DE LA LECTURE POUR LA PRATIQUE !
Compte rendu de l’ouvrage
L’hypnose thérapeutique
Compte rendu de l’ouvrage
Erickson, M.H. (2010). L’hypnose thérapeutique.
Textes présentés par J.-A. Malarewicz et traduit de
l’anglais par J.-A. Malarewicz et J. Fleiss de
“Healing in hypnosis” (1983). Issy-les-Moulineaux
cedex : Édition sociale française. ISBN:
9782710121893
Recension d’ouvrage réalisée par :
Julie Tougas-Ouellette, étudiante à la maîtrise en carriérologie, UQÀM
Sous la direction de :
Louis Cournoyer, Ph.D., c.o.
Professeur (counseling de carrière
Université du Québec à Montréal
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1. Des techniques pour aider son client en thérapie ou en
counseling.
Cet ouvrage aborde différentes techniques pour un professionnel en relation d’aide. Ces
techniques sont associées à des exemples qui nous permettent de bien se les représenter. Que le
client ressente une douleur, ait une phobie, une mauvaise habitude ou ait vécu un traumatisme,
les différentes techniques décrites dans le livre seront vos meilleures alliées pour aider votre
client. En lisant cet ouvrage, Erickson nous montre à accepter la réalité de notre client et à savoir
comment utiliser le point de vue de celui-ci. Il nous apprendra à communiquer des idées et des
compréhensions à notre client afin que celui-ci puisse utiliser ses propres compétences. De plus,
ce qu’Erickson mentionne dans cet ouvrage fera en sorte que les thérapeutes soient en mesure
d’utiliser les apprentissages, les souvenirs et les expériences des clients. L’ouvrage dont je parle
s’intitule L’hypnose thérapeutique. Ce livre concerne différentes conférences données par Milton
H. Erickson et la cinquième édition a été publiée en 2010. De plus, c’est l’adaptation française de
l’ouvrage Healing in hypnosis publié en 1983. Ainsi, Erickson utilise l’hypnose en thérapie et
cela est souvent fait d’une façon indirecte. À travers ses quatre conférences, il nous raconte
l’histoire de différents patients et il montre comment fonctionne l’hypnose à l’aide de sujets sur
la scène. Erickson mentionne également qu’il faut accéder à l’inconscient pour permettre un
changement ou une prise de conscience. Ainsi, tout au long de l’ouvrage, Erickson utilise
l’hypnose pour accéder à l’inconscient. « L’hypnose se différencie des autres états modifiés de
conscience par la dissociation entre le conscient et l’inconscient. Cette dissociation permet à
l’inconscient de se libérer des entraves et blocages du conscient. » (L’hypnose Ericksonienne,
s.d., 3e sect.)
2. Qui est Milton H. Erickson ?
Au tout début de l’ouvrage, Jacques-Antoine Malarewicz présente sommairement la composition
du livre et se permet l’« esquisse d’une biographie » (2010, p.9) sur Milton H. Erickson. Il
mentionne qu’Erickson est né en 1901 aux États-Unis et est décédé en 1980. Il rapporte
qu’Erickson a exercé les professions de médecin, psychiatre, directeur de la recherche
psychiatrique et psychothérapeute. Il soutient également qu’Erickson se rend compte assez
rapidement qu’il souhaite voir des patients en privée, chez lui. Celui-ci fonde une famille : trois
enfants avec sa première femme et cinq autres avec sa deuxième femme. Malarewicz explique
que c’est dans le cadre de la psychothérapie qu’Erickson a utilisé l’hypnose thérapeutique avec
ses patients. Il l’a utilisée pour la première fois sur lui-même, vers l’âge de 17 ans, lorsqu’il a été
atteint de poliomyélite. Toutefois, la première fois qu’il entend parler du terme hypnose sera à
l’université. Malarewicz indique qu’Erickson, vers la mi-temps de sa vie, est affecté une
deuxième fois par la poliomyélite. Ce deuxième épisode sera plus hypothéquant que le premier.
Il devra utiliser la chaise roulante et il souffrira de douleurs chroniques. Il est également noté
qu’Erickson se fait de plus en plus connaître et il a souvent des demandes de formation. Les
personnes qui ont reçu la formation vers le début des années soixante-dix, seront ceux qui
propageront le plus les notions apprises d’Erickson sur l’hypnose. Selon Jeffrey Zeig, docteur en
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psychologie, il décrit Erickson comme « la personnalité la plus marquante dans le domaine de
l’hypnothérapie et de la psychothérapie brève stratégique. » (Aller mieux, s.d., 1er par.)
3. Compte-rendu commenté de l’ouvrage d’Erickson
L’ouvrage L’hypnose thérapeutique est divisé en quatre parties. Chacune d’elle fait référence à
une conférence donnée par Milton H. Erickson. Lors de ces conférences, elles avaient été
enregistrées. Ainsi, « le texte des conférences et des séminaires d’Erickson est directement issu
d’une transcription faite à partir d’enregistrements. » (2010, p.13) C’est donc grâce à Jacques-
Antoine Malarewicz que nous pouvons être des témoins du travail d’Erickson. Il nous permet
d’assister aux conférences tout en étant assis confortablement dans notre salon.
Première conférence
La première conférence se déroule à San Francisco en 1961 et elle s’intitule comme suit :
« L’utilisation des processus inconscients dans l’hypnose. » (2010, p.15) Selon Erickson,
l’hypnose sert en gros à communiquer des idées et des compréhensions au client par le biais de
l’inconscient. Il mentionne qu’il est plus facile d’entrer par l’inconscient, car le conscient a
plusieurs mécanismes de défense, ce qui rend difficile les changements. Il dit chercher les
compétences d’une personne pour que celle-ci puisse les utiliser. Erickson soutient que
l’inconscient est un « vaste réservoir d’apprentissage ». (2010, p.21) Il dit qu’en tout premier
lieu, l’être humain fait ses apprentissages à un niveau conscient. Ces apprentissages sont ensuite
automatisés. Il donne l’exemple d’une personne qui conduit sa voiture, parle avec une amie et se
rend au bon garage sans s’en être rendu compte. Le conscient était concentré sur la conversation
et l’inconscient sur le chemin à prendre pour se rendre au garage. Ainsi, Erickson souhaite
utiliser l’hypnose pour accéder aux différents apprentissages d’une personne. Erickson explique
qu’avant de pouvoir démontrer l’hypnose par l’inconscient à son public, il cherche dans
l’auditoire une personne qui semble disponible à répondre à ce genre de processus thérapeutique.
Une personne disponible est, selon lui, une personne qui est absorbée par son discours et qui lui
porte une attention très grande. Ainsi, après avoir repéré une personne dans l’auditoire, Erickson
nous démontre comment amener cette personne en transe. Il utilise la technique qui consiste à
focaliser l’attention du sujet. Tout au long de la conférence, il explique les différentes étapes
d’une transe à l’aide de son sujet qui est sur la scène avec lui et la distinction entre la vraie transe
et la fausse transe. Pour la distinction, il dit que cela est possible par des indices tactiles lorsque
la personne est en catalepsie (le fait de conserver une position figée). Pendant qu’une personne
en transe est capable de garder continuellement la même position, la personne qui est en fausse
transe ne sera pas capable de garder cette position éternellement. Pour ce qui est des différentes
étapes, il mentionne la focalisation de l’attention, la fermeture des yeux au tout début, le réveil
de la transe, le fait de retomber dans une transe et la catalepsie qui signifie que la transe perdure.
Un exemple amené par Erickson, que je trouve fort intéressant, concerne un jeune enfant et sa
mère. L’enfant, qui souhaite un jouet situé non loin de la mère et de l’enfant, fait des allers-
retours entre sa mère assise à un banc et le comptoir de jouets. Sa mère lui demande de rester
calme, mais l’enfant continue de sauter et de faire des allers-retours entre sa mère et le comptoir
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de jouets. Après un certain temps, la mère qui est embêtée par le comportement de sa fille se dit
qu’elle va se lever et la faire bouger. La jeune fille a pris la main de sa mère et a marché en
direction du comptoir de jouets. La jeune fille a terminé sa marche tout près du comptoir. Le
regard de la mère s’est dirigé vers le comptoir de jouets et elle a acheté un jouet en espérant que
celui-ci permettrait à sa fille d’être sage. Voici donc un bel exemple d’hypnose selon Erickson.
L’inconscient de la mère avait bel et bien compris ce que souhaitait la jeune fille! Selon moi,
l’inconscient est une partie de nous que l’on ne peut pas rejeter. Il gagne à être connu et exploré.
Il contient toutes les informations nécessaires pour se comprendre et mettre des mots sur des
comportements ou des attitudes ancrés profondément en nous. Je crois que nous avons intérêt à
s’attarder à cette partie de nous qui nous est habituellement inconnue.
Deuxième conférence
La deuxième conférence s’est déroulée à Los Angeles en 1962. Elle portait sur ce thème : « La
modification par l’hypnose de l’orientation à la réalité : son utilisation thérapeutique. » (2010,
p.47) À cette conférence, Erickson souhaite nous démontrer, par différentes histoires, qu’il est
important d’accepter la réalité du sujet et d’utiliser son point de vue pour être en mesure
d’obtenir un certain changement dans le comportement d’une personne. Par exemple, il
mentionne l’approche des problèmes dentaires. Il raconte l’histoire d’un garçon de six ans qui
suce son pouce continuellement. Les parents ont essayé de lui faire peur en lui parlant des
maladies qu’il pourrait contracter. Rien à faire. Erickson mentionne qu’il a agit différemment. Il
a autorisé le jeune garçon à sucer son pouce, car ce pouce lui appartenait et que personne ne
pourrait lui ordonner d’arrêter ce geste. Toutefois, Erickson a dit au garçon que lui seul, Jimmy,
peut donner des ordres à son pouce et à sa bouche. De plus, Erickson lui mentionne qu’il trouve
cela très injuste pour le pouce droit, car il suce seulement son pouce gauche. Son pouce droit a
autant le droit d’être sucé que son pouce gauche. Le jeune garçon a donc commencé à délaissé un
peu son pouce gauche pour sucer son pouce droit. Donc, Erickson soutient que Jimmy suce son
pouce gauche seulement 50% du temps. Plus tard, il fait le même processus pour les autres
doigts. C’est le principe qu’il appelle « quand vous commencez à diviser, vous commencez à
conquérir. » (2010, p.64) Ensuite, il a abordé l’idée avec Jimmy qu’il allait avoir sept ans bientôt
et qu’à sept ans, nous sommes de grands garçons et que les grands garçons ne sucent plus leur
pouce. Erickson démontre donc l’importance d’accepter la réalité d’une personne. De par les
traumatismes et les phobies, il est encore important, selon Erickson, de connaître la réalité du
patient. Pour défaire les phobies, Erickson mentionne le fait qu’il essaie peu à peu de les défaire.
Il explique l’histoire d’un enfant qui a peur des chiens et surtout d’un « grand et gros chien
marron. » (2010, p.67) Selon Erickson, peu à peu, plus le client fait des distinctions et précise
son expérience, la phobie se transformera en petite frayeur. Erickson mentionne qu’il peut
également utiliser l’amnésie chez le patient s’il juge cela approprié. Ainsi, à la fin de la séance, il
reviendra sur le sujet anodin du début de la rencontre, car ceci n’avait aucun lien avec le sujet de
la séance. Le patient sortira de la rencontre en réfléchissant sur le sujet anodin du début et de la
fin de la rencontre, mais ne pensera pas au sujet fondamental qui s’est déroulé tout au long de la
séance. Une autre technique décrite par Erickson sur la modification de l’orientation de la réalité,
consiste à associer le plaisir et la douleur. Il mentionne que si un patient a peur d’aller chez le
dentiste, il faut écouter celui-ci décrire ses expériences passées et la douleur ressentie. Par la
suite, il demande au patient de parler d’une expérience heureuse. Vers la fin, il propose au
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patient qu’une fois assis sur la chaise du dentiste, qu’il pense à cette expérience heureuse.
Finalement, Erickson dit utiliser le double lien lorsqu’il pose des questions aux clients. Le double
lien est une question de choix dirigée. Par exemple, il demande à une personne de choisir entre
une semaine ou deux semaines le fait d’arrêter une habitude quelconque. Il ne demande pas si la
personne veut arrêter ou pas, il dirige la question sur le temps. Donc, cela sous-entend que la
personne arrêtera. À mon avis, le fait de modifier l’orientation de la réalité d’un client lui
permettra d’affronter d’une meilleure façon la vie et ses obstacles. Avoir une phobie est
handicapant. La personne se retient de faire certaines choses, car elle a une peur irrationnelle. En
modifiant l’orientation de la réalité de cette personne, elle sera sans doute délivrée et libre de
faire ce qu’il lui plait. Je crois que cette méthode est utile à plusieurs niveaux et pour tout le
monde, peu importe la difficulté ressentie.
Troisième conférence
La troisième conférence s’est déroulée à Seattle en 1965. Le sujet principal de la conférence
portait sur les techniques d’induction hypnotique. Mais qu’est-ce qu’une induction hypnotique?
Selon Erickson, c’est le fait de permettre à une personne une « focalisation interne ». (2010,
p.104) Il mentionne que l’hypnose est réalisée à l’intérieur même de la personne lorsqu’elle prête
attention à ce que l’autre lui dit et qu’elle est ouverte à ce qu’elle entend. De cette façon, ses
mécanismes de défense tombent et la personne est réceptive à ce qu’elle entend. Pour ma part, je
crois que toutes personnes prêtes à entendre ce que l’autre a à dire peut ne pas avoir recours à de
l’induction hypnotique pour changer son comportement. Il suffit seulement que la personne soit
consciente de son comportement pour que la suggestion d’un ami ou d’un parent soit motivateur
de changement. À mon avis, le fait de reconnaître sa problématique est le plus grand pas à faire
avant sa résolution. Voici les différentes techniques abordées par Erickson devant son auditoire :
la technique de relaxation par fixation oculaire, la technique permissive, l’utilisation de la
résistance, la participation au comportement du patient, le double lien, le fait de parler avec bon
sens, la négation associant la transe, la technique d’entrer dans le cadre de référence du client,
l’utilisation de la perversité de la nature humaine, la distraction et la confusion, le choc et la
surprise et la création des espoirs de guérison. La fixation oculaire est le fait de rester immobile
et de fixer un objet face à soi. Pour la technique permissive, il faut s’assurer de la coopération du
client. Il ne faut pas tomber dans l’autoritarisme, car le client ne collaborera pas. Donc, on lui
demande quelque chose au lieu de le lui imposer. Pour l’utilisation de la résistance, Erickson
mentionne que le client résiste soit parce qu’il a peur ou soit parce qu’il entre dans une lutte avec
le thérapeute. Si c’est la lutte, le thérapeute ne doit pas entrer dans le jeu, mais bien comprendre
que cela cache autre chose. Il dit d’utiliser la résistance en la contournant et non en la prenant de
front. Participer au comportement, pour Erickson, permet d’obtenir l’attention du client. Pour ce
qui est du double lien, il s’agit, toujours selon Erickson, de donner deux choix dirigés à une
personne. Un choix d’une semaine ou de deux semaines par exemple, au lieu de proposer entre
souhaites-tu ou non arrêter de fumer. Ainsi, cela sous-entend que la personne arrêtera de fumer.
De plus, en reprenant l’exemple d’Erickson, le fait de parler avec bon sens à son enfant qui
venait d’entrer fortement une dent dans sa mâchoire est de lui dire que cela fait très mal et que
c’est extrêmement douloureux. Il dit de ne pas commencer à dire à l’enfant que le mal est déjà
parti et que ce n’est pas douloureux, car cela n’est pas le cas. Pour la technique de la négation
associant la transe, Erickson l’utilise lorsque la personne n’est pas chaude à l’idée d’être en
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