Grenoble – Revue Etudiante d'éValuation Environnementale
4.1.1 Tomates importées d’Espagne
Comme montré sur la figure 1, 75% de la production
espagnole de tomates est réalisée en Extremadure, 12%
dans la vallée de l’Ebre, et 10% en Andalousie. Ainsi,
on a, en moyenne, pour une tonne de tomates provenant
d’Espagne :
0,75*1,3+0,12*0,691+0,1*1,3 = 1,19 t de CO2
Soit, par an : 1,19*135.000 = 160.650 t de CO2
4.1.2 Tomates importées du Maroc
Ici, la quasi-totalité des tomates sont produites dans la
région de Souss Massa, et on considère que 50% des
exportations se font par bateaux, et 50% par l’Espagne :
(2,1+1,3)/2 = 1,7 t de CO2/T de tomates
Soit, par an : 1,7*177.000 = 300.900 t de CO2
4.1.3 Total
On arrive donc, dans cet exemple simplifié, à un total de
461.550 tonnes de CO2 émises en un an par
l’importation française de tomates. Ce chiffre paraît
comme étant énorme (d’autant plus qu’il est supérieur à
la masse de tomates transportées !!!), mais, si l’on
considère ce résultat par rapport au total des émissions
mondiales de CO2 en 2007, qui est de 267 milliards de
tonnes, il se trouve être négligeable, car plus de 400.000
fois inférieur !
4.2 Pondération des résultats
Tenter de réduire les émissions de CO2 en réduisant la
distance parcourue par une tomate avant d’arriver dans
notre assiette paraît donc négligeable. Cependant, ces
résultats sont à pondérer par plusieurs facteurs.
4.2.1 Une part minime des échanges
Le cas traité ici est celui de l’importation française de
tomates depuis le Maroc et l’Espagne. Cependant,
d’autres pays exportent en France, et notamment des
pays éloignés, tels que la Chine (1er producteur mondial
de tomate avec 25% du total), les Etats-Unis etc… De
plus, cette étude ne prend pas en compte le fait que
certaines tomates sont importées pour ensuite être
exportées (les Pays-Bas, par exemple, exportent plus
que leur production, et importent donc en masse pour
ensuite exporter), ni le fait que les tomates françaises ne
sont pas produites sur le lieu de l’achat, et induisent
donc un transport, qui peut s’étendre aisément sur
quelques centaines de kilomètres (sur 1556 milliers de
tonnes consommées par an, seules un peu plus de
450.000 sont importées). Le cas traité est le cas français,
mais la France n’est pas le seul pays à importer des
tomates, bien au contraire ! Sur 8 millions de tonnes de
fruits et légumes échangés en 2004, « seulement » 17%
étaient des tomates. Enfin, cette étude ne prenait pas en
compte les retours des transport après livraison.
4.2.2 Des émissions lors de la production
Un autre point non traité dans cette étude est la
production des tomates. En effet, qui dit tomates
importées dit grosses exploitations, donc plus de rejet de
CO2 (un exemple frappant est celui d’agriculteurs états-
uniens passant au dessus de leurs champs en avion afin
d’y déposer engrais, insecticides etc…). De plus,
l’importation est plus importante en hiver (voir figure
4), ce qui montre que les tomates sont disponibles toute
l’année, et qu’il y a donc des cultures sous serre très
présentes (en France, 95% des cultures de tomates sont
effectuées sous serre), ce qui représente une dépense
d’énergie considérable, de 10 fois supérieure à une
culture en plein air.
Figure 2 : Importations mensuelles françaises de
tomates en 2003 et 2004 (extrait du
mémoire de Stéphanie Desmas)
4.2.2 Résultats finaux
Ces pondérations effectuées ne permettent pas de
déterminer un résultat chiffré précis, ils nous montrent
juste que les résultats obtenus dans l’exemple de
M.Dupont sont minorés, du fait de la simplification
effectuée. On peut cependant supposer que les
émissions de CO2 dues au transport de la tomate
représentent probablement moins de 0,1% des émissions
totales de CO2 sur la planète, et se fournir localement
en tomates n’a donc pas d’influence significative sur
l’émisison globale de CO2.
5. Analyse personnelle
Si les résultats chiffrés nous donnent ce résultat, ils ne
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