كـلـيــة عـلـــوم الـطـبيـــــــعة والـحـيـــــــاة Faculté des Sciences de la Nature et de la Vie (SNV) قـســـــــم الـبـيـــــــولـــوجـيــــــا Département de Biologie Mémoire en vue de l’obtention d'un diplôme de MAGISTER en Biologie Option : Microbiologie Fondamentale et Appliquée Présenté par : Soutenu le : 01/06/2015 Président : Mr KIHAL Mebrouk Rapporteur : Mr HEDDADJI Miloud Examinateur : Mr GUESSAS Bettache Examinateur : Mr MAMI Anas Professeur (Université d’Oran1) Professeur (Université d’Oran1) Professeur (Université d’Oran1) MCA (C. U Ain Temouchent) Année Universitaire : 2014-2015 Youssef Avant tout nous remercions "ALLAH" l’Omniscient et l’Omnipotent qui nous a donné le courage, la volonté et la force pour accomplir ce travail. Nous exprimons nos sincères remerciements au Professeur KIHAL Mebrouk, directeur du laboratoire de microbiomogie appliquée (LMA) de nous avoirs honoré de précider ce jury. Qu’il trouve ici notre gratitude et notre respect. Nous remercions tout particulièrement le Professeur HEDDADJI Miloud pour l’honneur qu’il nous a fait en proposant ce sujet et en encadrant ce mémoire. Merci pour vos conseils scientifiques judicieux et votre suivi permanent durant la période de la réalisation de ce travail malgré vos occupations professionnelles. Nos remerciements sont adressés également aux membres du Jury, Professeur GUESSAS Bettache et Docteur MAMI Anas pour bien vouloir évaluer et examiner ce travail. Les mots nous manquent pour exprimer toute notre gratitude et nos sentiments de respect à Madame BENLAHCEN Kheira. Merci pour votre modesité, gentillesse et votre soutient inestimable depuis notre inoubliable première rencontre, nous vous serons reconnaissants pour le reste de notre vie. Un grand merci à nos collegues du laboratoire de microbiologie appliquée : Alla Eddine, Hadjer, Khadidja, Nabila, Aicha et Sofien, avec lesquels nous avons partagé des moments de joie mémorable. Merci nos chers collegues pour votre généosité et vos encouragements pendant les moments délicats que nous avons vécus durant la réalisation de ce projet. Nous n’oublions évidemment pas de remercier toutes les personnes auxquelles revient le mérite de notre formation, particulièrement Mr LAMRI Mahmoud Mr GUETOUACHE Mourad et Mr SELLOUM Mounir. Nos remerciements vont aussi à Mr CHAOUI Ridha, directeur de qualité à la laitière "Hodna" de la Wilaya de M’sila pour sa contribution appréciable à ce projet. Finalement, nous remercions tous ceux ou celles qui ont contribué de près ou de loin à la réalisation de ce travail. A vous tous, un grand Merci. Liste des abréviations Acronymes PBS : Tampon phosphate ADN : Acide désoxyribonucléique PCR : Plymerase chain reaction ARN : Acide ribonucléique pH : Potentiel d'hydrogène ATP : Adénosine triphosphate rpm : Rotation par minute BAL : Bactéries lactiques Sig : Niveau de signification C : Cytosine ssp : Sous-espèce DDR : DNA-DNA reassociation TGI : Tractus gastro-intestinale EPS : Exopolysaccharides TPY : Peptone tryptone levure FAO : Food and agriculture organization UFC : Unité formant colonie FDA : Food and drug administration UHT : Ultra haute température G : Guanine V /V : Volume / volume GRAS : Generally recognised as safe Gr : Grossissement HCl : Chlorure d’hydrogène H2O2 : Péroxyde d’hydrogène Hsp : Heat shock protein INRA : Institut national de la recherche agronomique j : Jour LMA : Laboratoire de microbiologie appliquée M : Mole/litre Noms des genres B. : Bifidobacterium E. : Escherichia L. : Listeria Lb. : Lactobacillus Lc. : Lactococcus Ln. : Leuconostoc S. : Staphylococcus Sc. / St. : Streptococcus Mb : Million de bases ml : Millilitre µg : Microgramme µl : Microlitre µmax : Vitesse spécifique maximale de croissance. MRS : De Man, Rogosa et Sharpe OMS : Organisation mondiale de la santé O2 : Oxygène Pb : Paire de bases Unités de mesure °D : Degré dornic °C : Degré Celsius % : Pourcentage g : Gramme m : Mètre h : Heure s : Facteur de sédimentation Liste des figures Figure 1: Étapes essentielles de transformation du lait en fromage..................................................................... 5 Figure 2: Diagramme général de fabrication des yaourts et des laits fermentés .............................................. 6 Figure 3: Diagramme simplifié de la production du yaourt .................................................................................. 7 Figure 4: Schéma des compartiments de l’appareil digestif de l’homme et leurs microflores. .................. 9 Figure 5: Implantation du microbiote intestinal. ..................................................................................................... 10 Figure 6: Vue générale sur la microflore du colon humain. ................................................................................ 12 Figure 7: Présentation des effets bénéfiques des probiotiques sur la santé humaine .................................. 16 Figure 8: Formation d'acétate et de lactate à partir de glucose par la voie des bifidobactéries................ 25 Figure 9: Métabolisme général des bifidobactéries................................................................................................ 33 Figure 10: Arbre phylogénétique des bifidobactéries............................................................................................ 37 Figure 11: Protocole d’isolement des bifidobactéries à partir du lait fermenté. ........................................... 39 Figure 12: Dispositif utilisé pour la mesure de l’acidité titrable. ...................................................................... 45 Figure 13: Protocole de de détermination de l’effet du pH gastrique simulé ................................................ 47 Figure 14: Aspect macroscopique des souches de Bifidobacterium sur milieu MRS. ................................ 51 Figure 15: Aspect macroscopique des souches de Bifidobacterium ................................................................. 52 Figure 16: Test de production du gaz à partir du glucose. ................................................................................... 53 Figure 17: Test de citrate perméase sur milieu KMK. .......................................................................................... 54 Figure 18: Mise en évidence de l'uréase. ................................................................................................................... 54 Figure 19: Mise en évidence de la production de l'indole. .................................................................................. 55 Figure 20: Test de la gélatinase. ................................................................................................................................... 55 Figure 21: Profil fermentaire de la souche BN. ........................................................................................................ 57 Figure 22: Cinétique de croissance des souches R1, R2, L1, L2, BB12 et BN en présence de l'oxygène.. 58 Figure 23: Cinétique de croissance des souches R1, R2, L1, L2, BB12 et BN en absence de l'oxygène. .. 59 Figure 24: Cinétique de croissance des souches incubées en 43°C. ................................................................. 60 Figure 25: Cinétique de croissance des souches incubées en 37°C. ................................................................. 60 Figure 26: Viabilité des souches R1, R2, L1, L2, BB12 et BN pendant 21 jours de stockage à 4°C. ........ 61 Figure 27: Variation du pH du lait fermenté par les souches pendant le stockage à 4°C. ......................... 62 Figure 28: Viabilité des souches pendant 21 jours d’entreposage en présence de d’arôme banane. .... 63 Figure 29: Viabilité des souches pendant 21 jours d’entreposage en présence de d’arôme vanille. .... 64 Figure 30: Cinétique de croissance des souches R1, R2, L1, L2, BB12 et BN dans le lait écrémé. ............. 65 Figure 31: Cinétique d'acidification et variation de pH produites par dans le lait écrémé. ....................... 66 Figure 32: Activité protéolytique des souches dans milieu MRS à 2% de lait écrémé .............................. 67 Figure 33: Activité lipolytique des souches sur milieu agar au tween 80....................................................... 68 Figure 34: Résistance des souches R1, R2, L1, L2, BB12 et BN aux pH acides (2 et 3). ............................... 70 Figure 35: Résistance des souches R1, R2, L1, L2, BB12 et BN à 0,5% de sels biliaires. ............................ 71 Figure 36: Activité inhibitrice des souches R1, R2, L1, L2, BB12 et BN sur Staphylococcus aureus........ 72 Figure 37: Activité inhibitrice des surnageants natifs des souches R1, R2 et L1 sur Escherichia coli. ... 73 Figure 38: Antibiogramme de la souche L2 .............................................................................................................. 74 Liste des tableaux Tableau 1 : Exemples de produits laitiers fermentés et leurs pays d’origine ..................................... 3 Tableau 2 : Composition recommandée et optionnelle des ferments du yaourt. .............................. 5 Tableau 3 : Certaines descriptions et définitions des probiotiques ..........................................................13 Tableau 4 : Critères de sélection utilisés pour le screening des probiotiques. .............................. 14 Tableau 5 : Profile fermentaire des différentes espèces de Bifidobacterium. ................................. 27 Tableau 6 : Les espèces du genre Bifidobacterium et leur écologie. ................................................ 28 Tableau 7 : Exemples de bactériocines synthétisées par les souches de bifidobactéries ............ 34 Tableau 8 : Les antibiotiques utilisés pour évaluer l’antibiorésistance des souches. .................. 50 Tableau 9 : Aspects macroscopique et microscopique des souches de bifidobactéries. ............. 52 Tableau 10 : Mise en évidence des activités enzymatiques des souches de bifidobactéries. .... 53 Tableau 11 : La fermentation des sucres par les souches de Bifidobacterium. .............................. 57 Tableau 12: Activité protéolytique des souches R1, R2, L1, L2, BB12 et BN………………….68 Tableau 13 : Activité lipolytique des souches R1, R2, L1, L2, BB12 et BN. ...................................... 69 Tableau 14 : Activité inhibitrice des souches R1, R2, L1, L2 BB12 et BN .......................................... 71 Tableau 15 : Résultats de l’évaluation de l’antibiorésistance des souches. .................................... 73 Résumé : Notre étude a pour but d’évaluer les principales aptitudes technologiques et probiotiques de certaines souches indigènes de bifidobactéries, dont quatre souches (L1, L2, R1 et R2) ont été étudiées d’une part, sur le plan de leur tolérance à l’oxygène, la cinétique de croissance à 43 °C, la viabilité pendant 21 jours d’entreposage à 4 °C, le comportement envers les arômes utilisées en industrie laitière , la cinétique de croissance et d’acidification dans le lait et l’activité protéolytique et lipolytique (propriétés technologiques) ; et d’une autre part, sur le plan de leur résistance aux conditions gastro-intestinales (pH acide et sels biliaires) et l’activité antibactérienne envers quelques souches pathogènes. Finalement, les souches ont été soumises à un antibiogramme afin de déterminer leur comportement envers les différents types d’antibiotiques (propriétés probiotiques). Deux souches utilisées en industrie laitière, dont l’une (BN) isolée à partir du lait fermenté probiotique produit et commercialisé en Algérie (Danone Activia) et l’autre, Bifidobacterium animalis ssp. lactis (BB12) fournie par la laitière « Hodna » de la Wilaya de M’sila, ont servi une référence de comparaison des caractères étudiés. Les résultats des tests d’identification des souches indigènes ont révélé leur appartenance à deux espèces de bifidobactéries dont, B. longum représentée par les souches L1 et L2 et B. breve représentée par R1 et R2. Bien que la souche industrielle BN a été classée au sein de l’espèce B. animalis. Les résultats de l’évaluation des aptitudes technologiques indiquent que les souches indigènes présentent des capacités très intéressantes exprimées par le pouvoir de se croitre en présence de l’oxygène, une vitesse de croissance en 43°C dépassant celles inscrites par les souches industrielles, une viabilité pendant l’entreposage frigorifique très proche de celle enregistrée par les souches industrielles, une bonne viabilité lors de l’exposition aux arômes artificiels, une vitesse de croissance dans le lait meilleure que celles des souches industrielles, cependant, des faibles activités protéolytique et lipolytique ont été constatées. Encore, de très bonnes aptitudes probiotiques ont été enregistrées pour l’ensemble des souches indigènes caractérisées par une notable résistance aux conditions gastro-intestinales, une bonne activité antibactérienne envers les pathogènes. Finalement les souches étudiées ont montré une résistance envers certains antibiotiques dont les souches du genre Bifidobacterium sont connues par leur résistance naturelle à ces antibiotiques. Mots clefs : souches indigènes, bifidobactéries, aptitudes technologiques, aptitudes probiotiques. Abstract: Our study aims to evaluate the main technological and probiotic abilities of some indigenous bifidobacteria strains. Four strains (L1, L2, R1 and R2) were studied on the one hand, in terms of their tolerance to oxygen, kinetics of growth at 43 ° C, viability during 21 days of storage at 4 °C, behavior towards aromas used in the dairy industry, growth kinetics and acidification in milk and proteolytic and lipolytic activities (technological properties); and secondly, in terms of their resistance to gastrointestinal conditions (acidic pH and bile salts) and antibacterial activity against pathogenic strains. Finally, strains were subjected to susceptibility test to determinate their comportment towards different types of antibiotics (probiotic properties). Two strains used in the dairy industry, one (BN) isolated from probiotic fermented milk produced and sold in Algeria (Danone Activia) and the other Bifidobacterium animalis ssp. lactis (BB12) provided by "Hodna" dairy company in the province of M'sila, served a comparison reference of the studied characters. The results of the indigenous strains identification tests revealed that they belong to two bifidobacteria species, including B. longum represented by L1 and L2 strains, B. breve represented by the R1 and R2 strains. While the industrial strain BN was ranked within B. animalis. The results of technological abilities evaluation indicate that indigenous strains have very interesting capacities expressed by the ability to grow in presence of oxygen, a growth rate in 43 °C in over than those registered by industrial strains, viability during cold storage very close to that obtained by industrial strains, good viability when exposed to artificial aromas, a growth rate in the milk better than those observed for the industrial strains, however, low proteolytic and lipolytic activities were noted. Furthermore, very good probiotic abilities were recorded for all indigenous strains characterized by a notable resistance to gastrointestinal conditions, good antibacterial activity against pathogenic strains, finally tested strains showed a resistance to certain antibiotics including Bifidobacterium strains are known for their natural resistance to these antibiotics. Key words: indigenous strains, bifidobacteria, technological abilities, probiotic abilities. ملخص: دراستىا تهذف إىً تقييم اىنفاءاث اىتنىىىىجيت و اىبزوبيىتينيت األساسيت ىبؼط اىسالالث اىمحييت مه bifidobacteriaحيث تم مه جهت دراست اىخصائص اىبزوبيىتينيت ألربغ سالالث ) (L1, L2, R1, R2 واىمتمثيت في تحمو وجىد األمسجيه ،سزػت اىىمى في درجت حزارة ، 43 °Cاىحفاظ ػيً اىحيىيت خاله اىتخشيه اىبارد ،اىتصزف اتجاي اىؼطىر اىصىاػيت ،سزػت اىىمى و تنىيه اىحمىظت في اىحييب و أيعا اىىشاغيت اىمحييت ىيبزوتيىاث و اىذهىن .و مه جهت أخزي ،تم أيعا دراست اىخصائص اىبزوبيىتينيت ىيسالالث اىمذمىرة ،و اىمتمثيت في مقاومت اىظزوف اىمؼىيت )اىحمىظت و األمالح اىصفزاويت( ،اىىشاغيت اىمعادة ىبؼط اىسالالث اىممزظت، أخيزا ،تم إخعاع اىسالالث اىمذروست إىً اختبار اىمقاومت ىبؼط أوىاع اىمعاداث اىحيىيت. سالىتان مستؼميتان في صىاػت اىحييب و اىمتمثيتان في BNاىمؼشوىت مه اىحييب اىمخمز اىبزوبيىتيني اىمصىىع و اىمسىق في اىجشائز ) (Danone Activiaو اىسالىت Bifidobacterium animalis ssp. lactis ) (BB12تم استؼماىهما ممزجغ ىمقاروت اىخصائص اىمذروست. وتائج اىتشخيص أظهزث أن اىسالالث اىمحييت تىتمي إىً وىػيه مه bifidobacteriaحيث اىىىع B.longumو اىممثو باىسالىتيه L1و L2و اىىىع B. breveاىممثو باىسالىتيه R1و ،R2في حيه تم تصىيف اىسالىت BNفي اىىىع . B. animalis وتائج تقييم اىنفاءاث اىتنىىىىجيت أظهزث امتالك اىسالالث اىمحييت ىقذراث مهمت جذا و اىتً ظهزث مه خاله اىقذرة ػيً اىىمى في وجىد األمسجيه ،سزػت ومى في درجت حزارة 43°Cأمبز مه اىسزػاث اىمسجيت مه غزف اىسالالث اىمستؼميت في اىصىاػت ،اىحفاظ ػيً حيىيت خاله اىتخشيه اىبارد قزيبت مه تيل اىمسجيت مه غزف اىسالالث اىمستؼميت في اىصىاػت ،اىمحافظت ػيً حيىيت جيذة خاله اىتؼزض ىيؼطىر اىصىاػيت ،سزػت ومى في اىحييب أحسه مه تيل اىمسجيت مه غزف اىسالالث اىمستؼميت في اىصىاػت ،في اىمقابو تم تسجيو وشاغيت ظؼيفت ىتحييو اىبزوتيىاث و اىذهىن. أيعا تم تسجيو مفاءاث بزوبيىتينيت جيذة جذا مه غزف جميغ اىسالالث اىمحييت اىمذروست و اىتي ظهزث مه خاله اىمقاومت اىممتاسة ىيظزوف اىمؼىيت ،وشاغيت معادة مهمت ظذ اىسالالث اىممزظت .في األخيز اىسالالث اىمذروست أظهزث مقاومت اتجاي بؼط اىمعاداث اىحيىيت ،حيث أن اىسالالث اىمىتميت ىجىس Bifidobacteriumتميل مقاومت غبيؼيت وحى هذي اىمعاداث اىحيىيت. الكلمات المفتاحية :اىسالالث اىمحييت ، bifidobacteria ،اىخصائص اىتنىىىىجيت ،اىخصائص اىبزوبيىتينيت. Table des matières INTRODUCTION ......................................................................................................................................... 1 CHAPITRE I : Etude bibliographique 1. Produits laitiers fermentés ......................................................................................................................... 3 1.1. Lait fermenté ................................................................................................................................ 4 1.1.1. L‘ben ..................................................................................................................................... 4 1.1.2. Raïb ....................................................................................................................................... 4 1.2. Fromage ........................................................................................................................................ 4 1.3. Yaourt ........................................................................................................................................... 5 1.4. Laits fermentés aux bifidobactéries .............................................................................................. 7 2. Ecosystème gastro-intestinal ..................................................................................................................... 8 2.1. Anatomie du système digestif ...................................................................................................... 8 2.2. Description générale du système digestif ..................................................................................... 8 2.3. Implantation du microbiote intestinal ........................................................................................... 9 2.4. Le microbiote intestinal .............................................................................................................. 11 3. Probiotiques ............................................................................................................................................. 12 3.1. Historique de la définition des probiotiques ............................................................................... 12 3.2. Propriétés et critères de sélection des souches probiotiques ...................................................... 14 3.2.1. Résistance à l'acidité gastrique ............................................................................................ 14 3.2.2. Résistance aux sels biliaires ................................................................................................ 14 3.2.3. Adhésion aux cellules épithéliales....................................................................................... 15 3.2.4. Production de substances antimicrobiennes ........................................................................ 15 3.2.5. Résistance aux antibiotiques................................................................................................ 15 3.2.6. Critères technologiques ....................................................................................................... 15 3.3. Effets bénéfiques des probiotiques sur la santé humaine ........................................................... 16 3.3.1. Soulagement de la constipation ........................................................................................... 17 3.3.2. Amélioration de l'utilisation du lactose par l'organisme ...................................................... 17 3.3.3. Prévention ou le raccourcissement de la durée des diarrhées .............................................. 17 3.3.4. Contrôle des infections intestinales par Helicobacter pylori............................................... 18 3.3.5. Activité antivirale ................................................................................................................ 18 3.3.6. Diminution des allergies alimentaires ................................................................................. 18 3.3.7. Réduction du taux de cholestérol sanguin ........................................................................... 19 3.4. Production et maintenance de la viabilité des bactéries probiotiques ........................................ 19 3.4.1. Emploi des bactéries probiotiques dans les produits laitiers ............................................... 19 3.4.2. Viabilité des bactéries probiotiques..................................................................................... 20 3.5. Défis technologiques associés au développement des cultures probiotiques ............................. 23 3.5.1. Méthodes de production ...................................................................................................... 23 4. Les bifidobactéries................................................................................................................................... 24 4.1. Taxonomie .................................................................................................................................. 24 4.2. Les espèces du genre Bifidobacterium ...................................................................................... 26 4.3. Ecologie des bifidobactéries ....................................................................................................... 29 4.4. Caractéristiques morphologiques, physiologiques et biochimiquesdes bifidobactéries ........... 30 4.4.1. Morphologie ........................................................................................................................ 30 4.4.2. Physiologies des bifidobactéries.......................................................................................... 30 4.4.3. Biochimie des bifidobactéries ............................................................................................. 32 4.5. Génétique des bifidobactéries .................................................................................................... 34 4.5.1. Le chromosome bactérien.................................................................................................... 34 4.5.2. Les plasmides ...................................................................................................................... 35 4.5.3. Identification génotypique des bifidobactéries .................................................................... 35 CHAPITRE II : Matériel et méthodes 1. Provenance des souches .......................................................................................................................... 38 1.1. Les souches industrielles ............................................................................................................ 38 1.2. Les souches indigènes ................................................................................................................ 38 1.3. Les souches pathogènes.............................................................................................................. 38 2. Milieux de culture .................................................................................................................................... 38 2.1. Milieu de culture pour les bifidobactéries .................................................................................. 38 2.2. Milieux de culture pour les souches pathogènes ........................................................................ 38 3. Isolement et purification des bifidobactéries ......................................................................................... 39 A partir du lait fermenté .................................................................................................................... 39 4. Pré identification des bifidobactéries ..................................................................................................... 40 4.1. Etude macroscopique ................................................................................................................. 40 4.2. Etude microscopique .................................................................................................................. 40 5. Identification du genre............................................................................................................................. 40 5.1. Recherche de la catalase ............................................................................................................. 40 5.2. Recherche de la production de CO2 à partir du glucose ............................................................. 40 5.3. Recherche de citrate perméase ................................................................................................... 40 5.4. Mise en évidence de l‘uréase...................................................................................................... 40 5.5. Mise en évidence de la production d‘indole ............................................................................... 41 5.6. Protéolyse de la gélatine ............................................................................................................. 41 6. Caractérisation des espèces ..................................................................................................................... 41 7. Conservation des Souches ....................................................................................................................... 41 8. Etudes des propriétés technologiques et probiotiques des souches de bifidobactéries ....................... 42 8.1. Mise en évidence des propriétés technologiques........................................................................ 42 8.1.1. Croissance en présence de l‘oxygène .................................................................................. 42 8.1.2. Croissance en 43°C ............................................................................................................. 43 8.1.3. Viabilité pendant l‘entreposage à 4°C ................................................................................. 43 8.1.4. Suivi de la post-acidification du lait fermenté entreposé à 4°C .......................................... 44 8.1.5. Influence des arômes sur la viabilité ................................................................................... 44 8.1.6. Cinétique de croissance et d‘acidification dans milieu lait ................................................. 44 8.1.7. Activité protéolytique .......................................................................................................... 45 8.1.8. Activité lipolytique .............................................................................................................. 45 8.2. Mise en évidence in vitro des propriétés probiotiques .............................................................. 46 8.2.1. Résistance aux conditions gastro-intestinales simulées....................................................... 46 8.2.3. Mise en évidence de l‘activité antibactérienne .................................................................... 48 8.2.4. Résistance aux antibiotiques................................................................................................ 49 8.2.5. Traitement statistique des résultats ...................................................................................... 50 CHAPITRE III : Résultats et discussion 1. Pré-identification des souches ................................................................................................................ 51 1.1. Aspect macroscopique ................................................................................................................ 51 1.2. Aspect microscopique ................................................................................................................ 51 2. Identification du genre............................................................................................................................. 52 2.1. Recherche de la production de CO2 à partir du glucose ............................................................. 53 2.2. Mise en évidence des autres enzymes ........................................................................................ 53 3. Caractérisation des espèces ..................................................................................................................... 56 4. Etudes des propriétés technologiques et probiotiques des souches de bifidobactéries ....................... 58 4.1. Mise en évidence des propriétés technologiques........................................................................ 58 4.1.1. Croissance en présence de l‘oxygène .................................................................................. 58 4.1.2. Croissance en 43°C ............................................................................................................. 59 4.1.3. Viabilité pendant l‘entreposage à 4°C ..................................................................................... 61 4.1.4. Suivi de la post-acidification du lait fermenté entreposé à 4°C .............................................. 62 4.1.5. Influence des arômes sur la viabilité ................................................................................... 63 4.1.6. Cinétique de croissance et d‘acidification dans milieu lait ................................................. 65 4.1.7. Activité protéolytique .......................................................................................................... 67 4.1.8. Activité lipolytique .............................................................................................................. 68 4.2. Mise en évidence in vitro des propriétés probiotiques ............................................................... 69 4.2.1. Résistance aux conditions gastro-intestinales simulées....................................................... 69 4.2.2. Activité antibactérienne ....................................................................................................... 71 4.2.3. Résistance aux antibiotiques................................................................................................ 73 DISCUSSION .............................................................................................................................................. 75 1. Isolement et identification des bifidobactéries ...................................................................................... 75 2. Etudes des propriétés téchnologiques des souches de bifidobactéries ................................................ 76 3. Mise en évidence in vitro des propriétés probiotiques des bifidobactéries ......................................... 80 CONCLUSION ET PERSPECTIVES ....................................................................................................... 83 Références bibliographiques ....................................................................................................................... 85 ANNEXES Introduction INTRODUCTION Selon la définition rapportée par la FAO et L‘OMS (2002), les probiotiques sont des microorganismes vivants qui lorsqu‘ils sont administrés en quantités adéquates, exercent une action bénéfique sur la santé de l‘hôte qui les ingère. Parmi les souches connues par leur effet probiotique, les bifidobactéries occupent un espace très important. Ces bactéries forment le groupe le plus important des bactéries intestinales pour la santé de l‘homme. Elles s‘installent dans un court temps après la naissance et deviennent le groupe dominant des bactéries (92%) de la microflore de nouveau-né allaité au sein. Parmi les effets bénéfiques des bifidobactéries sur la santé humaine, on note le contrôle de la flore intestinale, l‘inhibition de la croissance de nombreux pathogènes, la régulation du transit intestinal, l‘amélioration de l‘intolérance au lactose et des allergies alimentaires (Isolauri et al., 2000) et la stimulation du système immunitaire ainsi que certaines propriétés anti-cancérigènes et anti-diarrhéiques (Shah, 2006). Les produits laitiers fermentés sont connus pour être de bons vecteurs de probiotiques notamment en raison de leur large consommation. Afin d‘être considérées comme potentiels probiotiques, les souches sélectionnées doivent montrer une capacité à survivre dans le produit et surmonter les obstacles rencontrés durant le procédé de fabrication (température de fermentation, oxygène…) et au cours de l‘entreposage (basse température, oxygène, arômes), ainsi durant le transit gastro-intestinal (pH bas, bile…), puis avoir de bon pouvoir adhésif à l‘épithélium intestinal de l‘hôte. La survie des bifidobactéries dans les produits laitiers fermentés dépend de plusieurs facteurs tels que, les conditions de fermentation, la température d‘entreposage et notamment la souche utilisée. Le nombre des espèces de bifidobactéries introduites en industrie laitière est très limité dont les souches d‘origine animale sont les plus utilisées, cela est dû à leur viabilité satisfaisante durant la fabrication et l‘entreposage du produit en comparaison à celles d‘origine humaine, mais ces dernières, ont des meilleurs caractères probiotiques (résistance au pH bas et aux sels biliaires, bon pouvoir adhésif, activité antibactérienne…). De ce point, notre étude tire son importance, elle sert à rechercher des souches de bifidobactéries indigènes d‘origine humaine présentant de bonnes propriétés technologiques caractérisées essentiellement par une meilleure viabilité au cours de la fabrication et l‘entreposage du Page 1 Introduction produit, en plus des propriétés probiotiques (viabilité pendant le transit gastro-intestinale et activité anti bactérienne envers les souches pathogènes). Pour atteindre cet objectif, notre travail comporte les étapes suivantes : Isolement et caractérisation microbiologique et biochimique des bifidobactéries. Evaluation de leurs propriétés technologiques qui sert à étudier leur comportement envers les conditions retrouvées dans le produit au cours de la fabrication et l‘entreposage. Etude in vitro de certaines propriétés probiotiques de ces souches (résistance au pH et aux sels biliaires gastriques et même l‘activité anti bactérienne envers les pathogènes). Etude statistique servant à comparer les résultats obtenus pour les souches indigènes avec ceux constatés pour les souches utilisées en industrie laitière. Page 2 CHAPITRE I Etude bibliographique 1. Produits laitiers fermentés Une large gamme de produits laitiers fermentés est commercialisée à travers le monde. Il existe un grand nombre de laits fermentés provenant de plusieurs pays et qui diffèrent par leur matière première, leur flore microbienne, leur technologie, leur texture, leur goût et leur durée de conservation (Leksir, 2012). Le tableau 1 donne une description de différents types de laits fermentés et leurs pays d‘origine. Tableau 1: Exemples de produits laitiers fermentés et leurs pays d‘origine Leksir, (2012). Nom Description Yoghourt/ Yaourt Produit ferme ou brassé, arôme caractéristique. Lait à l’acidophilus Kéfir Produit ferme, brassé ou liquide, faible arôme. Boisson brassée, consistance crémeuse, arôme et gout caractéristique (CO2). Boisson pétillante, acide, gout rafraîchissant et arôme caractéristique. Boisson laitière aigre diluée avec de l‘eau, consommée sale, épicée ou sucrée. Produit ferme ou brassé, ou boisson liquide, flaveur agréable, acide ou faiblement acide. Produit ferme ou brassé, gout et arôme agréable. Koumis Lassi Dahi Leben Filmjölk Villi Boisson brassée, visqueuse, saveur acidulée. Produit brassé visqueux, acidulé et gout agréable Pays présumé d’origine Asie, Balkans Etats-Unis Caucase Mongolie Ferment(s) impliqué(s) St. thermophilus Lb. bulgaricus (+Lb. acidophilus, Bifidobacterium ssp.) Lb. acidophilus Lc. lactis, Lc. cremoris, Lb. kéfir, Lb. casei, Lb. acidophilus, Leuconostoc ssp., levures Lb. bulgaricus, Lb. acidophilus, levures Inde Lactococcus ssp., Lactobacillus ssp., Leuconostoc ssp.,levures Inde St. thermophilus, Lb. bulgaricus, Lc. diacétylactis, Leuconostoc ssp. Moyen orient St. thermophilus, Lb.bulgaricus, Lb. acidophilus, Lc. lactis, levures Lc. lactis, Lc. cremoris, Lc. diacétylactis, Ln. cremoris Lc. lactis, Lc. cremoris, Lc. diacétylactis, Lc. dextranicum, moisissure (Geotrichum candidum) Suède Finlande Page 3 CHAPITRE I Etude bibliographique 1.1. Lait fermenté Les laits fermentés sont des produits laitiers transformés par une fermentation essentiellement lactique qui aboutit à l‘acidification et à la gélification du lait (Béal et Sodini, 2012). Les laits fermentés algériens sont le L‘ben et le Raïb. 1.1.1. L’ben L'origine de ce produit remonte à des temps immémoriaux, probablement à l'époque où l'homme a commencé à domestiquer les espèces laitières et à utiliser leurs laits. Sa fermentation lactique lui donne son arôme naturel et sa saveur inimitable. Sa préparation artisanale est simple, le lait est abandonné à lui-même jusqu'à sa coagulation. Celle-ci se fait à température ambiante et dure 24 à 48 h selon la saison. Le barattage qui lui succède dure 30 à 40 minutes. A la fin du barattage, on ajoute généralement un certain volume d'eau (environ 10 % du volume du lait), chaude ou froide, suivant la température ambiante, de façon à ramener la température de l'ensemble à un niveau convenable au rassemblement des grains de beurre (Ouadghiri, 2009 ; Benkerroum et Tamime, 2004). Le L‘ben est produit également à l‘échelle industrielle. C'est un lait pasteurisé fermenté. L'acidification est provoquée par ensemencement des ferments lactiques mésophiles. Le lait qui sert à la préparation du L‘ben est reconstitué. Il subit une pasteurisation à 84°C pendant 30 secondes, puis refroidi à 22°C et ensemencé de levain lactique (Streptococcus cremoris ; Streptococcus lactis et Streptococcus diacetylactis ; Leuconostoc dextranicum, Leuconostoc citrovorum et Leuconostoc mesenteroides) (Benkerroum et Tamime, 2004). 1.1.2. Raïb Le Raïb fait partie des produits laitiers fermentés populaires en Algérie, en plus du L‘ben (lait écrémé fermenté). Le Raïb a une très ancienne tradition en Algérie; il est fabriqué à partir du lait cru de vache ou de chèvre. La fermentation du lait, comme de nombreux procédés traditionnels de fermentation, est spontanée et incontrôlée et pourrait être une source précieuse des bactéries lactiques autochtones (Mechai et Kirane, 2008). Contrairement au L‘ben, le Raïb ne subit pas une opération de barattage et d‘écrémage, il s‘agit d‘un lait fermenté entier. 1.2. Fromage Le but est de transformer le lait en un produit d'utilisation prolongée et de goût différent grâce à diverses actions microbiennes et enzymatiques (Leroy et De Vuyst, 2004; Hui, 1992). La coagulation du lait et l'égouttage du caillé obtenu, représentent, en effet, une sorte de concentration, qui constitue un moyen de conservation auquel il faut ajouter l'acidification provoquée par la fermentation lactique, qui s‘oppose à l'envahissement du fromage par les bactéries de putréfaction (Yìldìz, 2010; Keohane et al., 2009 ; Parente et Cogan, 2004). Ce double principe de dessiccation et d'acidification va se retrouver, plus ou moins prononcé dans la préparation de tous les fromages (Leroy et De Vuyst, 2004). Page 4 CHAPITRE I Etude bibliographique La transformation du lait en fromage comporte quatre étapes essentielles (voir Figure 1). Dans le cas d'un fromage frais, la fabrication est terminée après l'égouttage (Yìldìz, 2010; Parente et Cogan, 2004). Figure 1: Étapes essentielles de transformation du lait en fromage (Parente et Cogan, 2004). 1.3. Yaourt Le yaourt est un lait fermenté obtenu exclusivement par la coagulation du lait sous l'action de deux bactéries : Streptococcus thermophilus et Lactobacillus bulgaricus (Quiberoni et al., 2010 ; Iyer et al., 2009 ; Codex alimentarius. 2003 ) (Tableau 2). Ces bactéries doivent être vivantes dans le produit et leur nombre doit dépasser dix millions par gramme de yaourt à la date limite de conservation (Champagne et al., 2009; Pfeiler et Klaenhammer, 2007). Tableau 2: Composition recommandée et optionnelle des ferments du yaourt (Hui, 1992). Composition standard recommandée par la FDA Streptococcus salivarius ssp. thermophillus Lactobacillus delbruckii ssp. bulgaricus Ferments additionnels du yaourt Lactobacillus acidophilus Lactobacillus casei Lactobacillus helveticus Lactobacillus jugurti Lactobacillus lactis Bifidobacterium longum Bifidobacterium bifidum Bifidobacterium infantis Les propriétés fermentaires aromatiques et épaississantes des bactéries lactiques du yaourt confèrent au produit final ses caractéristiques organoleptiques. Les résultats de recherche ont montré que la production d'acide et la production d'acétaldéhyde de la culture Page 5 CHAPITRE I Etude bibliographique mixte de Lactobacillus bulgaricus et Streptococcus thermophilus sont beaucoup plus importantes que celles des cultures pures, on peut également observer un effet synergique marqué sur la consistance et la viscosité du produit lorsqu'on emploie des cultures épaississantes bonnes productrices d‘exopolysaccharides (EPS) (Yìldìz, 2010; Ravin et al., 2006). Figure 2: Diagramme général de fabrication des yaourts et des laits fermentés (Béal et Sodini, 2012). Les deux principaux types de yaourt sont le yaourt brassé et le yaourt ferme. Les figures 2 et 3 montrent les différentes étapes de production des yaourts et laits fermentés et des deux types de yaourt respectivement. Page 6 CHAPITRE I Etude bibliographique Figure 3: Diagramme simplifié de la production du yaourt (Yìldìz, 2010). 1.4. Laits fermentés aux bifidobactéries Ce sont des laits fermentés à l‘aide de bifidobactéries associées à diverses bactéries. Il existe plusieurs types des laits fermentés aux bifidobactéries : -Type levain yaourt + Bifidobacterium + Lactobacillus acidophilus -Type levain yaourt + Bifidobacterium, soit d‘origine humaine, soit d‘origine animale. Les laits fermentés avec Bifidobacterium d‘origine animale, essentiellement Bifidobacterium animalis, sont les plus répandus. Leur technologie est celle du yaourt à la condition de choisir des souches capables de résister en milieu acide (pH 4,2 à 4,5) et en anaérobiose relative (Hadadji, 2007) Page 7 CHAPITRE I Etude bibliographique 2. Ecosystème gastro-intestinal 2.1. Anatomie du système digestif Les éléments constitutifs du tube digestif sont les suivants : L‘œsophage qui se termine par le cardia L‘estomac, qui inclut l'antre et le canal du pylore Les intestins : L‘intestin grêle (6-8 m), comprenant : - Le duodénum - Le jéjunum - L‘iléon qui rejoint le cæcum à la jonction iléo-cæcale Le gros intestin ou côlon (1,5 m), constitué de 3 parties : Le cæcum. L'appendice est un organe rudimentaire, reliquat de l'évolution, attaché au cæcum. Le côlon qui comprend : - Le côlon ascendant - Le côlon transversal - Le côlon descendant et sigmoïde - Le rectum qui se termine par l'anus. 2.2. Description générale du système digestif Le tractus gastro-intestinal est un écosystème complexe et ouvert aux microorganismes exogènes. Sa muqueuse étant estimée à 200-300 m2, il représente la plus grande surface du corps en contact avec l‘environnement. L‘écosystème gastro-intestinal est généré par une alliance stable entre 1) l‘épithélium gastro-intestinal, 2) le système immunitaire et 3) une importante flore microbienne. Si l‘un des trois composants de l‘écosystème est défaillant, des pathologies peuvent survenir. Les interactions entre les microorganismes et l‘hôte peuvent être de trois types : symbiose, commensalisme ou pathogénicité. L‘hôte est protégé contre la microflore intestinale pathogène par les barrières chimiques et physiques formées par l‘épithélium gastro-intestinal (Amrouche, 2005 ; Bäckhed et al. , 2004). La figure 4 montre les principaux compartiments constituant le tractus gastro-intestinal de l‘homme. Page 8 CHAPITRE I Etude bibliographique Œsophage: mucus, péristaltisme. Seuls les microorganismes provenant des aliments ou de la cavité orale sont présents. Estomac: pH acide (pH<2), O2, enzymes, mucus. Microflore : 104 UFC/g : Candida albicans , Helicobacter pylori, Lactobacillus, Streptococcus. Duodénum: sécrétions pancréatiques et biliaires, mucus, faible O2. Microflore : 103-104 UFC/g : Bacteroides, Candida albicans , Lactobacillus, Streptococcus. Jéjunum: sécrétions pancréatiques et biliaires, mucus, péristaltisme. Microflore : 105-107 UFC/g :Bacteroides, Candida albicans , Lactobacillus, Streptococcus. Iléon: Anaérobiose, sels biliaires, enzymes. Microflore: 107-108 UFC/g : Bacteroides, Clostridium, Enterobacteriacea , Enterococcus, Lactobacillus, Veillonella . Colon: Anaérobiose, motricité, enzymes bactériennes, acides gras volatiles, ammoniaque,… Microflore : 10 101011 UFC/g: Bacteroides, Bacillus, Bifidobacterium, Clostridium, Enterococcus, Eubacterium, Fusobacterium , Peptostreptococcus ,Ruminococcus , Streptococcus Figure 4: Schéma simplifié décrivant les compartiments de l‘appareil digestif de l‘homme et leurs microflores. D'après (Ouwehand and Vesterlund, 2003). 2.3. Implantation du microbiote intestinal Tout contact entre le corps humain et un microorganisme qu‘il vienne d‘un aliment, de l‘environnement, d‘un autre humain ou d‘animaux, peut en principe conduire à la colonisation. Le fœtus des mammifères évolue in utero dans un environnement stérile et la colonisation microbienne débute durant le processus de la naissance. En l‘absence des mécanismes immunitaires sophistiqués de l‘adulte, le tube digestif du nouveau-né est un environnement particulièrement permissif où les niveaux de population atteignent rapidement 1011 bactéries par gramme de selles. La colonisation suit néanmoins un schéma relativement organisé, sous la dépendance de facteurs exogènes (exposition aux microorganismes d‘origine maternelle (fécale, vaginale et cutanée) et environnementale, mais aussi l‘alimentation et parfois l‘antibiothérapie) et endogènes (Bruno 2012). Page 9 CHAPITRE I Etude bibliographique Quelques études indiquent que le lait maternel pourrait être le vecteur de microorganismes de la mère vers l‘enfant. Ainsi, même collecté aseptiquement, le lait de femme n‘est pas stérile (Warner, 2003). Les bactéries qu‘il contient peuvent être transmises à l‘enfant via l‘allaitement. Deux équipes de chercheurs ont étudié l‘influence de l‘allaitement maternel dans la mise en place de la flore microbienne intestinale du nouveau-né (Perez et al., 2007). Elles ont montré que des bactéries ayant pour origine l‘intestin de la mère transitent par le lait. La mère transmet donc des éléments qui vont contribuer à la colonisation de l‘intestin de son enfant et auront un impact sur la mise en place de son immunité. Les bactéries anaérobies qui dominent le microbiote intestinal de l‘adulte font parties des premiers microbes rencontrés lors d‘une naissance par voie basse. Elles ne se développeront cependant en dominance dans l‘intestin que lorsque les aérobies strictes et les anaérobies facultatives auront consommé l‘oxygène présent. Ce premier relais d‘espèces s‘opère durant les heures qui suivent la naissance. Des relations antagonistes gouvernent ensuite progressivement le relais d‘espèces en dominance conduisant vers l‘âge de deux ans à un microbiote stable sur le plan fonctionnel (figure 5). Figure 5: Implantation du microbiote intestinal. D‘après (Wilson, 2008). Page 10 CHAPITRE I Etude bibliographique Les bactéries anaérobies strictes dominent les bactéries anaérobies facultatives dans le côlon distal et les selles par un facteur 1000 environ. L‘hygiène qui entoure la naissance et les premiers moments de la vie conditionne fortement la dynamique de colonisation. Il apparaît aujourd‘hui clairement que la colonisation par des espèces commensales habituelles comme E. coli est retardée dans des pays industrialisés par rapport au passé (de quelques jours à 6 mois) et par rapport au pays en voie de développement, apparemment du fait des conditions d‘hygiène appliquées aujourd‘hui (Adlerberth et al., 2006 ; Nowrouzian et al., 2003). D'autres facteurs peuvent jouer un rôle dans la mise en place de la microflore intestinale comme le génotype et le lieu de naissance de l'hôte (Bruno, 2012). 2.4. Le microbiote intestinal Selon la définition de Isolauri et al. (2002), la flore intestinale normale est une collection complexe et en équilibre de microorganismes qui habitent normalement le tractus gastrointestinal et remplissant un rôle dans la nutrition, la physiologie et le contrôle du système immunitaire de l‘hôte Après une colonisation complète, la microflore intestinale est considérée comme un organe acquis après la naissance (Bruno, 2012). Il est constitué d‘une grande diversité d‘espèces microbiennes assurant différentes fonctions pour l‘hôte. La microflore du tractus gastro-intestinal a été estimée à près de 1013-1014 cellules microbiennes représentant 400 à 600 espèces et sous espèces (Bäckhed et al., 2004). Cette microflore représente environ 10 fois le nombre total de cellules du corps humain. La prévalence des bactéries dans le tractus gastro-intestinal dépend des conditions régnant dans le compartiment du tractus. Deux catégories de bactéries ont été identifiées : les bactéries autochtones ou indigènes se trouvant dans des niches particulières, et les bactéries allochtones ou transitoires (comme les probiotiques) rencontrées dans d‘autres habitats du tractus (Bäckhed et al., 2004). La majorité des bactéries pathogènes sont allochtones et vivent normalement en harmonie avec l‘hôte, excepté lorsque l‘équilibre du système est rompu. Du point de vue microbiologique, comme le montre la figure 4, l‘environnement gastro-intestinal comprend trois régions principales qui offrent des conditions très différentes pour la survie des différents microorganismes. Dans le premier compartiment, l‘estomac, la prolifération microbienne est fortement réduite par la présence d‘oxygène apporté par la déglutition (29% de la teneur en oxygène de l‘air) ainsi que par la présence d‘une forte acidité. De ce fait, l‘estomac héberge sélectivement les microorganismes acidotolérants et anaérobies facultatifs comme les lactobacilles, streptocoques, levures, etc. Dans le deuxième compartiment qui est le petit intestin, la microflore est constituée essentiellement de bactéries anaérobies facultatives tels que les lactobacilles, les streptocoques et les entérobactéries, et anaérobies strictes notamment les bifidobactéries, les bactéroides et les clostridies. La teneur en oxygène du petit intestin est de 4.6%. Dans le dernier compartiment qui est le côlon, le transit digestif est plus lent et la Page 11 CHAPITRE I Etude bibliographique flore microbienne est plus abondante, représentant 35 à 50% du volume du contenu du colon humain (Cummings et al., 1989) La microflore du colon est très complexe et dominée par les bactéries anaérobies strictes (Bacteroides spp., Clostridium spp., Bifidobacterium spp., Atopobium spp...). Tandis que les bactéries anaérobies facultatives sont moins nombreuses et représentées par les lactobacilles, les entérocoques, les streptocoques et les Enterobacteriaceae. Les levures (ex. Candida albicans) sont assez faiblement représentées. La charge microbienne dans les différents compartiments a été estimée à environ : 104, 103-4, 105-7, 107-8 et 1010-11 (ufc)/g dans l‘estomac, le duodénum, le jéjunum, l‘iléon et le colon respectivement (Ouwehand and Vesterlund, 2003). Les principaux composants de la flore du colon ainsi que leurs effets sur l‘hôte sont présentés dans la figure 6. Figure 6: Vue générale sur la microflore du colon humain. D‘après (Gibson and Roberfroid, 1995). 3. Probiotiques 3.1. Historique de la définition des probiotiques Le terme probiotique a bénéficié de plusieurs définitions qui ont évolué dans le temps en fonction des connaissances scientifiques et des avancées technologiques. La notion de probiotiques a été développée principalement grâce aux travaux de Metchnikoff ayant suggéré que l‘ingestion de bactéries lactiques vivantes accroît la longévité en réduisant dans le tube digestif la population de bactéries putréfiantes ou produisant des toxines. Une des premières Page 12 CHAPITRE I Etude bibliographique définitions des probiotiques comme « facteurs promoteurs de croissance produits par des microorganismes » a été proposé par Lilly et Stillwell en 1965. Depuis ce temps, la définition du terme probiotique a été modifiée à plusieurs reprises (Ait-Belgnaoui et al., 2005; Lamoureux, 2000). En 1989, Roy Fuller a mis l‘accent sur la demande de viabilité des probiotiques et introduisit l‘idée qu‘ils avaient un effet bénéfique sur l‘hôte (Guarner et al., 2008). La FAO et l‘OMS (2002), ont établi récemment des lignes directrices pour l‘utilisation du terme « probiotiques » dans les aliments et formulent la définition suivante : « les probiotiques sont des microorganismes vivants qui lorsqu‘ils sont administrés en quantités adéquates, exercent une action bénéfique sur la santé de l‘hôte qui les ingère». Tableau 3: Certaines descriptions et définitions des probiotiques citées au cours des années (Vasiljevic et Shah, 2008). Année Description Probiotics are common in vegetable food as vitamins, aromatic 1953 Source Kollath 1954 substances, enzymes and possibly other substances connected with vital processes Probiotics are opposite of antibiotic 1955 Deleterious effect of antibiotics can be prevented by probiotics therapy Kolb 1956 A Substance secreted by one microorganism which stimulates the growth of another Tissue extracts which stimulate microbial growth Lilly and Stillwell Sperti 1973 Compounds that build resistance to infection in the host but do not inhibit the growth of microorganisms in vitro Fujii and Cook 1974 Organisms and substances that contribute to intestinal microbial balance Parker 1992 Live microbial feed supplement which beneficially effects the host animal by improving microbial balance Viable mono- or mixed of live microorganisms which applied to animals or man have a beneficial effect on the host by improving the proprieties of the indigenous microflora Fuller 1971 1992 Vergin Havenaar and Huis int'veld 1996 Live microbial culture or cultured dairy product which beneficially influences the health and nutrition of the host Salminen 1996 Live microorganisms which, upon ingestion exerts benefits beyond inherent basic nutrition Microbial cell preparations or components of microbial cells that have a beneficial effect on the health and well-being of the host Schaafsma 1999 2001 2002 A preparation of or a product containing viable, defined microorganisms in sufficient number which alter the microflora ( by implantation or colonization) in a compartment of the host and by that exert beneficial health effect in this host Live microorganisms that when administrated in adequate amount confer health benefit on the host Salminen, Ouwehand, Benno and Lee Scherezenmeir and de Vrese FAW/WHO Page 13 CHAPITRE I Etude bibliographique 3.2. Propriétés et critères de sélection des souches probiotiques Les probiotiques présentent des propriétés qui sont variables selon l‘espèce ou la souche microbienne. Il est nécessaire de connaître le genre et l‘espèce de la souche utilisée car les effets probiotiques sont spécifiques à la souche microbienne. La non pathogénicité (innocuité) des souches est un critère très important, les souches ayant le statut GRAS (Generally Regarded As Safe) sont d'ailleurs à favoriser. Toutefois, le critère de viabilité ou de survie demeure essentiel dans la sélection des probiotiques qui doivent parvenir vivantes au site de leur action, à savoir l‘intestin, et donc résister aux différents mécanismes de défense de l‘hôte. Les bactéries étant administrées par voie orale, il faut qu‘elles franchissent les obstacles majeurs du transit digestif : le pH acide, les sels biliaires, les enzymes pancréatiques…etc (Millette et al., 2008; Lamoureux, 2000; Percival, 1997). Le tableau 4 rapporte les critères les plus utilisé pour la sélection des probiotiques. Tableau 4: Critères de sélection utilisés pour le screening des probiotiques (Nousiainen et al., 2004). Critères Résistance à l'acidité gastrique Résistance aux sels biliaires Production d'acide (à partir de glucose et lactose) Adhésion au mucus et/ ou aux cellules épithéliales humaines Production de substances antimicrobiennes Résistance à la chaleur Bonnes propriétés technologiques But cherché Survie pendant le passage par l'estomac et duodénum Survie pendant le passage par l'intestin grêle Production (de barrière acide) efficace dans l'intestin Colonisation efficace, réduction des sites d'adhésion des pathogènes à la surface Inhibition du développement des germes pathogènes Survie pendant le processus de transformation Stabilité, croissance sur une large échelle, survie dans le produit, résistance aux bactériophages 3.2.1. Résistance à l'acidité gastrique La survie des bactéries dans le suc gastrique dépend de leur capacité à tolérer les bas pH. Le temps de passage peut être d‘une heure à quatre heures selon l'individu et son régime. Par conséquent, quelques auteurs proposent que les souches probiotiques doivent résister à un pH de 2.5 dans un milieu de culture pendant quatre heures (Ammor et Mayo, 2007). 3.2.2. Résistance aux sels biliaires Dans l'intestin grêle, la tolérance aux sels biliaires est un facteur important qui contribue à la survie des probiotiques. Les bactéries qui survivent aux conditions acides de l'estomac doivent alors faire face à l‘action détergente des sels biliaires libérés dans le duodénum après ingestion des repas gras. Page 14 CHAPITRE I Etude bibliographique Les bactéries peuvent réduire l‘effet émulsifiant des sels biliaires en les hydrolysant avec des hydrolases, de ce fait diminuant leur solubilité (Gu et al., 2008; Ammor et Mayo, 2007 ). 3.2.3. Adhésion aux cellules épithéliales La capacité d‘adhésion à l'épithélium intestinale est un critère de sélection recommandé pour le choix des probiotiques, car c'est une condition pour la colonisation des entrailles. L'adhérence constitue le premier mécanisme de défense contre l‘invasion des bactéries pathogènes. (Reyes-Gavilan et al., 2011; Palomares et al., 2007). 3.2.4. Production de substances antimicrobiennes Les bactéries lactiques synthétisent des molécules à action bactéricide (ou bactériostatique) comme les acides organiques, le peroxyde d‘hydrogène, le dioxyde de carbone, le diacétyle et les bactériocines. Ces mécanismes antimicrobiens ont été exploités pour améliorer la préservation des aliments (Labioui et al., 2005; Titiek et al., 1996 ). 3.2.5. Résistance aux antibiotiques Les bactéries lactiques sont naturellement résistantes à beaucoup d‘antibiotiques grâce à leur structure et physiologie. Les travaux de Temmerman et al. (2003) ont montré que 68.4% des probiotiques isolés ont une résistance à un antibiotique ou plus. Des souches de Lactobacillus ont été trouvées résistantes à la kanamycine (81%), à la tétracycline (29.5%), à l‘érythromycine (12%) et au chloramphénicol (8.5%). 38% des isolats de Enterococcus faecium ont été trouvés résistants à la vancomycine. Dans la plus part des cas la résistance n‘est pas transmissible, cependant, il est possible que le plasmide codant pour la résistance aux antibiotiques soit transféré à d‘autre espèces et genres. C'est une raison significative pour choisir des souches manquantes du potentiel de transfert de résistance (Denohue, 2004). Les autorités européennes ont récemment conclu que quelques bactéries utilisées pour la production d‘aliment pourraient poser un risque à la santé humaine et animale en raison d'héberger des souches avec les gènes de résistance transmissibles. Par conséquent, avant de lancer une culture probiotique, il est important de vérifier que les souches bactériennes impliquées ne comportent pas de gènes transmissibles de résistance aux antibiotiques (Ammor et Mayo, 2007). 3.2.6. Critères technologiques Plusieurs aspects technologiques doivent être pris en compte dans la sélection des probiotiques tels que : 3.2.6.1. Viabilité et stabilité des microorganismes Pour exercer leur effet bénéfique sur la santé, les probiotiques doivent survivre en grand nombre au procédé de fabrication, et à la période d‘entreposage au froid qui s‘ensuit. Cependant, la stabilité physique et génétique des cellules ainsi que toutes les propriétés nécessaires pour exercer leurs bienfaits sur la santé doivent également être assurées Page 15 CHAPITRE I Etude bibliographique (Izquierdo, 2009). De plus, ces souches devraient être viables sans se multiplier pour ne pas provoquer d‘effet indésirable sur le goût ou l‘arôme du produit ni augmenter l‘acidité (Mattila-Sandholm et al., 2002). Par ailleurs, plusieurs études ont démontré que des cellules en phase stationnaire de croissance, plus tolérantes aux stress environnementaux que des cellules en phase exponentielle, devraient être privilégiées pour la confection de produits contenant des probiotiques en grand nombre (Heller, 2001). 3.2.6.2. Propriété acidifiante La fonction acidifiante est la plus recherchée des bactéries lactiques qui a pour effet une production importante d‘acide lactique conduisant à une acidification rapide et durable, les conséquences d‘ordre physicochimique et microbiologique sont récapitulées d‘après Surta et al., 1998 : coagulation du lait, la synérèse du caillé et la solubilisation du calcium micellaire, elle participe aux qualités organoleptiques des produits laitiers fermentés et inhibe la croissance de microorganismes nuisibles. 3.3. Effets bénéfiques des probiotiques sur la santé humaine Les probiotiques ont pour but d‘aider la flore microbienne naturelle de l‘intestin. De plusieurs avantages pour la santé sont fournis par l'ingestion des aliments contenant des cultures probiotiques (Da Cruz et al., 2010). Il est important de mentionner que les effets de la promotion de la santé dépendent de la souche présente dans la formulation du produit, et qu'il n'y a pas une souche probiotique en mesure de fournir tous les avantages (Shah, 2007). Figure 7: Présentation des effets bénéfiques de la consommation des probiotiques sur la santé humaine (Saarela et al., 2000). Page 16 CHAPITRE I Etude bibliographique Les principaux effets bénéfiques sur la santé de l'hôte sont les suivants : 3.3.1. Soulagement de la constipation Les lactobacilles peuvent avoir des effets sur la constipation (selles difficiles, dureté excessive des selles, transit intestinal lent) et permettent de réduire l‘utilisation de laxatifs, qui ont l‘inconvénient majeur d‘éliminer différentes substances essentielles à l‘organisme comme les acides aminés, les minéraux… (Guarner et al., 2008). 3.3.2. Amélioration de l'utilisation du lactose par l'organisme L‘un des effets des bactéries lactiques qui a été le plus mis en avant et démontré chez l‘Homme est celui qui concerne l‘amélioration de l‘intolérance au lactose (De Vrese et al., 2001). Chez les personnes souffrant d‘intolérance au lactose, un déclin de la production de β-galactosidase est observé au-delà de la petite enfance. La deuxième cause d‘intolérance (intolérance secondaire) est représentée par les maladies comme les résections intestinales, les gastro-entérites, la maladie céliaque ou les gastrectomies. Plusieurs études ont montré que la β-galactosidase des bactéries lactiques participait à la digestion du lactose dans l‘intestin. En principe, le remplacement du lait par du yaourt conduit à une meilleure absorption et une meilleure tolérance chez les sujets présentant une intolérance au lactose (primaire et secondaire). Streptococcus thermophilus et Lactobacillus delbrueckii ssp. bulgaricus améliorent la digestion du lactose et réduisent les symptômes liés à l‘intolérance au lactose (douleurs abdominales, ballonnements). Plusieurs travaux explicatifs ont montré que la lactase de bactéries lactiques participe à la digestion du lactose du yaourt (90%) chez les sujets déficients en lactase (Guarner et al., 2008). 3.3.3. Prévention ou raccourcissement de la durée des diarrhées Des études cliniques ont démontré que la diarrhée du voyageur, diarrhée aux rotavirus, diarrhée associée aux antibiotiques comme celle causée par Clostridium difficile, peuvent être contrecarrées avec succès par l‘utilisation de probiotiques tels que : L. rhamnosus, B. bifidum, S. thermophilus, L. acidophilus, L. bulgaricus (Wang et al., 2004) . Les mécanismes potentiellement impliqués incluent la production d‘acide lactique, de peroxyde d‘hydrogène, d‘autres substances antimicrobiennes telles que les bactériocines, la compétition pour des nutriments ou des récepteurs d‘adhésion, des actions anti toxines et la stimulation du système immunitaire (Gill, 2003). Plusieurs études randomisées contrôlées sur l‘Homme ont montré l‘efficacité des souches probiotiques pour prévenir ou atténuer les perturbations digestives liées à la prise d‘antibiotiques (Cremonini et al., 2002 ; Fooks et Gibson, 2002) et les diarrhées nosocomiales infantiles dues surtout à des rotavirus (Szymanski et al., 2006). Page 17 CHAPITRE I Etude bibliographique 3.3.4. Contrôle des infections intestinales par Helicobacter pylori L‘infection par Helicobacter pylori favorise les risques d‘ulcère du duodénum et de l‘estomac et de certains cancers et lymphomes gastriques (Dial et Lichtenberges, 2002). Wang et al. (2004) ont rapporté que la consommation régulière de yaourt additionné de L. acidophilus La5 ou de Bifidobacterium lactis BB12 induit une suppression effective de l‘infection due à Helicobacter pylori. La croissance d‘Helicobacter pylori est inhibée par la production de quantités importantes d‘acide lactique (Zubillaga et al., 2001) et par la production de bactériocines notamment la lacticine produite par Lactococcus lactis et qui exerce une activité antimicrobienne contre plusieurs souches d‘Helicobacter pylori. 3.3.5. Activité antivirale Les probiotiques, comme une partie de la microflore intestinale, sont signalé es à promouvoir la défense de l‘hôte et à moduler le système immunitaire (Clancy, 2003; Cross, 2002). Parmi elles, les genres Lactobacillus sp. et Bifidobacterium sp, sont indiqués pour stimuler l‘immunité systémique à médiation cellulaire (TH1) et sont aujourd‘hui largement utilisés dans les thérapies probiotiques (Clancy, 2003;Cross, 2002). Ils ont plusieurs avantages à l‘hôte, y compris le potentiel de stimuler l‘activité antivirale (Kidd, 2003 ; Kaila et al., 1995). Les avantages des probiotiques ont été démontrés chez les patients présentant de diarrhée associée aux rotavirus et au VIH (Goossens et al., 2003; Rosenfeldt et al., 2002; Rolfe, 2000). Les mécanismes par lesquels elles sont à combattre les infections sont suggérés d‘inclure l‘exclusion des agents pathogènes par le biais de la concurrence pour la fixation et la stimulation des défenses immunitaires de la cellule hôte (Isolauri, 2003). 3.3.6. Diminution des allergies alimentaires L‘allergie alimentaire du nourrisson se traduit souvent par de l‘eczéma atopique. Les traitements curatif et préventif de cette pathologie par des BAL ont été évalués lors d‘une étude clinique sur 27 enfants nourris au sein et souffrant d‘eczéma atopique (Arvola et al., 2000). Il a été notamment observé qu‘après deux mois de traitement avec une formule supplémentée en L. rhamnosus GG et B. lactis BB12, il y a eu une amélioration plus rapide de l‘état atopique en comparaison avec le groupe placebo. Un effet préventif de L. rhamnosus GG a aussi été observé chez des enfants à risque nés de parents atopiques (Kalliomaki et al., 2001). Les mécanismes ainsi que les processus régulateurs de l‘allergie sont loin d‘être tous connus. Plusieurs mécanismes touchant à l‘immunité ou à l‘état de la muqueuse ont été suggérés pour expliquer l‘effet protecteur des BAL. Celles-ci pourraient, en diminuant la perméabilité Page 18 CHAPITRE I Etude bibliographique intestinale très augmentée en période de réactivité allergique, participer à la diminution du passage des protéines alimentaires (Rautava et al., 2002). 3.3.7. Réduction du taux de cholestérol sanguin Des tests in vitro ont montré une réduction du taux de cholestérol dans un milieu de culture avec certains Lactobacillus (Zhang et al., 2008). Plusieurs hypothèses ont été émises pour expliquer ce fait, comme l‘assimilation du cholestérol par les bactéries ou l‘hydrolyse des sels biliaires conjugués. Les acides biliaires, synthétisés par le foie à partir du cholestérol, sont "recyclés" et utilisés en moyenne trois fois pendant un même repas. L‘hydrolyse des sels biliaires conjugués (les acides biliaires doivent être conjugués à la taurine et à la glycine pour être solubles) rend nécessaire la synthèse de sels biliaires supplémentaires, ce qui conduirait à une réduction du cholestérol (Liong et Shah, 2005). Bien que la déconjugaison des sels biliaires puisse avoir des effets bénéfiques sur l‘hôte, comme la diminution des niveaux de cholestérol, une déconjugaison excessive ou une déshydroxylation des acides biliaires par certains microorganismes semble avoir plusieurs effets néfastes sur l‘hôte. Les bactéries les plus fréquemment désignées comme probiotiques, telles que les souches des genres Lactobacillus et Bifidobacterium, sont incapables de déshydroxyler les sels biliaires déconjugués. Une autre explication évoque une diminution du taux de cholestérol qui serait uniquement due à la co-précipitation du cholestérol avec les sels biliaires déconjugués, phénomène qui ne peut pas se produire in vivo car le pH est plus élevé que dans un milieu de culture acidifié par les BAL. Des études ont été réalisées sur des humains pour tester l‘influence de la consommation des produits laitiers fermentés sur le taux de cholestérol sanguin, mais les résultats n‘ont jamais été confluents (Pereira et Gibson, 2002). 3.4. Production et maintenance de la viabilité des bactéries probiotiques dans les produits laitiers 3.4.1. Emploi des bactéries probiotiques dans les produits laitiers Les produits laitiers probiotiques appartiennent à la catégorie des produits laitiers fonctionnels qui ont montré une croissance impressionnante au cours de la dernière décennie) (Menrad, 2003). Ainsi, le nombre des produits disponibles et la connaissance du consommateur du concept probiotique a évolué, et, en conséquence, la recherche sur ces produits a également augmenté. Plus de 600 produits alimentaires probiotiques sont commercialisés par l‘industrie laitière depuis 2006 comprenant : les crèmes glacées, les fromages, le beurre, les laits en poudre, les desserts glacés et la mayonnaise (Sveje, 2007). Cependant, les exemples les plus connus des produits laitiers probiotiques sont le lait fermenté et les yaourts, qui sont généralement consommés après quelques jours ou semaines de leur fabrication (Nagpal et al., 2007). Page 19 CHAPITRE I Etude bibliographique Le yaourt a longtemps été reconnu comme un produit avec de nombreuses caractéristiques appréciées par les consommateurs, ce qui en fait un choix évident en tant que porteur de souches probiotiques. Au cours de ces dernières années, la popularité de bio-yaourts, contenant des ferments S.thermophilus, Lb. bulgaricus, Lb. acidophilus et des espèces de Bifidobacterium a augmenté de manière significative (Farnworth, 2008). 3.4.2. Viabilité des bactéries probiotiques Afin d'obtenir les effets souhaités, les bactéries probiotiques doivent être capables de se croître dans le lait et de survivre à un taux suffisamment élevé (Tamime, 2005). Dans la littérature scientifique, des concentrations minimale de 106 et 107 UFC/g dans le produit fini sont considérées comme des quantités thérapeutiques de cultures probiotiques dans les aliments transformés (Talwalkar et al., 2004), atteignant 108 et 109 UFC/g, fournies par une consommation quotidienne de 100 g ou 100 ml de lait fermenté, d'où un bénéfice pour la santé de l'Homme (Jayamanne et Adams, 2006). Ces chiffres élevés ont été proposés pour compenser les pertes possibles des microorganismes probiotiques pendant la durée de conservation de l‘aliment probiotique, lors du transit dans les conditions acides de l'estomac, et de résister aux sels biliaires dans l'intestin grêle (Tamime, 2005). Au Japon, l‘association des laits fermentés et les boissons lactées a mis au point un chiffre standard, qui recommande la présence d‘un minimum de 107 UFC/ml de bactéries lactiques viables dans les produits laitiers (Tamime, 2005). 3.4.2.1. Effet du procédé technologique sur la viabilité des bactéries probiotiques La viabilité de bactéries probiotiques dans les produits laitiers au cours du procédé technologique dépend des souches utilisées, l'interaction entre les espèces présentes, la production de peroxyde d'hydrogène par le métabolisme bactérien, les composants de la matrice alimentaire et l'acidité finale du produit (Farnworth, 2008). La viabilité dépend également de la disponibilité des éléments nutritifs, les activateurs et inhibiteurs de croissance, la concentration des sucres, l'oxygène dissous et de l'oxygène perméable à travers l‘emballage (en particulier pour les espèces Bifidobacterium), le niveau d'inoculation et le temps de fermentation (Oliveira et Damin, 2003). Les principaux facteurs qui affectent la viabilité des probiotiques sont : La composition du milieu de fermentation Les bactéries probiotiques sont utilisées dans la fermentation du lait dans une mesure limitée en raison du ralentissement de leur croissance dans le lait. Page 20 CHAPITRE I Etude bibliographique En général, les bactéries probiotiques se développent mieux dans les milieux synthétiques riches à savoir, peptone tryptone levure (TPY) et le bouillon De Man, Rogosa et Sharpe (MRS), que dans le lait. Toutefois, ces milieux sont complexes et coûteux pour la propagation à grande échelle des bactéries probiotiques et peuvent également conférer une flaveur avant l'incorporation. Pour la fabrication d'un produit de qualité, tant en termes de texture et de viabilité de bactéries probiotiques, un milieu à base de lait est habituellement nécessaire en raison de la présence de la caséine (Shah, 2007). L'oxygène Au cours de la production de yaourt, l'oxygène peut facilement envahir et se dissoudre dans le lait. L'oxygène peut également pénétrer dans le produit à travers les matériaux d'emballage pendant le stockage (Dave et Shah, 1998). L‘oxygène affecte les cultures probiotiques de deux façons : Premièrement, il est directement toxique pour les cellules ; certaines cultures probiotiques sont sensibles à l'oxygène et meurent en sa présence. Deuxièmement, dans la présence d'oxygène, certaines cultures, notamment Lb. delbrueckii ssp. bulgaricus, produisent le peroxyde. Une inhibition synergique de cultures probiotiques à cause du peroxyde d'hydrogène et d'acide a été rapportée (Lankaputhra et Shah, 1996) Les additifs D‘après le comité FAO–OMS, un additif alimentaire est défini comme une substance dotée ou non d‘une valeur nutritionnelle, ajoutée intentionnellement à un aliment dans un but technologique, sanitaire, organoleptique ou nutritionnel. Son emploi doit améliorer les qualités du produit fini sans présenter de danger pour la santé, aux doses utilisées. Il peut être d‘origine naturelle, ou artificielle : produits de transformation de substances naturelles (amidons transformés comme agents de texture etc.) ou encore être un arôme de synthèse. L‘additif porte la mention« E » (pour « Europe »), suivie d‘un numéro d‘identification. Sa présence et la dose doivent être précisées sur l‘emballage (Bourrier, 2006). Les additifs alimentaires sont indispensables dans l'industrie laitière. Cependant, les effets des additifs sur la croissance des bactéries lactiques probiotiques n‘ont pas été largement étudiés (Bouchefra, 2012). 3.4.2.2. Méthodes d’améliorations de la viabilité des microorganismes probiotiques Sélection des souches Il est important que la viabilité de la souche et la stabilité des caractéristiques souhaitables soient maintenues pendant la production commerciale, ainsi que dans le produit fini (Talwalker et Kailasapathy, 2004; Godward et al., 2000). Page 21 CHAPITRE I Etude bibliographique La viabilité et le taux de survie lors du passage dans l'estomac sont nécessaires pour permettre aux probiotiques vivants des produits laitiers fermentés d‘exercer un rôle biologique dans l'intestin humain. Ainsi, la sélection de souches appropriées sur la base de leur tolérance à l‘acidité et aux sels biliaires contribuerait à améliorer la viabilité de ces souches bactériennes probiotiques (Takahashi et al., 2004). Taux d'inoculation Les microorganismes probiotiques croissent mal dans le lait, un volume élevé de l'inoculum (5-10 ml/ 100 ml lait) est nécessaire, par rapport à un petit inoculum (1 ml/ 100 ml de lait) dans le cas des cultures starter du yaourt, ce qui peut entraîner une suracidification du produit et cela se traduit éventuellement par la faible survie des bactéries probiotiques. Le pH final à la fin de la fermentation est le facteur crucial pour la survie des microorganismes probiotiques. A ce stade un pH inférieur à 4,4 entraîne une diminution substantielle des bactéries probiotiques. Par conséquent, le niveau d'inoculum doit être soigneusement réglé et contrôlé (Tamime, 2005). L'utilisation des pièges à oxygène La teneur en oxygène et le potentiel d'oxydoréduction sont des facteurs importants pour la viabilité pendant le stockage à froid. L'acide ascorbique (vitamine C) agit comme un capteur d'oxygène et est autorisé comme additif alimentaire. En outre, le lait et les produits laitiers offrent seulement 10-15% des besoins quotidiens en vitamine C. Ainsi, la fortification du yaourt avec de l'acide ascorbique pourrait augmenter sa valeur nutritive (Dave et Shah, 1997a). St. thermophilus est aérobie, et leur nombre devrait rester faible en présence d'acide ascorbique. La viabilité de Lb. delbrueckii ssp. bulgaricus (étant des microaérophiles) devrait s'améliorer avec une concentration plus importante en acide ascorbique. Bien que l'ajout d'acide ascorbique contribue à améliorer la survie de Lb. acidophilus, l'effet du piégeage d'oxygène est insuffisant pour améliorer la viabilité des bifidobactéries anaérobies (Tamime, 2005). L'ajout de la Cystéine La cystéine est un acide aminé contenant du soufre, fournit l'azote aminé comme facteur de croissance tout en réduisant le potentiel d'oxydoréduction. La cystéine à 250 mg L-1 semble à améliorer la survie de Lb. acidophilus et Bifidobacterium spp. Il convient de noter que la faible concentration en cystéine (50 mg L-1) améliore la croissance de St. thermophilus (Dave et Shah, 1997b). Une légère baisse du potentiel d'oxydoréduction est bénéfique pour la survie de St. thermophilus, mais lorsque la concentration en cystéine est supérieure à 50 mg L-1, la dépression du potentiel d'oxydoréduction affecte la croissance bactérienne. La croissance de Lb. delbrueckii ssp. bulgaricus serait améliorée grâce à de faibles niveaux de cystéine, mais elle serait inhibée à des niveaux plus élevés (Tamime, 2005). Page 22 CHAPITRE I Etude bibliographique 3.5. Défis technologiques associés au développement des cultures probiotiques La production et la commercialisation des probiotiques à l‘échelle industrielle exposent les microorganismes à des conditions défavorables qui peuvent tuer une grande partie des bactéries. Des nouvelles technologies de séchage, notamment de lyophilisation (freeze drying), exposent les microorganismes à des conditions plus douces et permettent de conserver la viabilité des probiotiques. Si les baisses de viabilité sont inacceptables lors de la fermentation, la lyophilisation, ou la production de cultures concentrées dans des billes de gel d‘alginate ou de carraghénane est une alternative au processus traditionnel (Macouzet et Champagne, 2007). 3.5.1. Méthodes de production 3.5.1.1. Lyophilisation La lyophilisation est une méthode pratique pour la préservation et la conservation à long terme des bactéries probiotiques. Elle consiste à retirer de l'eau de la suspension de cellules congelées par sublimation sous pression réduite. La sublimation est le processus par lequel l'eau est éliminée directement à partir de la glace, sans passer par l'état liquide (Malik, 1990). La lyophilisation est bien adaptée pour la conservation de matériel biologique sensible, car le gel ralentit ou arrête la plupart des réactions chimiques. Ce processus se déroule sous vide et en l'absence d'oxygène qui font qu'il est impossible que les réactions d'oxydation se produisent. Pour surmonter l'inactivation au cours du séchage et une mauvaise stabilité pendant le stockage les cryoprotecteurs comme le glycérol, la cystéine ou le sucrose sont ajoutés en période de lyophilisation des lactobacilles. La lyophilisation est considérée comme l'étalon-or des méthodes de séchage où la viabilité, la saveur et l‘arôme sont préservés à long terme durant le stockage, la commercialisation et la consommation (Farnworth, 2008). 3.5.1.2. Microencapsulation La microencapsulation est un processus par lequel les cellules microbiennes sont enfermées dans une couche protectrice. L‘encapsulation réduit la perte de la viabilité des cellules, en séparant les cellules bactériennes de l'environnement défavorable. La couche de protection permet de réduire la perte de cellules et de blessures en bloquant les composants actifs tels que l'humidité, l'oxygène atmosphérique et les acides (Sultana et al., 2000). Il a été constaté que les bactéries lactiques probiotiques utilisées dans les applications alimentaires enfermées dans des microcapsules de graisse solide conservent toute leur activité biologique (Krasaekoopt et al., 2003). Page 23 CHAPITRE I Etude bibliographique 3.5.1.3. L’ajout des prébiotiques Les probiotiques et les prébiotiques sont des ingrédients qui peuvent être consommés séparément. Toutefois, lorsqu‘on prépare des aliments fonctionnels avec un mélange de bactéries probiotiques et de composés prébiotiques, ces produits sont nommés symbiotiques. Les symbiotiques ont été conçus pour avoir un effet dans le système gastro-intestinal. Toutefois, on leur découvre de plus en plus de bénéfices secondaires. En effet, une croissance accrue de probiotiques s‘observe parfois dans les laits fermentés ainsi qu‘une plus grande stabilité lors de l‘entreposage (Macouzet et Champagne, 2007). 4. Les bifidobactéries 4.1. Taxonomie Les bifidobactéries ont été découvertes pour la première fois dans les fèces infantiles nourris au lait maternel par Tissier (1900), qui a isolé une bactérie avec une forme étrange et caractéristique de Y et l'a appelée Bacillus bifidus. Cette bactérie était anaérobie, Gram positive et n'a pas développé de gaz pendant sa croissance. Depuis leur première description, la classification de ces bactéries n'a cessé d'être révisée passant du genre Bacillus, à celui de Bacteroïdes (Castellani et Chalmers, 1919), Lactobacillus (Hollande ,1920), Bifidobacterium (Orla-Jensen ,1924), Bacterium (Lehmann et Neumann, 1927), Tissieria (Pribram, 1929), Nocardia (Vuillemin, 1931), Actimomyces (Nannizzi, 1934), Actinobacterium (Puntoni, 1937) et Corynebacterium (Olsen, 1949). En raison des similitudes entre les bifidobactéries et les bactéries du genre Lactobacillus, ils ont été inclus dans ce genre comme classifier dans la 7e édition du manuel de Bergey de la bactériologie déterminative (Breed et al., 1957). Dehnert (1957) a décrit l'existence des biotypes multiples des bifidobactéries et a proposé un arrangement pour la différenciation entre les souches basées sur leurs modèles de fermentation d'hydrate de carbone. Durant la même année Cummins et ses collaborateurs ont examiné la composition de la paroi cellulaire de plusieurs souches de bifidobactéries et ont conclu que ces bactéries sont différentes de toutes les bactéries Gram positifs précédemment examinées (Cummins et al., 1957) La classification taxonomique des bifidobactéries était donc à revoir et le sujet a été relancé de nouveau à l‘investigation. En 1963, Reuter a effectué des tests biochimiques et sérologiques sur des souches de bifidobactéries isolées des fèces d'enfants et d‘adultes et a proposé l'arrangement suivant pour l'identification de ces bactéries: des bactéries aux formes bacillaires ,anaérobie , Gram positif, ressemblaient à des lactobacilles, excepté la variabilité morphologique, elles fermentent le glucose en produisant de l'acide acétique et de l'acide lactique d'un rapport 2:1 et fermentent 11 sucres additionnel des sucres déjà étudiés. Sur cette base il conclut que ces bactéries Page 24 CHAPITRE I Etude bibliographique devraient être classées dans la tribu Lactobacilleae, famille Lactobacillaceae dans le genre Bifidobacterium. Scardovi et Trovatelli (1965) et De Vries et al. (1967) ont découvert une nouvelle voie de fermentation des hexoses chez les bifidobactéries, qui ne se trouve pas dans aucune des espèces du genre Lactobacillus. L'enzyme principale de cette voie est une fructose-6phosphate phosphoketolase qui clive le fructose-6-phosphate en érythrose-4-phosphate et en acétyle phosphate (figure 8). Figure 8: Formation d'acétate et de lactate à partir de glucose par la voie des bifidobactéries. D'après Scardovi et Trovatelli,(1965). 1 : hexokinase et glucose-6-phosphateisomérase 2 : fructose-6-phosphate phosphoketolase, 3 : transaldolase, 4 : transketolase, 5 : ribose-5-phosphate isomérase, 6 : ribulose-5-phosphate-3-epimerase, 7 : xylulose-5-phosphoketolase, 8 : acétate kinase, 9 : Les mêmes enzymes appliqués dans la voie homofermentative Page 25 CHAPITRE I Etude bibliographique En 1970, Scardovi et ces collaborateurs ont commencés a appliqué intensivement le procédé d'hybridation ADN-ADN afin d'évaluer la validité des espèces de bifidobactéries précédemment décrite et pour identifier de nouveaux groupes de séquences ADN homologique parmi les souches qu'ils isolaient dans des diverses niches écologiques. Cette technique d‘identification est une avance significative en bactériologie déterminative et a aidé à résoudre une grande partie de la confusion précédemment rencontré quand a la différenciation d'espèce de Bifidobacterium qui a été faite principalement sur le profil fermentaire d'hydrate de carbone. Dans la 8e édition du manuel de Bergey du déterminatif de la bactériologie (Rogosa, 1974), les bifidobactéries ont été classifiées dans le genre Bifidobacterium en utilisant le même nom proposé par Orla-Jensen. Le genre a comporté huit espèces; il a été inclus dans la famille des Actinomycetaceae d'ordre Actinomycetales. Une autre correction à la classification a été apportée après l'introduction de l'électrophorèse des protéines cellulaires solubles sur le gel de polyacrylamide comme critère d'identification d'espèce (Biavati et al., 1982). La nouvelle description d'espèce et les remises en ordre apportées à la classification précédente ont contribué à l'identification de 24 espèces rapportées dans la première édition du manuel de Bergey de la bactériologie systématique (Scardovi, 1986). Stackebrand et al. (1997), par l'analyse de ARNr16s, ont proposé une structure hiérarchique rassemblant le genre Bifidobacterium avec le genre Gardnerella dans une seule famille Bifidobacteriaceae dans l‘ordre de Bifidobacteriales. De nos jours cette famille comporte 6 genres: Aeriscardovia, Alloscardovia, Bifidobacterium, Gardnerella, Parascardovia et Scardovia (Euzéby, 2007). 4.2. Les espèces du genre Bifidobacterium L‘évolution des techniques utilisées à des fins taxonomiques y compris l‘hybridation ADN-ADN, a permis jusqu‘à 1992 l‘identification de 29 espèces. La plupart de ces espèces se distinguent d‘un point de vue physiologique par leur profil fermentaire aux différents sucres (tableau 5) (Scardovi., 1986). Page 26 CHAPITRE I Etude bibliographique Tableau 5: Profile fermentaire des différentes espèces de Bifidobacterium (Scardovi, 1986). Sucres Espèces B. bifidum B. longum B. longum ssp. infantis B. breve B. adolescentis B. angulatum B. catenulatum B. pseudocatenulatum B. dentium B. pseudolongum ssp. globosum B. pseudolongum ssp. pseudolongum B. cuniculli B. choerinum B. animalis B. thermophilum B. boum B. magnum B. pullorum B. longum ssp. suis B. minimum B. subtile B. coryneforme B. asteroides B. indicum Xyl Man Fruc Gal Sucr Sali Inul Malt Mlb Treh V V V + + + V + + + + - + + - - - V + + + + V + V + + - + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + V V V V + - + + + + + + + V V V + - V V + V - + + + + + + - + + + + + - + - - - + V + + + + + + + - V + V + V + + + + + V + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + V V V V + V - + + + + + + + + + + + + - V + + V + V + V + + + - - : négatif + : positif v : variable Xyl: Xylose Man : Mannitol Fruc : Fructose Gal : Galactose Sucr: Sucrose Treh: Trehalose Mlb: Melobiose Malt: Maltose Inul: Inulin Sali: Salicin Depuis, 1994 trois nouvelles espèces ont été ajoutées à la liste, il s‘agit de Bifidobacterium lactis, Bifidobacterium donticolens et Bifidobacterium inopinatum, ce qui fait de 32 espèces (Kaufmann et al., 1997). Aujourd‘hui le genre Bifidobacterium compris 48 espèces (tableau 6) (Tsuchida et al., 2014 ). Les espèces les plus récemment décrites sont : B. mongoliense, B. stercoris, B. bombi et B.bohemicum, B. actinocoloniiforme (Killer et al., 2011 ; Kim et al., 2010; Killer et al., 2009 ; Watanabe et al., 2009). Page 27 CHAPITRE I Etude bibliographique Tableau 6: Les espèces du genre Bifidobacterium et leur écologie. Ecology B. actinocoloniiforme B. adolescentis B. angulatum Digestive tract content of Bombus lucorum Faeces of human adults;bovine rumen; sewage Sewage; faeces of human adult B. animalis ssp. animalis Faeces of rats and guinea pigs ssp. lactis B. asteroides Meile et al. (1997); Masco et al. (2004) Scardovi & Trovatelli (1969) Bottacini et al. (2014) Killer et al. (2011) Orla-Jensen (1924) B. choerinum B. coryneforme Intestine of Apis mellifera ssp. caucasica, ligustica, and mellifera Tamarind faeces Digestive tract content of Bombus lucorum Faeces of human adults,infants, and suckling calves; human vagina Digestive tract of bumblebees Bovine rumen; faeces of piglets Faeces of infants and suckling calves Marmoset faeces Faeces of infants and human adults; human vagina; sewage Faeces of piglets; sewage Intestine of Apis mellifera ssp.mellifera B. crudilactis Raw milk cheese Killer et al. (2009) Scardovi et al. (1979b) Reuter (1963) Bottacini et al. (2014) Scardovi & Crociani (1974) Scardovi et al. (1979b) Scardovi & Trovatelli (1969) Biavati et al. (1982) Bottacini et al. (2014) B. cuniculi Faeces of rabbits Scardovi et al. (1979b) B. dentium Human dental caries and oral cavity, faeces of human adults; human vagina; abscesses and appendices Human faeces Chicken caecum Intestine of Apis cerana and A. dorsata Scardovi & Crociani (1974) B. biavatii B. bohemicum B. bifidum B. bombi B. boum B. breve B. callitrichos B. catenulatum Species Faeces of chickens and rabbits, fermented milk and sewage References Killer et al. (2011) Reuter (1963) Scardovi & Crociani (1974) Scardovi & Trovatelli (1974) Masco et al.(2004) B. gallicum B. gallinarum B. indicum B. kashiwanohense Infant faeces B. longum ssp.longum Faeces of human adults, infants, and suckling calves, human vagina,sewage ssp.infantis ssp.suis Faeces of infants and suckling calves, human vagina Faeces of piglets B. magnum B. merycicum Faeces of rabbits Bovine rumen B. minimum B. mongoliense B. moukalabense B. pseudocatenulatum B. pseudolongum ssp. pseudolongum Sewage, pig caecum ermented milk (airag) Gorilla faeces Faeces of infants and suckling calves, sewage Faeces of bulls, calves, chickens, dogs, guinea pigs, pigs and rats Lauer (1990) Watabe et al. (1983) Scardovi & Trovatelli (1969) Bottacini et al. (2014) Reuter (1963); Mattarelli et al. (2008) Reuter (1963); Mattarelli et al. (2008) Matteuzzi et al.(1971); Mattarelli et al. (2008) Scardovi & Zani (1974) Biavati & Mattarelli (1991) Biavati et al. (1982) Watanabe et al. (2009) Bottacini et al. (2014) Scardovi et al. (1979b) Mitsuoka (1969) Yaeshima et al. (1992 Page 28 CHAPITRE I Etude bibliographique ssp. globosum Faeces of lambs, piglets,rabbits, rats and suckling calves, bovine rumen, sewage B. psychraerophilum B. pullorum B. reuteri B. ruminantium Pig caecum (content and epithelium) Faeces of chickens Marmoset faeces Bovine rumen B. saeculare B. sanguini B. scardovii B. stellenboschense B. stercoris B. subtile B. thermacidophilum ssp thermacidophilum ssp. porcinum B. thermophilum Faeces of rabbit Tamarind faeces Human blood Tamarind faeces Human faeces Sewage, human carious lesions Waste water, pig faeces Piglet faeces B. tsurumiense Faeces of chickens, pigs, and suckling calves; bovine rumen; sewage Hamster dental plaque Scardovi et al. (1969) Biavati et al. (1982) Yaeshima et al. (1992) Simpson et al. (2004) Trovatelli et al. (1974) Bottacini et al. (2014) Biavati & Mattarelli(1991) Biavati et al. (1991) Bottacini et al. (2014) Hoyles et al. (2002) Bottacini et al. (2014) Kim et al. (2010) Biavati et al. (1982) Dong et al. (2000) Zhu et al. (2003) Mitsuoka (1969) Okamoto et al. (2008) 4.3. Ecologie des bifidobactéries Les bifidobactéries ont été isolées à partir de trois niches écologiques: l' organisme humain, l'organisme animal et l'environnement. Chez les humains, les bifidobactéries se retrouvent majoritairement dans l' intestin (la partie distale de l'iléon et le colon). Cependant, ces microorganismes ont été identifiés dans le vagin et la cavité buccale. La composition de la flore dominante chez l'humain change au cours des différents stades de vie. Chez un jeune enfant nourri au lait maternel, la flore intestinale est composée de 85-99 % de bifidobactéries et les principales espèces retrouvées sont Bifidobacterium infantis et Bifidobacterium bifidum (Rasic et Kurmann, 1983). La flore des enfants sevrés représente une transition entre la flore infantile et la flore adulte. Plusieurs espèces telles que les bactéroïdes, et les clostridies apparaissent dans la flore fécale. Les bifidobactéries deviennent moins prédominantes (Rasic et Kurmann, 1983). La flore adulte devient plus complexe et la flore dominante est composée de bactéroïdes. Bien que les bifidobactéries ne soient plus prédominantes, elles demeurent un des groupes les plus importants de la flore intestinale. Les espèces de bifidobactéries les plus retrouvées chez l'adulte sont Bifidobacterium adolescentis et Bifidobacterium longum (Tamime et al., 1995). Dans le règne animal, la présence des bifidobactéries a été constatée majoritairement dans le tube digestif des mammifères (Mitsuoka et Kaneuchi, 1977). Page 29 CHAPITRE I Etude bibliographique Cinq espèces de Bifidobacterium ont été détectées chez la volaille (B. animalis, B. galinarum, B. pseudolongum, B. pullorum et B. thermophilum) ( Yaeshima et al., 1992 ; Watabe et al., 1983 Mistuoka et al., 1969). Scardovi et Trovatelli (1969) et Biavatti et collaborateurs (1982) ont identifié trois espèces de Bifidobacterium, B. asteroides, B. coryneforme et B. indicum chez les abeilles (Biavati et al., 1982 ; Sardovi et Trovatelli, 1969). Trois espèces de bifidobactéries ont été isolées à partir des eaux usées: B. minimum, B.subtile et B. thermacidophilum (Dong et al.,2000 ; Biavati et al., 1982). 4.4. Caractéristiques morphologiques, physiologiques et biochimiques des bifidobactéries 4.4.1. Morphologie Les bifidobactéries sont en forme de bâtonnet à morphologie variable, généralement un peu courbées et plissées, parfois ramifiées. Des souches fraichement isolées peuvent avoir des formes allant d‘uniformes à ramifiées, en forme de Y ou de V voire en forme de spatule. Cependant, sur des milieux défavorables notamment en cas d‘une déficience en N-acétylhexosamines (N-acétylglucosamine et N-acétylgalactosamine) qui sont indispensables pour la synthèse de la paroi cellulaire., les bifidobactéries présentent des ramifications et un pléomorphisme, bien qu‘elles soient sous forme de bâtonnet dans leur habitat naturel (Bruno 2012). La paroi des bifidobactéries a une structure typique des Gram-positive, constituée d‘une enveloppe fine de peptidoglycanes contenant des polysaccharides, des protéines et des acides téichoïques (Gomes and Malcata, 1999). La composition en acides aminées des tétra peptides des peptidoglycanes peut différer entre les espèces, et également entre les souches ; elle peut ainsi être utilisée pour leur différentiation (Lauer and Kandler, 1983). 4.4.2. Physiologies des bifidobactéries Température Les souches de Bifidobacterium implantées chez l‘Homme présentent un optimum de croissance pour des valeurs de température comprises entre 36 et 38°C, alors que pour les souches d‘origine animale, ce palier est plus élevé et peut atteindre 46,5°C ( Iuliana 2004). L‘espèce B. thermacidophilum pousse à une température plus élevée égale 49.5ºC (Dong et al., 2000). En dessous de 20°C leur croissance n‘est plus détectable, à l‘exception de l‘éspèce B.psychroaerophilum qui peut croitre à des basses température allant jusqu‘ à 8ºC ((Hadadji et al., 2005 ; Simpson et al., 2003). Page 30 CHAPITRE I Etude bibliographique Oxygène Les bifidobactéries sont décrites comme étant strictement anaérobies, bien que certaines souches tolèrent l‘oxygène (Simpson et al., 2005). La sensibilité à l‘oxygène peut différer cependant entre les espèces mais également entre les souches d‘une même espèce (Talwalkar and Kailasapathy, 2003). Les espèces qui tolèrent l‘oxygène présentent une faible activité catalytique qui élimine les traces du super oxyde d‘hydrogène formées (H2O2) ou par le fait que le NADH oxydase de ces souches ne forme pas de H2O2, alors l‘accumulation d‘H2O2 inhibe l‘activité de F6PPK. Pour les souches extrêmement sensibles à l‘oxygène, n‘accumulent pas l‘H2O2 et l‘oxygène bloque la multiplication bactérienne par l‘intermédiaire d‘un potentiel d‘oxydoréduction trop élevé (Ventura et al., 2004; Romond et al., 1992; Scardovi, 1986). pH Les bifidobactéries ont un optimum de croissance compris entre pH 6,5 et 7 (Hadadji et al., 2005). Les souches de Bifidobacterium lactis et Bifidobacterium animalis peuvent survire à pH 3,5, tandis que les bifidobactéries dans un environnement supérieur à pH 8,5 ne survivent pas (Matsumoto et al. , 2004 ; Biavati et al. , 2000). La production maximale d‘acide lactique et acétique chez les bifidobactéries exige un pH optimal initial proche de la neutralité qui varie entre 6-7( Scardovi , 1986 ; Collins et Hall, 1984). Effets des sels biliaires Les bifidobactéries possèdent une enzyme, la cholyglycine hydrolase qui hydrolyse les sels biliaires (glyco- ou taurocholates) en acides aminés (glycine et taurine) et acides biliaires (acide cholique et acide chénodéoxycholique) (Tanaka et al. 2000). Les produits obtenus après déconjugaison des sels biliaires constituent une source de nutriments (les acides aminés) et d' énergie (fournie par la déshydroxylation des acides biliaires) pour ces microorganismes. Sensibilité aux antibiotiques Les bifidobactéries sont généralement sensibles aux antibiotiques du spectre Gram positif (macrolides, bacitracine, érythromycine, lincomicine, novobicine et vancomycine ) aussi aux beta-lactamines( pénicilline, ampicicilline, amoxicilline, piperacilline et ticarcilline) (Ammor et al., 2007 ; Masco et al., 2006 ; Hadadji et al., 2005 ; Delagdo et al.,2005 ). La sensibilité des bifidobactéries au tétracycline est variables selon les espèces (Ammor et al., 2007; Masco et al., 2006 ; Delagdo et al.,2005). Beaucoup d‘espèces des bifidobactéries sont résistantes aux antibiotiques du spectre Gram négatif (acide fusidique, acide nalidixique et polymixine) et les aminoglycosides Page 31 CHAPITRE I Etude bibliographique (néomycine, gentamicine, kanamycine et streptomycine) ( Ammor et al., 2007 ;Masco et al., 2006 ; Moubarek et al., 2005). Besoins nutritionnels des bifidobactéries En générale les bifidobactéries sont capables d‘utiliser les sels d‘ammonium comme seul source d‘azote par contre d‘autres espèces comme B. magnum, B. cuniculi et B. choerinum exigent la présence d‘azote organique (Hassinen et al., 1951). L‘activité des enzymes comme le glutamate déshydrogénase et le glutamine synthétase permet l‘assimilation d‘ammonium. Ces deux enzymes sont isolés et caractérisé à partir de B.breve , B. pseudolongum et B. bifidum (Ballongue,1993). Aussi la croissance des bifidobactéries est stimulée par la présence d‘ions, vitamines et par d‘autres facteurs qui sont métabolisés par l‘hôte ou par les microorganismes du tractus gastro-intestinale comme la thréonine, extrait de levure, cystéine, dextrine, maltose et β-glycerolphosphate et les facteurs bifidogènes qui sont des substances qui se trouve dans le laits maternel ces facteurs incluent N- acetyl glucosamine, fructooligosaccharides, lactoferrine, lactulose, lactitol, oligoholosides et les polyholosides (Modler et al. , 1994). 4.4.3. Biochimie des bifidobactéries Métabolisme des carbohydrates La majorité des bifidobactéries utilisent le lactose, le glucose le sucrose, le galactose comme source de carbone (Hadadji 2007). Les hexoses sont dégradés par une voie métabolique particulière, la voie de la fructose6-phosphate phosphoketolase (F6PPK) ou «bifid shunt ». Il existe également une voie partielle de la glycolyse ainsi qu‘une voie partielle du cycle d‘acide tricarboxylique (cycle de Krebs ; les gènes codant pour la fumarase, l‘oxoglutarate déshydrogénase et la malate déshydrogénase étant absents). Des différences existent entre les espèces dans leur capacité à fermenter d‘autres glucides ou des alcools. La fermentation de deux moles de glucose produit approximativement trois moles d'acide acétique, deux moles d'acide lactique et 2,5 moles d'ATP. L'enzyme clé de cette voie métabolique, la F6PPK, est considérée comme un identifiant taxinomique pour la famille des Bifidobacteriaceae (Felis and Dellaglio, 2007; Ventura et al., 2004). Il est important de souligner que l'acide lactique produit par les bifidobactéries est de type L(+) (Sébald et al., 1965; Rasic et Kurmann,1983). Ce métabolite est caractéristique du genre. En effet, les lactobacilles produisent des formes D(-) ou DL qui ne sont que très lentement dégradées par le nourrisson et peuvent par conséquent entraîne des troubles tels que: acidose, formation de méthémoglobine, voire des perturbations neurologiques. Ces raisons font que le yaourt traditionnel est déconseillé chez le nouveau-né. Par contre, la forme L(+) est totalement assimilée et métabolisée. Les laits fermentés avec une souche de Page 32 CHAPITRE I Etude bibliographique Bifidobacterium apparaissent donc mieux adaptés chez le jeune enfant (Rasic et Kurmann, 1983). Figure 9: Métabolisme général des bifidobactéries. D‘après Lee et O'Sullivan (2010). ABC : ATP-binding cassette systems ; GPH : glycoside–pentoside–hexuronide cation symporter family ; MIP : major intrinsic protein ; MSF : major facilitator superfamily ; PTS : sugar phosphotransferase systems Métabolisme des vitamines Les bifidobactéries sont capables de produire des vitamines tels que thiamine (B1), l‘acide folique (B9) et l‘acide nicotinique (Tamura 1983 ; Deguchi et al., 1985). Les espèces B. breve et B. infantis excrètent un taux trop élevé de l‘acide nicotinique et le biotine, de même B. bifidum et B. infantis possèdent une bonne production des vitamines B1 et B9 (Tamura ,1983). Production des substances antimicrobiennes Malgré la grande utilisation des bifidobactéries dans la production des aliments fonctionnels les études sur leur pouvoir antimicrobien est un peu restreint (Ventura et al.,2004). Page 33 CHAPITRE I Etude bibliographique L‘activité antimicrobienne du genre Bifidobacterium a été détectée en premier lieu par Tissier (1900), il a étudié l‘effet antagoniste de B. bifidum contre E. coli. D‘autres études décrivent l‘activité antagoniste ou l‘activité antimicrobienne spécifique des bifidobactéries liée à la production des acides lactique et acétique (Bruno and Shah, 2002), ou à la production des bactériocines (Cheikhyoussef et al., 2010 ; Cheikhyoussef et al. , 2008 ; Cheikhyoussef et al., 2007 ; Abd El-Salam et al ., 2004 ; Bevilacqua et al., 2003). Quelques exemples de bactériocines synthétisées par les bifidobactéries sont résumés dans le tableau suivant : Tableau 7: Exemples de bactériocines synthétisées par les souches de bifidobactéries et leurs principales caractéristiques. D‘après Martinez et al. (2013). Bacteriocin Species and strain Inhibitory spectrum Reference Bifidin B. bifidum NCDC 1452 B. bifidum NCFB 1454 Gram-positive and Gram-negative bacteria Bacillus cereus, Enterococcus faecalis, Listeria monocytogenes, Pediococcus acidolactici, Streptococcus faecalis, etc. Gram-positive and Gram-negative bacteria Staphylococcus aureus, Salmonella typhimurium, Bacillus cereus, E. coli Staphylococcus aureus, Salmonella typhimurium, Bacillus cereus, E. coli Listeria sp., Lactobacillus acidophilus Anand et al. (1984, 1985) Yildirim and Johnson (1998);Yildirim et al. (1999) Kang et al. (1989) LAB strains, Staphylococcus, Bacillus, Streptococcus, Salmonella, Shigella, E. coli. Streptococcus thermophilusST403, Clostridium perfringens, Staphylococcus epidermidis,Bacillus subtilis, Serratia marcescens, E. coliDH5a. Cheikhyoussef et al. (2010) Bifidocin B Bifilong B. longum Bifilact Bb-46 B. longum Bb-46 B. lactisBb-12 Bifilact Bb-12 Thermophilicin B67 Bifidin I Lantibiotic (Bisin) B. thermophilum RBL67 B. infantis BCRC 14602 B. longum DJO10A Saleh and El-Sayed (2004) Saleh and El-Sayed (2004) Von Ah, (2006) Lee et al. (2011) 4.5. Génétique des bifidobactéries 4.5.1. Le chromosome bactérien Le chromosome des bifidobactéries mesure en moyenne 2 Mb. La taille exacte a été déterminée pour deux espèces: 2,1 Mb pour B.breve CIP6469 (Bourget et al., 1993) et 2,26 Mb pour B. longum NCC2705 (Schell et al., 2002). Les bifidobactéries ont un pourcentage en base G+C plus élevé que la plupart des autres espèces bactériennes ,ce taux est en générale supérieur à 55% (Delcenserie et al., 2002). Cette caractéristique constitue un critère taxonomique dans la différenciation des bifidobactéries des espèces à Gram positif et surtout du genre Lactobacillus dont le pourcentage en G+C est inférieur à 50% (Gasser et Mandel, 1968). Page 34 CHAPITRE I Etude bibliographique 4.5.2. Les plasmides Les plasmides ne sont ubiquitaires chez les bifidobactéries et lorsque sont présents soient de petite taille (1000 à 1500pb), leur présence chez une éspèce donnée est plutôt considérée comme facteur de caractérisation que d‘identification de cette éspèce (Mattarelli et Biavati ,2014). La présence des plasmides a été détectée chez huit espèces et sous-espèces de Bifidobacterium, à savoir B. bifidum, B.breve, B. catenulatum, B. longum ssp. longum B. pseudocatenulatum, B. pseudolongum ssp. globosum, B. asteroides et B. indicum (Ventura et al., 2007) Ils peuvent encoder pour des bactériocines comme bifidocin B chez B. bifidum (Yildirim et al., 1999). 4.5.3. Identification génotypique des bifidobactéries a. Au niveau du genre Analyse de séquence de l'ARNr 16S Ce gène est très bien conservé, jusqu‘à 99% dans le genre Bifidobacterium (Hadadji, 2007). La PCR (plymerase chain reaction) peut être utilisée pour amplifier le gène de l'ARNr 16S, en utilisant des amorces dirigées vers des régions universellement conservées aux deux extrémités du gène. La séquence résultante de l‘amplification par PCR peut être ensuite comparée à une base de données (Mattarelli et Biavati ,2014). Teneur en G + C de l'ADN La teneur en G + C de l'ADN est un caractère taxonomique très important, les bifidobactéries ont généralement des pourcentages en G+C assez élevés (55 à 67%), toutefois certaines espèces récemment décrites ont des pourcentages en G+C plus faibles (B.bombi à 50.5%, B. actinocoloniiforme à 52.7%, B. bohemicum à 51.2% , B. tsurumiense à 53%) (Mattarelli et Biavati ,2014). b. Au niveau de l’espèce Réassociation ADN-ADN La DDR (DNA-DNA reassociation) a été appliqués à des bifidobactéries pour la première fois par Scardovi et al. (1970). Lorsque le pourcentage d'homologie est supérieure à 70% entre les souches isolées et la souche de référence, ainsi que les critères phénotypiques sont d'accord avec la définition des espèces, ces souches peuvent être regroupées dans la même espèce, mais cette technique doit être associée avec au moins une autre téchnique génétique pour classer une souche étudiée dans une espèce donnée (Mattarelli et Biavati ,2014). Page 35 CHAPITRE I Etude bibliographique Séquençage du génome entier Le génome des bifidobactéries varie entre 1,9 et 2,9 Mb de taille et joue un rôle taxonomique très important. Parmi les 48 espèces du genre Bifidobacterium actuellement reconnues, 05 espèces sont totalement séquencée au niveau du génome (B. adolescentis, B. longum ssp. longum, B. longum ssp. infantis, B. dentium, et B. animalis ssp. lactis) (Mattarelli et Biavati, 2014). Analyse de séquence de l'ARNr 16S L‘analyse du gène codant pour l‘ARN ribosomal 16S est un moyen utile pour identifier des relations phylogéniques entre les espèces (Mangin et al., 1999). En se basant sur l‘analyse de ce gène ; les bifidobactéries sont classées en six principaux groupes : B. boum, B. asteroides, B. adolescentis, B. pullorum, B. longum et B. pseudolongum (Bottacini et al., 2014). Les espèces du genre Bifidobacterium montrent en général plus de 90% de similarité des séquences d'ARNr 16S, les espèces très proches peuvent montrer plus de 99% de similarité. Page 36 CHAPITRE I Etude bibliographique Figure 10: Arbre phylogénétique des bifidobactéries obtenue par l‘analyse du gène codant pour L‘ARN ribosomal 16S (Bottacini et al., 2014). Etude du gène codant pour la protéine Hsp60 Pour étudier la taxonomie du genre Bifidobacterium Jian et al, 2001 ont déterminés la séquence partielle du gène codant pour la protéine de choc thermique de 60 KDa (Hsp60) de 30 espèces de Bifidobactéries. Il a été démontré un degré similitude de séquence très élevé dans une même espèce (99,4 à 100%), et 85% entre les différentes espèces du même genre. La classification basée sur le gène codant pour la protéine Hsp60 semble être la meilleure car le dendrogramme obtenu est mieux corrélé avec le contenu en G+C (Delcenserie et al., 2002). Page 37 CHAPITRE II Matériel et méthodes Cette étude a été réalisée dans le Laboratoire de Microbiologie Appliquée (LMA), Département de Biologie, Faculté des Sciences de la Nature et de la Vie, Université d‘Oran1 Ahmed Benbella 1. Provenance des souches 1.1. Les souches industrielles La souche BN, isolée à partir du lait fermenté probiotique (Danone Activia), contenant des bifidobactéries, produit et commercialisé en Algérie. La souche Bifidobacterium animalis ssp. lactis (BB12), fournie par la laitière " Hodna" de la Wilaya de M'sila, Algérie. 1.2. Les souches indigènes Les souches L1, L2, R1 et R2 proviennent de la collection du laboratoire de microbiologie appliquée (LMA), université d‘Oran1 Ahmed Benbella, où elles ont été isolées à partir des selles de bébés en bonne santé, ne recevant pas de traitement antibiotique, nourris exclusivement au sein. 1.3. Les souches pathogènes La souche Escherichia coli ATCC 25922 provient du laboratoire de microbiologie de département de biologie université se M'sila, Algérie. Les souches Staphylococcus aureus ATCC 25923 et Listeria innocua ATCC 33090 appartiennent à la collection du laboratoire de microbiologie appliquée université d'Oran1 Ahmed Benbella, Algérie. 2. Milieux de culture 2.1. Milieu de culture pour les bifidobactéries L'isolement des bifidobactéries est une étape minutieuse, il nécessite des conditions assez spécifiques, qui mettent en jeu des systèmes d‘anaérobiose comme les anaerocults ou les gaspacks et des milieux très riches additionnés d‘un agent réducteur la cystéine-chlorhydrique (Scardovi, 1986). L‘isolement des bifidobactéries à partir du lait fermenté (Danone Activia) a été réalisé sur le milieu MRS (De Man et al., 1960) additionné de 0,05 % cystéine-chlorhydrique et un agent sélectif l‘acide nalidixique 2mg/l (annexe). 2.2. Milieux de culture pour les souches pathogènes La culture des souches pathogènes est réalisée sur la gélose nutritive et pour les interactions nous avons utilisé le milieu Mueller- Hinton (Mueller et Hinton, 1941) (annexe). Page 38 CHAPITRE II Matériel et méthodes 3. Isolement et purification des bifidobactéries A partir du lait fermenté L‘isolement à partir du lait fermenté a été réalisé sur milieu MRS additionné de 0.05% cystéine chlorhydrique et de 2mg/l d‘acide nalidixique. Nous avons pris un gramme du lait fermenté, mis dans un tube contenant 9ml de solution saline (0.9% de NaCl et 0.2% de cystéine chlorhydrique). Après homogénéisation de la suspension pendant 2 min , 0,1ml des différents dilutions (10-4, 10-5, 10-6) ont été ensemencés sur milieu MRS additionné de 0.05% cystéine chlorhydrique et de 2mg/l d‘acide nalidixique .Trois boites de chaque dilution sont incubées dans une jarre d‘anaérobiose avec des gas-pack capable de produire du H2 et du CO2 pendant 72 h à 37°C (Frank et al., 1993; Beerns, 1990 ) (figure 11). Figure 11: Protocole d‘isolement des bifidobactéries à partir du lait fermenté. Page 39 CHAPITRE II Matériel et méthodes 4. Pré identification des bifidobactéries Après la purification par repiquage successif dans le milieu sélectif (milieu MRS additionné de 0.05%cystéine chlorhydrique et de 2 mg/l d‘acide nalidixique), à partir des boites contenant des colonies bactériennes, nous avons effectué les démarches suivantes : 4.1. Etude macroscopique Cette étude consiste à noter l‘aspect des colonies bactériennes obtenues après purification (contour, couleur, viscosité). 4.2. Etude microscopique Après l‘examen macroscopique des colonies sur gélose (MRS additionné de 0.05%cystéine chlorhydrique et de 2 mg/l d‘acide nalidixique), les isolats ont été soumis à la coloration de Gram (Larpent et Larpent, 1990), puis à l‘observation microscopique. 5. Identification du genre 5.1. Recherche de la catalase (Marchal et al., 1991) Le test consiste à déposer sur une lame une goutte d‘eau oxygénée à 10 volumes et à y dissocier directement un peu de la culture prélevée sur milieu solide. L‘apparition d‘un dégagement gazeux témoigne de la présence de la catalase dans le métabolisme bactérien. 5.2. Recherche de la production de CO2 à partir du glucose Les souches sont repiquées sur milieu MRS additionné de 0.05%cystéine chlorhydrique et de 2 mg/l d‘acide nalidixique) liquide contenant une cloche de Durham. L'incubation s'effectue en anaérobiose à 37°C pendant 24 h (Garvie, 1984). La présence du gaz dans la cloche indique que la souche a un caractère fermentaire avec production de CO2. 5.3. Recherche de citrate perméase sur milieu Kempler et Mc Kay 1980 Ce test permet de mettre en évidence la citrate perméase. Les souches sont ensemencées sur boite de Pétri contenant le milieu KMK par la méthode des stries et incubées à 37 C° pendant 24h en anaérobiose. Le résultat positif se traduit par l‘apparition des colonies bactériennes de couleur bleue et le résultat négatif se traduit par l‘apparition des colonies blanches. 5.4. Mise en évidence de l’uréase Une suspension dense de chaque souche est ensemencée dans un tube contenant 0,5 ml de milieu urée indole. Après incubation à 37°C pendant 24 h, La présence de l‘uréase se traduit par un virage de l‘indicateur du jaune au rouge. Page 40 CHAPITRE II Matériel et méthodes 5.5. Mise en évidence de la production d’indole Les souches sont ensemencées sur milieu urée-indole. Après 24 h d‘incubation quelques gouttes de réactif Kovacs (mélange de para-diméthyl-aminobenzaldehyde et d‘alcool amylique plus de l‘HCl pure) sont ajoutées. La réaction positive se traduit par l'apparition d'un anneau rouge en surface. 5.6. Protéolyse de la gélatine Les souches sont ensemencées par piqûre centrale dans des tubes de milieu gélatine, puis laissés à la température ambiante du laboratoire (25°C). La liquéfaction de la gélatine indique que les souches sont gélatinase positive L‘absence de tout changement permet de conclure que les souches sont gélatinase négative. 6. Caractérisation des espèces Les bifidobactéries sont identifiées au niveau de l‘espèce, en déterminant leur profil fermentaire (Scardovi, 1986). Plusieurs colonies isolées d‘une culture pure ont été repiquées dans 5ml de milieu (MRS additionné de 0.05%cystéine chlorhydrique et de 2 mg/l d‘acide nalidixique) liquide, incubé à 37°C pendant 24 h. Après incubation, 4ml de la culture sont centrifugés à 4000 g pendant 10 mn et lavés deux fois avec de l‘eau physiologique (à 0,05 % de cysteine-HCl). Le surnageant est éliminé et le culot est suspendues dans 1ml d‘eau physiologique cystéinée. Cette suspension sert à inoculer le milieu (MRS additionné de 0.05%cystéine chlorhydrique et de 2 mg/l d‘acide nalidixique) liquide, dépourvue de sucre et d'extrait de viande, additionné de 40mg /l de pourpre de bromocrésol (BCP) comme indicateur de pH et supplémenté de 2 % des sucres suivants: arabinose, amidon céllobiose, fructose, galactose, lactose, lévulose, maltose, mannitol, raffinose, rhamnose, ribose, sorbitol, tréhalose, xylose. Les préparations sont recouvertes de 1 ml de l‘huile de paraffine stérile pour obtenir l‘anaérobiose. L'incubation s‘effectue à 37°C pendant 48 h. La fermentation d‘un sucre donné par la souche bactérienne testée se traduit par la formation d‘acide qui se manifeste par le virage de la coloration rouge en jaune. 7. Conservation des Souches Les souches sont cultivées sur milieu MRS additionné de 0.05%cystéine chlorhydrique et de 2 mg/l d‘acide nalidixique gélosé inclinés à 37°C pendant 48h. Ensuite les tubes sont conservés à 4°C. Les cultures sont repiquées toutes les deux semaines (Scardovi, 1986). Pour une conservation à long terme les souches sont conservées à –20°C dans du lait écrémé contenant 30 % de glycérol, 0,1 % d‘extrait de levure et 0,05 % de cysteine-HCl (Saidi et al ; 2002, Franck et al., 1993). Page 41 CHAPITRE II Matériel et méthodes 8. Etudes des propriétés technologiques et probiotiques des souches de bifidobactéries Avant chaque expérience les cultures sont rajeunies par incubation dans un bouillon MRS (additionné de 0.05% de cystéine chlorhydrique et de 2 mg/l d‘acide nalidixique) à 37°C pendant 24 h en anaérobiose pour obtenir des cultures en fin de la phase exponentielle. En effet, d‘après la littérature scientifique, 18 à 20 h d‘incubation sont nécessaires pour atteindre la fin de la phase exponentielle, indiquée par l‘apparition des troubles dans le bouillon qui témoigne de la présence d‘une biomasse bactérienne. 8.1. Mise en évidence des propriétés technologiques L‘objectif de cette partie de l‘étude est d‘évaluer le comportement des souches étudiées envers les conditions rencontrées au cours de la fabrication et le l‘entreposage de produit. 8.1.1. Croissance en présence de l’oxygène Réalisation du test Des tubes contenant 10 ml de bouillon MRS sans cystéine (agent réducteur) sont inoculés avec 5% v/v de la culture jeune de chacune des souches étudiées (en général, le taux d‘inoculation dans l‘industrie laitière varie entre 2 et 7%), les tubes sont incubés à 37°C en aérobiose pendant 8h (selon Lamoureux (2000), au niveau industriel, une fermentation de 2 à 6 heures à des est généralement suffisante pour obtenir un lait coagulé) . Des tubes contenant 10 ml de bouillon MRS additionné de 0.05% de cystéine chlorhydrique, inoculé avec 5% v/v de la culture jeune de chacune des souches étudiées et incubés à 37°C en anaérobiose sont utilisés comme témoins. Détermination de la cinétique de croissance Nous avons procédé à la préparation d‘une série de dilutions décimales jusqu‘à 10-5 à partir de chacun des tubes contenant les souches étudiées (0h, 4h et 8h), en mettant 1 ml de chaque tube dans des tubes contenant 9 ml d‘une solution saline (0,9 % de NaCl) et 0,2% de la cysteine chlorhydrique. Une aliquote de 0,1 ml de la dernière dilution (10-5) est ensemencée en masse dans une gélose MRS (additionnée de 0.05% de cystéine chlorhydrique et de 2 mg/l d‘acide nalidixique). Après incubation à 37°C pendant 48h en anaérobiose, la quantité de biomasse bactérienne (log UFC/ml) est déterminée et les vitesses spécifiques maximales de croissance (µmax) de chaque souche en présence et en absence de l‘oxygène sont calculées. Page 42 CHAPITRE II Matériel et méthodes 8.1.2. Croissance en 43°C Réalisation du test Des tubes contenant 10 ml de bouillon MRS (additionnée de 0.05% de cystéine chlorhydrique) sont inoculés avec 5% v/v de la de la culture jeune de chacune des souches étudiées, l‘incubation se fait à 43°C en anaérobiose pendant 8h. Des tubes contenant 10 ml de bouillon MRS additionné de 0.05% de cystéine chlorhydrique, inoculé avec 5% v/v de la culture jeune de chacune des souches étudiées et incubés à 37°C en anaérobiose sont utilisés comme témoins. Détermination de la cinétique de croissance Le protocole de détermination de la cinétique de croissance est le même que celui décrit dans le test précédent (tolérance à l‘oxygène). , la quantité de biomasse bactérienne (Log UFC/ml) est déterminée et les vitesses spécifiques maximales de croissance (µmax) de chaque souche sont calculées. 8.1.3. Viabilité pendant l’entreposage à 4°C Préparation du lait fermenté Des tubes de 10 ml de lait écrémé stérile sont inoculés avec 5% v/v de la culture jeune de chacune des souches étudiées, conformément au protocole d‘inoculation utilisé en industrie (en général, le taux d‘inoculation varie de 2 à 7%). Après 8h d‘incubation à 37°C en anaérobiose, le lait fermenté est transféré à l‘entreposage à 4°C et conservé à cette température pour une durée totale de 21 jours. L‘évaluation de la viabilité est effectuée juste après la fin de la période d‘incubation (nombre initial de cellules) et ensuite à 7 jours d‘intervalle de stockage frigorifique (après 7, 14 et 21 jours de stockage à 4 °C) (Georgieva et al., 2009). L‘expérience est indépendamment répétée trois fois. Dénombrement des cellules viables Nous avons procédé à la préparation d‘une série de dilutions décimales jusqu‘à 10-5 à partir de chacun des tubes contenant le lait fermenté par les souches étudiées (0j, 7j et 21j), en mettant 1ml de chaque tube dans des tubes contenant 9 ml d‘une solution saline (0,9 % de NaCl) et 0,2% de la cysteine chlorhydrique. Une aliquote de 0,1 ml de la dernière dilution (10-5) est ensemencée en masse dans une gélose MRS (additionnée de 0.05% de cystéine chlorhydrique et de 2 mg/l d‘acide nalidixique). Après incubation à 37°C pendant 48h en anaérobioses, la quantité de biomasse bactérienne (log UFC/ml) est déterminée. La viabilité est calculée selon l‘équation donnée par Ustunol et Gandhi, (2001) Viabilité (%) ═ (UFC après n jour (s) de stockage / UFC initial) × 100 Page 43 CHAPITRE II Matériel et méthodes 8.1.4. Suivi de la post-acidification du lait fermenté entreposé à 4°C La post-acidification du lait fermenté par chacune des souches étudiées entreposé à 4°C est suivie par la mesure du pH pendant 21 jours de stockage frigorifique à 4°C. L‘expérience est indépendamment répétée trois fois. 8.1.5. Influence des arômes sur la viabilité Réalisation du test Les arômes utilisés sont : la banane 0,2 % v/v et la vanille 0,2 % v/v. Les concentrations choisies pour cette étude correspondent à celles utilisées dans l'industrie laitière algérienne. L‘effet des arômes sur la viabilité des souches est déterminé dans un bouillon MRS (additionnée de 0.05% de cystéine chlorhydrique) 5% v/v de chaque souche est inoculé dans des tubes tests contenant 5 ml de milieu de culture en plus des arômes avec les concentrations mentionnées. Des tubes témoins contenant les cultures microbiennes sans arôme sont préparés. Après incubation à 37°C en anaérobiose pendant 8h, les tubes sont transférés à l‘entreposage frigorifique à 4°C pendant 21j. L‘évaluation de la viabilité est effectuée juste avant la mise au réfrigérateur (nombre initial de cellules) et ensuite à 7 jours d‘intervalle de stockage frigorifique (après 7, 14 et 21 jours). Dénombrement des cellules viables Le protocole appliqué pour le dénombrement des cellules viables est le même utilisé dans le test précédent (Viabilité pendant l‘entreposage à 4°C). 8.1.6. Cinétique de croissance et d’acidification dans milieu lait Préparation du lait fermenté Les tubes contenant 10 ml de lait écrémé stérile sont ensemencés par les différentes souches de Bifidobacterium étudiées à la concentration de 2% chacune, puis incubés à 37°C en anaérobiose. Un échantillon est recueilli avant le démarrage (0 h), puis à chaque 4h d‘intervalle pendant la fermentation pour la mesure du pH, l‘acidité titrable et la cinétique de croissance au temps 0 h, 4h, 8h… jusqu'à 48h d‘incubation. L‘expérience est indépendamment répétée trois fois. Etude de la cinétique de croissance La cinétique de croissance des souches de bifidobactéries étudiées a été réalisée par un dénombrement sur milieu MRS (additionné de 0.05%cystéine chlorhydrique et de 2 mg/l d‘acide nalidixique) solide, au temps 0 h, 4h, 8h… jusqu'à 48h d‘incubation. Suivi du pH au cours de la croissance L‘acidité développée dans le lait est suivi par la mesure de pH à l‘aide d‘un pH mètre Page 44 CHAPITRE II Matériel et méthodes Détermination de l’acidité titrable Le dosage de l‘acidité au cours de la croissance dans le lait est effectué selon la méthode décrite par (Accolas et al., 1977), en utilisant le NaOH (N/9) en présence de l‘indicateur Phénolphtaléine (à 1 % dans l‘alcool). A partir des tubes incubés contenant les cultures en lait, le contenu d‘un tube est versé dans un bêcher dans lequel sont ajoutées 5 gouttes de phénolphtaléine. Le titrage s'effectue à l‘aide d‘une burette avec de la soude dornic sous agitation. On considère que le virage est atteint, quand la couleur blanche du lait vire au rose pâle et persiste pendant une dizaine de secondes. Les résultats sont exprimés en degré Dornic selon la formule suivante : Acidité (°D)= V NaOH x10 Sachant que 1°D = 0.1g d‘acide lactique par 1 litre de lait (Guiraud, 1998). Figure 12: Dispositif utilisé pour la mesure de l‘acidité titrable. 8.1.7. Activité protéolytique Pour mettre en évidence l‘activité protéolytique des souches étudiées ces dernières sont ensemencées par touche sur milieu MRS (additionné de 0.05%cystéine chlorhydrique et de 2 mg/l d‘acide nalidixique) solide, à différentes concentrations de lait écrémé (1% et 2%). Après incubation de 24h à 37°C en anaérobiose, les diamètres des halos clairs apparus autour de chaque colonie sont mesurés. 8.1.8. Activité lipolytique L‘activité lipolytique de nos souches a été déterminée selon la méthode de Guessas et al. (2012) sur milieu agar au tween 80. L‘activité lipolytique est indiquée par l‘apparition d‘un précipitât visible, résultant du dépôt des cristaux du sel de calcium formé par la libération des Page 45 CHAPITRE II Matériel et méthodes acides gras libérés par l‘enzyme ou un précipitât clair autour de la colonie dû à la dégradation complète des sels des acides gras. Après incubation de 24h à 37°C en anaérobiose, les diamètres des zones claires apparues autour des clonies sont mesurés. 8.2. Mise en évidence in vitro des propriétés probiotiques L‘objectif de cette partie de l‘étude est d‘évaluer le comportement des souches de bifidobactéries étudiées envers les conditions rencontrées au cours du passage à travers le tractus gastro-intestinal humain. 8.2.1. Résistance aux conditions gastro-intestinales simulées Tolérance aux conditions acides de l’estomac Ce test a été réalisé selon la technique décrite par (Izquierdo, 2009; Thirabunyanon et al., 2009; Kanam et al., 2007 ; Mosilhey, 2003) et qui comporte les étapes suivantes : Préparation des solutions acides simulées au pH de l’estomac humain Des solutions d‘eau distillée sont ajustées au pH 2 et 3 avec l‘HCl 1 M. L‘eau distillée au pH 6,5 est utilisée comme témoin. Les solutions sont préparées dans des tubes de 10ml de, stérilisées et conservées à température ambiante avant leur utilisation. Par la suite, 0,1 ml de chaque culture jeune des souches étudiées est transféré dans les tubes contenant les solutions acides, l‘incubation est faite à 37oC en anaérobiose pour 180 minutes afin de simuler la survie des espèces dans les conditions acides de l‗estomac humain. Le dénombrement des cellules viables est ensuite effectué. Page 46 CHAPITRE II Matériel et méthodes Figure 13: Protocole de de détermination de l‘effet du pH gastrique simulé sur la viabilité des souches. Enumération des cellules viables dans les solutions de pH gastrique simulé Pour dénombrer les cellules viables dans les solutions acides, nous avons prélevé des aliquotes de 1 ml de chaque culture après le temps d‘incubation prédéterminé et avons réalisé des dilutions en cascade jusqu'à 10-6 dans une solution saline (0,9 % de NaCl et 0,2% de cysteine chlorhydrique). Les dernières dilutions (10-6) de chaque tube sont ensemencées en masse sur la gélose MRS (additionnée de 0.05%cystéine chlorhydrique et de 2 mg/l d‘acide nalidixique). Les boîtes de Pétri ainsi préparées sont incubées à 37°C pendant 48h en anaérobiose. L‘expérience est indépendamment répétée trois fois. Résistance aux sels biliaires La technique décrite par (Kotikalapudi, 2009; Thirabunyanon et al., 2009 ; Vijendra et Prasad, 2005 ; Mosilhey, 2003) a été appliquée : Page 47 CHAPITRE II Matériel et méthodes Préparation des solutions biliaires Une concentration de 0,5% de sels biliaires est préparée dans l‘eau distillée. L‘eau distillée sans sels biliaires est utilisée comme témoin. Les solutions sont préparées dans des tubes de 10 ml, stérilisées et conservées à température ambiante avant leur utilisation. Le choix de la concentration de bile pour (0,5%) était basé sur sa concentration physiologique dans le duodénum (Brashears et al., 2003). Par la suite, 0,1 ml de la culture jeune de chaque souche testée est transféré dans les tubes contenant la solution des sels biliaires (0,5%). Nous avons également préparé des tubes témoins (sans sels biliaires). Les tubes sont incubés à 37oC en anaérobiose pour 240 minutes, le dénombrement est effectué avant l‘incubation (t0) et après 240 minutes d‘incubation (t240). Enumération des cellules viables dans les solutions de sels biliaires Nous avons prélevé 1 ml de chaque tube et préparé des dilutions en cascade jusqu'à 10 -6 dans une solution saline (0,9 % de NaCl et 0,2% de cysteine chlorhydrique). Nous avons ensuite procédé à l‘ensemencement dans une gélose MRS (additionnée de 0.05%cystéine chlorhydrique et de 2 mg/l d‘acide nalidixique), suivi d‘incubation à 37°C en anaérobiose pendant 48h. 8.2.2. Mise en évidence de l’activité antibactérienne Il s‘agit d‘étudier l‘activité inhibitrice de nos souches vis–à-vis des bactéries pathogènes. Les souches pathogènes utilisées dans ce test sont Escherichia coli ATCC 25922 Staphylococcus aureus ATCC 25923 et Listeria innocua ATCC 33090. Préparation de cultures jeunes de bactéries pathogènes Les souches pathogènes sont rajeunies dans un bouillon nutritif et incubées à 37°C pendant 18h. Réalisation de test La technique choisie est celle de Fleming et al., (1975), elle consiste à ensemencer les différentes espèces de Bifidobacterium dites inhibitrices à la surface du milieu MRS additionné de 0.05%cystéine chlorhydrique) solide à l‘aide d‘un multipoint, après séchage 30 mn à la température ambiante, les boite de Pétri sont incubées à 37 °C pendant 18h sous conditions d‘anaérobiose. Les cultures sont ensuite recouvertes de 7 ml de milieu Mueller Hinton inoculé avec 500 µl de culture de la souche pathogène. Après solidification, les boites sont remises à l‘étuve à 37°C pendant 24h sous condition d‘anaérobiose. La présence des zones claires autour des souches ensemencées par touche indique l‘inhibition de la souche indicatrice. Les diamètres des zones d‘inhibition sont mesurés. Page 48 CHAPITRE II Matériel et méthodes Recherche de l’agent responsable de l’inhibition D‘après la littérature, l‘effet antagoniste des bifidobactéries est généralement attribué à la production des acides organiques (acide acétique, acide lactique) (Roy, 2005) , Quelques souches de bifidobactéries peuvent élaborer des bactériocines (Cheikhyoussef et al., 2010; Von Ah, 2006). D‘où vient l‘importance d‘écarter le facteur acidité d‘abord avant de passer aux autres facteurs. Dans notre travail nous avons éliminé le facteur de l‘acidité en utilisant le milieu MRS tamponné à pH 7 (à l‘aide d‘un tampon phosphate 0,1M) contenant 0,25% de glucose pour minimiser l‘acidification du milieu. La lecture des résultats consiste à comparer ceux obtenus en milieu tamponné et non tamponné. 8.2.3. Résistance aux antibiotiques Pour chaque inoculum bactérien a été standardisé dont la DO660 varie entre 0.08 et 0.1 puis ensemencé par inondation (1ml) à la surface de la gélose MRS (additionnée de 0.05%cystéine chlorhydrique), déjà coulée et solidifiée, l‘excès de l‘inoculum a été récupéré par une micropipette, les boites ont été laissées sécher à température de laboratoire, puis les disques contenant les antibiotiques testés sont déposés. Après incubation à 37°C pendant 24h en anaérobiose, les diamètres des zones d‘inhibition ont été mesurés (Leroy et al., 2007). Les résultats ont été exprimés comme, sensibles (S), intermédiaires (I) , et résistantes (R), selon les normes recommandés (Comité de l‘antibiogramme de la société française de microbiologie, 2007). Les antibiotiques utilisés sont résumés dans le tableau suivant : Page 49 CHAPITRE II Matériel et méthodes Tableau 8: Les antibiotiques utilisés pour évaluer l‘antibiorésistance des souches. Antibiotique Charge de disque (µg) Symbole Vancomycine 30 VA Cefotaxime 30 CTX Penicilline 10 P Oxacilline 5 OX Ampicilline 10 AM Acide nalidixique 30 NA Azithromycine 15 AZM Amoxicilline 25 AMX Fosfomycine 50 FOS Gentamycine 10 GM Acide fusidique 10 FA 8.2.5. Traitement statistique des résultats Les données expérimentales de l‘étude sont statistiquement traitées par une analyse de variance (ANOVA). XLSTAT [version 2014] et Excel 2010 [Microsoft Corporation, USA], ont été utilisé et le seuil de signification de 0.05 a été retenu. Page 50 CHAPITRE III Résultats et discussion 1. Pré-identification des souches 1.1. Aspect macroscopique Les colonies de bifidobactéries développées sur le milieu MRS additionné de 0.05% de cystéine chlorhydrique et de 2 mg/l d‘acide nalidixique sont d‘apparence variable. Elles sont punctiformes, luisantes, de coloration blanchâtre et crème, de contour régulier et de diamètre variable. Cet aspect macroscopique est souvent rencontré chez les bifidobactéries (figure 14). Figure 14: Aspect macroscopique des souches de Bifidobacterium sur milieu MRS. A: R1 B: R2 C: L1 D: L2 E: BN 1.2. Aspect microscopique L‘observation microscopique après la coloration de Gram des frottis réalisés à partir des colonies apparues, révèle la présence des bactéries à Gram positif, des bacilles en formes Y et V ou incurvés avec des extrémités bifurqués (figure 15). Ce pléomorphisme est typique aux bifidobactéries, il est généralement pris comme un indice d‘orientation dans l‘identification du genre. Page 51 CHAPITRE III Résultats et discussion Figure 15: Aspect macroscopique des souches de Bifidobacterium. Gr x 1000. A: R1 B: R2 C: L1 D: L2 E: BN 2. Identification du genre Les aspects macroscopique et microscopique des souches sont représentés dans le tableau suivant : Tableau 9: Aspects macroscopique et microscopique des souches de bifidobactéries. Souche L1 L2 R1 R2 BN Aspect macroscopique Colonies blanchâtres, visqueuses, à contour régulier Colonies blanchâtres, visqueuses, à contour régulier Petites colonies, opaques, blanchâtres, surface lisse, contour régulier Petites colonies, opaques, blanchâtres, surface lisse, contour régulier Punctiformes, luisantes, blanchâtres à crème, contour régulier Aspect Microscopique Forme spatulée, extrémité arrondie, forme bifid (V, Y) Forme spatulée, extrémité arrondie, forme bifid (V, Y) Bâtonnets courts, extrémité arrondie, forme bifid (V, Y) Bâtonnets courts, extrémité arrondie, forme bifid (V, Y) Forme spatulée et arrondie, forme bifid (V) Page 52 CHAPITRE III Résultats et discussion 2.1. Recherche de la production de CO2 à partir du glucose Toutes les souches ensemencées dans le milieu MRS (additionné de 0.05% de cystéine chlorhydrique et de 2 mg/l d‘acide nalidixique) liquide renfermant la cloche de Durham ont montré une bonne croissance sans dégagement de gaz dans la cloche (figure 16). Figure 16: Test de production du gaz à partir du glucose. A: R1 B: R2 C: L1 D: L2 E: BN 2.2. Mise en évidence des autres enzymes Les résultats pour la recherche des activités enzymatiques : catalase, uréase, gélatinase et la production d‘indole sont négatifs tandis que la citrate perméase est positive (tableau 10). Tableau 10: Mise en évidence des activités enzymatiques des souches de bifidobactéries. Enzyme Souche L1 L2 R1 R2 BN Catalase Citrate Uréase Production Gélatinase perméase indole - (+) résultat positive (présence) + + + + + - - - (-) résultat négative (absence) Page 53 CHAPITRE III Résultats et discussion Figure 17: Test de citrate perméase sur milieu KMK. A: R1 B: L1 C: BN Figure 18: Mise en évidence de l'uréase. A: Témoin B : L1 C : R1 Page 54 CHAPITRE III Résultats et discussion Figure 19: Mise en évidence de la production de l'indole. A: Témoin B : L1 C : R1 Figure 20: Test de la gélatinase. A: R1 B: R2 C: L1 D: L2 E: BN Page 55 CHAPITRE III Résultats et discussion 3. Caractérisation des espèces Les résultats de la fermentation des différents sucres après 48 h d‘incubation sont regroupés dans le tableau 11. Ces résultats montrent que toutes les souches fermentent certains sucres (glucose, fructose, maltose et le lactose). Les souches L1 et L2 fermentent l‘arabinose. Cette propriété semble distinguer l‘espèce B. longum des autres espèces. D‘autre part les souches, R1 et R2 ne fermentent ni l‘arabinose, ni le xylose par contre elles fermentent le céllobiose et le sorbitol. La comparaison avec le profil fermentaire décrit par Scardovi, (1986) a conduit à identifier deux espèces de Bifidobacterium : L‘espèce B. breve qui regroupe les souches R1 et R2. L‘espèce B .longum représentée par les souches L1 et L2. Tandis que la comparaison avec le profil fermentaire obtenu avec la souche B. animalis ssp. lactis (BB12), nous a orienté à classer la souche BN dans l‘espèce B. animalis. Page 56 CHAPITRE III Résultats et discussion Tableau 11: La fermentation des sucres par les souches de Bifidobacterium. SUCRES L-Arabinose Amidon Cellobiose Fructose Galactose Lactose Lévulose Maltose Mannitol Raffinose Rhamnose Ribose Sorbitol Tréhalose Xylose L1 + +/+ + + + + + + + + + + (+) fermentation L2 + +/+ + + + + + + +/+ /+ + + Souches R1 +/+ + + + + + + + - (-) pas de fermentation R2 +/+ + + + + + + + - BN +/+ + +/+ + + + + + + + - BB12 + + + /+ + + + + + + + - (+/-) pas de virage franc. Figure 21: Profil fermentaire de la souche BN. 1: L-Arabinose Mannitol 2: Amidon 3: Cellobiose 4: Fructose 5: Galactose 6: Lactose 7: Lévulose 8: Maltose 9: 10: Raffinose 11: Rhamnose 12: Ribose 13: Sorbitol 14: Tréhalose 15: Xylose Page 57 CHAPITRE III Résultats et discussion 4. Etudes des propriétés technologiques et probiotiques des souches de bifidobactéries 4.1. Mise en évidence des propriétés technologiques 4.1.1. Croissance en présence de l’oxygène Parmi les obstacles rencontrés au cours de la fermentation à l‘échelle industrielle, l‘oxygène se révèle comme facteur majeur influençant la viabilité des bifidobactéries dans le produit laitier, donc la capacité de se croitre en présence de l‘oxygène constitue un facteur technologique déterminant pour une telle souche destinée à être utilisée comme probiotique. Dans notre étude, la capacité des souches étudiées à croitre en présence de l‘oxygène a été évaluée pour une durée d‘incubation de 8 heures (temps de fermentation appliqué en industrie laitière), à 37°C en aérobiose. 8.6 Log UFC/ml 8.4 8.2 R1 8 R2 7.8 L1 7.6 L2 7.4 BB12 7.2 BN 7 0 2 4 6 8 Temps (h) Figure 22: Cinétique de croissance des souches R1, R2, L1, L2, BB12 et BN en présence de l'oxygène. Page 58 CHAPITRE III Résultats et discussion 8.8 8.6 Log UFC/ml 8.4 R1 8.2 R2 8 L1 L2 7.8 BB12 7.6 BN 7.4 7.2 0 2 4 Temps (h) 6 8 10 Figure 23: Cinétique de croissance des souches R1, R2, L1, L2, BB12 et BN en absence de l'oxygène. D‘après les résultats obtenus (figure 23 et 24), il apparait que les souches R1, R2, L1, L2, BB12 et BN avaient la capacité de pousser en présence de l‘oxygène, dont on a arrivé à des charges comprises entre 8,14 Log UFC/ml et 8,25 Log UFC /ml , à partir des charge initiales variant entre 7,3 Log UFC /ml et 7,5 Log UFC/ml, après 8 h de fermentation, mais ces valeurs sont plus faibles en comparaison avec celles enregistrées en absence de l‘oxygène (les charge finales entre 8,41 Log UFC/ml et 8,6 Log UFC/ml à partir des charge initiales entre 7,5 Log UFC/ml et 7,6 Log UFC/ml , signifiant que l‘oxygène a influencé négativement la croissance de toutes les souches. Les résultats du test ANOVA démontrent que la variation de la cinétique de croissance des souches étudiées en présence de l‘oxygène n‘est pas significativement différente d‘une souche à une autre (sig = 0,053>0,05). 4.1.2. Croissance en 43°C Etant donné, la température de fermentation appliquée en industrie laitière est de 43°C, donc la capacité des souches des bifidobactéries de croitre à cette température représente un caractère technologique indispensable pour arriver à une concentration adéquate à la fin de processus de fermentation. Les figures 25 et 26 comprennent les résultats de l‘évaluation de la cinétique de croissance des souches R1, R2, L1, L2, BB12 et BN lors de l‘incubation à 43°C et à 37°C respectivement. Les résultats obtenus indiquent que la croissance de toutes les souches étudiées est affectée par l‘incubation en 43°C dont on a remarqué la présence d‘une phase d‘adaptation (de 0 h à 3 h) caractérisée par une augmentation très faible da la charge bactérienne. Page 59 CHAPITRE III Résultats et discussion 9 Log UFC/ml 8.5 R1 R2 8 L1 7.5 L2 BB12 7 BN 6.5 0 2 4 6 8 Temps (h) Figure 24: Cinétique de croissance des souches R1, R2, L1, L2, BB12 et BN incubées en 43°C. 8.8 Log UFC/ml 8.6 8.4 R1 8.2 R2 8 L1 7.8 L2 BB12 7.6 BN 7.4 7.2 0 2 4 6 8 10 Temps (h) Figure 25: Cinétique de croissance des souches R1, R2, L1, L2, BB12 et BN incubées en 37°C. Les résultats du test ANOVA démontrent que la cinétique de croissance des souches incubées en 43°C est significativement différente d‘une souche à une autre (sig=0,031< 0,05). La meilleure vitesse de croissance a été enregistrée chez les souches L1 et L2 , dont elles ont arrivé à une charge bactérienne de 8,26 Log UFC/ml et 8 Log UFC/ml respectivement à la fin de la période d‘incubation (8 h), à partir d‘une charge initiales de 7,285 Log UFC/ml pour Page 60 CHAPITRE III Résultats et discussion la première et 7, 205 Log UFC/ml pour la deuxième, tandis que la souche R 2 avait la plus faible vitesse de croissance avec une charge finale de 7,593 Log UFC/ml à partir d‘une charge initiale de 7,315 Log UFC/ml. 4.1.3. Viabilité pendant l’entreposage à 4°C Une propriété très importante des souches destinées à être utilisées comme probiotiques est qu‘elles doivent demeurer viables pendant l‘entreposage frigorifique avant la consommation du produit laitier, donc soit présentes en un nombre suffisant de cellules viables au moment de la consommation. Dans notre étude, la viabilité des souches R1, R2, L1, L2, BB12 et BN a été évaluée pendant une durée de stockage de 21 jours à 4°C. La période de 21 jours est la durée de vie des produits laitiers fermentés de la date de fabrication jusqu‘à la date de péremption dans l‘industrie laitière algérienne. 100 90 Viabilité (%) 80 70 R1 60 R2 50 L1 40 L2 30 BB12 20 BN 10 0 0 5 10 15 20 Durée d'entreposage (j) Figure 26: Viabilité des souches R1, R2, L1, L2, BB12 et BN pendant 21 jours de stockage à 4°C. D‘après les résultats obtenus (figure 27), il apparaît que la viabilité des souches dans le lait fermenté décroit graduellement durant la période de stockage réfrigéré. Après 7jours de stockage à 4°C, la souche BB12 enregistre le plus grand pourcentage de cellules viables (58,1%), en comparaison à R2 (52,8%), L1 (46,8%), BN (45 ,8%) et L2 (38,5%), une chute de viabilité a été remarquée pour la souche R1 dont seulement 16,22% des cellules ont resté vivantes. Après 14 jours de stockage, les souches BB12 et R2 gardent les meilleurs pourcentages de cellules viables parmi les souches étudiées avec 50,9% et 48% respectivement, Tandis que la souche L1 garde 38,7% de cellules vivantes, les trois autres Page 61 CHAPITRE III Résultats et discussion souches ont connu un degré très élevé de mortalité des cellules dont le pourcentage de viabilité s‘arrête à 13,8% pour L2, 11,6% pour BN et 7,14% pour R1 ce dernier est le faible. En arrivant au dernier jour de stockage frigorifique (21eme jour), le maximum pourcentage de viabilité s‘arrête à plus de 27%, cela est enregistré par les deux souches, BB12 (27,7%) et L1 (27,4%), la souche R2 garde un pourcentage de viabilité proche de ceux enregistrés par les deux premières souches avec 20% de cellules viables, les trois dernières souches ont maintenu une très faible viabilité à moins de 10% de cellules vivante avec 9 ,16% pour BN , 7,7% pour L2 et 5,23% pour R1. Les résultats du test ANOVA démontrent que la viabilité des souches étudiées à 4°C est significativement différente d‘une souche à une autre, (Sig ═ 0,017 < 0,05) pour 7jours, (Sig ═ 0,01 < 0,05) pour 14 jours, (Sig ═ 0,012 < 0,05) pour 21jours. 4.1.4. Suivi de la post-acidification du lait fermenté entreposé à 4°C La figure 28 comprend les résultats de la variation du pH du lait fermenté par les souches de bifidobactéries étudiées durant la période de stockage réfrigéré à 4°C. 7 6.5 R1 6 pH R2 L1 5.5 L2 BB12 5 BN 4.5 0 5 10 15 20 25 Durée d'entreposage (j) Figure 27: Variation du pH du lait fermenté par les souches R1, R2, L1, L2, BB12 et BN pendant le stockage à 4°C. Le pH initial du lait fermenté par les souches étudiées était compris entre 6 et 6,33. Les deux souches industrielles étaient les plus post-acidifiantes, dont on a enregistré un pH de 5,08 pour la souche BB12 et 4,98 pour la souche BN à la fin de la période de stockage Page 62 CHAPITRE III Résultats et discussion frigorifique (21 jours), tandis que la souche L2 était la moins post-acidifiante avec un pH atteignant 6,1. Les autres souches ont enregistré un pH autour de 5,5. Les résultats du test ANOVA démontrent que la variation du pH entre les souches étudiées est significativement différente durant toute la période de stockage (Sig ═ 0,02 < 0,05). 4.1.5. Influence des arômes sur la viabilité a. Arôme banane La figure 29 comprend les résultats de l‘évaluation de la viabilité des souches R 1, R2 , L1, L2, BB12 et BN pendant 21 jours d‘entreposage frigorifique en présence de l‘arôme banane utilisé dans l‘industrie laitière. 120 100 R1 Viabilité (%) 80 R2 60 L1 L2 40 BB12 BN 20 0 0 5 10 15 20 25 Durée d'entreposage (j) Figure 28: Viabilité des souches R1, R2, L1, L2, BB12 et BN pendant 21 jours d‘entreposage à 4°C en présence de 0,2% d‘arôme banane. Les résultats obtenus indiquent que la viabilité des souches étudiées est affectée par la présence de l‘arôme banane. Après 07 jours de stockage, les souches R1, BB12 et BN ont gardé un taux viabilité supérieure à 90% dont les valeurs respectives étant 92,3%, 95% et 93,03%. Une viabilité moyenne a été enregistrée par les souches R2 et L1 (52,3% et 50,4% respectivement), par contre la viabilité de la souche L2 était la plus faible avec seulement 35,4% de cellules vivantes. En arrivant au 14eme jour de stockage, le taux de viabilité des souches continue sa régression dont les meilleures valeurs ont été enregistrées par les souches BB12 et BN avec un Page 63 CHAPITRE III Résultats et discussion taux de viabilité de 77,5% et 81,4% respectivement. Par contre le plu faible taux de viabilité était de 22,2% noté pour la souche R2. A la fin de la période d‘entreposage (21eme jour), la souche BB12 a maintenu la plus grande fraction de cellules vivantes parmi toutes les souches testées (67 ,9%), suivie par les souches R1 et BN (47% et 43,3% respectivement). Les trois autres souches avaient de très faibles taux de viabilité aux alentours de 10%. Les résultats du test ANOVA démontrent que la viabilité des souches étudiées à 4°C en présence de l‘arôme banane est significativement différente d‘une souche à une autre, (Sig ═ 0,015 < 0,05) pour 7jours, (Sig ═ 0,012 < 0,05) pour 14 jours, (Sig ═ 0,027 < 0,05) pour 21jours. b. Arôme vanille La Figure 30 comprend les résultats de l‘évaluation de la viabilité des souches R 1, R2 , L1, L2, BB12 et BN pendant 21 jours d‘entreposage frigorifique en présence de l‘arôme banane utilisé dans l‘industrie laitière. 120 Viabilité (%) 100 R1 80 R2 L1 60 L2 40 BB12 BN 20 0 0 5 10 15 Durée d'entreposage (j) 20 25 Figure 29: Viabilité des souches R1, R2, L1, L2, BB12 et BN pendant 21 jours d‘entreposage à 4°C en présence de 0,2% d‘arôme vanille. Les résultats illustrés démontrent que la viabilité des souches étudiées est affectée par la présence de l‘arôme vanille. Après 07 jours de stockage, la souche R1 a maintenu un très bon taux de viabilité avec 96% de cellules vivantes, suivie par les souches R2, BB12, L1 et BN avec des valeurs respectives de 80,3, 86,7, 87,2 et 87,3. Le plus faible taux de viabilité pour cette durée de stockage a été enregistré par la souche L2 avec 58,4%. Au 14eme jour, la souche BN avait le meilleur taux de viabilité (82%), suivie par les souches R1 et R2 (72,65% et 67,9% Page 64 CHAPITRE III Résultats et discussion respectivement), des valeurs moyennes ont été obtenues par les souches L1 (41,9%) et BB12 (37,5%). En revanche, seulement 18,45% de cellules ont maintenu leur viabilité pour la souche L2. En arrivant à la fin de la période de stockage (21eme jour), les souches ayant préservé la plus grande fraction de cellules vivantes étaient BN (67,45%) et R2 (64,45%). Par contre le plus faible pourcentage de viabilité a été toujours enregistré par la soucheL2 avec seulement 14,4% de cellules viables, les trois autres souches ont enregistré un taux de viabilité au voisinage de 30%. Les résultats du test ANOVA démontrent que la viabilité des souches étudiées à 4°C en présence de l‘arôme vanille est significativement différente d‘une souche à une autre, (Sig ═ 0,012 < 0,05) pour 7jours, (Sig ═ 0,018 < 0,05) pour 14 jours, (Sig ═ 0,016 < 0,05) pour 21jours. 4.1.6. Cinétique de croissance et d’acidification dans milieu lait a. Cinétique de croissance dans le lait La figure 31 comprend les résultats de l‘évaluation de la cinétique de croissance des souches R1, R2 , L1, L2, BB12 et BN dans le lait écrémé pour une incubation à 37°C en anaérobiose pendant 48 heures. Log UFC/ml 8.4 8.2 R1 8 R2 7.8 L1 7.6 L2 7.4 BB12 7.2 BN 7 0 10 20 Temps (h) 30 40 50 Figure 30: Cinétique de croissance des souches R1, R2, L1, L2, BB12 et BN dans le lait écrémé. La souche L1 avait le taux de croissance le plus élevé (0 ,133h-1), dont elle est arrivée à une charge maximale de 8,3 Log UFC /ml, après 12 heures de fermentation à partir d‘un nombre initiale de 7,46 Log UFC/ ml. Suivie par les souches BB12, BN, R2 et R1 dont les taux de croissance sont 0,12h-1, 0,11h-1, 0,105h-1 et 0,103h-1 respectivement. Le plus faible taux de croissance est noté pour la souche L2 (0,095h-1). Le résultat du test ANOVA démontrent que la différence entre les taux de croissance des souches étudiées est significative (Sig ═ 0,017 < 0,05). Page 65 CHAPITRE III Résultats et discussion b. Cinétique d’acidification L‘activité acidifiante des souches lactiques est principalement utilisée pour améliorer la qualité organoleptique des produits laitiers fermentés, donc cette propriété représente un paramètre technologique déterminant dans la sélection et l‘utilisation de ces dites souches. Les résultats de l‘évaluation de la cinétique d‘acidification, ainsi la variation de pH produites par les souches R1, R2, L1, L2, BB12, et BN dans le lait écrémé ; pour une incubation de 48 heures à 37°C en anaérobiose sont regroupés dans la figure 32. 37 A Acidité dornic (°D) 32 R1 27 R2 L1 22 L2 BB12 17 BN 12 0 10 20 30 40 50 Temps (h) 7.2 B pH 7 R1 6.8 R2 6.6 L1 6.4 L2 6.2 BB12 BN 6 5.8 0 10 20 30 Temps (h) 40 50 Figure 31: Cinétique d'acidification (A) et variation de pH (B) produites par les souches R1, R2, L1, L2, BB12 et BN dans le lait écrémé. L‘analyse des courbes de la cinétique d‘acidification (A) et celles de la variation de pH permet de conclure que la souche R1 était la plus acidifiante dont l‘acidité titrable arrive à une valeur de 34,4°D à la fin de la période d‘incubation à partir de 19,4°D au départ , donc Page 66 CHAPITRE III Résultats et discussion l‘acidité produite par cette souche est de 15°D , suivie par les souches L1, BN, R2 et BB12 dont les valeurs de l‘acidité élaborée par ces souches sont respectivement, 13,3°D, 12,5°D, 12,1°D et 11,5°D. En revanche la souche la moins acidifiante était L2 avec 8°D. De même, la variation de pH est proportionnelle à la concentration des acides présente dans le milieu, Dont le pH enregistré par les souches expérimentée à la fin de la période d‘incubation varie entre 5,92 et 6,32. Le résultat du test ANOVA démontrent que la différence entre les valeurs de l‘acidité dornic enregistrées par les souches testées est significative (Sig ═ 0,0 35 < 0,05). 4.1.7. Activité protéolytique La protéolyse est l'une des propriétés technologiques les plus importantes, elle permet l‘hydrolyse des protéines du lait, en fournissant ainsi les acides aminés essentiels pour la croissance des souches, cette activité contribue aussi au changement de la texture, le goût et les arômes des produits laitiers fermentés. Sur milieu MRS à 2% de lait écrémé, les souches L2 et R2 avaient une activité protéolytique moyenne dont les diamètres des zones d‘hydrolyse étaient environ de 13mm; tandis que le reste des souches ont montré une faible activité protéolytique dont les diamètres des zones d‘hydrolyse étaient autour de 6 mm (figure 33). Figure 32: Activité protéolytique des souches R1, R2, L1, L2, BB12 et BN dans milieu MRS à 2% de lait écrémé Les résultats de l‘évaluation de l‘activité protéolytique des souches R1, R2, L1, L2, BB12 et BN sur milieu MRS à 2% de lait écrémé sont mentionnés dans le tableau 12. Page 67 CHAPITRE III Résultats et discussion Tableau 12 : Activité protéolytique des souches R1, R2, L1, L2, BB12 et BN sur milieu MRS à 2% de lait écrémé. Souche R1 R2 L1 L2 BB12 BN Activité protéolytique + ++ + ++ + + (+) : faible activité (++) : moyenne activité (+++) : forte activité 4.1.8. Activité lipolytique La lipolyse fait partie des caractères technologiques très demandés en industrie laitière, notamment en fromagerie, cette activité induit la libération des acide gras comme résultat de dégradation des graisses, ce processus est impliqué au développement des flaveurs des produits laitiers. Sur milieu agar au tween 80, les souches R1 et R2, avaient une activité lipolytique moyenne dont les diamètres des zones étaient au voisinage de 12 mm ; une faible activité lipolytique est notée pour les souches L1, L2 et BB12 avec des diamètres variant entre 7 et 9 mm, la souche BN avaient très faible activité lipolytique dont le diamètre de la zone de lipolyse n‘a pas dépassé les 4 mm (figure 34). Figure 33: Activité lipolytique des souches R1, R2, L1, L2, BB12, BN sur milieu agar au tween 80. Les résultats de l‘évaluation de l‘activité lipolytique des souches R1, R2, L1, L2, BB12 et BN sur milieu agar au tween 80 sont mentionnés dans le tableau 12. Page 68 CHAPITRE III Résultats et discussion Tableau13: Activité lipolytique des souches R1, R2, L1, L2, BB12 et BN sur milieu agar au tween 80. Souche R1 R2 L1 L2 BB12 BN Activité lipolytique ++ ++ + + +/- + (++) : activité moyenne (+) : faible activité (+/-) : très faible activité 4.2. Mise en évidence in vitro des propriétés probiotiques 4.2.1. Résistance aux conditions gastro-intestinales simulées 4.2.1.1. Tolérance aux conditions acides de l’estomac L‘une des conditions principales pour qu‘une souche puisse répondre à la définition de « probiotique » est qu‘elle doit être viable pendant le transit gastro-intestinal. Avant de pouvoir adhérer et s‘installer au niveau de l‘intestin, les bactéries probiotiques doivent survivre au passage par l‘estomac. Afin de déterminer cette capacité de survie chez les souches R1, R2, L1, L2, BB12 et BN, l‘effet de l‘exposition à un milieu acide sur ces bactéries a été examiné. Ces dernières ont été exposées à des pH acides 2 et 3 et pH 6,5 comme contrôle pendant 180 minutes, ensuite la proportion de cellules viables a été évaluée. D‘après les résultats obtenus, la concentration des cellules viables a diminué pour les deux pH acides 2 et 3 avec la progression du temps de contact avec les pH acides par rapport au pH 6,5 (témoin) dont la perte de viabilité était négligeable (figure 35). Page 69 CHAPITRE III Résultats et discussion 120 Taux de survie (%) 100 80 pH2 60 pH3 40 Ph6.5 20 0 R1 R2 L1 L2 BB12 BN Souches Figure 34: Résistance des souches R1, R2, L1, L2, BB12 et BN aux pH acides (2 et 3). La perte de viabilité à pH 6.5% était négligeable pour la totalité des souches testées, dont la portion de cellules viables après 180 minutes d‘incubation était de 95% à 99%. Lors de l‘exposition à pH 2, la souche BN a maintenu la plus grande portion de cellules viables après 180 minutes d‘exposition à ce pH parmi toutes les souches en sujet (65,5%), suivie par les souches L1, BB12 , R2 et L2 dont les taux de survie enregistrés sont respectivement 61,33% , 59,9% , 58,45% et 45,4%. Le plus faible taux de survie pour ce pH est noté pour la souche R1 (37,33%). Pour le pH3, la plus grande portion de cellules ayant maintenu leur viabilité à la fin de la période d‘exposition est enregistrée par la souche BB12 (83,9%), suivie par les souches R1, R2, L1, BN et L2 avec des taux de survie respectives de 71,7%, 71% , 66,03% , 62,6% et 57,5%, ce dernier était le plus faible. Les résultats du test ANOVA ont montré que la différence de viabilité des souches étudiées est significative pour pH2 (Sig = 0,027<0,05) et pH3 (Sig= 0,023< 0,05). 4.2.1.2. Résistance aux sels biliaires Les sels biliaires sont l'une des barrières à franchir par les bactéries probiotiques pour gagner leur site, de ce fait la résistance des souches R1, R2, L1, L2, BB12 et BN en présence de bile a été testée. Ces souches ont été exposées à 0,5% de bile pendant 240 minutes et ensuite la proportion de cellules viables a été évaluée. D‘après les résultats présentés dans la figure 36, il apparaît que les souches L2, BB12, BN et R2 ont montré une excellente résistance aux sels biliaires avec des taux de survie Page 70 CHAPITRE III Résultats et discussion respectives de 85,7% , 85,6% , 84,5% et 83,7% après 240 minutes d‘incubation dans une solution contenant 0,5% de sels biliaires. Par contre, les souches R1 et L1 ont faiblement résisté à ces conditions dont les taux de viabilité enregistré par ces deux souches sont de 49,7% pour la première et 35,3% pour la deuxième. En l‘absence de sels biliaires, la diminution de la viabilité de toutes les souches était négligeable, dont le taux de survie était compris entre 95,6% et 98, 59%. 120 Taux de survie (%) 100 80 60 0% SB 0.5% SB 40 20 0 R1 R2 L1 L2 BB12 BN Souches Figure 35: Résistance des souches R1, R2, L1, L2, BB12 et BN à 0,5% de sels biliaires. Les résultats du test ANOVA ont montré que la différence de résistance des souches étudiées à 0,5% de sels biliaires est significative (Sig= 0,0 34< 0,05). 4.2.2. Activité antibactérienne Ce test permet de mettre en évidence les caractéristiques que possèdent les souches testées à inhiber la croissance de quelques souches pathogènes. Les résultats de ce test sont présentés dans le tableau 13. Tableau 14: Activité inhibitrice des souches R1, R2, L1, L2 BB12 et BN envers des bactéries pathogènes. Diamètre de zone d’inhibition (mm) R1 R2 L1 L2 BB12 BN Escherichia coli 15 14 12.5 18 14 12 Staphylococcus aureus 16 18 16 17.5 17 14.5 Listeria innocua 4 7.5 4 5 5.5 4 Page 71 CHAPITRE III Résultats et discussion D‘après les résultats obtenus, il est clair que toutes les souches de bifidobactéries testées avaient une bonne activité inhibitrice envers les deux germes pathogènes Escherichia coli et Staphylococcus aureus avec des diamètres de zones d‘inhibition variant entre 12 et 18 mm. En revanche, une faible inhibition a été notée pour toutes les souches de bifidobactéries en test sur Listeria innocua dont les diamètres des zones d‘inhibition n‘ont pas dépassé 7,5 mm dans le meilleur des cas. Figure 36: Activité inhibitrice des souches R1, R2, L1, L2, BB12 et BN sur Staphylococcus aureus. L‘activité inhibitrice a persisté, lors de l‘incubation des souches pathogènes avec les surnageant natifs issus des cultures des souches de bifidobactéries en test (figure 38), mais aucune zone d‘inhibition n‘a été observée en cas de l‘incubation avec les surnageants tamponnés dans la totalité des cas. Ce qui indique que l‘inhibition est due aux acides élaborés par les souches de bifidobactéries étudiées. Page 72 CHAPITRE III Résultats et discussion Figure 37: Activité inhibitrice des surnageants natifs des souches R1, R2 et L1 sur Escherichia coli. 4.2.3. Résistance aux antibiotiques Les résultats de l‘évaluation de la résistance et la sensibilité des souches de bifidobactéries aux antibiotiques sont groupés dans le tableau 14. Les souches présentant un diamètre de zone d‘inhibition supérieur à 15mm sont considérées comme sensibles. Tableau 15: Résultats de l‘évaluation de l‘antibiorésistance des souches. Antibiotique Vancomycine Cefotaxime Penicilline Oxacilline Ampicilline Acide nalidixique Azithromycine Amoxicilline Fosfomycine Gentamycine Acide fusidique Charge de disque (µg) Symbole 30 30 10 5 10 30 15 25 50 10 10 VA CTX P OX AM NA AZM AMX FOS GM FA R : Résistante R1 R2 L1 L2 BB BN 12 I : Intermédiaire R S I I R R S S R R S R S I S R R S S R R S R S I I R R I S R R S R S I I R R S S R R S R S I R R R S S R R S R S R R R R I S R R S S : Sensible Page 73 CHAPITRE III Résultats et discussion Figure 38: Antibiogramme de la souche L2 Toutes les souches ont montré une résistance à 5 parmi 11 antibiotiques testés (la vancomycine l‘ampicilline, l‘acide nalidixique, la fosfomycine et la gentamycine). Une sensibilité de toutes les souches étudiées à 4 antibiotiques à savoir : la cefotaxime, l‘azithromycine, l‘amoxicilline et l‘acide fusidique a été notée, une différence de comportement des souches testées vis-à-vis la penicilline et l‘oxacilline a été enregistrée. Il faut signaler que la résistance ou la sensibilité d‘une souche donnée envers un tel antibiotique peut être liée à l‘antibiotique lui-même, comme peut être liée à la dose utilisée d‘où la nécessité de tester plusieurs concentrations pour confirmer les résultats obtenues. Page 74 CHAPITRE III Résultats et discussion DISCUSSION 1. Isolement et identification des bifidobactéries L‘isolement des bifidobactéries nécessite des conditions spécifiques, qui mettent en jeu des systèmes d‘anaérobiose comme les anaerocults ou les gas-pack et des milieux de cultures très riches tel que TPY, milieu Beerns, MRS cystéine, milieu Columbia modifié (Hadadji et al, 2005 ; Scardovi, 1986). L‘identification des souches est basée sur l‘aspect macroscopique et microscopique. Les bifidobactéries qui poussent sur le milieu MRS-cysteine forment de petites colonies à contour régulier et aspect variable, dépourvues de toute activité catalase. Microscopiquement les cellules formant les colonies sont à Gram positif caractérisées par des formes variables, mais souvent des formes bifides qui sont typiques au bifidobactéries (Tabasco et al, 2007 ; Scardovi, 1986). Le pléomorphisme observé chez les bifidobactéries est souvent associé à la composition du milieu de culture, des études ont démontré que la morphologie cellulaire des bifidobactéries est influencée par la nature de la source de carbone présente dans le milieu de culture (Biavati et Mattarelli., 2001 ; Tamime et al., 1995). Les souches obtenues ne forment pas d‘indole, ne possèdent pas une activité uréique et ne liquéfient pas la gélatine, ces caractères biochimiques concordent avec les caractéristiques spécifiques au genre Bifidobacterium, rapporté par (Mitsuoka, 1984). La différenciation des espèces de bifidobactéries repose sur la fermentation des carbohydrates. La souche NCC 2705 de Bifidobacterium longum possède des gènes codant pour des enzymes ( fumarase, oxoglutarate déhydrogénase et le maltate déhydrogénase) qui permettent la dégradation de plusieurs sucres comme arabinose, xylose, ribose, cellobiose, melibiose, maltose, raffinose, et mannose (Schell et al., 2002). Les souches L1et L2 fermentent l‘arabinose et le xylose. Cette propriété semble distinguer l‘espèce B. longum des autres espèces. D‘autre part les souches R1, R2 ne fermentent ni l‘arabinose, ni la xylose par contre elles fermentent le sorbitol. On se référant au profil fermentaire décrit par Scardovi, 1986, les souches obtenues à partir de la collection du LMA appartiennent aux deux espèces de Bifidobacterium: l‘espèce B. breve qui regroupe les souches R1, R2 et l‘espèce B. longum présentée par les souches L1, L2. La comparaison avec le profil fermentaire de la souche B. animalis ssp. lactis (BB12) nous a permis de classer la souche BN isolée à partir du lait fermenté probiotique (Danone Activia) au sein de l‘éspèce B. animalis, l‘éspèce prédominante dans les produits probiotiques commercialisés (Fasoli et al; 2003). Page 75 CHAPITRE III Résultats et discussion 2. Etudes des propriétés téchnologiques des souches de bifidobactéries Plusieurs aspects technologiques sont pris en compte lors de la sélection des souches probiotiques en citant, la viabilité pendant le processus de fabrication, la stabilité dans le produit au cours de l‘entreposage, le maintien des propriétés organoleptiques et la résistance au phage, cela a pour but d‘arriver avec des quantités suffisantes de cellules vivantes au moment de la consommation (Deraz et al ; 2007). La tolérance à l‘oxygène se révèle un caractère technologique indispensable pour permettre à une telle souche de surmonter cet obstacle rencontré au cours d‘une fermentation à l‘échelle industrielle. En général, les bifidobactéries sont considérées comme hautement sensibles à l‘oxygène. En revanche la tolérance à l‘oxygène se diffère selon l‘éspèce, par exemple : la souche B. animalis ssp. lactis (BB12) a montré une bonne tolérance a ce facteur (Roy, 2005). Les résultats obtenus montrent clairement la capacité de toutes les souches indigènes étudiées de se croitre en présence de l‘oxygène dont les charges microbiennes enregistrées étaient très proches de celles inscrites par les deux souches industrielles. La comparaison des valeurs obtennues avec celles enregistrés en cas de l‘absence d‘oxygène montre l‘effet néfaste de ce facteur sur la croissance de toutes les souches étudiées caractérisé par la diminution des charges microbiennes inscrites, en effet, Elizabeth et al. (2011) et Hadadji, (2007) ont rapporté la capacité de l‘oxygène d‘affecter négativement la croissance des bifidobactéries dans le lait et la différence de degré de tolérance à ce facteur selon l‘espèce et le milieu de culture. D‘après la littérature, la température de fermentation appliquée dans la fabrication des yaourts et des laits fermentés varie entre 40°C et 46°C, en général autour de 43°C (Béal et Sodini, 2012 ; Lamoureux, 2000), de ce fait, l‘évaluation du comportement des souches étudiées envers ce facteur tient une grande importance. En générale, les espèces de bifidobactéries d‘origine humaine sont des mésophiles dont la température optimale de croissance se situe entre 36 °C et 38 ºC par contre les espèces d‘origine animales peuvent se croître a des température plus élevée qui varie entre 41º et 43°C (Scardovi, 1986). L‘analyse des courbes de croissance en cas de l‘incubation à 43°C indique la présence d‘une phase d‘adaptation pour toutes les souches, cette phase dure environ de 3 h, en revanche, on a remarqué l‘absence de cette phase en cas de l‘incubation à 37°C, dont l‘effet néfaste de cet température (43 °C) sur la croissance de nos souches est constaté, cet effet perturbant a été signalé par Hadadji, (2007), dont il a observé un ralentissement de croissance avec un temps d‘adaptation d‘une heure (1h), pour des souches de bifidobactéries incubées à 42 °C. Page 76 CHAPITRE III Résultats et discussion En dépassant cette dite phase, les souches se multiplient à des vitesses différentes où les deux souches indigènes L1 et L2 arrivent à des charges de de 8,26 Log UFC/ml et 8 Log UFC/ml respectivement après 8h d‘incubation, cela dépasse les charges atteintes par les autres souches y compris les souches industrielles. Ces observations montrent d‘une part que la température d‘incubation est un paramètre important qui peut affecter la croissance des bifidobactéries, dont le comportement envers ce facteur se diffère selon l‘espèce et la souche. D‘autre part, confirment la capacité des souches de bifidobactéries d‘origine humaine de s‘adapter à des températures élevées (43 °C). De même, Hadadji, (2007) et Rasic, (1983) ont rapporté que des souches de bifidobactéries d‘origine humaine peuvent se développer à une température de 42°C. La survie des bifidobactéries dans un lait fermenté doit être assurée jusqu'à la consommation du produit puisqu'on doit y dénombrer plus de 105-106 cellule par gramme ou millilitre du lait fermenté pour exercer des effets probiotiques (Shah, 1997). Les résultats de l‘évaluation de la viabilité des souches durant l‘entreposage à 4 °C ont montré une perte importante de viabilité de toutes les souches le long de cette période qui a duré 21 j, cette perte de viabilité se diffère entre les éspèces, et même entre les souches en sein de la même espèce, cela est observé aussi par Hadadji, (2007) dont il a remarqué une différence des taux de viabilité entre deux souches appartenant à la même espèce (B. breve), après 21 jour de stockage frigorifique dans le lait de chèvre. En arrivant au 21eme jour du stockage frigorifique, le meilleur taux de viabilité se situe autour de 27%, enregistré par les souches BB12 (souche industrielle) et L1 (souche indigène), avec 27,7% et 27,4% de cellule vivantes respectivement, la souche indigène R2 garde un taux de viabilité proche de ceux inscrits par les deux premières souches avec 20% de cellules viables. En revanche, les trois autres souches, y compris la souche industrielle BN ont subis une mortalité notable dépassant 90% du nombre initiales des cellules. Cette perte importante de viabilité des bifidobactéries durant le stockage frigorifique a été rapporté par plusieurs auteurs (Hadadji, 2007 ; Gilliland et al., 2002; Shin et al., 2000). Plusieurs facteurs peuvent influencer la viabilité des bifidobactéries dans le lait fermenté pendant le stockage à froid y compris, l‘oxygène, l‘épuisement nutritif et les acides organiques issues de la fermentation (Takahashi et al., 2004). La suivie de la variation du pH le long de la période de stockage à froid montre que les souches de bifidobactéries ont continué d‘acidifier le lait pendant le stockage, mais cette acidification étaient faible dont le pH le plus bas était 4,98 enregistré par la souche industrielle BN, cela indique que les bifidobactéries n‘influencent pas la qualité du produit fermenté lors du stockage frigorifique, en effet, certains auteur ont signalé cette faible activité poste-acidifiante des bifidobactéries (Riazi et Ziar, 2012 ; Hadadji, 2007) Page 77 CHAPITRE III Résultats et discussion Les résultats de l‘évaluation de l‘effet des deux arômes utilisés en industrie (banane et vanille) ont montré d‘une part l‘impact négatif de ces arômes sur la viabilité des souches étudiées, ceci pourrait expliquer l‘écart noté entre les concentrations des cellules viables dénombrées dans les tubes contenant les arômes et les tubes témoins sans arômes, d‘autre part ils ont indiqué une différence de comportement entre les souches mais aussi selon l‘arôme utilisé, cela est constaté par une simple comparaison entre le taux de viabilité inscrit par la souche industrielle R2 et celui enregistré par la souche industrielle BB12 cette dernière a maintenu un bonne fraction de cellules viables arrivant à 67 ,9% avec l‘arôme banane, et ce n‘était pas le cas avec l‘arôme vanille, dont une chute de viabilité a été noté en s‘arrêtant à 37,5% de cellules viable. Par contre, la souche R2 a enregistré un très bon taux de cellules viables atteignant 64,45% avec cet arôme (vanille), contrairement à l‘autre arôme (banane) dont elle est classée parmi les souches ayant les plus faibles viabilités. Certaines études ont constaté l‘effet perturbant des arômes ou de mélanges commerciaux d‘arôme-colorants utilisés en industrie laitière sur la viabilité de quelques souches lactiques (St. thermophilus, Lb. delbrueckii ssp. bulgaricus et Lb. acidophilus), même aux concentrations recommandées par les fournisseurs (Bouchefra, 2012 ; Vinderola et al., 2002). On note qu‘aucune étude spécifiant l‘effet des arômes sur la viabilité des bifidobactéries n‘a été trouvée. L‘évaluation du développement de la biomasse produite par les souches étudiées au cours de la croissance dans le lait écrémé révèle une différence entre les vitesses spécifiques de croissance, dont le taux de croissance le plus élevé (0,133h-1) est inscrit par la souche indigène L1, suivie par les autres souches dont les taux de croissance enregistrés étaient autour de 0,1 h-1. De même, Martinez-Villaluenga et Gomes, (2007) ont observé que les taux de croissance et les temps de génération des bifidobactéries dans le lait UHT varient selon les souches. Il est à signaler que la croissance des bifidobactéries dans le lait écrémé est lente. En effet, plusieurs auteurs ont constaté que le lait ne constitue pas un milieu optimal de croissance pour les bifidobactéries, cela est dû à plusieurs facteurs dont la carence en facteurs de croissance et en source d‘azote facilement assimilable dans le lait et aussi la faible activité protéolytique des bifidobactéries (Prasanna et al., 2014 ; Shihata et Shah, 2000 ; Murti et al.,1992) Pour stimuler la croissance des bifidobactéries dans le lait, plusieurs sources d‘azote facilement assimilables sont ajoutées (peptides, l‘hydrolysât de caséine, concentré protéique de petit lait, ou bien le petit lait) (Dave shah, 1998). Hadadji, (2007) a rapporté que l‘ajout de 0,5 % de l‘extrait de levure et un inoculum à 5% semble avoir un effet stimulateur sur la croissance des bifidobactéries dans le lait. Le développement des bifidobactéries dans le lait est accompagné de production d‘une acidité titrable, le pouvoir acidifiant se diffère entre les souches étudiées dont la souche indigène R1 était la plus acidifiante avec 15°D d‘acidité dornic produite après 48 h d‘incubation, dont le pH arrive à une valeur minimale de 5,92, par contre la plus faible valeur Page 78 CHAPITRE III Résultats et discussion était 8°D, inscrite par la souche indigène L2, les autre souches ont enregistré des valeurs proches variant entre 11,5 °D et 13,3 °D. Cette différence de production d‘acidité est signalé par plusieurs auteurs (Martinez-Villaluenga and Gomes, 2007; Crittenden et al., 2001; Meile et al., 1997 ) Le suivi de l‘évolution de l‘acidité titrable produite par les bifidobactéries a montré un pouvoir acidifiant faible de ces souches, cette faible acidification a été signalée dans certaines autres études (Hadadji et Bensoltane, 2006 ; Mahi et al., 2006; Samona et al.,1996). Ceci est un caractère technologique limitant, car une acidification lente a comme conséquence un temps prolongé de fermentation ; l'industrie laitière fait face à ce problème en employant des cultures combinées des bifidobactéries et d'autres bactéries lactiques (Roy, 2005). L‘activité protéolytique est l‘un des caractères technologiques les plus demandés en industrie laitière, elle permet l‘hydrolyse des protéines du lait, en fournissant ainsi les acides aminés essentiels pour la croissance des souches, elle contribue aussi à la détermination des propriétés organoleptique du produit laitier fermenté. Les souches de bifidobactéries étudiées ont montré une moyenne voir faible activité protéolytique sur milieu MRS à 2% de lait écrémé dont les diamètres des zones d‘hydrolyse varient entre 6mm et 13mm. Nos résultats sont en accord avec ceux décrits par Shihata et Shah, (2000) et Abu -Tarabush et al. (1998). En effet, Hadadji, (2007) a rapporté que la croissance lente des bifidobactéries en culture pure dans le lait peut être due à cette faible activité protéolytique. En industrie laitière, les bifidobactéries sont utilisées en culture mixtes avec des souches protéolytiques, notamment Lb. acidophilus, et Lb. delbrueckii ssp. bulgaricus (Shihata et Shah, 2000). Klaver et al. (1993) ont aussi démontrés que le taux de croissance des bifidobactéries dans le lait pouvait être augmenté par la présence de souches protéolytiques telles que Lb. acidophilus, Lb. delbrueckii ssp. bulgaricus ou Lb. casei. La lipolyse fait partie des caractères technologiques essentiels en industrie laitière, notamment en fromagerie, cette activité induit la libération des acide gras comme résultat de dégradation des graisses, ce processus est impliqué au développement des flaveurs des produits laitiers. Sur milieu agar au tween 80, les souches de bifidobactéries testées ont montré une moyenne voir faible activité lipolytique avec des diamètres de zone de lipolyse bouleversant entre 7mm et 12 mm à l‘exception de la souche industrielle BN qu‘avaient une très faible activité lipolytique dont le diamètre de la zone de lipolyse n‘a pas dépassé les 4 mm. En effet, selon De Roissart et Luquet (1994) ; les bactéries lactiques sont considérées comme faiblement lipolytiques. Page 79 CHAPITRE III Résultats et discussion Une comparaison de nos résultats s‘avère impossible vu l‘indisponibilité d‘une étude spécifiant l‘activité lipolytique des bifidobactéries. 3. Mise en évidence in vitro des propriétés probiotiques des bifidobactéries Il est admis que pour que la majorité des probiotiques puissent avoir des rôles bénéfiques sur la santé humaine, il faut qu‘ils gardent une certaine viabilité lors du transit intestinal. De ce fait, les probiotiques doivent pouvoir passer sans dommage irréversible la barrière acide de l‘estomac, puis l‘effet inhibiteur éventuel des sels biliaires. Ainsi, la capacité de survie des probiotiques dans l‘hôte après leur ingestion, dépend de leur résistance intrinsèque, des facteurs de l‘hôte et du véhicule par lequel ils ont été ingérés (Marteau and Shanahan, 2003). Les résultats obtenus montrent clairement la diminution progressive du nombre des cellules viables pour toutes les souches mises en contact avec les deux pH acides 2 et 3 avec le temps de contact aux pH acides, en comparaison avec le pH 6,5 (témoin) où la perte de viabilité était négligeable. Les souches mises en contact avec le pH 3 ont montré une excellente viabilité après 180 min de contact, dont le plus faible taux de survie inscrit a dépassé 57%, cela est enregistré par la souche indigène L2, les autre souches indigènes ont maintenu une très bonne portion de cellules viables arrivant jusqu'à 71,7%; tandis que la meilleure viabilité est réservée pour la souche industrielle BB12 avec environ de 84% de cellules viables à la fin de la période de contact avec ce pH acide. Le contact avec le pH 2 a induit une diminution de la portion des cellules viables pour toutes les souches, en comparaison avec celles enregistrées avec le pH 3, où le taux de survie le plus élevé était aux alentours de 66%, noté pour la souche industrielle BN, la souche indigène L1 a également inscrit une bonne viabilité dont elle a maintenu plus de 61% de sa charge initiale; par contre, la souche indigène R1 était la moins viable avec seulement 37,33% de cellule restant vivante après le contact a ce pH. Les souches étudiées ont montré une différence de comportement selon le pH acide (2 et 3), toutefois les souches industrielles étaient les plus viables pour les deux pH étudié. Les résultats obtenus sont en accord avec ceux décrits par Sanz (2007). De même, Matsumoto et al. (2004) et Alander et al. (2001) ont rapporté que la résistance au pH acide de l‘espèce Bifidobacterium animalis peut être reliée à son excellente survie au passage du TGI de l‘Homme ; chez cette espèce, une forte induction de l‘activité des ATPases membranaires a été observée, pouvant ainsi expliquer la résistance élevée au pH acide cette activité n‘étant pas induite chez les souches moins résistantes aux environnements acides. Le flux biliaire assure un rôle physiologique très important puisque facilitant la digestion des composés lipophiles provenant de l‘alimentation. C‘est également un agent antimicrobien influençant l‘établissement du microbiote intestinal. La tolérance à la bile est un critère Page 80 CHAPITRE III Résultats et discussion déterminant de sélection des bactéries probiotiques, permettant ainsi la survie pendant le passage à travers le TGI et la colonisation de l‘environnement intestinal. D‘après les résultats inscrits, il apparait clairement que les souches de bifidobactéries mises en contact avec une solution de sels biliaires à 0,5% pendant 240 minutes ont maintenu une remarquable fraction de cellules viables allant jusqu‘à 85,7% (enregistré par la souche indigène L2), à l‘exception des deux souches indigènes L1 et R1 où le taux de viabilité n‘ a pas dépassé 50% du nombre initiale des cellules. Bruno, (2012) a affirmé que la résistance à la bile est une caractéristique souche dépendante et extrêmement variable au sein des espèces et des genres. D‘après l‘étude de Noriega et al. (2004), Plusieurs souches de Bifidobacterium ont été adaptées de façon stable aux sels biliaires, à travers une adaptation progressive après une croissance dans des extraits de sels biliaires en concentration croissante. Le mécanisme d‘adaptation à la bile chez les bifidobactéries a été corrélé à des changements stables au niveau du profil de fermentation des sucres, de l‘activité glycosidase, ainsi qu‘au niveau de la composition en acides gras et du profil protéique membranaire (Ruiz et al., 2012 ; Ruiz et al., 2007 ; Gueimonde et al., 2005). En outre, une étude faite par Alp et Aslim, (2010) a mentionné la relation entre la résistance aux sels biliaires et au pH acide et la production des exopolysaccharides (EPS) par les bifidobactéries. La capacité inhibitrice in vitro des bactéries lactiques vis-à-vis des germes pathogènes semble être une bonne propriété probiotique, comme elle peut jouer un rôle dans la préservation de la qualité hygiénique des denrées alimentaires (Ammor et al., 2006). Plusieurs études ont rapporté l‘activité inhibitrice des bifidobactéries envers un grand nombre de microorganismes pathogènes in vitro et in vivo (Hadadji, 2007., De Vuyst et al., 2004 ; Sevrin, 2004). En contact direct avec les germes pathogènes, les souches de bifidobactéries ont présenté une bonne activité inhibitrice envers Escherichia coli et Staphylococcus aureus où les diamètres des zones d‘inhibition obtennues varient de 12mm à 18mm, contrairement au contact avec Listeria innocua dont les diamètres des zones d‘inhibition n‘ont pas dépassé les 7,5 mm. Cette activité inhibitrice a persisté avec l‘utilisation du surnageant non tamponné issu des cultures jeunes des souches de bifidobactéries étudiées. Cependant l‘activité inhibitrice a disparue avec l‘utilisation du surnageant tamponné et cela pour toutes les souches de bifidobactéries testées. De ce fait, nous avons constaté que l‘activité inhibitrice de nos souches envers les souches pathogène est due aux acides organiques secrétés dans le milieu. Ces résultats sont en accord avec ceux trouvés par Hadadji, (2007) et Markas et De Vuyst, (2006). Bien que certains rapports ont suggéré que la production d'acides organiques est en partie responsable de l'activité inhibitrice de bifidobactéries (Bruno and Shah, 2002; Ibrahim and Page 81 CHAPITRE III Résultats et discussion Salameh, 2001). Des travaux récents ont mené à l‘isolement et l‘identification des bactériocines élaborées par certaines souches de bifidobactéries, comme il est le cas de la bactériocine nommée « Bifidin I » isolée chez la souche B. infantis BCRC 14602 par Cheikhyoussef et al. (2010). Cependant, certains rapports ont mentionné des difficultés liées à l‘élaboration et la purification de ces substances inhibitrices (Cheikhyoussef et al., 2008 ; Von Ah, 2006 ; Yaldirim and Johnson, 1998). L‘évaluation de l‘antibiorésistance des souches à usage probiotique a une grande importance à fin de mettre en évidence une éventuelle multirésistance qui peut être transformée à la flore intestinale après consommation du produit. Les autorités européennes ont récemment conclu que quelques bactéries utilisées pour la production d‘aliment pourraient poser un risque à la santé humaine et animale en raison d'héberger des souches avec les gènes de résistance transmissibles (Ammor et Mayo, 2007). Toutes les souches ont montré une résistance à la vancomycine l‘ampicilline, l‘acide nalidixique, la fosfomycine et la gentamycine, Ces antibiotiques sont utilisés comme agents sélectifs dans les milieux synthétiques pour l‘isolement et le dénombrement des bifidobactéries (Ventura et al., 2004). Une sensibilité de toutes les souches envers la cefotaxime, l‘azithromycine, l‘amoxicilline et l‘acide fusidique a été enregistré, une différence de comportement vis-àvis la penicilline et l‘oxacilline a été enregistrée. Ces résultats sont en concordance avec ceux décrits par plusieurs auteurs (D‘Aimmo et al.,2007., Masco et al.,2006., Delgado et al.,2005). Page 82 Conclusion et perspectives CONCLUSION ET PERSPECTIVES Si l‘utilisation des bifidobactéries en industrie laitière a connu une énorme évolution dans les pays technologiquement avancés, l‘exploitation de ce genre est par contre très limitée dans certains autres pays comme l‘Algérie, cette limitation concerne la diversité des produits présents sur le marché, mais également le nombre des souches introduites dans les produits laitiers, cela est liée aux contraintes posées par le genre Bifidobacterium. L‘objectif de cette étude était d‘évaluer les principales aptitudes technologiques et probiotiques de quelques souches indigènes de bifidobactéries pour une éventuelle exploitation industrielle de ces dites souches. Pour atteindre ce but, quatre souches indigènes ont été obtennues à partir de la collection du laboratoire de microbiologie appliquée (LMA), dont elles ont été isolées à partir des selles de nourrissons allaités exclusivement au sein et non subits un traitement antibiotique, une souche industrielle nous a été fournie par la laitière « Hodna » de la Wilaya de M‘sila, finalement une autre souche industrielle a été isolée à partir du lait fermenté probiotique « Danone Activia » contenant des bifidobactéries, produit et commercialisé en Algérie. L‘identification des souches a été réalisée par la détermination des caractéristiques morphologiques, physiologiques et biochimiques. Les résultats de ces tests ont indiqué la présence de trois espèces de bifidobactéries dont les souches indigène appartiennent aux deux éspèces, B. breve et B. longum; tandis que les souches industrielles font partie de l‘espèce B. animalis. Les principales aptitudes technologiques évaluées sont la tolérance à l‘oxygène, la croissance à une température de 43 °C, la viabilité et l‘évolution de la post-acidification pendant 21 jours d‘entreposage à 4 °C, l‘effet des arômes utilisées en industrie laitière sur la viabilité des souches, la cinétique de croissance et d‘acidification dans le lait et finalement l‘activité protéolytique et lipolytique de ces souches. Les mêmes souches ont été mises à une évaluation in vitro de leurs propriétés probiotiques dont nous citons : la résistance aux conditions gastro-intestinales simulées (pH acide et sels biliaires), l‘activité antibactérienne envers quelques souches pathogènes où nous avons essayé de mettre en évidence la nature de l‘agent responsable de l‘inhibition, finalement, un antibiogramme a été réalisé afin de déterminer le comportement de nos souches envers les différents types d‘antibiotiques. Les souches indigènes de bifidobactéries étudiées semblent avoir de bonnes aptitudes téchnologiques en comparaison avec celles des souches utilisées actuellement en industrie laitière en Algérie, dont : Toutes les souches indigènes étudiées avaient la capacité de se croitre en présence de l‘oxygène en arrivant à des charges proches de celles inscrites par les deux souches industrielles. De même les deux souches indigènes L1 et L2 ont enregistré des vitesses de croissance supérieures à celles inscrites par les souches industrielles lors de l‘incubation à 43 °C. La suivie de la viabilité des souches durant l‘entreposage frigorifique a révélé la présence d‘une létalité très élevée où le meilleur taux de viabilité inscrit à la fin de la période de stockage était environ 28% inscrit par la souche industrielle BB12, suivie par les deux souches indigènes L1 et R2 avec des taux respectives de 27,4 % et 20 %. Page 83 Conclusion et perspectives Encore, la poste acidification le long de cette période de stockage était très faible pour toutes les souches, cela démontre que les bifidobactéries n‘influencent pas la qualité organoleptique du produit au cours de l‘entreposage frigorifique. Une différence de comportement des souches étudiées envers les deux arômes artificielles utilisées a été enregistrée avec une meilleure viabilité de 67 ,9% inscrite par la souche industrielle BB12 pour l‘arôme banane et de 64,45% noté pour la souche indigène R2 pour l‘arôme vanille. La suivie du développement de la biomasse produite par les souches étudiées au cours de la croissance dans le lait écrémé révèle une différence entre les vitesses spécifiques de croissance, dont le taux de croissance le plus élevé (0,133h-1) est inscrit par la souche indigène L1. Ce développement est accompagné de production d‘une acidité titrable, cette dernière se diffère entre les souches étudiées dont la souche indigène R1 était la plus acidifiante avec 15°D d‘acidité produite après 48 h. Les souches étudiées ont montré des moyennes voir faibles activités protéolytique et lipolytique, cela est caractéristique du genre Bifidobacterium. Dans le même sens, les résultats fournis par l‘étude in vitro des aptitudes probiotiques des souches de bifidobactéries, sont notamment intéressants. Les souches indigènes ont montré une résistance remarquable vis-à-vis les conditions acides où elles ont pu préserver un taux de survie proche de 72% avec un pH de 3 et de 61% avec un pH de 2. Encore une excellente viabilité des souches indigène dépassant les 85% (enregistré par la souche L2) a été notée après 240 minutes de contact avec 05% des sels biliaires. Les résultats de l‘évaluation de l‘activité antibactérienne envers les souches pathogènes ont désigné l‘existence d‘une bonne activité inhibitrice contre Escherichia coli et Staphylococcus aureus. En revanche, une faible inhibition a été notée pour toutes les souches de bifidobactéries contre Listeria innocua. Cette activité inhibitrice semble à être lié à la production des acides organiques et à un abaissement de pH du milieu. Les souches étudiées ont montré une résistance à la vancomycine l‘ampicilline, l‘acide nalidixique, la fosfomycine et la gentamycine, Ces antibiotiques sont généralement utilisés comme agents sélectifs pour l‘isolement des bifidobactéries. Par contre, toutes les souches ont montré une sensibilité envers la cefotaxime, l‘azithromycine, l‘amoxicilline et l‘acide fusidique. Notre étude mérite d‘être complétée par la réalisation des démarches suivantes : Caractérisation génotypique des souches de bifidobactéries. Etendre l‘étude à un plus grand nombre de souches indigène de bifidobactéries. Evaluation des interactions des souches de bifidobactéries avec les ferments classiques utilisés en industrie laitière. Etude in vivo des propriétés probiotiques de ces souches. Page 84 Références bibliographiques Références bibliographiques Abd El-Salam M H., Saleh F A., Kholif A M., El-Sayed E M., Abdou SM., El Shibiny S. (2004). 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Page 95 ANNEXES ANNEXES Milieux de culture A: Milieux solides Milieu MRS Extrait de levure 5g Extrait de viande 10 g Peptone 10 g Acétate de sodium 5g Citrate de sodium 2g Glucose 20 g KH2PO4 2g MgSO4 0,25 g MnSO4 0,05 g Agar-agar 15 g Cystéine-HCL 0,5 g Eau distillée 1000 ml PH = 6,8 Autoclavage à 120°C pendant 20 minutes Agar Au Tween 80 Peptone 10g NaCl 5.0g CaCl2·2H2O 0.1g Agar –Agar 20 g Eau distillée 1000 ml pH = 7.4 Autoclavage à 120°C pendant 20 min 2,5 ml de Tween 80 est stérilisé séparément puis ajouté au milieu. ANNEXES Milieu KMK Extrait de levure 3g Biopolytone 2,5g Glucose 5g Agar-Agar Eau distillée 15g 1000 ml pH = 7.4 Le milieu est réparti à raison de 100 ml par flacon, puis autoclavé 15 minutes à 121°C. Au moment de l‘emploi on ajoute : 1 ml d‘une solution aqueuse de ferricyanide de potassium 10 % (p/v) 1 ml d‘une solution aqueuse à 2.5 % (p/v) de citrate ferrique et citrate de sodium (p/p) Ces solutions sont stérilisées par filtration sur filtre millipore 0.22 µm et sont conservées à l‘obscurité à 4°C. Milieu Mueller-Hinton Infusion de viande de bœuf Peptone de caséine 300 ml 17,5 g Amidon de mais 1,5 g Agar-agar 17 g pH = 7.4 Autoclavage 20 minutes à 120°C Gélatine nutritive Extrait de viande 3g Peptone 5g Gélatine 13g pH = 6.8 Autoclavage à 120°C pendant 20 minutes. ANNEXES B: Milieux liquides Milieu MRS BCP MRS (milieu liquide) 1000 ml Bromocrésol pourpre 0,025 mg pH = 7.0 Autoclavage à120 °C pendant 20 minutes Bouillon nutritif Extrait de viande 1g Extrait de levure 2g Peptone 5g Chlorure de sodium 5g Eau distillée 1000 ml pH = 7,4 Autoclavage à 120 °C pendant 20 minutes Lait écrémé Lait en poudre Eau distillée 100g 1000 ml Autoclavage à 110°C pendant 10 minutes Milieu urée-indole (I nstitut de pasteur Algérie) Tryptophane 3g Phosphate monopotassique 1g Phosphate dipotassique 1g Chlorure de sodium 5g Urée 20g Alcool à 95° 10 ml Rouge de phénol 25 mg Eau distillée 1000 ml ANNEXES Solutions Solution de phénolphtaline à 1% Phénolophtaline déshydraté Ethanol 95% 1g 100 ml Tampon phosphate de sodium Solution (a): 27,8 g NaH2PO4 dans 100ml d'eau distillée Solution (b): 53,65g Na2HPO4, 7 H2O dans 100ml d'eau distillée Tampon 0,1 M: 39ml (a) + 61 ml (b) + eau distillée pH= 7 Autoclavage à 110° pendant 20 min. Eau physiologique Chlorure de sodium 8,5 g Peptone 0,5g Eau distillée 1000 ml pH = 7 Autoclavage à 120°C pendant 20 minutes Résumé : Notre étude a pour but d’évaluer les principales aptitudes technologiques et probiotiques de certaines souches indigènes de bifidobactéries, dont, les résultats des tests d’identification des souches indigènes ont révélé leur appartenance à deux espèces de bifidobactéries dont, B. longum représentée par les souches L1 et L2 etB. breve représentée par R1 et R2. Bien que, la souche industrielle BN a été classée au sein de l’espèce B. animalis. Les résultats de l’évaluation des aptitudes technologiques indiquent que les souches indigènes présentent des capacités très intéressantes exprimées par le pouvoir de se croitre en présence de l’oxygène, une vitesse de croissance en 43°C dépassant celles inscrites par les souches industrielles, une viabilité pendant l’entreposage frigorifique très proche de celle enregistrée par les souches industrielles, une bonne viabilité lors de l’exposition aux arômes artificiels, une vitesse de croissance dans le lait meilleure que celles des souches industrielles. Encore, de très bonnes aptitudes probiotiques ont été enregistrées qui se caractérisent par une notable résistance aux conditions gastro-intestinales, une bonne activité antibactérienne envers les pathogènes. Finalement les souches étudiées ont montré une résistance envers certains antibiotiques dont les souches du genre Bifidobacterium sont connues par leur résistance naturelle à ces antibiotiques. Mots clés : Aptitudes Technologiques; Probiotiques; B. Longum; B. Breve B. Animalis; Souches Indigènes; Viabilité; Entreposage; Bifidobactéries; Industrie Laitière; Danone Activia.