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Note d’intention
Après avoir lu le livre d’Andréas Staïkos, très vite, dans mon esprit de comédien et
de metteur en scène, également amoureux des plaisirs épicuriens, a germé l’idée
d’un montage théâtral de cette œuvre. L’écriture (et la très bonne traduction qui
en a été faite) possède un rythme théâtral déjà très affirmé et la qualité de la
trame, un marivaudage libertin aux sensuelles saveurs, se prête bien au jeu
théâtral.
Ainsi s’est confirmé qu’une adaptation purement théâtrale pouvait tout à fait
s’envisager.
Saveurs et savoir ont la même racine : donner le goût du théâtre et goûter, sur
scène, les mots et les saveurs de cette comédie contemporaine douce amère, voilà
une aventure artistique originale qui nous met d’ores et déjà l’eau à la bouche.
Pour servir ce marivaudage, il me parait savoureux de dresser une table où toute la
palette des désirs sera conviée…
Ainsi, odeurs, préparation des mets par Andréas Mavrommatis (« le meilleur
cuisinier grec du monde » affirme même la critique gastronomique)
et dégustation
par le public, feront partie du dispositif scénographique qui privilégiera dans un
décor unique la rivalité culinaire et amoureuse des deux amants, Dimitris et
Damoclès ; ce décor en deux plans accentuera leur partage de la désirable Nana,
deux univers rivaux qui se renverront symétriquement les enjeux et les passions
provoqués par la présence alternée et unique de la belle amante.
La Grèce est à l’honneur dans cet ouvrage : si l’adaptation tiendra largement
compte de ce contexte méditerranéen (couleur, musique, gastronomie…), nous
nous permettrons d’en dégager également une portée plus universelle.
Les liaisons culinaires, une comédie sensuellement savoureuse ; l’histoire
épicée d’un trio amoureux atypique.
Dominique Tirone-Fernandez
Septembre 2008