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Forum international de Bioéthique
Rome, 21 Octobre 2002 (ZENIT.org)
L’embryon humain tiraillé entre la réalité biomédicale, le chaos juridique
et les multiples interrogations éthiques
Le site de l'Amicale a reçu du Dr Michel Daher [email protected]
la communication suivante concernant le Forum International de la Bioéthique
qui s'est tenu à Rome en Octobre 2002.
Plus de 600 personnes, dont de nombreux jeunes, représentant une dizaine de pays, ont participé à ce Forum. Cette
association internationale d’origine française "Médecine et Dignité de l'Homme", présidée par Elisabeth Bourgois,
écrivain, avait choisi Bruxelles, au coeur de l’Europe, pour étudier ces questions qui dépassent largement un territoire
national. L'association a pour but de « promouvoir une éthique médicale fondée sur les principes de la dignité de l’homme
et du respect de toute vie humaine » cf. www.theembryo.com.
Forum international de Bioéthique: L’embryon humain tiraillé
Entre la réalité biomédicale, le chaos juridique et les multiples interrogations éthiques
L'embryon humain tiraillé entre la réalité biomédicale, le chaos juridique et les multiples interrogations éthiques. Tel
pourrait être le résumé succinct de ce premier Forum international de Bioéthique organisé par « Médecine et Dignité de
l’Homme » à Bruxelles ces 19 et 20 octobre.
Plus de 600 personnes, dont de nombreux jeunes, représentant une dizaine de pays, ont participé à ce Forum. Cette
association internationale d’origine française "Médecine et Dignité de l'Homme", présidée par Elisabeth Bourgois,
écrivain, avait choisi Bruxelles, au coeur de l’Europe, pour étudier ces questions qui dépassent largement un territoire
national. L'association a pour but de « promouvoir une éthique médicale fondée sur les principes de la dignité de
l’homme et du respect de toute vie humaine » cf: www.theembryo.com.
Résumé des conférences
Aspects biomédicaux :
-
Dr Paulina TABOADA (spécialiste en Médecine Interne, Docteur en Philosophie à l’Académie Internationale
duLiechtenstein)
·
L’analyse de la différence substantielle entre le clonage thérapeutique et le clonage reproductif a abouti à la
conclusion que la seule différence résidait en la poursuite ou non de l’évolution de vie de l’embryon et en son
utilisation. Les questions éthiques qui se posent sur le clonage reproductif doivent aussi s’appliquer au clonage
thérapeutique.
- Professeur Giuseppe NOIA (Obstétricien Gynécologue à la Polyclinique Gemelli de Rome)
·
Après avoir exposé les données scientifiques en ce qui concerne les cellules souches embryonnaires et adultes,
et leur utilisation en vue de régénérer différents tissus, le Professeur NOIA a exposé une nouvelle possibilité
scientifique : la xéno-transplantation (un fantastique espoir de thérapie fœtale)
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-
Docteur Catherine SIBILLE (Centre de Génétique Humaine de l’université Catholique de Louvain)
·
Le diagnostic prénatal, de plus en plus systématique, constitue une avancée extraordinaire dans les recherches
pour mieux dépister et connaître certaines maladies, mais ouvre néanmoins la voie à la sélection eugéniste.
-
Professeur Philippe ANTHONIOZ, Professeur d’histologie, embryologie, cytogénétique CHRU de
Tours, Gynécologue
·
Partant de la biologie, il a mis l’accent sur le fait que l’embryon est fils ou fille d’un père et d’une mère, d’où la
question délicate du statut filial d’un éventuel clone humain. C’est la jeunesse même de l’embryon qui lui
donne son immense capacité de transformation et donc toute sa richesse. « Je ne parle pas « d’embryons »
mais « d’enfants embryonnaires » , je vous suggère d’en faire autant»
-Aspects juridiques :
- Mr Guy DE VEL, (Docteur
en Droit, Directeur Général des Affaires Juridiques du Conseil de l’Europe),
Mme BLUMBERG MOKRI, (Docteur en Droit, avocat à la Cour d’Appel de Paris), Professeur Carlo
CASINI (Ex Président du comité juridique du Parlement Européen, Magistrat à la Cour Suprême de
Cassation d’Italie, membre du Comité National de Bioéthique en Italie), Professeur Etienne MONTERO
(Faculté de Droit de Namur)
L’exposé des différents textes du Conseil de l’Europe, de la Charte des Droits fondamentaux de l‘Union
Européenne, et ceux de différents Droits Nationaux, conduit à la constatation d’un véritable chaos juridique quant au
statut de l’embryon. « On s’aperçoit que contrairement à d’autres domaines du Droit, la démarche législative tant en
France, qu’au niveau régional européen, consiste à ériger des règles de protection autour de l’embryon humain, avant
même d’être en mesure de livrer une définition de cet intérêt protégé ». (Mme Blumberg Mokri) Depuis sa conception,
et jusqu’à la naissance, l’embryon puis le fœtus, représentent un processus biologique continu, alors que l’évolution du
droit dans ses différentes sources a amené une dissociation artificielle, non fondée scientifiquement et variable selon les
textes. Or ce chaos juridique ne peut perdurer en raison de ses graves conséquences, certes budgétaires (recherches),
mais aussi et surtout en ce qui vise la définition même des Droits de l’Homme,
« car l’Europe n’est pas seulement
marché et concurrence, mais également un espace juridique privilégié des Droits de l’Homme » (Prof Casini)
Aspects éthiques
Professeur Dianne NUTWELL IRVING (Professeur de philosophie in the Catholic Universty of America.) Councillor
Peter GARRETT (Research and Education Director of Life, GB), professeur Gonzalo MIRANDA ( Doyen de la
Faculté de Bioéthique de Rome), Professeur Leigh TURNER (Unité d’Ethique biomédicale de l’Université Mc Gill
Montréal) Dr Xavier MIRABEL ( Cancérologue, Président du collectif contre l’Handiphobie), Professeur Alain
MATTHEEUWS (Institut d’Etudes Théologiques de Bruxelles) Professeur Martha TARASCO MICHEL (Faculté de
Bioéthique de Mexico)
Professeur MIRANDA : dès la fécondation, chaque cellule agit en interaction avec les autres cellules, dans la réalité de
l’unicité d’un nouvel être humain. C’est toute la beauté de la maternité.
Docteur Xavier MIRABEL : la pratique des diagnostics prénataux suit les progrès de la médecine mais aussi une
demande très forte des familles et des soignants. La société, « anxiogène » devant tous risques de handicaps, conduit à la
sélection embryonnaire et au rejet du handicap. « Un chiffre intéressant : alors que le nombre de grossesses tardives ne
cessent de croître, occasionnant un risque chez l’enfant d’être atteint de trisomie 21, en 4 ans le nombre de naissances
d’enfants trisomiques a été divisé par trois en France. Puisqu’il n’est pas possible de traiter la trisomie, n’y a-t-il pas ici
une sélection eugéniste ? »
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Professeur MATTHEEUWS : face aux observations scientifiques, à la question délicate de son « individuation » et aux
différentes connaissances de son statut, l’embryon reste une énigme et un mystère. De là se pose la nécessité de
l’application du principe de précaution : « on ne tire pas sur un buisson qui bouge sans savoir s’il s’agit d’un chasseur ou
d’un perdreau ! »
Professeur TARASCO : la projection narcissique de soi-même sur l’enfant à venir en vient à systématiser le mythe de
l’enfant parfait.
En conclusion, la présidente Elisabeth BOURGOIS a proposé aux participants de ce forum l’adoption de résolutions
finales, proposées par «Médecine et Dignité de l’Homme »
RESOLUTIONS
proposées par "Médecine et Dignité de l'Homme" à l’occasion de son premier Forum International des 19 et 20
octobre 2002 à Bruxelles, sur le thème : ''Concevoir l'embryon''
Avant même de constituer un problème de droit civil et pénal, le respect de l'être humain est d'abord une exigence de
civilisation. Dans le monde des hommes chaque individu est un être unique, qui demande à être reconnu et promu comme
tel. Pour vivre il a besoin de l'aide de tous, à commencer de ceux qui l'ont engendré. A son tour il devra accueillir les
autres et user de toute sa créativité pour les aider à vivre le mieux possible ; sans cet accueil et cette entraide mutuelle, la
vie sociale, la vie tout court devient impossible. Il s'agit, comme vous le savez, d'une condition indispensable de
l'existence en commun.
Ce document a pour objet de rappeler les principes scientifiques, juridiques et moraux qui concernent l'embryon humain
et qui devraient être considérés par la législation des Etats
1.
Considérant que la science établit que dans tout nouveau zygote humain, distinct du corps de ses géniteurs, s'est
déjà constitué l'identité biologique d'un nouvel individu humain et qu’il est appelé à se développer en tant que personne
humaine par un devenir progressif, où aucune étape n'apparaît plus décisive qu'une autre,
2.
Considérant le cas où certains ne reconnaîtraient pas cette identité biologique du zygote et en application du
principe juridique de précaution pour respecter la vie de chaque embryon humain comme celle d’un individu de l’espèce
humaine,
3. Considérant que le devoir des Etats consiste à organiser la vie sociale en vue du bien commun, à
de tous, sans oublier celle des plus faibles,
4.
Considérant que la loi doit garantir pour tous, les droits inhérents à la dignité de la personne à commencer par le
droit fondamental à la vie et à l'intégrité physique de tout être humain depuis la conception jusqu'à la mort
qui agit contrairement à ces principes et obligations
renonce à garantir l'égalité de tous les citoyens devant la loi minant
ainsi le fondement premier d'un Etat de droit,
Nous demandons que les gouvernements de l’Europe, le Conseil de l’Europe et l'Union européenne
1-
s'engagent à faire en sorte que les Etats prennent les mesures législatives indispensables pour défendre, protéger
et promouvoir toute personne humaine en assurant sa protection par la loi, dès sa conception..
2-
interdisent, de ce fait, toute forme d'instrumentalisation de l'embryon humain, son clonage, sa destruction ou sa
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mutilation.
3-
s'opposent aux subventions des recherches qui, en instrumentalisant systématiquement les embryons humains,
violent en eux, la dignité de l’humanité,
4-
s'engagent à favoriser d'urgence toutes les recherches concernant les cellules souches, uniquement adultes.
4-
s'engagent à favoriser les recherches sur les traitements des maladies génétiques sans destruction ou mutilation
des embryons malades.
A l'ouverture du Congrès, le samedi 19 octobre, un message de JEAN-PAUL
Monseigneur Luigi CELATA, Nonce Apostolique de Belgique.
« Informé du Forum International de Bioéthique qui se tient à Bruxelles les 19 et 20 octobre 2002 sur le thème
« Concevoir l’embryon », le Saint Père salue cordialement tous les participants. Il les encourage volontiers dans leurs
réflexions, pour faire connaître à tous, leur responsabilité dans ce domaine si important pour l’avenir de notre société.
Souhaitant qu’une telle initiative contribue à éclairer les consciences, afin que soit pleinement respectée la dignité de l’être
humain dès sa conception, comme le demande l’enseignement de l’Eglise, le Pape accorde à tous, organisateurs,
intervenants et participants, une particulière Bénédiction Apostolique».
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