NUMÉRO 20
octobre 2011
Cancerduseinchezlesfemmes:
fréquent,maisdebonneschancesdesurvie
En Montérégie, 900 femmes ont reçu un diagnostic de cancer du sein en 2006, ce qui en fait le cancer le plus fréquent chez les femmes (28 % des nouveaux
cas de cancer). La probabilité d'y survivre est toutefois élevée, 84 % des Québécoises diagnostiquées entre 1996 et 1999 y ont survécu au moins cinq ans. En
2006, davantage de femmes mouraient d'un cancer du poumon (26 % des décès par cancer) que d'un cancer du sein (16%).
Le nombre de nouveaux cas augmente,
mais le taux d'incidence se stabilise
De 1987 à 2006, le nombre de nouveaux cas de
cancer du sein a presque doublé en Montérégie,
surtout en raison du vieillissement de la population
et de la croissance démographique. Au plan statis-
tique, le taux d’incidence du cancer, ajusté selon
l’âge, est significativement plus faible en Montérégie
que dans le reste du Québec de 1987-1991 à 1997-
2001. Ce taux a augmenté dans les années 1990,
en Montérégie comme au Québec, une hausse
généralement attribuée à un recours accru à la
mammographie de dépistage.
Proportion élevée de nouveaux cas de cancer
du sein chez les femmes de moins de 50 ans
En 2006, en Montérégie, environ 25 % des cancers
du sein ont été diagnostiqués chez des femmes de
moins de 50 ans. En comparaison, 17 % de tous les
cancers chez les femmes sont survenus dans ce
groupe d’âge au cours de cette même année.
La mortalité en baisse, en Montérégie
et au Québec
Le taux ajusté de mortalité par cancer du sein a
diminué en Montérégie entre 1985-1989 et 1995-
1999, passant de 42 à 37 décès pour 100 000
personnes. Malgré des difficultés de comparaison
attribuables au changement de classification des
causes de décès en 2000, la tendance à la baisse
semble se poursuivre. On observe une évolution
semblable au Québec. Cette baisse serait attri-
buable à la fois à l’efficacité accrue des traitements
et au dépistage précoce des cancers du sein.
Certaines habitudes de vie peuvent faire une
différence en prévention du cancer du sein
Plusieurs facteurs peuvent influencer le risque de
cancer du sein. Parmi ceux-ci, l’allaitement maternel
et l’activité physique contribueraient à prévenir
l'apparition de ce cancer alors que la consommation
d’alcool et le surplus de poids après la ménopause
en augmenteraient le risque.
Plusieurs enquêtes sur les habitudes de vie des
Montérégiens mettent en évidence que des gains
restent à faire au plan de la prévention.
Incidence du cancer du sein chez la femme, Montérégie,
1987-1991 à 2002-2006
532
628
793
871
130
116 (-) 118 (-)
133 (-)
0
200
400
600
800
1000
1987-1991 1992-1996 1997-2001 2002-2006
Période
Nombre annuel moyen
0
20
40
60
80
100
120
140
Nombre annuel moyen Taux ajusté
(+), (-) Valeur significativement plus élevée ou plus faible que celle du reste du Québec à un seuil de 5 %.
Source : MSSS, Fichier des tumeurs du Québec
Production : équipe Surveillance de l'état de santé de la population, DSP Montérégie, 2011
Taux ajusté pour 100 000 personnes
Mortalité par cancer du sein chez la femme, Montérégie et Québec
1985-1989 à 2004-2007
42 41
37
34
42 41
37
34 32
31
0
10
20
30
40
50
1985-1989 1990-1994 1995-1999 2000-2003 2004-2007
Période
Taux ajusté pour 100 000 personnes
Montérégie Québec
Source : MSSS, Fichier des décès
Production : équipe Surveillance de l'état de santé de la population, DSP Montérégie, juillet 2011
CIM-9 CIM-10
À RETENIR
; Le cancer du sein est de loin le plus fréquent chez
les femmes. Environ le quart des nouveaux cas
touchent les femmes de moins de 50 ans.
; Le taux ajusté d’incidence du cancer du sein en
Montérégie est statistiquement plus faible que
celui du reste du Québec jusqu’en 1997-2001.
; En Montérégie comme au Québec, le taux de
mortalité par cancer du sein chute depuis 20 ans,
gain attribuable à l’efficacité accrue des trai-
tements et au dépistage par mammographie.
; Au plan de la prévention, l’allaitement maternel et
l’activité physique contribueraient à prévenir ce
cancer alors que le dépistage par mammographie
ermettrait d’en réduire la mortalité.
Le dépistage : une arme pour réduire
la mortalité
Le dépistage par mammographie, reconnu pour
diminuer la mortalité par cancer du sein chez les
femmes de 50-69 ans, vise à détecter les cancers
à un stade précoce. Le Programme québécois de
dépistage du cancer du sein (PQDCS) existe
depuis 1998. Le taux de participation au prog-
ramme augmente progressivement; pour 2009-
2010, il atteint 60,0 % en Montérégie et 57,6 %
au Québec. L’équipe du PQDCS poursuit ses
efforts pour atteindre la cible de 70 % visée par le
programme.
Pour des informations supplémentaires, plusieurs fiches indicateur portant sur le cancer et certaines habitudes de vie peuvent être consultées sur le site Internet de l’Agence.
Ce document peut être reproduit ou téléchargé pour une utilisation personnelle ou publique à des fins non commerciales, à condition d’en mentionner la source.
Citation suggérée : Provencher, Simone. « Cancer du sein chez les femmes : fréquent, mais de bonnes chances de survie », Périscope : n° 20, octobre 2011, Longueuil, Agence de la santé et des services
sociaux de la Montérégie, Direction de santé publique, Surveillance de l’état de santé de la population.
Rédaction : Simone Provencher
Coordination : Aimé Lebeau
Directrice : Jocelyne Sauvé