
Les nouvelles normes dans la prise en charge
de la sécheresse oculaire
PARSARAH MACIVER, O.D., FAAO, MICHELLE STEENBAKKERS-WOOLLEY, O.D., FAAO
ET C. LISA PROKOPICH, O.D., M.SC.
Bien que les symptômes associés au groupe d’affections oculaires appelé « sécheresse oculaire » - ou syn-
drome de l’œil sec (SOS) – soient fréquents, ils sont toujours des plus difficiles à gérer. L’opinion qui pré-
vaut sur le SOS est que peu de moyens thérapeutiques ont un impact significatif sur le SOS et que sa prise
en charge globale en tant qu’affection chronique est inadéquate. L’identification et le traitement des
patients atteints de SOS non seulement réduiront le nombre de patients dont la qualité de vie est altérée
en raison des symptômes débilitants associés à cette affection, mais permettront également aux
optométristes d’optimiser leur prise en charge thérapeutique. Dans le présent numéro d’Optométrie –
Conférences scientifiques, nous examinons les modifications récentes relatives à la classification, à l’éval-
uation et au diagnostic du SOS. Nous décrivons également les nouveaux instruments de prise en charge
du SOS qui permettent aux optométristes de traiter plus efficacement cette maladie chronique.
Pourquoi traiter le syndrome de l’œil sec (SOS)?
Les données démographiques seules indiquent que plus de 35 % de la population sont touchés par le
SOS1. Son importance pour les patients et son impact sur la qualité de vie (QDV) sont incontestables, tout
comme sa relation avec d’autres affections Systémiques chroniques (p. ex. le syndrome de Sjögren). Étant
donné que les optométristes disposent de toute une gamme d’options thérapeutiques (i.e. correction réfrac-
tive, agents topiques et oraux et traitement de l’occlusion lacrymale) pour prendre en charge tous les aspects
du SOS et font judicieusement appel à d’autres médecins, ils sont les mieux placés pour gérer cette affection.
Dans la plupart des provinces, les optométristes font face aux limites thérapeutiques de la loi pour certains
aspects de la prise en charge contemporaine du SOS. Cependant, cette difficulté peut être surmontée avec
une collaboration et une communication interprofessionnelles appropriées. Pour prendre en charge efficace-
ment les patients atteints du SOS, il est important de connaître l’éclairage nouveau apporté récemment sur la
physiopathologie de la maladie. Ces nouvelles données physiopathologiques ont eu un impact sur les caté-
gories cliniques du SOS et l’approche thérapeutique vise désormais le traitement de ses causes sous-jacentes.
L’unité fonctionnelle lacrymale (UFL) et la nouvelle définition du SOS
L’UFL comprend les glandes lacrymales principales et accessoires, la surface oculaire (conjonctive,
cornée et orifices des glandes de Meibomius) et les interconnexions nerveuses qui transmettent des informa-
tions sensorielles provenant du nerf trijumeau et permettent la stimulation des glandes lacrymales princi-
pales et accessoires par les neurones sécrétomoteurs efférents2,3. La fonction de l’UFL est de réguler les
principales composantes du film lacrymal pour préserver l’intégrité de la surface oculaire. Les cellules calici-
formes et les cellules épithéliales de la conjonctive contribuent à l’UFL, offrant une protection à la surface
oculaire grâce à leur capacité à sécréter de la mucine et à produire et à libérer des agents antibactériens et des
immunoglobulines. Les lésions à l’une ou l’autre des composantes de l’UFL peuvent altérer la voie réflexe et
déstabiliser le film lacrymal, entraînant une atteinte de la surface oculaire1,3.
En 1995, le National Eye Institute a établi une définition globale du SOS et a identifié les lésions de la sur-
face oculaire comme étant le principal élément contribuant aux symptômes d’inconfort qu’elles génèrent.
Cette compréhension a fait consensus pendant plus d’une décennie jusqu’à ce qu’il devienne évident que des
facteurs sous-jacents clés additionnels – l’hyperosmolarité et l’inflammation – contribuent aux signes et aux
symptômes du SOS et devaient être inclus dans la définition4.
Redéfinition de la sécheresse oculaire
En 2007, l’atelier sur la sécheresse oculaire (Dry Eye Workshop – DEWS) a redéfini le SOS comme étant une
« pathologie multifactorielle affectant le système lacrymal et la surface oculaire qui entraîne des symptômes
d’inconfort, des troubles visuels et une instabilité du film lacrymal avec risque de lésion de la surface oculaire. Il
s’accompagne d’une osmolarité accrue du film lacrymal et d’une inflammation de la surface oculaire2». Cette
Volume 1, numéro 2 2013
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