Comment distinguer
un tracker d’un
certificat 100 % ?
Les trackers et les certificats
100 % ont tous les deux pour
objectif de répliquer fidèlement
(àla hausse et à la baisse) l’évo-
lution d’un indice ou d’un panier
de valeurs regroupées autour
d’un secteur ou d’une thémati-
que. Ils se différencient sur cinq
points :
1) les certificats ne sont pas éli-
gibles au PEA contrairement à
bon nombre de trackers ;
2) la liquidité d’un tracker est
assurée par au moins deux
teneurs de marché alors qu’un
seul émetteur se porte contre-
partie sur les certificats ;
3) les trackers donnent droit au
dividende, tout comme la plu-
part des certificats 100 %, qui
n’intègrent aucun effet de levier.
En revanche, les certificats avec
effet de levier ne donnent pas
droit au dividende ;
4) les trackers n’ont pas de date
d’échéance tandis que les certi-
ficats en ont parfois une ;
5) sur le plan fiscal, les trackers
sont assimilés à des OPCVM. La
plus-value est donc imposable
dès le premier euro au taux de
27 % si le montant annuel des
cessions de valeurs mobilières
dépasse 20.000 euros. Pour ce
qui est des certificats, deux cas
sont possibles.Première hypo-
thèse, le produit est conservé
jusqu’à son échéance. La diffé-
rence entre le prix remboursé et
le prix d’acquisition est alors
assujettie à l’impôt sur le revenu
selon le taux d’imposition du
contribuable. Deuxième hypo-
thèse, le certificat est vendu
avant son échéance. Les gains
sont alors taxés à 27 % au-delà
de 20.000 euros de cessions.
Semaine du 16 juin 2007 -Le Journal des Finances
35Les trackers et les certificats
LES PRODUITS DÉRIVÉS
Le Journal des Finances - Semaine du 16 juin 2007
LES PRODUITS DÉRIVÉS
34 Les trackers et les certificats (suite de la page 33)
Utilisez les trackers et les certificats 100%
pour diversifier vos placements
Des produits simples à manier pour répliquer fidèlement un indice, un panier ou un thème d’investissement
Investir sur des zones
géographiques lointaines ou
exotiques, s’intéresser à
l’évolution des matières
premières ou jouer l’ensemble
d’un secteur pour diversifier
ses risques est désormais chose
aisée pour un investisseur
particulier. Grâce aux trackers
et aux certificats de type 100
%, il devient en effet possible
de miser sur une thématique
originale sans avoir à payer des
frais de courtage exorbitants.
Ces produits n’ont rien de
compliqué puisqu’ils se
contentent de répliquer pas à
pas l’évolution d’un indice ou
d’un panier de valeurs.
Attention toutefois, si la
plupart des trackers sont
éligibles au PEA, tel n’est pas
le cas des certificats 100 %.
● Il y a encore une dizaine d’an-
nées, les actionnaires individuels
n’avaient pas vraiment la possi-
bilité d’investir en toute sécurité
sur des places financières ou sur
des thèmes originaux sans payer
des frais de transaction dissua-
sifs. Désormais, les trackers et
les certificats de type 100 % déve-
loppés par les grands intermé-
diaires de la place parisienne per-
mettent d’élargir leur champ
d’intervention et d’acheter un in-
dice, une thématique ou un pa-
nier de valeurs, comme on achète
une action.
Les trackers et certificats
100 % sont très simples à manier
dans la mesure où ils se conten-
tent de répliquer l’évolution du
sous-jacent sur lesquels ils sont
indexés. Contrairement à des
produits dérivés comme les war-
rants, ils n’intègrent aucun effet
de levier. Un tracker sur le
CAC 40 va, par exemple, évoluer
avec la même amplitude, à la
hausse, comme à la baisse, que
l’indice phare de la Bourse de Pa-
ris. L’avantage de ce produit est
qu’il permet à l’investisseur de
caler sa performance sur la place
de Paris en achetant un seul pro-
duit à un prix unitaire modique
(quelques euros seulement) sans
avoir à mettre en portefeuille les
40 valeurs composant l’indice. A
cette grande simplicité s’ajoute
une économie substantielle réali-
sée sur les frais de transaction.
Les trackers et certificats
100 % sont négociables en
Bourse comme des actions avec
des frais de courtage classiques.
Ils ne supportent ni droits d’en-
trée ni droits de sortie.
Les frais de gestion sont infé-
rieurs à ceux des OPCVM classi-
ques (entre 0,15 et 1,25 % du mon-
tant investi), voire parfois
inexistants. Nous avons sélec-
tionné cinq produits originaux
qui permettent de compléter ou
de surpondérer, au choix de l’in-
vestisseur, un portefeuille d’ac-
tions classiques.
Misez sur l’économie brésilienne avec le tracker Lyxor Brazil
● Après plusieurs faux départs, le
Brésil fait à nouveau figure d’el-
dorado pour tous les investisseurs
de la planète. Ce pays a su prendre
les mesures correctives nécessai-
res pour assainir ses finances. La
dette publique, qui approchait
60 % du PIB il y a encore deux ans,
est retombée à 45 % du PIB l’an
dernier. L’inflation glissante sur
douze mois n’est que de 3 %.
Quant à la croissance, elle s’accé-
lère puisque après avoir pro-
gressé de 3,7 % en 2006 le PIB de-
vrait encore augmenter de 4 %
cette année. Les conditions sont
donc réunies pour que les inves-
tisseurs reprennent totalement
confiance et pour que la Bourse
brésilienne accentue ses gains
après avoir déjà bondi de 21 % de-
puis le début de l’année 2007. D’au-
tant que le marché brésilien est
encore très raisonnablement valo-
risé. Les actions capitalisent en
moyenne moins de dix fois les pro-
fits attendus cette année.
L’actionnaire individuel fran-
çais peut très facilement répli-
quer l’indice Ibovespa de la
Bourse brésilienne en achetant
un tracker Lyxor ETF Brazil
émis par Lyxor, une filiale de la
Société Générale (code : RIO ou
FR0010408799). Ce produit, assi-
milé à un FCP, est éligible au PEA.
Il supporte des frais de gestion de
0,65 % et s’achète par unité. Sa va-
leur liquidative est d’un peu
moins de 20 euros.
Comment jouer le potentiel du marché de l’eau
● L’eau douce va devenir un
luxe. Elle ne représente que 3 %
des ressources mondiales et
moins de 0,03 % est directement
consommable.
Parallèlement, les besoins
mondiaux ne cessent d’augmen-
ter. En 1995, ils étaient six fois
plus élevés qu’en 1900. La Ban-
que mondiale estime que la de-
mande pourrait dépasser l’offre
en 2030. Autant dire que les en-
treprises positionnées sur ce
marché sont promises à un bel
avenir. Les investissements dans
le secteur de l’eau, qui représen-
tent 75 milliards de dollars par
an pourraient atteindre 180 mil-
liards en 2025.
La banque ABN-Amro a créé
l’indice Water Stock Total Re-
turn, qui regroupe dix sociétés
dont au moins 60 % du chiffre
d’affaires est en rapport avec
l’eau, qu’il s’agisse de l’exploita-
tion, du traitement, de la distri-
bution, de l’épuration ou du des-
salement. Figurent notamment
dans cet indice des valeurs
comme Suez, Veolia, Northum-
brian Water, Pentair ou encore
Aqua America. Le certificat
Open-End ABN-Amro sur l’eau
(code : 1134N ou FR0010342683)
réplique fidèlement cet indice,
sans effet de levier. Il n’a pas
d’échéance et supporte une com-
mission annuelle de 1,25 %.
Ce produit est éligible au
compte titres (mais pas au PEA)
et peut avoir sa place dans un
contrat d’assurance-vie.
Un outil pour parier sur les synergies de fusion
● BNP Paribas a mis sur le marché
un certificat 100 % très original ré-
pliquant l’évolution d’un panier de
sociétés ayant initié ou été impli-
quées dans une opération de fu-
sion-acquisition susceptible de gé-
nérer d’importantes synergies
d’exploitation. L’exemple de fusion
réussie est celui d’Air France, qui,
en prenant le contrôle de la compa-
gnie néerlandaise KLM, a dépassé
tous ses objectifs et réalisé d’im-
portantes économies. Les statisti-
ques démontrent que, depuis le dé-
but de l’année 2002, les sociétés
ayant réalisé une grosse acquisi-
tion ont en moyenne surperformé
le marché de 12 % pendant l’année
qui a suivi la fusion. Les synergies
de fusion représentent un levier
privilégié pour améliorer la perfor-
mance d’une entreprise. Plutôt que
d’acheter les titres de tous les ac-
quéreurs possibles, l’investisseur
peut jouer le certificat 100 % Syner-
gies de BNP Paribas (code : 3378B
ou NL0000749570) qui se concentre
sur les entreprises dont l’acquisi-
tion s’intègre parfaitement dans la
stratégie de développement d’un
autre groupe, et sur les fusions ré-
pondant à de vraies logiques indus-
trielles (réductions de coûts, re-
cherche d’une taille critique,
acquisition d’une technologie…).
Lors de son émission, le panier
incluait des titres comme Arcelor-
Mittal, Alcatel-Lucent, Falcon-
bridge (fusionné avec Xstrata), Al-
lianz (après le rachat de RAS),
Géophysique (après la reprise de
Veritas) ou encore Axa (qui a inté-
gré Winterthur). Le certificat 100 %
Synergies n’a pas d’échéance. Il est
éligible au compte titres et à l’assu-
rance-vie, mais pas au PEA, et il
supporte une commission annuelle
initiale de 1 %.
Comment
s’intéresser
à l’énergie
nucléaire
● L’énergie constitue sans doute
le principal enjeu économique et
environnemental de ces prochai-
nes années. La flambée des prix du
pétrole et du gaz et les contraintes
fixées par le protocole de Kyoto en
matière d’émissions incitent les
gouvernements à privilégier les
énergies alternatives non polluan-
tes. Parmi celles-ci, le nucléaire se
révèle incontournable. La France
a ainsi conçu un prototype de réac-
teur nucléaire de quatrième géné-
ration susceptible de rentrer en
service en 2020. De nombreux pays
comme le Brésil, la Chine ou l’Inde
ont décidé ou envisagent de recou-
rir à cette technologie.
L’avantage de l’énergie nu-
cléaire est qu’elle est quasi iné-
puisable et qu’elle est sans impact
sur le réchauffement climatique.
BNP Paribas propose un certificat
100 % retraçant l’évolution d’un
panier de dix valeurs internatio-
nales (Alstom, AngloGold, Areva,
Cameco, Duke Energy, EDF,
Energy Ressources, Exelon,
Mitsubishi Heavy Inds, Rio Tinto)
dont l’activité est liée à l’énergie
nucléaire (construction d’équipe-
ments, mines d’uranium, services
dans le domaine du nucléaire).
Chacune a un poids compris entre
5 et 13,33 % dans le panier, le poids
étant révisé deux fois par an. Ce
certificat (code : 2354B ou
NL0000662914) n’est pas éligible
au PEA (il l’est, en revanche, à
l’assurance-vie) et dispose d’une
échéance fixée au 15 janvier 2010.
Il supporte une commission an-
nuelle de 1 %.
LA VALEUR DU PANIER
NUCLEAIRE A ETE MULTIPLIEE
PAR 2,5 EN SEPT ANS
P35-Nucleaire.eps
Base 100 début 2000
*avant déduction des frais de gestion
00 01 02 03 04 05 06
0
50
100
150
200
Certificat Nucléaire*
Euro Stoxx 50
COMPOSITION DU PANIER SYNERGIES A L’EMISSION
P34-Synergie.eps
Titre
Arcelor-Mittal
Alcatel Lucent
FalconBridge Xstrata
Intesa San Paolo
Ras Allianz
Schwarz UCB
Serono Merck
Veritas géophysique
Winthertur Axa
Code Isin
NL0000361947
FR0000130007
GB0031411001
IT0000072819
DE0008404005
DE0007221905
DE0006599905
FR0000120164
FR0000120628
Poids
initial
dans le
panier
11,1 %
11,1 %
11,1 %
11,1 %
11,1 %
11,1 %
11,1 %
11,1 %
11,1 %
Descriptif des valeurs du panier
Premier producteur mondial d’acier
Leader dans les solutions de communication
Gr. minier (charbon, zinc, cuivre et autres métaux)
Un des grands groupes bancaires de la zone euro
Deuxième compagnie d’assurances au monde
Leader mondial en biopharmacie
Groupe international de la pharmacie et de la chimie
Prod. et serv. destinés aux ind. du gaz et du pétrole
Leader mondial de la protection financière
P35-luxe.eps
UN INDICE QUI INTEGRE TOUS LES SEGMENTS DU LUXE
Maroquinerie et mode
Services financiers pour
clientèle fortunée
Equipement domestique
Hôtellerie et casinos
Loisirs et réceptions
Lunettes
Grands magasins
Parfums et cosmétiques
Montres et joaillerie
Prêt-à-porter
Sport
Vins et spiritueux
Répartition de l’indice Merrill Lynch Luxe et art de vivre par sous-secteur au 23 février 2007
8 %
8 %
8 % 14 %
4 %
12 %
8 %
10 %
14 %
2 %
2 %
10 %
P34-Eau.eps
Certificat Open-End ABN-AMRO,
base 100 le 01/07/06
Juillet 06 Juin 07
UNE HAUSSE DE 32 %
EN DOUZE MOIS
90
100
110
120
● Le marché du luxe est en plein es-
sor. Porté par l’afflux de richesse en
provenance des pays producteurs
d’énergie ou de matières premiè-
res, il progresse en moyenne de 8 %
par an, soit plus de deux fois le ni-
veau de la croissance mondiale. Se-
lon le magazine Forbes, il y aurait
désormais près de 1.000 milliardai-
res en dollars sur la planète. Et en-
viron 8,7 millions de particuliers
détiendraient plus de 1 million de
dollars d’actifs financiers. Des chif-
fres qui ne peuvent que progresser
si l’on en juge par le dynamisme de
la croissance dans de nombreux
pays comme la Chine, la Russie ou
l’Inde, ainsi que par la bonne santé
des marchés financiers.
La forte croissance de la clien-
tèle émergente et la démocratisa-
tion de l’appétit de consommation
pour les marques de luxe, notam-
ment chez les jeunes, vont donc do-
per ce marché.
Pour jouer ce thème, Merrill
Lynch a créé un certificat (code :
1008M ou FR0010429738) indexé sur
un indice « luxe et art de vivre »
composé d’une cinquantaine de va-
leurs appartenant à l’univers du
luxe comme LVMH, Bulgari, Tod’s,
mais aussi Porsche, BMW, Puma
ou Polo Ralph Lauren.
Si on établit une rétrospective
depuis 2000, l’indice Merrill Lynch
Luxe et art de vivre aurait surper-
formé de près de 50 % les indice
globaux MSCI World et Euro Stoxx
50. Le certificat réplique totale-
ment, à la hausse comme à la
baisse, la performance de cet in-
dice. Emis à 100 euros le 3 mai
2007, il cote actuellement 101 eu-
ros. Son échéance est fixée au 4
mai 2010 et il ne supporte aucune
commission (les frais étant inté-
grés dans le prix d’achat).
Les valeurs du panier sont équipondérées. Le panier sera révisé deux fois
par an sans modification de sa valeur.
Investissez sur les valeurs du luxe
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