Relation Entre PME et Emploi en Algérie : Quelle Réalité ?

Relation Entre PME et Emploi en Algérie : Quelle
Réalité ?
Dr : KADI Mohamed
Centre de Recherche en Économie Appliquée
pour le Développement (CREAD)
Bouzaréah, Alger, Algérie.

Relation entre pme et emploi en algerie : quelle realite ? …………………... KADI Mohamed
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Résumé :
L’ouverture de l’économie algérienne et l’instauration progressive de
l’économie de marché a permis une nette augmentation du nombre de PME
durant ces dernières années (Bouyacoub A, 2007 ; Mouloud A et Belataf M,
2010 ; Merzouk F, 2010). Les statistiques disponibles sur le secteur de la PME
en Algérie indiquent que ces entreprises assurent une place de plus en plus
importante dans la structure économique nationale. Ces dernières représentent
plus de 99% du total des entreprises qui exercent en Algérie (ONS, 2012),
assurent près de 90% de la valeur ajoutée générée par les principaux secteurs
d’activité (Bulletin statistique de la PME, 2011).
En matière de création d’emploi, la PME est considérée comme acteur à part
entière. Pour l’Algérie, la recherche de la dynamique dans le marché du travail
par le biais des petites structures est devenue une nécessité voir une obligation
(Bouyacoub. A ; Lallemend. M ; Madoui. M, 2007 ; Boucherf. K, 2011), afin
d’assurer l’équilibre socioéconomique en absorbant notamment, le chômage des
jeunes qui représente un taux de 21,5% (FMI, 2012). Cependant, les résultats de
ce travail ont révélé que les PME en Algérie demeurent trop fragiles et ne
contribuent pas d’une manière efficace à la création d’emploi.
Mots clés : PME, Création d’emploi, Création d’entreprise, Relation entre PME
et Emploi

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Introduction
Pendant longtemps les petites et moyennes entreprises (PME) n’ont pas
suscitées un grand intérêt dans les différentes recherches en sciences de
gestion. Ce n’est qu’au début des années 70 que des chercheurs tels que
Blau (1970) ; Mintzberg (1982) ont pris en considération l’importance de
ce type d’entreprises dans la structure des économies. En effet, les
entreprises de petite taille sont désormais au cœur des politiques de
restructuration et de transition vers l’économie de marché (Torres. O,
1997 ; Penoul. M, 2000), pour ce qu’elles présentent comme
caractéristiques par rapport aux grandes entreprises, à savoirs, la
flexibilité, l’adaptation aux différents changements et la capacité
d’absorbation des flux d’emploi…etc. Le rôle joué par les PME est
incontesté dans les pays développés, en France par exemple les PME
représentaient au premier janvier 2002, 99,9 % du nombre total
d’entreprises et elles emploient 60% des effectifs salariés (Bressy. G et
Konkuyt. C, 2004).
Pour l’Algérie, la recherche de la dynamique dans le marché du travail
par le biais des petites structures est devenue une nécessité voir une
obligation (Abdou. A ; Bouyacoub. A ; Lallemend. M ; Madoui. M,
2007 ; Boucherf. K, 2011). Par contre, beaucoup d'indicateurs révèlent
aujourd'hui la faiblesse du tissu des PME par rapport aux économies
développées, avec un taux de couverture égale à 17 entreprises par 1000
habitants en 2010, contre une moyenne de 45 entreprises pour 1000
habitants dans les pays développés (Merzouk. F, 2010).
Au moment où on parle d’une véritable volonté politique de promotion
des PME en Algérie traduite par la loi d’orientation et de promotion des
PME de 2001 qui offre de nombreux avantages et facilités, soit à la
création d’entreprise par le biais des dispositifs ANSEJ, CNAC et ANDI,
soit à la création de nouveaux emplois, alors le secteur des PME évolue
dans un environnement particulièrement turbulent, notamment à cause
d’une transition encore inachevée et une intégration rapide dans
l’économie mondiale (Accord d’association avec l’UE, ZALE). Dans
cette situation socioéconomique dont évolue la PME algérienne, la
problématique relative à l’absorption du chômage par ce type
d’entreprises revienne constamment et constitue un débat d’actualité.
Pour cela, nous essayerons à travers cette intervention d’examiner cette
problématique et de voir, si les PME algériennes jouent ce rôle de
catalyseur d’emploi ? Pour répondre à cette question, deux hypothèses
seront avancées : primo, les PME algériennes jouent un rôle primordial
dans la création d’emploi et secundo, la capacité de création d’emploi
dans les PME dépend de leur taille.
L’objectif de ce travail est donc, d’analyser en premier lieu, la PME et
son rôle dans la création d’emploi en Algérie en utilisant les différentes
bases statistiques disponibles. En second lieu, d’évaluer les différents
dispositifs d’aide à la création d’entreprises (ANSEJ, CNAC, ANDI) en
relation avec la création de l’emploi.

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I. Revue de la littérature
Plusieurs chercheurs en PME tels que Torres, Cohen, Mintzberg… et
autres, ont indiqué que la taille d’une influe sur l’aspect organisationnel
et fonctionnel de l’entreprise, elle influe même sur la dynamique de
création d’emploi. En effet, plus la taille de l’entreprise est grande et plus
l’évolution de l’emploi salarié est forte (Ferrier. O, 2002). Partant de là,
l’entreprise à forte croissance joue un rôle important dans la création de
nouveaux emplois. Parmi elles, les petites et moyennes entreprises
(PME) qui enregistrent des taux de création d’emploi supérieurs à ceux
des grandes entreprises (OCDE, 2002). Or, la problématique de
l’identification de la taille critique des PME pose certaines
préoccupations dans le domaine de la recherche. Torres (1997) s’est
interrogé sur les fondements théoriques de découpage à partir du critère
de taille de l’entreprise. Il a indiqué que cette question était abordée par
Cohen (1989), en évoquant que le découpage d’entreprise en science de
gestion s’articule autour de trois modes : fonctionnel, systémique et selon
la nature des ressources à mettre en œuvre. Cet oubli, dans l’analyse de
Cohen, signifie-t-il que la taille n’est pas un critère de découpage
pertinent ? Toutefois, si les travaux concernant le concept de taille
fournissent les fondements théoriques sur lesquels la recherche va se
développer, ce critère sert davantage à opérer des découpages de
l’appareil productif qu’à définir des catégories homogènes d’entreprises
(Bernard et Ravix, 1998 ; Perrat, 1990).
Mais, si on tient compte des trois critères, définis par Cohen
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(1989),
alors l’évolution de la recherche en PME tend à affirmer celle-ci comme
un corps disciplinaire des sciences de gestion. Les travaux sur l’effet
taille et la croissance (Pugh et Alli, 1968 ; Blau et Schoenherr, 1971 ;
Child et Mansfield, 1972 ; Wtterwulghe, 1998 …etc.) autorisent une
dissociation entre les grandes et les petites entreprises, parce qu’elles
suscitent des changements de nature, c'est-à-dire des spécificités, la taille
devient alors un critère pertinent de découpage. Dans le prolongement de
ces travaux, plusieurs recherches vont s’interroger sur les effets de la
croissance, c'est-à-dire le changement de la taille. La plus part des auteurs
(D’Amboise et Maldowney, 1988 ; Greiner, 1972) se rejoignent sur le
point essentiel suivant: Au fur et à mesure de sa croissance, l’entreprise
passe par des crises qui caractérisant des ruptures organisationnelles.
Toutefois, « les transitions de chaque étape sont supposées théoriques
sans démonstration empirique. Tout simplement parce que les périodes
de transition sont difficilement mesurables. Elles ne sont que des
résultats d’interprétations théoriques » (Torres. O, 1997).

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Malgré le rôle important que jouent les PME dans la création d’emplois,
les différentes recherches dans le domaine entrepreneurial démontrent
qu’une bonne partie des PME demeurent, pour la plupart, petites, et ce,
même après plusieurs années d’opération (Morris, 1998 ; Wijewardena et
Tibbits, 1999). Yves Robichaud et Egbert Mc Graw (2008), ont indiqué
dans leur étude sur les motivations entrepreneuriales comme facteur
explicatif de la taille des entreprises, qu’ils existent autant de motivations
entrepreneuriales, qui peuvent expliquer en partie les différences
observées dans la taille des entreprises.
II.Caractéristiques des PME Algériennes
L’ouverture de l’économie algérienne et l’instauration progressive de
l’économie de marché a permis une nette augmentation du nombre de
PME durant ces dernières années (Abdi .N, 2000 ; Merzouk F, 2010).
Les statistiques disponibles sur le secteur de la PME à savoir la taille, la
répartition spéciale et sectorielle, indiquent que ces entreprises occupent
une place de plus en plus importante dans la structure économique
nationale avec un taux de création d’entreprise
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en 2011 égale à 6.5%,
tandis que le taux de mortalité durant la même année s’élève à 3.34%.
II.1 la PME Algérienne est de type TPE
Quel que soit sa nature ou son statut juridique, la PME en Algérie est
définie, selon la loi d’orientation de 2001
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, comme étant une entreprise
de bien et/ou de service employant 1 à 250 salariés. Si on prend ce critère
de découpage, durant la même année c'est-à-dire 2001près de 95% des
PME sont des micros entreprises qui regroupent près de la moitié des
salariés (44%) (Lallemend. M ; Madoui. M, 2007). Tendis que, les
statistiques du dernier bulletin d’information de la PME (2012), publié
par le Ministère de l’Industrie, de la Petite et Moyenne Entreprise et de la
Promotion de l’Investissement, montrent que sur 659 309 entités
économiques qui constituent le tissu des entreprises en Algérie, prés de
97% de ces entreprises se situent sur la tranche d’effectifs 0-9 salariés.
Cela indique que pendant 10 années, le tissu économique algérien reste
toujours dominé par les TPE. Par ailleurs, cet aspect n’est pas propre à la
PME algérienne, de nombreux pays affichent une même prédominance du
poids de la micro-entreprise dans leur économie, notamment en Autriche,
Belgique, France, Grèce, Italie et Espagne. En moyenne, les TPE
représentent 92 % de l’ensemble des PME dans les PME de l’Union
Européenne en 2005 (Abbas, 2008) et entre 70 % et 90 % dans
l’ensemble des pays de l’OCDE en 2000. Cependant, les micros
entreprises des pays de l’OCDE sont caractérisés par une maîtrise des