SPÉCIAL LOGISTIQUE
LES ÉCO SUPPLÉMENTS MARDI 6 MAI 2014 15
MAROC-SUISSE
LES ÉCO SUPPLÉMENTS MERCREDI 21 JANVIER 2015 15
«Nous restons à l’affût des opportunités»
Sami Zerelli
Président de la Chambre de
Commerce suisse au Maroc (CCSM)
INTERVIEW
que de plus en plus d’entrepreneurs
osent franchir le pas.
Quelle appréciation faites-vous de
l’évolution de l’économie marocaine
ces dernières années, ainsi que des
perspectives pour le futur ?
Nous considérons que le Maroc s’en sort
correctement ces dernières années,
dans un contexte international marqué
par un repli de la croissance. Nous sen-
tons de la part des plus hautes autorités
marocaines une volonté sincère de s’at-
taquer aux problèmes économiques de
fond. Nous croyons à cette sincérité,
même si la tâche est ardue et que les at-
tentes de la population sont très impor-
tantes. Le Maroc doit créer plus de ri-
chesses et trouver les ressources
Les ÉCO : L’année 2015 démarre
avec plusieurs activités au pro-
gramme de la Chambre que vous di-
rigez. Quel bilan dressez-vous des
activités menées par la CCSM ces
dernières années ?
Sami Zerelli : La vocation essentielle de
notre Chambre est de promouvoir les
intérêts des entreprises suisses au
Maroc. Nous œuvrons à faire entendre
la voix de nos membres, avec en ligne
de mire l’idée de participer au dévelop-
pement économique du pays. De nom-
breux évènements ont été organisés
par la Chambre ces dernières années
dans l’optique de renforcer la coopéra-
tion économique des deux pays et de
répondre aux problématiques rencon-
trées par les membres, dans le cadre de
leurs activités au Maroc.
Quels sont vos principaux
objectifs pour l’année 2015 ?
La vie de la Chambre devrait beaucoup
s’intensifier en 2015. Nous constatons
aujourd’hui qu’au vu du niveau d’inves-
tissement des entreprises suisses au
Maroc, les échanges commerciaux
entre les deux pays restent modestes.
La CCSM se fixe donc pour objectifs
d’intensifier les relations économiques
entre la Suisse et le Maroc et de
convaincre davantage de PME suisses,
notamment germaniques, à investir au
Maroc. Bien sûr, la Chambre continuera
d’accompagner les entreprises maro-
caines sur le marché suisse.
Les entreprises suisses sont de plus
en plus présentes au Maroc. Quelle
est la perception des opérateurs
suisses sur le climat des affaires au
Maroc ?
Force est de constater que le Maroc a
fait de nombreux progrès vers la mo-
dernité ces 15 dernières années, et l'on
peut s'en féliciter. Nous l'avons claire-
ment ressenti dans nos relations avec
nos partenaires publics et privés. Ce-
pendant, le problème de l’informel sub-
siste et peut constituer un frein pour
certaines entreprises. La réactivité de
l’administration, l’efficacité de la justice,
la lutte contre la corruption, la garantie
des paiements des marchés publics
sont autant de soucis partagés par les
entreprises marocaines et internatio-
nales. Résoudre ces problèmes, c'est
lever de nombreux freins qui attireront
davantage d'investisseurs que le mar-
ché marocain intéresse déjà.
Le Maroc a lancé plusieurs straté-
gies sectorielles qui offrent de
réelles niches de croissance aux in-
vestisseurs internationaux. Quels
secteurs intéressent particulière-
ment les entreprises suisses au
Maroc ?
Parmi les secteurs qui, ces dernières an-
nées, semblent les plus prometteurs, fi-
gurent l’agro-industrie, le tourisme ou
encore l’environnement. La visite de
Doris Leuthard, cheffe du département
fédéral de l’Environnement, des trans-
ports, de l’énergie et de la communica-
tion, début septembre 2014 au Maroc, a
confirmé la volonté de la Suisse de ren-
forcer sa coopération avec le royaume
dans les domaines des énergies renou-
velables et de l’efficacité énergétique.
En dépit d’une sensible augmenta-
tion de la valeur des échanges entre
le Maroc et la Suisse, les entreprises
marocaines ne parviennent pas à
accéder au marché suisse...
Les entreprises marocaines sont plu-
tôt attirées par des marchés tradition-
nels comme la France, l’Espagne ou
l’Italie. Mais accéder au marché suisse
suppose également de répondre aux
exigences souvent différentes dans
ce pays par rapport au reste de l’UE.
Les produits marocains doivent ga-
rantir un très haut niveau de qualité
pour y être admis. C’est une gageure
que peuvent relever les entreprises
marocaines. Notons tout de même
financières nécessaires à son dévelop-
pement. Le gouvernement actuel ex-
plore ses marges de manœuvre pour
donner la bonne direction à la gestion
des affaires publiques. En tant qu’opéra-
teurs économiques étrangers installés
au Maroc, nous souhaitons travailler
main dans la main avec les autorités.
Certaines de nos entreprises sont forte-
ment engagées dans des programmes
socioéconomiques auprès des popula-
tions vulnérables. Nous restons donc
plutôt optimistes. Le Maroc offre des
perspectives extraordinaires dans cer-
tains secteurs, dans lesquels il investit
énormément. Nous suivons cela avec
un grand intérêt et restons à l’affût des
opportunités qui se présentent et se pré-
senteront à l’avenir dans ces secteur. ●