Qu’est ce
qu’une société juste ?
Dirigé par Jean-Yves Naudet
Actes du XVIe colloque d’éthique économique, Aix-en-Provence, 25 et 26 juin 2009
Centre de Recherche en Ethique Economique et des Affaires et Déontologie Professionnelle
Presses Universitaires d’Aix-Marseille, Collection du Centre d’Ethique Economique
2ème trimestre 2010, 350 pages, 28 €
http://www.centre-ethique.univ-cezanne.fr/publications.html
Un colloque, ses actes, des philosophes, des juristes, des économistes, des
sociologues ou politologues. Une diversité de points de vue, des propos érudits,
parfois teintés d’humour, toujours profonds. Un constat unanime :
l’impossibilité d’atteindre une société parfaite. Pourquoi donc ? La bascule
entre la force et la justice, frappée définitivement par Pascal : « Ne pouvant faire
que ce qui est juste fut fort, on fait que ce qui est fort fut juste » (pensée 285).
Quand on a perdu la source de la justice, l’ordre du monde ou la perfection de
Dieu, il reste, en effet la volonté des hommes. La porte est alors ouverte à la
démesure, diraient les philosophes grecs, au règne de la violence, diraient nos
contemporains. Il nous est devenu difficile de le comprendre tant nous
sommes habitués à voir dans le pouvoir la source du droit, alors que l’Etat,
lorsqu’il légifère, se contente de définir l’usage de la violence dont il détient le
monopole ultime.
Toutes les théories qui cherchent à fonder des principes de partage buttent tôt ou
tard sur l’affirmation de la liberté individuelle. Au contraire, les progrès de la
civilisation découlent de l’effort patient que chacun fait de discipliner sa
violence originelle. En bref, la société juste résulte de la pratique de la vertu de
justice, en un chantier sans cesse à reprendre. Telle est la leçon qui sous-tend
l’ensemble des communications et débats de ce colloque. Leçon qui peut-être
une maxime pour les individus comme pour les gouvernements.
A P.-T.
mars 2011