11 La réplication de l’ADN 11.1 Le cycle cellulaire Les cellules passent la majorité de leur temps en phase G0 (copie d’ADN en ARN). Lorsqu’elles se divisent, elles doivent doubler leur ADN (copie d’ADN en ADN), afin que les deux nouvelles cellules obtenues soient identiques. 1 11.2 La réplication de l’ADN est semi-conservatoire Chaque brin de l’hélice bicaténaire sert de matrice à la synthèse d’un brin fils. Chaque molécule fille d’ADN contient un brin parental et un brin fils nouvellement synthétisé. molécule parentale molécules filles 1) hélicase 2) polymérase 2 Description de la chimie de la réplication de l’ADN (a) Pendant la synthèse d’ADN, le désoxyribonucléotide 5’-phosphate à placer forme des liaisons hydrogènes avec un résidu du brin parental et devient ainsi une base appariée. Il se forme ensuite un lien phosphodiester entre ce nouveau nucléotide et le résidu terminal de la chaîne naissante d’ADN avec départ de Ppi. (b) Le squelette phosphoglucidique provient d ’un transfert du groupe nucléotidyle d’un désoxynucléoside 5’-triphosphate (dNTP) à l’hydroxyle 3’ du résidu nucléotidyle terminal de la chaîne d’ADN en formation. Après le départ du pyrophosphate, l’ADN polymérase se déplace d’un résidu, un nouveau dNTP se fixe et l’enzyme enclenche le transfert du groupe nucléotidyle suivant, allongeant la chaîne d’une autre unité nucléotidique. 3 11.3 La réplication de l’ADN est bi-directionnelle Pour un ADN de procaryote circulaire, deux réplisomes ou réplicateurs vont en sens inverse à partir d’une origine commune. Pour un ADN d’eucaryote linéaire et de beaucoup plus grande taille, la réplication démarre en un très grand nombre de sites (jusqu’à 6000 fourches de réplication). procaryote eucaryote 4 11.4 Mécanismes à la fourche de réplication Il existe 3 ADN polymérases : l’ADN polymérase I, l’ADN polymérase II (rôle inconnu) , et; l’ADN polymérase III qui effectue son action à la fourche de réplication. L’holoenzyme d’ADN polymérase III catalyse l ’addition de 1000 nucléotides par seconde à 37°C. La sous-unité α provoque l’allongement de l’ADN par incorporation successive des résidus complémentaires à ceux du brin parental (il faut du Mg 2+). La sous unité e possède une activité d’exonucléase 3’→ 5’. La sous-unité α insère 1 base erronée sur 10,000. L’unité ε corrige ces défauts avec un taux d’erreur de 1 sur 1,000. Le taux d’erreur global est donc de 10 –7. 5 Avance de la fourche La synthèse du brin avancé ou précoce est continue dans le sens 5’→ 3’. Aucune ADN polymérase ne fonctionne dans le sens 3’→ 5’ ß La synthèse du brin retardée ou tardif est discontinue dans le sens 5’→ 3’. L’holoenzyme d ’ADN polymérase III synthétise l’ADN sur l’amorce d ’ARN. La primase est l ’enzyme qui pose les amorces d’ARN du brin retardé (1 amorce par seconde). Cette enzyme fait partie du primosome, une région du réplicateur qui opère à la fourche de réplication. Le primosome est constitué d’au moins 17 sous-unités peptidiques. Les amorces d’ARN sont constituées de 1 à 3 nucléotides. 6 L’histoire complète Les hélicases dnaB/dnaC et protéine rep du primosome détordent l’ADN double brin au fur et à mesure que le réplisome se déplace. La primase du primosome introduit les amorces d’ARN du brin retardé. Les protéines SSB (stabilisatrices de simple brin) enrobent les brins monocaténaires exposés. 7 11.5 La finalisation du brin retardé L’ADN polymérase I est constituée de 2 chaînes polypeptidiques (76 kdal et 36 kdal). (a) Le plus grand fragment (de Klenow) possède une activité de 3’→ 5’ exonucléase et de 5’→ 3’ polymérase. Le petit fragment est une 5’→ 3’ exonucléase. (b) Fragment de Klenow la gorge de 2nm de largeur fixe l’ADN-B. (a) Au départ la gorge serre le brin instructeur et l’activité de polymérase 5’→ 3’ permet d’incorporer les nouvelles bases complémentaires. (b) En cas d’erreur, il se produit un encombrement stérique qui bloque l’avancement de l’enzyme. L’enzyme recule et le nucléotide défectueux est alors retiré à cause de l’activité exonucléase 3’→ 5’. 8 (a) La synthèse discontinue aboutit à une césure (lacune) entre l’extrémité 3’ d’un fragment d’Okazaki et l’extrémité 5’ de l’amorce d’ARN du fragment d’Okazaki suivant. (b) L’ADN polymérase I vient se fixer sur la lacune. Elle allonge le fragment d’Okazaki par son activité de polymérase 5’→ 3’ et retire l’amorce d ’ARN du fragment d’Okazaki suivant par son activité d’exonucléase 5’→ 3’. (c) L’ADN polymérase I se retire lorsque l’amorce d’ARN a été totalement éliminée. Elle est remplacée par l’ADN ligase. (d) L’ADN ligase referme la césure finale et se retire à son tour. 9 Fonctionnement de l’ADN ligase E. coli 10 11.6 Séquençage d’un nucléotide d’ADN Méthode de Sanger La polymérisation par le fragment de Klenow s’arrête quand un didésoxyribonucléotide (ddXTP) est incorporé au lieu d ’un désoxyribonucléotide (dXTP). La position de ddXTP marque la position du dXTP correspondant dans la séquence. didésoxyribonucléotide (ddXTP) 11 11.7 La réplication de l’ADN d’eucaryote La réplication de l’ADN d’organismes eucaryotes s’accompagne d’un processus de duplication des histones. Les fragments d’Okazaki sont plus courts que dans le cas des organismes procaryotes ( ≈ 135 nucléotides) car les fourches de réplications avancent plus lentement. 12