N° 3. Septembre 2009
Plus qu’un espace de partage d’expériences et de savoir, nous avons voulu
ENIMag pour tremplin de réflexions autour de problématiques qui concernent
le quotidien de l’ingénieur.
C’est dans cet état d’âme que nous avons choisi pour sujet du 3
ième
numéro -
la crise mondiale vue par les ingénieurs-, une question d’actualité touchant
d’emblée l’ingénieur marocain.
En interviewant un ancien lauréat de l’ENIM aux traits berbères émergents,
que celui-ci attire notre attention sur la traduction d’ENIMag coïncidant avec:
« dites pourquoi ? », certes ce n’est qu’en déployant un ton de questionnement
que nous débouchons sur la formule ci-citée, la finalité étant une invitation de
tout un chacun pour tromper sa plume et écrire pour instruire et s’instruire.
Avec encore plus d’effets nous aboutissons cette fois-ci à une autre question : Dites pourquoi nos
compères de l’ENIM nous privent-ils de leurs contributions rédactionnelles ? Alors que c’est la
matière de base faute de quoi la revue s’éteindra.
Réponse dans le 4
ième
numéro d’ENIMag
Encore une fois des remerciements très particuliers sont alloués à tous les participants « aussi restreint
et répétitifs sont-ils » à ce troisième numéro, et très spécialement à l'équipe de rédaction qui s’inquiète
pour la pérennité du projet.
Toutes vos remarques et vos contributions sont les bienvenues sur : razik@enimag.co.cc
RAZIK Mohamed
Directeur de publication
« …tromper sa
plume et
écrire pour
instruire et
s’instruire.»
« Dites pourquoi » ; traduction TACHEL7IT
hasardeuse de « ENIMag » !!!?
Ouverture
ENIMAG | N°3 Septembre 2009
a crise de-ci, la crise de-là. Sur les infos
du matin et sur celles du soir. Des
emplois supprimés, des processus de
recrutements gelés. Qu’en est-il du
Maroc ? Sommes-nous à l’abri de cette
crise ?
Si l’on se réfère au chœur, très
volontariste, de nos responsables gouvernementaux
chevronnés, e.g, M. JOUAHRI, wali de Bank
Almaghrib, annonce bravement : ”Notre système
bancaire est immun”. Affirmation vériste car, selon
l’agence Fitch, seuls 4% et 3%, respectivement, des
actifs et passifs des banques marocaines sont
investis en devises étrangères à fin aout 2008,
offrant ainsi peu d’exposition à l’international et
minimisant les risques sur l’économie réelle. Le
HCP (Haut Commissariat au Plan) est plutôt
incrédule mais rassure : ”L’impact de la crise est
relativement limité”. M. OUALALOU, ancien
argentier du royaume s’aventure encore plus loin :
”Le Maroc pourrait spéculer de la conjoncture
mondiale critique”. Un propos non sans fondement
raffermi par la baisse des coûts de l’énergie et la
hausse des salaires de 5 à 10%. Déclarations du
moins lénifiantes.
En fait, vu l’insularité du système bancaire
marocain, on peut dire - sans trop s’avancer - que
celui-ci est à l’abri de la crise économique
internationale. Il en va tout autrement au niveau
macroéconomique. Là, le risque s’en trouve
rehaussé vu la croissance européenne qui pique
franchement du nez en 2008 et 2009.
Trois domaines peuvent coûter cher à l’économie
marocaine: Les transferts des MRE, les
Investissements Directs Étrangers (IDE) et les
exportations.
Au niveau des transferts des MRE, entre décembre
2007 et décembre 2008, la diminution est de 2,55%.
La tendance à la baisse s’en trouve même accentuée
pour les IDE qui se sont contractés de 23%. Quant
aux exportations nationales, la situation est
franchement préoccupante. On enregistre une baisse
inexorable durant le second semestre 2008 passant
ainsi de 15,1 Md.MAD en juillet à 7,8 Md.MAD en
décembre. Les opérateurs industriels marocains le
disent: c’est le bouillard.
Le gagne-pain et booster de l’économie nationale,
l’OCP en l’occurrence, fut dans une période de
convalescence qui a duré 2 mois et, de surcroit, des
rumeurs circulent que son processus de recrutement
gèlera jusqu’en 2012. À Managem, plus de 20
ingénieurs, tous profils confondus, limogés involare.
Des congés forcés du côté de Delphi et Suez… Un
communiqué laconique de l’ASTM (Agence
Spéciale de Tanger Med) reconnait clairement : le
projet est sérieusement compromis”. Le projet phare
de Renault-Nissan qui devait créer quelques 6.000
emplois directs se voit repousser la date. In fine et
récemment, Samaa Dubai déloge des côtes du
Bouregrag.
Les spécialistes le disent : C’est une crise de
confiance”. Finie la période l’on lançait des
projets à tout va et l’on recrutait n’importe quel
profil à tour de bras. Les entreprises font plus
attention à leurs dépenses et prospectent des profils
expérimentés, polyvalents et rapidement
fonctionnels.
Donc, devrions-nous croiser les doigts pour l’avenir,
et rester résolument optimistes, ou alors le destin
réserve des surprises absconses pour l’ingénieur
marocain dans cette conjoncture ? Nul ne nous en
avisera mieux que des acteurs de la scène.
À vos plumes !
L
EDITO
S
.
O
.
S
Crise…
ENIMAG | N°3 Septembre 2009
Souheil SGHIOURI
Lauréat ENIM 2008
Génie des Procédés Industriels
Option : Ingénierie de Procédés
| www.enimag.co.cc
3
Dire que le Maroc n’a pas été touché par les répliques de la crise mondiale est peut être vrai lorsque la
crise se restreignait aux marchés financiers, mais à partir du moment où elle a transgressé sur
l’économie réelle tous les créneaux rémunérateurs sont devenus concernés par les effets du Global
Crisis.
Au Maroc plusieurs secteurs porteurs ont fini par approuver la délicatesse de la conjoncture
économique mondiale, et adhèrent à présent à des visions de relances improvisées ou réfléchies,
l’essentiel est que tout le monde est dorénavant conscient de l’ampleur de la situation. Bien qu’il faut
avouer que le Marocain quelque soit son statut « citoyen normal ou haut dirigeant » a mis un temps
énorme sur l’échelle de la prospective pour évaluer la crise à sa juste valeur, pour que cela soit fait, il a
fallu voir plusieurs secteurs d’importance majeure pour l’économie marocaine voués à la dérive à
savoir le textile, le tourisme, l’industrie automobile,… et la mine.
Bien que le Maroc ne soit pas réputé être une grande nation minière, toutefois notre sous-sol regorge
de richesses minéralogiques considérées comme une source pérenne d’équilibrage de notre balance
commerciale et économique, nous sommes même leader mondial dans l’industrie des phosphates en
étant premier exportateur, comme nous occupons un rôle important dans le marché des métaux de base
« Cu, Zn et Pb » ainsi que celui des métaux précieux « Au, Ag ».
Les courbes en baisses des cours de commercialisation et/ou de volumes des exportations
minières marocaines durant les dernières sessions justifient d’une manière tangible jusqu’à
quel point nous avons été touchés.
Ci-après l’évolution de certains de nos produits miniers destinés à l’exportation :
Dossier
La crise et la mine au Maroc,
clin d’œil !!!
ENIMAG | N°3 Septembre 2009
| www.enimag.co.cc
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La lecture des cours des minerais produits par le Maroc renseigne sur une chute considérable des prix
de vente. Etant déjà à des capacités de production élevées par rapport aux moyens existants une
pondération des prix bas de nos produits par une éventuelle surproduction n’a pas été possible.
Le phosphate : Le cas à part
La crise économique mondiale a démarré en fin de l’année 2008, notant aussi que les années 2007-08
étaient particulièrement spectaculaires pour le phosphate marocain. En effet, le groupe OCP avait
adopté de nouvelles approches commerciales intégrées dans sa nouvelle stratégie de management tout
en profitant de la crise des matières premières, Les prix des phosphates ont triplé « des prix ayant
stagner dans une même strate durant 30ans » ce qui a concédé à l’année 2008 un caractère de
singularité.
Les résultats sur le graphique en-dessus donnent le résultat du mois janvier de chaque année, nous
remarquons une baisse considérable d’environ 60% du vendu 2009 « nous avons vendu 2milliards en
2008 contre 811millions en 2009 », mais ce que le graphe ne dévoile pas c’est qu’on a vendu cinq fois
moins le tonnage de l’année précédente.
Corollaire les ventes à l’étranger sont réellement en baisse mais nous continuons toujours à
profiter de la dernière flambée des prix de phosphates qui bien ayant diminué suite à la crise
mais ils n’ont toujours pas atteint les prix minables du passé. La stratégie intègre du groupe
Chérifien a refusé de faire du volume à n’importe quel prix.
Dossier
ENIMAG | N°3 Septembre 2009
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