IAE de Paris (Université Paris 1
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Panthéon - Sorbonne
) - GREGOR - 2001-06 - 2
changé le travail quotidien au sein des directions du personnel, contribuant à l’évolution d’une
fonction «Personnel» vers une fonction «Ressources Humaines». Il estime que l’apport de
l’informatisation à cette fonction est un facteur de progrès, en relation avec cinq grands enjeux:
- gagner en productivité,
- améliorer le service,
- améliorer la qualité des décisions de GRH,
- aider au partage de la fonction entre DRH et ligne hiérarchique,
- offrir de meilleures possibilités d’anticipation.
Il est vrai que l’informatisation a beaucoup apporté aux professionnels de la GRH, en les
soulageant d’une partie de sa logistique (Piganiol, 1988, [7]), et qu’elle constitue encore pour elle
un moyen de développement. Mais il est non moins vrai que dans ce domaine une certaine modé-
ration s’impose. En tant qu’elle s’applique aux ressources humaines, l’informatique comporte
aussi des limites. L’offre informatique est souvent décalée, plus aguicheuse qu’utile et la demande
d’outils est dominée par certaines illusions quant aux possibilités réelles de ces outils (Gilbert,
1992, [2]). Pour dissiper ces illusions, il peut être utile de mieux comprendre ce que signifie
«informatiser la gestion».
1 Informatiser la Gestion
1-1 S’intéresser au système d’information plutôt qu’à l’informatique
Une certaine confusion entoure la distinction entre les notions de «système informatique» et
de «système d’information». Elles puisent toutes deux leur référence première dans la Théorie
générale des systèmes, œuvre du biologiste Ludwig Von Bertalanffy (1937). En gestion, on peut
définir un système comme «Un ensemble cohérent, plus ou moins complexe, composé de struc-
tures ou d’éléments, souvent divers, reliés à un plan commun ou concourant à un but commun»
(Lexique de Gestion, Dalloz, 1996).
L’expression «système informatique» recouvre une réalité assez facile à cerner: on désigne
généralement ainsi les ordinateurs (ordinateur central et micro-ordinateurs, reliés ou non en
réseau), et les logiciels qui les accompagnent. Par contre, le concept de système d’information,
qui a émergé aux Etats-Unis dans les années 1960, renvoie souvent à un contenu assez flou. Il
est fréquent de l’assimiler à une traduction moderne du système informatique. La raison en est
que le concept de système d’information est historiquement lié à l’application de l’informatique
à la gestion. Jean-Louis Peaucelle (1989, [4]) explique que le mot système a été accolé au mot
information en écho avec le concept antérieur de système informatique pour rappeler que celui-ci
s’inscrit dans le système social d’une organisation dans lequel existent des règles et une autorité
régulatrice.
Qu’est-ce donc qu’un système d’information? Robert Reix (1995, [9]) le définit comme «un
ensemble organisé de ressources: matériel, personnel, données, procédures permettant
d’acquérir, traiter, stocker, communiquer des informations (sous forme de données, textes,
images, sons, etc.) dans des organisations» (p. 67). Cette définition met en relief que le système
d’information ne se limite pas, comme on le croit trop souvent, aux moyens techniques. Le
système informatique est un support et un véhicule privilégié de l’information formalisée, mais
il n’est pas le seul. Même lorsque la gestion est très formalisée, comme dans les grandes bureau-
craties, beaucoup d’informations ne transitent pas par l’informatique. Enfin, et c’est là sans
doute le plus important, elle souligne qu’un système d’information est toujours construit par des
hommes. Il fonctionne grâce à eux et pour eux, et on ne peut donc en faire une affaire exclusive
de technologie. La cohérence dans l’utilisation des ressources technologiques et l’insertion de
celles-ci dans les structures de l’entreprise sont essentielles pour un bon fonctionnement.
À la suite des démarches de qualité, il est habituel aujourd’hui de considérer la GRH comme
un ensemble de processus en interrelations. Cette notion de processus, défini comme une série