DES PARTENAIRES
POUR UN MONDE
DURABLE
Les actions de BirdLife pour
les hommes et la planète
1
Lidée quil est impossible de dissocier la perte de biodiversité des préoccupations majeures de notre société fait
l’objet d’un consensus de plus en plus large. Nous aurons d‘autant plus de chances d’atteindre des objectifs tels que
la réduction de la pauvreté et l’amélioration de la santé, de la richesse et de la sécurité des générations présentes et
futures que nous accorderons à la biodiversité et aux services éco-systémiques la priorité quils méritent.
Nous n’avons pas atteint l’objectif de réduction signicative de la perte de biodiversité en 2010 et il est peu
probable que la plupart des objectifs mondiaux de réduction de la pauvreté soient respectés d’ici 2015. Des pertes
massives de biodiversité s’avèrent de plus en plus vraisemblables et elles auront des conséquences inévitables sur
le bien-être humain, à moins que nous n’agissions sur leurs causes sous-jacentes.
Il s’agit cependant d’importants dés, qui nont pas de solutions simples. BirdLife International a mené un nombre
d’actions particulièrement conséquentes dans son travail au niveau local, national et international, pour créer des
conditions environnementales propices au développement durable. De par leur travail avec les communautés, les
gouvernements et leur coopération avec divers acteurs-clés dans des zones d’importance biologique mondiale,
les représentants BirdLife démontrent quil est possible de réaliser les changements qui permettront de vivre de
manière durable sur notre planète Terre.
Peter Schei, président de BirdLife Council
Ancien président de WEHAB, président de SBSTTA et chef des délégations norvégiennes à la CITES, à la Convention de Berne, à la CBD, à Ramsar et lors des
négociations sur le Protocole de Carthagène sur la biosécurité
Citation recommandée: BirdLife International (2010) Des Partenaires pour un monde
durable. Les actions de BirdLife pour les hommes et la planète
Rédaction: Nick Langley et David Thomas
Relecture: Boris Barov, Ariel Bruner, Angelo Caserta, John Fanshawe,
Herlinde Herpoel, Maaike Manten, Paul Morling, Rob Munroe, Joanna Phillips,
Rastislav Rybanic, Roger Saord, Alison Statterseld et Don Stewart
Edition: Martin Fowlie et Nick Langley
Traduction française: Elsa Langrene, et la LPO/BirdLife France
Direction de la fabrication: Ade Long
Conception et mise en page: NatureBureau
Impression: Bluepoint Cambridge Ltd on 130gsm Lumisilk, an FSC-certied paper
Publié avec le soutien de
SOMMAIRE
Résumé
1
Introduction
4
Donner à la société civile les moyens d’agir
6
Notre travail avec d’autres secteurs d’activité
10
Vivre en respectant les ressources de la Terre
14
Limpact de la protection de l’environnement
20
2010 – Année internationale des Nations
Unies pour la biodiversité
En plus de célébrer la diversité de la vie sur
Terre, un des thèmes majeurs de l’Année de
la biodiversité est : “la biodiversité pour le
développement et la réduction de la pauvreté.
Ce rapport met en exergue le travail mené dans
le cadre du réseau BirdLife dans le monde entier
en faveur du développement durable et de la
conservation de la biodiversité.
RESUMÉ
La biodiversité est absolument essentielle
pour que nous puissions disposer des
biens et des services sur lesquels reposent
nos vies et nos modes de vie.
Les divers êtres vivants nous apportent de la nourriture,
de l’eau et des combustibles, c’est cette variété qui permet
le recyclage des nutriments et la formation du sol, dont
dépend la production agricole et qui favorise la régulation
de notre climat et du cycle de l’eau. Apprécier la beauté du
monde naturel contribue également à la santé physique et
mentale des individus et à la diversité culturelle mondiale.
Nous vivons une époque de changements
environnementaux rapides.
Le développement bénécie à un grand nombre de gens,
mais le progrès est inégalement réparti et il entraîne des
changements sans précédent pour le climat terrestre, la
biodiversité et les services fournis par la biodiversité et les
écosystèmes.
Ces changements nous aecterons tous.
Les pauvres et les plus vulnérables, ceux qui dépendent le plus
directement de l’environnement, sont souvent les premiers à
ressentir les conséquences de la perte de biodiversité et de la
dégradation de l’environnement. Mais en n de compte, c’est
nous tous que la destruction des ressources naturelles et des
services des écosystèmes menacera.
Pour atteindre l’objectif du développement
durable, il nous faudra changer
profondément notre comportement, notre
mode de vie et nos valeurs.
Nous sommes obligés de reconsidérer nos schémas de
consommation et de repenser le bien-être humain, ce qui
le constitue et ce qui y contribue. Les eorts pour stopper
et inverser l’évolution du climat terrestre, des services
fournis par la biodiversité et les écosystèmes ne peuvent
être dissociés des dés liés à la réduction de la pauvreté,
aux droits humains, à l’équité intra et intergénérationnelle
et aux connexions entre tous ces problèmes.
23
PHOTOS DE GAUCHE A DROITE
Le Festival Mondial des Oiseaux, qui dure un mois et célèbre la
contribution qu’apportent les oiseaux à la culture et au bien-être,
touche des enfants et des adultes qui nentrent pas généralement
en contact avec les associations de protection de la nature.
Le travail de BirdLife auprès des ottilles de pêche et des
organisations de gestion de la pêche permet de réduire les
déchets et d’améliorer les prises tout en préservant les oiseaux
marins et le reste de la biodiversité.
Dans les Samoa, la communauté indigène des Matafaa préserve
et développe les mangroves côtières pour se protéger de
cyclones de plus en plus fréquents en raison du changement
climatique.
RESUME RESUME
La vision du réseau BirdLife, c’est un
monde riche en biodiversité, où l’homme
et la nature vivent en harmonie, dans une
optique d’équité et de durabilité”. En con-
centrant ses eorts sur les oiseaux, les sites et habitats
dont ils dépendent, BirdLife peut à la fois conserver et
restaurer la biodiversité et améliorer la qualité de vie des
individus qui partagent les zones concernées. Les oiseaux
constituent un important sujet fédérateur dans les discus-
sions sur l’environnement et le développement parce
qu’on les trouve presque partout dans le monde, qu’ils
apportent une importante contribution économique
(par exemple, pour la nourriture, le contrôle des espèces
nuisibles et la pollinisation), ils ont une signication cul-
turelle et ils jouent un rôle vital en tant qu’indicateurs de
l’état de santé de l’environnement.
Réseau mondial présent dans plus de 100 pays, doté
d’une structure qui assure la continuité des objectifs
depuis la base locale jusqu’au niveau international, Bird-
Life est dans une position unique pour s’attaquer à bien
des dés que le monde doit relever.
Le présent rapport comprend de nombreux exemples du
travail de l’Alliance BirdLife avec des communautés, des
entreprises et des gouvernements dans le monde entier,
an de montrer comment nous favorisons la création
de réseaux basés sur la société civile, de
partenariats intersectoriels et de modèles
sociaux et économiques qui permettront la tran-
sition de l’humanité vers un avenir durable.
1 : Un réseau d’organisations de la société
civile compétentes, qui entretiennent des
liens tant au niveau local quinternational
et qui luttent pour l’équité dans le monde
entier et entre les générations
La transition vers la durabilité doit naître d’un change-
ment social, doit être coordonnée par des organisations
locales susceptibles de susciter une transformation des
attitudes et comportements partout dans le monde. An
d’aboutir à ce changement nécessairement de grande
ampleur, BirdLife soutient un mouvement de la société ci-
vile investi d’un pouvoir autonome qui lutte pour l’équité,
qui a pleinement conscience de l’importance fondamen-
tale des biens et services que la nature fournit, tout en
reconnaissant la valeur intrinsèque de celle-ci et ses liens
avec les croyances, l’éthique et les traditions profondé-
ment ancrées dans toutes les cultures humaines.
A cette n, BirdLife s’eorce de :
Favoriser l’éclosion et la mise en réseau de groupes locaux
(page 6).
S’assurer que la protection de l’environnement contribue à
la justice sociale, à l’équité et au respect des droits humains
(page 7).
Développer des stratégies pour une communication ecace
entre les entités locales (page 7).
Créer des réseaux mondiaux qui s’appuient sur la société civile
bien placée pour comprendre les problèmes et y répondre de
façon appropriée au niveau local et au niveau international en
utilisant son réseau (page 7).
Relayer les préoccupations des communautés auprès
d’institutions et d’entreprises puissantes (page 8).
Aider les citoyens et les organisations communautaires à tra-
vailler ecacement, tant au niveau local que national, avec les
gouvernements et les municipalités, comme avec les politici-
ens et les entreprises pour planier et évaluer les projets de
développement envisagés (page 8).
Intégrer et promouvoir les valeurs matérielles et immatérielles
de la biodiversité en tant que composantes du bien-être hu-
main, de la responsabilité et de la culture humaines (page 8).
2 : Des partenariats plus solides entre
la société civile, le gouvernement et les
entreprises, pour promouvoir une action
coordonnée et cohérente en respectant
un programme commun
Les décisions et les politiques des entreprises et des gouver-
nements nationaux, ainsi que des organismes intergouver-
nementaux créés pour gérer les bien communs mondiaux
(la haute mer, l’atmosphère), ont d’énormes conséquences
sur la vie sur terre. Les entreprises mettent essentiellement
en avant la croissance économique durable. Une approche
plus équilibrée doit prendre en compte les autres dimen-
sions de la durabilité (les valeurs socioculturelles et envi-
ronnementales). Pour susciter les changements nécessaires,
BirdLife travaille avec d’autres secteurs pour chercher des
moyens de créer de la richesse et de lemploi susceptibles
de protéger et de développer la base de ressources vivantes
dont dépend tout développement économique.
Pour atteindre ces objectifs, BirdLife s’eorce de :
Travailler avec les entreprises, pour aboutir à un Impact positif
net sur la biodiversité sur leurs sites d’exploitation (page 10).
Soutenir des mécanismes basés sur le marché, comme l’éco-
étiquetage, en tant quinstruments qui permettent de changer
le comportement du marché et d’encourager une bonne
gestion environnementale dans la production de biens et de
services (page 11).
Mettre en œuvre des structures (“garde-fous”) pour assister les
gouvernements et les entreprises dans leur transition vers la
durabilité (page 12).
Intégrer la biodiversité dans les politiques sectorielles et les
pratiques des gouvernements nationaux (page 12).
Exprimer ses préoccupations par l’intermédiaire d’institutions
internationales qui traitent des “biens communs” (telles que
la Convention sur la diversité biologique et la Convention-
cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique), et
par l’intermédiaire de forums régionaux et spécialisés dont les
décisions aectent l’environnement (comme la Banque interna-
tionale de reconstruction et de développement et les Organi-
sations régionales de gestion des pêches). Faire le lien entre
les organisations de la gouvernance mondiale (par ex Nations
Unies) et les enjeux environnementaux (page 13).
3 : Un nouveau modèle de développe-
ment social et économique compatible
avec la capacité de la Terre à produire des
matériaux et à absorber des déchets
Les écosystèmes terrestres ont une étonnante capacité à
nous fournir en ressources renouvelables et à absorber et
retraiter les déchets que nous produisons. Cependant, ce
capital naturel” a des limites, que nous dépassons actuel-
lement ; près des deux-tiers des services des écosystèmes
sont en déclin dans le monde. BirdLife travaille à promou-
voir des modèles de développement qui tiennent compte
des limites de la biosphère, de la pleine valeur des écosys-
tèmes et des biens et services qu’ils fournissent.
A cette n, BirdLife travaille pour que :
Les calculs économiques des gouvernements, des entreprises
et des organisations internationales prennent réellement en
compte les services rendus par la biodiversité et les écosys-
tèmes (page 14).
La biodiversité soit complètement intégrée aux politiques et
aux pratiques (page 15).
La protection de la biodiversité et les services environnemen-
taux soient intégrés à des stratégies pour aboutir à des modes
de vie pérennes et à une réduction de la pauvreté (page 15).
L’aide internationale s’oriente vers la gestion et la protec-
tion des écosystèmes naturels et reconnaisse leur valeur
économique et culturelle (page 15).
Le savoir local et l’implication des communautés soient utilisés
pour augmenter la résilience des systèmes naturels et socié-
taux et apporter des solutions appropriées localement, pour
que les régions s’adaptent aux dés du changement climatique
(page 16).
Le système économique mondial respecte les capacités de la
Terre à absorber le dioxyde de carbone et autres gaz à eet de
serre (page 16).
Les politiques de gestion environnementale favorisent des
écosystèmes sains et opérationnels pour le plus grand bénéce
des hommes et de la biodiversité (page 17).
La protection de la biodiversité et la santé des écosystèmes soi-
ent intégrées à des problèmes plus larges relatifs au bien-être
humain, à la santé humaine et à la qualité de vie (page 18).
Les écoles orent une éducation à l’environnement et au dével-
oppement durable (page 18).
4
Nous utilisons les ressources de la Terre
plus vite qu’elles ne peuvent se renouveler
(Thaïlande).
De nombreux représentants de BirdLife
disposent d’un réseau d’organisations
locales (Philippines).
5
INTRODUCTION
INTRODUCTION
“Il ne peut y avoir de paix sans développement équitable ; et il ne peut y avoir de développement sans
une gestion durable de l’environnement dans un espace démocratique et pacique”
Wangari Maathai, lauréate du prix Nobel de la Paix
La biodiversité, à savoir la variété de la vie sur Terre, représentée par la multi-
plicité des écosystèmes et des espèces, leurs processus, interactions et variation
génétique, est fondamentale pour tous les aspects de la vie et du développe-
ment humain. Elle nous fournit de la nourriture, du combustible, de quoi nous
abriter, nous vêtir, subvenir à nos besoins. Elle régule notre climat et la circulation de l’eau et elle est
à la base des processus tels que le recyclage des nutriments et la formation du sol qui permettent
de maintenir la productivité des surfaces terrestres, marines et des zones humides. Pouvoir jouir du
monde naturel dans toute sa diversité contribue aussi largement à notre santé physique et mentale,
à notre bien-être culturel et spirituel.
Mais la biodiversité décroît rapidement dans le monde, en raison de la transformation et de la
consommation des ressources mondiales par l’humanité, notamment depuis 150 ans. La pensée
économique dominante continue à envisager ces ressources comme illimitées, comme si le monde
était une source inépuisable de matières premières et un puits sans fond où déverser nos déchets.
Nous utilisons les ressources de la Terre plus vite qu’elles ne peuvent se renouveler ; près des
deux tiers des services des écosystèmes sont en déclin de par le monde et on estime que les taux
d’extinction des espèces actuels et projetés sont de 1 000 à 10 000 fois supérieurs aux taux naturels.
(www.birdlife.org/action/science/sowb/state/12)
Le développement a bénécié à beaucoup d’êtres humains, sur le plan de la santé, de l’alimentation,
du confort et de la qualité de vie. Mais les progrès sont inégalement répartis et entraînent un
changement de l’environnement sans précédent. Il est de plus en plus improbable que nous pour-
rons préserver des modes de vie durables ainsi que la sécurité et la résilience que favorisent des
écosystèmes sains et biologiquement diversiés, alors que les forêts et les zones humides sont
transformées pour la production de biens échangeables au niveau mondial. Des pertes irréversibles
de biodiversité sont le prix à payer pour des gains nanciers à court terme, dont seule une fraction
atteindra peut-être ceux à qui au départ ils étaient destinés.
Pour inverser des tendances néfastes pour l’environnement, nous devrons modier en profondeur
nos schémas de consommation, notre compréhension de l’essence du bien-être humain. De nou-
velles perspectives sur l’économie mondiale doivent déterminer nos modèles de développement,
par exemple celui qui est proposé par le rapportEconomie des écosystèmes et de la biodiversité
(TEEB), une initiative conjointe des gouvernements, des économistes et des institutions internatio-
nales qui reconnaît la biodiversité comme “la base de la vie et de la prospérité pour l’ensemble de
l’humanité”.
Pour réussir, ces modèles doivent également créer davantage de droits et de
libertés pour les communautés les plus vulnérables, en favorisant une plus
grande prospérité dans le respect de la diversité des cultures humaines et des
limites écologiques.
BirdLife International est une alliance mondiale d’associations pour la protec-
tion de la nature qui lutte pour la préservation des oiseaux, de leurs habitats
et de la biodiversité mondiale et qui travaille avec les hommes pour que les ressources naturelles
soient utilisées dans une perspective de durabilité.
BirdLife est représenté au niveau national dans plus de 110 pays. Les Représentants de BirdLife
constituent souvent la principale organisation non-gouvernementale (ONG) dans la protection
de l’environnement de leur pays : ils fournissent des données et des conseils à leurs gouverne-
ments pour inuer sur la prise de décision sur des sujets comme la conservation de la biodiversité,
la détermination et la gestion des zones protégées et l’adaptation au changement climatique.
Plus de 60 Représentants sont des pays à faibles revenus, où la protection de lenvironnement est
tributaire d’un climat sociopolitique dans lequel la réduction de la pauvreté et la satisfaction des
besoins élémentaires constituent les priorités cruciales.
Le réseau de BirdLife a identié plus de 10 000 Zones Importantes pour la Conservation des Oi-
seaux (ZICO/IBA) dans le monde. Il s’agit de sites clés pour la protection des oiseaux et de la biodi-
versité et ils sont souvent assez petits pour être intégralement préservés. Nombre de nos projets de
conservation de la nature et de développement sont mis en œuvre au niveau local, dans des cen-
taines de ces ZICO, en alliant des méthodes scientiques et de bonnes pratiques reconnues mondi-
alement à des connaissances locales. Outre leurs membres et les autres acteurs qui les soutiennent,
de nombreux représentants nationaux disposent d’un réseau de plus en plus dense d’organisations
au niveau local (groupes de conservation locaux) qui soccupent de leurs ZICO locales.
Nous collaborons également avec d’autres organisations de la société civile et locales pour des
projets qui allient la conservation de la biodiversité avec le développement. Aux niveaux régional
et mondial, nous travaillons avec les sociétés multinationales, sur les conventions internationales
et les mécanismes de la nance internationale.
En mettant en relation nos actions locales, avec notre stratégie et notre programme au niveau
mondial, le réseau BirdLife apporte une contribution substantielle, quantiable et reconnue à la
réalisation d’objectifs de développement régionaux et mondiaux tels que les Objectifs du Millé-
naire pour le développement (OMD), en particulier l’OMD 7 (“Assurer un environnement durable”).
“La durabilité environnementale, c’est le socle sur lequel il faut bâtir les stratégies pour atteindre tous
les autres OMD, parce qu’il existe un lien de cause à eet entre la dégradation de lenvironnement et les
problèmes de la pauvreté, la faim, les inégalités entre les sexes et la santé.
Investing in Development: A Practical Plan to
Achieve the Millennium Development Goals
(New York: United Nations, 2005)
La structure du Partenariat BirdLife,
construite de l’échelon local
jusqu’à l’échelon mondial, favorise
l’essor de nouveaux modèles de
développement
Pourquoi avons-nous besoin de
nouveaux modèles de développement?
6
Groupes Locaux de Conservation de la
nature fondés sur l’expérience locale et
l’enthousiasme (Forêt de Gola, Sierra Leone).
DONNER A LA SOCIÉTÉ CIVILE LES MOYENS D’AGIR
7
Le réseau BirdLife permet de partager
des expériences aux niveaux régional et
mondial (Liban).
DONNER A LA SOCIETE CIVILE LES
MOYENS D’AGIR
La protection de l’environnement est un pilier fondamental du développement durable. Mais
l’implication de la société civile et l’accès du public à l’information sont tout aussi vitaux.
Outils environnementaux dans le cadre de la coopération au développement de la CE : BirdLife International, FERN, WWF
C’est le changement social qui doit entraîner la transition vers la durabilité. Pour aboutir à un changement si
étendu et profond, il faut le soutien d’un mouvement populaire puissant qui comprenne pleinement combien
nous dépendons des services fournis par la nature. Ce mouvement se composera d’organisations locales de
toutes sortes.
Depuis la n des années 1990, BirdLife International favorise la constitution et la mise en réseau
de groupes locaux sur des sites clés pour la protection de la biodiversité (Zones Importantes pour la
Conservation des Oiseaux, ZICO).
Bien qu’elles portent des noms diérents selon les pays, ces organisations sont globalement appelées des
Groupes Locaux de Conservation (GLC).
Les GLC comptent sur l’expérience et l’enthousiasme des gens. Leurs membres proviennent généralement des
communautés voisines du site, mais peuvent comprendre également des représentants de l’autorité locale, des
entreprises ou d’autres acteurs concernés.
Plus de 80 % des forêts des Fidji appartiennent à des clans appelés mataqalis, qui en tirent l’essentiel de leurs
ressources vitales. Mais la moitié des forêts des Fidji ont déjà été détruites par l’agriculture et l’exploitation
du bois. Sur l’île djienne de Vanua Levu, dans la ZICO de Natewa Tunuloa, plusieurs mataqalis ont décliné
les ores des compagnies d’exploitation forestière et ont décidé en revanche de travailler avec BirdLife pour
protéger leurs forêts. Il existe maintenant un GLC et les mataqalis ont accepté de gérer 6 000 ha de terres de
façon durable pendant dix ans. BirdLife a pour objectif de renforcer ce GLC pour qu’il devienne une organisa-
tion locale durable. (www.birdlife.org/action/science/sites/pacic_ibas/ji/)
Les GLC sont très variés et il n’y a pas de modèle ni de structure dénis. Même au sein des réseaux nationaux, il
peut y avoir des diérences marquées entre les groupes, selon la façon traditionnelle dont chaque communauté
prend des décisions, gère et attribue les ressources naturelles.
Les noms des GLC indiquent souvent à la fois le mode de vie dominant du groupe et le site: par exemple,
l’Association des pêcheurs et agriculteurs à Shenge en Sierra Leone, l’Association des guides forestiers de la
Arabuko-Sokoke au Kenya, Coalition de Carden pour une planication responsable au Canada et la Coopérative
des fermiers des hautes terres de Curry aux Philippines.
A travers son travail avec des groupes locaux, BirdLife fait aussi en sorte que la protection de
l’environnement contribue à la justice sociale, à l’équité et au respect des droits de
l’Homme. Les actions de développement des GLC se concentrent souvent sur la situation des membres les
plus marginalisés des communautés, par exemple, en ocialisant les droits de propriété terrienne des peuples
indigènes et en s’assurant que les femmes ou les membres des groupes qui ont un bas statut social puissent
participer et être représentés.
Au Cameroun, le GLC pour la forêt de Ngovayang a renforcé le statut des chasseurs-cueilleurs Bagyeli et Ba-
kola en les informant de leurs droits légaux. La Société pour la conservation de la biodiversité du Cameroun
(BirdLife au Cameroun) a organisé des ateliers pour leur expliquer les systèmes juridiques forestier et foncier
et l’importance des critères d’obtention de la citoyenneté an de pouvoir revendiquer leurs droits de récolter
et commercialiser les produits de la forêt. C’est ainsi que plus de 350 personnes appartenant aux commu-
nautés Bagyeli et Bakola détiennent désormais une carte d’identité nationale. (www.birdlife.org/regional/
africa/pdfs/19th_ebulletin_March_2009.pdf)
La diversité des GLC est une force, mais leur valeur est encore plus grande s’ils font partie de réseaux
nationaux. En développant des stratégies ecaces de communication entre les
groupes locaux, ces réseaux permettent que les groupes partagent des connaissances et des bonnes
pratiques et que l’expérience et la compréhension des particularités locales inuencent le travail du
Représentant de BirdLife au niveau national.
Le groupe des Bénévoles pour l’environnement de Kijabe (KENVO) est un GLC qui travaille à protéger la
zone importante pour la conservation des oiseaux (ZICO) Forêt de l’escarpement de Kikuyu au Kenya. Au
niveau local, KENVO travaille avec un certain nombre de groupes issus des communautés locales et avec le
Département des forêts pour réhabiliter la forêt dégradée. KENVO s’est associé à Nature Kenya (représent-
ant de BirdLife au Kenya), au Groupe de travail de la forêt kenyane et à d’autres ONG kenyanes pour plaider
en faveur d’une meilleure gestion de la forêt et il a joué un rôle clé pour faire adopter une loi plus complète
sur les forêts nationales qui donne aux communautés locales le pouvoir de participer à la gestion des forêts.
(www.birdlife.org/news/news/2008/11/kenvo_award)
La structure du réseau de BirdLife permet que les bénéces tirés de cette expérience puissent être partagés
par diérentes nations sur plusieurs continents et quils inuencent les activités de BirdLife aux niveaux
régional et mondial. BirdLife s’en trouve renforcé dans son rôle de réseau mondial à même de
comprendre les problèmes et d’y répondre d’une manière appropriée au niveau
local et au niveau mondial en utilisant son réseau.
En 2006, des membres de la Société pour la protection de la nature au Liban (SPNL, Représentant de BirdLife
au Liban) se sont rendus en Jordanie en tant qu’hôtes de la Royal Society for the Conservation of Nature
(RSCN, BirdLife en Jordanie) pour s’informer sur des initiatives des communautés locales visant à développer
des moyens d’existence alternatifs pour que les ressources des Réserves naturelles de Dana et Azraq soient
utilisées de façon durable.
En 2007, des Représentants locaux de Jordanie, de Syrie et du Yémen sont allés au Liban pour s’informer sur
la nouvelle utilisation, sous l’égide de la SPNL de la hima, une approche traditionnelle et basée sur les com-
munautés locales de la gestion et de la conservation des ressources (voir l’étude de cas, page 9).
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