comment - Edimark

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SEPT 98 MEP 2
23/04/04
14:40
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Evaluer la satisfaction des usagers
des services
de psychiatrie :
pourquoi ?
comment ?
M. Godfryd
Table ronde F
Modérateur : Y. Derenne
Intervenants : A. Caria, M. Gouze,
M.-T.Maslankevitch, J. Ruhl,
M.-Y. Wetsch-Benqué
Les ordonnances du 24 avril 1996
imposent désormais d’évaluer la qualité des soins. La satisfaction de l’usager
qu’est le patient peut constituer le reflet
indirect de cette qualité. Par voie de
conséquence, il deviendra alors possible d’améliorer la qualité, par cette
voie d’accès à la connaissance des
points faibles. De plus, la qualité est
aussi imposée dans le cadre de l’accréditation.
Mais que faut-il évaluer ? L’accueil, le
confort hôtelier, le traitement médicamenteux et ses effets secondaires, la
relation soignant-soigné, les structures
extra-hospitalières CMP, CAT-TP, hôpital de jour, appartements, foyers, etc.) ?
Et puis comment évaluer la qualité de
la prévention, l’urgence, la qualité de la
vie ?
De plus, quels outils va-t-on utiliser
pour cette évaluation ? Doit-on
remettre des questionnaires à certains
patients ou à tous, doit-on les interviewer un à un et alors qui doit le faire ?
Par ailleurs, quelle valeur peut-on
conférer aux réponses d’un patient hostile car hospitalisé sans son consentement ou au contraire celles d’un malade qui ne veut surtout pas quitter l’institution ?
Dans un tel contexte, seule une
démarche progressive et pragmatique,
reposant sur des expériences pas à pas
et très reliées aux processus et objectifs
de soins, paraît appropriée.
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Au CHS Esquirol de Saint-Maurice
(94) une commission a été créée,
incluant des soignants mais aussi des
représentants des usagers. Un questionnaire de sortie a été mis au point et il
est envisagé de faire appel à un prestataire externe pour questionner les usagers et leur famille.
A Lille, un questionnaire élaboré dans le
service hospitalier est donné à la fin de
l’hospitalisation à temps complet. Parmi
ses items, il est notamment demandé de
préciser le nombre d’entretiens médicaux, infirmiers, psychologiques sont
également abordés la qualité des soins
reçus (très satisfait, plutôt satisfait, pas
très, pas du tout), les activités thérapeutiques pratiquées, le confort des
chambres, la compétence et la courtoisie
des médecins et des infirmier(e)s. Il est
globalement relevé 70 % de personnes
satisfaites mais 10 % refusent de
répondre au questionnaire.
D’autres écueils ont encore été relevés
par les différents intervenants. Par
exemple, il ne faudrait pas que la standardisation engendre l’uniformisation du
soin et de la pensée en psychiatrie, la relation et le patient devant conserver leur
spécificité. Mais par ailleurs, les indices
de satisfaction ne font-ils pas entrer le
marketing à l’hôpital avec son corollaire
“client-roi” ? ou bien encore, faut-il évaluer de la même façon que dans les disciplines MCO ? La réflexion et les expériences menées sur le terrain sont donc à
suivre avec le plus grand intérêt.
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