Diap Trombi Spirituels depuis 1950

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Trombinoscope "Chercheurs d’humanité"
Chercheurs de sens
ou spirituels
depuis 1950
Étienne Godinot
.15.10.2014
Jean-Yves Leloup
Né en 1950, philosophe français, théologien et prêtre
orthodoxe, auteur d’une cinquantaine d’ouvrages, conférencier.
Connaît dans sa jeunesse une expérience de mort clinique.
Milite pour une ouverture aux religions et spiritualités
(hindouisme, bouddhisme, judaïsme, islam). Attache une
importance particulière aux pratiques corporelles, à la
méditation et à la prière du cœur. S’intéresse à la part du
féminin et à la relation homme-femme dans la vie des hommes
spirituels.
Fondateur du Collège international des thérapeutes. Le
Collège rassemble des thérapeutes, des personnes de divers
horizons et de compétences diverses, se reconnaissant dans
une anthropologie, une éthique, une pratique et des
orientations communes.
../..
Jean-Yves Leloup
« À côté de l'Ordre des Médecins, l'Ordre des Thérapeutes reste
à créer. Il rappellerait les exigences d'une approche
multidimensionnelle de l'être humain, et favoriserait une pratique
moins fragmentée, c'est à dire moins sectaire, de la médecine,
de la psychologie et de la spiritualité.
On ne saurait espérer un monde meilleur sans une révision des
présupposés anthropologiques de nos méthodes de soin ».
« Mon itinéraire (…) n’a rien d’exemplaire. Il suppose la
traversée de nombreuses contradictions, ambivalences et
paradoxes, il témoigne ainsi de la complexité et de la simplicité
de l’être humain dans sa quête de vérité. »
Lytta Basset
Née en 1950, philosophe et théologienne protestante francosuisse, ex-pasteur de l’Église réformée à Genève, professeure
de théologie protestante à l'Université de Neuchâtel,
écrivaine, directrice de la revue internationale de théologie et
de spiritualité, La Chair et le Souffle.
Militante engagée dans plusieurs associations pour le
développement durable et contre la violence. Après le suicide
de son fils Samuel, fait l’expérience d’un lien qui ne meurt
jamais.
« Oui, la vie est violente, injuste, aveugle. Nous connaissons
Dieu quand nous le voyons mettre de l’ordre – par les mains
de l’homme – dans le chaos de l’être humain et dans le chaos
de la nature. Nous connaissons le verset 1 de la Genèse :
« Dieu était au dessus du chaos ». Mais nous ne connaissons
pas le verset 0 : D’où vient le chaos ? »
Erri de Luca
Né en 1950, écrivain, poète et traducteur italien. Ouvrier
pendant 18 ans, ex-militant d’extrême gauche, aujourd’hui
altermondialiste.
Découvre par hasard une Bible, d’où naît sa passion pour
l'Ancien Testament et l'hébreu. Se dit non croyant, mais ne se
définit pas comme athée pour autant. Parle le français, a
étudié seul plusieurs langues dont l'allemand pour arriver au
yiddish.
« Un arbre a besoin de deux choses : de substance sous terre,
et de beauté extérieure. (…) Le moteur qui pousse la lymphe
vers le haut dans les arbres, c'est la beauté, car seule la
beauté dans la nature s'oppose à la gravité. Un arbre écoute
les comètes, les planètes, les amas et les essaims. Il sent les
tempêtes sur les soleil et les cigales sur lui avec une attention
de veilleur. Un arbre est une alliance entre le proche et le
lointain parfait. »
Yvan Amar
(1950-1999), écrivain et conférencier français, fondateur des
éditions Le Relié. Né d’un père juif et d’une mère chrétienne, a
été quelques années le disciple du maître hindou Chandra
Swâmi. Ses ouvrages sont imprégnés des principes de la
spiritualité de l'Inde et de ceux des "trois religions du Livre".
« La conscience du caractère unique de chacun engendre à la
fois le respect, la tolérance, et aussi le sentiment de la nécessité
de se relier à tous les êtres. On a quelque chose à assumer en
propre, on ne peut l’assumer que seul, mais on ne peut grandir
qu’ensemble. Reconnaître le solitaire et le solidaire en chacun
de nous, voilà le grand paradoxe. »
« Alors je vous dis : réunissez vous dans vos villes, dans vos
maisons, mettez vous en relation. Le temps des temples est
révolu. (...) C'est le temple de la relation, le temple en relation,
c'est le temple de l'humanité, c'est le temple de la Terre qui doit
être érigé aujourd'hui.(…)
../..
Yvan Amar
Vous n'aurez aucun lieu. La relation entre vous sera le seul
lieu de culte. »
« Si, à notre époque, il y a un rappel de la dénonciation
traditionnelle de l’égoïsme, ce doit être un rappel dans la
modernité. La tradition s’actualise toujours en fonction du
temps et du lieu où elle s’exprime. La vérité d’un
enseignement, fût-il éternel, n’a de valeur que si elle est
formulée selon le temps et le lieu où l’on se trouve.
Mais il faut faire la distinction entre une modernité
traditionnelle et le “Big Bazar” du “New Age” (nouvel âge). Le
New Age est trop souvent un fatras d’approches plus ou
moins sauvages, sans organisation ni principe de cohérence,
alors que la spiritualité moderne, la tradition dans la
modernité, est un langage moderne imprégné d’une
rigueur. »
Cheikh Aly N’Daw
Né en 1950, Sénégalais, ex-maître de conférences en
mathématiques, guide de Khidmatul Khadim, voie spirituelle
soufie imprégnée du concept de Khidma, ou "service à
l’humanité".
Responsable de l’École soufie internationale initiée par
Cheikh Ahmadou Bamba (1853-1927), présente en Afrique,
en Europe et aux États-Unis. Dirige une ferme expérimentale
d’agrobiologie à Pout, au Sénégal.
« Dans notre société, il faut avoir (une renommée, de
l’argent, un diplôme) pour pouvoir faire quelque chose et ainsi
être quelqu’un. Dans le monde des êtres de paix, l’on doit
d’abord construire son être, pour pouvoir faire en pleine
conscience, et finalement avoir un bien utile à tous. (…)
Quand l’Afrique s’éveillera, le monde sortira de l’avidité ».
Bernard Montaud
né en 1951, kinésithérapeute français, fonde en 1983 la
psychanalyse corporelle basée sur la mémoire du corps.
Marqué en 1985 par sa rencontre avec Gitta Mallasz,
rapporteuse des Dialogues avec l’ange. Enseigne la
pédagogie de l’homme conscient.
Crée les Réseaux d’Initiatives Solidaires pour apprendre de
nouveaux comportements avec l’environnement et avec les
biens matériels.
« Ne cherchons pas à devenir parfaits, mais imparfaits
heureux. Apprenons à reconnaître notre imperfections et
nos infirmités, à nous en accommoder, à les aimer. En
aimant notre petitesse, nous pouvons croire en notre
grandeur »
« Nous sommes responsables à 100 % de ce qui nous
arrive, y compris en disant : "Qu’est ce que je vais en faire,
pour ma vie, de cet incident ou accident qui m’arrive ?" »
Luc Ferry
Né en 1951, écrivain français, ex- professeur agrégé de
philosophie, docteur en sciences politiques, ex-ministre de la
Jeunesse, de l’Éducation nationale et de la Recherche, président
du Conseil d'analyse de la société.
Pour lui, la philosophie, en tant que sagesse pour "chercher la
vie bonne", est concurrente, voire adversaire des grandes
religions, puisqu'elle nous invite à trouver par nous-mêmes la
réponse à cette question existentielle au lieu d'accepter
l'enseignement d'autorité des religions : une philosophie
commence à être pleine et entière lorsqu’elle s’éloigne de Dieu.
« Trois critères caractérisent la spiritualité laïque : - vivre en
homme libre et surmonter la peur de la mort ; vivre dans le
présent, et non dans la passé ou l’avenir ; vivre en mortel
heureux.(…) Ulysse, en refusant le cadeau des dieux, en
revenant à Ithaque pour vivre avec Pénélope, en renonçant à
l’offre de Calypso, est le premier héros d’une spiritualité laïque »
Christian Bobin
Né en 1951, écrivain français habitant au Creusot (Saône-etLoire), ex-infirmier psychiatrique.
Poète, moraliste et diariste, auteur d'une œuvre fragmentaire
où la foi chrétienne tient une grande place, mais avec une
approche distanciée de la liturgie et du clergé.
« Il est possible que ce monde moderne que nous avons fait
surgir et qui nous échappe de plus en plus soit une machine
de guerre impavide. Les livres, la poésie, certaines
musiques peuvent nous ramener à nous-mêmes, nous
redonner des forces pour lutter contre cette forme
d’éparpillement. La méditation, la simplicité, la vie ordinaire :
voilà qui donne des forces pour résister. Le grand mot est
celui-là : résister »
Jean-Pierre Luminet
Né en 1951, astrophysicien, conférencier, écrivain et poète
français, spécialiste des trous noirs et de la cosmologie.
Directeur de recherches au CNRS, membre du Laboratoire
Univers et Théories (LUTH) de l’observatoire de ParisMeudon. A étudié, avec le physicien Brandon Carter, les
effets du passage d'une étoile au voisinage d'un trou noir
supermassif. Aime établir des liens convergents entre la
poésie, l'art et les sciences.
« Depuis l'avènement et les succès de la théorie du big bang,
la question de l'origine du temps, ignorée tant qu'on pensait
l’Univers éternel, est devenue incontournable. Les deux
théories décrivant le monde physique, la relativité générale
pour l'infiniment grand et la mécanique quantique pour
l'univers microscopique, sont incapables de décrire cet
instant où les caractéristiques de l'Univers prennent des
valeurs soit nulles, soit infinies. »
Éric Edelmann
Né en 1952, Français, docteur en philosophie du département de
Sciences des religions à la Sorbonne, habitant au Québec où il
anime avec son épouse Sophie l'ashram d'Arnaud Desjardins,
Mangalam. Auteur de plusieurs ouvrages de spiritualité.
Jésus parlait araméen propose une enquête serrée autour des
Évangiles pour retrouver, sous ses différentes couches rédactionnelles, quel a été le message initial de Jésus. L’auteur se fonde en
grande partie sur la Peshitta, Évangile écrit en araméen encore
utilisé par les Églises de Syrie, d’Irak et du Liban, et dont plusieurs
équipes de spécialistes affirment qu’il serait antérieur aux
Évangiles grecs.
Khtahayn, rendu par péché, signifie exactement erreur, au sens du
mot familier ratage. Bisha, rendu par mal, signifie non ajusté,
immature, inadéquat. Le Sauveur en langage sémitique est le
donneur de vie, etc.
../..
Éric Edelmann
Parmi les qualités de l’être spirituel, Éric Edelmann cite
- la curiosité intellectuelle
- la netteté (rigueur, acuité de perception, droiture morale),
- la vigilance (présence à soi et à ce que l’on fait, niveau de
conscience connecté à la vie concrète),
- l’autonomie (“ Ne dit-on pas en Orient qu’il y a deux choses
dangereuses dans la vie : se tenir debout derrière un cheval et
assis devant un maître spirituel ! ” photos)
- la nécessité de vivre au présent (et de lâcher prise à l’égard
du passé et de l’avenir ),
- la largesse d’esprit, mais aussi l’intransigeance quand il s’agit
de l’essentiel,
- la connaissance de soi et le travail sur soi,
- le goût des belles et bonnes choses de la vie,
- l’humour.
André Comte-Sponville
Né en 1952, philosophe français. Propose une métaphysique
matérialiste, une éthique humaniste et une spiritualité sans
Dieu, présentées comme « une sagesse pour notre temps ».
Distingue l’ordre économico-techno-scientifique, l’ordre
politico-juridique, l’ordre de la morale, l’ordre de l’éthique ou
de l’amour.
Membre du Comité national consultatif d’éthique et de
l’Association pour le droit à mourir dans la dignité.
« Nous sommes déjà dans le Royaume : l’éternité, c’est
maintenant. »
« Ce qui fait la valeur d’une vie, ce n’est pas la foi, ce n’est
pas l’espérance, c’est la quantité d’amour et de courage dont
on est capable. »
« La liberté de choix est une valeur plus haute que la vie. »
Mata Amritanandamayi
(née en 1953), dite Amma ("Mère"), grande figure spirituelle
contemporaine en Inde. Parcourt le monde pour proclamer une
religion universelle de l’amour et serre dans ses bras (darshan)
des millions de personnes pour leur transmettre compassion et
énergie.
Fondatrice de l’ONG Embracing the World ("Étreindre le monde"),
à but humanitaire et écologique : alimentation, logement,
orphelinats, foyers pour veuves, éducation, formation
professionnelle, hôpitaux, université pilote dans le domaine de
l’informatique et de la recherche, banques de semences
agricoles, nouveaux types de ruches, etc.
« Le seul propos de la vie spirituelle est de renoncer à tout
ce qui n’est point nous-même et de devenir ce que nous sommes
réellement. »
Photo : Centre Amma à Pontgouin (28)
Bertrand Vergely
Né en 1953, Français, normalien et agrégé de philosophie,
enseigne la philosophie en khâgne au lycée Pothier à
Orléans et la théologie morale à l’Institut Saint-Serge.
A écrit des ouvrages dans trois directions :
- vulgarisation de la philosophie et l’histoire de la philosophie
- réflexions sur les expériences-limites de la mort, de la
souffrance et du mal,
- le bonheur et la foi.
« L’émerveillement adulte consiste à découvrir des trésors
derrière le vide ou l’âpreté apparente de l’existence. Pour y
arriver, il faut avoir surmonté la tristesse, la lassitude, la
révolte, le désespoir et donc les avoir rencontrés. »
Faouzi Skali
Né en 1953, Marocain, Docteur en anthropologie, ethnologie et
sciences de religions, écrivain. À 23 ans, la lecture du Livre du
dedans de Jalâl ud Dîn Rûmî l'oriente vers le soufisme,
dimension mystique de l'islam. Initie en 1994 le Festival de Fès
des musiques sacrées du monde, puis en 2001 le colloque
international Une âme pour la mondialisation.
A contribué à la demande de la Commission Européenne à la
réflexion sur le "dialogue entre les peuples et les cultures dans
l’espace euro-méditerranéen".
« L’art – et la musique en particulier – sont les meilleurs
moyens de parler le langage des états intérieurs. Si on met en
connexion les différentes cultures à travers le sacré, elles
communiquent par ce qu’il y a de plus profond en elles, pas
simplement par le superficiel. »
Thierry Magnin
Né en 1953, prêtre catholique français. Ingénieur ECAM, docteur
en sciences physiques et en théologie. Enseignant-chercheur en
physique à l'École nationale supérieure des mines de SaintÉtienne, puis à l'Université de Lille. Recteur de l'Université
catholique de Lyon depuis septembre 2011.
« Aujourd’hui, nous connaissons la genèse de notre monde, nous
pouvons, avec certitude, décrire les événements qui ont marqué
les quinze milliards d’années d’existence de notre univers. Les
chercheurs sont capables de décrire les trois premières minutes
de cet univers, mais son avènement reste un mystère. Plus on
cherche, et moins on trouve. Il reste au centre de tout un "trou
d’incomplétude", impossible à combler. Les premiers chapitres de
la Genèse, eux aussi, content la même aventure en la resserrant
sur sept jours. Ce mystère qui mène au sens de la vie rapproche
forcément le scientifique et le philosophe. »
Olivier Abel
Né en 1953, philosophe français, disciple de Ricoeur et de
Lévinas. Depuis 1984, professeur de philosophie et d’éthique à
la Faculté de théologie protestante de Paris. Penseur
notamment de la laïcité.
« Comprendre l'ennemi, cela ne veut pas seulement dire
connaître ses plans ni même ses objectifs : cela veut dire
comprendre que cet ennemi puisse avoir des amis ; Aimer ses
ennemis ainsi, se placer du point de vue des amis de nos
ennemis, permet de briser la logique de peur. Et cela est
essentiel, pour un stratège évidemment, mais aussi pour le
combat démocratique, et contre la sacralisation de nos formes
sociales. (…) Briser la logique de peur, ce n'est pas afficher
notre force sans limite ; c'est peut-être même d'abord dire la
fragilité de notre société, et qu'elle ne tient qu'à nous. »
Malek Chebel
Né en 1953, anthropologue des religions et philosophe algérien.
Études en Algérie, puis à Paris, où il a exercé la psychanalyse.
Docteur en anthropologie, ethnologie et sciences des religions, et
en sciences politiques. Défend la liberté sous toutes ses formes,
liberté (politique, de pensée, de vivre et d'aimer), et sa place dans
l'islam et la culture musulmane. Travaille sur le corps, le désir,
l'amour, les relations entre les sexes, mais aussi la tolérance,
l'engagement politique, le don.
« Associer l'islam aux Lumières : cette relation est inscrite dans la
dynamique amorcée au XIXè siècle et poursuivie par les nombreux
réformistes qui ont voulu changer le visage de cette religion en
s'appuyant sur le travail de la raison. Ces penseurs ont été taxés
d'hérésie. Aujourd'hui, le débat est plus que jamais d'actualité :
Quelle est la place et le statut de la parole libre, de la laïcité, de
l'égalité des sexes, de la tolérance ou de la démocratie ? Faut-il
adapter la modernité à l'islam, ainsi que le prétendent les
fondamentalistes, ou au contraire adapter l’islam à la modernité? »
Meena Compagnon-Goll
Née en 1954, Française, infirmière psychiatrique formée à la
Gestalt et à l’analyse jungienne, s’oriente vers la systémie
familiale et la créativité consciente (attraction, résonance,
attention). En mai 1985, perd son mari et ses deux enfants
dans l’incendie de sa maison.
Sensibilisée par ses voyages à l’état de la planète et de
l’humanité, se consacre désormais à accompagner le
changement en intervenant en tant que coach de vie éthique
en individuel ou en séminaires.
A créé Fées du monde qui oeuvre dans l'harmonie du yin et du
yang, le féminin et le masculin, ces deux aspects
complémentaires de la nature humaine, pour développer des
outils de guérison des blessures et d’activation de la
conscience.
Paolo Dall'Oglio
Né en 1954, jésuite italien, refondateur dans les années 1980
du monastère catholique syriaque de Mar Mûsa (monastère de
Saint Moïse l'Abyssin), dans le désert au nord de Damas, en
Syrie. En 1992, fonde une communauté religieuse œcuménique mixte, la Communauté al-Khalil (« l'ami de Dieu » en
arabe), nom biblique et coranique du patriarche Abraham, qui
prône le dialogue islamo-chrétien.
Dénonce les crimes commis par le régime de Bachar el-Assad
dans le contexte de la guerre civile syrienne et propose une
transition pacifique vers la démocratie. Expulsé du pays en
juin 2012.
« Nous sommes aussi face à la nécessité de travailler
diplomatiquement à la réconciliation entre les sunnites et les
chiites.La Syrie pourrait être demain un lieu de conversion à la
transparence, au respect de l'autodétermination et à la
collaboration méditerranéenne ».
Sylvie Germain
Née en 1954, écrivain français. Études de philosophie auprès
d'Emmanuel Lévinas, thèse de doctorat "Perspectives sur le
visage". Documentaliste, fonctionnaire au ministère de la
Culture, professeure à Prague.
« Être en vie, c'est être en alarme. Écrire, c'est être en quête
d'un peu de compréhension de ce qui est humain. »
"Et le poète, le croyant, l'artiste, le penseur, je crois, et
l'amoureux, tout cela est très lié finalement, c'est quelqu'un
qui, sans cesse, se relève au fond de lui-même, se relève en
pensée et se met en mouvement et qui repart vers l'inconnu,
qui repart vers l'autre.«
« L’important n‘est pas d'être enfermé dans une croyance,
mais bien plutôt d'être ouvert à tout ce qui suscite une
perception autre que purement rationnelle ».
John Martin Sahajananda
Né en 1955, moine bénédictin indien, successeur de Jules
Monchanin, Henri Le Saux et Bede Griffith à la communauté de
Shantivanam dont il est directeur spirituel.
Artisan du dialogue interreligieux. Enseigne la "spiritualité
indienne chrétienne", montre les éléments unificateurs entre les
religions et aussi l'unicité de chaque tradition spirituelle, ouvre à
une spiritualité qui va au-delà des frontières religieuses.
Invité en Europe pour donner des conférences, retraites et
séminaires et partager sa vision du christianisme du troisième
millénaire.
« Si nous voulons vraiment devenir des instruments de paix,
alors nous devons renoncer à la mission de convertir .
Seulement alors nous deviendrons de "vrais missionnaires" : les
porteurs de la bonne nouvelle.»
Jean Mouttapa
Français né en 1956, philosophe et juriste, directeur du département "Spiritualités" aux éditions Albin Michel, Chrétien engagé
depuis longtemps dans le dialogue interreligieux, et acteur des
relations entre les cultures. En 2002, organise la partie française
d’un voyage judéo-arabe à Auschwitz-Birkenau, lancé au
Proche-Orient par le père Emile Shoufani, prêtre de Nazareth.
« Le dialogue entre les différentes religions ne peut plus se
contenter d'être une simple option de la vie spirituelle, mais doit
s'imposer comme une des données centrales de l'expérience
religieuse. »
« Jésus – précisément parce qu’il reste, dans sa marginalité, un
juif pratiquant et sincère – nous enseigne de façon unique une
certaine attitude, à la fois respectueuse et distancée, vis à vis de
toutes les normes religieuses, morales et culturelles. ../..
Jean Mouttapa
Les traditions, nous dit-il en paroles et en actes, deviennent des
idoles, c’est à dire des obstacles entre l’humain et le divin, dès lors
qu’elles ne sont plus au service de la seule cause qui peut les
justifier : la justice et la compassion.
La religion particulière nommée “ christianisme ”, avec sa logique
(aristotélicienne), son vocabulaire (grec), sa morale et ses
croyances (issues du judaïsme hellénisé du premier siècle), cette
religion-là, en tant que phénomène socioculturel historiquement
daté et géographiquement situé, c’est un crime contre l’esprit que
de vouloir la diffuser dans le monde entier et d’en proclamer la
supériorité ! Non, s’il y a quelque chose d’universel dans le
Nouveau Testament, si le Christ parle à tout être, c’est
précisément parce qu’il rompt avec une certaine idée du sacré,
parce qu’il est le “ Seigneur des non-religieux ”, pour reprendre
l’expression employée dans ses lettres de prison par le théologien
Dietrich Bonhoeffer. »
Marc-Alain Ouaknin
Français né en 1957, rabbin, écrivain. Études rabbiniques,
docteur en philosophie, Associate Professor de l'université de
Bar-Ilan de Tel-Aviv, crée en 1988 le Centre Aleph de recherches
et d’études juives à Paris. Commente et approfondit la pensée
d'Emmanuel Levinas en la mettant en dialogue avec les textes de
la pensée juive et en particulier avec les textes de la Kabbale et
du hassidisme, ainsi qu'avec la psychanalyse et la phénoménologie de la religion. Préfère les interrogations aux réponses
dogmatiques, sans oublier pour autant les vertus de l’humour.
« Beaucoup de religieux sont plus préoccupés par le geste que
par la signification du geste.»
« La plus grande catastrophe qui est arrivée au peuple juif, dit le
maître, ce n’est ni l’esclavage, ni l’exil, ni la destruction du temple,
ni la Shoah, c’est quand la Tora est devenue une religion. »
../..
Marc-Alain Ouaknin
« Ce n'est que dans l'interaction de différentes approches
religieuses que l'on peut s'approcher de l'infini, tendre vers lui. »
« L'essence du judaïsme n'est attachée à aucun lieu. »
« On n’est pas homme sans être "ordonné" à quelque chose,
placé dans un certain ordre ou une certaine hiérarchie par
rapport à la création, à un avant et à un après, aux générations
qui précèdent et à celles qui suivent. En ce sens, je suis
"ordonné" à trouver la juste place qui me permettra d’accéder à
ma propre vie, et aussi de donner la vie à d’autres ».
« Être en rapport avec le divin, c'est aller vers sa propre construction et non pas se soumettre ou s'enfermer dans le divin. »
« L'enjeu actuel ? : soit on redonne à l'homme la possibilité de
sa maîtrise, soit il disparaît, anéanti par la machine. »
Emmanuel Carrère
Né en 1957, diplômé de l’Institut d’Études Politiques de Paris,
écrivain, critique de cinéma, scénariste et réalisateur français.
Son livre Le Royaume est un dialogue entre les deux "moi" de
l'auteur - celui qui avait la foi et celui qui ne l'a plus.
« Si, comme moi, on ne croit ni à la résurrection du Christ, ni
au fait qu’il soit né des entrailles d’une vierge, on peut en tirer
la conclusion que le christianisme est intéressant culturellement (…), mais je n’y arrive pas. Alors que je ne me définirais
pas comme un croyant, il y a (…) quelque chose qui me reste
extrêmement précieux et qui n’est pas purement moral et
culturel : il y a cette folie du christianisme dont Paul parle très
bien, qui va à l’encontre de tout ce que l’on croit savoir du
monde, de la manière dont il tourne et fonctionne, et donc de
la façon dont nous devons nous y ajuster. Il me paraît très
difficile de me passer de cette folie-là. »
Michel Maxime Egger
Né en 1958, sociologue et journaliste, orthodoxe, lobbyiste pour le
développement durable et des relations Nord-Sud plus équitables,
membre de la rédaction de la revue La chair et le souffle.
A fondé le réseau Trilogies pour mettre en dialogue traditions
spirituelles, quêtes de sens, écologie, enjeux socio-économique.
Face à la mutation écologique, appelle à réorienter nos désirs,
vaincre nos peurs, guérir nos blessures.
« On ne résoudra pas les immenses défis actuels sans les saisir
à leur racine, qui est d’ordre spirituel. On ne trouvera de solution
aux problèmes de notre temps que dans une articulation en
profondeur entre transformation personnelle et transformation
structurelle. Ce vers quoi doit tendre l’écospiritualité, c’est une
forme de sagesse pratique, enracinée dans la terre et les cieux,
arrimée dans le corps humain et habitée par l’Esprit . »
Jacques Vigne
Né en 1958, médecin psychiatre formé à Paris. Vit en Inde depuis
15 ans. Disciple de Swami Vijayananda. Partage son temps entre
un ashram sur les bords du Gange et un ermitage en Himalaya,
avec des travaux d'écriture et l'accompagnement de voyagespèlerinages.
Établit dans ses écrits des ponts entre la psychologie moderne et
la spiritualité, et entre les pratiques de sagesse de l'Inde et le
christianisme.
« Le plus grand service qu'une religion peut rendre à ceux de ses
fidèles qui ont une vocation mystique, c'est de les mener au-delà
d'elle-même. Les religions du Livre ont sans doute plus de mal à
accepter cela, alors que l'hindouisme et le bouddhisme admettent
et reconnaissent plus aisément la suprématie de l'expérience de
l'Un au-delà des formes, des dogmes et des rituels. Je suis
convaincu qu'on peut arriver à l'Absolu par chaque tradition
spirituelle mais aussi que l'Absolu est au delà d'elles. »
Marianne Putallaz
Née en 1959 dans le Valais, en Suisse. Institutrice dans un
contexte multiculturel. Entrée en résistance par le moyen de
l’écriture contre la fermeture du débat sur les ministères féminins
dans l’Église catholique. Se tourne vers le langage poétique pour
traduire le message de Jésus à nos contemporains. Auteure d’un
Credo laïque. *
Je crois en la vie reçue gratuitement. Je crois en la Source de
cette vie, présence aimante qui nous accompagne depuis notre
naissance jusqu'à notre mort et au-delà encore. (…) Je crois que
notre foi se renouvelle chaque jour : elle puise ses racines dans
les chercheuses et les chercheurs de sens qui nous ont précédés. (…) Je crois que le doute est nécessaire pour ne jamais
nous sentir arrivés car tout chemin se fait en marchant. (…) Je
crois qu'aucune tradition religieuse ou laïque ne détient la Vérité
pleine et entière. Je crois au contraire que les religions et les
sociétés, de par leur incomplétude, ont à travailler en solidarité
pour défendre une éthique planétaire commune sans laquelle
nous courrons à notre anéantissement.
* en ligne sur theolib.com
Marie Romanens
Né en 19??, psychothérapeute et psychanalyste française
d’orientation jungienne, praticienne de taï-chi et qi-gong.
S'intéresse aux liens entre le champ psychologique et le champ
social, entre le psychologique et le spirituel, entre l’écologie
intérieure et l’écologie extérieure, entre les polarités masculine et
féminine.
« Aujourd’hui, nous sommes encore dans une pensée qui
fonctionne sur le mode binaire : bien ou mal, psyché ou Esprit,
corps ou âme, nature ou culture, tradition ou progrès, intérieur ou
extérieur, individu ou société, libéral ou solidaire, etc. L’enjeu est
de sortir de cette tendance à séparer et à cloisonner, afin
d’accéder à une pensée plus « complexe » (Edgar Morin), un
état qui puisse tenir ensemble les opposés (Carl Gustav Jung). Il
s’agit de sortir de l’uni-dimensionnalité pour envisager la pluralité
au cœur de chaque chose. »
Mohammed Taleb
Né en 19??, historien et philosophe d’origine algérienne.
Formateur et conférencier dans l'éducation à l'environnement.
Établit des liens entre tradition musulmane et science
contemporaine, écologie et critique sociale.
Dirige, avec Fouzia Lamrani, l'association culturelle Ishtar,
espace de recherche et de valorisation de la civilisation arabomusulmane, des civilisations anciennes du Proche-Orient et du
Maghreb, acteur dans le dialogue des cultures.
« Notre projet d’une écologie musulmane décline, dans le
contexte culturel et langagier de l’Islam, et notamment dans le
monde arabe et dans les communautés arabes d’Europe,
l’exigence écologique universelle. La biodiversité écologique et
la biodiversité culturelle et spirituelle sont intimement liées. Dans
notre optique, l’écologie, loin de se réduire à un simple
environnementalisme, représente toute une vision du monde et
une philosophie de la nature ».
Pierre Jovanovic
Né en 1960, journaliste au Matin de Paris puis au Quotidien
de Paris, essayiste, écrivain et conférencier français d'origine
serbe. Depuis 2008, tient un blog consacré en grande partie
à l'analyse de la situation financière internationale.
Lors d’un reportage à San Francisco en janvier 1988, alors
qu’il se trouve dans une voiture, se jette soudain sur la
gauche, sans raison apparente, une fraction de seconde
avant qu’une balle ne pulvérise son pare-brise. En discutant
avec ses confrères, découvre d’autres histoires étranges
similaires.
Après 5 ans d’enquête et 9 mois de rédaction, publie en 1993
le best-seller Enquête sur l'existence des anges gardiens, très
documenté et plein d’humour.
../..
Pierre Jovanovic
Examine les apparitions d’anges, stigmates, visions, miracles,
bilocations, lévitations et cas d’incorruptibilité chez les grands
mystiques chrétiens* et les compare à celles des near death
experiences.
« Il nous est impossible de nier l’expérience vécues par des millions
de personnes sous prétexte que nous ne pouvons pas l’expliquer
matériellement et scientifiquement (…)
Les anges ne sont-ils pas le dénominateur commun des grandes
religions ? On les trouve aussi bien dans l’Ancien Testament que
dans le Nouveau, dans la Torah, dans le Coran et chez les Hindous
qui les appellent "les brillants", les Devas ».
* Ste Cécile, Jeanne d’Arc, Thérèse d’Avila, Catherine de Sienne, Hildegarde von
Bingen (photo 1) , Marie-Madeline de Pazzi, Anne-Catherine Emmerich, curé d’Ars,
Georgette Faniel, Gemma Glagani, Thèrèse Neumann, Hélène Kowalska, Padre Pio
(photo 2), Marguerite-Marie Alacoque, Angela de Foligno, Gerthrude d’Hefta, Jacinta
Marto, Catherine Labouré, Marie d’Agreda, Hélène Kowalska, Marthe Robin (photo 3) ,
Katsuko Sasagawa, etc.
Éric-Emmanuel Schmitt
Né en 1960, agrégé de philosophie, dramaturge, nouvelliste,
romancier et réalisateur français, puis belge. En février 1989,
lors d’une expédition au Sahara, connaît une expérience
mystique : le sentiment de l’absolu se révèle à lui.
Les récits de son Cycle de l'Invisible sont Milarepa
(bouddhisme), Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran
(soufisme), Oscar et la Dame rose (christianisme), L'Enfant de
Noé (judaïsme), Le Sumo qui ne pouvait pas grossir
(bouddhisme zen). Écrit pour des causes humanitaires (Amnesty
international, Secours populaire).
« Les questions les plus intéressantes restent des questions.
Elles enveloppent un mystère. À chaque réponse, on doit joindre
un "peut-être". Il n'y a que les questions sans intérêt qui ont une
réponse définitive ».
« Toute haine est sans doute de l'amour déçu. »
Stéphane Lavignotte
Né en 1960, études de sciences politiques, journaliste (TC,
Réforme), militant politique (Chiche !,Verts, ÉcoRev, Vélorution),
puis études de théologie.
Depuis 2006, pasteur de la Maison Verte, dans le 18ème arrondissement de Paris, sous la houlette de la Mission populaire
évangélique . Y alternent vie spirituelle, vie culturelle, solidarité
sociale (luttes contre le racisme, pour les droits des travailleurs
immigrés, les sans papiers) et écologie. Bénit des unions
homosexuelles.
« Être pasteur, c’est être engagé comme croyant dans le monde
pour défendre les minorités, les exploités, les parias. (…) La vraie
radicalité se trouve peut-être dans l’ordre du quotidien, de la
simplicité. (…) Face aux situations d’urgence que je rencontre
dans mon quotidien, je ne dois pas oublier l’importance du temps
long, de la profondeur. »
Élisabeth Parmentier
Française née en 1961, pasteur de l'Église luthérienne d'AlsaceLorraine et professeur de théologie pratique à la Faculté de
théologie protestante de l'Université de Strasbourg.
Présente notamment les principaux modèles d'interprétation
biblique : traditionnel (la proclamation ecclésiale), historicocritique ( la quête de l'auteur et du texte dans son contexte),
structuraliste/sémiotique (le texte tel qu'il se présente) ,
féministe (le parti pris en faveur du lecteur), narratif (le
processus de communication entre texte et lecteurs).
« Croire, c’est croire que Quelqu’un dira quelque chose sur ma
vie que je ne peux pas dire moi-même. »
« L’engagement, c’est ce qui est mis sur ma route. »
« La vérité est un diamant, mais un diamant a beaucoup de
facettes… »
../..
Élisabeth Parmentier
« Bien que je sois théologienne et que les résultats de
l'exégèse me passionnent, en tant que croyante je ne me
soucie ni des détails et vraisemblances des témoignages,
ni des traces du Jésus historique et de la distinction entre
les "vraies" paroles de Jésus et les ajouts de la
communauté des croyants ! Pour moi l'essentiel, en ce qui
concerne le témoignage des évangiles sur Jésus-Christ,
est ce "jamais vu" qui traverse les textes et confère une
étrange polyphonie au témoignage : en Jésus, Dieu est
passé, presque incognito. »
Frédéric Rognon
Français né en 1961, docteur en ethnologie, ami de l’Arche de
Lanza del Vasto, professeur de philosophie des religions à la
Faculté de Théologie protestante de Strasbourg depuis 2007,
membre du Centre de Sociologie des Religions et d'Ethique
Sociale (CSRES), membre du groupe "Religion and Conflict"
du réseau TRES (Teaching Religion in European Society) des
Facultés de théologie européennes.
Face à la pluralité des religions, présente quatre options
possibles :
1 - L’exclusivisme consiste à prétendre posséder seul toute la
vérité, les autres religions étant des erreurs, des idolâtries,
voire des expressions diaboliques.
2 - L’inclusivisme consiste à considérer que ma propre religion
inclut les autres traditions religieuses, c'est-à-dire qu’elle les
englobe et les accomplit.
../..
Frédéric Rognon
3 - Le relativisme consiste à affirmer que toute religion
exprime une part de vérité, mais qu’aucune ne détient la
vérité entière et absolue. 5 métaphores : la montagne, les
fleuves, l’arc-en-ciel, les planètes, le langage.
4 - La posture apophatique (du grec "dire non") consiste à
admettre qu’on ne peut rien dire sur Dieu et sur la Vérité. Il
ne s’agit pas d’agnosticisme, mais d’une approche qui
reconnaît que le mystère divin dépasse toujours le langage
humain.
« Nous sommes donc maintenant invités à effectuer une
révolution copernicienne : passer d’une perception religieuse
centrée sur elle-même, où le point fixe est donné par notre
propre tradition, à une vision dont le centre échappe à toutes
les traditions pour ne se trouver qu’en Dieu, équivalent du
soleil dans le système de Copernic et de Galilée. La
révolution consiste à passer du christianocentrisme à un
théocentrisme. »
Samuel Rouvillois
Né en 1961, philosophe français, théologien, membre de la
Communauté de St Jean, expert pour l’Association pour le
Progrès du Management (APM), cofondateur de l’association
Handihope pour une intégration humaine de la personne
handicapée dans l’entreprise.
« Nous avons tellement bien optimisé l’efficacité que nous
n’avons plus l’objectif de faire autre chose. Nous sommes pris
dans un gigantesque système de moyens matériels qui n’est
plus au service des fins profondes de l’homme. L’optimisation
des moyens s’est mise à manger l’essentiel des énergies
personnelles et collectives. Nous n’avons plus le temps de
réfléchir à la finalité, ni d’asservir nos moyens à une finalité.
Ce système ne peut pas être renversé par une révolution à la
mode de 1989 ou 1917, mais il peut être contré par une
logique de résistance, comme en pays occupé, des réseaux
humains qui se servent d’ailleurs des outils actuels. »
../..
Samuel Rouvillois
« Ou bien nous apprenons à être humains ensemble, ou
alors nous ne survivrons pas. L’homme est un mélange de
lumière et d’ombre, il est à la fois généreux et mesquin. La
démarche spirituelle, c’est l’apprentissage permanent de
l’humanité. Arrêtons de nous battre pour une société idéale
(les deux abominations du nazisme et du communisme dont le matérialisme chinois est une variante - reposaient
sur cette base), et demandons-nous simplement quelle est
la part de nous mêmes que nous voulons cultiver. »
« L’hyperviolence, c’est d’être manipulé en permanence
pour des besoins ou désirs qui ne sont pas au service de la
personne humaine et de ne pas être en mesure d’identifier
cette manipulation. S’en défaire réclame des combats
psychiques, spirituels et politiques qui sont aujourd’hui une
autre forme de la survie. »
../..
Samuel Rouvillois
« Pour faire face, nous avons besoin à la fois de souplesse
(l’adaptabilité humaine) et de colonne vertébrale (l’identité et
l’intériorité). C’est un niveau d’exigence très élevé. »
« Sur la base de la perfection et de la force, la machine est
plus performante que l’homme. Notre atout essentiel, c’est la
fragilité. Notre vocation, c’est l’invention et la créativité à
l’intérieur de la fragilité, une démarche qui est toujours en
déséquilibre parce qu’elle suppose l’altérité. »
André Tarassi
Français né en 1961. A étudié le journalisme et la télévision aux
États-Unis. Chercheur indépendant, étudie les nouvelles
spiritualités depuis 25 ans.
Fondateur du Centre d'Information et de Conseil des Nouvelles
Spiritualités (CICNS). Le CICNS agit en direction des pouvoirs
publics, des médias et de la société civile, afin de restaurer un
débat équilibré sur la place des minorités spirituelles persécutées
par une politique de lutte contre les dérives sectaires menée sans
objectivité en France depuis une trentaine d’années (lors de
dérapages, l’UNADFI, la MIVILUDES ou Jean-Pierre Van Geirt ont
ainsi accusé de sectarisme l’Arche de Lanza del Vasto, les écoles
Steiner, Terre du Ciel, Kokopelli, les salons bio, etc.)
Photo du bas : Jeanine Tavernier, Présidente de l’UNADFI (Union nationale des
associations de défense de la famille et de l’individu victimes de sectes) de 1993 à
2001, en a démissionné car elle refusait que la lutte contre les sectes devienne ellemême un vecteur de sectarisme.
Frédéric Lenoir
Né en 1962, philosophe français, sociologue et historien
des religions, écrivain, romancier, auteur d’une
quarantaine de livres. Docteur de l’École des Hautes
Études en Sciences Sociales (EHESS), Ex-directeur du
magazine Le Monde des religions, animateur sur France
Culture de l’émission Les racines du ciel. Engagé dans la
cause écologique.
“Je suis un peu au carrefour de la philosophie, de la
psychologie et de la spiritualité. Mes références, ce sont
Jung, Freud, mais aussi Socrate, Spinoza, et Jésus et
Bouddha ! Je fais une synthèse de tous les grands
penseurs et sages de l'humanité, qui se posent la
question de comment vivre bien (…) La spiritualité
engage la personne pour s’améliorer et débouche sur une
meilleure relation avec les autres »
../..
Frédéric Lenoir
« Qui sont ces maîtres de vie, ces sages, ces mystiques qui ont
façonné l’aventure spirituelle de l’humanité ? Quels sont les
grands textes qu’ils ont écrits ou suscités, quelles sont les
sources de leur inspiration ? Du Bouddha à Thérèse d’Avila, de
Sénèque à Gandhi, d’Ibn’Arabi à Simone Weil, des sages
égyptiens aux lamas tibétains contemporains, des maîtres du
hassidisme aux gurus de l’Inde moderne. »
« Comment les Chrétiens des premiers siècles ont-ils progressivement été amenés à affirmer la divinité de Jésus alors que
lui-même ne s’est jamais identifié à Dieu ? Comment, à l’issue
de débats passionnés, furent élaborés les dogmes de la Sainte
Trinité et de l’Incarnation ? Quels autres regards ont été rejetés
comme « hérétiques » lors de ces virulentes joutes théologiques
qui ont couté la vie à certains ? Quel a été le rôle du pouvoir
politique dans l’élaboration du credo chrétien à partir du 4ème
siècle et de la conversion de l’empereur Constantin ? »
Jacqueline Kelen
Française née en 1962, diplômée de lettres classiques, a été
productrice d'émissions à France-Culture et anime des
séminaires d'expression orale et de communication dans
l'enseignement supérieur. Auteure d’une trentaine d’ouvrages,
consacre la plupart de ses livres et de ses séminaires au
déchiffrement des mythes de la tradition occidentale et à
l'étude de la voie mystique.
« La solitude est un défi qui demande de la vaillance, de
l’ardeur et du courage. Elle n’a rien à voir avec l’isolement.
Être solitaire, c’est être ouvert à tout ce qui peut arriver, mais
en défendant son intériorité et sa liberté. Je suis une grande
solitaire très entourée d’amitié et d’amour. Celui qui vit
souvent seul apprécie d’autant mieux la diversité des individus
qu’il rencontre ».
Roger Mac Gowen
Né en 1963, États-unien noir. À l’âge de 22 ans, pour
protéger son frère aîné, se laisse accuser d’un meurtre qu’il
n’a pas commis. Son procès est entaché d’erreurs
juridiques graves. Condamné à mort en 1987, peine
suspendue suite à des recours. Depuis 23 ans dans le
couloir de la mort au Texas, dans la prison de Livingston.
Tient le coup dans des conditions matérielles et
psychologiques très dures grâce à une détermination sans
faille, une spiritualité intense et une foi profonde. Bénit ses
géoliers, remercie la providence. Son appel au pardon et à
la gratitude bouleverse des milliers de personnes à travers
le monde.
« L’isolement, les sévices, les cris sans fin la nuit durant, un système
d’Etat chargé d’assurer jour après jour la déchéance et la mortification
des prisonniers. Et voilà que dans cet enfer jaillit ce qui ne se laisse ni
penser, ni imaginer, ni rêver. Une conscience. Une fragile antenne de
vérité. La fine pointe de la tendresse humaine ».
Christiane Singer
Juliette Binoche
Née en 1964, actrice française de cinéma et de théâtre. A
reçu des prix d’interprétation des festival de Cannes,
Venise et Berlin. A refusé de tourner avec les plus grands
cinéastes pour privilégier les films d’auteurs peu connus,
ne s’est pas prise au jeu grisant du star system.
« Amour et vérité sont les deux phares de la vie. S’il n’y a
que la vérité sans amour, ça peut devenir de l’intégrisme.
S’il n’y a que l’amour sans vérité, on est sans colonne
vertébrale. (…) Le sacré, c’est faire les choses avec
conscience, c’est faire un geste avec vérité et amour. La foi
est un curieux mélange de conviction et de doute. Ce sont
deux respirations, l’inspir et l’expir, qui font qu’on est
toujours dans le suspens. Cela permet de garder le regard
émerveillé de l’enfant »
Christine Kristof-Lardet
Née en 1964, journaliste française, cofondatrice du Réseau des
écosites sacrés.
Ce réseau regroupe plusieurs communautés de traditions
spirituelles diverses (bouddhistes, catholiques, hindouistes,
orthodoxes), engagées dans une triple démarche “Écologie Spiritualité - Vivre ensemble”. Elles veulent devenir des espaces
de témoignage, mutualiser leurs compétences et leurs savoirs,
mener ensemble des projets concrets.
“Les causes profondes de la crise écologique et sociale
prennent naissance dans l’esprit humain et dans la vision du
monde qu’il élabore. Le déséquilibre trouvant ses racines dans
l’esprit des hommes, c’est d’une transformation intérieure
humaine et spirituelle que pourra naître la mutation indispensable pour une juste relation avec la nature, les autres et soimême.”
Didier Long
Né en 1965, ancien moine bénédictin, historien du judéochristianisme et bibliste, consultant. Bon connaisseur du soufisme
musulman. Montre que Jésus était un rabbin galiléen
complètement intégré à la mouvance pharisienne, de tendance
hassid (piétiste), mais dissident, et que le christianisme n’est pas
une nouvelle religion, mais l’un des courants du judaïsme de
l’époque.
« Il est absolument clair que les disciples de Jésus ont cru après
sa mort que leur maître était encore vivant. Ce qui est une
croyance banale du judaïsme : Elie, Moïse, David sont proclamés
"vivants", tous les morts en réalité ».
« Lorsque l’empereur Constantin se convertit en 312, il impose de
facto une histoire triomphante de cette nouvelle religion qui interdit
toute possibilité de réfléchir sur les prodromes de cette foi et sur
son lien si fort avec la religion mère et concurrente. Paul est
présenté comme le nouvel Ulysse, alors qu’il ne prêchait
pratiquement que dans les synagogues. »
Fabrice Midal
Né en 1967 dans une famille juive ashkénaze, se tourne très tôt
vers le bouddhisme et étudie auprès de nombreux maîtres de la
tradition tibétaine, principalement Chögyam Trungpa. Docteur en
philosophie, enseignant en photographie, auteur d’une vingtaine
d’ouvrages, éditeur, fondateur en 2007 de l’École occidentale de
méditation à Paris et à Genève. Y enseigne bénévolement la
méditation en s’appuyant sur la tradition bouddhique, mais dans
une perspective laïque et en constant dialogue avec la pensée
occidentale.
«On a beaucoup d’idées fausses sur la méditation. (…) Il s’agit en
réalité de porter attention à ce qui est, tel que c’est, sans le filtre du
jugement ou du commentaire. On est attentif à ce que l’on ressent,
à ce qui se passe, en cultivant ainsi un sens de présence qui, peu
à peu, change profondément notre rapport aux choses. (…) En
méditant, on touche du doigt qu’il y a en soi quelque chose de plus
grand que soi. Loin d’être un enfermement, elle ouvre au contraire
un rapport à l’altérité. »
Abdennour Bidar
Né en 1971, philosophe et écrivain français, agrégé et docteur en
philosophie, normalien, professeur à l’université de Nice. Grandpère communiste et athée, mère française convertie à l’islam à
travers le soufisme. Thèse de doctorat sur le développement d'une
"pédagogie de l'individuation" à partir de la pensée du philosophe
musulman indien Mohamed Iqbal (1873-1938). Chargé de mission
sur la pédagogie de la laïcité au Ministère de l’Éducation nationale,
membre de l'Observatoire de la laïcité et du comité de rédaction de
la revue Esprit.
«Cher monde musulman, (…) je te vois te perdre - perdre ton temps
et ton honneur - dans le refus de reconnaître que ce monstre
(Daesch) est né de toi, de tes errances, de tes contradictions, de
ton écartèlement entre passé et présent, de ton incapacité trop
durable à trouver ta place dans la civilisation humaine. Car tu te
réfugies dans le réflexe de l’autodéfense sans assumer aussi et
surtout la responsabilité de l’autocritique. Tu te contentes de
t’indigner alors que ce moment aurait été une occasion historique
de te remettre en question ! »
../..
Abdennour Bidar
Les monstres terroristes aux noms de Al Qaida, Al Nostra, AQMI
ou Daech ne sont « que les symptômes les plus visibles sur un
immense corps malade, dont les maladies chroniques sont les
suivantes : impuissance à instituer des démocraties durables
dans lesquelles est reconnue comme droit moral et politique la
liberté de conscience vis-à-vis des dogmes de la religion;
difficultés chroniques à améliorer la condition des femmes dans le
sens de l’égalité, de la responsabilité et de la liberté; impuissance
à séparer suffisamment le pouvoir politique de son contrôle par
l’autorité de la religion; incapacité à instituer un respect, une
tolérance et une véritable reconnaissance du pluralisme religieux
et des minorités religieuses. »
Je n’aurais pas été si sévère dans cette lettre si je ne croyais pas
en toi. (…) Je crois en toi, je crois en ta contribution à faire
demain de notre planète un univers à la fois plus humain et plus
spirituel ! Salâm, que la paix soit sur toi ! »
Alexandre Jollien
Né en 1975, philosophe, spécialiste de philosophie
helléniste, écrivain et conférencier suisse, père de 3
enfants. À cause d’un étranglement par le cordon ombilical
à la naissance, il est atteint d’un handicap, l’athéthose.
Témoigne de la joie au cœur de l’épreuve, donne sens à la
souffrance, fait apprécier la saveur du présent.
« Être vrai, me dépouiller des masques, oser l’abandon
plutôt que la lutte, voilà qui me guide dans le périple de
l’existence, où jamais nous ne pouvons nous installer. C’est
en faisant chaque jour un tout petit peu confiance à la vie
que, peu à peu, la confiance se découvre. La détermination,
c’est conjuguer l’abandon et une infinie confiance en la vie.
L’abandon, c’est ne plus considérer ses fragilités comme
des ennemies à abattre. Ne plus considérer les blessures
comme l’adversaire numéro un, mais les accueillir. »
Samuel Grzybowski
Français né en 1992, étudiant en histoire et sciences politiques.
Cofondateur et président de l’association Coexister,
mouvement interreligieux de jeunes, créé en janvier 2009 par
11 jeunes juifs, chrétiens et musulmans à l’issue d’un meeting
pour la paix à Paris après les bombardements sur Gaza.
Mot d’ordre : "Diversité dans la foi, unité dans l’action".
Ensemble, organisent la première opération Ensemble à sang
% en recueillant 150 dons de sang. 5 domaines d’action :
dialogue, solidarité, sensibilisation, formation, voyages.
« Nous croyons que la paix passe par la rencontre de l’autre,
par la découverte de nos ressemblances et la compréhension
de nos différences. Pour nous, coexister, c’est œuvrer
activement en faveur d’un rapprochement entre les hommes,
faire tomber les murs de nos préjugés »
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