N° 3. Septembre 2009 Ouverture ENIMAG | N°3 Septembre 2009 « Dites pourquoi » ; traduction TACHEL7IT hasardeuse de « ENIMag » !!!? « …tromper sa plume et écrire pour instruire et s’instruire.» Plus qu’un espace de partage d’expériences et de savoir, nous avons voulu ENIMag pour tremplin de réflexions autour de problématiques qui concernent le quotidien de l’ingénieur. C’est dans cet état d’âme que nous avons choisi pour sujet du 3ième numéro la crise mondiale vue par les ingénieurs-, une question d’actualité touchant d’emblée l’ingénieur marocain. En interviewant un ancien lauréat de l’ENIM aux traits berbères émergents, que celui-ci attire notre attention sur la traduction d’ENIMag coïncidant avec: « dites pourquoi ? », certes ce n’est qu’en déployant un ton de questionnement que nous débouchons sur la formule ci-citée, la finalité étant une invitation de tout un chacun pour tromper sa plume et écrire pour instruire et s’instruire. Avec encore plus d’effets nous aboutissons cette fois-ci à une autre question : Dites pourquoi nos compères de l’ENIM nous privent-ils de leurs contributions rédactionnelles ? Alors que c’est la matière de base faute de quoi la revue s’éteindra. Réponse dans le 4ième numéro d’ENIMag… Encore une fois des remerciements très particuliers sont alloués à tous les participants « aussi restreint et répétitifs sont-ils » à ce troisième numéro, et très spécialement à l'équipe de rédaction qui s’inquiète pour la pérennité du projet. Toutes vos remarques et vos contributions sont les bienvenues sur : [email protected] RAZIK Mohamed Directeur de publication EDITO ENIMAG | N°3 Septembre 2009 S.O.S Crise… L a crise de-ci, la crise de-là. Sur les infos du matin et sur celles du soir. Des emplois supprimés, des processus de recrutements gelés. Qu’en est-il du Maroc ? Sommes-nous à l’abri de cette crise ? Si l’on se réfère au chœur, très volontariste, de nos responsables gouvernementaux chevronnés, e.g, M. JOUAHRI, wali de Bank Almaghrib, annonce bravement : ”Notre système bancaire est immun”. Affirmation vériste car, selon l’agence Fitch, seuls 4% et 3%, respectivement, des actifs et passifs des banques marocaines sont investis en devises étrangères à fin aout 2008, offrant ainsi peu d’exposition à l’international et minimisant les risques sur l’économie réelle. Le HCP (Haut Commissariat au Plan) est plutôt incrédule mais rassure : ”L’impact de la crise est relativement limité”. M. OUALALOU, ancien argentier du royaume s’aventure encore plus loin : ”Le Maroc pourrait spéculer de la conjoncture mondiale critique”. Un propos non sans fondement raffermi par la baisse des coûts de l’énergie et la hausse des salaires de 5 à 10%. Déclarations du moins lénifiantes. En fait, vu l’insularité du système bancaire marocain, on peut dire - sans trop s’avancer - que celui-ci est à l’abri de la crise économique internationale. Il en va tout autrement au niveau macroéconomique. Là, le risque s’en trouve rehaussé vu la croissance européenne qui pique franchement du nez en 2008 et 2009. Trois domaines peuvent coûter cher à l’économie marocaine: Les transferts des MRE, les Investissements Directs Étrangers (IDE) et les exportations. Au niveau des transferts des MRE, entre décembre 2007 et décembre 2008, la diminution est de 2,55%. La tendance à la baisse s’en trouve même accentuée pour les IDE qui se sont contractés de 23%. Quant aux exportations nationales, la situation est franchement préoccupante. On enregistre une baisse inexorable durant le second semestre 2008 passant ainsi de 15,1 Md.MAD en juillet à 7,8 Md.MAD en décembre. Les opérateurs industriels marocains le disent: c’est le bouillard. Le gagne-pain et booster de l’économie nationale, l’OCP en l’occurrence, fut dans une période de convalescence qui a duré 2 mois et, de surcroit, des rumeurs circulent que son processus de recrutement gèlera jusqu’en 2012. À Managem, plus de 20 ingénieurs, tous profils confondus, limogés involare. Des congés forcés du côté de Delphi et Suez… Un communiqué laconique de l’ASTM (Agence Spéciale de Tanger Med) reconnait clairement : ” le projet est sérieusement compromis”. Le projet phare de Renault-Nissan qui devait créer quelques 6.000 emplois directs se voit repousser la date. In fine et récemment, Samaa Dubai déloge des côtes du Bouregrag. Les spécialistes le disent : ” C’est une crise de confiance”. Finie la période où l’on lançait des projets à tout va et où l’on recrutait n’importe quel profil à tour de bras. Les entreprises font plus attention à leurs dépenses et prospectent des profils expérimentés, polyvalents et rapidement fonctionnels. Donc, devrions-nous croiser les doigts pour l’avenir, et rester résolument optimistes, ou alors le destin réserve des surprises absconses pour l’ingénieur marocain dans cette conjoncture ? Nul ne nous en avisera mieux que des acteurs de la scène. À vos plumes ! Souheil SGHIOURI Lauréat ENIM 2008 Génie des Procédés Industriels Option : Ingénierie de Procédés 3| www.enimag.co.cc Dossier ENIMAG | N°3 Septembre 2009 La crise et la mine au Maroc, clin d’œil !!! Dire que le Maroc n’a pas été touché par les répliques de la crise mondiale est peut être vrai lorsque la crise se restreignait aux marchés financiers, mais à partir du moment où elle a transgressé sur l’économie réelle tous les créneaux rémunérateurs sont devenus concernés par les effets du Global Crisis. Au Maroc plusieurs secteurs porteurs ont fini par approuver la délicatesse de la conjoncture économique mondiale, et adhèrent à présent à des visions de relances improvisées ou réfléchies, l’essentiel est que tout le monde est dorénavant conscient de l’ampleur de la situation. Bien qu’il faut avouer que le Marocain quelque soit son statut « citoyen normal ou haut dirigeant » a mis un temps énorme sur l’échelle de la prospective pour évaluer la crise à sa juste valeur, pour que cela soit fait, il a fallu voir plusieurs secteurs d’importance majeure pour l’économie marocaine voués à la dérive à savoir le textile, le tourisme, l’industrie automobile,… et la mine. Bien que le Maroc ne soit pas réputé être une grande nation minière, toutefois notre sous-sol regorge de richesses minéralogiques considérées comme une source pérenne d’équilibrage de notre balance commerciale et économique, nous sommes même leader mondial dans l’industrie des phosphates en étant premier exportateur, comme nous occupons un rôle important dans le marché des métaux de base « Cu, Zn et Pb » ainsi que celui des métaux précieux « Au, Ag ». Les courbes en baisses des cours de commercialisation et/ou de volumes des exportations minières marocaines durant les dernières sessions justifient d’une manière tangible jusqu’à quel point nous avons été touchés. Ci-après l’évolution de certains de nos produits miniers destinés à l’exportation : 4| www.enimag.co.cc Dossier ENIMAG | N°3 Septembre 2009 La lecture des cours des minerais produits par le Maroc renseigne sur une chute considérable des prix de vente. Etant déjà à des capacités de production élevées par rapport aux moyens existants une pondération des prix bas de nos produits par une éventuelle surproduction n’a pas été possible. Le phosphate : Le cas à part La crise économique mondiale a démarré en fin de l’année 2008, notant aussi que les années 2007-08 étaient particulièrement spectaculaires pour le phosphate marocain. En effet, le groupe OCP avait adopté de nouvelles approches commerciales intégrées dans sa nouvelle stratégie de management tout en profitant de la crise des matières premières, Les prix des phosphates ont triplé « des prix ayant stagner dans une même strate durant 30ans » ce qui a concédé à l’année 2008 un caractère de singularité. Les résultats sur le graphique en-dessus donnent le résultat du mois janvier de chaque année, nous remarquons une baisse considérable d’environ 60% du vendu 2009 « nous avons vendu 2milliards en 2008 contre 811millions en 2009 », mais ce que le graphe ne dévoile pas c’est qu’on a vendu cinq fois moins le tonnage de l’année précédente. Corollaire les ventes à l’étranger sont réellement en baisse mais nous continuons toujours à profiter de la dernière flambée des prix de phosphates qui bien ayant diminué suite à la crise mais ils n’ont toujours pas atteint les prix minables du passé. La stratégie intègre du groupe Chérifien a refusé de faire du volume à n’importe quel prix. 5| www.enimag.co.cc Dossier ENIMAG | N°3 Septembre 2009 Exportations de phosphates, tous produits confondus 2500 2000 1500 Exportations en MDH 1000 500 19 98 19 99 20 00 20 01 20 02 20 03 20 04 20 05 20 06 20 07 20 08 20 09 0 année Source : L’Economiste L’industrie de transformation au Maroc n’est pas très fleurissante, l’essentiel de notre production minière est destiné à l’exportation après une première valorisation en termes de teneur métal. Certes, l’OCP fait un grand effort dans cette perspective « Acide phosphorique et engrais », Managem pousse la recherche pour valoriser encore mieux ces exportations, mais le tonnage brut exporté de notre background minier demeure colossal. La récente crise est une autre occasion nous incitant à transformer nos ressources brutes en vue d’exporter des produits finis plus compétitifs économiquement. Youness MAACHI IDRISSI Lauréat ENIM 2007 Mines & Minéralurgie Option : Aménagement, exploitation et protection des sols et sous-sols 6| www.enimag.co.cc Dossier ENIMAG | N°3 Septembre 2009 Maroc : Crise économique ou crise structurelle ? Le premier point à éclaircir en parlant de la crise dans notre pays est l’ambiguïté des notions utilisées : on parle à la fois de la crise financière, la crise économique, et la crise tout court. Alors pour bien traiter le sujet, il faut bien définir les notions et traiter chacune à part. En ce qui concerne la crise financière mondiale, presque tout le monde est d’accord sur le fait qu'elle n’a pas de grands effets directs sur notre pays, non pas parce que le Maroc a une immunité financière particulière, mais simplement parce que son marché financier est relativement isolé et que sa bourse ne soit pas très liée au système financier mondial. En effet, malgré que la bourse marocaine ait enregistré des baisses d’indices dans le deuxième semestre de l’année 2009, son volume reste faible pour pouvoir influencer l'économie globale du pays. Alors que pour la crise économique, il est normal de voir souffrir les entreprises en relation directe avec des grandes boites multinationales touchées d’emblée par la crise (particulièrement dans le secteur de l’automobile, le textile, et les exportations vers l’UE…). Je présume que la situation économique d'un pays se manifeste par le pouvoir d'achat des citoyens, leur mode de vie et des offres d'emplois disponibles. Les indicateurs économiques officiels soulignent une amélioration ou bien une stabilité de l’économie marocaine, mais au niveau du développement humain le Maroc est passé du rang 99 en 1990 au rang 126 actuellement !! Il n’y a pas lieu à être surpris par la crise lorsqu’elle est une donne structurelle, c-à-d qu’elle dure et perdure… À bon entendeur. Mohamed RAZIK Lauréat ENIM 2007 Electromécanique 7 | www.enimag.co.cc Dossier ENIMAG | N°3 Septembre 2009 La finance islamique Une panacée pour la crise économique ? Les causes de la crise économique actuelle sont maintenant suffisamment connues pour ne pas avoir à y revenir. Mais rappelons néanmoins que c’est moins une suraccumulation du capital que les spéculations, lancées à partir de ses bastions états-unien et britannique, auxquelles se livre la finance internationale qui ont conduit à la crise. En effet, afin de diminuer le fossé entre le pouvoir d’achat des salariés et les capacités de production, les banques ont commencé à octroyer de plus en plus de prêts sans garanties suffisantes. Aujourd’hui, des emprunts ne peuvent plus être remboursés avec pour conséquence la plus grosse crise de crédit, mais vu le manque de pouvoir d’achat de la population, c’est surtout en bourse que les patrons et les actionnaires ont placé cet argent. Il s’en est suivi une série de « bulles » de spéculation dans les technologies de l’information d’abord, puis dans les hypothèques du secteur immobilier, et aujourd’hui dans le pétrole et les produits alimentaires. La crise financière actuelle a bouleversé l’ordre financier au niveau mondial. Les puissants de ce monde remettent en cause les théories les plus libérales, et sont à la recherche de modèles alternatifs. La finance islamique: Utilisant des critères très rigoureux d’investissements, la finance islamique (FI) est désormais sous le feu des projecteurs et apparaît comme une alternative. Elle est fondée notamment sur l’interdiction de l’intérêt (« riba »; mot arabe signifiant à la fois usure et intérêt), la prohibition de la spéculation et le partage des risques et des profits entre les contractants. Elle lie plus étroitement la rentabilité financière d'un investissement avec les résultats du projet concret associé. Malgré ses racines aussi lointaines que l’Islam même, la FI est cependant une construction contemporaine. Durant des siècles, il n’y eut que l’interdiction du « riba ». On ne proposa pas en général des modes de financement alternatifs à la finance conventionnelle. Donc on ne pouvait évidemment pas parler de finance proprement dite. Par ailleurs, les principes théoriques de la FI ont une histoire relativement courte, ayant été formulés en grande partie par le théologien pakistanais Sayyid Abul Alaa Maudoudi à partir des années 1940. La première banque islamique moderne ne fût créée qu’en 1963 en Égypte. Aujourd’hui, on compte plus de 200 banques islamiques ou ayant un guichet islamique. 60% de ces banques se trouvent au Golfe. L’Asie musulmane (Malaisie, Indonésie, Pakistan) attire 20 % de ces banques sur ces territoires. Au niveau Maghrébin on assiste à une présence, loin d’être massive, de quelques banques islamiques en Algérie et en Tunisie. Le Maroc reste une exception régionale. Néanmoins, la finance islamique a fini par prendre pied dans le système bancaire occidental en commençant par la Grande-Bretagne avec l’ouverture de sa première banque islamique en 2004, suivie par l’Allemagne. Aujourd’hui, la FI fascine de plus en plus à travers le monde. Les experts de la finance estiment qu’elle pourrait être une importante alternative face aux défaillances de l’actuel système financier. 8 | www.enimag.co.cc Dossier ENIMAG | N°3 Septembre 2009 Et pour cause, la réussite qu’elle contemple même avant la crise mondiale. Déjà les banques islamiques ont été moins affectées par l’actuelle crise financière. En outre, le taux de croissance de l’activité bancaire islamique est estimé entre 10 et 30% avec un total d’actif de l’ordre de 800 milliards de dollars en 2007*. Il atteindrait même 1000 milliards dollars en 2010 selon des estimations publiées par « la Tribune » en mars 2008. On se retrouve donc avec un taux de croissance trois fois supérieur à celui des banques conventionnelles**. Par conséquent, il semble que la finance islamique, qui s’est construite sur la morale, n’est pas seulement éthique mais aussi efficace. Les objectifs de l’activité économique en Islam : Selon la théorie économique islamique, les grands objectifs de toute activité économique sont les suivants : • La légitimité exclusive du travail pour accéder à des bénéfices. • L’augmentation de l’emploi notamment par la participation de tous les intéressés à la mise en place et au bon fonctionnement des projets de production. • La distribution équitable de la richesse et des revenus entre les contractants. • L'activité financière ne peut se réduire à obtenir des profits faciles, mais doit aussi inclure la promotion du bien commun parmi ceux qui prêtent, ceux qui empruntent et ceux qui travaillent. • L’enrichissement personnel impose la contribution au bien de la communauté. Les principes de la finance islamique : De ces objectifs découlent alors les principes de la FI qui sont principalement les suivants : • Le profit doit être encouragé, car, déterminé ex-post, il exprime la performance de l’entreprise. • L’intérêt est prohibé (et conséquemment, l’usure l’est aussi), car, fixé ex-ante, il est établi sans référence à ladite performance. Le simple fait de s’abstenir de consommer à la période présente ne justifie pas une récompense sous la forme d’un paiement d’intérêt. La récompense ne peut pas être liée au passage du temps, mais doit être en relation avec la nature du projet d’investissement, ce qui est le cas du profit. • étant donné que l’offreur de fonds, appelé investisseur, a l’obligation morale de savoir à quoi est utilisé le financement qu’il apporte, le profit (ou la perte) doit être équitablement distribué entre lui-même et le demandeur de fonds, appelé entrepreneur. • Le financement des activités illicites du point de vue religieux est prohibé. 9 | www.enimag.co.cc Dossier ENIMAG | N°3 Septembre 2009 Les modes de financement de la FI : Le tableau suivant présente les modes de financement qui ont été adoptés par la FI. On distingue ceux qui entraînent le partage des profits et parfois des pertes entre l’investisseur et l’entrepreneur (les deux premiers modes) et ceux pour lesquels un tel partage n’existe pas. Description Correspondance (avec des modes conventionnels) Capital entièrement fourni par la banque pour le financement du projet. Partage des profits du projet entre la banque et l’entrepreneur selon un ratio prédéterminé. Pertes du projet supportées par la banque, sauf s’il y a négligence de l’entrepreneur. Capitalinvestissement Mousharaka Capital procuré par la banque et deux ou plusieurs partenaires auxquels elle s’est associée. Profits et pertes distribués au prorata des contributions respectives en capital. Capitalinvestissement Kard Hassan Prêt sans intérêt, à caractère charitable. La banque peut exiger le paiement de frais administratifs à condition que leur montant ne soit pas lié à la période de maturité du prêt. Prêt mutualiste Bayeā Mouajjal Vente à paiement différé, effectué en versements unique ou échelonnés, sans frais supplémentaires. Vente à terme ou forward Bayeā-Salām (ou Salaf) Vente à livraison différée. L’acheteur paie comptant au vendeur le prix négocié avec promesse du vendeur de livrer le bien à terme. Cessions-bails Ijara ou Ijara wa Iktinae Location ou location avec acquisition. Un bien est loué pour une période déterminée. Le coût de location est échelonné sur la période. À terme, celui qui a loué peut acquérir le bien. Crédit-bail Types Moudaraba Le vendeur informe l’acheteur du coût d’acquisition du bien et Mourabaha Soukouk négocie avec lui une marge de profit. Prix, marge incluse, habituellement payé en versements échelonnés. Emprunt obligatoire adossé à un contrat de crédit-bail. Source : Adapté de Errico et Farahbaksh. 10| www.enimag.co.cc Micro-crédit Emprunt obligatoire Dossier ENIMAG | N°3 Septembre 2009 Les perspectives : La finance islamique offre à la finance internationale une occasion de repenser ses fondamentaux, puisque plusieurs critiques adressés à cette dernière y trouvent leurs réponses. Aujourd’hui, la science économique devrait se pencher sur la finance islamique pour en comprendre les principes et les enjeux en ayant un éclairage parfaitement actualisé sur ses perspectives et ses opportunités. Cependant, les adeptes de cette finance devront se pencher sur la question de la pénurie des spécialistes, due au manque de cursus de formation adaptée, et ce afin de répondre à sa croissance trop rapide. *Moody’s Investors Services. **C. Zied & J.J.Pluchardt 2006. www.enimag.cc.co 11| www.enimag.co.cc Présenté par : Saloua HAFID Lauréat ENIM 2008 Environnement & Sécurité Industrielle N°1 ; Décembre 2008 Première expérience professionnelle ; leçons pour le futur N°2 ; Février 2009 Le partage du savoir-faire au service de l’épanouissement de l’ingénieur N°3 ; Septembre 2009 La crise mondiale vue par les ingénieurs N°4 ; ???????? Publication tributaire de vos participations Espace partage ENIMAG | N°3 Septembre 2009 L’ingénieur, acteur du développement L’origine du mot ingénieur est le terme « génie » qui rassemble l’ensemble des processus et méthodes d’invention de solutions et de coordination technique permettant d’aboutir, par approche pluridisciplinaire, à des objets techniques complexes (en anglais : engineering). Dans un monde concurrentiel, en pleine évolution technologique et à frontières ouvertes, suite à la mondialisation des produits, des services et même des idées, l’ingénieur se confirme comme un acteur de premier plan du développement industriel. L’ingénieur, du fait de la diversité et de la polyvalence de sa formation, apporte à l’entreprise son expertise technique et sa créativité, avec un esprit de rigueur et d’optimisation en tenant compte d’une grande diversité de contraintes : temps, ressources humaines, matérielles et financières, respect de l’environnement, des normes et réglementations en vigueur...... Il est un rouage essentiel du progrès technique. Il invente, innove, construit, apporte des solutions et les améliore à partir du développement de ses connaissances scientifiques et techniques variées et variables. Ainsi, la fonction ingénieur couvre les principaux domaines d’activité : Recherche et développement, conception, essais et contrôles, fabrication, méthodes, production, maintenance, qualité, affaires, sécurité, environnement, conseils, et toute activité liée au développement durable de l’homme…. L’ingénieur de part son génie et sa créativité, élabore, construit et met en marche toutes sortes de projets, de la puce informatique aux ponts et barrages les plus célèbres. Il est à l’origine de toutes les grandes innovations qu’a connues l’humanité dans de nombreux domaines : Aviation, télévision, téléphonie, moteur thermique, scanner, photocopieur, électricité, transport ( terre, ciel et mer ), énergie, agriculture, ponts et routes, etc… C’est aux ingénieurs que nous devons le monde moderne dans lequel nous vivons aujourd'hui. En effet, les noms de quelques ingénieurs célèbres resteront gravés dans la mémoire de l’humanité : Henry FORD, Ferdinand PORCHE, André CITROEN, Soichiro HONDA, William SIEMENS, Gottlieb DAIMLER, Marcel DASSAUT, Gustave EIFFEL, André MICHELIN, Léonard DE VINCI, Nikola TESLA,… En plus de sa formation technique et scientifique, la maîtrise par l’ingénieur des nouvelles techniques de management, d’information et de communication permet à l’entreprise d’optimiser ses coûts et ses ressources pour faire face à une concurrence mondiale aujourd’hui acharnée et imposée. En effet, pour faire face à cette concurrence, l’entreprise doit aujourd’hui satisfaire non seulement les exigences traditionnelles des clients (performance, délai de livraison et prix), mais également la « maintenabilité », la sécurité, le service après vente et le respect des normes de l’environnement. 13| www.enimag.co.cc Espace partage ENIMAG | N°3 Septembre 2009 Par ailleurs, l'introduction des TIC dans l'entreprise a bouleversé la hiérarchie en privilégiant l'organisation horizontale dont l'ingénieur joue le rôle principal. Avant, les ordres y sont relayés d'une façon verticale c'est à dire du sommet vers la base, tandis que les informations remontent du bas vers le haut. Avec le développement des TIC, l'ingénieur peut rayonner dans la nouvelle société de l'information et du savoir et participer efficacement à l'amélioration des conditions de vie des citoyens. Comme les solutions des problèmes ne dépendent plus d'une seule personne, mais c'est le résultat d'un dialogue, d'une négociation et d'un compromis entre plusieurs alternatives, l'ingénieur doit adopter le «travail en équipe» pour réussir. D'autre part, comme les nouvelles exigences de l'ingénieur passent par la créativité, la qualité, l'initiative et le management, la formation continue de l'ingénieur est aussi importante que sa formation initiale de base. Elle doit lui permettre de développer sa capacité d'acquérir de nouvelles connaissances tout au long de sa carrière sous une forme différente et un contexte nouveau. Par sa vocation, sa formation multidisciplinaire, sa culture scientifique, son esprit créatif et innovant, l’ingénieur d’aujourd’hui permet à l’entreprise de progresser, d’optimiser ses coûts et ses ressources et d’atteindre son principal objectif synonyme de compétitivité et de viabilité : « Produire bon, du premier coup, à tous les coups et au moindre coût ». Aujourd'hui, dans le fonctionnement de l'entreprise branchée en réseau et organisée pour répondre aux nombreux besoins des clients, le profil de l'ingénieur doit répondre à de nouvelles exigences : • Une grande capacité d'écoute • Capacité d'analyser le besoin de ses interlocuteurs • Capacité d'innovation pour imaginer les solutions permettant de répondre aux besoins nouveaux • Alliance de compétence technique et de qualité pédagogique pour devenir un conseiller écouté de ses partenaires • Capacité d'animation pour mobiliser autour de lui des talents diversifiés et de haut niveau. Par ailleurs, le métier d’ingénieur est interactif nécessitant un travail en équipe, surtout pour la réalisation de projets importants qui nécessitent la coordination de nombreuses spécialisations qui couvrent pratiquement tous les secteurs d’activité de l’homme. L’ingénieur exerce à des différents niveaux de responsabilité allant de la fonction d'ingénieur concepteur à celle de chef d'entreprise ou de très haut cadre dans l'administration. 14| www.enimag.co.cc Espace partage ENIMAG | N°3 Septembre 2009 La formation d’ingénieurs diffère d’un pays à un autre selon son système éducatif. Dans certains pays anglo-saxons (USA par exemple), l’ingénieur est plutôt spécialisé et plus pratique. Dans les pays francophones tel que le Maroc, la formation est soigneusement ‘copiée’ sur le système français caractérisé par une formation très sélective et polyvalente, basée sur des connaissances mathématiques et scientifiques de haut niveau avec introduction de nouveaux outils de management et de technologies d’information et de communication. Le nombre d’ingénieurs formés dépend également du degré d’industrialisation, de développement et du volume des investissements de chaque pays. A titre d’exemple : • • • • • • En France : 130 ingénieurs pour 10000 habitants (30000 ingénieurs/an ) Au Canada : 50 ing/10000 hab Au Japon : 540 ing/10000 hab En Tunisie : 10 ing/10000 hab En Jordanie : 40 ing/10000 hab Maroc : 9 ing/10000 hab ( 4200 ingénieurs/an dont 1945 dans les écoles d’ingénieurs) Aujourd’hui, pour répondre aux défis d'une économie ouverte et concurrentielle et attirer plus d'investissements nationaux et étrangers, le Maroc affiche une réelle politique volontariste de formation de 10000 ingénieurs/an à partir de 2010. Les besoins du pays en ingénieurs se font de plus en plus sentir, d’autant plus que l’économie nationale se diversifie et draine plusieurs investissements dans des secteurs porteurs tels que l’offshore, l’aéronautique, l’automobile, les services, les métiers de la mer ainsi que les nouvelles technologies d’information et de communication . Hassan BOUAOUINE Ingénieur ENIM Professeur- Dpt MATERIAUX 15| www.enimag.co.cc Espace partage ENIMAG | N°3 Septembre 2009 Industries du futur : cas du Maroc Plutôt que de parler d’industries du futur, les économistes distinguent les secteurs de hautes et de moyennes technologies et aux technologies banalisées. Par exemple, en France, les industries de haute technologie : aéronautique, une partie de télécoms, du transport, de l’électricité, de l’énergie avec le nucléaire représentent 10 % de l’ensemble industriel, à peu près comme aux USA, pour la biotechnologie, les technologies de l’information et de la communication, le diagnostic est moins favorable. La vue traditionnelle d’industrie va changer profondément. Et la vraie question est de savoir si nous avons la capacité de nous adapter. Nous vivons aujourd’hui une révolution de nos modèles économiques. En citant que la division de General Electric (GE) fabrique des moteurs d’avions, elle s’engage non plus sur des produits physiques mais sur une prestation de services. La fourniture d’une certaine puissance pendant un certain nombre d’heures. Autre sujet d’inquiétude : quoi qu’on en dise, il y a au Maroc des capitaux prêts à investir, mais si l’argent est là, il n’y a pas le goût du risque. Le vrai problème c’est que le Maroc n’est pas sous tension technologique mondiale. Les marocains et leurs gouvernants n’ont absolument pas compris que nous vivons une révolution. Les acteurs institutionnels dont la vocation est de mettre les gens ensemble, de les rapprocher pour que se créent des synergies, le font maladroitement ou bureaucratiquement. Notre appareil de financement est inadapté, les potentialités industrielles, technologiques et intellectuelles sont là. Manquent des bras de levier qu’il faut mettre en œuvre. Il faut prendre le risque de promouvoir des entreprises ou des laboratoires qui ont passé des alliances internationales. Pour gagner cette bataille, on se demande s’il ne faut pas aller plus loin, changer l’architecture de notre système, faire le ménage dans nos structures de recherche, d’enseignement supérieur, d’agences d’innovation, et nous retourner ensuite vers nos partenaires européens et américains, qui sont nos partenaires naturels. On a besoin absolument d’un dispositif très axé sur la recherche fondamentale, alors que ceci est la « strate du milieu », celle de la recherche appliquée, irriguée par l’expérience du terrain et de l’expérience industrielle, qui est déterminante. La recherche fondamentale est disponible, ouverte, on peut y accéder dans les publications, grâce à Internet, pas la recherche appliquée combinaison de connaissance et d’expérience industrielle. A la base de toutes les réussites, il y a toujours des Hommes décidés à jouer la partie jusqu’au bout et des équipes prêtes à se remettre en question tous les matins. Tous pensent équipe, coopération, complémentarité. Ce qui nous fait dire qu’il faut remettre la dimension humaine au centre de nos systèmes éducatifs. 16| www.enimag.co.cc Espace partage ENIMAG | N°3 Septembre 2009 Pour dépasser cet individualisme, il faut en finir avec l’idée que la vie se joue en trois jours, avec des concours. Le système doit multiplier les passerelles. Réhabiliter certaines formations, indiquer clairement que d’autres sont des impasses. Il faut revaloriser les formations techniques : la vie ne se limite pas aux écoles de commerce, et notre capacité à nous intégrer dans la mondialisation passe par le savoir faire technologique et la revalorisation des écoles et des universités technologiques. Un regard du côté de l’Oncle Sam nous fournit encore une leçon d’humilité, en nous affirmant qu’un rêve n’est que l’antichambre de la réalité. Il suffit d’aller jusqu’au bout et d’agir maintenant pour que nous aussi, nous apportions les ingrédients nécessaires pour que «yes we can» ne soit pas qu’un jeu de mot importé, mais aussi notre cheval de bataille. Hamouda RHAIHAT Lauréat ENSEM 2007 Certified of Sunderland University Project Manager 17 | www.enimag.co.cc Espace partage ENIMAG | N°3 Septembre 2009 Anglais, oui ou pas la peine ? Il est vrai que la plupart d’entre nous travaillent dans un monde professionnel où le français reste la langue la plus largement utilisée. Cependant, on a pratiquement tous entendu parler que l’anglais est une langue dont la maitrise reste un atout essentiel qui donnera une ouverture en termes de carrière. Personnellement je trouve que la tendance à la maitrise de la langue de Shakespeare doit sans doute être relativisée. Généralement, pour des postes plus élevés comme manager, ou directeur, l’anglais reste en effet absolument requis pour des raisons de réunions ou de négociations commerciales qui doivent être conduites en cette langue. Toutefois pour des postes où l’anglais n’est pas exigé, il s’avère que sa maitrise peut ne pas jouer un rôle considérable dans la carrière d’un salarié. Pour ce dernier cas, il faut quand même signaler que le fait de communiquer en anglais et lire l’anglais peut être considéré comme un atout aidant à mener à bien sa tâche. Puisque nous comprenons mieux avec un exemple, je vais me permettre de parler du cas d’un développeur informatique : Peut-on dire que maitriser l’anglais assure inconditionnellement une belle carrière à portée de mains ? Non, pour la simple raison qui fait que ça ne représente qu’un atout requis parmi tant d’autres qui vont faire de lui un chef de projet ou n’importe quel type d’évolution naturelle. Mais est-ce que la maitrise ou même une simple connaissance de cette langue lui donnera un coup de pouce pour accomplir sa tâche ? Sans doute oui, surtout que l’anglais est la langue la plus présente sur Internet avec plus de 450 millions d’utilisateurs anglophones selon Internetworldstats*. Avec ce nombre d’utilisateurs, on n’a pas le droit de s’étonner quand on trouve qu’une partie immense de la documentation informatique en ligne (et pas seulement en ligne) est en anglais. Sa maitrise est-elle essentielle dans ce cas ? Pas vraiment?????* vu que dans le domaine informatique et même dans d'autres domaines d’ingénierie, l’anglais technique est traditionnellement une bonne voie qui peut faciliter d’aller plus loin dans la résolution de tel ou tel problème. Comme exemple, pour un consultant en architecture des Systèmes d’Informations, il ne suffit pas de se contenter de quelques résumés en français du TOGAF (The Open Group Architecture Framework) mais il faut absolument comprendre en profondeur ce standard industriel pour pouvoir l’appliquer convenablement. La connaissance de l’anglais technique dans ce cas s’avère donc essentielle. (contradiction avec le "pas vraiment" du début du paragraphe*). L’anglais technique peut aussi être un bon départ pour pouvoir commencer à communiquer et parler anglais couramment. Cela peut se faire en tissant des liens avec d’autres gens de partout sur le Net à travers des forums de discussion (fameuse plateforme utilisée par les développeurs pour reporter les bugs…), ou à travers des réseaux ou groupes sociaux bien connus sur le Web 2.0 à savoir : LinkedIn, Viadeo, Facebook, Twitter… A suivre >>> 18| www.enimag.co.cc Youssef ELALAOUI Ingénieur à Amadeus-Nice www.jcargoo.org IL ÉTAIT UNE FOIS À L’ÉPOQUE DES PHARAONS, LE PROJET D’UN GRAND OUVRAGE ; UNE PYRAMIDE… UNE GRANDE ECOLE Entre Enimistes ENIMAG | N°3 Septembre 2009 Semaines de gloire ! C'est ainsi qu'on les a décrites par monsieur tout-le-monde à l’ENIM. Est-ce vu les conditions exceptionnelles dans lesquelles elles se sont inscrites cette année, suite à l'atmosphère régnante à l'école ou bien grâce au professionnalisme qui les a marquées? La "Journée Artistique ENIM 2009"! La première semaine fut exceptionnelle, elle conjuguait la fin des examens au stress dont souffrent les Enimistes à cause des nombreux problèmes internes. Pourtant, ce n'est que vers sa fin, plus particulièrement le samedi 21 mars, que la lueur d'espoir a fait surface. Une lueur plutôt de succès a vu le grand jour. La "Journée Artistique ENIM 2009"! Que de surprises! Déjà la première surprise fut le "contre-coutume" présenté par le comité organisateur de l'événement. C'est une première dans les écoles d'ingénieurs et particulièrement à l'espace Enimiste que de prévoir toute une journée d'art et de culture au lieu d'une seule soirée auparavant dite artistique. La deuxième fut l'instauration par les Enimistes d'un nouveau concept de compétition extrêmement passionnant, enrichissant et témoignant de la largeur d'esprit innovateur de nos élèves-ingénieurs. « GREAT DEBATERS », une compétition inter-écoles, ce n'est ni en foot, ni en sport en général, ni en musique, ni en chants, ni en bras de fer, etc., une compétition inter-école en débat philosophique! La troisième grande surprise fut le nombre de visiteurs ayant assisté à cet événement qui a, démenti en concret toutes les théories et spéculations affirmant que l'ingénieur marocain s’intéresse uniquement au côté technique. Cette expérience a montré que le jeune ingénieur marocain n’a besoin que d'occasions pareilles pour contredire de tels faux préjugés et démontrer ses fortes capacités de conviction, de persuasion, et de dialogue constructif. La quatrième surprise "normale et attendue" (en toute objectivité!) fut que le grand prix GREAT DEBATERS 2009 a été remporté par le trièdre Enimiste. L'après-midi a été marqué par deux pièces théâtrales; une présentée par une toute jeune équipe (surprise, encore et toujours) Enimiste, ainsi que des expositions artistiques. La grande soirée de clôture était avec de bonnes recettes diversifiées et savamment dosées entre érudition, métissage et performances en LIVE ; musique, chant, humour et tableaux d'arts martiaux... sans oublier les jeunes poètes en herbes, dans un air de "SOUK OKAD" Enimiste, exhibant des écrits édulcorés, et donnant libre cours à leur créativité. 20| www.enimag.co.cc Entre Enimistes ENIMAG | N°3 Septembre 2009 La semaine culturelle ENIM 2009: Le lendemain n'était qu'une journée de repos pour tout Enimiste, mais sûrement pas pour le comité organisateur de la "semaine culturelle 2009". Le lundi 23 mars a connu l'ouverture de l'une des semaines culturelles les plus réussies à l'ENIM. C'était sous un thème qui se qualifie en lui-même, nul besoin de céder la tâche à aucun autre individu pour le faire: "La culture du changement chez les jeunes et son rôle au sein du développement". C'est parce que le cyclone net n’a pas fini de chambouler la planète, de soulever des tourbillons de talents et des vents d’aventure, que ce n’était pas une nouvelle édition supplémentaire, mais plutôt une nouvelle forme de vivre l’économie, la culture, les médias, les débats, les rencontres… Le slogan de cette semaine fut que le Maroc qu’on espère voir est un Maroc mouvant, dynamique, structuré, ordonné, compétitif, pionnier, engagé, et surtout prospectif! Ceci dit, plus une solide culture engagée est instaurée chez nos jeunes marocains en amont, plus on serait confiants et sûrs d’aboutir en aval à une croissance boostée, une économie compétitive et par la suite un Maroc réellement développé ! Expositions artistiques, ateliers de dessin sur verre, présentations de produits artisanaux, compétitions inter-écoles, conférences et tables rondes animées par des personnalités de poids tels M. BEN ALLOU (DG de l'ONDA), M. Abdessamad BENCHRIF (Animateur de "Tayarat" et "Likolli Nass" sur 2M), M. BENALI (Expert en économie appliquée), M. Taoufiq BOUAACHRINE (Journaliste célèbre) et la liste est longue... que de choses agréables qui ont ébloui tout Enimiste ou visiteur, qui nous ont rendu espoir que les Enimistes sont encore et toujours là pour créer, innover et impressionner, et qui ont finalement ancré ces deux semaines comme des merveilles inoubliables dans le champ depuis toujours riche au sein des horizons de l'Ecole Nationale de l'Industrie Minérale. Grand MERCI alors à toute personne ayant contribué de près ou de loin afin de faire aboutir et concrétiser efficacement un travail de plusieurs mois mené en coulisses par des comités d'élèvesingénieurs persévérants, assidus, sérieux, ambitieux, ... mais surtout Enimistes! 21| www.enimag.co.cc Entre Enimistes ENIMAG | N°3 Septembre 2009 Le Forum ENIM-Entreprises 2009: Une manifestation phare organisée par l’association des élèves ingénieurs de l’ENIM « AEIENIM », s’agissant d’une autre occasion pour nos futures ingénieurs pour tisser une toile d’affirmation de soi avec un diapason professionnel assoiffé par les initiatives audacieuses et structurées. Le comité organisateur a déployé une énergie fourmilière pour réussir le challenge, le fruit de leur labeur est une plate-forme offerte à tous les industriels pour venir rencontrer une communauté estudiantine aux abords de la profession du métier d’ingénieur. Sous le thème « Stratégies transitionnelles ; Fer de lance d’un Maroc compétitif », des professionnels ont débattu autour d’un Maroc qui bouge, les jeunes se sont prononcés et ont gagné confiance en soi, le tandem didactique et pédagogique a été associé à cet édition qui s’est soldé par les félicitations de tous et les aspirations pour une édition futur. Saloua HAFID Lauréat ENIM 2008 Environnement & Sécurité Industrielle 22| www.enimag.co.cc Entre Enimistes ENIMAG | N°3 Septembre 2009 L’INGENIEURA est la voix d’un esprit d’une ingénieure Enimiste qui s’amuse à observer le monde et le méditer un peu. Ses textes sont polyphoniques. Ils ne sont que des idées entendues par ci par là, les ébauches d’une réflexion et parfois des simples points de vue… Les femmes et la crise L’INGENIEURA était sur le point de se lancer dans son petit jeu quotidien et choisir un thème pour ses petites réflexions, mais il semble que la crise monopolise le monde des idées comme elle envahit le monde réel aussi. "L'impact de la crise économique mondiale (...) en termes de taux de chômage risque d'être plus néfaste pour les femmes que les hommes dans la plupart des régions du monde", indique une étude du BIT* publiée à l’occasion de la journée mondiale de la femme. Ceci sachant que les femmes représentent déjà 60% de la main d’œuvre pauvre, toujours selon les rapports établis par le BIT. Et pourtant, L’INGENIEURA est bien convaincue que quand une femme prospère, une famille prospère et quand des familles prospèrent des communautés prospèrent. C’est à méditer en ces temps de crise. A l’heure actuelle l’économie internationale ne peut tout simplement pas se permettre de perdre des talents féminins. Investir sur les femmes est payant pour la communauté toute entière car celles-ci réinvestissent 90% de leurs revenus dans leurs familles et leurs communautés alors que les hommes ne réinvestissent que 30 à 40% de ce qu’ils gagnent. Il est essentiel que les femmes soient associées à la reconstruction de la finance et de l’économie mondiale. Non pas pour faire respecter l’égalité entre les sexes mais par pragmatisme. Les femmes représentent la force la plus importante et la moins reconnue en ce qui concerne la croissance de l’économie. L’INGENIEURA aurait cru, comme plusieurs personnes d’ailleurs, que ces derniers propos sont celles des féministes encore une fois. Mais non. C’est le magazine britannique « The Economist » qui les tient. Il suggère que les femmes ont fait plus ces dernières décennies pour l’expansion de l’économie mondiale que la technologie ou les marchés émergents chinois et indiens. Mais la technologie et les marchés émergents ont réussi à faire la une de nombreux journaux économiques au contraire de la relation entre femme et pouvoir. En y pensant, L’INGENIEURA arrive à l’idée que par leur recherche d'équilibre entre vie professionnelle et vie familiale, les femmes seraient des éléments régulateurs dans le groupe. Le management fait partie de leurs intuitions naturelles. On devrait alors faire plus confiance aux femmes car leur aversion du risque et leur tendance à vouloir préserver leurs actifs les rend bien plus fiables que les hommes en période de crise économique. Source de stabilité, les femmes préfèrent se battre pour conserver les avoirs de leur famille, investir pour leur retraite ou dans l’éducation de leurs enfants. Chez les femmes la sécurité financière est une priorité. 23| www.enimag.co.cc Entre Enimistes ENIMAG | N°3 Septembre 2009 Une étude menée à l’échelle internationale par des spécialistes du conseil en recrutement et en ressources humaines, auprès de 65 000 personnes, avance même que les femmes pourraient se révéler de meilleurs leaders dans les entreprises d’aujourd’hui. Pourtant, les femmes accèdent toujours difficilement aux postes de direction, et la crise économique et financière pourrait encore aggraver cet état de fait. Cependant, cette étude révèle que pour accéder aux postes de direction, les femmes adoptent un comportement masculin et s’éloignent de leur comportement naturel. Une question se pose alors: au moment où le modèle de leadership masculin est toujours perçu comme le modèle de référence, les femmes sont-elles contraintes d’imiter leurs homologues masculins pour accéder aux postes de direction ? Ou bien, est ce que ce sont les entreprises qui échouent à reconnaître et à permettre l’émergence d’un modèle féminin ? A suivre >>> Saloua HAFID Lauréat ENIM 2008 Environnement & Sécurité Industrielle 24| www.enimag.co.cc Entre Enimistes ENIMAG | N°3 Septembre 2009 La vie d’aujourd’hui… la maison de demain La vie est un ensemble d’efforts continus, une marche de fond qui nous rapproche chaque jour vers la construction de notre maison de demain, chaque jour nous enfonçons un clou, plaçons une planche, érigeons un mur….C’est par notre attitudes et nos choix d'aujourd'hui que nous construisons la maison que nous allons habiter demain et pour le reste de notre vie...alors veillons à la construire avec sagesse. Saluez-vous vos frères et sœurs, souriez-vous à qui vous dévisage, aidez vous l’aveugle à traverser, la mère de famille à soulever sa poussette, le voyageur à porter sa grande valise… Donnez, offrez, partagez votre argent et votre temps ainsi que vos connaissances avec vos amis et participer à la réussite et à la continuation de ENIMag. Ce sont des actes simples, mais que l’on ne voit que trop rarement dans la réalité de tous les jours. Et pourtant par la grâce d’Allah, le moindre d’entre eux peut nous aider à construire une maison de demain avec de grand jardins. J’espère qu'ALLAH vous guide, et vous préserve de tout mal, et vous donne une longue vie pleine de culte d’ALLAH afin de construire une très belle maison. Meryem KHADDARI Lauréat ENIM 2007 Procédés Industriels 25| www.enimag.co.cc Interview ENIMAG | N°3 Septembre 2009 OUAMALICH Rachid : « l’ingénieur n’est pas fait uniquement pour maintenir la vitesse, son rôle est de donner des accélérations». Monsieur OUAMALICH, tout d’abord commençons par une présentation générale. OUAMALICH Rachid. Ingénieur Mines et Minéralurgie. Promotion ENIM 1996. Chef du Projet Améliorations. Société PHOSBOUCRAA SA, filiale du Groupe OCP. Pouvez vous nous parlez de votre parcours professionnel depuis que vous avez eu votre diplôme de l’école ? Recruté par l’OCP après l’école, j’ai commencé à Khouribga comme Ingénieur des Travaux Préparatoires à la mine de Sidi Chennane pendant 2 ans et demi. Puis j’ai passé 5 ans à la mine de Boucraâ comme Ingénieur Extraction et 4 ans comme Chef du service Gestion Administrative du Personnel et Juridique à Laâyoune à la société Phosboucraâ. Actuellement j’y occupe le poste du Chef du Projet Améliorations. Le poste que vous occupez actuellement correspond-il à votre formation au sein de l'ENIM ? Le poste actuel est tout à fait en accord avec ma formation initiale. Je suis en pleine industrie minière. Comme ingénieur des mines j’ai occupé des postes de production minière mais aussi de gestion du personnel. Il faut dire que la formation (à l’école) nous prépare à des domaines techniques précis (mines, mécanique, géologie…) mais rien ne nous empêche d’occuper des postes de gestion ou de management. Quelle part la formation acquise de l’école occupe-t-elle dans la réussite de la carrière d’un ingénieur ? La formation à l’école est essentielle, c’est la charge de base ou si vous voulez les fondations de l’édifice « ingénieur ». A l’école c’est plutôt les savoirs formalisés qui sont acquis : les cours disciplinaires (thermodynamique, électricité,..) les procédures de calcul, de dimensionnement et d’optimisation. Sur le lieu de travail, c’est les savoirs en acte qui sont développés. Sans savoirs formalisés, on ne peut pas expliciter (verbaliser) les savoirs en acte… 26| www.enimag.co.cc Interview ENIMAG | N°3 Septembre 2009 …Sans ces derniers, les savoirs formalisés ne seront pas développés. Bref, la formation à l’école est nécessaire mais elle n’est pas suffisante ! Il lui faut l’épreuve du terrain. Mais pour être performant surtout retenir une chose : à l’école, il faut apprendre à apprendre ! Quel rôle la formation après l’école (formation continue, master, MBA…) peut-elle avoir dans la carrière d’un ingénieur ? Un master ou un MBA, ce ne sont pas des cursus d’application mais de perfectionnement. Cela suppose que le candidat a de l’expérience. Si une institution vous propose une formation type MBA sans exiger une expérience, méfiez vous ! Ceci dit, la formation continue est essentielle pour l’ingénieur. Il va de soi que les technologies et les méthodes évoluent, l’ingénieur doit être au diapason de ces évolutions sinon un jeune ingénieur frais le remplacera ! De plus dans l’évolution hiérarchique, un ingénieur passe de la technique à la gestion (mangement si vous voulez). Ceci suppose d’autres compétences et la formation continue est l’une des voies nécessaires pour développer les compétences managerielles. Comment avez-vous atteint votre niveau professionnel actuel ? Je ne cesse de me remettre en cause. Pour le faire je consigne tout ce que je fais (calcul, dimensionnement, projet…) par écrit. J’ai des traces de tout ce que j’entreprends. C’est une habitude que j’ai apprise à l’école à travers la prise de notes. Lorsque j’ai intégrer le milieu professionnel un ancien de l’ENIM des années 80 m’a conseillé d’établir des rapports (pour moi) à la suite de tout travail d’envergure. C’est en revenant sur ces rapports (la plupart sont manuscrits) que j’ai su comment m’améliorer. Quelles sont les principales leçons que vous avez retenues de votre carrière ? Elles sont au nombre de trois : • La technique n’est pas suffisante. Maîtriser son génie est essentiel pour stipuler à des postes relatifs à ce génie (géologie, mécanique…). Mais l’évolution hiérarchique dans des postes de management suppose d’autres qualités et compétences. • Manager (et ménager) les hommes, un rôle primordial de l’ingénieur. Malheureusement le commandement ne s’apprend pas à l’école ! De plus il dépend de beaucoup de choses qui sont innées. • L’optimisation est technico-économique, mais aussi politique ! Bien des projets qui sont rentables économiquement ne verront pas le jour. Pourquoi ? C’est la politique…de l’entreprise. 27| www.enimag.co.cc Interview ENIMAG | N°3 Septembre 2009 Quel état faites-vous du niveau des ingénieurs marocains actuellement et des rôles qu’ils doivent jouer dans le développement du pays? Rien à dire sur le niveau technique des ingénieurs. Par contre, sur le plan comportemental, beaucoup de choses sont à revoir. De par ma fonction à l’OCP, j’ai reçu des ingénieurs et élèves ingénieurs des différentes écoles. La différence se fait au niveau du comportement. On peut être le meilleur mais personne n’accepterait une dérive qui porte atteinte au respect mutuel et à la dignité des personnes. Pour le rôle de l’ingénieur dans le développement du pays, en un mot, la dynamique. Si l’on admet que les autres acteurs peuvent mettre en place un système qui marche, seul l’ingénieur peut lui donner des accélérations (optimisation, amélioration, innovation…). Alors un conseil pour les jeunes ingénieurs : si votre employeur vous demande seulement de maintenir la vitesse, changez d’activité ! C’est dans l’accélération que vous créez de la valeur. Quels sont selon vous les qualités d’un bon ingénieur ? Je les résume en trois mots : • La maîtrise : de tout ce qu’il fait. Ceci ne suppose pas qu’il connait tout mais qu’il trouve toujours le moyen de se faire aider par des spécialistes ! Faire faire est aussi une compétence du bon ingénieur. • La décision : elle va de paire avec la responsabilité. Il faut chercher à établir des consensus mais de toute façon il faut trancher ! • La crédibilité : mobiliser les gens sans crédibilité n’est pas possible. On peut réussir une première fois mais pas toujours. Quelle attitude l’ingénieur marocain doit-il adopter face à la crise ? Plus qu’avant l’économie actuelle a besoin d’une nouvelle ingénierie. C’est le moment opportun pour l’ingénieur (marocain) de faire prévaloir son intelligence et son génie. Au moment de la crise c’est la rationalité qui prime. Il faut passer à l’acte. Faire des propositions de rationalisation à son employeur sera bien reçu en ce moment. L’ingénieur est aussi une force de proposition. Souvenez-vous des fameuses accélérations. Selon vous, celui-ci peut-il avoir un rôle pour contribuer à la relance de l’économie nationale en ces temps de crise ? Le temps de la crise financière c’est aussi le temps de la récession économique. L’effet de levier attendu de l’ingénieur, devant la morosité des marchés, est essentiellement la réduction des coûts. Une réduction qu’on ne peut plus avoir avec l’économie d’échelle c'est-à-dire avec la taille : l’augmentation de la capacité de production n’est pas envisageable en ce temps de récession. On ne produira désormais que ce qu’on peut vendre ! Et… pour des clients solvables ! La crise financière oblige. Quel est alors le prix de revient objectif ? et surtout comment faire ? 28| www.enimag.co.cc Interview ENIMAG | N°3 Septembre 2009 C’est à des questions de ce genre que l’ingénieur est confronté aujourd’hui. Son rôle est d’optimiser sous contraintes. Les contraintes citées auparavant, croyez- moi, ne sont pas aussi faciles à appréhender. Quelques fois, il faut passer par l’arrêt des machines, la réduction de la production et le redéploiement du personnel (pour ne pas dire le licenciement). Si on ne fait pas bien ses calculs (d’ingénieur), on risque de déboucher sur une crise sociale. Bref, en ce temps de crise, c’est à l’ingénieur de (re)combiner les facteurs de production pour trouver, pas uniquement la solution, mais des solutions possibles (scénarios) afin de coller à la situation du marché (et non pas à son évolution qui est d’ailleurs imprévisible en ce moment). Les connotations de chacun des mots suivants pour vous en une phrase: - Ingénieur : Logique floue, pas uniquement binaire 0 ou 1. Compétence : Une combinatoire des ressources, mobilisée en différentes situations. Expérience : Ce n’est pas l’ancienneté ! Carrière : Concasseur ☺ La crise : Vaches maigres et vaches grasses…et vaches folles aussi. ENIM : MINE à partir de la droite. ENIMAG : ENI : dites, MAG : pourquoi ? 29 | www.enimag.co.cc Knowledge ENIMAG | N°3 Septembre 2009 Le conseil et l’ingénierie en énergie « la suite » Pour aller plus en avant dans l’explication de ce genre d’études on expliquera quelques aspects concrets sur l’étude énergétique. Actions concrète de l’audit énergie : 1- le circuit de froid : Les machines frigorifiques sont décrites comme énergivores car elles consomment énormément d’énergie, ceci est dû aux compresseurs du fluides réfrigérant qui ont un rendement ne dépassant pas 9 à 11%. Par suite, une quantité de froid économisé se traduit par dix fois cette quantité en énergie consommé. Pour ce faire on essaye lors de l’analyse de réduire la pression dans le compresseur en essayant de baisser la température dans le condenseur et en augmentant la surface des évaporateurs. 2- l’air comprimé : Les compresseurs d’air eux aussi ont un rendement qui ne dépasse pas 10% d’où l’intérêt d’exploiter toutes les sources d’économie liées au circuit d’air comprimé, parmi celles-ci l’analyse de l’architecture du réseau (bouclé ou en antenne, les point bas et les purgeurs…), l’adéquation des pressions de consigne avec les pressions de service, la température de l’air aspiré et sa qualité et aussi les fuites d’air dans le réseau qui sont souvent très pénalisantes. 3- l’optimisation de la puissance souscrite : Dans un premier temps, on choisit une année de référence représentative d’une marche normale de l’usine afin d’exploiter l’historique des consommations relevées essentiellement dans les factures. Ces données vont permettre d’évaluer la puissance active qui serait disponible si on améliore au maximum le facteur de puissance. Ainsi, l’installation de batterie de compensation permettra de réduire l’appel de puissance et par suite réduire la redevance de puissance souscrite. 4- la qualité du réseau électrique Un réseau pollué par des harmoniques ou bien des flickers génère des pertes et perturbations importantes qui s’avèrent néfastes pour la marche de l’usine. D’où l’importance d’une analyse approfondie du réseau, cette analyse nécessite l’installation d’un analyseur de réseau au secondaire du poste de livraison. La confrontation des enregistrements avec la norme permet de juger de la qualité du réseau. 5- l’analyse des chaudières D’abord la combustion, l’analyseur des fumées renseigne sur l’excès d’air et le rendement de la combustion, de là un réglage correct permet déjà d’économiser de l’énergie. Aussi l’analyse du réseau de vapeur au niveau isolation et fuite sans oublier la bâche alimentaire et le réseau d’eau alimentant la chaudière. Dans toutes ces parties il y a souvent un potentiel d’économie qu’il ne faut pas négliger. Je trouve que ces actions suffisent pour illustrer d’une manière succincte l’audit énergie. 30 | www.enimag.co.cc Knowledge ENIMAG | N°3 Septembre 2009 Comment contribuer à l’économie de l’énergie 1- Essayez de réduire l’utilisation de l’électricité : sa production nécessite beaucoup d’énergie, la plus grande partie de la chaleur étant produite par le charbon, le gaz et par des centrales nucléaires. L’utilisation de chauffe-eau électriques ou du chauffage par convection est extrêmement inefficace. Dans les centrales électriques, 60 pour cent de l’énergie se perd en chaleur résiduelle. Un autre 10 pour cent se perd dans les lignes de transport et les transformateurs avant que l’électricité ne parvienne chez vous. 2- Remplacez les ampoules incandescentes par des lampes fluorescentes compactes (LFC). Les lampes fluorescentes sont quatre fois moins coûteuses en énergie et durent huit fois plus longtemps (8 000 heures au lieu de 1 000 heures) que les ampoules à incandescence. 3- Réfrigérateursaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa Acheter un réfrigérateur à haut rendement qui consomme environ 100 kWh/année, c’est dix fois moins que la moyenne américaine et quatre fois moins que la moyenne européenne. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, la consommation d’énergie des réfrigérateurs les plus efficaces n’est pas liée à leur volume. Le plus efficace des réfrigérateurs de 400 litres actuellement sur le marché, ne consomme que 106kWh/année. Ces réfrigérateurs à haut rendement sont 5 à 15% plus chers à l’achat mais, à l’usage, ils vous permettront de faire d’importantes économies d’argent et d’énergie. En général, ces appareils sont des produits de meilleure qualité qui dureront plus longtemps, nécessiteront moins d’entretien et de réparation et seront moins bruyants. Évitez les réfrigérateurs avec un espace congélateur intégré si vous possédez un congélateur séparé. Ces modèles sont moins efficaces et vous feront perdre de l’espace réfrigéré. 4- Ordinateurs et technologie de l'information aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa Si vous hésitez entre l’achat d’un ordinateur portable et d’un ordinateur de bureau, sachez que le premier consomme cinq fois moins d’électricité que le second. Si vous achetez un ordinateur de bureau, achetez un écran LCD plutôt qu’un vétuste écran cathodique. Activez la fonction « gestion de la consommation d’énergie » de votre ordinateur, l’économiseur d’écran n’économise pas l’électricité. Vérifiez si votre ordinateur supporte la plus récente version de gestion de la consommation d’énergie « Speedstep™ ». 5- Coupez la fonction de mise en veille ("Le pernicieux bouffeur d'énergie") La plupart des appareils électriques modernes consomment de l’électricité même lorsqu’ils sont éteints. Pour les téléviseurs, les magnétoscopes, les télécopieurs, les chaînes HiFi, les écrans d’ordinateurs, les boîtes de jonction et les modems à large bande c’est une moyenne de 40 à 120 kWh/année. Au total, les pertes d’énergie cumulées dans une résidence peuvent atteindre quelques centaines de kWhs/année?, pour absolument rien. 31 | www.enimag.co.cc Knowledge ENIMAG | N°3 Septembre 2009 6- Ne pas utiliser de chauffe-eau électrique pour le chauffage de l'eau ("Chauffez l'eau, pas le ciel!") Un chauffe-eau électrique consomme environ 3 200 kWh/année (moyenne des pays de l’OCDE). De plus, la production de cette électricité dans des centrales au gaz, au charbon ou au nucléaire est inefficace, sans parler du transport jusqu'à chez vous, qui coûte environ 9 600 kWh – de sorte que les 2/3 de l’énergie est perdue avant même de se rendre à votre domicile ! L’utilisation du gaz ou de l’huile pour chauffer l’eau directement réduit la consommation de l’énergie à 3 800 kWh. Un chauffe-eau solaire peut réduire encore cette dépense à 1 900 kWh dans un climat tempéré (et encore plus dans les régions ensoleillées) – ce qui permet d’économiser environ cinq fois l’énergie dépensée par des chauffe-eau électriques. Cependant, n’utilisez pas un chaufffe-eau solaire combiné à un chauffage électrique, car cela serait moins efficace qu’un chauffe-eau au gaz seul – le coût de l’énergie du chauffage électrique inverse les gains réalisés avec l’énergie solaire. Kamal TIJANI Lauréat ENIM 2007 Electromécanique 32| www.enimag.co.cc Knowledge ENIMAG | N°3 Septembre 2009 Analyse vibratoire outil riche d’information !!! Face à l’optimisation des coûts et l’assurance de qualité de la chaîne de production, l’homme de la maintenance est censé de surveiller et maîtriser ‘l’état de santé’ de son installation. L’analyse des vibrations est l’une des techniques de surveillance la plus répandue dans l’industrie, elle a connu beaucoup de développements, grâce au traitement informatique du signal et ainsi qu’un coût relativement accessible des appareils de mesures. Les signaux vibratoires mesurés sur les systèmes électromécaniques sont une source d’information extrêmement riche. Cependant cette richesse se paie au prix d’une complexité de leur analyse car elle est liée aussi à la complexité du mécanisme à diagnostiquer. Actuellement la connaissance de l’effet des défauts sur les signaux vibratoires a facilité un peu cette tache et rendu le diagnostic plus pratique et plus efficace. Dans ce cadre la surveillance permettra le suivi de l’évolution de défaut dans le temps, la préparation et la planification des interventions correctives en les intégrants si possible pendant les arrêts programmés de la production. Le suivi est donc très important pour l’homme de la maintenance désir de plus en plus connaître la nature des anomalies et leur gravité pour prendre sa décision. Il existe deux types de mesure permettant de réaliser la surveillance vibratoire, une mesure off line désignent les systèmes d’acquisition portables (accéléromètre relié à un collecteur) permettent une surveillance périodiques effectuée lors de rondes selon un calendrier. Une mesure on line désignent les systèmes d’acquisition à demeure sur les installations, il s’agit de la télémaintenance qui permet la surveillance continue sur les installations, l’industrie lourde a souvent recours à cette technologie afin d’assurer la sécurité et surveillance vibratoire de son outil de production. La mise en place de la maintenance conditionnelle nécessite d’abord l’identification du parc machine à surveiller, l’initialisation sur site et mise en route du système de surveillance : analyse cinématique des machines, détermination le nombre et l’emplacement des points de mesure et configuration des paramètres à mesurer. Détermination des indicateurs de vibration pour chaque équipement afin de suivre une tendance de son état vibratoire pour chaque ronde effectuée. Exemple d’application : Le premier exemple concerne un réducteur à trois étage, les vitesses d’engrènement de ces trois étages sont respectivement : 3550 Hz, 7100 Hz et 10650 Hz, le réducteur a été mis sous surveillance vibratoire pendant quatre ans afin de suivre l’évolution d’usure de ces engrènements. 33 | www.enimag.co.cc Knowledge ENIMAG | N°3 Septembre 2009 L’analyse spectrale révèle la présence d’un défaut d’engrènement dont la fréquence correspond à la fréquence d’engrènement du troisième étage (10650 Hz), le digramme montre une augmentation croissante associé à cette fréquence depuis le mois février 1998 (date de mise en service) dont la valeur passe de 0,4g à l’arrêt du réducteur (le 12/07/2002 )à 3,5 g. Ce deuxième exemple concerne une pompe horizontale constituée d’un moteur asynchrone, d’un accouplement et d’une pompe centrifuge, la vitesse de rotation de la pompe est de 1500 tr/min. L’arrêt pour inspection montre une très forte usure des profils de denture d’accouplement, que l’analyse spectrale a pu détecter par l’évolution du toutes les harmoniques de la fréquence de rotation. Après le remplacement de l’accouplement le niveau vibratoire a diminué de 9 mm/s à 1,24 mm/s et l’allure du spectre a complètement était atténuée. Les deux exemples montrent également l’aptitude de l’analyse vibratoire d’investigation à détecter de manière précoce l’apparition d’un certain nombre de défaut, c’est un outil beaucoup plus puissant et beaucoup plus complexe qu’une simple lecture de température. Aujourd’hui la surveillance vibratoire est mieux connu et mieux appliquée, elle bénéficié de l’expérience croissante des utilisateurs et de l’évolution continue des performances de l’outil informatique, elle va connaitre un nouvel essor et s’implanter dans les différents secteurs d’industrie. Mounir LAHLIMI Lauréat ENIM 2006 Electromécanique 34 | www.enimag.co.cc Opinion ENIMAG | N°3 Septembre 2009 Etudes supérieures après l’école d’ingénieurs Un outil au service d’une vision1 Mohamed Wail Aaminou ([email protected]) Durant les dix dernières années, l’offre de formations complémentaires s’est multipliée sur le marché marocain et international. Cette offre se propose de répondre à un engouement croissant des ingénieurs et cadres en général pour les études. Plusieurs raisons expliquent cet intérêt, notamment : - Approfondir sa formation de base : Cas des Doctorats, des Masters et Certificats dans la même spécialité de base de l’ingénieur. Complémenter sa formation de base : Un ingénieur avec un parcours technique poursuivant une formation en gestion par exemple Se détacher de la formation de base et se convertir vers d’autres activités : Un ingénieur agronome souhaitant poursuivre un parcours de financier Rechercher de l’emploi à l’étranger : Dans certains pays, notamment en Amérique du Nord, les études sont un préalable recommandé pour trouver un emploi Ceci dit, les raisons énumérées ci-dessus ne justifient que partiellement la décision de se lancer dans des études pour un ingénieur. Les études ne constituent pas une fin en soi, mais plutôt un moyen d’atteindre les macro-objectifs que chaque personne devrait se fixer pour sa vie. Placer les études hors de ce contexte ne permet pas de maximiser le retour d’investissement en temps, efforts et argent placés au cours d’une formation. Ainsi, avant de choisir le type d’études, la première étape pour un ingénieur est de prendre le temps nécessaire pour réfléchir sur : - 1 La définition de sa vision personnelle dans la vie L’identification de ses objectifs dans la vie à court, moyen et long termes. Ces objectifs peuvent être d’ordre professionnel ou purement personnel La définition d’étapes, avec des indicateurs de mesures, pour atteindre ces objectifs. Normalement, les études doivent figurer parmi ces étapes. Le guide des études après l’école d’ingénieurs est téléchargeable sur : http://guideingenieur.canalblog.com 35 | www.enimag.co.cc Clôture ENIMAG | N°3 Septembre 2009 Mot de clôture Jamais deux sans trois! Voici une règle qu’ENIMag a bien respectée. Ce troisième numéro est’ il aussi riche et aussi diversifié que ses deux grands frères ???? Si nous avons accusé un certain retard dans l'édition de ce numéro, c'est bien dû à une carence en termes de participations rédactionnelle. Cela va sans dire que notre cher confrère Mohamed Razik a été révolté par ce constat. Entre autres, notre directeur de publication du mag et chef d'orchestre de la troupe, a eu un tournant heureux dans sa vie. Monsieur Razik est désormais pris en otage, par les liens sacrés du mariage, par une parfaite inconnue du public. The good news is that Razik sera davantage motivé et poussé à fournir encore plus d'effort à ENIMag. Happy life dear friend Razik and one more thing: back off ladies, the man is no longer available :D. Oussama ELKHAMSI Lauréat ENIM 2006 Informatique 36| www.enimag.co.cc