Monsieur Jacques Mélitz
L'analyse monétaire et l'inflation
In: Economie et statistique, N°77, Avril 1976. pp. 73-77.
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Mélitz Jacques. L'analyse monétaire et l'inflation. In: Economie et statistique, N°77, Avril 1976. pp. 73-77.
doi : 10.3406/estat.1976.2320
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/estat_0336-1454_1976_num_77_1_2320
Abstract
Monetary analysis and inflation - Elementary theory would show the critical role of the supply and
demand for money in any general explanation of inflation. The role of non-monetary factors in the
inflationary process essentially depends on impacts of relative-price changes on the rate of change of
the price level. Such impacts may arise for a limited number of reasons, of which at least one has some
general empirical significance, namely, the possibility that increases in the prices of individual goods
and services relative to others will cause or reflect a reduction in the aggregate supply of real output,
thus implying an inflationary gap. This possibility may be illustrated by the rise in the price of crude oil in
the last quarter of 1973. This example, however and other like it, while providing grounds for including
various non-monetary factors in any general theory of inflation, does not explain any broad de-emphasis
on monetary factors. For independently of any monetary considerations, the influences at work in these
examples would only entail moderate amounts of inflation at most. Also various monetary forces
operate independently.
Resumen
Análisis monetario e inflación - La teoría pone de manifiesto el papel fundamental desempefiado por la
oferta y la demanda de moneda al explicitarse, por lo general, la inflación. El papel de los factores no
monetarios en el proceso inflacionista depende mayormente del impacto de las s fluctuaciones que
afectan los precios relativos en la tasa de incremento del nivel general de precios. Tales efectos
pueden producirse por escasos motivos; entre estos, uno de ellos presenta, en resumidas cuentas, un
significado concreto de alcance general. Trátase de un bien o servicio cuyo precio experimenta un alza
que supera la de los demás bienes y servicios, lo cual acarreará una merma del volumen. de la renta
nacional que va a ser causa de un movimiento de inflación. Es factible mencionar unos cuantos
ejemplos para ilustrar esta demostración, especialmente el alza del precio del petroleo en el ultimo
trimestre de 1973. Dicho ejemplo y otros tantos parecidos, si bien establecen la introducción de
factores no monetarios en cualquier teoría de la inflación, no justifica por tanto el que no sea menester
enfocar las variables monetarias. Ante la mengua de consideraciones monetarias, los efectos
vinculados con los únicos movimientos de los precios relativos no se averiguarfan aptos, según esos
ejemplos, para explicar la magnitud de la inflación. Por cierto, la moneda actûa separadamente por
medio de distintos cauces.
Résumé
La théorie montre le rôle essentiel joué par l'offre et la demande de monnaie dans toute explication
générale de l'inflation. Le rôle des facteurs non monétaires sur le processus inflationniste dépend
principalement de l'influence des modifications de prix relatifs sur le taux de croissance du niveau
général des prix. De tels effets peuvent se produire pour des raisons en nombre limité; parmi ces
dernières, une présente finalement une signification concrète de portée générale. Il s'agit d'un bien et
d'un service dont le prix connaît une hausse supérieure à celle des autres biens et services. Cela se
traduira par une réduction du revenu national en volume, qui va susciter un mouvement inflationniste.
On peut citer quelques exemples à l'appui de cette démonstration : voir la hausse du prix du pétrole brut
au dernier trimestre de 1973. Cet exemple et d'autres du même ordre, tout en fondant l'introduction de
facteurs non monétaires dans toute théorie de l'inflation, ne justifient pas pour autant qu'il faille ne plus
mettre l'accent sur les variables monétaires. En l'absence de considérations monétaires, les effets liés
aux seuls mouvements des prix relatifs se révéleraient, dans ces exemples, insuffisants pour expliquer
l'ampleur de l'inflation. C'est qu'en fait la monnaie opère indépendamment par bien d'autres canaux.
L'analyse
monétaire
et
l'inflation
par.
Jacques
MELITZ
Les
remarques
qui
vont
suivre
ont
pour
objet
de
démontrer
la
nécessité
d'introduire
le
rôle
de
la
monnaie
dans
toute
analyse
de
l'inflation.,
Il
-ne
s'agit
pas
d'une
étude
empirique
mais
d'un
raisonnement
à
partir
duquel
on
cherchera
à
identifîerles
causes
qui
devraient
retenir,
notre
attention
dans
l'étude
de
la
progres
sion
du
niveau
général
des
prix.
Celle-ci
est
toujours
accompagnée
de
changements
deprix
relatifs
des
biens
et
services;
quelle
esrleur
influence
exacte
sur
l'inflation?
Les
arguments
en
faveur
d'une
liaison
entre
ces
variations
de
prix
relatifs:
et
le
taux
d'inflation
ont
une
certaine,validité
(en
particulier
celui
concernant
les:
effets
sur
le
revenu
de
fortes
revendications
salariales
ou
des
prix
des
matières
premières,
de
même:
que
-celuiintroduisant
I
e
rôle
de
l'augmentation
du
taux
de.
rentabilité
du
capital)
)
mais
ils
ne
;
remettent
pas
nécessairement
en
cause
la
place
primordiale
d'une
analyse
de
l'inflation
à
partir
de
l'offre
et
de
la
demande
de
monnaie..
Peut-on
alors
ramener
le
débat
entre
monétaristes
et
non
monétaristes
à
la
détermination
de
l'importance
relative
des
coefficients
d'une
équation
qui
rendrait
compte
du
taux
d'inflation
en
intégrant
sans
exclusive
variables
réelles
et
variables
monétaires?!
L'inflation
!
est
le
'
taux
de
dépréciation
de
la
«
monnaie,
plus
précisément
de
la*
monnaie
non
rémunérée
(billets
et
dépôts
à
vue).
Mais
con1
constate
aussi
que
toute
inflation
;
est
accompagnée
par
des
changements
dans
les
prix
relatifs
des
s-
biens
,
et
services;-
ces
modifications
variant
!
d'ailleurs
d'une
phase
inflationniste
à
l'autre.
,
Dès
lors,
deux
questions
peuvent
se
poser
:
'.Comment,
et
pourquoi
les.
prix
relatifs,
influencent-ils
le
niveau
.
général
»
des
;
prix?
"
Les
mouvements
.
de.
prix.
relatifs,
peuvent-ils
expliquer
une
partie
importante
de
l'inflation
et
son
évolution?
La
démarche
suivie
consistera
à
partir
d'une
hypothèse
extrême
:
celle
l'inflation
serait
indépendante
des
mouve
ments
de
prix
relatifs,
puis
à
nuancer
progressivement
cette
position,
en
examinant
les
fondements
de
l'interdépendance;
prix
relatifs-inflation;
Ceci
permettra
de
mettre
en
évidence
le*
rôle
essentiel
de
la
monnaie
dans
la»
hausse
du
niveau
>
général
des
prix.
Une
telle
conclusion
se
trouvera
renforcée
par
le
fait
qu'il
est
possible:
d'appréhender
à
travers
une
analyse
monétaire
des
facteurs
d'inflation
autres
que
ceux
qui
sont
monétaires.
Précisons
que
l'offre
de
monnaie
sera
définie
comme
un
terme
recouvrant
l'ensemble
des
facteurs-
qui
entrent
dans
une
équation
de
la
quantité
de
monnaie
émise;
la
demande
de
monnaie
concernera
tous
les
facteurs
entrant
dans
une
équation
de
la
monnaie
désirée,
c'est-à-dire
delà
quantité'
d'actifs
quelesentreprises
et
lessménages
souhaitent
détenir
en,
moyenne
sous,
forme*
d'encaisses
monétaires.
La
monnaie,
facteur
essentiel
de
la
hausse
des
prix
On
appellera
inflation
pure
une
inflation
qui
n'est
accom
pagnée
d'aucune
variation
de
prix
relatifs
de.
biens
et
ser
vices.
Dans
ce
cas,
seuls
peuvent
varier
le
pouvoir;
d'achat
de
la
î
monnaie
et
celui
;
des
créances
non-indexées
(il
faut
.
signaler
toutefois
que
même
une
«
inflation
pure
»
a
déjà
quelques:
implications;
complexes,
comme
par
exemple,
une
réévaluation
du:
capital
fixe
et
des
charges
d'amortisse
ments
liée
au
rythme
de
l'inflation).
Dans
la
plus
pure
des
inflations
pures,
toutes
les
dettes
non-monétaires
seraient
parfaitement
indexées,
y
compris
les
obligations
des
agents
économiques;
envers?.
l'État,
c'est-à-dire
les
.
impôts,
,
et
la
valeur
des
dettes
en
monnaie
nationale
rapportée
aux
dettes
:
en
monnaie
étrangère
serait
maintenue
constante,
à
travers
soit
des
variations
équivalentes
des
prix
des
biens
identiques
à
l'intérieur
et
à
l'extérieur,
soit
des
variations
dans
les
taux
,
de
change.
Bien
entendu,
l'inflation
pure
est
une
abstraction.
Mais
elle
:
nous
servira,
dans,
un
premier
temps,
à
cerner
le
sujet..
Dans
i
le
cas
d'une
inflation
*
pure,
iMest
difficile
de
nier
la
place
primordiale
de
la
monnaie
dans
l'analyse
de
l'infla
tion.
Ainsi,-
en
ce
qui
concerne
la
mesure
du
phénomène,,
il
suffirait
de
connaître
le
taux
de
variation
de
la
valeur
en
monnaie
de
n'importe
;
quel
bien
*
pour
connaître
le
taux
d'inflation.
Mais;
mesurer
le
taux
d'augmentation
du
-prix
d'un
bien
donné
n'apprend
rien
sur
les
forces
qui
tout
en
73
ne
changeant
nullement
le
prix
de
ce
bien
par
rapport:
aux
autres,
ont
le
même
impact
sur
la
valeur
monétaire
*.
de
ce
bien
que
sur
celle
de
tous
les.
autres.
En
centrant
l'analyse
sur
les
prix
de
biens
particuliers;
on
risque
donc,
de
passer
à
côté
du;
problème:
étant
donnéque.l'originei
de
l'inflation
provient
entièrement
des
facteurs
d'offre
.
et
de
demande
de
-monnaie,
on
aurait
du
mal
à
la
trouver
en
analysant
autre
chose.,
Admettons
maintenant
une
inflation
impure,
c'est-à-dire
.
une
dépréciation
<>■
monétaire
qui
est
accompagnée
>.
par
des
f
variations;
de
prix
relatifs.
S'il
existe
une
indépendance
parfaite
entre
mouvements
t
de
prix
relatifs
«et
taux,
d'inflation,
les
raisons
<.
de
fonder
l'analyse
sur
l'offre
et
la
demande
de
monnaie
deviennent
encore
?
plus
nettes,
car
les
taux
■•
de
variation
;
des
prix
en
monnaie
ne
sont
plus
les
mêmes
selon
les
cas,
et
par
ailleurs,
ils
diffèrent
aussi
du
taux
d'inflation.
Si
on
persévérait
dans*
la
recherche
des
facteurs
d'inflation
par,
l'étude
des
marchés;
des
différents
biens,
on
risquerait
de
confondre
ces
facteurs
avec
d'autres
influences
qui
s'exercent
sur
les
prix
pratiqués
i
sur
ces
marchés;
par
ailleurs
la
part
des
forces
inflationnistes*
dans
l'explication
des
,
mouvements
;
de
prix
des
différents
biens
et
services',
varie
d'un
marché-
à
l'autre..
De
toute:
façon,
les
forces
qui
jouent
sur
le
rythme
de
dépréciation
i
de
la
monnaie
aussi
bien
que
dans
le
cas
précédent,
peuvent
être
analysées
entièrement
à
partir
de
l'étude
de
l'offre-
et
de
la
demande
de
monnaie.
Allons
plus
loin
et
admettons
des
interdépendances
entre
mouvements
de
prix
relatifs
et
taux
d'inflation.
Si
certains;
prixrelatifs
variaient
moins
fortement,
le
rythme
d'infla
tion
diminuerait.
Mais
de
combien?
C'est
tout
le
problème
?
du
point
de
vue
d'une
analyse
monétaire.
Les
mouvements
k
de
prix
relatifs
suffisent-ils
pour
comprendre
toute
l'évolu
tion
de
l'inflation?
Si
ce
n'est
pas
le
cas,
alors
la
simple
exis
tence-
des?
interdépendances
-entre
mouvements
i
de
prix
relatifs
et
taux
d'inflation
s
n'empêche*
pas
des
pressions,
globales
sur
la
valeur
de
la
monnaie.
L'analyse
d'offre
et
de;
demande
de
monnaie
reste
donc
essentielle.
On
voit
mieux
ainsi
dans
ce
contexte,
que
souligner
systé-
matiquementMes
hausses
de
prix
les
plus
fortes^serait
une
erreur
grave.
Bien
i
sûr,
on
peut
toujours
prétendre
que
si.
les
prix
qui
ont
connu
une
hausse
particulièrement
rapide
avaient
augmenté
à
des
rythmes
plus
modérés,
par
exemple
à
des
taux
voisins
de
la
-moyenne
de
la*
hausse!
du
;.
niveau
+
générali
des1;
prix,
;,
l'inflation
aurait.
été;
sensiblement
plus;
faible.
Mais
il
suffit
de
reconnaître
l'importance
des
prix
rela
tifs
pour.
se
méfier
de
ce
type
de
raisonnement..
Si
les
prix
relatifs
de
ces
biens
devaient
croître
pour.
des
raisons
liées,
aux
»
conditions
;
de
-
production
.
ou
de
demande
du
secteur,
il
en
résulterait
qu'en
tout
état
de
cause,
qu'il
y
ait
ou
non:
inflation,
leurs
prix
en
monnaie
devraient
augmenter
rap
idement
par
rapport
aux
autres..
Pourquoi
alors
ne:
pas
attribuer
l'inflation
au
fait
que
d'autres
prix,
qui
ont
effe
ctivement
fait
preuve
d'une
grande
stabilité,
n'ont
pas
baissé?
En
outre,
n'observe-t-on
pas
des
prix
relatifs
qui
augmentent
rapidement
alors
que
le
niveau
général
des
prix
est
stable?
*
Le
calcul
du
taux
d'inflation
à
partir
de
l'analyse
des
hausses
de
;
prix
de
certains
biens
se
heurte
.
toujours
au
-
problème
;
de
l'interdépendance
des
prix
des
divers
biens
et
services.
Il
est
clair
que
les
mouvements
de
prix
relatifs
ne
suffisent
pas
à
expliquer
l'inflation,
et
que
l'offre
et
la
demande
de
monnaie
jouent
un
rôle
essentiel
\
sur
ce
phénomène,
mais
alors
quelle
est
l'influence
exacte
des
prix
relatifs?
■:
Pour
répondre
à
cette
question*1,'
on
regroupera
les
argu
ments
en
faveur
d'une
liaison
entre
les
prix
:
relatifs
et
le
niveau
général
des
prix,
en
trois
thèmes
:;
la
rigidité
des
prix
de
certains
biens
à
la
baisse;:
les
effets
de.
revenu
des
changements
;de*
prix
relatifs;
le
rôle
de
l'augmentation
du
taux
de
rentabilité
du
capital
(effet
de
style
Wicksell-Schumpeter.)
On
constatera
la
validité
partielle
de
ces
arguments
mais
on;
verra
v
aussi1
qu'ils
n'impliquent
pas:
nécessairement"
l'insuffisance:
d'une
analyse
de;
l'inflation
à;
partir
d'offre
et
de
demande
de
monnaie.
L'ajustement
de
certains
prix
de
préférence
vers
le
haut
peut-il
expliquer
l'inflation
?
Selon
le
premier
argument,
dès
que
l'équilibre
des
marchés
demande
un
changement
des
prix
relatifs,
on
a
un1
taux
d'inflation
positif,
»
car
dans
l'ensemble
les
ajustements*
se
feront
grâce
à
des
;
hausses
,
plutôt
qu'à
des
baisses
de
prix
nominaux.
Sans
contester
le
fait
que
certains
prix
s'ajustent,
plus
facilement
vers
le
haut
que
vers
le
bas,
notamment
en
ce
qui
concerne
les
salaires,
on
n'est
pas
nécessairement
con
vaincu
de
l'importance
de
cette
considération.
La
productivité
du.
travail
a
augmenté
assez
régulièrement;
dans
la
période
d'après-guerre;
et
de
façon
très
importante,
ce
qui
permett
ait
desihausses.de
salaires
en
-
monnaie
compatibles
avec
un
'
niveau
*
général
des
prix
stable.
.
Pourquoi
*-
et
.
en
*
quoi
est-ce
que
des
rigidités
sur
le
niveau
des
salaires
aideraient
alors
à
comprendre
la
tension
positive
sur
le
niveau
général;
des
prix?
En
outre,
on
a
observé
depuis
1945
de
nombreuses
baisses
de
prix
de
matières
premières
et
de
produits
agri
coles
(par
exemple
les
tomates),
biens
intermédiaires
(par
exemple
le
plastique)
et
de
produits
finis-
(par
exemple
les
réfrigérateurs)
pendant
quelques
trimestres
ou-
même;
plus
longtemps.
En
général,
si
l'argument
concernant
les
rigidités
des
prix
à
la
baisse
était
:
vraiment
bien
fondé,
on
>
aurait
:
du
«
mal
i
à
comprendre
que
.
le
taux
:
d'inflation
ait
été
ramené
pratiquement
à
zéro
certaines
années
après-
guerre
dans
?
des
:<
pays
tels
que
les
États-Unis,
la
Grande-
Bretagne,
la
RFA,
les
Pays-Bas,
ou
la
Suisse.
Est-il
établi
que
les
mouvements
de
prix
relatifs
aient
été
moins
importants
pendant
ces
années
que
pendant
les
autres?.;
Ou
faut-ih
supposer
que
la
possibilité
d'une
baisse
des
prix
était
mieux
assurée
.
pendant
.
ces
;
années?
:
1.
On
se
limitera
dans
la
discussion
de
ce
point
à
l'hypothèse
d'une
mesure
unique
et
parfaite
du
taux
d'inflation.
On
écarte
ainsi
tous
les
effets
des
mouve
ments
de
prix
relatifs
sur
le
taux
d'inflation
qui
proviendraient
d'une
mauvaise
pondération
des
prix
des
différents
biens
dans
l'indice
des
prix.
74
Nous
n'insisterons
pas
plus
longtemps
sur.
la
faiblesse
de
ce
premier
argument,
car,
même
s'il
avait
quelque
validité,
il
supposerait
des.
effets
largement
répartis
sur
les
marchés
individuels
et
on
aurait
donc
intérêt
à
ne
pas
les
reprendre
individuellement,
mais
à
travers
quelques
fonctions
macro
économiques.
Des
rigidités
de
prix
vers
le
bas
un
peu
partout
devraient
alors
être
prises
en
compte
dans
les
coefficients
des
fonctions
d'offre
et
de.
demande
de
monnaie,
de
même
qu'elles
devraient
être
prises
en
compte
dans
les
coefficients
des
autres
grandes
fonctions
macroéconomiques,
comme
la
demande
de
biens
et
services.
Il
n'y
a
donc
pas
de
raison
déterminante
pour
compléter
l'analyse
monétaire
par
une
analyse
sectorielle
de
l'inflation.
Les
effets
de*
revenu
des
mouvements
';
de;
prix
relatifs
Le
deuxième
type
d'argument
recouvre
des
raisonnements
nombreux;
et:
très-
courants
-
en-
France,
mais
rarement,
regroupés
dans
la
discussions
On
.rappellera
tout
d'abord
.que
l'augmentation
du
prix
d'unibien
par.
rapport
aux
autres
a:
pour
conséquence;
un
effet
de
substitution
et
:
un
:
effet
:
de
:
revenu
i
(ou
d'échelle),
à
la
fois
sur.
la
demande
et
l'offre,
ainsi
que
sur
le
marché
de
ce
bien
et
sur.
les
autres
marchés.*
L'effet
de
substitution-
conduit
à
une
baisse
des
prix
des
compléments
et
une
hausse
des
prix
des
substituts.
Pour
un
bien
fabriqué,
les
prix
des
facteurs
de
;
production
'.
pourraient
suivre
ceux
de
ce
:
bien
.
(de
même
pour
les
substituts
et
les
compléments);
mais
ceci
n'est
pas
certain
et
ce
point
demanderait
à
être
développé.
Bien
que
t
cela
j
soit
rune
simplification;
on
»
suppose
;
que
.
la
monnaie
n'est
ni
complément
ni
substitut
à
d'autres
biens
:
on
sous-entend
ainsi
que
tous
les
actifs
non.
monétaires
ne
sont
-.
pas
;
liquides,
ce
qui
les
:
rend
r
non
3
substituables
;
à
t
la
■;
monnaie,
d'autre
part
on
fait
abstraction
des
compléments
tels
que
les
'portefeuilles
et
les
coffre>forts:
Dans
ces
condi
tions,
la
valeur,
de
la
monnaie
n'a
pas
à
changer
en
raison*
d'effets
de
substitution;
Si,
néanmoins,
ces
effets
influent
sur
le
-niveau
général
des
prix,
on
est
ramené
:
à;
l'argument
précédent,
c'est-à-dire?
à:
un
.ajustement
de
certains*
prix
plutôt:
vers
:le
haut..
Si
ce
dernier
argument?
ne
tient:
pas,,
celui
lié
aux
effets
de
substitution
tombe
de
lui-même...
Les
effets
;
de
'
revenu
:
ne
sont
pas
aussi
évidents:
Les
cas
,
les
plus
pertinents
sont1.
ceux
l'augmentation,
du
prix:
relatif
d'un
bien
reflète
ou
a
pour
conséquence
une
dimi
nution
de
l'ensemble
du.
revenu
2.
On
peut
en
prendre:
pour
exemple
une
hausse
de
prix.
relatif
provenant
d'une
réduction
de
la
production
intérieure
d'une
matière
pre
mière
ou
d'un
bien
agricole.
Supposons,
par
exemple;
une
mauvaise
récolte.
agricole;;
quel
que
soit
son
effet;
sur-
le
revenu
agricole
proprement
dit,
on
constatera
une
baisse
du?
revenu
national
réel,'
puisque
la
production
globale
est
plus
faible.
En
effet
cette
production,
diminuée
des
importations
en
volume
(que
la
mauvaise
récolte
ne
fera
qu'augmenter),
est
égale
au
revenu
'national
en
volume.
Autre
exemple':
une
augmentation
du
prix
relatif'
d'une
importation..
Une
plus
grande
.
partie
de
.
la
.
production
•>
interne
.
devra
.
alors
être
consacrée
à
l'achat
d'une
quantité
donnée
de
ce
bien
à
l'étranger,
ce-
qui
conduit
à
une
réduction»
du
revenu
national
réel.
.
Lorsque
la-somme
des;
propensions
à
consommer;
et
à
investir
est
inférieure
à
l'unité,
toute
réduction
du
revenu?
nationalr
entraîne-
un
excédent
de
la
demande
.globale
de
biens
et
services
:
si
une
baisse
de
1
franc
du
revenu
national*
n'entraîne
qu'une
;
baisse
;
de
-
90
ï
centimes
de
-.
la
<
demande
de
;
biens
et
services,
par.
la
suite-,
la
1
demande
-i
excédera
l'offre
de;10
centimes.
Ceci
provoquera
donc
une
hausse
du*
niveau
général
des
prix..
On
arrive
également
à
la
conclusion
de
l'effet
inflationniste
-
d'une
baisse
de
revenu
en
volume
induite
par
une
variation
de
prix
relatifs,
à
travers
une
analyse
monétaire;
une
réduc
tion
du
revenu
national
suscite
une
baisse
-de
la
demande
de
monnaie
par
suite
des
comportements
d'encaisse.
En
effet,
le
niveau
des
encaisses
désirées
baisse,
ou
encore
on
assiste:
à
un
.phénomène
.de
fuite
devant
la
monnaie,
les
agents
économiques
augmentent
leurs
dépenses,
et
il
y
a
élévation,
du
niveau
général
'
des
prix.
.
Dans
;
ce
-.
raisonnement,
on
néglige
les:
conditions.-
d'offre
de.
monnaie;
or,
celles-ci
pourraient
renforcer,
atténuer,
ou
même
inverser
la
conclu
sion.
On
peut,
citer
quelques
exemples:
z.
l'appui:
de-
cette,
démonstration,,
notamment
le;
doublement
des:
prix
des:
matières,
premières
en
1971-1973,.
et
le
quadruplement
du
prix
du
pétrole
au
derniertrimestre
1973.
Chacun
de
ces
événements.
devait
bien
évidemment-
se
traduire
par
des
effets-
défavorables»
sur
le
revenu
réel
français.
Il
y
a
donc
eu
une
réduction
de
la:
production
par
rapport
à
la
demande
de:biens
et
services,
autrement
dit:
une
réduction
des
encaisses
désirées
par
rapport
au
stock,
de
monnaie.
.
Quel
que
soit
;
le
point
de
vue,
un
!
effet
infl
ationniste
en
est
résulté.
Un
autre
exemple
concret
de
l'application
de
l'argument:
«
effet
.
de
.
revenu
;
»
est
celui
d'une
hausse
de
salaires
en
valeur,
réelle
supérieure
à
celle
compatible
avec,
l'augment
ation
de
:
la
.
productivité
marginale
;
du
«
travail
1
par.
suite
de
la
signature
ou
de
révisions
des
conventions
collectives..
Dans
dentelles;
circonstances,
les
employeurs-
pourraient
réduire
leurs
coûts
par
rapport
à
leur1
revenu
en.
réduisant
l'emploi.
et
la
production.
Ainsi,
on
serait
conduit
sur
les
«
bases
des
raisonnements
précédents,
à
prévoir
une
augment
ation:
plus
rapide
du
niveau
général
des
prix
3.
Ceci
ne
serait
pas
vrai
dans
le
cas
il
n'y
aurait
pas
de
réduction*
d'emploi
et
de
production
à
cause
d'une
offre
de
monnaie
infiniment
élastique
:
dans
ce
cas
les
employeurs
essaieront,
par
exemple,
à
court
terme.de
couvrir
l'excédent
de
l'auge
mentation
des
salaires
par
de
nouveaux
crédits
bancaires.
Il
s'en
suivra
nécessairement
une
hausse
de
crédit.
et
de
monnaie
qui
couvrira
cet
excédent
de
salaires.
par
rapport
à
la
productivité.
Les
salariés,
à
leur
tour,
ne
voudront
pas
épargner
ce
supplément
de
gains
sous
forme
de
monnaie.
1.
Un
changement
de
prix
relatifs
peut
aussi
induire
un
changement
de
la
di
stribution
du
revenu.
Il
peut
alors
y
avoir
des
effets
inflationnistes
liés
à
des
pro
pensions
marginales
à
consommer
et
à
investir
divergentes
selon
les
agents
éco
nomiques.
Nous
n'en
tenons
pas
compte
dans
notre
raisonnement,
car
c'est
un
phénomène
qui
nous
paraît
secondaire.
3.
Il
s'agit
ici
de
ce'^que
l'on
appelle
couramment
l'inflation
par
les
coûts.
L'ANALYSE
MONÉTAIRE
ET
L'INFLA
TION
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