2
(Conférence Interafricaine des Marchés d'Assurances), et d’indiquer les enjeux de cette thématique, puis les facteurs
limitants de son développement, avant de conclure sur des pistes d’amélioration.
La présence d’Allianz en Afrique a débuté en Algérie il y a plus de cent ans, à travers sa filiale française, Les Assurances
générales de France. Le groupe est actuellement dans un cycle d’engouement, avec la volonté de se développer de
façon significative en Afrique. Il est présent dans quinze pays, du Maroc à l’Afrique du Sud en passant par l’Egypte, avec
une présence historique en Afrique de l’Ouest et en Afrique Centrale. Seize filiales sont pilotées depuis la holding
parisienne, dont Frédéric Baccelli est le directeur général : au Burkina Faso, au Mali, en Côte d’Ivoire, au Ghana, au
Togo, au Bénin, au Sénégal, au Cameroun, au Congo Brazzaville, en Centrafrique et à Madagascar. Elles représentent
cinq cents millions d’actifs -ce qui peut paraitre relativement faible à l’échelle du groupe Allianz mais qui est significatif
sur le marché- avec environ cinq cents collaborateurs.
Au niveau des activités, Allianz Africa possède cinq filiales vives, principalement établies dans les grands pays en
termes de marché d’assurance -Côte d’Ivoire, Cameroun, Burkina Faso, Sénégal et Madagascar- où l’ensemble du
panel des solutions d’assurance est offert aux grandes entreprises jusqu’aux activités de micro-assurances, avec
environ sept cent mille micro-assurés sur le territoire Ouest et Centrafricain (contrats d’assurance associés à des
micros crédits, offrant la garantie du capital en cas de décès).
En 2013, la taille du marché africain de l’assurance a été estimée par Allianz à soixante-douze milliards de dollars de
primes, dont 70% en assurance-vie. 80% des primes en Afrique concernent le marché sud-Africain et 10% celui du
Maghreb (dont le Maroc), ce qui ne laisse que 10% de l’activité d’assurance pour le reste du continent. Les marchés de
l’assurance en Afrique restent petits : pour tout le continent africain, il est inférieur au chiffre d’affaires d’Allianz, et -
hors Afrique du Sud et Maroc – il est inférieur au chiffre d’affaires d’Allianz France. Cela donne un ordre de grandeur du
marché africain, mais aussi du potentiel de croissance à venir.
Le marché de l’Afrique de l’Est totalise environ 1,8 milliard USD de primes -avec le marché kenyan qui représente 1,5
milliard USD de primes. L’Afrique de l’Ouest (hormis le Nigéria, et le Ghana) et l’Afrique Centrale réunissent 1,4 milliards
USD de primes, dont ¼ pour le marché assurance-vie. La zone de la CIMA (Conférence Interafricaine des Marchés
d'Assurances pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique Centrale) est un exemple d’intégration sectorielle en matière
d’assurance. Créée en 1992, la CIMA regroupe les quinze pays de l’UEMOA et de la CEMAC avec un code d’assurances
unique et une autorité de contrôle commune basée à Libreville. Avec son bras armé, la CRCA (Commission Régionale
de Contrôle des Assurances), elle exerce un contrôle auprès des 163 compagnies d’assurances.
Le total des engagements estimé par la CIMA en 2013 est de 2,2 milliards €, dont environ 55% en assurance-vie, soit une
capacité contributive relativement limitée, en comparaison de l’estimation de la BAD et des besoins de financements
des infrastructures qui s’élèvent aux alentours de 100 milliards € par an. Les taux d’équipements (volume des primes
d’assurance) sont extrêmement faibles et représentent moins de 1% du PIB des quinze pays, là où l’Afrique du Sud
atteint plus de 16% (en Europe, moins de 10%) : il y a donc un potentiel de croissance important. La croissance du
marché de l’assurance sur les dix dernières années en zone CIMA est de 7,8% ; pour un assureur européen, cela peut
paraitre intéressant, mais cela reste tout de même relativement faible au regard de l’accroissement de la population
africaine et de la croissance moyenne du produit intérieur brut.
Plusieurs facteurs freinent la capacité contributive de l’assurance, le développement des marchés de l’assurance et
l’inclusion financière dans ces zones géographiques :
-les problèmes en matière d’incitation fiscale, de solutions technologiques pour la distribution d’assurances (trouver
des intermédiaires et de nouveaux canaux de distribution), de téléphonie mobile, etc… qui sont autant de défis pour
Allianz.
-La faiblesse des supports d’investissement dont disposent aujourd’hui les assureurs : les actifs admis en
représentation sont majoritairement orientés vers l’immobilier et vers les dépôts à terme bancaires. D’après les
données de la CIMA, ce sont 40% en valeurs mobilières, dont 20% sur des titres émis par les Etats membres de la zone
CIMA, 20% en actifs immobiliers, 40% en dépôts bancaires, et 20% en dette souveraine. On est donc encore loin d’un
investissement des actifs destinés aux financements de projets.
-La faiblesse des marchés d’action, une des difficultés que rencontre Allianz dans la gestion de ses actifs. Ainsi, par
exemple, le groupe, qui est le 3
ème
assureur de Côte d’Ivoire, est bien placé en termes d’assurance-vie, et il a déjà
investi une trentaine de titres d’actions en BRVM (Bourse régionale des valeurs Mobilières), là où il y a moins de 40
titres au total cotés en bourse.
-La faiblesse des marchés obligataires, tant en encours qu’en flux de transaction, et qui restent aujourd’hui largement
dominés par l’émission d’obligations souveraines ; cela provient aussi de la faiblesse des autres produits OPCVM