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PITAUX UNIVERSITAIRES DE GENÈVE | RAPPORT ANNUEL 2008
Une année d’activité
Rapport 2008
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PITAUX UNIVERSITAIRES DE GENÈVE | RAPPORT ANNUEL 2008
Vous êtes le président du conseil d’administration des Hôpitaux universitaires de Genève et l’heure
est venue de dresser avec vous le bilan de l’année écoulée. Quel est pour vous l’événement marquant
de cette année 2008?
C’est sans aucun doute l’adoption par le Grand Conseil d’un contrat de prestations qui lie désormais l’Etat
de Genève aux Hôpitaux universitaires. C’est nouveau pour les Hôpitaux, mais d’autres entreprises publiques
travaillent déjà de cette façon.
Qu’est-ce que cela va changer concrètement?
Désormais les HUG ont acquis le statut de régie publique autonome liée à la République et canton de Genève
par un contrat. Ce dernier confère aux HUG une autonomie de gestion accrue en échange d’une obligation
de résultats.
D’une part, il fixe une indemnité annuelle de fonctionnement pour une durée de quatre ans, renouvelable;
de l’autre, il stipule des obligations dans la manière d’utiliser cette indemnité. On ne parle d’ailleurs
plus de subvention, mais d’indemnité de fonctionnement.
En fait, cette indemnité de fonctionnement correspond à la fourniture d’un certain nombre de prestations.
Quelles sont ces prestations?
En contrepartie de cette indemnité, les HUG s’engagent à fournir des prestations dans trois domaines:
les soins, la formation et la recherche, ainsi que des missions d’intérêt général.
Les soins, d’abord, correspondent à la mission de base. Les HUG procurent à chacun les soins requis
par son état, au sens défini par les assurances sociales existantes. Deuxième champ d’activité: la formation
et la recherche. Les prestations de formation pré-graduée et post-graduée ainsi que les prestations de
recherche clinique répondent à la mission académique des HUG en tant que centre universitaire.
Enfin, et c’est le troisième domaine, les HUG assurent des missions dites d’intérêt général. Ces dernières
sortent du cadre de la LAMal, il s’agit par exemple des soins aux personnes précarisées, des activités
de planning familial, de la régulation des urgences par le 144 ou encore de la médecine légale et pénitentiaire.
En contrepartie de toutes ces prestations, les HUG reçoivent donc une indemnité de fonctionnement.
Quel en est le montant?
En 2008, l’indemnité s’élève à 763 millions de francs qui se répartissent globalement en 608 millions pour
les soins, 115 millions pour la formation et la recherche clinique et 40 millions de francs pour les prestations
relatives aux missions d’intérêt général.
En échange de cette indemnité, quelles sont les obligations à remplir par les HUG?
En signant ce contrat de prestations, les HUG s’engagent à fournir des prestations de qualité et efficientes,
et à garantir un service minimum. Ils s’engagent également à atteindre des objectifs fixés par des indicateurs
de performance, ainsi qu’à rendre compte de l’utilisation des ressources et de l’avancement de leur plan
stratégique.
Politique
Interview de Michel Balestra,
président du conseil d’administration
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Celui-ci constitue un véritable outil de pilotage dans la mesure où il fixe à la fois:
des orientations
des axes de développement et
des actions à entreprendre pour maintenir un système de soins performant, solidaire et accessible à tous.
Vous avez parlé d’indicateurs de performance: de quoi s’agit-il?
La qualité est une exigence au quotidien et l’objectif est de toujours faire mieux. Les prestations définies
dans le contrat avec l’Etat doivent être évaluables par des indicateurs de performance mesurant le nombre
de prestations fournies, leur qualité, à travers la satisfaction des bénéficiaires, ou encore leur efficience.
Ces indicateurs s’inscrivent dans une démarche permanente de contrôle de la qualité. Il s’agit d’outils
précieux pour orienter les choix stratégiques et pour réaliser le suivi des améliorations à apporter.
Avez-vous des exemples concrets d'indicateurs à nous donner?
Le contrat de prestations définit une trentaine d’indicateurs dans quatre domaines. Je vais prendre quelques
exemples dans chacun d’entre eux.
Dans le domaine des soins, je citerai le nombre de journées d’hospitalisation ou la durée de séjour. Dans celui
de la formation et de la recherche clinique, je mentionnerai le nombre de brevets déposés ou d’articles publiés.
En matière de qualité, il y a par exemple le taux de satisfaction des patients. Enfin, pour les finances,
je mentionnerai le délai de facturation. D’autres indicateurs décrivent la qualité des traitements et permettront
aux HUG de comparer leurs performances à celles d’autres établissements.
En tant que président du conseil d’administration des HUG, êtes-vous satisfait par la mise en place
de ce contrat de prestations?
Oui, parfaitement et cela pour plusieurs raisons. D’abord parce que ce contrat a emporté l’adhésion
de tous au niveau politique et qu’il constitue un progrès important pour définir le mandat des HUG,
notamment en intégrant les missions d’intérêt général et leur financement par l’Etat.
Au final, ce contrat de prestations constitue un formidable instrument de travail, capable de rendre des comptes
et de suivre l’évolution des objectifs. Pour les HUG, cela signifie plus d’autonomie et des bénéfices
qui se mesurent en termes d’efficience. Avec, en ligne de mire, toujours le même but: maintenir la qualité
des soins et des prestations offertes à la population tout en contrôlant la hausse des coûts.
Propos recueillis par
Agnès Reffet
Politique
Interview de Michel Balestra,
président du conseil d’administration
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PITAUX UNIVERSITAIRES DE GENÈVE | RAPPORT ANNUEL 2008
Politique
Interview de Bernard Gruson,
président du comité de direction
2008 vient de s’achever. Je vous propose de jeter un regard rétrospectif sur l’année écoulée et la mise
en œuvre du plan stratégique 2006-2010. A mi-parcours, quel bilan tirez-vous?
Nous sommes en bonne voie. Ce plan stratégique vise à maintenir un système de soins performant
et à garantir la qualité de l’enseignement et de la recherche, en tenant compte des coûts de la santé.
Les Hôpitaux universitaires de Genève ont fait preuve d'initiative en lançant dès 2007 l’opération Victoria.
L’objectif de cette action est de trouver des solutions à une équation simple à poser, mais difficile
à résoudre: équilibrer nos comptes avec des dépenses supplémentaires et des recettes en baisse.
Le plan stratégique contient deux axes: les soins de proximité et les soins de référence.
Quelles sont les mesures prises en 2008 pour maintenir, voire améliorer la qualité des soins de proximité,
dispensés jour après jour à la communauté genevoise?
Dans une société en grande déstructuration, l’hôpital tend à devenir un lieu de refuge. Les conséquences
sont multiples: les urgences sont engorgées et, pour un certain nombre d’opérations, les délais d’attente
deviennent trop longs. Nous y avons remédié en prévoyant des alternatives à l’hospitalisation, en développant
l’ambulatoire en médecine et en psychiatrie. Nous avons également mis en place des programmes opératoires
plus efficients en orthopédie, pour les prothèses totales de hanche, et pour la chirurgie du sein.
Tous ces efforts exigent une organisation performante pour répondre au mieux à la demande des patients.
Qu’en est-il des soins de référence, c’est-à-dire de la médecine de pointe et de la répartition des spécialités
entre hôpitaux universitaires ?
Dans le domaine de la médecine de pointe, la coopération doit s’envisager sur le plan romand. Nous avons
poursuivi notre politique d’acquisition d’équipements de haute technologie. Comme exemples, je citerai le robot
de 2egénération Da Vinci, le caisson hyperbare qui traitera les plongeurs de toute la Suisse romande,
le laboratoire pour le diagnostic des virus rares du monde entier, un centre de thérapies cellulaires ou encore
un scanner mobile, installé dans un camion qui se déplace dans toute la Suisse romande. Avec notre partenaire
privilégié, le CHUV, nous continuerons à développer et renforcer notre statut de centre de référence
en neurochirurgie ainsi que dans diverses autres spécialités de la médecine.
A mi-parcours du plan stratégique, vous tirez donc un bilan positif. Est-ce à dire que les hôpitaux parviennent
à concilier qualité et efficience?
Oui, le bilan est extrêmement positif. Il faut souligner que les notions de «qualité» et «d’efficience» ne
sont pas antinomiques, contrairement à ce que l’on affirme souvent. Dans les meilleurs hôpitaux du monde,
les professionnels qui ont affaire à la qualité et à la sécurité des soins savent que la gestion rigoureuse,
l’allocation pertinente des ressources, la parcimonie dans l’utilisation des moyens font aussi partie du dispositif
de qualité. D’ailleurs, je tiens à remercier toutes celles et ceux qui dans notre hôpital universitaire l’ont compris
et travaillent à la mise en œuvre de ce plan stratégique, afin qu’il ne reste pas lettre morte. Plus que jamais
il est nécessaire de décloisonner les soins, de s’appuyer sur une pensée médico-économique qui associe
les coûts avec les activités, et d’écouter les patients le plus souvent possible lorsqu’ils ont, et ils ont,
des choses à dire à propos de leur traitement.
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PITAUX UNIVERSITAIRES DE GENÈVE | RAPPORT ANNUEL 2008
Politique
Interview de Bernard Gruson,
président du comité de direction
Comment voyez-vous l’année 2009?
2009 s’inscrit dans la continuité de 2007 et 2008. Les coûts explosent: l’énergie, l’alimentation, les frais
de personnel, les médicaments, etc., alors que les recettes stagnent. Tout cela nous oblige à équilibrer
nos dépenses en améliorant nos pratiques de soins et de gestion, en développant des partenariats à l'intérieur
du réseau et en luttant contre les dépenses inutiles. Je pense surtout à celles qui s’écartent du développement
durable et gaspillent ce que la nature nous a confié. Nous poursuivrons ces réorganisations sans licenciement
comme nous l’avons fait jusqu’à maintenant. Lors de départs naturels, nous examinerons à chaque fois
la nécessité de repourvoir les postes, particulièrement dans les secteurs de l’exploitation et de l’administration.
Et du côté des recettes, quelles sont les perspectives en 2009?
Les assureurs ont accepté une indexation relative de leurs tarifs pour tenir compte de la hausse du coût
de la vie. De notre côté, nous devons veiller à ce que les relevés de prestations soient exhaustifs. S’agissant
des lettres de sortie, il faut que nos partenaires du réseau de soins les reçoivent le plus rapidement possible.
Le contrat de prestations avec l’Etat de Genève définit des indicateurs qui nous permettront de suivre l’évolution
quantitative et qualitative de nos activités. Pour nous, l’objectif est de maintenir la qualité des prestations
en contrôlant les hausses de coûts.
Cependant, certains s'inquiètent. Les syndicats parlent de surcharge dans les services, de baisse
de la qualité des soins, voire de démantèlement du service public. Etes-vous agacé par ces critiques?
Certains syndicats, pas tous, émettent des critiques. Cependant, leurs analyses relèvent plus du slogan
que de la réflexion dûment étayée. Lorsque j’examine l’évolution des ratios du personnel par lit ou par activité,
au cours de ces quatre dernières années, je constate qu’ils n’ont pas diminué. Quand on emploie
10000 personnes et que l’on gère un budget d’un milliard et demi de francs, il est logique qu’il y ait des critiques.
Je m’inquiéterais s’il n’y en avait pas.
En réalité, la quasi-totalité des mesures d’efficience proposées par les départements ont été appliquées
en 2007 et en 2008. C’est la preuve du courage, de la détermination et de la lucidité de nos équipes
et des décisionnaires qui n’ont pas cédé à la vox populi et à la facilité.
Pour clore cet entretien, aimeriez-vous adresser un message au personnel des HUG?
Oui, je veux leur dire que je suis conscient que, dans certains secteurs, la charge en soins a tendance
à augmenter. Je sais que le tournus des patients rend certaines activités plus stressantes. C’est grâce
aux efforts quotidiens de nos collaboratrices et de nos collaborateurs que nous parviendrons à améliorer
encore la qualité des soins et l’efficacité de notre gestion. Je tiens donc, à l’occasion de ce rapport annuel,
à leur exprimer toute ma gratitude, au nom de l’équipe de direction et de la communauté hospitalo-
universitaire à laquelle nous appartenons.
Propos recueillis par
Agnès Reffet
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