698 Cl. GUÉRIN
accès, et aussi de restes nouveaux, découverts lors de
fouilles plus récentes. Il s’agit notamment de fossiles
conservés à Weimar (Institut für Quartärpaläontologie),
à Berlin (Museum für Naturkunde de l’Université von
Humboldt), à Bottrop (Quadrat Bottrop, Museum für Ur-
und Ortsgeschichte), à Rome (Istituto de Paleontologia
Umana et Museo Pigorini) et à Arras (dépôt du Service
départemental de l’Archéologie), provenant pour l’essen-
tiel d’Allemagne (Weimar Ehringsdorf, Taubach, et creu-
sement du canal du Rhin à la Herne, d’Italie (Romanelli,
Sora), et de France (Padirac dans le Lot, Biache-Saint-
Vaast dans le Pas-de-Calais, Soucy dans l’Yonne, etc.),
qui, pour les trois espèces, m’ont permis d’accroître sen-
siblement mon corpus de données biométriques de com-
paraison. Cet accroissement, d’ailleurs plus important
pour les deux Dicerorhinus, m’a permis aussi d’éliminer
de mes statistiques les Coelodonta d’origine extra-euro-
péenne sans trop réduire mon échantillon pour ce dernier
genre.
Par ailleurs de nouvelles publications concernant peu ou
prou le même sujet sont parues ultérieurement. Certaines
traitent plutôt des Rhinocerotidae en général (anToine,
2002 ; cerdeño, 1995 ; guérin, 1989 ; ProThero et
al., 1989), d’autres décrivent en détail les rhinocéros du
Pléistocène moyen récent ou du Pléistocène supérieur d’un
site européen particulier (Guérin, 1983, 1986 ; augusTe
1995 ; lhomme et al., 2000 ; Thew et al., 2000). C’est
ainsi qu’en 1983 j’ai exposé en détail l’anatomie osseuse
et dentaire des Coelodonta antiquitatis de la grotte de
Jaurens en Corrèze et en 1986 celle des Dicerorhinus
mercki et D. etruscus brachycephalus de Vergranne
(Doubs). Enn d’autres publications sont consacrées
à des approches plus particulières et jusqu’alors peu
souvent abordées, comme certains points particuliers
de leur anatomie (cornes : ForTelius, 1983) ou leur
phylogénie moléculaire (orlando et al., 2003).
Le remarquable travail de P.O. AnToine (2002) est dédié
aux Elasmotheriina, mais 36 espèces de Rhinocerotidae
y sont étudiées, dont Coelodonta antiquitatis ; il s’agit
en fait d’une analyse très détaillée de 282 caractères
anatomiques pour la plupart qualitatifs et concernant le
crâne, la mandibule, les dents et le squelette post-crânien,
et d’une étude de l’évolution de ces caractères dans toute
la famille.
T. Deng (2008) a fait le point sur ce que l’on connaît de
l’origine asiatique de Coelodonta antiquitatis.
En ce qui concerne les Dicerorhinus pléistocènes, deux
publications de M. ForTelius et al. (1993) et P. mazza
(1996-97), suivies par la thèse de F. lacomBaT (2003),
se veulent générales mais se fondent surtout sur une
partie limitée du matériel que j’avais étudié avant
1980 et ne concernent que peu de matériel inédit. Ces
travaux réalisés en un temps bien plus bref et sur une
aire géographique plus restreinte que mon travail de
1980 apportent évidemment peu de résultats nouveaux,
en dehors de quelques considérations systématiques
qui se réduisent à l’exhumation de taxons oubliés :
utilisation du genre Stephanorhinus KreTzoi, 1942 pour
désigner les Dicerorhinus plio-pléistocènes européens,
réévaluation au rang d’espèce de Dicerorhinus etruscus
brachycephalus (schroeder, 1903) rebaptisé pour
l’occasion Stephanorhinus hundsheimensis (Toula,
1901, et non pas 1902), remplacement – qui avait déjà
été proposé par d’autres – de Dicerorhinus mercki
par Stephanorhinus kirchbergensis (Jaeger, 1839).
Ces auteurs n’ont d’ailleurs pas eu à rechercher ces
synonymies puisque je les avais indiquées (parmi
d’autres), en exposant pourquoi il n’était pas nécessaire
d’en tenir compte.
1. MATÉRIEL ET RÉPARTITION DANS LE
GISEMENT
Tout le matériel de Romain-la-Roche est conservé au
Musée de Montbéliard. Chaque fossile est doté d’un
numéro propre, par exemple RHI 1 R 20-53 Ro 86,
déni par sa famille (il commence par RHI pour les
rhinocérotidés), se continuant par un numéro d’inventaire
(ici RHI 1), suivi de l’indication du carré de fouille dont
il provient (R 20) associé à un numéro de fouille qui
est celui de sa découverte dans le carré (ici R 20-53), et
de l’année de fouille précédée de Ro pour Romain-la-
Roche (ici Ro 86 car le spécimen a été recueilli lors de la
campagne 1986).
J’ai indiqué à la suite du numéro de fouille la couche dans
laquelle le fossile a été recueilli, selon la stratigraphie
établie par P. PauPe (1987, 1996). Pour les fossiles
découverts hors stratigraphie l’indication du carré de
fouille est remplacée par HS. Il faut noter que toutes
les pièces ne possèdent pas un numéro RHI, d’abord
parce que cette numérotation dénitive n’a pas été
complètement menée à son terme, ensuite parce qu’il y a
eu quelques confusions avec des restes de Proboscidiens
et de grands Bovidae.
- 4 crânes : RHI 1 (R 20-53 Ro 86) adulte ; RHI 2 (R
19-225 Ro 86) subadulte ; RHI 334 (P 17-01, couche
VII, squelette complet) ; RHI 168 (S 18-148 Ro 86
couche VII?) en fragments non remontés, juvénile, non
étudiable sauf les dents.
- 3 mandibules : RHI 5 (R 20-52 Ro 86) ; RHI 4 (Q 18-24
Ro 86) ; (Q 18-118 Ro 86), cette dernière juvénile (les
D/4 sont encore en place) et originellement déclassée.
- rangées dentaires supérieures complètes ou
fragmentaires : complètes sur le crâne RHI 1 ; les D4/,
M1/ et M2/ du crâne RHI 168 ; P2/-3/ gauches (P 17-
21) ; D2/-D3/ droites RHI 15 (HS 2193) ; P2/-M1/
droites RHI 43 à 46 (Q 17-4 ; couche VII).
- dents supérieures isolées : P2/ droite RHI 310 (Q 19-95
Ro 87 couche VIII) ; M3/ droite RHI 39 (P 17-49 Ro 84
couche VII?).
- rangées dentaires inférieures complètes ou fragmen-
taires : complètes sur la mandibule RHI 4 ; ensemble
P/2, P/3, D/4 et M/1 gauches (Q 18-118) ; ensemble
D/2-/4 droites RHI 17 (HS 2284 Ro 80).