Perspectives sectorielles 2011-2013 – Montérégie Perspectives sectorielles 2011-2013 Montérégie servicecanada.gc.ca 1 800 O-Canada Perspectives sectorielles 2011-2013 – Montérégie Auteur Hélène Mercille, économiste Service Canada Région de la Montérégie Téléphone : 450-773-7481, poste 2285; 1-800-201-8421 Courriel : [email protected] Mise en page Muriel Deslauriers Photos Image modifiée, Denis Chabot, © Le Québec en images, CCDMD Image modifiée, Gilles M. Deschênes, © Le Québec en images, CCDMD Image modifiée, Martin Caron, © Le Québec en images, CCDMD Juin 2011 This publication is also available in English. Dans ce document, l’usage exclusif du masculin pour désigner les personnes n’a pour seul but que d’alléger le texte. Les opinions exprimées dans ce document sont celles de l’auteur et ne reflètent pas forcément le point de vue de Service Canada ou du gouvernement du Canada. Perspectives sectorielles 2011-2013 – Montérégie Table des matières Sommaire.......................................................................................................................4 Introduction ...................................................................................................................5 Notes méthodologiques ...............................................................................................6 Partie 1 : Vue d’ensemble.............................................................................................8 Description du territoire ...................................................................................................8 Environnement économique ...........................................................................................8 Indicateurs du marché du travail .....................................................................................8 Partie 2 : Perspectives sectorielles ...........................................................................10 Vue d’ensemble ............................................................................................................10 Secteur primaire............................................................................................................10 Industrie de la construction ...........................................................................................19 Secteur des services.....................................................................................................20 Services à la consommation......................................................................................20 Services à la production ............................................................................................22 Services publics et parapublics .................................................................................24 Liste des tableaux Tableau 1 Principaux indicateurs du marché du travail – 2008-2010 ..............................................9 Tableau 2 Répartition et perspectives de l’emploi selon certains regroupements industriels ........10 Tableau 3 Répartition et perspectives de l’emploi dans le secteur primaire ..................................11 Tableau 4 Répartition et perspectives de l’emploi dans le secteur de la fabrication ......................13 Tableau 5 Répartition et perspectives de l’emploi dans les services à la consommation ..............20 Tableau 6 Répartition et perspectives de l’emploi dans les services à la production.....................22 Tableau 7 Répartition et perspectives de l’emploi dans les services publics et parapublics..........24 Perspectives sectorielles 2011-2013 – Montérégie Sommaire La récession économique a eu un impact majeur sur le marché du travail de la Montérégie. De nombreuses entreprises ont réduit leur nombre d’heures travaillées ou ont procédé à des mises à pied pour faire face à la baisse de la demande. Le secteur de la fabrication de biens, davantage orienté vers les marchés d’exportation, a été le plus touché par la récession économique mondiale. L’année 2009 a été marquée par une faible croissance de l’emploi et une hausse du chômage. La reprise économique amorcée en 2010 aura permis de récupérer les emplois perdus et même de dépasser les niveaux atteints avant la récession mais le taux de chômage est demeuré assez élevé. On s’attend à une amélioration des indicateurs du marché du travail au cours des prochaines années. En 2006, la population de la Montérégie s’élevait à 1 357 720 personnes, soit 18 % de la population québécoise. Selon les projections de l’Institut de la statistique du Québec pour la période 2006-2031, la Montérégie devrait connaître une croissance de sa population de l’ordre de 21,5 %; soit une augmentation supérieure à celle de la population québécoise qui devrait croître de 15,8 %. Historiquement, la région compte sur un taux d’emploi plus élevé et un taux de chômage plus faible que ceux du Québec. Pour 2011-2013, la croissance de l’emploi devrait atteindre 1,1 % en moyenne annuelle (0,9 % au Québec) alors que le taux de chômage se maintiendra en deçà de celui du Québec. Soulignons l’interdépendance de l’économie montérégienne avec celle de l’île de Montréal, qu’illustre le taux de navetteurs 1 d’environ 28 % . La répartition des personnes occupées selon les grands secteurs est assez similaire en Montérégie et au Québec. Cependant, les travailleurs du secteur de la fabrication sont proportionnellement un peu plus nombreux en Montérégie qu’au Québec, alors que c’est l’inverse dans les services. L’emploi dans le secteur primaire devrait poursuivre son lent déclin au cours des trois prochaines années. Les personnes occupées se concentrent essentiellement en agriculture, où la Montérégie est un acteur majeur avec 30 % de tout l’emploi agricole québécois. La production animale est dominée par les fermes de vaches laitières et l’élevage de porcs et de volailles tandis que la production végétale est concentrée dans la culture de céréales, de plantes oléagineuses et de légumes. L’emploi dans le secteur de la fabrication, davantage touché par le ralentissement économique mondial, devrait s’accroître à un faible rythme de 0,6 % comparativement à une hausse de 0,5 % au Québec. Certaines industries, comme celles de la fabrication des aliments, le matériel de transport, les produits métalliques, les produits électriques et les produits minéraux non métalliques afficheront une croissance de l’emploi assez dynamique. Par contre, la tendance à la baisse se poursuivra dans d’autres industries comme le textile, le vêtement, la première transformation des métaux et le meuble. Bien que l’on s’attende à un ralentissement de la cadence, l’industrie de la construction poursuivra sa croissance à un bon rythme au cours des trois prochaines années, à 1,3 %, devançant la croissance prévue à l’échelle du Québec (0,9 %). La croissance démographique avantageuse de la région et les travaux d’infrastructures en cours stimuleront à la fois la construction résidentielle et la construction non résidentielle. Davantage à l’abri des soubresauts de la conjoncture, l’évolution de l’emploi dans les services sera plus dynamique et nous prévoyons une hausse annuelle de 1,2 % comparativement à 1,0 % au Québec. Les industries offrant les meilleures perspectives seront les services professionnels, scientifiques et techniques et le secteur de la santé. 1 Pourcentage de la population active occupée de la Montérégie qui travaillait sur l’île de Montréal en 2006 4 Perspectives sectorielles 2011-2013 – Montérégie Introduction Tous les ans, Service Canada effectue des prévisions à moyen terme de l’emploi selon les industries et les professions pour l’ensemble du Québec et pour chacune de ses régions économiques. Les résultats de ces analyses sont publiés sous la forme d’une série d’études qui visent à donner un aperçu global de l’évolution récente et des perspectives du marché du travail au Québec et dans ses différentes régions. Cette série de documents intéressera, nous l’espérons, les personnes cherchant leur voie sur le marché du travail ainsi que celles qui les appuient dans cette démarche, que ce soit les parents, le personnel du milieu de l’éducation ou les intervenants des services d’aide à l’emploi. Elle devrait également intéresser les entreprises et les associations d’employeurs désireuses de cerner certains enjeux relatifs à la gestion des ressources humaines dans leur industrie. Le présent document comporte deux sections. La première partie dresse un portrait d’ensemble du marché du travail de la région : y sont présentés un aperçu de l’évolution économique et les principaux indicateurs du marché du travail. La deuxième partie traite des perspectives sectorielles sur la base de regroupements industriels définis dans le Système de classification des industries de l’Amérique du Nord (SCIAN). 5 Perspectives sectorielles 2011-2013 – Montérégie Notes méthodologiques Estimations d’emploi Les estimations d’emploi par industrie sont basées sur les données de l’Enquête sur la population active (EPA) de Statistique Canada. Ce choix a été motivé par le fait que l’EPA constitue la seule source à la fois fiable et continue de l’évolution de l’emploi tant au Québec que dans les régions. Compte tenu que certaines industries présentent de faibles niveaux d’emploi dans plusieurs régions économiques, d’autres sources de données, principalement de nature administrative, ont parfois été utilisées pour pallier le manque de fiabilité de l’EPA dans ces industries. De plus, des moyennes des trois dernières années (2008, 2009 et 2010) sont présentées dans les tableaux statistiques pour donner une indication plus fiable des niveaux d’emploi. Les projections d’emploi ont été établies pour une période de trois ans s’étendant de 2011 à 2013. Elles ont été effectuées au cours de l’hiver 2010-2011 et sont le fruit d’un travail de collaboration de l’ensemble des économistes de Service Canada présents dans les régions du Québec. Nous tenons également à remercier l'équipe du Système de projection des professions au Canada (SPPC) sans laquelle nous ne disposerions pas de plusieurs des outils d’analyse et de prévisions à la base de la présente étude. Regroupements industriels L’analyse par industrie présentée dans ce document repose sur une agrégation basée sur le Système de classification des industries de l’Amérique du Nord (SCIAN). Nous donnons ici un bref aperçu de la composition de chacun de ces groupes. Une définition précise des industries est disponible dans le SCIAN publié par Statistique Canada. Secteur primaire 11 Agriculture, foresterie, pêche et chasse 21 Extraction minière et extraction de pétrole et de gaz Secteur de la fabrication 31-33 Fabrication Les regroupements suivants peuvent également avoir été utilisés : Fabrication liée à la consommation 311 Fabrication d’aliments 312 Fabrication de boissons et de produits du tabac 313 Usines de textiles 314 Usines de produits textiles 315 Fabrication de vêtements 316 Fabrication de produits en cuir et de produits analogues 323 Impression et activités connexes de soutien 337 Fabrication de meubles et de produits connexes 339 Activités diverses de fabrication Fabrication liée aux ressources 321 Fabrication de produits en bois 322 Fabrication du papier 324 Fabrication de produits du pétrole et du charbon 327 Fabrication de produits minéraux non métalliques 331 Première transformation des métaux Fabrication liée aux investissements 325 Fabrication de produits chimiques 326 Fabrication de produits en plastique et en caoutchouc 332 Fabrication de produits métalliques 333 Fabrication de machines 334 Fabrication de produits informatiques et électroniques 335 Fabrication de matériel, d’appareils et de composants électriques 336 Fabrication de matériel de transport Construction 23 Construction Services à la consommation 6 Perspectives sectorielles 2011-2013 – Montérégie 44-45 Commerce de détail 51 Industrie de l’information et industrie culturelle 71 Arts, spectacles et loisirs 72 Hébergement et services de restauration 81 Autres services, sauf les administrations publiques Services à la production 22 Services publics 41 Commerce de gros 48-49 Transport et entreposage 52 Finance et assurances 53 Services immobiliers et services de location et de location à bail 54 Services professionnels, scientifiques et techniques 55 Gestion de sociétés et d’entreprises 56 Services administratifs, services de soutien, services de gestion des déchets et services d’assainissement Services gouvernementaux et parapublics 61 Services d’enseignement 62 Soins de santé et assistance sociale 91 Administrations publiques 7 Perspectives sectorielles 2011-2013 – Montérégie Partie 1 : Vue d’ensemble Description du territoire La région de la Montérégie est bordée au nord par le Saint-Laurent, au sud par les États de New York et du Vermont, à l’est par l’Estrie et le Centre-du-Québec, et enfin, à l’ouest par l’Ontario. Elle peut se diviser en trois sous-régions. En premier lieu, la vaste banlieue de Montréal, qui regroupe en totalité ou en partie les municipalités régionales de comté (MRC) qui sont Lajemmerais, La Vallée-du-Richelieu, Roussillon, Vaudreuil-Soulanges et le territoire équivalent (TE) de Longueuil. Cet espace urbain se caractérise par une activité tertiaire intense et une proportion élevée de résidants travaillant à Montréal. Ensuite, on note la présence de six MRC comptant chacune une agglomération urbaine. Ces villes, Cowansville, Granby, Saint-Hyacinthe, Saint-Jean-sur-Richelieu, Salaberry-de-Valleyfield et Sorel-Tracy, jouent un rôle majeur dans l’industrie régionale de la fabrication et certaines d’entre elles desservent de vastes superficies agricoles. Finalement, on distingue un territoire à caractère essentiellement rural qui englobe les MRC Acton, Le Haut-Saint-Laurent, Les Jardins-de-Napierville et Rouville. Environnement économique La récession économique de 2009 est maintenant dernière nous et la reprise de l’activité économique est bien enclenchée. Le Canada a bénéficié d’une croissance de son PIB réel de 3,2 % en 2010 mais cette cadence devrait ralentir au cours des prochaines années. Dans l’ensemble, la Banque du Canada prévoit une croissance de l’économie de 2,9 % en 2011 et de 2,6 % en 2012. Elle souligne que la demande globale se rééquilibre, se déplaçant des dépenses des administrations publiques et des ménages vers les investissements des entreprises et les exportations nettes. La Banque anticipe que les investissements des entreprises continueront à progresser rapidement et que la croissance des dépenses de consommation évoluera globalement de pair avec celle du revenu disponible des particuliers. Par contre, l’amélioration des exportations nettes devrait être limitée davantage par les problèmes de compétitivité persistants et la vigueur récente du dollar canadien. La Banque s’attend à ce que l’économie canadienne retrouve son plein potentiel au milieu de 2012. La plupart des prévisionnistes des institutions financières s’attendent à des écarts assez importants dans la croissance du PIB réel entre les différentes provinces du Canada. La hausse marquée des prix des produits de base devrait favoriser davantage les provinces riches en ressources naturelles. Le Québec devrait connaître une croissance de son PIB réel en deça de la moyenne canadienne. Indicateurs du marché du travail La Montérégie se classe au deuxième rang au Québec pour ce qui est du nombre de personnes occupées, juste après la région de Montréal. La population de la Montérégie s’élevait à 1 357 700 personnes en 2006, soit le deuxième volume le plus élevé après la région de Montréal. Selon le plus récent scénario de projections démographiques de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ), la population montérégienne progressera de 21,5 % entre 2006 et 2031, une hausse supérieure à celle du Québec (+ 15,8 %). La migration interne constituera le principal apport à l’accroissement de la population. Aussi, la Montérégie fait partie des cinq régions au Québec où le nombre de naissances surpassera le nombre de décès pour l’ensemble de la période couverte par les projections. L’avantage démographique de la Montérégie se reflète dans les indicateurs du marché du travail et la région se classe au deuxième rang au Québec pour ce qui est du nombre de personnes occupées, juste après la région de Montréal. L’évolution de l’emploi dépend à la fois des emplois localisés en Montérégie mais aussi du vaste marché du travail métropolitain. La structure des industries où évoluent les personnes occupées est diversifiée, ce qui favorise les indicateurs du marché du travail de la région par rapport à ceux du Québec. 8 Perspectives sectorielles 2011-2013 – Montérégie La reprise de l’activité économique améliorera les conditions sur le marché du travail. Le tableau 1 nous indique que pour la période 2008-2010, la région comptait en moyenne 723 700 personnes occupées, ce qui représente près du cinquième de la main-d’œuvre québécoise. Le taux de chômage, à 7,3 %, est inférieur à celui du Québec tandis que le taux d’emploi, à 62,5 %, surpasse le taux d’emploi québécois de 2,2 points de pourcentage. Cependant, la région n’échappe pas aux soubresauts de la conjoncture. Après deux années de bonne croissance de l’emploi, le ralentissement économique est venu assombrir les perspectives et la hausse du nombre d’emplois a ralenti en 2008 (+1,3 %) et en 2009 (+0,4 %). La récession économique a eu des répercussions négatives sur le marché du travail. Outre le ralentissement de la croissance des emplois en 2009, le taux de chômage a progressé et est passé de 6,6 % en 2008 à 7,6 % en 2009. L’année 2010 marque une année de reprise de l’activité économique et l’emploi a tout de même progressé de 1,3 point mais les taux de chômage et d’emploi sont demeurés sensiblement les mêmes qu’en 2009. Durant la période de prévisions de 2011 à 2013, les indicateurs du marché du travail devraient s’améliorer et ils demeureront plus favorables que ceux du Québec. Tableau 1 Principaux indicateurs du marché du travail – 2008-2010 Région de la Montérégie 2008 2009 2010 2008-2010 Population de 15 ans et plus (en milliers) 1142,3 1157,3 1173,4 1157,7 Population active (en milliers) 769,5 781,1 792,0 780,9 Emplois (en milliers) 718,9 721,6 730,7 723,7 Chômeurs (en milliers) 50,6 59,5 61,2 57,1 Taux de chômage 6,6 7,6 7,7 7,3 Taux d’activité 67,4 67,5 67,5 67,5 Taux d’emploi 62,9 62,4 62,3 62,5 Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active Compilation Service Canada 9 Perspectives sectorielles 2011-2013 – Montérégie Partie 2 : Perspectives sectorielles Vue d’ensemble La répartition des personnes occupées selon les quatre grandes composantes sectorielles est assez similaire en Montérégie et au Québec. La répartition des personnes occupées selon les quatre grandes composantes sectorielles est assez similaire en Montérégie et au Québec. Elle est comparable dans le secteur primaire et la construction alors que la part des personnes occupées dans la fabrication est de près de cinq points de pourcentage plus élevée en Montérégie qu’au Québec et inversement dans les services. Environ 28 % des personnes occupées de la Montérégie travaillent à Montréal. Si seulement 1 % des Montérégiens occupés dans le secteur primaire travaillent à Montréal, cette proportion atteint 22 % dans le secteur de la fabrication, 16 % dans la construction et 31 % dans le secteur des services. Tableau 2 Répartition et perspectives de l’emploi selon certains regroupements industriels Région de la Montérégie Moyenne 2008-2010 Nombre (en milliers) Régional Part de l’emploi Régional Au Québec 2011-2013 Taux de croissance annuel moyen Régional Au Québec 723,7 100,0 % 100,0 % 1,1 % Ensemble des industries 18,0 2,5 % 2,3 % -0,2 % Primaire 130,1 18,0 % 13,5 % 0,6 % Fabrication 44,4 6,1 % 5,6 % 1,3 % Construction 531,3 73,4 % 78,5 % 1,2 % Services Services à la 195,7 27,0 % 27,5 % 1,0 % consommation Services à la 185,4 25,6 % 26,0 % 1,5 % production Services gouv. et 150,2 20,8 % 25,1 % 1,1 % parapublics Source : Service Canada, Région du Québec Estimations historiques basées sur l’Enquête sur la population active de Statistique Canada (voir Notes méthodologiques) 0,9 % 0,8 % 0,5 % 0,9 % 1,0 % 0,8 % 1,3 % 0,8 % Secteur primaire Le secteur primaire procure de l’emploi à 18 000 personnes, ce qui représente 2,5 % de l’emploi total, soit un ratio comparable à celui du Québec. Il est dominé par l’agriculture qui occupe 15 600 personnes. Selon les données du recensement de 2006, la région compte près de 7 120 exploitations agricoles, soit le nombre le plus élevé des régions agricoles du Québec. C’est donc 23 % des fermes québécoises qui sont situées en Montérégie. Aussi, la valeur totale du capital agricole des fermes se chiffrait à près de 9 milliards de dollars en 2006, soit plus du tiers du capital agricole québécois. La production animale est dominée par les fermes de vaches laitières et l’élevage de porcs et de volailles tandis que la production végétale est concentrée dans la culture de céréales, de plantes oléagineuses et de légumes. Environ 19 % du cheptel bovin et 35 % du cheptel porcin québécois sont produits en Montérégie. Du côté de la production végétale, la Montérégie compte sur son territoire 46 % des hectares cultivés au Québec en grandes cultures et les trois quarts des superficies québécoises de cultures de légumes. 10 Perspectives sectorielles 2011-2013 – Montérégie Tableau 3 Répartition et perspectives de l’emploi dans le secteur primaire Région de la Montérégie Moyenne 2008-2010 2011-2013 Taux de croissance Part de l’emploi Nombre annuel moyen (en milliers) ( %) ( %) Au Au Régional Régional Régional Québec Québec Ensemble du secteur 18,0 2,5 % 2,3 % -0,2 % 0,8 % primaire 15,6 2,2 % 1,5 % -0,3 % -0,2 % Agriculture Foresterie et exploitation 0,7 0,1 % 0,4 % 0,0 % 0,9 % forestière 0,0 0,0 % 0,0 % 0,0 % 0,0 % Pêche, chasse et piégeage 1,7 0,2 % 0,4 % 0,4 % 4,5 % Extraction minière Source : Service Canada, Région du Québec Estimations historiques basées sur l’Enquête sur la population active de Statistique Canada (voir Notes méthodologiques) L’emploi en agriculture, principale industrie primaire de la région, poursuivra son lent déclin au cours des prochaines années. L’évolution du nombre de fermes dans la région suit la même tendance à la baisse qu’au Québec. Entre 2001 et 2006, plus de 430 fermes sont disparues du paysage agricole, soit une baisse de 6 %, qui est comparable à celle du Québec (5 %). Même si le nombre d’exploitations est en baisse, la taille moyenne des exploitations agricoles augmente. Les progrès technologiques, la consolidation des fermes et la hausse de la productivité sont autant de facteurs qui réduisent les besoins en main-d’œuvre. Les plus récentes données sur le revenu agricole publiées par Agriculture et Agroalimentaire Canada suggèrent que les recettes monétaires des agriculteurs du Québec devraient diminuer pour une deuxième année consécutive en 2010. Cette baisse 2 s’expliquerait essentiellement par un important recul des paiements de programmes dédiés aux agriculteurs. Les ventes des productions végétales ont aussi diminué (-1 %) tandis que les recettes des productions animales ont augmenté (+5 %). Malgré deux années de repli, les recettes monétaires agricoles de 2010 demeurent supérieures à la moyenne quinquennale des cinq dernières années. Les dépenses agricoles totales après remises devraient diminuer en 2010 pour une deuxième année d’affilée, après cinq années d’augmentation (2004-2008). Les perspectives pour l’année en cours devraient être plus favorables et, selon les prévisions d’Agriculture et Agroalimentaire Canada, le Québec devrait bénéficier d’une hausse des recettes monétaires totales de 4 % en 2011. Les ventes en provenance des cultures devraient progresser (+4 %) de même que celles des productions animales (+4 %). Cependant, on s’attend aussi à une légère baisse des paiements de programme de l’ordre de 3 %. Les agriculteurs devront aussi composer avec une hausse des dépenses d’exploitation de 4 % en raison principalement de la hausse anticipée du coût des intérêts, de l’énergie, des engrais et des pesticides. Pour l’horizon 2011-2013, nous anticipons un léger déclin de l’emploi agricole de 0,3 % annuellement. 2 Comprend les paiements du Compte de stabilisation du revenu net, de l’assurance-récolte, des programmes en cas de désastre, du programme provincial de stabilisation, les subventions aux produits laitiers et d’autres paiements. 11 Perspectives sectorielles 2011-2013 – Montérégie Secteur de la fabrication L’emploi dans le secteur de la fabrication de biens progressera à un faible rythme au cours des prochaines années. Le secteur de la fabrication occupe 130 100 Montérégiens, ce qui représente 18,0 % de l’emploi total comparativement à 13,5 % au Québec. Près du quart des personnes occupées de ce secteur d’activité travaillent à Montréal. Au cours des dernières années, les fabricants ont dû s’ajuster à un environnement hostile créé par la hausse du huard, la concurrence des économies émergentes et la flambée du coût de l’énergie. Plus récemment, à cause de la récession économique, ils ont vu chuter la demande mondiale pour leurs produits. Malgré l’amélioration de la conjoncture en 2010, les perspectives de développement demeureront modestes pour l’horizon prévisionnel. La lenteur de la reprise économique américaine et la valeur élevée du dollar canadien freineront l’ardeur des exportateurs. Cependant, le retour à une croissance assez dynamique au Canada, particulièrement dans l’Ouest canadien, offrira des opportunités intéressantes aux fabricants québécois. Nous anticipons, d’ici 2013, une croissance annuelle de l’emploi de 0,6 comparativement à un gain de 0,5 % au Québec. % Aliments L’industrie des aliments est de loin le plus grand pourvoyeur d’emplois manufacturiers en Montérégie et la croissance de l’emploi se poursuivra au cours des trois prochaines années. L’industrie des aliments et boissons est de loin le plus grand pourvoyeur d’emplois du secteur de la fabrication. Elle génère à elle seule 22 300 emplois. Parmi les personnes occupées dans la fabrication d’aliments, 31 % travaillent dans les produits de viande, 17 % dans les produits laitiers, 16 % dans les boulangeries et 12 % dans la mise en conserve de fruits et légumes. La Montérégie compte de nombreuses entreprises d’envergure qui connaissent une belle croissance de leurs activités. De plus, plusieurs entreprises de petite taille poursuivent leur développement en misant sur des produits à forte valeur ajoutée. En outre, la présence de plusieurs institutions à vocation agroalimentaire dans la région favorise l’implantation de nouvelles entreprises de transformation alimentaire. Les entreprises de ce secteur évoluent dans un univers de plus en plus concurrentiel tant sur les marchés intérieurs que sur les marchés extérieurs. Aussi, les transformateurs d’aliments doivent s’adapter aux normes canadiennes en matière de salubrité, d’innocuité et d’information aux consommateurs. De plus, la concentration de la distribution au sein des grandes chaînes d’alimentation inquiète particulièrement les entreprises de petite taille. Enfin, la hausse du prix des denrées alimentaires qui entrent dans la composition des aliments transformés augmente les coûts de production des fabricants, ce qui gruge leur marge de profit. L’industrie des aliments produit des biens de première nécessité et par conséquent elle est moins cyclique que d’autres secteurs d’activité. Cette industrie est aussi moins exposée aux aléas du commerce extérieur (près du quart de la production est exportée) et elle a donc passé au travers de la récession économique sans trop de peine. Malgré tout, certains fabricants ont procédé à une restructuration de leurs activités et des mises à pied ont été annoncées dans la région. C’est dans ce contexte qu’Olymel, spécialisé dans la transformation de la volaille, a fermé son usine de Saint-Jean-sur-Richelieu et transféré la production dans d’autres installations pour réduire ses coûts d’opération. Cela s’est traduit par la perte de plus de 200 emplois dans la région au cours des douze derniers mois. Par ailleurs, l’amélioration de la conjoncture a favorisé l’émergence de plusieurs projets d’investissement en 2010 dont certains avaient été mis sur la glace lors de la récession économique. Le fabricant de chocolat Barry Callebaut a confirmé un investissement de plus de 24 millions de dollars qui permettra, entre autres, l’ajout d’une nouvelle ligne de production à son usine de Saint-Hyacinthe, tandis que l’entreprise française Chocmod va implanter une nouvelle usine destinée à la fabrication de truffes en chocolat à Saint-Jean-sur-Richelieu. Des projets d’expansion ont aussi été annoncés chez les fabricants de produits laitiers. À cet égard, l’usine Danone de Boucherville va investir 50 millions de dollars et produira la boisson probiotique DanActive pour l’ensemble du Canada. Un autre joueur important, Agropur, est en mode croissance et la division 12 Perspectives sectorielles 2011-2013 – Montérégie Aliments Ultima a annoncé un projet d’agrandissement de son usine de fabrication de yogourt située à Granby. De plus, la Division Fromages Fins a agrandi son usine de Saint-Hyacinthe pour produire un nouveau fromage. Tableau 4 Répartition et perspectives de l’emploi dans le secteur de la fabrication Région de la Montérégie Moyenne 2008-2010 2011-2013 Nombre (en milliers) Régional Ensemble du secteur de la fabrication Fabrication liée à la consommation Aliments, boissons et tabac Usines de textiles et de produits textiles Vêtements et produits en cuir Impression et activités connexes Meubles et produits connexes Activités diverses de fabrication Fabrication liée aux ressources Produits en bois Papier Produits du pétrole et du charbon Produits minéraux non métalliques Première transformation des métaux Fabrication liée aux investissements Produits chimiques Produits en plastique et en caoutchouc Produits métalliques Machines Produits inform. et électroniques Matériel, appareils et composants électriques Part de l’emploi Régional Au Québec Taux de croissance annuel moyen Régional Au Québec 130,1 18,0 % 13,5 % 0,6 % 0,5 % 44,8 6,2 % 4,8 % 0,2 % 0,0 % 22,3 3,1 % 2 ,0 % 0,8 % 0,5 % 3,2 0,4 % 0,3 % -0,6 % -0,5 % 3,2 0,4 % 0,6 % -1,0 % -1,0 % 6,7 0,9 % 0,7 % -0,5 % -0,7 % 6,3 0,9 % 0,8 % 0,5 % 0,3 % 3,1 0,4 % 0,4 % 0,3 % -0,4 % 17,7 2,4 % 2,9 % -0,3 % 0,4 % 5,0 0,7 % 1,0 % 0,8 % 0,6 % 2,0 0,3 % 0,7 % 0,0 % -0,4 % 2,0 0,3 % 0,1 % -5,0 % -4,9 % 3,1 0,4 % 0,4 % 1,0 % 0,9 % 5,6 0,8 % 0,7 % -3,0 % 1,4 % 67,6 9,3 % 5,8 % 1,1 % 1,0 % 11,4 1,6 % 0,8 % 0,2 % -0,5 % 9,7 1,3 % 0,8 % 0,7 % 0,4 % 10,9 1,5 % 1,1 % 1,4 % 1,4 % 5,8 0,8 % 0,7 % 1,0 % 1,0 % 7,1 1,0 % 0,5 % 0,7 % 0,2 % 6,1 0,8 % 0,4 % 1,3 % 0,9 % 16,6 2,3 % 1,5 % 2,0 % 2,3 % Matériel de transport Source : Service Canada, Région du Québec. Estimations historiques basées sur l’Enquête sur la population active de Statistique Canada (voir Notes méthodologiques) 13 Perspectives sectorielles 2011-2013 – Montérégie L’emploi devrait s’accroître de 0,8 % annuellement durant l’horizon prévisionnel de 2011-2013. Matériel de transport Comme la reprise tarde à se manifester dans l’industrie aérospatiale, la croissance des emplois sera plutôt modérée en 2010 et elle se raffermira par la suite. L’industrie des produits aérospatiaux est dominée par un joueur majeur, le fabricant de moteurs d’avion Pratt & Whitney, de Longueuil, qui compte 5 100 employés. Environ 16 600 personnes occupent un emploi dans l’industrie du matériel de transport, ce qui en fait la deuxième en importance sur le plan de l’emploi, juste derrière celle de la fabrication d’aliments. Le secteur du matériel de transport en Montérégie est dominé par l’industrie des produits aérospatiaux et de leurs pièces, où l’on compte 65 % des personnes occupées. Vient ensuite la fabrication de pièces pour véhicules automobiles avec 13 % de la main-d’œuvre. Après avoir bénéficié d’une bonne croissance de 2004 à 2008, la récession économique est venue assombrir les perspectives de développement de l’industrie aérospatiale et des mises à pied ont été annoncées dans la grande région de Montréal. Les annulations de commandes d’avions d’affaires, et les sombres perspectives des transporteurs aériens et du trafic de passagers dans le monde en 2009 ont fait mal à l’industrie. Le marché militaire, davantage à l’abri des soubresauts de la conjoncture, a permis tout de même de limiter les pertes d’emplois. Malgré une reprise de l’activité dans le transport aérien, les fabricants de matériel de transport fonctionnent en deça de leur capacité. À cet égard, le Conference Board du Canada prévoit que l’industrie aéronautique ne devrait dépasser qu’en 2013 le niveau d’emploi atteint en 2009. Par ailleurs, les transporteurs aériens sont touchés par le coût élevé du carburant. À cet égard, l’Association du transport aérien international (IATA) a revu à la baisse les prévisions financières de l’industrie aérienne pour 2011. L’organisation s’attend désormais à ce que les profits de l’industrie totalisent 8,6 milliards de dollars US en 2011, ce qui représenterait une baisse de 46 % par rapport aux profits de 16 milliards comptabilisés en 2010. Malgré cela, la croissance prévue de 3,1 % du PIB mondial pour 2011 accroît le trafic aérien tant du côté des passagers que des marchandises. Par conséquent, l’IATA prévoit une hausse de la capacité des compagnies aériennes de 6,1 %, dont 5 % proviendra des 1400 nouveaux aéronefs qui seront intégrés à la flotte en 2011. Davantage à l’abri de la conjoncture, le marché militaire offre de bonnes possibilités de croissance. Cependant, l’importance des déficits budgétaires de plusieurs pays pourrait les amener à restreindre leurs dépenses militaires au cours des prochaines années. L’industrie des produits aérospatiaux est dominée par un joueur majeur, le fabricant de moteurs d’avion Pratt & Whitney (P&WC) qui compte actuellement 5 100 employés dans ses locaux de Longueuil. Les activités de P&WC, tant au niveau de la recherche et du développement que de la fabrication, ont connu une bonne croissance de 2004 à 2008. Toutefois, le vent a tourné en 2009 à cause de la faiblesse du marché mondial de l’aérospatiale. L’entreprise a dû annoncer plus de 1 400 mises à pied en 2009 dont 860 à ses installations de Longueuil au Québec. Les livraisons de moteurs d’avion ont été à la baisse tout au long de l’année 2009 et P&WC n’entrevoit pas de reprise avant la fin de l’année 2011. L’industrie se remet peu à peu de la récession et quelques projets ont été annoncés dans la région. GE Canada a annoncé un investissement de 63,5 millions de dollars pour diversifier sa gamme de produits à son usine de Bromont. L’entreprise fabrique des composantes de moteurs d’avion civils et militaires. Cet investissement s’échelonnera sur une période six ans et permettra de créer 80 emplois et de consolider les 550 emplois déjà existants. Par ailleurs, Pratt & Whitney a annoncé qu’elle investirait 1 milliard de dollars pour ses activités de recherche et de développement de moteurs moins énergivores et elle recherche environ 200 ingénieurs d’expérience dans le cadre de ses projets. Nous anticipons, pour l’horizon 2011-2013, une croissance annuelle moyenne de l’emploi de 2,0 %. Comme la reprise se fait attendre dans l’industrie aérospatiale, la croissance sera plus modérée en 2011 et elle devrait s’accélérer par la suite. 14 Perspectives sectorielles 2011-2013 – Montérégie Produits chimiques La Montérégie compte environ 11 400 personnes occupées dans l’industrie des produits chimiques. Près de 35 % d’entre elles travaillent dans la fabrication de produits pharmaceutiques et de médicaments et elles sont nombreuses à occuper un emploi à Montréal. Viennent ensuite la fabrication de produits chimiques de base (18 %), la fabrication de savons, de détachants et de produits de toilette (16 %) et les autres produits chimiques (13 %). L’industrie pétrochimique a été passablement secouée par la fermeture des usines de Basell et de Pétromont en avril 2008, ce qui a entraîné la perte de plus de 400 emplois à Varennes. La hausse du dollar canadien et du prix du pétrole ainsi que la faible capacité de production de ces usines avaient sérieusement ébranlé leur compétitivité. La récession économique est venue assombrir davantage les perspectives de croissance. Certaines entreprises ont dû faire des mises à pied temporaires ou réduire les heures travaillées pour s’ajuster au ralentissement de la demande. Avec la reprise de l’activité économique, la situation s’améliore peu à peu et quelques projets d’investissement ont été annoncés en 2010. Parmi ces projets, mentionnons l’injection de 400 millions de dollars d’ici 2015 à l’usine de production de Éthanol Greenfield de Varennes. De plus, l’entreprise pourra compter sur une subvention de 80 millions de dollars sur une période de 7 ans du gouvernement fédéral dans la cadre d’un programme visant à soutenir la production de biocarburants. Malgré l’ampleur des investissements, l’impact sur les emplois demeurera modeste. Par ailleurs, le marché de la voiture électrique semble prendre son envol et c’est dans ce contexte que l’entreprise allemande Sud-Chemie va investir 78 millions de dollars à Candiac dans une toute nouvelle usine de production de phosphate de fer lithié, l’un des principaux ingrédients actifs des batteries au lithium des voitures électriques. L’ouverture de l’usine est prévue en 2012 et devrait créer une cinquantaine d’emplois. Du côté des produits pharmaceutiques, l’industrie doit faire face à la croissance des coûts de recherche et développement, la difficulté à lancer de nouveaux produits, la compétitivité des pays émergents et l’arrivée à échéance d’importants brevets. Ces nombreux défis pourraient mener à une période intense de fusions ou d’acquisitions chez les compagnies pharmaceutiques d’innovation. Soulignons que les travailleurs montérégiens de ce secteur d’activité sont nombreux à occuper un emploi à Montréal où sont concentrées les grandes entreprises pharmaceutiques. De plus, les gouvernements de plusieurs provinces au Canada ont annoncé des modifications visant à réduire le prix des médicaments génériques qui affecteront à la baisse les revenus des fabricants de médicaments génériques. Nous anticipons pour l’horizon 2011-2013 une légère croissance de l’emploi de 0,2 % annuellement. Produits métalliques L’industrie de la fabrication de produits métalliques génère environ 10 900 emplois, ce qui en fait la troisième industrie en importance au sein du secteur de la fabrication. Plus de 56 % des personnes occupées dans cette industrie se concentrent dans deux sous-secteurs. D’abord, dans la fabrication de produits d’architecture et d’éléments de charpentes métalliques, qui est fortement liée à l’industrie de la construction. Ensuite, dans les ateliers d’usinages, de fabrication de produits tournés, de vis, d’écrous et de boulons, dont les clients viennent d’une multitude de secteurs d’activité. L’industrie des produits métalliques a subi de plein fouet la récession économique et de nombreuses entreprises ont dû faire des mises à pied ou réduire le nombre d’heures travaillées. De plus, le ralentissement observé chez les fabricants de produits aérospatiaux affecte à la baisse les activités des nombreux sous-traitants de la production métallique. Toutefois, la reprise qui s’amorce dans l’industrie aérospatiale devrait favoriser les 15 Perspectives sectorielles 2011-2013 – Montérégie fabricants de produits métalliques. Cependant, la concurrence asiatique est féroce et les fabricants de petites pièces à haut volume, dont les produits ne présentent pas d’avantages concurrentiels par rapport aux pays émergents, éprouvent des difficultés. Les fabricants de grosses pièces métalliques ou de pièces fabriquées sur mesure en petite quantité sont davantage à l’abri de la concurrence notamment à cause du coût élevé des frais de transport. Quoi qu’il en soit, l’industrie des produits métalliques est tout de même présente dans un vaste éventail de secteurs d’activité dont entre autres l’industrie de la construction, un secteur en croissance au Québec. Certains projets, comme le prolongement de l’autoroute 30, ont permis au Groupe AGF de Longueuil de décrocher un important contrat d’une valeur de 100 millions de dollars pour la fourniture et l’installation d’acier d’armature pour les ponts, viaducs et échangeurs qui seront construits dans le cadre de ce chantier. Grâce à ce contrat, l’entreprise prévoit créer 150 emplois au cours des quatre prochaines années. Nous anticipons pour l’horizon 2011-2013 une croissance de l’emploi de 1,4 % annuellement. Produits en plastique et en caoutchouc L’industrie des produits en plastique et en caoutchouc génère environ 9 700 emplois en Montérégie, dont 78 % dans l’industrie du plastique. De nombreux emplois ont été perdus dans l’industrie du caoutchouc, notamment avec la mise à pied en 2007 de 800 travailleurs chez le fabricant de pneus Goodyear de Salaberry-de-Valleyfield, qui a transféré sa production vers les pays à faible coût de main-d’œuvre. Certaines entreprises ont réduit le nombre d’heures travaillées en 2009 à cause du ralentissement économique. L’industrie du plastique a été touchée par la faiblesse de l’économie américaine particulièrement dans les industries de la construction et de l’automobile. De plus, l’industrie doit faire face à la forte concurrence des entreprises chinoises. Plusieurs entreprises ont dû se résigner à faire des mises à pied temporaires ou à réduire le nombre d’heures travaillées. La situation semble s’améliorer avec la reprise de l’activité économique. Certaines entreprises ont accru leur productivité pour passer au travers de la récession. Aussi, des projets d’investissement ont été annoncés récemment, ce qui est de bon augure. Avec la reprise de l’activité économique, on peut entrevoir une croissance de l’emploi, de l’ordre de 0,7 % annuellement, pour l’horizon 2011-2013. Produits informatiques et électroniques Environ 7 100 personnes occupent un emploi dans cette industrie. Près de 63 % de la main-d’œuvre travaille dans la fabrication de semi-conducteurs et d’autres composants électroniques et un autre tiers des travailleurs est réparti à parts égales dans la fabrication de matériel de communication et la fabrication d’instruments de navigation, de mesure, de commande et d’instruments médicaux. L’Industrie de la fabrication des produits informatiques et électroniques a subi de nombreuses mises à pied au cours de la décennie, en particulier dans certaines entreprises spécialisées dans la fabrication en grand volume pour le secteur des télécommunications. De plus, la récession économique a forcé certaines entreprises à faire des mises à pied ou à réduire le nombre d’heures travaillées. Toutefois, l’industrie des composants microélectroniques de pointe se porte plutôt bien. Le Technoparc de Bromont, spécialisé en microélectronique, compte plus de 3 500 emplois dans ce secteur d’activité et les effectifs sont demeurés stables au cours des dernières années. Un projet d’investissement de 218 millions de dollars sera réalisé à Bromont au cours des prochaines années. Les gouvernements provincial et fédéral, deux partenaires privés, IBM et Dalsa, et l’Université de Sherbrooke ont annoncé la construction d’un centre de 16 Perspectives sectorielles 2011-2013 – Montérégie recherche dans le domaine du développement de puces électroniques et de microsystèmes électromécaniques, où se trouvera une équipe de 250 chercheurs. L’ouverture du centre de recherche est prévue vers la fin de l’année 2011. Nous anticipons pour l’horizon 2011-2013 une croissance de l’emploi de 0,7 % annuellement. Impression L’industrie de l’impression compte environ 6 700 emplois en Montérégie. Ce secteur d’activité a connu une relative stabilité d’emplois au cours des dernières années. Des investissements importants ont été réalisés dans certaines usines de la région sans qu’il y ait nécessairement une croissance des effectifs. La récession économique a provoqué une baisse importante des revenus des imprimeurs notamment au chapitre de la publicité. Pour faire face à la baisse de la demande et réduire leurs coûts de production, plusieurs entreprises ont opté pour la réduction des heures travaillées alors que d’autres ont dû se résigner à faire des mises à pied. C’est dans ce contexte qu’Imprimeries Transcontinental avait licencié 2000 travailleurs en 2009 dont la moitié aux États-Unis. La lenteur de la reprise dans cette industrie avait forcé Transcontinental à faire de nouvelles mises à pied en fermant son usine de Boucherville en décembre 2010, entraînant la perte de 180 emplois. Nous anticipons pour l’horizon 2011-2013 un déclin de l’emploi de 0,5 % annuellement. Meubles L’industrie du meuble génère environ 6 300 emplois. Près de 75 % de la main-d’œuvre se concentre dans la fabrication de meubles de maison et d’établissements institutionnels tandis que 21 % travaille dans la fabrication de meubles de bureau. On observe une forte concentration des emplois de l’industrie du meuble dans la petite municipalité de Saint-Pie, près de Saint-Hyacinthe. La concurrence asiatique et la valeur élevée du dollar canadien ont grandement nui à la rentabilité des fabricants de meubles dont les exportations sont dirigées essentiellement vers les États-Unis. La période de restructuration des entreprises de cette industrie a été particulièrement intense durant la première moitié de la dernière décennie. Plus récemment, la récession du marché de l’habitation aux États-Unis est venue ajouter aux difficultés des fabricants de meubles résidentiels. De plus, le marché du meuble de bureau, qui réussissait tout de même à tenir la route, a été fortement ébranlé par la baisse des investissements des entreprises engendrée par la crise économique. Certains fabricants ont procédé à des mises à pied temporaires à cause de la baisse de la demande américaine et les signaux de reprise sont plutôt timides dans ce secteur d’activité. Malgré ce contexte difficile, certaines entreprises affichent une croissance de leurs activités. C’est le cas notamment du fabricant d’armoires de cuisine Armoires Fabritec de Saint-Jean-sur-Richelieu qui a obtenu un important contrat avec Costco et qui prévoit embaucher plus d’une centaine de travailleurs. De plus, Technologies D-Box de Longueuil a obtenu un important contrat avec le groupe canadien Cinéplex Divertissement pour la fabrication de sièges à mouvements simulés pour l’industrie du cinéma. Nous anticipons pour l’horizon 2011-2013 une légère croissance de l’emploi de 0,5 % par année. Matériel, appareils et composants électriques L’industrie de la fabrication de matériel, d’appareils et de composants électriques génère environ 6 100 emplois. Plus de 75 % des emplois sont concentrés dans la fabrication de matériel électrique et de composants électriques alors que 14 % de la main-d’œuvre s’active dans la fabrication de matériel d’éclairage. Seulement 11 % des travailleurs 17 Perspectives sectorielles 2011-2013 – Montérégie occupent un boulot dans la fabrication d’appareils ménagers et ils travaillent en grande majorité à Montréal. Un important projet d’investissement sera réalisé au cours des prochaines années dans l’industrie des composants électriques, ce qui favorisera la création d’emplois. Plusieurs fabricants de ce secteur d’activité écoulent leurs produits sur les marchés de la construction et de l’automobile, deux industries fortement secouées par la récession économique. Par conséquent, plusieurs d’entre eux ont dû réduire le nombre d’heures travaillées ou procéder à des mises à pied pour faire face à la baisse de la demande. Bien que l’on observe une amélioration de la conjoncture, ceux qui exportent leurs produits au sud de la frontière doivent tout de même composer avec la lenteur de la reprise économique américaine. De plus, le prix élevé du carburant rend le marché des voitures électriques de plus en plus attrayant. À cet égard, un important projet d’investissement avait été annoncé à l’automne 2009. Bathium Canada, propriété du Groupe français Bolloré, signifiait son intention d’investir 120 millions de dollars dans l’ancienne usine d’Avestor à Boucherville, spécialisée dans la fabrication de batteries pour voitures électriques. En mars 2011, Bathium Canada a annoncé une injection supplémentaire de 56 millions de dollars dans ce projet qui fera passer la capacité de production annuelle de l’usine de Boucherville de 5 000 à 15 000 batteries d’ici 2016 et qui permettra la création de près de 250 emplois. Pour l’horizon prévisionnel de 2011-2013, nous anticipons une croissance annuelle moyenne de l’emploi de 1,3 %. Machinerie La région compte environ 5 800 emplois dans l’industrie de la fabrication de machines. La répartition des emplois est assez équilibrée entre les sept segments de l’industrie. La concentration la plus forte d’emplois se trouve dans la fabrication d’appareils de ventilation, de chauffage et de climatisation, la fabrication de moteurs et turbines et la fabrication d’autres machines d’usage général. Cette industrie est caractérisée par une forte présence sur les marchés extérieurs notamment à cause de la spécialisation des produits et de la recherche d’économie d’échelle. Par conséquent, la hausse de la valeur du dollar canadien affecte de façon marquée les fabricants de cette industrie. Aussi, la baisse drastique des investissements des entreprises durant la récession économique a réduit la demande en machinerie. Le retour en mode croissance et la hausse des investissements des entreprises qui en découle sont de bon augure et plusieurs fabricants connaissent une hausse de leurs activités. C‘est le cas notamment de Alstom Hydro Canada qui, via le consortium Bombardier-Alstom, a obtenu le contrat pour le remplacement des wagons du métro de Montréal. Dans le cadre de ce projet, l’entreprise devra embaucher une centaine de travailleurs à ses installations de Sorel-Tracy. Par ailleurs, Stelpro Design, qui compte 400 employés, connaît une croissance de ses activités et a annoncé un investissement à ses installations de Saint-Bruno. D’autres entreprises de plus petite taille sont aussi en expansion, c’est le cas d’Automation Machine Design (AMD) de Saint-Hubert, d’Allinov de Marieville et de Dagua de Granby. Pour l’horizon prévisionnel de 2011-2013, nous anticipons une croissance annuelle moyenne de l’emploi de 1,0 %. Première transformation des métaux La Montérégie compte environ 5 600 travailleurs dans l’industrie de la première transformation des métaux. Près de 30 % des personnes occupées travaillent dans la sidérurgie tandis que la production et la transformation de métaux non ferreux (sauf l’aluminium) occupent un autre 30 % de la main-d’œuvre. Viennent ensuite la fabrication de produits en acier (15 %), la transformation de l’aluminium (12 %) et les fonderies (12 %). Très axée sur les marchés extérieurs, l’industrie de la première transformation des métaux a été touchée par la récession économique mondiale. Cette industrie est caractérisée par 18 Perspectives sectorielles 2011-2013 – Montérégie une forte concentration des emplois au sein de quelques grandes entreprises multinationales. Au cours des dernières années, la forte demande mondiale, principalement dans les pays émergents comme la Chine, a favorisé cette industrie et a fait grimper le cours des métaux. Cette conjoncture plus favorable a stimulé les investissements chez ces entreprises sans qu’il y ait nécessairement une forte création d’emplois. En outre, la concurrence est féroce et les entreprises doivent accroître leur productivité pour conserver leur part de marché. Dans une enquête menée par le Conseil canadien du commerce et de l’emploi dans la sidérurgie, plusieurs entreprises ont signalé leurs intentions de réduire leurs effectifs au cours des prochaines années en ne remplaçant que la moitié de leurs travailleurs qui prendront leur retraite. La situation s’est détériorée à l’automne 2008 à cause de la récession économique, ce qui a fait plonger la demande mondiale et le prix des métaux. Dans ce contexte, certains projets d’investissements ont été mis sur la glace en attendant que la crise se résorbe. Aussi, Rio Tinto Alcan a devancé la fermeture de son aluminerie de Beauharnois, entraînant la mise à pied de plus de 200 travailleurs au printemps 2009. Plusieurs entreprises ont fait des mises à pied majeures sur une base temporaire en 2009 pour réduire leurs stocks alors que d’autres ont choisi de réduire le nombre d’heures travaillées. Peu d’événements ont été recensés au cours des douze derniers mois dans cette industrie mais Rio Tinto Alcan a tout de même annoncé en 2010 un investissement de 10 millions de dollars à son usine de Beauharnois pour le maintien d’un centre de coulée qui devrait générer une quarantaine d’emplois. De son côté, Rio Tinto Fer et Titane a annoncé un investissement de l’ordre de 600 millions de dollars pour moderniser les installations de son complexe sidérurgique situé à Sorel Tracy. Toutefois, cette injection de capitaux n’aura pas d’impact à la hausse sur l’emploi mais cela permettra tout de même de consolider les 1 700 emplois actuels dans la région. Nous prévoyons un léger déclin de l’emploi de 0,3 % par année pour l’horizon 2011-2013. Industrie de la construction L’industrie de la construction poursuivra sa croissance à un bon rythme au cours des trois prochaines années. L’industrie de la construction génère environ 44 400 emplois en Montérégie. Environ 59 % des emplois sont concentrés chez les entrepreneurs spécialisés dont le quart dans l’installation d’équipements techniques (électricité, plomberie, chauffage), suivi des travaux de finition de bâtiments et des travaux de fondations. Un autre 26 % de la main-d’œuvre travaille dans la construction de bâtiments résidentiels tandis que les travaux de génie génèrent 7 % des emplois. L’industrie de la construction jouit d’une bonne croissance des emplois depuis plusieurs années. La démographie avantageuse de la région, favorisée entres autres par les mouvements migratoires, stimule la demande de cette industrie. La valeur totale des permis de bâtir émis en 2010 totalisait plus de 3 milliards de dollars, soit une hausse de 14 % par rapport à 2009. Le secteur résidentiel constitue la composante la plus importante avec 72 % de la valeur des permis de bâtir, suivi des secteurs commercial (14 %), industriel (7 %) et institutionnel (7 %). La valeur des permis de bâtir s’est accrue de 39 % dans le secteur industriel et de 19 % dans le secteur résidentiel tandis que les composantes institutionnelle (-13 %) et commerciale (-3 %) se sont repliées. Du côté des travaux de génie civil, la Montérégie tirera profit du plan de redressement du réseau routier grâce à des investissements de 1,1 milliard de dollars sur les 3,9 milliards de dollars consentis par le gouvernement provincial en 2011-2012. Seulement pour l’année 2011-2012, les travaux réalisés permettront de créer ou de maintenir 14 150 emplois. Les projets les plus importants en ce qui a trait au développement du réseau routier sont le parachèvement de l’autoroute 30, qui devrait s’échelonner jusqu’en 2012, et le parachèvement de l’autoroute 35, qui devrait se poursuivre jusqu’en 2014. L’année 2010 s’est terminée avec la construction de près de 51 400 logements au Québec, soit 8 000 logements de plus qu’en 2009, ce qui représente la meilleure performance 19 Perspectives sectorielles 2011-2013 – Montérégie depuis 2004 où il s’était construit 58 500 unités de logements. La région de la Montérégie a bien tiré son épingle du jeu et il s’est ajouté plus de 9 500 logements en 2010, soit une hausse de 23 % par rapport 2009 et un niveau comparable au sommet atteint en 2004. Selon les perspectives de la Société canadienne d’hypothèques et de logements (SCHL), la croissance économique, les conditions d’emprunts favorables et l’important afflux migratoire stimuleront le marché de l’habitation au Québec au cours des deux prochaines années. La SCHL prévoit la mise en chantier de 45 500 logements en 2011 et de 44 000 autres en 2012. En Montérégie, plusieurs projets résidentiels d’envergure ont été annoncés en 2010 et s’échelonneront sur plusieurs années, ce qui stimulera l’embauche. Cependant, les investissements en infrastructures consentis par les gouvernements durant le ralentissement économique seront plus modérés au cours des prochaines années, ce qui devrait ralentir la cadence du côté de la construction non résidentielle. Le secteur de la construction devrait poursuivre sa croissance pour l’horizon prévisionnel de 2011-2013 et nous anticipons une croissance moyenne de l’emploi de 1,3 % par année. Secteur des services Services à la consommation La population de la Montérégie s’accroissant plus rapidement que celle du Québec, on doit s’attendre à ce que l’emploi dans les services à la consommation suive la même tendance. Près de 195 700 Montérégiens travaillent dans les services à la consommation, ce qui représente 27 % de l’emploi total. Environ 49 % des personnes occupées se retrouvent dans le commerce de détail, 19 % dans l’hébergement et la restauration, 17 % dans les autres services et 15 % dans l’information, la culture et les loisirs. Mis à part l’industrie de l’information et l’industrie culturelle, qui présentent une proportion très élevée de navetteurs vers Montréal, les autres services à la consommation sont davantage des services de proximité qui sont localisés pour la plupart en Montérégie. La croissance de la productivité dans les services à la consommation est relativement faible, de telle sorte qu’une augmentation de la demande a un effet positif sur la création d’emploi. La population de la Montérégie s’accroissant plus rapidement que celle du Québec, on doit s’attendre à ce que l’emploi suive la même tendance. De 2011 à 2013, l’emploi dans les services à la consommation devrait progresser de 1,0 % par année. Tableau 5 Répartition et perspectives de l’emploi dans les services à la consommation Région de la Montérégie Moyenne 2008-2010 2011-2013 Nombre (en milliers) Régional Services à la consommation Commerce de détail Information, culture et loisirs Hébergement et restauration Part de l’emploi Régional Au Québec Taux de croissance annuel moyen Au Régional Québec 195,7 27,0 % 27,5 % 1,0 % 0,8 % 93,4 12,9 % 12,4 % 0,7 % 0,5 % 29,1 4,0 % 4,5 % 1,2 % 1,0 % 40,3 5,6 % 6,2 % 1,1 % 0,9 % 32,9 4,5 % 4,4 % 1,5 % 1,3 % Autres services Source : Service Canada, Région du Québec Estimations historiques basées sur l’Enquête sur la population active de Statistique Canada (voir Notes méthodologiques) 20 Perspectives sectorielles 2011-2013 – Montérégie Commerce de détail Le commerce de détail est l’industrie qui génère le plus grand nombre d’emplois en Montérégie. La croissance de l’emploi se poursuivra au cours des prochaines années, mais à un rythme plus modéré que par le passé. Le commerce de détail concentre le plus grand nombre de travailleurs en Montérégie et génère 93 400 emplois. Les magasins d’alimentation regroupent 26 % de la main-d’œuvre, suivis des marchands de véhicules automobiles et de leurs pièces (12 %), des magasins de vêtements et d’accessoires vestimentaires (11 %) et des magasins de fournitures de tout genre (10 %). Après des années de forte croissance, l’activité commerciale devrait progresser à un rythme plus modéré au cours des prochaines années. Parmi les projets d’envergure annoncés récemment mentionnons la construction d’un complexe commercial à Châteauguay, un projet représentant un investissement de 100 millions de dollars qui devrait générer environ 300 emplois. L’ouverture du complexe commercial est prévue à la fin de l’année 2012, soit au même moment de la mise en service de l’autoroute 30 entre Châteauguay et Vaudreuil-Dorion. De plus, le Quartier Dix30 de Brossard a annoncé une troisième phase d’expansion, soit l’ajout au complexe commercial existant d’une nouvelle clinique médicale privée et d’une soixantaine de nouveaux commerces. Le projet, évalué à environ 100 millions de dollars, devrait débuter en février 2011 et se terminer à l’été 2012. Enfin, de nouveaux commerces se sont ajoutés récemment en Montérégie, notamment des centres de rénovations, des concessionnaires automobiles ainsi que des supermarchés. La croissance de l’emploi se poursuivra au cours des prochaines années, mais à un rythme plus modéré que par le passé. Nous anticipons pour l’horizon 2011-2013 une augmentation de l’emploi de 0,7 % par année. Hébergement et restauration Environ 40 300 Montérégiens travaillent dans le secteur de l’hébergement et de la restauration. Près de 87 % des emplois sont concentrés dans les services de la restauration. La capacité hôtelière de la Montérégie s’est accrue au cours des dernières années avec la construction de nouveaux hôtels et l’agrandissement d’établissements existants. Selon les estimations du Ministère du tourisme du Québec pour le mois de mars 2011, la région touristique de la Montérégie comptait près de 4 800 unités disponibles et se classait au quatrième rang après les régions de Montréal, Québec et Laurentides. Le secteur de la restauration génère la grande majorité des emplois de cette industrie et la vigueur relative de la croissance démographique montérégienne nous permet d’y anticiper une augmentation annuelle de l’emploi supérieure à celle du Québec. Nous anticipons pour l’horizon 2011-2013 une croissance de l’emploi de 1,1 % annuellement. Information, culture et loisirs Les services de l’information, de la culture et des loisirs occupent 29 100 personnes en Montérégie. Le segment de l’information et de la culture concentre 58 % des emplois et englobe l’édition, les industries du film et de la vidéo, la radiotélévision, les télécommunications et les services d’information et de traitement des données. Les personnes occupées dans ces industries sont nombreuses à exercer leur travail à Montréal. Mis à part les éditeurs de logiciels et les producteurs de jeux vidéo, qui connaissent une forte croissance de leurs effectifs, l’évolution des emplois devrait être plutôt modérée au cours des prochaines années. Les autres emplois sont regroupés dans l’industrie des loisirs, dont les arts d’interprétation, les activités sportives et récréatives, les jeux de hasard et les loteries. Cette industrie, plus intensive en main-d’œuvre, connaît une évolution plus dynamique que celles de l’information et de la culture. L’importance de plus en plus grande accordée à l’activité physique chez les adultes et les aînés accroît les besoins en main-d’œuvre dans les 21 Perspectives sectorielles 2011-2013 – Montérégie centres de conditionnement physique et sportif. Parmi les projets d’envergure, mentionnons la construction d’un complexe sportif privé à Beloeil au coût de 18,5 millions de dollars dont le début des travaux est prévu en 2011. Parmi les attractions touristiques de la région, des investissements ont été annoncés au Parc Safari pour agrandir et moderniser les installations et ainsi accroître l’achalandage et créer des emplois. De son côté, le Zoo de Granby continue de dégager des surplus à son bilan financier et l’achalandage estival a progressé de 5 % en 2010. Nous anticipons pour l’horizon 2011-2013 une croissance de l’emploi de 1,2 % annuellement. Services à la production Les services à la production sont associés au secteur tertiaire « moteur » parce qu’ils offrent un potentiel de croissance plus élevé que les autres types de services. Environ 185 400 Montérégiens travaillent dans les services à la production, ce qui représente 26,3 % de l’emploi total. Ces services sont associés au secteur tertiaire « moteur » parce qu’ils offrent un potentiel de croissance plus élevé que les autres types de services. Environ le quart de l’effectif se retrouve dans les services professionnels, scientifiques et techniques, 23 % dans le secteur des finances, assurances, immobilier et location, 19 % dans le transport et l’entreposage et 16 % dans le commerce de gros. Pour toutes les composantes de ce secteur d’activité, sauf le commerce de gros, la proportion des navetteurs à destination de Montréal est élevée et se situe entre 41 % et 54 %. De 2011 à 2013, l’emploi dans les services à la production devrait progresser de 1,5 % annuellement. Tableau 6 Répartition et perspectives de l’emploi dans les services à la production Région de la Montérégie Moyenne 2008-2010 2011-2013 Nombre (en milliers) Régional Part de l’emploi Régional Taux de croissance annuel moyen Au Régional Québec 26,0 % 1,5 % 0,9 % 1,0 % 3,9 % 1,6 % 4,5 % 1,7 % Au Québec 1,3 % 0,8 % 1,4 % 1,5 % 185,4 25,6 % Services à la production 8,0 1,1 % Services publics 29,1 4,0 % Commerce de gros 34,8 4,8 % Transport et entreposage Finance, assurances, 41,1 5,7 % 5,9 % 0,9 % immobilier et location Serv. prof., scientifiques et 48,9 6,8 % 7,2 % 2,1 % techn. Gestion d’entreprises, 23,5 3,2 % 3,6 % 1,2 % soutien adm. et autres Source : Service Canada, Région du Québec Estimations historiques basées sur l’Enquête sur la population active de Statistique Canada (voir Notes méthodologiques) Favorisés par une économie de plus en plus axée sur le savoir, les services professionnels, scientifiques et techniques connaissent une bonne croissance de l’emploi, qui se poursuivra au cours des prochaines années. 0,7 % 1,9 % 1,0 % Services professionnels, scientifiques et techniques Environ 48 900 personnes travaillent dans les services professionnels, scientifiques et techniques. La conception de systèmes informatiques et les services connexes occupent le quart de la main-d’œuvre. Viennent ensuite les services d’architecture et de génie, les services de comptabilité, les services juridiques et les services de conseils en gestion et de conseils scientifiques. 22 Perspectives sectorielles 2011-2013 – Montérégie Favorisés par une économie de plus en plus axée sur le savoir, les services professionnels, scientifiques et techniques connaissent une forte croissance de l’emploi. Aussi, les entreprises ont tendance à impartir de plus en plus certaines de leurs activités à des sociétés spécialisées, ce qui avantage ce groupe industriel. La récession économique de 2009 a ralenti la croissance de l’emploi mais l’embauche devrait reprendre à un rythme plus soutenu avec la reprise de l’activité économique. De plus, les nombreux chantiers en cours de réalisation (routes, loisirs, école) devraient donner du pain sur la planche aux entreprises offrant des services d’architecture et de génie. Nous anticipons pour l’horizon 2011-2013 une croissance de l’emploi de 2,1 %. Finance, assurances, immobilier et location Environ 41 100 personnes travaillent dans l’industrie de la finance, des assurances, de l’immobilier et de la location. Près des trois quarts de la main-d’œuvre se retrouvent dans le secteur de la finance et des assurances, dont environ 52 % des travailleurs se déplacent vers Montréal pour y exercer leurs fonctions. Cette industrie a connu un bon rythme de croissance depuis le début de la décennie. Toutefois, les gains de productivité découlant de l’automatisation grandissante des services financiers freineront la croissance au cours des prochaines années. Aussi, le service en personne dans les succursales bancaires semble reprendre du terrain. À cet égard, plusieurs institutions financières augmentent leurs offres de service pour répondre aux préoccupations de la clientèle et cela pourrait avoir un impact positif sur les effectifs. Pour l’horizon prévisionnel de 2011-2013, nous anticipons une croissance de l’emploi de 0,9 % annuellement. Transport et entreposage Le transport et l’entreposage est la troisième industrie en importance avec 34 800 travailleurs. Le transport par camion concentre à lui seul le tiers de la main-d’œuvre, suivi du transport en commun et du transport terrestre de voyageurs (19 %) et des activités de soutien au transport (14 %). La Montérégie est située au cœur de l’axe Ontario-Québec et la région voit transiter sur son territoire la grande majorité de tout le commerce québécois avec le reste de l’Amérique du Nord. La forte hausse du volume de transport de marchandises engendrée par la mondialisation des marchés ainsi que la recrudescence de la sous-traitance dans les pays à faible coût de main-d’œuvre favorisent cette industrie. Aussi, le projet majeur de parachèvement de l’autoroute 30, qui est en cours de réalisation, devrait stimuler la construction de nouveaux entrepôts en périphérie et la venue d’entreprises de transport logistique. Ces entreprises de transport prennent en charge, pour des tiers, la manutention des biens importés et leur réexpédition chez les clients en Amérique du Nord. Le transport par camion a été affecté par la baisse du trafic de marchandises durant la récession économique. Toutefois, la reprise de l’activité économique a renversé la vapeur et les activités de transport reprennent du tonus. Certaines entreprises de camionnage ont annoncé récemment des projets d’investissement pour accroître leur capacité, ce qui est de bon augure. Pour l’horizon prévisionnel de 2011-2013, nous anticipons une croissance de l’emploi de 1,7 % annuellement. Commerce de gros Le commerce de gros emploie environ 29 100 personnes en Montérégie. Les travailleurs se répartissent entre les grossistes-distributeurs de machines, de matériel et de fournitures (21 %), de matériaux et fournitures de construction (17 %), d’articles personnels et ménagers (16 %), de produits alimentaires (15 %) et de produits divers (15 %). 23 Perspectives sectorielles 2011-2013 – Montérégie Après avoir subi les effets de la récession économique mondiale, la croissance des emplois dans le commerce de gros devrait s’accélérer au fur et à mesure que les échanges commerciaux reprendront de la vigueur. Pour l’horizon prévisionnel de 2011-2013, l’emploi dans le commerce de gros devrait s’accroître annuellement de 1,6 %. Services publics et parapublics Environ 150 200 Montérégiens travaillent dans les services publics et parapublics, qui regroupent 21 % de l’emploi total. Les services de santé et d'assistance sociale concentrent 55 % de la main-d’œuvre, suivis des services d’enseignement (25 %) et des administrations publiques (19 %). Un peu plus de 43 % des personnes occupées dans les administrations publiques travaillent à Montréal. Cette proportion s’élève à 26 % dans les soins de santé et l’assistance sociale et à 24 % dans l’enseignement. L’évolution de l’emploi dans ces domaines est liée à celle de la démographie. De 2011 à 2013, l’emploi dans les services publics et parapublics devrait progresser de 1,1 % annuellement. Tableau 7 Répartition et perspectives de l’emploi dans les services publics et parapublics Région de la Montérégie Moyenne 2008-2010 2011-2013 Nombre (en milliers) Régional Part de l’emploi Régional Au Québec Taux de croissance annuel moyen Régional Serv. gouv. et 150,2 20,8 % 25,1 % 1,1 % parapublics Services 36,2 5,0 % 6,6 % 0,5 % d’enseignement Soins ambulatoires et 43,2 6,0 % 6,8 % 1,7 % hôpitaux Autres soins de santé 39,6 5,5 % 5,7 % 2,1 % et assistance sociale 9,0 1,2 % 2,1 % -0,4 % Administration fédérale Adm. provinciales et 9,7 1,3 % 2,1 % -0,4 % territoriales Adm. locales, mun., 12,5 1,7 % 1,8 % 0,4 % régionales et autres Source : Service Canada, Région du Québec Estimations historiques basées sur l’Enquête sur la population active de Statistique Canada (voir Notes méthodologiques) Au Québec 0,8 % 0,2 % 1,4 % 1,7 % -0,4 % -0,4 % 0,4 % Soins de santé et assistance sociale Compte tenu de la forte demande, le secteur des soins de santé connaîtra la plus forte croissance d’emploi au sein des services publics et parapublics. Les services de soins de santé, qui englobent les hôpitaux et les services de soins ambulatoires, occupent environ 43 200 travailleurs. Les établissements de soins infirmiers et de soins pour bénéficiaires internes et les services d’assistance sociale procurent de l’emploi à 39 600 personnes. Le secteur de la santé génère donc à lui seul près de 82 800 emplois en Montérégie. Selon les projections démographiques de l’Institut de la statistique du Québec, la population âgée (65 ans et plus) augmentera de 244 000 personnes entre 2006 et 2031 en 24 Perspectives sectorielles 2011-2013 – Montérégie Montérégie. Cette hausse de personnes âgées créera de fortes pressions sur le réseau de soins de santé de la région. Compte tenu du vieillissement de la population et des perspectives démographiques relativement avantageuses en Montérégie, l’emploi devrait donc s’y accroître davantage qu’au Québec. Toutefois, les pénuries de main-d’œuvre observées dans le secteur de la santé freinent la croissance de l’emploi. Parmi les projets majeurs dans le secteur de la santé, mentionnons la construction en cours du Centre intégré de cancérologie de la Montérégie (CICM) affilié à l’hôpital Charles LeMoyne qui générera la création de 200 nouveaux emplois dont la moitié se fera dans le secteur de la radiothérapie. Ce projet permettra aux résidants de la Montérégie de se faire traiter en radiothérapie à Longueuil plutôt que de devoir se déplacer à Montréal pour recevoir des soins. La catégorie de l’assistance sociale, qui comprend les services de garderie, devrait bénéficier de l’ajout de nouvelles places en garderie en Montérégie au cours des prochaines années. Cette catégorie inclut également les établissements de soins aux personnes âgées dont la capacité ne cesse de s’accroître un peu partout en Montérégie avec le vieillissement de la population. L’emploi dans les services de soins ambulatoires et les hôpitaux devrait progresser de 1,7 % annuellement pour l’horizon 2011-2013. Du côté des autres soins de santé et de l’assistance sociale, on prévoit une hausse annuelle de l’emploi de 2,1 %. Services d’enseignement Les services d’enseignement génèrent 36 200 emplois en Montérégie. Les écoles primaires et secondaires concentrent environ 70 % des employés tandis que les établissements collégiaux et universitaires se partagent chacun 11 % des travailleurs. La baisse de l’effectif scolaire chez les jeunes, engendrée par le vieillissement de la population, freinera la croissance de l’emploi dans les services d’enseignement. L’évolution de l’emploi dans les services d’enseignement est intimement liée à la démographie. Le vieillissement de la population fait en sorte que les jeunes seront de moins en moins nombreux dans la population. Par conséquent, l’effectif des jeunes du secondaire est en baisse, en Montérégie comme à l’échelle du Québec. Cependant, la hausse ininterrompue des naissances au Québec depuis 2003, que certains qualifient de baby-boom, commence à se refléter dans les classes de niveau préscolaire et primaire où l’on observe une hausse de la clientèle. A cet égard, environ 20 nouvelles écoles seront construites au Québec d’ici 2012 pour répondre à la forte demande démographique et quatre d’entre elles seront situées en Montérégie. Aussi, la forte demande pour la formation des adultes accroît les besoins de personnel enseignant. Selon les projections du Ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport du Québec, la Montérégie verra s’ajouter au cours des trois prochaines années près de 2 190 élèves au préscolaire (+15 %), 5 000 élèves au primaire (+6 %) tandis que la cohorte du secondaire devrait perdre environ 7 660 élèves (-9 %). Au total, l’effectif des jeunes en formation à temps plein devrait donc diminuer de 0,2 % (-470 élèves) au cours des trois prochaines années. De plus, les projections suggèrent que l’effectif scolaire des jeunes devrait cesser de décroître à compter de 2013, au fur et à mesure que les enfants du baby-boom intégreront le réseau scolaire. En ce qui concerne le réseau collégial, les effectifs sont à la hausse depuis plusieurs années à la fois en Montérégie et à l’échelle du Québec. Cependant, selon les projections du ministère, cette croissance devrait s’estomper peu à peu et la clientèle de la Montérégie devrait commencer à diminuer à partir de 2011. Enfin, la proximité de Montréal explique l’absence d’université autonome en Montérégie. Toutefois, les universités de Sherbrooke, de Montréal, Bishops de Lennoxville et Laval de Québec ainsi que l’UQÀM y dispensent des cours. Le projet le plus important est celui de l’université de Sherbrooke qui va investir 120 millions de dollars pour la construction de deux édifices à côté de la station de métro Longueuil. La première tour du Campus Longueuil a été inaugurée en 2009 et l’université a accueilli ses premiers étudiants en janvier 2010. L’université de Sherbrooke dispense des cours à environ 10 000 étudiants en Montérégie. Le nouvel édifice comptera environ le tiers de ses étudiants (3 000) et 25 Perspectives sectorielles 2011-2013 – Montérégie regroupera une cinquantaine de professeurs. Un autre projet d’envergure est en cours de réalisation à la Faculté de médecine vétérinaire de Saint-Hyacinthe. Ce projet permettra d’agrandir les installations de l’établissement et de diversifier son offre de services. Les travaux de construction d’un complexe de diagnostic vétérinaire et d’épidémiosurveillance ont débuté et devraient s’échelonner jusqu’en 2011. En résumé, la baisse de l’effectif scolaire chez les jeunes, engendrée par le vieillissement de la population, dictera en quelque sorte l’évolution de l’emploi dans les services d’enseignement au cours des prochaines années. C’est pourquoi nous anticipons une croissance modérée de l’emploi de 0,5 % annuellement pour l’horizon de prévisions de 2011-2013. 26