Cette stratégie de développement durable reposera aussi sur une série de principe nouveaux
comme le principe d’intégration. L’adoption de ce principe part du constat que la
segmentation de la politique, qui conduit à définir et gérer les politiques sociale,
environnementale et économique indépendamment les unes des autres (voire même à placer
les deux premières au service de l'économie), ne donne pas des résultats durables. En effet, la
séparation des approches permet de reporter les coûts d’une politique sur l’une ou l’autre
politique voisine, car le type d'intégration recherché par un mode de développement durable
n'est pas spontanément rentable pour le marché, bien au contraire.
Seule une régulation appropriée et le recours aux instruments économiques peuvent assurer
une intégration des politiques qui rende accessible simultanément des doubles ou multiples
dividendes de leurs impacts (social, environnemental et économique).
L'économie sociale active dans la gestion des déchets est au coeur de ce sujet car elle pose les
questions importantes suivantes : Est-il souhaitable de faire de la gestion des déchets un
vecteur d'intégration sociale ? A quel coût ce projet peut-il se réaliser et qui compte en payer
la facture ? Répondre à ces questions, c’est déterminer le degré de volonté du monde
politique de résister aux tendances du marché et de lui donner des balises afin que ce ne soit
pas le marché qui impose unilatéralement sa logique et ses finalités propres.
2. ETAT DE SITUATION
2.1. Le concept de l'économie sociale bénéficie d'une légitimité qui n'est plus discutable; il
est repris dans des textes officiels des institutions européennes et six ministres
européens ont l'économie sociale, citée comme telle, parmi leurs attributions.
Il cherche à compléter une vision de l'activité économique basée sur le secteur privé
classique d'une part et sur le secteur public d'autre part en affirmant l'existence et
l'importance d'un troisième secteur dans la perspective d'une économie plurielle.
Cependant, si la notion de "tiers secteur" semble admise au niveau international, son
interprétation diverge selon les sensibilités : la conception du monde anglo-saxon est
plus orientée vers une vision caritative tandis que le courant francophone est
davantage centré sur l'économie.
C'est pourquoi les acteurs de l'économie sociale souhaitent une clarification et une
meilleure visibilité de leur spécificité au niveau européen et réclament des statuts pour
les entreprises d'économie sociale ainsi que des instruments juridiques européens
permettant de créer des groupes européens d'entreprises d'économie sociale.
En Région wallonne, les principes fondateurs déterminant leur spécificité ont été
définis par le Conseil wallon de l'économie sociale :
- finalité de service aux membres à la collectivité plutôt que le profit
- autonomie de gestion
- processus de décision démocratique
- primauté des personnes et du travail sur le capital dans la répartition des
revenus.