Dossier pédagogique « Communiquer pour résister 1940

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CONCOURS NATIONAL DE LA RESISTANCE
ET DE LA DEPORTATION 2013
Dossier pédagogique
Sources : Journal ADTG
« Communiquer pour résister 1940 – 1945 »
Horaires d’ouverture :
Du Mardi au Vendredi de 9h-12h/ 13h30-17h30
(fermé les 1er et 3ème mercredi matin de chaque mois)
samedi de 9h-12h/ l’après-midi sur RDV pour les groupes
33 Grand’Rue Villenouvelle
82000 Montauban
 05 63 66 03 11
 [email protected]
 www.montauban.com
Centre de documentation en accès libre le mercredi après
midi / le reste du temps sur rendez-vous.
Visites guidées pour les groupes et ateliers pédagogiques
sur réservation
ENTREE LIBRE
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CONCOURS NATIONAL DE LA RESISTANCE
ET DE LA DEPORTATION 2013
SOMMAIRE
 Programmation culturelle et pédagogique du
musée proposée dans le cadre de la préparation au
concours

Carte
 Chronologie
 La Collaboration : propagande et censure
 Censure de la presse
 Convention d’autocensure
 Les expressions du refus




Les graffitis
Les papillons
Les tracts
Les journaux
 Editer clandestinement
 Difficultés d’impression
 Financement et diffusion
 Lexique
 Bibliographie
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CONCOURS NATIONAL DE LA RESISTANCE
ET DE LA DEPORTATION 2013
 Exposition temporaire:
« Imprimeurs clandestins » du 5 février au 2 mars 2013
Exposition des photographies de Robert Doisneau du musée de la Résistance Nationale de Champigny-sur-Marne
Les imprimeurs et toutes les professions du livre ont payé un
lourd tribut à la Résistance : sur 1200 ouvriers du livre
résistant, 400 ont été tués, abattus, décapités, déportés,
fusillés. Il est impossible de chiffrer les pertes subies par ceux
qui ont fait vivre la presse clandestine pendant 4 ans. Il en est
de même pour les « tireurs » à la ronéo, les transporteurs, les
distributeurs. Pourtant, sans eux, jamais la Résistance n’aurait
pu se développer ni entraîner dans l’action des fractions de
plus en plus larges de la société. De quelques centaines de
feuilles ou tracts clandestins en 1940, la presse clandestine
passa à une centaine de grands journaux et à 400 ou 500
cents organes régionaux ou locaux représentant un tirage de
deux millions d’exemplaires.
Visites libres ou guidées sur réservation pour les scolaires Cycle III, collège, lycée
Visites guidées tout public gratuites les mercredis 6,13 et 27 février 2013 à 15h30
Les samedis 16 février et 2 mars 2013 à 10h30

Projection du film documentaire:
« Résister dès le début »le 14 février 2013, Théâtre Olympe de Gouges
ème
4
volet de la série de film européen coproduit par Télé Bruxelles (…) et en collaboration avec le Parlement Européen, la
Commission Européenne (…), la Ville de Montauban Musée de la Résistance et de la Déportation, « Les trous de la
mémoire » réalisé par Patricia Niedzwiecki.
Le film « les trous de la mémoire » se penche sur les
évènements d’avant, pendant et après 1940-1945 qui ont influé
sur le passé familial de plusieurs générations. A la lumière
d’interviews exclusives de personnes rescapées, de Résistantes,
de Résistants et de personnalités politiques contemporaines, la
réalisatrice suit le fil conducteur de ses interrogations sur toutes
les formes d’intolérances. Ce 4 ème volet met également à
l’honneur les combattants, les Résistants du Tarn-et-Garonne. A
l’issue de la projection, un débat pourra être engagé entre les
élèves et un des témoins du film.
Public : Collège, lycée
Information et réservation auprès du musée de la Résistance

Projection du film documentaire au musée :
- « Maréchal nous voilà. La propagande de Vichy » samedi 9 février 2013 à 10h30.
- « Histoire d’un journal et d’un mouvement clandestins », mercredi 20 février à 14h,
samedi 23 février 2013 10h30.
- « L’armée du crime », vendredi 1er mars à 14h.
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Carte de la France
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CONCOURS NATIONAL DE LA RESISTANCE
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 Chronologie
10 avril 1938 :
Plébiscite approuvant le rattachement de l’Autriche à
l’Allemagne
29 septembre 1939 :
Réunion à Munich entre Hitler, Mussolini, Chamberlain et
Daladier. Signature d’un accord imposant à la
Tchécoslovaquie la cession au Reich des territoires des
Sudètes.
6 décembre 1939 :
Signature à Paris d’une déclaration franco-allemande de
bon voisinage.
28 avril 1939 :
Discours de Hitler au Reichstag pour réclamer le
rattachement de Dantzig à l’Allemagne.
1er septembre 1939 :
Invasion de la Pologne par la Wehrmacht et
bombardements Aériens des villes polonaises sans
déclaration de guerre.
3 septembre 1939 :
Déclaration de guerre de l’Angleterre et de la France à
l’Allemagne
17 juin 1940 :
Discours du maréchal Pétain annonçant la fin des
hostilités
18 juin 1940 :
Discours du général de Gaulle depuis la radio anglaise
appelant les français à le rejoindre pour continuer la lutte.
22 juin 1940 :
Signature de la convention d’armistice franco-allemande
2 juillet 1940:
La France coupée en deux zones, le gouvernement
s’installe à Vichy.
10 juillet 1940 :
Les pleins pouvoirs sont donnés au maréchal Pétain. Il
devient le nouveau chef de l’état français.
20 juillet 1940 :
Pierre Laval s’attribue la charge de l’information et de la
radio.
2 août 1940 :
Condamnation à mort par contumace du général de
Gaulle.
21 août 1941 :
Généralisation du système des otages.
3 octobre 1941 :
Le gouvernement de Vichy promulgue la loi portant statut
des Juifs.
7 décembre 1941 :
Attaque de Pearl Habour par les Japonais. Entrée en
guerre des Etats-Unis d’Amérique.
1er février 1942 :
Entrée en vigueur du rationnement des vêtements et des
textiles.
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16-18 juillet 1942 :
Rafles des juifs par la police et la gendarmerie française.
29 décembre 1942 :
Reprise à Radio Londres des émissions Honneur et Patrie
de la France combattante.
22 janvier 1943 :
Grande rafle de Marseille.
30 janvier 1943 :
Création de la Milice française.
4 février 1943 :
Allocution radiodiffusée du général de Gaulle sur la
détermination du peuple français à se libérer par le sang
et par les armes avec le concours des alliés.
16 février 1943 :
Mise en place du Service du Travail Obligatoire (STO)
3 juin 1943 :
Constitution à Alger du Comité Français de Libération
Nationale.
14 juillet 1943 :
Publication aux Editions de Minuit de « l’Honneur des
Poètes »
10 septembre 1943 :
Débarquement des troupes françaises en Corse.
11 novembre 1943 :
Nombreuses manifestations du patriotisme français. A
Oyonnax, les troupes du maquis défilent dans la ville et
fleurissent le monument au morts.
6 janvier 1944 :
Philippe Henriot devient secrétaire d’Etat à l’Information et
à la Propagande.
21 janvier 1944 :
Exécution des 23 francs-tireurs du groupe Manouchian
(l’Affiche rouge)
6 juin 1944 :
Débarquement des Alliés en Normandie.
15 août 1944 :
Débarquement Alliés sur les côtes de Provence.
11 novembre 1944 :
Cérémonie commémorative à Paris en présence du
Général de Gaulle et de Winston Churchill.
30 avril 1945 :
Hitler se suicide dans le bunker de la chancellerie du
Reich à Berlin
8 mai 1945 :
Capitulation allemande, fin de la guerre.
6 août 1945 :
Première bombe atomique sur le Japon à Hiroshima.
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La Collaboration : propagande et censure
Pour tous ceux, qui en 1940 refusent la défaite et l’occupation par les forces
allemandes, s’exprimer apparait tout de suite comme une nécessité. Dans une
France soumise à la censure, la diffusion d’informations constitue un enjeu majeur.
Des hommes et des femmes refusent le découragement et l’inaction. Ils tentent
d’agir dans un premier temps avec la seule arme à leur disposition : la Parole.
Général de Gaulle à la BBC de Londres
Affiche du Maréchal Pétain
Au lendemain du discours du maréchal Pétain et de l’appel du Général De Gaulle,
il est impératif de montrer aux français qu’il existe d’autres voix françaises que
celles de la capitulation. Il est nécessaire d’intervenir pour démasquer les
mensonges et les illusions répandues par les services de propagandes officiels.
De l’été 1940 à 1944, l’Etat français, les occupants allemands et italiens
détiennent le monopole total de la communication et le contrôle complet des
communications (transports terre-air-mer, téléphonie, émissions hertziennes….).
Les lois qu’ils mettent en place, la dureté et la persistance des mesures
répressives contre toutes les formes de communications interdites montrent
l’importance qu’ils attachent au maintien de ce monopole.
Deux organismes administrent cette mainmise de l’information et de la
communication :
 La propaganda Abteilung siège à l’Hôtel Majestic à Paris. Elle est
directement rattachée à Berlin aux services de Goebbels, ministre de la
Propagande du Troisième Reich
 Le secrétariat général de l’information qui dépend directement du chef du
gouvernement français, siège quant à elle, à l’Hôtel de la Paix à Vichy.
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CONCOURS NATIONAL DE LA RESISTANCE
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Les deux institutions contrôlent tout ce qui peut être lu, entendu et vu par la
population. Elles détiennent les sources de l’information et les émetteurs de
l’information :
 Société de presse
 Stations de radio et relais hertziens
 Studios et productions de cinéma.
Elles contrôlent le contenu de l’information : notes et consignes aux journalistes,
censure. Elles ont également la haute main sur les services de diffusion.
Affiche de propagande pour le Service du Travail Obligatoire
Affiche de propagande du Maréchal Pétain,
La censure de la presse :
En septembre 1939, le commissariat général à l’Information est constitué.
L’ensemble des services chargés de la police, administrations, des moyens de
diffusion, dont la presse, est réuni sous l’autorité d’un chef de service de presse et
de censure.
A l’été 1940, le chef de service de la presse française (subordonné du ministre de
l’information Pierre Laval) informe la quarantaine de journalistes convoqués des
orientations souhaitées par le gouvernement de vichy.
En zone occupée, les services allemands mettent en œuvre leur propre
propagande. L’Alsace-Lorraine et la zone interdite sont sous la seule autorité des
services allemands.
En zone sud, le gouvernement de Vichy met progressivement en place des
services de censure à tous les niveaux (local, départemental, régional). Aucune
publication ne peut échapper à la censure. Parfois et souvent au dernier moment,
certains textes de journaux ayant échappés à la vigilance des services, sont
censurés. Lors de la parution des journaux, il n’est pas rare de voir des encarts
laissés en blanc.
Une agence de presse d’Etat est créée en zone sud : l’Office français
d’Information. Peu à peu Vichy élabore des consignes écrites imposées à la
presse.
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CONCOURS NATIONAL DE LA RESISTANCE
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Les journaux ne doivent pas employer la formule « le gouvernement de
Vichy », il n’y a qu’un gouvernement français. La publication de faits divers mettant
en cause des familles de prisonniers de guerre est interdite.
Il y a de nombreuses consignes sur la mise en page, les intitulés, les choix des
sujets, des caractères typographiques. Tout sujet est contrôlé.
Les autorités allemandes s’engagent dans une politique de plus en plus agressive
à l’égard de Vichy en court-circuitant de nombreuses initiatives du gouvernement.
Les services de Propaganda Abteilung procèdent à une répartition très arbitraire
des stocks de papier. Ce qui va conduire certains à l’arrêt de l’activité des journaux
jugés suspects. Les quotidiens sont obligés de réduire leur parution à 1 ou 2
feuilles en petit format.
Entre 1940 et 1944, la presse écrite française s’effondre. En juillet 1940, 350
journaux paraissent en zone occupée. 5 grands quotidiens cessent
immédiatement de paraitre. D’autres décident de s’installer en zone sud. En 1940,
il n’existe plus qu’une quarantaine de journaux et périodiques en zone occupée.
Quelques grands quotidiens de la presse régionale comme La Dépêche de
Toulouse et Le progrès de Lyon parviennent à conserver leur lectorat en 19401941.
Après le retour de Pierre Laval au gouvernement en avril 1942, puis l’occupation
de la zone libre par les allemands à partir de novembre 1942, la censure est
impitoyable avec un point culminant en septembre 1944.
Le 11 novembre 1942, les troupes allemandes entre dans Montauban. A 15
heures, un sous-officier allemand et deux hommes de la Wehmarcht se présentent
au bureau de l’Inspecteur des Télécommunications et lui donnent l’ordre d’établir
pour 15 heures un circuit avec Agen et un autre avec Toulouse. Ils demandent
également que soit mis en place 50 lignes de téléphones au profit des troupes
d’occupation et de leurs services, au détriment de 150 abonnés des
télécommunications.
Toute activité de diffusion de l’information ou d’expression de la pensée qui
n’accepte ni les directives ni le contrôle ainsi imposés est proscrite. Les
bibliothèques, les rayons de libraires et les catalogues d’éditeurs sont expurgés
des œuvres et des auteurs mis à l’index. Il s’agit de la liste Bernhard à l’été 1940
puis de la liste Otto en octobre 1940.
La liste Bernhard dresse une liste d’ouvrages interdits : 143 titres à caractères
politiques dits antiallemands, antinazis mais surtout écris par des auteurs juifs.
700.000 volumes sont saisis avant la fin du mois d’août 1940.
Le 30 août 1940, 4 manuels d’histoire contenant des propos qui « tournent en
ridicule le peuple allemand » sont saisis.
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CONCOURS NATIONAL DE LA RESISTANCE
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La liste Otto :
Durant les journées du 27 au 31 août 1940, plus de 700.000 livres sont confisqués
par les « Feldkommandantur » et les sections de la gendarmerie secrète les
« Geheime Feldpolizei », aidées par la police française, dans les librairies, les
maisons d’édition et les bibliothèques de la zone Nord. Tous ces livres seront
pilonnés.
Ils appartiennent à la liste Otto. Il s’agit d’une liste de 1060 titres comprenant tous
les écrits des opposants allemands émigrés (Stefan Zweig, Max Jacob, Joseph
Kessel..), des livres d’auteurs juifs, des ouvrages hostiles au Duce, des ouvrages
marxistes mais aussi en raison du pacte germano-soviétique des ouvrages
staliniens. Cette liste ne cesse de s’allonger.
En 1943, la liste Otto comporte un ensemble de 6 à 8000 titres dont 934 titres de
76 auteurs ainsi qu’une liste de 739 écrivains juifs de langue française dont la
totalité des œuvres sont interdites.
Gallimard est la maison d’édition qui a le plus de titres interdits sur la liste Otto.
Des universitaires comme Marc Bloch et des hommes politiques comme Léon
Blum, des écrivains comme Tristan Bernard sont dépossédés de leurs archives et
de leurs ouvrages.
Les bibliothèques des départements du Nord-Pas-de-Calais sont contraintes
d’appliquer la liste du Commandement militaire de Bruxelles, intitulée « Contre
l’excitation à la haine et au désordre ». Elle répertorie plus de 1500 titres dont
1200 en langue française : ouvrages de patriotes ou de nationalistes français,
d’auteurs juifs et d’émigrés allemands.
La convention d’autocensure :
Une convention d’autocensure est signée le 28 septembre 1940 par le président
du syndicat des éditeurs René Philippon. Dans cette dernière, il est précisé :
« les éditeurs sont libre de publier ce qu’ils veulent à condition de ne rien
publier qui puisse nuire aux intérêts allemands ».
Les éditeurs français sont donc tenus de remettre à la Propaganda Staffel (la
section des publications) deux exemplaires comme exemplaires d’archives de
toutes leurs nouveautés et réimpressions.
Certaines maisons d’éditions sont aryanisées :
Les éditions Calmann-Lévy deviennent les éditions Balzac ; les Editions Ferenzi
deviennent les Editions du livre moderne et les Editions Denoël, les Nouvelles
Editions Françaises.
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CONCOURS NATIONAL DE LA RESISTANCE
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Liste Otto (suite)
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Dès l’automne 1940, on constate un peu partout l’apparition de graffitis sur les
murs, les routes et de tracts. Les résistants trouvent les moyens les plus simples
pour communiquer. La priorité est de dénoncer ce qui est dit et écrit par la
propagande officielle et tous les médias sous leur tutelle qui la relaient. Il s’agit de
faire savoir et de faire réagir.
Les tracts ont eu très vite un franc succès. Facile à faire, à distribuer, certains sont
expédiés anonymement par la poste et à charge des destinataires de les
reproduire pour les diffuser à deux ou trois exemplaires. Le lecteur est libre de
décider s’il devient le maillon d’une chaîne.
Tracts et journaux sont glissés la nuit sous les portes, éparpillés dans les lieux
passants ou distribués à la sauvette à la sortie des usines ou dans les files
d’attente qui s’étirent à la porte des commerçants…. Les livres sont distribués de
la même façon ou expédiés clandestinement à l’étranger pour attester la
permanence de la culture française…… La Résistance prend parole.
Tract de propagande anti-communiste recouvert par un V de la Victoire et la croix de la France Libre.
Si aucune initiative clandestine n’avait été prise en France même, les seuls
moyens de contrebattre cette propagande, de contredire ces idéologies et plus
généralement d’informer, auraient été les tracts parachutés ici ou là, de temps à
autre, par la Royal air force et l’US. Air Force et surtout les émissions diffusées
depuis l’étranger, par la radio suisse, la radio britannique et la radio soviétique.
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Les expressions du refus
Marquer et écrire son désaccord
Pour faire entendre une autre voix et montrer leur désaccord, les résistants
s’adressent directement à la population. Ils vont essayer de réveiller les
consciences, insuffler du courage, contrer la désinformation et les manipulations
de l’occupant et du gouvernement de Vichy. Partout y compris dans les camps
d’internements et les prisons, il s’agit de faire entendre une parole libre, qui
dénonce les mensonges et veut dire la vérité pour convaincre et rallier la
population à la Résistance. Graffiti, papillons, tracts, journaux et livres clandestins,
radio, chants… sont autant de moyens pour faire entendre leurs voix face à
l’arbitraire et à la terreur.
Les graffitis :
Le premier geste de contestation, évident, consiste à barbouiller, à lacérer les
affiches de propagande. Ces pratiques sont tellement importantes que dès le mois
de juillet 1940, les services de propagande allemands accompagnent leurs
affiches d’un bandeau menaçant « l’altération de la présente affiche sera
considéré comme un acte de sabotage et punie de peines les plus sévères ».
La destruction partielle ou totale n’est par la seule forme d’altération pratiquée.
Partout sur les murs fleurissent sur les affiches officielles, des signes qui signifient
que les tentatives d’intimidation ne prennent pas. Les lieux d’affichages de Vichy
sont régulièrement couverts de croix gammées ou de mots comme « vendus » ou
« traitre ».. Les portraits de maréchal se trouvent affublés d’une moustache à la
«Hitler ».
Il arrive aussi que les avis d’exécutions se couvrent d’inscriptions anonymes
d’hommages aux résistants et otages exécutés. Parfois même des bouquets sont
déposés au pied des affiches.
Ces inscriptions témoignent de la naissance de la résistance. En décembre 1940,
la campagne des « V » (comme signe de ralliement de tous ceux qui refusent
l’autorité de l’occupant nazi) est lancée sur les ondes de la BBC. La police
française recensera plus de 500 000 inscriptions, en 1941, rien que pour la région
parisienne.
Aucune affiche illustrée n’est éditée pour des raisons évidentes de sécurité. Mais
les slogans de la Résistance passent par des médias tout aussi efficaces :
l’inscription murale et surtout le papillon.
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CONCOURS NATIONAL DE LA RESISTANCE
ET DE LA DEPORTATION 2013
Les papillons :
De 1940 à 1944, à de rares exceptions près, la Résistance ne peut pas produire
d’affiches dans leur forme classique tant pour des raisons de moyens que pour les
risques encourus par ceux qui doivent les transporter ou les placarder
Manuscrits, dactylographiés, dessinés, imprimés au tampon, ronéotypés ou bien
de facture professionnelle, jusqu’aux autocollants en couleurs, les papillons
connaissent tous les procédés de fabrication. Ils peuvent être glissés partout et les
faire apparaître dans les casernes de l’occupant avec des textes en allemand
appelant à cesser le combat.
Tract réalisé par des Résistants.
Papillon lancé par les Alliés.
Papillon avec le V de la victoire et la Croix
de Lorraine de la France Libre.
Du format d’une vignette, sa fabrication est rapide et simple. Il est réalisé sur des
formats courants déjà existants comme des étiquettes d’écolier. Il s’agit
majoritairement de l’œuvre d’organisations de jeunesse de la Résistance pour les
appels à célébrer des fêtes patriotiques ou inciter les requis au Service du Travail
Obligatoire (STO) à gagner les maquis.
Peu encombrant, le papillon est transporté, réparti entre diffuseurs et apposé
rapidement et discrètement. Un coup de langue sur le verso souvent préencollé se
colle sur n’importe quel support.
En dessin, une phrase, un signe sur fond de trois couleurs nationales, un sigle, un
signature…. Il porte l’essentiel d’un message rapidement lu, compréhensible et
vite mémorisé. De plus, il est facile à disperser dans une rue au gré du vent, le
long d’une route, dans un casier, un livre de bibliothèque…
Les tracts :
Au tout début, personne ne pense à éditer un journal, tout au plus, il est question
de diffuser une feuille d’information « un papier qui parlera plus directement au
cœur du Français moyen »…
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CONCOURS NATIONAL DE LA RESISTANCE
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Le tract politique (texte rédigé sur un support papier distribué à la sauvette à des
passants) est un mode de communication très ancien, répandu et populaire en
France.. Les résistants vont employer massivement ce moyen de communication
pour diffuser leurs idées.
Les tracts clandestins répondent aux mêmes caractéristiques de fabrication que
les papillons et les journaux : du fait main en quelques exemplaires ; à la
ronéotype en allant à l’imprimé typographique en plusieurs milliers d’exemplaires ;
recto ou verso ; illustré ou non. Ils peuvent être confectionnés en France par des
résistants ou à l’extérieur en France Libre ou par les services alliés.
Les tracts n’ont pas de périodicité, ils répondent à un évènement, à une question.
Mais contrairement aux papillons, les tracts développent, argumentent une
information, une idée. Mais une seule idée pour faciliter la compréhension du
message. Il peut être le fruit d’une initiative nationale et reproduit en des milliers
d’exemplaires.
Tract manuel trouvé à Montauban
Tract parachuté par les Alliés
Les autorités essayent de faire peur en publiant des annonces, tel celle du 18
décembre 1942 :
« Quiconque aura confectionné ou distribué des tracts sans y être autorisé, sera
puni de la peine de travaux forcés ou de celle de l’emprisonnement »…
Tract ronéotypé
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Tract de Libération de 1943
Conseils à ceux qui doivent partir
pour l’Allemagne.
Sabotez :
Vous partez contraints et forcés pour
l’Allemagne. Il vous a été impossible
d’échapper à la déportation et vous vous en
allez la rage au cœur.
Sachez du moins que vous pouvez accomplir
en territoire ennemi un travail utile et faire
acte de patriote. Pour cela, sabotez. Sabotez la
machine de guerre allemande. Sabotez le
travail dans les usines. Sabotez le matériel qui
est mis à votre disposition. Sachez par
exemple qu’un peu de poudre à nettoyer
(genre Nab) dans une boite de graissage suffit
à détériorer une machine. Sachez qu’un peu
de sucre dans un réservoir ou un bidon
d’essence paralyse un moteur.
Mais vous pouvez aussi sabotez ailleurs que
l’usine, dans les administrations par exemple
trompez-vous dans les écritures, indiquez sur
les lettres de voitures ou les étiquettes des
wagons de fausses destinations. Ingéniezvous, en toute occasion, à paralyser la
machine hitlérienne à laquelle on veut vous
atteler comme de simples forçats.
Groupez-vous :
Groupez-vous. Suivez l’exemple des
prisonniers et des premiers ouvriers de la
relève. L’union entre vous fera, le moment
venu, votre force.
Renseignez-vous et transmettez ces
renseignements par des voies sûres. Ecrivez à
vos camarades qui sont restés en France.
Faites leurs passer des messages. La
Résistance Française sur le front intérieur ne
vous oublie pas. Ne l’oubliez pas vousmêmes.
Méfiez-vous :
Et surtout soyez prudents. Ne vous
liez qu’avec des gens sûrs. Il y va de votre
sécurité personnelle. Ouvrez vos oreilles mais
taisez-vous si vous n’êtes pas certains que vos
propos ne seront pas rapportés à l’ennemi.
LIBERATION
Tract du réseau de résistance »Libération » trouvé à Montauban en 1943
Tract des Forces Unis des Jeunesse Patriotiques trouvé à Montauban en 1944
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CONCOURS NATIONAL DE LA RESISTANCE
ET DE LA DEPORTATION 2013
Les tracts distribués à la sauvette appellent à manifester lors des grandes dates
commémoratives, telles que le 14 juillet ou le 11 novembre.
Il est important de rappeler qu’à cette époque, il
est formellement interdit de se réunir à plus de 3
personnes dans les lieux publics.
Tract du Parti Communiste Français, région de Tarn-et-Garonne
Tract d’appel à manifester pour le 14 juillet 1943
Tract tombé sur Paris le 5 août 1940 , recopié et distribué :
« Si l’on ne se bat plus en France, la guerre n’est pas terminée, elle
continue et plus que jamais il faut que chacun contribue à l’écrasement total et
final des troupes Allemandes.
Vos chefs militaires, n’ont pas été comptables à aucun moment. Ils ont voulu se
battre, mais ont laissé envahir la France.
Il importe que les Français se ressaisissent et montrent à l’envahisseur qu’il
existe encore des hommes et des femmes qui n’acceptent a aucun prix, d’être
soumis à Hitler.
Faites confiance à l’Angleterre. Dans la lutte engagée, chaque jour,
méthodiquement la R.A.F bombarde les villes Allemandes. Chaque jour, la
population Allemande apprend à ses dépends à connaître les horreurs de la guerre
et des bombardements aériens.
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CONCOURS NATIONAL DE LA RESISTANCE
ET DE LA DEPORTATION 2013
Ceux qui ont commis les massacres sur les routes de France, des lâches
bombardements d’Etampes, de Montargis, d’Issoudun, de Montreuil, de Sully,
de Tours et de combien d’autres villes, là des milliers de femmes et d’enfants ont
été lâchement assassinés – Ceux là applaudissent les raides d’aviation anglaise.
Œil pour œil, dent pour dent c’est là un principe qui fera réfléchir Hitler et
son peuple. Paris qui regorge de troupes Allemandes n’est plus une ville ouverte,
ni libre. Paris sera bombardé comme toutes les villes de France, là, où les troupes
allemandes se trouvent concentrés la R.AF. fera son devoir.
Français ! Évitez de vous tenir aux alentours des casernes ou des
campements allemands, vous paralysez l’action de l’aviation anglaise. Evitez de
prendre les trains de matériel et de munitions. Nuit et jour à toutes les minutes, les
voies peuvent sauter ou être bombardées, des parachutistes arrivent en France
chaque jour.
Voyez leur travail a commencé. Dans de nombreuses régions des lignes
téléphoniques ont été coupées, du matériel détruit. D’ici peu de temps, ces
éléments de destruction finiront de se développer er assureront le sabotage des
bases Allemandes en France.
Français ne gênez pas leur action. Chaque échec sera une victoire et
n’oubliez pas que la Paix n’est pas signée. Cherchons les moyens de rétablir la
position des Alliés […] La France a de nouveau repris les armes commandé par le
général de Gaule. Après 60 jours de lutte acharnée, Churchill vient de prendre des
mesures dangereuses pour l’Allemagne d’accord avec le Président Roosevelt, qui
a juré de débarrasser la France sur toute sa surface.
Nous occuperons la cote de Bayonne à Calais aussitôt l’apparition d’avions
géants.
Nous vous prions de préparer des vivres et des boissons et des gagner les
abris pendant le recul des Allemands.
Dans 90 jours les drapeaux alliés flotteront sur toutes les villes de France…
Surtout faites confiance à l’Angleterre.
Aujourd’hui : ya
Demain : Yes
Dans 90 jours : oui »
Lance tracts artisanal
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CONCOURS NATIONAL DE LA RESISTANCE
ET DE LA DEPORTATION 2013
Le plus souvent, les tracts sont d’initiatives locales, le fait de petits groupes. Ils
répondent au plus près de l’évènement en apportant les réponses aux populations
concernées. Comme les papillons et à la différence des journaux, ils peuvent ne
pas être signés. Dans la majorité des cas, ils portent une signature
de groupes affiliés ou à partir de 1942, par plusieurs groupements de la
Résistance. Ils réagissent dans l’union à un évènement, à un problème comme les
textes du Comité d’action contre la Déportation, les appels et instructions des
comités locaux et départementaux de la Libération (CLL ou CDL) à la population
après le débarquement du 6 juin 1944 en Normandie.
Tract pour les « collabos » leur rappelant qu’ils sont
connus des mouvements de Résistance
Tract pour dénoncer les crimes perpétués par la Gestapo
Pendant les quatre années d’occupation, le nombre de tracts produits et diffusés
peut se monter à plusieurs dizaines de millions d’exemplaires.
Les journaux :
Commencer petit pour devenir grand, la presse clandestine se développe, prend
son essor jusqu’à l’édition de véritables livres.
Les premiers journaux sont bien modestes. Ils se distinguent des tracts
notamment par l’existence d’un titre qui s’apparente à une proclamation ou un
programme. : « Résister ; Libération ; Franc Tireur ; Liberté, L’Homme libre,
Défense de la France, Combat… ». D’autres s’appuient sur des faits historiques :
« Valmy », qui fait référence à la bataille gagnée par les Français contre les
Austro-prussiens. « Franc-tireur » rappelle les volontaires qui se sont opposés
aux armées allemandes durant la guerre de 1870-1871. Certains journaux d’avantguerre sont passés dans la clandestinité (L’Humanité, La vie ouvrière…) et leur
existence même est un défi lancé à l’Occupant et à l’Etat français.
Les résistants disposent de très peu de moyens de départ. Ils ne sont pas
préparés à la fabrication clandestine d’un journal. Tout manque, le papier, le
matériel d’impression (encre) ou les outils pour composer.
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CONCOURS NATIONAL DE LA RESISTANCE
ET DE LA DEPORTATION 2013
Les occupants contingentent la distribution du papier, surveille l’achat de matériel
d’imprimerie. De ce fait, de nombreux matériels sont volés dans les
administrations (machine à écrire, tampons, papier administratif, papier….). Les
résistants peuvent bénéficier parfois de la bienveillance d’un entrepreneur qui
détourne une partie d’une commande légale. Ce qui suppose la compréhension et
le silence des employés y compris et surtout celle du comptable.
Les difficultés matériels restent compliqués durant toute la période car la
surveillance étroite de la police s’ajoute à la pénurie généralisée. L’année 1942
apporte un peu d’espoir puisque Londres envoie des financements pour l’achat
des machines d’imprimerie et tout le matériel nécessaire à la création d’un journal.
Casse d’imprimerie avec deux clichés (photogravure)
de l’imprimerie Lormand de Montauban
Matériel d’imprimerie (encre et rouleau) et imprimerie
d’enfant pour la fabrication de tracts et journaux
Ronéo de marque Gestener
Fabriquer clandestinement un journal suppose de pouvoir disposer d’une ou de
plusieurs imprimeries en fonction de l’importance des tirages. Le recours à des
imprimeurs professionnels exige que l’impression des journaux se fasse en
parallèle avec une activité au grand jour. Le plus souvent l’impression se fait le
soir, une fois l’entreprise fermée et en fin de semaine par le patron seul ou avec la
participation de quelques ouvriers.
Il faut avant tout se montrer discret ou pouvoir justifier la poursuite du
fonctionnement des machines auprès du voisinage, pas forcément bien
intentionné.
A Montauban, le patron de l’’imprimerie Busson et son fils installèrent certaines
machines dans les sous-sols de l’imprimerie afin d’assourdir le bruit des machines.
A l’imprimerie Lormand, il leur arrivait d’imprimer en plein jour des journaux
clandestins, ce qui valu à Elie Lormand une grosse frayeur. Un jour, il reçut la
visite des autorités dans son imprimerie. L’officier tout en discutant, se tenait à
côté de la machine qui imprimait un des journaux clandestins. Elie Lormand dû
détourner l’attention de son « invité » pour laisser le temps à ses employés de
changer le tirage.
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CONCOURS NATIONAL DE LA RESISTANCE
ET DE LA DEPORTATION 2013
Avec cette suspicion permanente, il fallait trouver de bonnes cachettes pour
camoufler le matériel, qui parfois se trouve être sous le nez des allemands ou des
miliciens.
Dans
une
usine
d’Aubervilliers travaillant pour
les Allemands, une des
machines d’imprimerie du
mouvement de Résistance
« Défense de la France »
camouflée sous des caisses
d’expédition que l’on soulevait
pour imprimer les journaux
clandestins
et que l’on
rabaissait à la moindre alerte.
La grande majorité des mouvements de résistance s’organise autour de journaux
clandestins comme « Défense de la France ».
En 1941, on dénombre plus d’un millier de titres du nord au sud. Certains
éphémères (2 à 3 numéros), d’autres atteignent des tirages impressionnants :
450.000 pour Défense de la France.
Grâce au financement de Marcel Lebon, le mouvement clandestin achète une
machine d’imprimerie qui est installée dans les sous-sols de la Sorbonne à Paris
par Hélène Mordkovitch qui en a les clés. Elle a été recrutée par Philippe Viannay,
le chef du réseau.
Pour pouvoir travailler les résistants doivent se débrouiller avec les moyens du
bord. Les premiers journaux sont réalisés à la main ou tapés à la machine à écrire,
puis tirés sur des ronéos qui ne garantissent que quelques centaines
d’exemplaires lisibles. Les mieux équipés peuvent tirer quelques milliers
d’exemplaires d’une feuille imprimée recto-verso.
Partout il faut surmonter de grandes difficultés, pratiquement identiques de
l’impression à la diffusion en passant par la rédaction. En zone nord, l’un des
premiers journaux (octobre 1940) est Pantagruel. Il est dû à Raymond Deiss
(décapité dans la prison de Cologne en août 1943). Au moment où toute l’équipe
est arrêtée (août 1941) le tirage atteint 10.000 exemplaires.
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CONCOURS NATIONAL DE LA RESISTANCE
ET DE LA DEPORTATION 2013
Automne 1940, Raymond Burgard publie le journal « Valmy ». Fabriqué à la base
sur une imprimerie d’enfant à 50 exemplaires, il sera tapé à la machine. Le 6 ème
numéro est édité à 500 exemplaires avec un stencil (pochoir). Le numéro du 14
juillet 1941 est imprimé dans une vraie imprimerie. Raymond Burgard sera
décapité à Cologne au printemps 1944.
« Puis on s’est dit un tract, c’est pas suffisant, on en avait distribué, on en a
fait d’autres contre l’occupant on était en zone sud, mais pour expliquer aux
gens :
« Attention ! La zone sud ça ne veut pas dire la zone libre, puisqu’il y a des
gens arrêtés, puisqu’on a des camps de regroupement ! » . En plus, il y avait
des centres de détention différents qui étaient des forteresses, où il y avait le
personnel politique français de la troisième République, socialiste ou radical
ou franc-maçon, des gens comme Daladier, comme Blum ! Il y avait des
procès en cours. Donc on avait matière pour expliquer aux français :
« Attention ! Vous croyez que le Maréchal Pétain vous protège, la légende qui
veut que De Gaulle soit l’épée et Pétain le bouclier, c’est pas vrai ! La preuve,
regardez ce qui se passe ! »
On commençait à faire ça. Puis on a décidé qu’il fallait faire un journal, et ça a
été ce petit journal ! On l’a mijoté pendant le printemps 41, au mois de juin,
notre premier numéro s’est appelé Libération parce que pour nous ça voulait
dire à la fois : chasser les Allemands puis retrouver la liberté républicaine, la
démocratie.
Extraits du témoignage audiovisuel de Lucie Aubrac au CHRD, septembre 1996
Le travail des imprimeurs et des résistants ne se limitent pas à l’impression d’un
journal clandestin. Il faut aussi fabriquer de nombreux faux-papiers pour tromper
les policiers mais également protéger les résistants, les étrangers réfugiés, les
juifs et à partir de 1943, les réfractaires au Service du Travail Obligatoire (S.T.O).
La demande de faux papiers était considérable et la plupart des mouvements de
résistance sont amenés à créer « un service de faux papiers » ou sont alimentés
par une de ces centrales. La cellule du mouvement Libération de Pierre Kahnfarelle est industrielle. Elle sert pour les Mouvements Unis de la Résistance (MUR)
et le Mouvement de Libération Nationale (MLN). Elle peut produire chaque jour 3
ou 4 trousses dont chacune permet d’établir 50 identités.
Sous l’Occupation, la carte d’identité n’est pas qu’une partie des faux papiers
demandés. Pour pouvoir circuler et survivre en tant que résistant, il faut en plus de
faux laissez-passer ou ausweis, voir des cartes de rationnement…..
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CONCOURS NATIONAL DE LA RESISTANCE
ET DE LA DEPORTATION 2013
A Montauban, Marie-Rose Gineste et Mademoiselle Colombani, assure
conjointement la responsabilité départementale du journal Témoignage Chrétien.
Elles organisent la diffusion dans les boîtes aux lettres de Montauban puis
approvisionnent les diffuseurs de Castelsarrasin et de Moissac. En 1943, MarieRose Gineste devient responsable du mouvement Combat jusqu’à la création des
Mouvements Unis de la Résistance (M.U.R). Via ces nouveaux engagement et
aidée par certains collègues et amis juifs, le 64 faubourg du Moustier devient alors
un de ses terrains d’intervention de résistance civile (faux papiers, cartes et tickets
d’alimentation).
Elle sera en relation direct avec André Etcheverlepo qui participe à l’organisation
des mouvements de résistance comme Témoignage Chrétien et Combat et assure
la diffusion de leurs journaux clandestins.
Emetteur radio
Marie-Rose Gineste assure la diffusion de
journaux clandestins, cache des résistants
et participera à la diffusion de la lettre de
Monseigneur Théas
Simone Schmidt, médecin , diffusera également le
journal Témoignage Chrétien et Libération
En 1943, avec la mise en place du S.T.O, de nombreux jeunes hommes pour y
échapper, essayent d’avoir de faux contrats d’embauche et de fausses attestations
médicales, les déclarant tuberculeux ou avec d’autres maladies. Pour les obtenir, il
faut trouver un médecin complaisant ou résistant.
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CONCOURS NATIONAL DE LA RESISTANCE
ET DE LA DEPORTATION 2013
Editer clandestinement
Difficultés d’impression :
La pénurie de papier est de plus en plus visible à partir de 1943. Le contrôle des
achats de matériels et outils ne rendent pas les choses faciles pour les Résistants.
En 1944, certains éditeurs avant d’accepter un manuscrit demandent à l’auteur s’il
peut fournir le papier nécessaire à l’impression.
1942 : 500 tonnes de papier sont disponibles
1943 : 134 tonnes
1944 : 50 à 100 tonnes de papier.
Pour enrayer, dès le début la production de tracts et publications antivichystes et
antinazis, l’ordonnance du préfet de police du 17 octobre 1940 interdit d’acheter
une ronéo, de l’encre et du papier sans justificatif professionnel.
Le papier contingenté est souvent acheté au marché noir. Il s’agit d’un gros
sacrifice financier . En 1942, le papier coûte 25.000 francs la tonne (3570 €
environ) et en 1944, le prix passe à 60.000 francs (8570 €).
Parfois les imprimeurs prélèvent sur leurs stocks la quantité nécessaire réservée
aux feuilles clandestines. Il arrive aussi que des rames de papier soient
parachutées par Londres.
Pour empêcher les imprimeurs de fabriques de fausses cartes d’identité, les
Allemands interdisent la vente publique de timbre à 13 francs.
Financement et diffusion :
Le financement est le problème majeur en cette période et il est souvent limité aux
cotisations des membres du mouvement.
A partir de 19472, la situation commence à s’améliorer. Les chefs de missions qui
font régulièrement la navette entre la France et Londres, prennent contacts avec
les équipes des journaux. Des containers sont largués par le Bureau Central de
Renseignements et d’Actions (BCRA). Yvon Morandat vole ainsi au secours
financier du journal « Franc-Tireur » et assure les frais d’impression de
« Libération « et « des cahiers de Témoignage Chrétien ».
Le Groupement National de distribution des Journaux et Publications (GNDJP)
fournit aux résistants des fournitures de bureau, assure le transport des
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CONCOURS NATIONAL DE LA RESISTANCE
ET DE LA DEPORTATION 2013
journaux clandestins et fournit à la Résistance des renseignements sur les
déplacements des troupes allemandes Des ausweis de nuit sont établis pour des
résistants avec la complicité de fonctionnaires de la préfecture de police.
La diffusion de la presse est assurée à l’intérieur des locaux des PTT mais aussi
chez des particuliers. La distribution doit se faire dans un temps limité pour se
protéger. Résistants et Cheminots sont mis à contribution. Des valises bourrées de
journaux ou de tracts voyagent via les chemins de fer cachés sous le charbon ou
alors dans des colis pharmaceutiques (comme pour Témoignage Chrétien).
La distribution se fait aussi par le biais de consignes de gare. Les dépôts de
bagages reçoivent des colis d’apparence anodines avec parfois des étiquettes
factices. Plusieurs titres peuvent être diffusés en même temps par le même
réseau.
Pour un maximum de sécurité, les journaux ne sont jamais distribués directement
dans la rue. Les résistants les glissent discrètement dans les boîtes aux lettres.
Les journaux sont gratuits mais les lecteurs peuvent contribuer à sa diffusion ou à
son financement. Quand les résistants reçoivent de l’argent, ils remercient les
donateurs par des codes dans l’édition suivante : « 1500 merci , XY merci ».
Les éditions de minuit :
C’est à l’initiative de trois intellectuels communistes, le philosophe Georges
Politzer, le physicien Jacques Solomon et l’écrivain Decourmanche dit Jacques
Decour, auxquels il faudra ajouter Frédéric Joliot-Curie, Pierre Maucherat et Paul
Langevin (beau-père de Jacques Solomon) qu’est due la parution des premières
feuilles clandestines, l’Université libre.
Ces mêmes intellectuels sont à l’origine d’une entreprise encore plus ambitieuse,
la premier revue de la Résistance : La Pensée libre (n°1 en février 1941).
L’écrivain Pierre de Lescure en liaison avec Jean Bruller dit Vercors est contacté
pour élaborer le deuxième numéro de La Pensée libre Pierre de Lescure a dans
ses tiroirs la nouvelle de Vercors, Le Silence de la Mer. Une descente de la
Gestapo précipite à l’autodafé les autres textes de la revue et les amène à créer
une maison d’édition clandestine : Les Editions de Minuit.
« Le Silence de la Mer » parait en février 1942.
Extrait de Anne Simonin « Les editions de minuit 1942-1955, le devoir d’insoumission »,
IMEC éditions, Paris 1994
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CONCOURS NATIONAL DE LA RESISTANCE
ET DE LA DEPORTATION 2013
L’écoute de la radio :
De Paris à Vichy, deux radios diffusent sur l’ensemble du territoire. Si Radio Paris
est entièrement aux mains de la Propaganda Abteilung, son personnel est
français et rémunéré par l’Etat français. Quant à Radio diffusion nationale
(Radio Vichy), elle est la radio officielle de l’Etat français. Deux chroniqueurs se
distinguent sur les ondes : Jean Hérold Paquis, commentateur militaire et Philippe
Henriot (secrétaire d’Etat à l’Information et à la Propagande à partir de janvier
1944).
La radio est le moyen immédiat pour résister. Face à la prise de contrôle de
l’occupant et de Vichy, les autorités britanniques réagissent. Les émissions
radiophoniques en langue française prennent de l’ampleur après la signature de
l’armistice. Leur durée totale passe de 30 minutes en 1939 à 6 heures en 1944. Il
s’agit essentiellement de programmes d’information en français reprenant les
directives des autorités britanniques et les nouvelles du monde libre. Les
émissions les plus écoutées en France sont diffusées en début de soirée :



A 20h15, des speakers francophones lisent les informations britanniques
traduites en français.
De 20h25 à 20h30, la France libre peut s’exprimer dans le cadre de
l’émission « Honneur et Patrie », à partir du mois d’août 1940. Le général
de Gaulle y intervient à une soixantaine de reprises. Mais le porte-parole
officiel est Maurice Shumann.
A 20h30, commence l’émission « Ici la France » à partir du 19 juin 1940,
qui deviendra « La France parle aux français » à partir du 6 septembre
1940.
Une autre radio, celle de Radio Moscou est entendue mais n’a pas la même
écoute que Radio Londres.
Cependant, l’interdiction formelle assortie de la menace de graves sanctions,
d’écouter les radios « étrangères », le brouillage lancinant des émetteurs
britannique et soviétique et la rareté des postes récepteurs limitent, surtout au
début de l’Occupation, l’audience de ces sources d’information.
Les autorités allemandes et françaises sont conscientes de la menace que
peuvent constituer des radios non contrôlées et ne restent pas inactives.
L’ordonnance allemande datée du 10 mai 1940 stipule que :
« Celui qui écoutera, seul ou avec d’autres personnes, des émissions de TSF non
allemandes ou qui procurera la possibilité d’une audition pareille, sera puni ».
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CONCOURS NATIONAL DE LA RESISTANCE
ET DE LA DEPORTATION 2013
En mars 1941, le poste devient la voix de la France Libre. Elle peut être entendue
dans le monde entier à partir de 1943. Après le débarquement allié en
Afrique du Nord, Radio Alger perd son relais de la propagande pétainiste pour
devenir « Radio France, la radio de la France en guerre », une radio contrôlée par
les Français Libres. Emettant dans toute la France, associant les informations,
interventions politiques et divertissements, Radio Alger est très écoutée à partir de
1943.
Lorsque la bataille d’Angleterre est lancée, les Allemands ordonnent la
confiscation des postes dans le nord de la France où la réception des émissions
britanniques est la plus facile.
L’état français, quant à lui, promulgue une loi du 28 octobre 1940, qui interdit
l’écoute des émissions radiophoniques de la BBC et de tout poste « à propagande
antinationale » sur la voie publique et dans tous les lieux ouverts au public.
L’interdiction suscite la curiosité puis l’envie de savoir fait le reste. Des tracts sont
diffusés par la Royal Air Force invitant la population française à la vigilance et
comptent sur la méfiance supposée des Français vis-à-vis de la propagande
allemande. Les Britanniques et les Français libres tentent de limiter l’influence de
Radio Paris et le slogan : « Radio Paris ment, Radio Paris ment, Radio Paris
est allemand » marquera plus d’un esprit.
Emission française de la
BBC
Tract d’information sur la radio
En février 1944, les Allemands envisagent de supprimer le système d’écoute des
ondes courtes sur les 10 millions de postes estimés en France. Mais faute de
techniciens en nombre suffisant, le projet est abandonné. En mars 1944 , ils
ordonnent la confiscation des postes de radio dans les régions où pourrait avoir
lieu le débarquement allié. Succès très relatif, seule une petite partie des postes
réclamés est remise aux autorités allemandes ou françaises et ces derniers
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CONCOURS NATIONAL DE LA RESISTANCE
ET DE LA DEPORTATION 2013
constatent en général que les postes donnés ne sont plus en état de fonctionner.
Le jour du débarquement, toute la population française
en est informée dans les heures qui suivent par la radio
ou par le bouche-à-oreille qui la relaie très
efficacement.
T.S.F
Le thème du concours de cette année « Communiquer pour résister 19401945 » a la particularité d’aborder un chapitre de l’histoire jusqu’alors peu
connu et peu traité. Ce thème se fait écho des évènements récents de par le
monde qui ont montré l’importance acquise par les nouveaux moyens de
communication dans les luttes contre les régimes d’oppression.
Il permet également de mettre en avant, non pas les moyens utilisés pour la
diffusion des messages mais plutôt la force des messages, la force des
mots qu’ils véhiculent.
A l’heure des nouvelles technologies, des pays sont encore privés du droit
le plus élémentaire, celui de la liberté de parole. Lors des récents
évènements : le printemps arabe, la guerre en Syrie, comme par le passé,
des hommes et des femmes se battent pour que l’on puisse entendre leur
parole.
Souvenez vous du sacrifice de Jan Palach, étudiant Tchécoslovaque qui
s’est immolé par le feu pour protester contre l’invasion de son pays par
l’Union soviétique en août 1968 ; du massacre des étudiants, d’intellectuels
et d’ouvriers chinois de la place Tian’anmen qui le 15 avril 1989 ont été
assassinés pour avoir manifesté contre la corruption du gouvernement et
demandé des réformes politiques et démocratiques.
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CONCOURS NATIONAL DE LA RESISTANCE
ET DE LA DEPORTATION 2013
 Lexique
A.S. :
Armée secrète. Organisation résistante militaire créée dès
1941 par Henry Fresnay, chef du mouvement « Combat »,
en zone non occupée.
B.B.C:
British Broadcasting Corporation. Il s’agit de la radio anglaise
où le général de Gaulle a prononcé de nombreuses
allocutions dont le fameux appel du 18 juin 1940.
C.F.L.N. :
Comité Français de la Libération créé à Londres par le
Général de Gaulle en 1943.
C.N.R. :
Conseil National de la Résistance. Fondé le 27 mai 1943 par
Jean Moulin et par la réunion de différents représentants de
mouvements et réseaux de résistance. Il prendra en charge
la refondation d’une République après la Libération.
Collaboration :
Politique d’entente entre l’occupant nazi et le gouvernement
de Vichy. Des français vont adhérer à cette politique et
participeront à la politique nazie et à sa répression.
France Libre :
Nom désignant l'organisation de résistance extérieure
fondée à Londres par le général de Gaulle à la suite de son
appel du 18 juin 1940.
F.F.I. : :
Les Forces Françaises de l’Intérieur, sont le résultat de la
fusion, au 1er février 1944, des principaux groupements
militaires de la Résistance intérieure française qui s'étaient
constitués dans la France occupée : l'Armée secrète (AS,
gaulliste, regroupant Combat, Libération-Sud, Franc-Tireur),
l'Organisation de résistance de l'armée (ORA, giraudiste) et
les Francs-tireurs et partisans (FTP, communistes), etc.
F.F.L. : :
Forces Françaises Libres. Nom donné aux combattants qui
luttèrent à l’extérieur de la France, sur le territoire anglais mais
également en Afrique. Les FFL sont créées dès l’été 1940 par
le général de Gaulle sur la base d’unités militaires réfugiées en
Angleterre.
Gestapo :
Police secrète d’Etat du parti nazi. Fondée par Goering, elle
fut chargée de lutter contre les opposants internes ou
externes, réels ou supposés, puis contre les résistants de
tous les pays occupés. Instrument politique synonyme de
terreur.
30
CONCOURS NATIONAL DE LA RESISTANCE
ET DE LA DEPORTATION 2013
Maquis :
Lieu situé dans la forêt ou la montagne difficile d’accès ou se
cachent les résistants ou maquisards.
Propagande :
désigne un ensemble d'actions psychologiques influençant la
perception publique des événements, des personnes ou des
enjeux, de façon à endoctriner ou embrigader une population
et la faire agir et penser d'une manière voulue.
Résister :
s’opposer à l’action violente, à la volonté de quelqu’un ou
d’un groupe. Capacité à résister à une épreuve physique
ou moral.
SS :
abréviation de Schutzstaffel. Section de protection de Hitler
puis du régime nazi. Créés en 1925 comme garde
personnelle de Hitler, les SS sont par la suite chargés de la
surveillance des camps de concentration et des pays
occupés par l’Allemagne nazie. Les SS suivent une
formation particulière destinée à développer le goût de la
guerre, de la violence, l’obéissance, le culte du chef et la
haine des opposants au régime nazi. La waffen-SS est la
branche combattante de la SS constituée de volontaires
allemands et étrangers.
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CONCOURS NATIONAL DE LA RESISTANCE
ET DE LA DEPORTATION 2013
Bibliographie
Cette bibliographie indicative est consultable au centre de documentation du musée,
accessible le mercredi de 13h30 à 17h30 et du mardi au samedi matin sur rendez-vous.
Ouvrages généraux

L’Occupation :
Azéma Jean-Pierre, L’occupation expliquée à mon petit-fils, Seuil, 2012.
Amouroux Henri, La grande histoire des Français sous l’Occupation. Le Peuple
réveillé, juin
1940-avril 1942 tome 4, Laffont, 1979.*
Amouroux Henri, La grande histoire des Français sous l’Occupation. Les passions et
les haines, avril-décembre 1942 tome 5, Laffont, 1981.*
Amouroux Henri, La grande histoire des Français sous l’Occupation. L’impitoyable
guerre civile, décembre 1942-décembre 1943 tome 6, Laffont, 1983.*
Burrin Philippe, La France à l’heure allemande 1940-1944, Seuil, 1995.*
Les documents de l’Histoire, Chroniques de la vie des Français sous l’Occupation,
Larousse, 2012.*
Poulain Martine, Livres pillés, lectures surveillées. Les bibliothèques françaises sous
l’Occupation, Gallimard, 2008.*
Ragache Gilles et Jean-Robert, La vie quotidienne des écrivains et des artistes sous
l’Occupation 1940-1944, Hachette, 1988.*
Rousso Henry, Les années noires. Vivre sous l’occupation, Découvertes Gallimard
Histoire,1992.
Wellers Georges, Un juif sous Vichy, Tirésias1991.*

L’imprimerie, la presse, littérature clandestine :
Cahiers de la Résistance, Imprimeurs et éditeurs dans la Résistance, AERI, La
documentation française, 2010.*
Colloque d’Avignon 20-21 juin 1985, La presse clandestine 1940-1944, Conseil
Général du Vaucluse, 1986.*
Guérin Alain, Cent poèmes de la Résistance, Omnibus, 2008.*
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ET DE LA DEPORTATION 2013

La Radio :
Dhordain Roland, Le roman de la Radio, Table Ronde, 1983.*
Luneau Aurélie, Radio Londres 1940-1944. Les voix de la liberté, Perrin, 2005.*

Résistants et Résistance:
Aubrac Lucie, La Résistance expliquée à mes petits-enfants, Seuil, 2000.*
L’Amicale des anciens d’Eysses, Eysses contre Vichy 1940-…, Editions Tirésias,
1992.*
Bessière André; Destination Auschwitz avec Robert Desnos, L’Harmattan, 2012.*
Granet Marie, Les jeunes dans la Résistance. 20 ans en 1940, Editions France Empire,
1981.*
Hochard Cécile, Les cheminots dans la Résistance, Le site du Rail, 2011.*
Histoire de la Résistance, Vercors. La bataille du silence, Editions de Crémille, 1970.*
Le Parti Communiste Français dans la Résistance en Tarn-et-Garonne. Récits,
documents, témoignages, Montauban, 1985.*
Moulin Laure, Jean Moulin, France Loisirs, 1983.*

L’épuration :
Bourdrel Philippe, L’épuration sauvage, Tempus, 2008*
Musée départemental Résistance et Déportation, Les camps de concentration. De la
répression à la production, Toulouse, CG Haute-Garonne.*

Magazines, revues :
Books, Ecrivains et artistes sous l’Occupation, 2011.*
La Lettre de la Fondation de la Résistance, « spécial concours »,; décembre 2012.*
Le Patriote Résistant, « spécial concours », décembre 2012.

Films :
L’Armée des ombres de Jean-Pierre Melville, 1969.
L’Armée du crime de Robert Guédiguian, 2009.
Défense de la France. Histoire d’un journal et d’un mouvement clandestins de Joele
de Effenterre, 2009.
Maréchal, nous voilà? La propagande de Vichy de Jorge AMAT et Denis PESCHANSK,
2008
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CONCOURS NATIONAL DE LA RESISTANCE
ET DE LA DEPORTATION 2013

Sites internet :
Fondation pour la mémoire de la Résistance. http://www.fondationresistance.org
Fondation de la Résistance : www.fondationresistance.org
Musée de la Résistance Nationale. http://www.musee-resistance.com/
Musée de la Résistance Nationale de Champigny sur Marne : www.museeresistance.com
Les dossiers doc tsf :
http://doctsf.com/dossiers/index.php?dos_categorie=H&dos_numero=47&dos_objet_type=
* consultable au centre de documentation du musée de la Résistance et de la Déportation
Crédits photographiques
Source : Archives Départementales de Tarn-et-Garonne (série 1188w84 et 1188w95)
Page de couverture
Page 13 : tract anticommuniste recouvert par le V de la victoire et la Croix de Lorraine
Page 14 : papillon avec les drapeaux alliés et le papillon avec le V et la Croix de Lorrain
Page 16 : tract manuel ; appel du Général Eisenhower ; tract avec sigles
Page 17 : tracts de Libération ; des FUJP et du Comité départemental de la Libération
Page 18 : tracts du PCF ; du 14 juillet par les réseaux réunis ; tract manuscrit
Page 20 : tracts des Mouvements de Résistance et du Pendu
Page 28 : tract
Source : Musée de la Résistance et de la Déportation de Montauban
Page 7
Page 8 : affiche Pétain et photographie De Gaulle
Page 21 : Photographies Ronéo, machine à écrire (prêt pour l’exposition), matériel imprimerie
(prêt du musée national de la Résistance de Champigny y compris le lance-tracts p19)
Page 22 : journaux clandestins
Page 24 : transmetteur
Page 29 : poste radio
source :laintimes.com
Page 8 affiche STO
Source La presse clandestine sous l’Occupation Hitlérienne (1940-1944),CNDP, Dijon1983
Pages 11, 12 : extrait de la liste Otto
Source : Paroles de L’ombre éditions Les Arènes
Page 15 France enchaîné par la Gestapo
Source : Imprimeurs et éditeurs dans la Résistance, AERI, La documentation Française 2010
Page 22 : machine d’imprimerie cachée sous caisse de transport
Source : Arkhéia tome 2-3
Photographie André Etcheverlepo et Marie-Rose Gineste
Source : les dossiers docs Tsf
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