travaillent à la mise en œuvre de ce plan stratégique, afin qu’il ne reste pas lettre morte. Plus que jamais
il est nécessaire de décloisonner les soins, de s’appuyer sur une pensée médico-économique qui associe
les coûts avec les activités, et d’écouter les patients le plus souvent possible lorsqu’ils ont, et ils ont,
des choses à dire à propos de leur traitement.