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Pour le dire autrement, Justin Yifu Lin ajoute qu’ « on n’est jamais en Chine dans une
querelle ontologique sur le « what », encore moins sur le « why », mais toujours
dans une recherche pragmatique et patiente du « how » ».
Les chinois n’hésitent jamais à revenir en arrière et changer de pied si une solution
adoptée se révèle mauvaise : ils l’ont fait en grand devant l’échec total de la
Révolution Culturelle à procurer le bonheur au chinois, en adoptant sans états d’âme
un cours complètement opposé en 1978, mais qui avait fait ses preuves ailleurs. Ce
n’était pas une conversion au capitalisme, ni une abjuration du communisme,
notions toutes deux bien occidentales et abstraites, c’était un pragmatisme
purement chinois.
Et Justin Yifu Lin en conclut que cette faculté d’adaptation est un atout bien plus
précieux pour l’industrie chinoise que ses bas coûts (atouts qui, du reste,
s’effilochent). Aujourd’hui, si les salaires sont jugés trop bas, les travailleurs chinois
partent ailleurs, justement au bénéfice de cette faculté d’adaptation qui fait leur force.
Ce serait certainement une erreur d’expliquer la croissance chinoise en y voyant le
succès d’une simple sous-traitance à bas coûts des industries européennes. Cela
s’est fait ailleurs, mais dès le départ, la main-d’œuvre chinoise à tous les niveaux a
tiré partie de nouvelles opportunités qu’elle trouvait dans cette amorce, et c’est tout le
pays qui s’est transformé continument, offrant ainsi en permanence des conditions
attractives au développement (sic).
Voilà pour l’apparente contradiction et le compromis sans états d’âme que
nous semblons percevoir dans le Chine moderne entre communisme et
capitalisme et qui n’est en fait qu’un des aspects du Yin et du Yang de la
Chine en matière politique, économique et social et la manifestation du
redoutable pragmatisme des chinois.
Mais en préparant cet exposé et en lisant les travaux d’un certain nombre
d’économistes et d’analystes géopolitiques français et américains, je me suis rendu
compte que ce débat entre le communisme et le capitalisme n’était pas qu’affaire à
discussion idéologique et institutionnelle, mais pouvait constituer un excellent traceur
de l’évolution politique, économique et social du pays, en interne et dans ses
relations avec le reste du monde, que je traiterai donc sous ses différents aspects :
1. D’où vient le communisme chinois ?
2. Où en est la Chine actuellement ?
3. Où va-t-elle, politiquement, économiquement et socialement ?
4. Comment les Occidentaux jugent la Chine et voudraient qu’elle se comporte ?
5. La Chine peut-elle offrir un nouveau modèle de développement ?
6. Quelle Chine pour demain ?
Sujets que je vous propose de traiter aussi synthétiquement que possible, ce qui
sera un exploit compte tenu de sa dimension et de l’énorme littérature disponible,
surtout si, en sus des nombreux ouvrages parus sur le sujet, on y ajoute les thèses et
exposés parus sur internet.