Le sous-développement en question
: des
problèmes de communication
l'engagement paraît partiel et même nul à certains égards. Ceci non pas parce que les invités
n'interviennent pas directement dans le discours mais pour deux raisons fondamentales :
— la fatigue et
les
longues heures d'attentes au soleil (mise en place de la population depuis
dix heures et début de la cérémonie
à
seize heures) ont fini par ramollir
les
ardeurs de nombre de
personnes présentes. Il s'en est suivi de leur part une perte de la volonté et des réflexes
nécessaires pour garder une attention soutenue sur l'ensemble des actions majeures de la scène.
On note aussi que beaucoup de participants s'intéressaient à des faits et préoccupations annexes
plutôt que de se focaliser sur ce qui se passe sur la scène principale (détournements du regard,
bavardages avec les voisins, achats d'eau pour se désaltérer et autres gâteaux et cigarettes, etc.) ;
— la grande majorité de ceux qui étaient au stade comprenaient peu ou pas du tout le
français et il n'est nullement douteux que ces participants éprouvent des difficultés réelles pour
interpréter l'essentiel de ce qui se disait. Alors, on peut s'interroger sur l'importance de leur
participation et sur leur capacité à maîtriser l'objet et les enjeux de la rencontre.
Ce constat traduit bien l'inadéquation des conditions créées pour entraîner la réussite de la
sensibilisation et de la mobilisation des populations en faveur d'actions conjuguées pour la mise
en œuvre des plans de développement présentés par le président. En effet, il y a là une disparité
des engagements ; ce qui pose le problème de la coopération et de la coordination des actions et
activités. Il est donc question de savoir comment réussir à conjuguer les efforts des partenaires
lorsque les positions des uns et des autres sont divergentes (volonté d'engagement pour l'acteur
principal et indifférence ou attentisme chez les autres) ? La situation du meeting ne présente
aucun élément pouvant permettre de répondre de façon positive à un tel questionnement.
- Le choix du français comme langue de communication
Avant toute chose, il est
à
noter que malgré le fait que le français soit institué comme langue
officielle, aucun décret ou loi n'interdit l'usage des langues nationales par les gouvernants dans
quelque situation de communication que ce soit. La seule contrainte qui puisse influer négati-
vement sur le choix d'une langue par une autorité est son ignorance de l'une ou l'autre langue
nécessaire pour la communication dans une situation donnée.
Tout équivoque étant levé sur cet aspect majeur de la décision stratégique du choix de
langues, qui peut être conditionné par des contraintes extérieures, il ne reste plus que les
éléments de la situation pour déterminer
les
comportements des acteurs en présence au meeting.
Aussi, la vidéo montre que le président a tout d'abord prononcé son discours en français et,
comme d'habitude, des personnes ont été désignées pour les traductions en mooré, jula et
fulfuldé qui sont les langues dominantes du pays.
Mais,
en fait, l'interprétation n'a pu être assurée faute de temps. L'interprète en mooré a
juste remercié les uns et les autres pour la mobilisation puis les a tous invités à écouter très
prochainement les émissions radiophoniques en langues nationales pour plus de détails sur le
HERMÈS
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2000 213