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Sa 1ère hospitalisation intervient en 1991, elle est alors âgée de 33 ans. Elle est hospitalisée
sous contrainte à la demande de son mari, suite à une T.S. Elle présente un état de tristesse
avec une anorexie grave, elle n’adhère pas aux soins.
Elle divorce en 1995, elle obtient la garde des enfants, mais rencontre des difficultés à
s’en occuper. Cela se traduit par une recrudescence des symptômes délirants et des
hospitalisations. Les tensions et conflits sont fréquents avec ses enfants. La fille ainée quitte le
domicile à sa majorité, les deux autres sont confiés rapidement à son ex mari. Les relations
avec le reste de sa famille se distendent puis s’arrêtent. Les hospitalisations se multiplient et
leur durée augmente allant jusqu’à une année.
En 1999, son ex mari se suicide, elle interrompt une hospitalisation pour s’occuper de ses
enfants âgées de 8 et 11 ans. Une prise en charge ambulatoire intensive est mise en place
(CMP, HAD et HDJ). Une curatelle est mise en place.
Son état psychique ne cesse de s’aggraver les années suivantes : hallucinations auditives,
apragmatisme, anorexie et tristesse. Elle ne parvient plus à trouver ou à conserver un emploi,
malgré de multiples tentatives… Une mesure d’expulsion est initiée. Elle sombre.
Un épisode illustre cette décompensation : un jour elle disparaît en laissant ses enfants au
bac à sable et ne réapparait que le lendemain.
Ses 2 enfants mineurs sont placés. Elle a peur de ne pas être capable de les reprendre.
Une Allocation Adulte Handicapé est instituée. A leur demande, ses 2 enfants reviennent
au domicile en 2005, et ce, malgré des relations de plus en plus conflictuelles, ponctuées de
fugues et de passages à l’actes fréquents de ces adolescents.
En mars 2007 au regard de l’état de son domicile est évoquée l’intervention du groupe
« Arc en Ciel ».
La prise en charge intensive se poursuit jusqu’en 2009, Arc en Ciel interviendra en juin de
cette année là, après des reports successifs.
1ère rencontre : Etat des lieux et devis
Nous rencontrons Me F à son domicile, invités et sollicités par son assistante sociale et
son curateur présents ce jour là. Me F transpire d’angoisse et a bien des difficultés à maintenir
son attention tant elle reste envahie par des préoccupations mélancoliques récurrentes : Le
financement de ces travaux et l’inutilité de ceux-ci du fait de son expulsion prochaine…
A notre arrivée nous découvrons un appartement dégradé, peu investi et peu entretenu.
C’est certainement le manque d’investissement de celui-ci qui reste le plus frappant. Ce lieu
de vie ou de survie semble être la projection dans le concret de l’éclatement et de la
souffrance familiale.