green-coca-cola-bottles-2

1/ L’auteur Andy Warhol (Andrew Warhola) – 1928 / 1987
Biographie
de l'auteur :
Né à Pittsburgh en 1928, Andy Warhol est le fils d'immigrés tchèques. Il poursuit des études d'arts entre
1945 et 1949, date à laquelle il part s'installer à New York, où il commence une carrière dans la publicité.
Il crée des annonces pour des magazines (Vogue, Glamour…) et se fait remarquer à travers ses dessins de
chaussures publicitaires. Il utilise alors une technique de report à l'aide d'un buvard, lui permettant de créer
des séries.
Dès 1962, il transpose cette idée de multiple avec la technique de la sérigraphie. L'objet d'art, suivant le
même principe que l'objet publicitaire, devient reproductible à l'infini.
En 1964, il expose à la Stable Gallery des cartons de lessive Brillo en contreplaqué, attirant notre attention
sur la stratégie de communication des objets publicitaires.
De la même manière, il s'approprie les codes publicitaires des boîtes de soupe Campbell's, le logo de
Pepsi-Cola, intègre des personnages de Bandes Dessinées populaires (Popeye, Dick Tracy…), et va jusqu'à
incorporer des images de catastrophes aériennes, de faits d'actualité, de stars ou personnalités politiques
(Marilyn Monroe, Mao, Elvis..)
2/ L'œuvre Titre: « Green Coca-Cola Bottles (bouteilles de Coca-Cola vertes),1962
Sérigraphie sur toile – Dimensions : 209 x 144 cm - Whitney Museum of American Art, New York.
Description :
1/
2/
L’œuvre représente une multitude de bouteilles de Coca-Cola identiques, bien rangées comme dans une
usine ou un supermarché.
Andy Warhol crée par le procédé répétitif de la sérigraphie une accumulation sur la surface du tableau,
traduisant un sentiment de profusion.
La couleur : bien que la sérigraphie permette des impressions identiques, Andy Warhol différencie chaque
exemplaire en variant l'impression, les recouvrements de couleurs, l'alignement et en additionnant les
imperfections.
Les figures, répétitives en apparence, sont pourtant différentes entre elles, comme si l'artiste voulait
associer les « ratés » et autres aléas issus d'une réalisation manuelle à la mécanisation et la production en
série .
La taille : la toile mesure 209 x 144 cm, la bouteille n'est donc vraisemblablement pas représentée à taille
réelle mais plus grande, ce qui lui donne de l'importance à un objet banal, alimentaire.
Le genre de la peinture serait celui de la nature morte (représentation d'aliments, d'objets du quotidien...),
genre traditionnel de la peinture mais ici revisité par Warhol. Il crée en effet la confusion entre la notion de
peinture (utilisant des toiles, le genre du portrait, de la nature morte..) et les affiches publicitaires.
Œuvres associées :
1/ Robert Rauschenberg, « Coca-Cola Plan », (Combines painting), 1958
2/ Tom Wesselmann, « Still Life #20 », 1962
3/ Contexte Andy Warhol, s'inscrit dans le courant artistique du « Pop Art », né en Angleterre dans les années 1950,
tirant son nom de l'abréviation du mot « populaire ». La démarche de ces artistes se caractérise par
l'utilisation d'une iconographie prélevée dans la culture populaire, la BD, la pub, la presse, la télévision.. et
par l'intégration du réel dans leurs œuvres. C'est une forme de critique de la publicité de masse et de la
banalisation des images.
D'un point de vue historique, les années 1960/ 70 se caractérisent par l'avènement de la société de
consommation, avec l'apparition des premiers panneaux publicitaires de grande taille et les rayons remplis
dans les grandes surfaces. D'un point de vue politique, les États Unis sont impliqués dans la guerre du
Vietnam, créant des mouvements de contestations, le mouvement « Hippies » représenté par le festival
Woodstook en 1969.
Warhol inaugure en 1964 « la Factory » (la fabrique), atelier faisant office de galerie d’exposition, de studio
de tournage, de photographie, de salle de concert... Il produit des pochettes de disques pour le Velvet
Underground, les Rolling Stones ou John Lennon.
Conclusion :
L'image est donc un moyen de sensibiliser le public à des idées, à un point de vue sur la société. L'utilisation de la répétition d'une
image à pour effet de la banaliser, de la même manière que les médias banalisent les images des stars, de la mode, de la publicité.
En minimisant son rôle dans la production de son travail, et en déclarant qu'il voulait être « une machine », Warhol a déclenché une
révolution dans l'art. Il a voulu montrer que l’on pouvait faire de l’art un produit de consommation.
Aujourd’hui, de nombreuses marques, comme Pepsi ou Ray-Ban, reprennent le style Warhol pour leur campagnes publicitaires.